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, ;:Objectifs du cours
Ce cours vise à donner aux étudiants les informations nécessaires sur les différentes familles
de roches. Il s’agit de faire acquérir aux étudiants des compétences utiles pour la
caractérisation minéralogique des roches. Ce cours permettra aux étudiants :
Il s’agit de définir :
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2 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
I. GÉNÉRALITÉS
I.1. INTRODUCTION
La roche peut être définie comme tout matériau constitutif de l’écorce terrestre, formé en général
d’un assemblage de minéraux et présentant une certaine homogénéité statistique ; le plus souvent
dur et cohérent (pierre, caillou), parfois plastique (argiles), ou meuble (sable), à la limite liquide
(pétrole) ou même gazeux.
En géologie, la notion de roche comprend donc tous les types de matériaux constituant l’écorce
terrestre, y compris les sols meubles. La nomenclature des roches est plus complexe que celle des
minéraux, aucun système de classification ne fait l’unanimité chez les Géologues. Les noms
donnés aux roches, au cours des développements de la pétrographie, sont relatifs soit à leur
composition minéralogique, soit à leur morphologie extérieure, soit à la région ou à la localité où
elles ont été découvertes, soit encore à leur évolution.
A la différence des minéraux, les roches ne se développent pas les unes à côté des autres
indépendamment, toutes les transitions peuvent exister entre les roches génétiquement voisines.
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En pétrographie, la classification fondamentale se base sur l’origine des roches et leur processus
de formation (appelé genèse). On peut ainsi classer les roches en trois grands groupes :
• les roches magmatiques (encore appelées roches ignées) : qui sont le produit du
refroidissement et de la consolidation de bains silicatés en fusion, appelés magmas. Ce
refroidissement pouvant se faire soit à la surface de la terre (donnant les roches volcaniques),
soit au sein de l’écorce terrestre (donnant les roches plutoniques),
• les roches métamorphiques : qui sont formées à partir de roches préexistantes essentiellement
par des recristallisations dues à des élévations de température et de pression,
• les roches sédimentaires : qui se forment à partir de la désintégration d’autres roches à la
surface de la terre, ou à partir de la précipitation chimique ou biochimique de solutions.
Les roches proviennent donc toutes à l’origine du magma en fusion et subissent une évolution ou
un cycle dans le temps. Ainsi, par exemple, une roche sédimentaire peut être le produit de
l’altération de roches métamorphiques, elles-mêmes étant le produit du métamorphisme de
roches, soit magmatiques, soit sédimentaires, soit métamorphiques. On voit donc que le magma
constitue la source primitive de la formation de toutes les roches. Si la composition initiale du
magma est importante, les conditions de température et de pression sont fondamentales lors de la
cristallisation des minéraux.
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Les proportions respectives des trois groupes de roches au sein de la croûte terrestre sont reprises
dans le tableau ci-après. Comme une roche est généralement le produit de l’assemblage de
différents minéraux, on a donc également mentionné les proportions des principaux minéraux au
sein de la croûte terrestre.
Si les roches magmatiques sont de loin les plus nombreuses, elles sont généralement recouvertes
par des roches sédimentaires, que ce soit sur les fonds océaniques ou sur les continents. Mis à
part les reliefs, les roches sédimentaires forment donc la « pellicule » de surface de la croûte
terrestre, principale partie de la terre concernée par les travaux de l’ingénieur.
Roches Minéraux
Magmatiques 65 Feldspaths 39
Plagioclases
granites 10 Quartz 12
granodiorites, 11 Pyroxènes 11
diorites
basaltes 43 Amphiboles 5
Sédimentaires 8 Micas 5
Métamorphiques 27 Minéraux 5
argileux
Olivines 3
Calcite 1
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autres 7
. Grenats :
a) Almandin (Fe3Al2Si3O12)
b) Pyrope (Mg3Al2Si3O12)
c) Spessartine (Mn3Al2Si3O12)
a) Grossulairte (Ca3Al2Si3O12)
b) Andradite (Ca3Fe2Si3O12)
c) Ouvarovite (Ca3Cr2Si3O12)
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À priori, on peut imaginer plusieurs manières possibles pour constituer des chaînes de tétraèdres
qui soient droites et d'une longueur théoriquement infinie. Dans ces files, deux tétraèdres voisins
ont toujours un oxygène en commun et la composition stoechiométrique reste toujours de SiO3,
exemple : les pyroxènes.
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Un magma est un bain naturel de silicates en fusion, pouvant contenir des cristaux ou des
fragments de roches en suspension. Sa cristallisation conduit aux roches magmatiques. Un
magma se caractérise par : sa composition essentiellement silicatée, sa température élevée
(1200°C à 1500°C pour le magma basique) et par sa viscosité qui lui confère une plus ou moins
grande aptitude à couler.
• La teneur en silice SiO2 a une influence très importante, plus elle est élevée, plus la viscosité
l’est également. En effet, le liquide silicaté possède une charpente faite de tétraèdres SiO 4
polymérisés en ordre périodique. Les liaisons Si-O-Si sont des liaisons fortes car covalentes
qui s’opposent, par frottement interne, à l’écoulement.
