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M.

ASSABA 2015-2016

CHAPITRE I: CONSIDERATIONS GENERALES

I. Définitions
 Teneur : C’est la concentration d’un élément dans un gisement ou dans une masse
rocheuse. Elle s’exprime en % ou en ppm (partie par million) ou ppb (partie par billion). Il
est évident qu’en fonction des cours commerciaux et des couts d’extractions, il existe une
teneur minimale pour que l’exploitation soit rentable. Cette teneur est appelé teneur de
coupure ou teneur limite.
NB : La teneur d’un élément cherché s’exprime toujours en masse par rapport à une masse,
généralement en gramme(g) par tonne(t) (1 t =1000Kg), sauf pour les substances
économiques des placers où la teneur s’exprime en masse par rapport à un volume.
 Clarke de concentration : On définit un facteur de concentration qui correspond au
taux d'enrichissement en un élément chimique, c'est à dire au rapport entre sa teneur moyenne
d'exploitation et son abondance dans la croûte (Clarke). Il n'est pas le même pour tous les
métaux. Clarke et Washington à l’aide d’un grand nombre d’échantillon de roches ont donné
la concentration moyenne de chaque élément dans la croute terrestre. Cette moyenne peut être
considérée comme représentant la composition de l’écorce terrestre sur une épaisseur de 15
km. C’est donc la teneur moyenne d’un élément dans l’écorce terrestre.
 Indice : C’est une ou plusieurs traces observées en un point permettant d’envisager
que cette substance existe non loin en plus grande abondance (indice de pétrole, indice
aurifère).C’est aussi une indication de la présence de minéralisation sans valeur économique;
les anglo-saxons utilisent souvent le terme d'occurrence.
 Anomalie : C’est une variation locale rapide d’une grandeur qui, régionalement et en
moyenne, change peu ou lentement. Elle est caractérisée par sa différence avec un modèle
théorique rendant compte au mieux de la grandeur (anomalie magnétique, anomalie
gravimétrique).
 Minerai : Il constitue la matière première des industries métallurgiques et chimique.
C’est un ensemble rocheux (ou masse rocheuse), contenant des substances utiles en
pourcentage suffisant pour justifier une exploitation (ayant une valeur marchande).
En pratique, le terme désigne essentiellement les substances métalliques, et en sont exclus, en
particulier, les matériaux de construction et les matériaux combustibles. Pour qu’une
substance soit considérée comme minerai, celle-ci doit renfermer une teneur suffisante en
métal ou en matière première utile. Le terme minerai s'applique donc à des substances
minérales naturelles et implique des aspects chimiques, physiques et économiques. Il
n'existe pas une définition absolue de ce qu’est un minerai. Une même roche peut être un
minerai ou ne pas l'être en fonction des variables temps et espace.
 Le minéral : Corps inorganique, élément ou combinaison naturelle d’éléments
inorganiques, ayant une structure physique et chimique définie avec ses propres propriétés
cristallographiques, chimiques et physiques. La notion d'espèce minérale (ou minéral) repose
sur deux entités complémentaires qui sont la composition chimique d'une part, la structure
cristalline d'autre part
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C’est aussi une espèce chimique naturelle se présentant le plus souvent sous forme de solide
cristallin. La classification est basée sur leurs caractères chimiques et cristallographiques.
Exemples de grandes classes de minéraux : Carbonates, Phosphates, Sulfates, Silicates...
 Roche: Matériau formé, en général, d'un assemblage de minéraux et présentant une
certaine homogénéité statistique.
 Gangue : Elle représente le cortège de minéraux non utile ou de faible teneur qui
accompagne le ou les éléments utiles de la masse rocheuse. Elle correspond donc au minerai
sans valeur qui accompagne et entoure le minerai.
Par exemple, dans un filon de quartz aurifère, Au représente l’élément utile et le quartz la
gangue. Cependant la notion de gangue n’est pas figée car un élément représente la gangue
dans un gisement A peut être l’élément utile dans un gisement B.
 Gite minéral : Certains éléments peuvent se concentrer dans les minéraux à une
teneur beaucoup plus élevé que la moyenne de cet élément dans l’écorce terrestre. Cette
concentration anormale constitue une anomalie. C’est donc une formation de l’écorce terrestre
contenant une ou plusieurs concentrations minérales dont les connaissances se situent dans
l’axe géologique avec délimitation des dimensions et détermination de la qualité et de la
quantité du concentré. Cette notion ne fait pas de référence aux paramètres économiques.
 Gisement : Un gisement est une concentration locale exceptionnelle de substances
minérales, qui sont ailleurs diffuses dans l'écorce terrestre à faible teneur. Cette concentration
n'est pas toujours exploitable. La notion de gisement va donc au-delà des tendances
immédiates du marché.
Ainsi, la notion de gisement repose sur une base économique. Il y a lieu de prendre en compte
plusieurs types de facteurs liés au gisement lui-même, à la structure du marché et à des
considérations politiques. Le mode d'exploitation, le coût de l'énergie, les coûts
métallurgiques (maille de libération, substances pénalisantes, mode de traitement etc.) sont
des facteurs liés au gisement. Les facteurs liés à la structure du marché tel l'existence de
monopole, d'oligopole ou une concurrence plus ou moins vive influenceront largement la
viabilité d'une exploitation.
 Métallogénie : C’est l’étude de la genèse des minéraux et des gîtes minéraux. Elle est
basée sur l’observation des rapports des minéraux et des formations géologiques telles qu’on
les observe dans la nature. Elle est aussi basée sur les données physiques et chimiques qui ont
régi les formations des minéraux. Si certains auteurs insistent sur le fait qu’il s’agit d’observer
des phénomènes naturels, la plupart s’attachent au côté physico-chimique des problèmes lié à
la genèse des minerais.
 Gîtologie : A la notion de métallogénie, on peut opposer la gîtologie qui est l’étude du
gîte minéral lui-même et surtout son milieu géologique au sens large et de sa valeur
économique, la genèse possible du gîte étant considéré comme un des éléments de l’étude et
non comme le but de cette étude. La gîtologie présente donc un aspect plus descriptif que
génétique bien qu’elle ne néglige pas pour autant l’aspect génétique et surtout économique
des problèmes. La notion de gîtologie rejoint donc la théorie Anglo-saxon d’Economic
Geology et Française de Géologie minière.
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 Autres nomenclatures : Corps minéralisé, province ou aire métallifère


