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I.

INTRODUCTION
L'importance des matières premières minérales et plus
particulièrement des minerais, que ce soit pour les pays consommateurs ou
producteurs, n'est plus à démontrer. La mise en évidence de nouveaux
gisements métalliques est ainsi devenue primordiale et a motivé la mise en
œuvre de techniques diverses: levé géologique, géophysique, géochimie,
télédétection, thermoluminescence, etc.…Mais, si ces techniques sont
importantes et si leur développement harmonieux est essentiel, un stade de
recherche s'impose: c'est celui du prospecteur de terrain dont dépend en
grande partie le succès des recherches.
La recherche minière progresse par phases qui se distinguent par
les surfaces concernées et les techniques mises en œuvre et, par conséquent,
par les moyens humains, matériels et financiers qu'elles nécessitent.
Chaque méthode de prospection doit être mise en œuvre avec un
soin extrême depuis le simple examen d'affleurements ou la moindre batée en
lit vif jusqu'au recueil de cuttings de sondages percutants, ou à
l'échantillonnage de travaux miniers.

I. DEFINITION
La prospection minière est l'ensemble des travaux géologiques,
géophysiques, géochimiques, géobotaniques, de photogéologie et de
télédétection dont la finalité est de:
 localiser les substances utiles dans l'écorce terrestre;
 préciser la position exacte, la forme et la concentration
des corps minéralisés (ore bodies) ou gisements;
 estimer (évaluer) la quantité des substances utiles
extractibles que contiennent ces corps minéralisés, étant
donné que ceux–ci peuvent contenir, et c'est souvent le
cas, d'autres matières premières non extractibles.

II.ETAPES DE LA PROSPECTION MINIERE


La prospection minière est, rappelons–le, une opération
économique visant à mettre en évidence les réserves minières pour un district,
une province, un pays ou même un continent. Et en tant qu'opération
économique elle doit être rentable. Dans cette optique, elle doit être menée
avec minutie, par étapes successives.

1.. Prospection préliminaire ou de Reconnaissance ou Stratégique ou Générale


Au cours de cette étape, on ne cherche pas directement un gisement, mais
plutôt on s'attèle à mettre en évidence des indices de la présence éventuelle
d'un gisement ou de conditions géologiques favorables à la formation d'une
minéralisation.
Objectifs:
 Réduction sensible de la surface initiale
 Localisation des secteurs à indices et anomalies pour y
concentrer les moyens
 Eventuellement approche typologique et choix de la méthode
de prospection semi–systématique.
Méthodes et moyens:
 Prospection au marteau et esquisse géologique: on parcourt
des grandes distances (ex; tous les 5 Km) suivant une
direction bien définie et en notant tout ce qui est frappant
(ex, nature des roches, structures tectoniques,
minéralisations) et on essaie de les localiser sur les cartes. Les
indices sont de différents ordres: guides morphologiques,
géobotaniques, lithologiques, stratigraphiques,
minéralogiques et structuraux).
 Prospection aéroportée: méthodes électromagnétiques,
magnétiques et radiométriques.
 Prospection géochimique (stream sediments, fond de batée,
sol, hydrogéochimie, base des cuirasses).
 Prospection alluvionnaire: lit vif, lit mineur, bed rock.
 Photogéologie (éventuellement vols spéciaux).

Echelle de travail/Surfaces: 1/200000–1/50000; 50–500 Km2.


Durée des travaux: Quelques semaines à quelques mois.
Décision:
 La prospection stratégique se termine par un rapport qui
évalue approximativement les potentialités minérales
(quantité et qualité) de la province (réserves possibles).
 On évalue les critères économiques minima
 On circonscrit les secteurs retenus à étudier au cours de la
phase suivante. Ou bien, on décide de l'abandon total ou
partiel du projet.
2. Prospection semi–systématique: Contrôle des points d'accrochage.

On étudie l'indice pour le transformer si possible en gisement, c’est-


à-dire qu’on s'adonne à connaître sa largeur, sa largeur, sa puissance (d'où le
volume), et la répartition des teneurs.
Objectifs:
 Définition des cibles
 Classement des cibles par ordre d'intérêt (hiérarchie)
 Premières teneurs pour prouver la valeur industrielle du
gisement; type de minerai (oxydé, sulfuré, carbonaté) en vue
de sélectionner la méthode de valorisation.
 Sélection des cibles pour leur reconnaissance approfondie.
Dans cet ordre d'idées, on recourt à des travaux miniers (puits,
tranchées, sondages), des ouvrages de prospection rapprochés, donc à maille
plus réduite. Les travaux miniers mettent à vue les gisements affleurants et
sub–affleurants. Les gisements, dits aveugles, recouverts par d'épaisses
altérites, sont découverts grâce aux méthodes indirectes (Géophysique,
Géochimie).