• La teneur en gaz (H2O, CO2, H2S,...) : la perte de gaz provoque une augmentation de la
viscosité,
• La teneur en eau a une influence très importante sur la viscosité. En effet, à haute température
l’eau est dissociée en H+ et OH- qui rompent ensuite les liaisons Si-O-Si et les hydrolyse en Si-
OH HO-Si. Au fur et à mesure que les liaisons s’hydrolysent, il y a rupture de la charpente
silicatée et, par conséquent, diminution de la viscosité. De plus, la teneur en eau a une grande
influence sur la température de cristallisation d’un magma.
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• magma hypersiliceux : lorsque la teneur en silice est élevée (75%), le magma en fusion est très
visqueux et s’écoule donc lentement à travers l’écorce terrestre. Il cristallise alors quasi
entièrement lors de son ascension vers la surface et seuls subsistent les minéraux stables en
présence d’un excès de SiO 2. Ce type de magma engendre les roches granitiques qui
représentent près de 95 % des roches d’intrusion au sein des roches préexistantes.
• magma hyposiliceux : lorsque la teneur en silice est faible (50%), le magma en fusion est
fluide et traverse rapidement l’écorce terrestre pour couler en surface. En raison de la rapidité
de l’ascension, seuls quelques minéraux cristallisent et ceux qui sont formés à haute
température restent stables compte tenu de la faible teneur en SiO 2. Ce type de magma
engendre les roches basaltiques qui représentent près de 95 % des roches effusives à la
surface de l’écorce terrestre.
Les travaux de Bowen et son équipe sur la cristallisation d’un liquide en fusion ont permis
d’observer l’ordre d’apparition des minéraux, les domaines de coexistence stable de certains
minéraux, les transformations de minéraux en d’autres, en fonction de la température et de la
composition initiale du magma lors de son refroidissement. Bowen et son équipe ont synthétisé
l’ensemble de leurs observations sous forme de deux séries de minéraux associés par plusieurs
réactions, appelées suites réactionnelles de Bowen.
• La série des ferromagnésiens : cette série est discontinue, les structures cristallines des
minéraux successifs sont différentes et il n’existe pas d’héritage structural.
Lorsque la teneur en SiO2, Na, Ca et K est suffisante, on peut avoir les réactions
suivantes :
Pyroxènes + liquide ───► amphibole
Amphibole + liquide ───► mica noir
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• La série des plagioclases : cette série est continue car les différents plagioclases ont une
structure cristalline commune. On passe progressivement de l’anorthite (riche en Ca) à
l’albite (riche en Na).
Les deux séries réactionnelles sont concomitantes. Par exemple, si l’évolution des plagioclases
libère des ions Ca et Al dans le liquide, ceux-ci sont intégrés dans les amphiboles qui
apparaissent à des températures similaires.
Les processus de cristallisation illustrés par les suites réactionnelles de Bowen associés aux
phénomènes de cristallisation fractionnée peuvent expliquer l’évolution des magmas. Lors de leur
ascension ils peuvent, par exemple, s’enrichir considérablement en silice en raison du processus
de sédimentation des minéraux précédemment formés. On obtient alors des liquides successifs
qui, d’hyposiliceux, deviennent progressivement hypersiliceux (exemple des rhyolites). Ce
mécanisme est appelé différenciation magmatique.
a) La composition minéralogique
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b) La grosseur du grain
La grosseur du grain est le diamètre moyen des grains constituant la roche. Quelle que soit le
groupe d’appartenance d’une roche, la grosseur du grain prend une part importante dans sa
classification au sein de ce groupe.
c) La couleur
La couleur des minéraux, et à plus forte raison des roches, dépend fortement de la présence de
certains éléments chimiques, même en faible proportion. Les feldspaths et le quartz sont de teinte
claire tandis que les pyroxènes ou ferromagnésiens ou encore, la plupart des minéraux argileux,
sont de couleur sombre en raison de la présence de magnésium et/ou de fer.
d) l’indice de coloration
On définit l’indice de coloration d’une roche comme étant le pourcentage de minéraux sombres
qu’une roche contient. Pour rappel, le quartz et les feldspaths sont des minéraux clairs tandis que
les ferromagnésiens sont foncés.
e) La texture
f) La structure
La structure est l’ensemble des caractères extérieurs des roches en masse tels que la stratification,
la structure en couches ou en bandes. Il s’agit d’une propriété importante permettant de
commencer par rattacher une roche à l’un des trois groupes principaux. La notion de structure
recouvre généralement les caractères macroscopiques.
g) Le gisement
Le caractère du gisement est définit par la nature de la formation géologique d’où est issue la
roche à décrire. Cette notion est vaste et comprend également implicitement l’explication
succincte de la genèse de la formation géologique encaissante.
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Généralement par souci de simplification, dans les descriptions des différentes roches, on
regroupe les caractéristiques « indice de coloration » et « couleur » sous le terme général de
« couleur ». De même, les caractéristiques « texture » et « structure » seront regroupées sous le
terme général de « structure ».
Pour beaucoup d’auteurs, les notions de texture et de structure sont confondues. Ils parlent
alors, dans un souci de simplification, de « structure » au sens large. Les quatre types de
structures des roches sont: structure non orientée, à stratification, fluidale (ou foliacée) et à
schistosité. Parmi les roches à structure non orientée, on peut également distinguer plusieurs
sous-groupes: les structures à débris de roches, à grains grossiers, à grains fins et structure
vitreuse.