L'étude des gîtes métallifères s'appuie sur un vocabulaire rigoureux. En plus de la définition
du gîte, on doit également retenir les notions suivantes :
o (Orebody) Corps minéralisé : Correspondant à une continuité des travaux miniers; sa
plus grande dimension est généralement inférieure au kilomètre.
o Champ : correspond à l'assemblage de plusieurs corps; les dimensions varient de 1 à 10
km.
o District : regroupe plusieurs champs; ses dimensions varient de 10 à 100 km.
o Aire ou province métallifère : Vaste zone (au-delà de 100 km) à concentration élevée
en gîtes : elle peut prendre la forme d'une ceinture (ex: ceinture plombo-zincifère circum-
méditerrannée).
o Métallotecte : Lorsque certaines caractéristiques empiriques d’un type de gisement
sont bien établis, elles peuvent servir de métallotectes c’est-à-dire de guide pouvant servir
dans la recherche de gîtes semblables.
La répartition des gisements est très anisotrope. Ainsi, le bassin sédimentaire du
Witwatersrand (Afrique du Sud) a produit plus de moitié de tout l'or du monde depuis 1887
(41 kt). Un seul gisement, Climax aux USA, a produit 38% de tout le molybdène consommé
depuis le début de l'ère industriel.

II. Notion d’époque métallogénique, de paragénese et de province métallogénique


1.Province métallogénique
Si les gîtes minéraux sont des concentrations locales de substances chimiques, certaines
concentrations régionales ont reçu le nom de province métallogénique. Dans des régions
étendues de la surface de la terre, on rencontre en effet des gisements minéraux parfois en
grand nombre et dont les caractéristiques chimique et minéral sont analogues.
Exemples :
 La chaine de l’Oural (ex URSS) avec des concentrations de Chrome et Platine dans les
roches plutoniques basiques ;
 La ceinture volcanique du pacifique accompagné de nombreux filon polymétallique
Auro-Argentifère avec Cu, Pb et Zn ;
 Les boucliers d’Afrique centrale et méridionale avec des gisements de Diamant ;
 Les chaines d’Afrique du Nord avec leurs gîtes Plombo-zincifère ;
 Les Andes Boliviennes avec de nombreux filons stannifères (Etain-Stain).