Méthodes et Techniques:
 Cartographie géologique détaillée + prospection au marteau:
étude typologique (pétrographie, sédimentologie,
structurologie, minéralogie).
 Prospection géophysique au sol (ou héliporté): Radiométrie,
Magnétisme, Electro–magnétisme, Profils de résistivité et
sondages électriques, Polarisation spontanée, Polarisation
Provoquée, Mise à la masse, Gravimétrie, Sismique Réflexion
et Sismique Réfraction.
 Prospection géochimique à maille régulière serrée sur sol
(surface ou tarière), roche, bio géochimie.
 Prospection alluvionnaire: puits et/ou tranchées (si
recouvrement peu épais), sondages rotary ou percutants (si
recouvrement très épais).
 Si possible, test de valorisation.
 Pré–étude économique d'orientation. Premier regard
géostatistique.
Echelle de travail/Surface: 1/20000–1/5000; 5–50 Km2
Durée: Quelques mois
Décision:
A la fin de la prospection semi–systématique :
 On évalue les réserves probables du secteur ;
 On décide des cibles retenues et rejetées ;
 Les cibles retenues sont mises au portefeuille et constituent
la zone intéressante à étudier d'une manière approfondie dans
la 3ème phase ;
 On recherche les partenaires (joint-venture).

3. Prospection systématique ou détaillée ou Reconnaissance du corps minéralisé


La maille d'étude est encore plus resserrée car on prépare le
gisement à l'exploitation. Ce qui implique une connaissance plus approfondie
et minutieuse de ce dernier, pour son évaluation plus efficiente.
Le gisement est subdivisé en sections et on le détaille pour mieux
connaître la répartition des teneurs et la composition minéralogique. On
étudiera aussi le comportement mécanique de la roche encaissante et du
minerai (broyage), la fissuration, les conditions hydrogéologiques, la
structurale. Cela en vue de déterminer la méthode d'exploitation.
Résumé des objectifs:
Détermination de :
 Forme, volume, profondeur et pendage du gisement.
 Premières fourchettes pour le couple tonnage–teneur.
 Première approche économique chiffrée.
Méthodes et Techniques:
 Levé topographique et topo géologique
 Sondages diamants et sondages percutants intercalés, d'où
échantillonnage et contrôle géostatistique.
 Géochimie: étude du chimisme des encaissants (traces,
majeurs) pour dégager des "guides" de prospection locaux.
 Géophysique: opérations géophysiques dans les sondages
(diagraphies, géophysique de développement).
 Interprétation géologique synthétique découlant des
opérations susmentionnées.
 Essai de valorisation
 Pré - étude économique de faisabilité.
Echelle de travail/Surface:1/5000–1/500; 0.5–5 Km2.
Durée: Quelques mois à 1 anné

II.2.2.1. La prospection au marteau. Echantillonnage


La prospection au marteau consiste à rechercher des indices de
minéralisation par l'observation des affleurements et des éboulis ou " pierres
volantes". Elle requiert un petit matériel pour la recherche (boussole,
clisimètre, topofil, planchette topographique Chaix, réactifs HCl 10% et HNO3),
et, ultérieurement, un matériel plus important (mototarières, sondeuses
légères, engins de terrassement) pour l'étude des indices ou des anomalies
découverts.
A leurs affleurements, les gisements présentent presque toujours
une minéralisation différente de celle qui constitue leur masse principale en
profondeur. Cette différence résulte d'une oxydation accompagnée de la
disparition  complète de certains éléments (lessivage) et de la concentration
d'autres (rétention). Cette masse oxydée ou "chapeau de fer" ou "gossan" est
caractérisée par des cavités appelées "boxworks" laissées par le lessivage des
minéraux utiles et tapissées par endroits des minéraux secondaires provenant
de l'altération du minéral primaire.
L'auréole d'altération des minerais amène souvent un changement
dans la couleur des roches encaissantes, ce qui constitue un traceur des
minéralisations primaires et secondaires.
A. Observation des affleurements
Constitue l'étape principale de la prospection au marteau.
A ce niveau, on doit:
casser le rocher en plusieurs endroits et de préférence à la
masse,
déterminer succinctement la roche, en retenant que sur une
roche mouillée la structure apparaît beaucoup mieux; donc
rafraîchir la paroi;
mesurer la direction et le pendage de la stratification, la
schistosité et les fractures significatives,
rechercher des minéralisations à l'œil nu et éventuellement à
la loupe (analyse macroscopique) pour mettre en évidence le
degré d'altération et les produits oxydés,… On doit se référer
entre autres aux propriétés alignées dans les trois tableaux
suivants :
L'échantillonnage se fait par référence à une carte et l'on note la
maille et les profils. On prélève les roches saines, sur paroi rafraîchie.
B. Les tranchées:
Ce sont de travaux miniers de subsurface auxquels on recourt
lorsque la couche d'altération est peu épaisse (< 5m). Les tranchées sont
rectangulaires et atteignent la formation recherchée.
Leur creusement peut être effectué manuellement (pelles, pioches,
éventuellement marteaux perforateurs et explosifs), mais on tend de plus en
plus à utiliser des engins de terrassement. Elles permettent en les
échantillonnant de découvrir la lithostratigraphie de l'assise concernée par la
prospection ainsi que la minéralisation qu'elle contient.
Dans le cas général, les tranchées doivent être creusées
perpendiculairement à l'alignement probable des indices ou bien à
l'allongement des anomalies géochimiques.
L'échantillonnage se fait sur les parois et le fond de la tranchée par
rainurage et tranches successives selon les différentes assises géologiques
traversées.
Quand la minéralisation est marquée par des éboulis de minerai sur
une pente, la tranchée sera implantée perpendiculairement à l'alignement des
éboulis situés le plus haut de la pente. Elle débutera quelques mètres en aval
de ces éboulis et s'arrêtera en amont d'eux sur des distances variables, dès
que l'une des conditions suivantes aura été remplie:

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