C’est dans la partie supérieure du manteau que prend naissance une grande partie de la matière
fondue appelé magma qui mène à la formation des roches magmatiques. Le magma visqueux est
un mélange en proportions variables, suivant les conditions de température et de pression, de
cristaux et d’une phase en fusion.
A partir d’un foyer magmatique, le magma en fusion migre alors vers le haut, à travers la croûte
terrestre, et selon la rapidité de cette migration et du refroidissement, deux types principaux de
roches magmatiques se forment: les roches plutoniques qui se forment en profondeur et les
roches volcaniques (ou effusives) qui se forment à la surface.
Entre ces deux groupes principaux, existent des roches intermédiaires appelées roches
filoniennes ou hypabbyssales ou de semi-profondeur.
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14 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
Lorsque la migration est plus lente, le magma cristallise en profondeur (souvent dans la partie
inférieure de la croûte) pour former des masses rocheuses appelées roches intrusives ou
plutoniques. La grande majorité des roches intrusives est constituée de granites, roches claires,
relativement légères.
Les intrusions au travers de roches soit sédimentaires, soit métamorphiques, soit encore
magmatiques, peuvent être de grande taille comme les batholites (de quelques km à plus de 100
km de diamètre dont le constituant principal est le granite) ou de plus petite taille. Dans ce dernier
cas, on distingue les intrusions suivantes :
• les dykes, ayant l’aspect d’une plaque, qui tranchent nettement dans les couches sédimentaires
ou métamorphiques, de largeur de quelques centimètres à des centaines de mètres. Un dyke
constitue le remplissage intrusif d’une fissure verticale ou oblique ;
• les sills, ayant également l’aspect d’une plaque, mais qui s’insèrent horizontalement entre les
couches sédimentaires, parallèlement à leur stratification, dont l’épaisseur varie de quelques
centimètres à plusieurs centaines de mètres ;
• les laccolites et les lopolites, qui se forment lorsqu’une masse magmatique plus ou moins
visqueuse, soit soulève les couches surincombantes, soit remplit les sommets altérés des
formations sédimentaires, en formant une coupole ou une lentille, alors que l’autre face reste
en concordance avec la stratification.
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15 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
• Les pipes qui sont des remplissages de cheminées volcaniques, soit de laves solidifiées, soit de
fragments de roches anguleux arrachés aux parois, soit de manière générale, un mélange où
les laves cimentent les fragments de roches.
Il existe plusieurs classification basées : soit sur la teneur en silice, soit sur la composition
minéralogique, soit sur la structure cristalline, soit encore sur l’indice de coloration,…. Ce n’est
que depuis 1974 qu’il existe une classification internationale unifiée due aux travaux de
Streckeisen, basée sur les proportions relatives des principaux minéraux constitutifs.
Après la présentation des principaux minéraux constitutifs des roches magmatiques, on trouvera
la classification de Streckeisen.
Les minéraux essentiels des roches magmatiques, dont les associations suffisent à définir une
roche magmatique, sont peu nombreux:
• les minéraux blancs : quartz et autres formes de la silice (calcédoine), feldspaths (orthose,
microcline et plagioclases), feldspathoïdes (leucite et néphéline), muscovite (mica blanc).
• les minéraux colorés (en général foncés) : pyroxènes (augite, hypersthène), amphiboles
(hornblende), biotite (mica noir), péridots (olivine).
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Cette classification est basée sur l’aspect rendu par l’organisation et la taille des différents
minéraux constitutifs d’une roche magmatique quand on observe un échantillon tant à l’œil nu
qu’au moyen d’une loupe ou encore au microscope.
a) Structure grenue
La roche est complètement cristallisée. Elle est donc le produit d’un refroidissement lent à très
lent qui se produit dans la croûte terrestre. En conséquence, seules les roches plutoniques et
certaines roches filoniennes présentent cette structure.
Si la roche est cristalline, ce n’est pas pour autant que la structure des différents minéraux est
apparente. En effet, le développement d’un minéral est entravé par celui de ses voisins. Seules
certaines roches présentent des cristaux bien développés dans leur système cristallin (minéraux
automorphes) (exemple des roches porphyriques). D’autre part, la taille des différents minéraux
peut considérablement varier, principalement en fonction de la vitesse de refroidissement.
• roches à structure grenue normale: pour lesquelles les grains ont approximativement la même
taille, semblable à celle d’un grain de blé. C’est le cas de la majorité des granites et des
granodiorites.
• roches à structure aplitique : pour lesquelles les grains ont également la même taille mais sont
plus petits, à peine visibles à l’œil nu (inframillimétriques mais différentiables à la loupe).
C’est le cas de la plupart des diorites et gabbros.
• roches à structure porphyrique : pour lesquelles les minéraux ont des tailles fort différentes.