2.Epoque métallogénique
Les dépôts de minéraux économiques sont généralement distribués de façon inégale à travers
le monde et ce sont formées à des périodes géologiques spécifiques appelées époque
métallogénique.
Exemples :
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 La majeure partie, de la production des ressources connues du Fer se localisent dans des
dépôts sédimentaires d’âge Précambrien (1.800 Ma).
 Les roches postérieures au Précambrien sont d’importante ressource de nombreux
minéraux non métallique en particulier les sels de potasse et sel gemme, le gypse qui
proviennent principalement des sédiments Permo-Triasique.

3.La paragénese
Les éléments chimiques ne se concentrent pas de façon individuelle dans les gisements
naturels. Ils entrent dans les minéraux qui sont des assemblages chimiques et ces minéraux
sont associés pour former des roches métallogénique. La paragénese des roches
métallogénique est l’ensemble des minéraux associés dans cette roche. Un examen minutieux
révèle une chronologie dans la formation des minéraux car des critères essentiellement
microscopiques indiquent un ordre de dépôts de divers minéraux. Au microscope par
exemple, certains minéraux corrodent (bouffent) ou injectent d’autres minéraux. Ils se sont
donc formés après ceux-ci.
Réciproquement, l’étude de la paragénese peut nous mettre sur la voie des phénomènes
générateurs soit directement soit en fournissant des rapprochements subjectifs entre les
gisements.
Par ailleurs, dans les minerais, l’examen des paragénese à une importance pratique car elle
permet de déterminer la qualité du minerai, et dans une certaine mesure la teneur relative
des éléments associés à l’élément principale exploitable, les impuretés nuisibles du point de
vue de l’élaboration de la métallurgie.
La paragénese est donc une des bases essentielles de la métallogénie.
Exemple de quelques paragénese :
 Dans les gisements de fer sédimentaires marins, on rencontre essentiellement la sidérite
(sidérose), carbonate de fer, associée à la chlorite avec un peu de phosphate en plus des
minéraux habituels dans les roches sédimentaires qui sont : calcite, quartz, phyllithes.
Paragénese d’un gisement de Fer : Sidérite + chlorite+/-phosphate+ (calcite, quartz,
phyllithe)
 Dans les gisements d’évaporation à concentration de sel potassique, on rencontre des
sulfates et des chlorures hydratés de Magnésium et de Potassium.
Paragénese d’un gisement de sel potassique : sulfates + chlorures hydratés + composés
minéraux.
Les notions de métallogénie, gîtologie et d’économie minière correspondent à des moyens
d’approches spécifiques et à la recherche de but particulier.
 Métallogénie : Elle étudie les mécanismes de formation des gisements métallifères et
se propose de définir des outils méthodologiques et des guides de prospection utilisables par
les explorateurs et prospecteurs miniers. Les moyens d’approches sont essentiellement
physico-chimiques et accessoirement naturalistes (basés sur l’observation des données de
la nature) et les buts visés sont génétiques.
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 Gîtologie : C’est une science qui étudie les gisements (ou gîtes) de minerais
exploitables. Les moyens d’approches sont essentiellement naturalistes (observation,
description) et le but visé est la recherche de métallotectes ou la recherche de relation
spatiale entre la concentration minérale et le contexte géologique (formation qui englobe
l’élément recherché). Son principal objectif est donc la prospection de concentrations
minérales économiquement intéressantes. Aujourd'hui, elle a aussi pour but de minimiser
l'impact environnemental de leur exploitation.
 Géologie minière : C’est la description du point de vue économique d’un gisement.
Les moyens d’approches sont métallogénique puis gîtologique et les buts visés sont
pratiques (combinaison des méthodes métallogénique et gîtologique à des fins pratique et
économique)
Conclusion
La métallogénie, ou la gîtologie ou la géologie minière, selon les moyens d’approches et les
buts visés est une des disciplines de la géologie appliquée, une discipline dans laquelle
intervient des données purement scientifiques devant nous conduire à des applications
pratiques : LA MISE EN EVIDENCE DE GISEMENTS MINERAUX UTILES A
L’HOMME.

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