Certains minéraux sont centimétriques dans une masse cristalline formée de minéraux
millimétriques ou inframillimétriques. C’est le cas de certaines roches filoniennes.
b) Structure microgrenue
La roche est entièrement cristallisée mais les différents minéraux sont indifférentiables à l’œil nu
et très difficilement au moyen d’une loupe. C’est le cas des roches filoniennes et de la périphérie
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17 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
des massifs plutoniques (le magma qui entre en contact avec la roche encaissante se refroidit plus
rapidement qu’au cœur de la chambre magmatique). Ici aussi certaines roches peuvent présenter
des cristaux de grande taille dans une masse cristalline microgrenue (roches porphyriques).
c) Structure microlitique
Dans ce cas, la roche n’est plus entièrement cristallisée. De très petits cristaux, le plus souvent
allongés et observables uniquement au microscope, sont présents et « nagent » dans une masse
vitreuse amorphe. Parfois des cristaux inframillimétriques sont présents (le plus souvent de
l’olivine). Cette structure est caractéristique d’un refroidissement rapide, ce qui est le cas de la
majorité des roches volcaniques ou extrusives.
d) Structure vitreuse
Cette structure est proportionnellement assez rare. Le refroidissement est extrêmement rapide, ce
qui ne laisse pas le temps au magma de cristalliser. C’est le cas de la plupart des roches formées à
la suite d’une éruption volcanique violente (obsidiennes, bombes, ponces, ...). Il est à préciser ici
que le qualificatif de « vitreuse » n’est pas exclusif à l’apparence d’un verre (cas des obsidiennes)
mais plutôt à l’absence de cristallisation (exemple des pierres).
a) Classification de Streckeisen
Cette classification, fruit des travaux de Streckeisen, a été adoptée en 1974 par l’U.I.S.G. (Union
Internationale des Sciences Géologiques). Elle est basée sur le fait que la présence simultanée de
quartz et de feldspathoïdes est incompatible.
Elle est constituée de deux triangles placés tête-bêche avec les minéraux principaux, et concerne
les roches magmatiques pour lesquelles les ferromagnésiens (pyroxènes et olivine) représentent
de 0 à 90 % de leur volume :
le triangle du haut possède les trois pôles suivants : quartz – feldspaths alcalins (microcline,
orthose et albite) – feldspaths plagioclases (pour rappel, mélange d’albite et d’ anorthite
avec un minimum de 5 % de ce dernier),
le triangle du bas possède les trois pôles suivants : feldspathoïdes (leucite et néphéline) –
feldspaths alcalins – feldspaths plagioclases.
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Les roches plutoniques sont indiquées en majuscules tandis que leurs correspondants volcaniques
sont indiqués en minuscules. Le principe de détermination d’une roche magmatique est le
suivant. Prenons par exemple le cas d’une roche se situant dans le triangle supérieur :
• on trace une droite parallèle à l’axe A-P correspondant au pourcentage de Q (l’axe A-P
correspond à 0% de Q),
• on trace la droite reliant ce point au pôle Q, son point d’intersection avec la droite
précédemment tracée détermine la position de la roche dans le diagramme de Streckeisen et
donc son nom.
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19 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
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20 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
Pour les roches qui possèdent plus de 90 % de ferromagnésiens, appelées mafites, un diagramme
leur est spécifique. Il est composé des trois pôles suivants : orthopyroxène (noté Opx),
clinopyroxène (noté Cpx) et olivine (noté Ol). Le principe de détermination est semblable au
précédent. Il faut préciser qu’il s’agit de roches peu courantes dans la croûte terrestre.
A et B sont des compositions des minéraux, et puisque les indices représentent le pourcentage,
leurs valeurs varient de 0 à 100.
- Indice de saturation
On parle des indices de saturation quand il y a des éléments saturables dans les minéraux.
L’indice de saturation permet de reconnaître si une roche acide, basique ou ultrabasique. Pour des
roches quartziques l’indice de saturation est (Quartz/Quartz+Feldspaths)x100. Pour les roches
feldspathoïdiques l’indice de saturation est (feldspathoïdes/feldspathoïdes+Feldspaths)x100.
0 à 5% : Roche holofeldspathique
- Indice de coloration
Les minéraux sont des corps formés par une accumulation des éléments chimiques possédant une
coloration. L’indice de coloration = 100 - somme de minéraux leucocrates. Exemple : si une
roche contient des feldspaths et des feldspathoïdes, l’indice de coloration est de 100 –
(Feldspaths+feldspathoïdes).
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0 à 5% : Roche hololeucorate
NB : Certains minéraux essentiels sont incompatibles et ne peuvent pas coexister dans une
même roche. Ex : Quartz et feldspathoïde, Quartz et Olivine.
- Indice feldspathique
- Indice sodi-potassique
Gradation :
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- Indice Leucito-néphélinique
Gradation :
- Indice Péridotique
Gradation :
Les analyses chimiques des roches permettent d’avoir les teneurs en pourcentages d’oxydes. Les
éléments majeurs analysés sont : SiO2, TiO2, Al2O3, FeO, Fe2O3, MgO, MnO, Na2O, K2O,
CaO, P2O5, H2O.
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23 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
L’alumine est le plus important après la silice. Le rapport entre Al2O3, Na2O, K2O et CaO
offre une base très importante pour la classification. On aura ainsi :
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24 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
e) Classification basée sur les minéraux blancs et les minéraux colorés (voir tableau hors
texte).
En guise d’introduction, il faut insister sur les proportions suivantes (volumiques ou pondérales,
les chiffres étant quasiment identiques) :
la famille réunissant les granites constitue près de 95 % des roches plutoniques. Ces roches
forment la majorité de la croûte continentale même si elles sont le plus souvent recouvertes de
roches sédimentaires,
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25 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
a) Famille de la quartzolite
Les quartzolites sont plutôt rares et ont comme caractéristique principale de contenir plus de
60 % de quartz (on parle de roches hypersiliceuses ou acides). Elles n’ont pas d’équivalent
extrusif car leur magma originel très visqueux ne peut atteindre la surface de la croûte.
Cette famille comprend les granites (au sens propre) et les granodiorites. Le nom granite provient
du latin granum (grain). Son équivalent extrusif est la rhyolite. Les caractéristiques générales des
granites sont les suivantes :
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26 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
NB : Un leucogranite est une variété de granite très acide (70% SiO2), clair (ferro-
magnésiens˂10%), à muscovite et quartz abondant accompagnés parfois des minéraux fluorés ou
borés. Au point de vue géodynamique, ce granite se met en place dans un contexte de collision.
Cette famille comprend principalement la syénite (au sens propre) et la monzonite. Elles sont
beaucoup moins répandues que les granites et s’en différencient par le fait qu’elles ne contiennent
que très peu ou pas de quartz.
Les syénites
Les monzonites :
Ce sont des syénites calco-alcalines de composition intermédiaire entre les syénites types et les
diorites. Elles contiennent de l’orthose et de l’andésine en égale quantité, un peu de quartz et
d’augite. De grands cristaux d’orthose moulent les plagioclases (texture monzonitique). Son
équivalent lamprophyrique est la kersantite, riche en biotite.
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27 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
La diorite et le gabbro présentent peu de différences d’où leur regroupement au sein d’une même
famille. Après les granites, ce sont les roches plutoniques les plus courantes. Leur caractéristique
commune est l’absence ou la faible proportion de feldspaths alcalins. Leur différence essentielle
consiste en la présence de plagioclases clairs pour la diorite (An‹ 50%) et de plagioclases foncés
pour le gabbro (An › 50%). Ce dernier est donc plus foncé que la diorite.
Les diorites
Une diorite orbiculaire présente des zones concentriques et radiées d’oligoclase avec une
amphibole provenant de l’altération des pyroxènes, l’ouralite fibreuse.
Remarque : Les granitoïdes constituent un ensemble de roches associées aux granites. Il s’agit
des roches acides et intermédiaires : granites, diorites quartzifères, granodiorites, syénites,
monzonites, syénodiorites. Un diagramme ternaire permet de discriminer ces roches
(diagramme hors texte).
Roches grenues
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29 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
e) Famille de péridotites
Roches grenues
Les roches de cette famille ne contiennent plus d’éléments blancs. Ce sont les roches éruptives les
plus noires, les plus basiques (leur teneur en silice est d’environ 40%) et les plus
denses (3 à3.5). On cite notamment :
- Les pyroxénites : l’olivine disparaît presque complètement, seuls les pyroxènes subsistent.
- Les dunites, roches ultrabasiques formées presque uniquement d’un péridot riche en fer
(43% de SiO2, 48% de MgO, 9% de FeO).
Ces roches basiques et ultrabasiques sont souvent associées. Avec les roches microlitiques qui
leur correspondent, elles sont groupées sous le nom d’ophiolites. Ces roches contiennent
souvent de précieuses minéralisations : chrome, nickel, cobalt, platine natif.
Roches microlitiques
Les limburgites possèdent des phénocristaux d’augite et d’olivine riche en fer qui leur donnent
une coloration brun rouge. La kimberlite qui contient en particulier des phénocristaux d’olivine
est la roche qui forme des célèbres cheminées diamantifères en Afrique du sud. Les kimberlites
sont formées sous très forte pression. Olivine et grenat (pyrope) sont les minéraux
caractéristiques, et le diamant est exceptionnel.
Il n’existe pas de classification qui fasse l’unanimité auprès des géologues. On retrouvera ci-
dessous des regroupements en différentes « familles », étant entendu que certaines roches
volcaniques peuvent être reprises dans l’une ou l’autre des familles. La difficulté de réaliser une
classification provient du fait que le refroidissement souvent très rapide produit des roches peu ou
pas cristallisées. Hormis l’analyse chimique, il n’y a donc généralement pas moyen de connaître
la nature chimique des roches. De plus, comme on le verra, des débris de roches de nature
différente (sédimentaire, métamorphique) peuvent se mêler aux roches volcaniques expulsées lors
d’éruption.
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30 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
D’une manière générale, on classe les roches sous deux grandes familles : les «
pyroclastites » et les « laves ». Les pyroclastites désignent toutes les roches volcaniques
qui ont été éjectées dans l’air. Par opposition aux pyroclastites, on regroupe toutes les autres
roches volcaniques sous le terme générique de laves. Ce sont donc des roches qui ne sont pas
éjectées dans l’air mais qui s’écoulent des bords des cratères ou des fissures volcaniques.
Cependant, le qualificatif de lave étant trop général, on préfère distinguer plusieurs familles.
Les pyroclastites sont des roches magmatiques volcaniques provenant du matériel éjecté dans les
airs lors des éruptions (laves, débris de roche encaissante, restes de remplissage des cheminées)
qui, en s’accumulant, peuvent former des bancs rocheux. Ce sont des roches qui se forment à la
surface de la croûte continentale. La subdivision des pyroclastites se base sur leur mode de
formation, sur leur aspect et sur leur taille. On les appelle également les « projections » ou
« téphras ». Quand les projections s’accumulent et se consolident, pour former des bancs
rocheux, on les appelle « tufs volcaniques ».
Les projections ont une structure très finement cristalline, amorphe, exceptionnellement
porphyrique et le plus souvent très poreuse. La structure poreuse est due aux gaz accumulés juste
avant l’expulsion qui, lors de leur détente violente, se mélange au magma expulsé. Les noms
attribués aux projections le sont principalement sur base de leur taille.
Les lapillis
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31 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
Ecoulements pyroclastiques hétérogènes dus à un magma très riche en gaz qui sont chargés en
fragments liquides et solides, s’écoulent à grande vitesse (100 à 600 km/h).
On regroupe sous cette famille toutes les roches volcaniques qui présentent une structure
pétrographique quasi amorphe, seuls quelques petits cristaux microscopiques y sont inclus.
Suivant cette définition, les pyroclastites présentées ci-dessus en font alors partie. Mais on trouve
également dans cette famille certaines laves qui se sont figées sans (ou presque pas) cristalliser.
Outre les pyroclastites, les roches volcaniques vitreuses les plus couramment présentées sont la
pierre ponce et l’obsidienne.
Pierre ponce
La pierre ponce est un verre très poreux (sa porosité peut représenter 85 % du volume total d’un
échantillon), donc très peu compacte. Cette caractéristique résulte du refroidissement très rapide
d’un magma acide très riche en gaz. Comme le magma est acide et donc visqueux, en
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32 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
refroidissant, des nombreuses bulles de gaz sont piégées dans la masse (structure amygdalaire)
pendant te refroidissement, ce qui confère à la pierre ponce une densité inférieure à celle de l’eau.
La plupart des pierres ponces ont une teneur en silice très élevée et, en conséquence, sont des
roches claires, voire en majorité blanches. Cette caractéristique permet également de considérer
les pierres ponces comme étant une variété de la rhyolite.
Obsidienne
A l’inverse de la pierre ponce, l’obsidienne est une roche vitreuse très compacte. Elles résultent
du refroidissement rapide d’un magma visqueux, riche en gaz (mais nettement moins que celui
donnant naissance aux pierres poreuses). Les obsidiennes se rencontrent le plus souvent à la
surface des laves (sous forme de croûte de surface) ; elles sont généralement associées aux
coulées de rhyolite. Une faible proportion d’obsidiennes est des lapillis, donc des projections.
Ce sont des roches qui ont également (mais moins que les pierres ponces) une forte teneur en
silice. Malgré cela, elles sont de teinte sombre, de vert foncé au noir profond. De minuscules
pores sont parfois présents, donnant à l’échantillon des reflets dorés. L’éclat vitreux ainsi que la
cassure conchoïdale et acérée sont caractéristiques des obsidiennes. Notons toutefois que les
correspondants vitreux des basaltes sont appelés Tachylites. D’après leur aspect on distingue :
les rétinites ou pechstein, roches de couleur sombre, brune ou verte, riches en eau (5 à 10%), à
éclat résineux. Ce sont des verres incomplets où apparaissent quelques microlites appelés
cristallites ; les perlites qui contiennent des globules écailleux disséminés dans le verre ; les
obsidiennes presque anhydres. Ce sont des verres parfaits de couleur noire à cassure
conchoïdale.
Cette famille est de loin la plus répandue des roches volcaniques, et en particulier des laves. Cette
famille comprend également l’andésite et la téphrite. Il est cependant souvent difficile de
distinguer ces deux dernières des basaltes.
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la structure est le plus souvent en nappes de « coussins ». Sur les continents, les basaltes se
disposent couramment en prismes ou orgues basaltiques (50 cm en diagonale). Roche très
compacte
• gisement : la plus grande proportion des basaltes forme la croûte océanique où, compte tenu de
leur faible viscosité (faible teneur en silice), ils s’étendent en nappes très étendues de part et
d’autre des dorsales océaniques. Beaucoup plus rares sur la croûte continentale, ils se
présentent généralement en dykes d’intrusion au sein des roches préexistantes ou en sills
étroits
Les « tholéiites » : ce sont des basaltes contenant le plus de silice (on dit qu’ils sont « saturés
») et sont dépourvus d’olivine. Les tholéiites se rencontrent principalement au niveau des
dorsales océaniques et représentent près de 75 % de la production totale des roches
magmatiques, ils forment donc le fond des océans. Ils peuvent également constituer de vastes
épanchements continentaux et être occasionnellement sur les arcs insulaires.
Les basaltes « alcalins » : ils sont caractérisés par un fort rapport minéraux alcalins/silice et
contiennent le moins de silice (on dit qu’ils sont « sous-saturés »). Les minéraux
caractéristiques sont l’olivine (« basalte à olivine ») et les feldspathoïdes. Par différenciation
lors de la remontée du magma, il peut s’enrichir progressivement en silice et se « sursaturer »
pour donner des trachytes. Les basaltes alcalins sont caractéristiques du volcanisme
continental et le long des arcs insulaires. (matière à approfondir en pétrologie
magmatique, L1)
Les correspondants microlitiques des gabbros sans olivine sont appelés des Labradorites.
Certains peuvent être quartziques, ce sont des sakalavites. Par contre les basaltes qui
correspondent aux gabbros à olivine sont des roches très répandues. Les basaltes sont des roches
noires et denses (3 environ). Si les phénocristaux de plagioclases basiques sont rares, on y
rencontre assez fréquemment ceux d’augite et d’olivine qui donnent à certains basaltes un aspect
porphyrique : ce sont les ankaramites lorsque l’augite domine, et les océanites si c’est l’olivine.
La magnétite est abondante 10 à 25 %, (55% dans le gisement de North Park, Colorado), ce qui
rend la roche magnétique et lui confère sa coloration.
Cette famille comprend principalement la rhyolite (au sens propre) et la dacite. Elles sont
beaucoup moins répandues que les basaltes et s’en différencient par le fait qu’elles contiennent
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beaucoup de quartz. La rhyolite est analogue au granite mais le refroidissement rapide engendre
de cristaux minuscules.
Les rhyolites
Les dacites
La dacite se différencie de la rhyolite par le fait que les feldspaths sont en majorité des
plagioclases, ce qui lui confère une couleur plus gris-sombre. C’est l’équivalent volcanique des
diorites quartziques.
e) Famille de trachytes
Cette famille comprend le trachyte au sens propre, la latite ou la trachyandésite. Ce sont des
roches riches en feldspaths. Elles constituent le pendant volcanique respectivement des syénites,
monzonites et syenogabbros. Les trachytes sont les roches les plus répandues de cette famille.
Les trachytes
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• gisement : identique à celui des rhyolites, on trouve les trachytes sous forme de coulées de
laves, de dykes et noyaux. Ils peuvent également former le bouchon d’une cheminée
volcanique.
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Si la croûte terrestre est en majorité constituée de roches magmatiques, sa surface est recouverte à
75 % (le fond des océans y compris) de roches sédimentaires.
Les roches sédimentaires sont des roches qui se forment à la surface de la croûte terrestre, à partir
de roches préexistantes. Ces dernières peuvent être des roches magmatiques, métamorphiques, ou
même sédimentaires précédemment formées. Sont également regroupées parmi les roches
sédimentaires les roches d’origine chimique (les sels précipités de sodium ou de potassium) et
celles d’origine biochimique (calcaires).
Les minéraux constitutifs des roches qui se sont formés au sein de la croûte terrestre sont stables
à des conditions de température et de pression données. Remontées à la surface de la terre grâce
aux processus tectoniques, les roches subissent des conditions de température et de pression
différentes et leurs minéraux deviennent instables.
D’autre part, les roches sont soumises aux agents d’altération que constituent l’atmosphère, le
vent, les eaux (des océans, des précipitations, les eaux souterraines), les glaces, mais également le
biotope vivant à la surface de la terre (flore, faune, en particulier les micro-organismes). A ces
processus naturels il faut ajouter l’action de l’homme qui peut modifier rapidement les conditions
de surface (déboisement, imperméabilisation des sols, excavations, pompage des nappes
phréatiques, ...). Les agents et processus d’altération sont nombreux.
On distingue généralement deux classes principales de roches sédimentaires, suivant leur genèse :
les roches terrigènes et les roches biochimiques. Il existe évidemment des roches intermédiaires
qui sont un mélange des deux processus de formation.
Elles sont constituées pour 50 % au moins de débris de roches précédemment formées. Lorsque
celles-ci sont mises en contact avec les agents d’altération (air, eau, vent, ...), elles sont
désagrégées ou sont progressivement érodées. Les débris ou particules qui en résultent sont
ensuite transportés (par l’action de la gravité, de l’eau ou du vent) sur des distances plus ou moins
longues pour finalement sédimenter et former un dépôt. La sédimentation a lieu la plupart du
temps en milieu aqueux.
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Ce sont des roches qui sont formées par des processus chimiques (précipitation pour la plupart)
ou sous l’influence d’organismes vivants. La toute grande majorité de ces roches se forment en
milieu marin.
L’eau de mer est une solution ionique comportant, principalement et en ordre décroissant, les
cations Na+, Mg2+, Ca2+, K+ et les anions Cl-, (SO4)2-, (HCO3)-. Ceux-ci proviennent d’une part, de
l’altération des continents, via les eaux de ruissellement et les fleuves, et d’autre part, des sources
hydrothermales présentes le long des rides océaniques. La sédimentation se produit à la suite
d’une concentration provoquée, soit par l’activité métabolique des animaux marins qui fixent le
CaCO3 dans leur squelette et qui s’accumulent à leur mort (cas des calcaires), soit par une
sursaturation en ions obtenue par évaporation (cas des sels gemmes, du gypse, ...).
De la même manière que pour les roches terrigènes, ces sédiments au départ meubles peuvent être
transformés en roche compacte par le processus de diagenèse.
Il est à noter que la majorité des roches sédimentaires sont formées en milieu marin souvent à la
faveur des cycles de « transgressions - régressions » marines (les transgressions sont des
avancées de la mer sur le continent dues, soit à la montée du niveau de la mer, soit à
l’enfoncement de la croûte continentale).
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38 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
Suite à la dynamique du globe terrestre, les roches sédimentaires peuvent ensuite être remontées à
la surface de la croûte continentale et être altérées. Cela constitue un cycle qui est lui-même
inscrit ou imbriqué dans le cycle évolutif des roches plus général.
La plupart des roches sédimentaires se forment selon ces processus. Cependant, il y a lieu de
noter que certaines roches sédimentaires sont formées selon d’autres processus : les évaporites,
par évaporation de l’eau d’une solution saline (halite, gypse,…) ; les calcaires construits par
processus purement biochimique (barrière de corail) ; les « roches » carbonées (charbon, pétrole)
par enfouissement de végétaux et leur dégradation par des bactéries anaérobies.
Les facteurs d’altération à la surface de la croûte terrestre sont nombreux et peuvent être classés
en deux catégories : l’altération mécanique et l’altération chimique et biochimique. La plupart du
temps, ces facteurs d’altération agissent de manière concomitante. Il est à noter que, compte tenu
de son abondance à la surface de la croûte terrestre, l’eau joue un grand rôle dans les processus
d’altération, à la fois mécanique (gel, érosion) et chimique (hydrolyse).
a) L’altération mécanique
Un massif rocheux qui affleure à la surface de la croûte terrestre n’est jamais absolument
compact et homogène. Il présente des surfaces de discontinuité dues, soit aux stratifications pour
les roches sédimentaires, soit aux plans de cassures (fissures, diaclases, failles, ...) provoqués par
les mouvements tectoniques. Ces plans de discontinuité constituent alors des plans de faiblesse
mécanique (provoquant les glissements rocheux, les éboulements,...) et des plans d’infiltration
des agents d’altération (principalement l’eau). L’altération mécanique provoque une
désagrégation du massif sans modification minéralogique.
Les variations quotidiennes de température (pouvant atteindre 50°C dans les régions désertiques)
collaborent à la découpe du massif en différents blocs. D’une part, la roche est un mauvais
conducteur thermique, sa surface se contracte ou se dilate alors beaucoup plus qu’en profondeur.
D’autre part, les fissures préexistantes permettent le passage de l’eau, qui en gelant écarte
progressivement les fissures ou diaclases.
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39 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
Les surfaces de discontinuités sont des plans de fragilité qui, sous l’action combinée de l’eau et
de la gravité, permettent la mise en mouvement de masses instables. En effet, l’eau diminue les
caractéristiques de résistance mécanique des sols ou des matériaux de remplissage des joints de
fracture. Les masses éboulées, écroulées ou qui ont glissé, offrent alors une surface de contact
avec l’atmosphère beaucoup plus importante qu’à l’origine, ce qui favorise l’altération chimique
ou biochimique.
Les eaux de ruissellement constituent l’agent le plus actif dans l’érosion des continents (érosion
fluviatile). Déjà avant tout ruissellement, l’impact répété des gouttes de pluie provoque un
arrachement de particules aux massifs rocheux (d’autant plus important que ce phénomène est
combiné à l’altération chimique). Ensuite la vitesse acquise par l’eau lors du ruissellement
représente une énergie non négligeable (e = ½ . m . v²) qui altère mécaniquement les roches en
place. De plus, les débris ou particules mélangés aux eaux de ruissellement leur confère un
pouvoir abrasif important. Il est à noter que l’érosion est généralement très importante sur les
terrains nus ou déboisés.
Sur les continents, au phénomène d’érosion fluviatile s’ajoute l’érosion éolienne qui peut être très
importante dans les régions sèches (autrefois négligée, on se rend compte actuellement que
l’érosion éolienne provoque la mise en mouvement de centaines de millions de tonnes de
particules par an). De la même manière que pour l’érosion fluviatile, les particules entraînées par
le vent abrasent également les roches en place.
Enfin, il faut ajouter l’érosion provoquée par les glaciers. Elle fut très importante lors des
périodes glaciaires du Quaternaire et est responsable du modelé du paysage des pays tempérés.
L’accumulation de la neige sur le sommet du glacier provoque la transformation en glace des
couches inférieures. L’épaisseur de glace peut alors atteindre des dizaines, voire quelques
centaines de mètres. Par l’action de la gravité, le glacier se meut sur le socle rocheux, lui
arrachant des blocs rocheux et produisant une « farine » de roche. Il a été démontré que certains
blocs rocheux ont été déplacés sur plus de 1000 km.
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40 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
Les agents d’altération chimique sont : l’eau, l’oxygène, le gaz carbonique, les acides produits
par les bactéries et les racines mais également par l’activité humaine, le facteur thermique, les
conditions de drainage et de circulation des eaux. A ceux-ci, il faut ajouter les agents d’altération
biochimique que constituent les plantes ou les microorganismes.
• l’action de l’eau est de loin la plus importante. Outre son action mécanique exposée ci-dessus
(érosion et gel), l’eau altère par hydrolyse les minéraux constitutifs des roches magmatiques
et métamorphiques. D’autre part, elle altère également les roches sédimentaires
précédemment formées principalement par hydratation et par dissolution (cas particulier de
l’hydrolyse).
• l’oxygène qui provient soit de l’air, soit de la réduction d’oxydes, provoque des oxydations (en
particulier du fer et du manganèse) et transforme les sulfures en sulfates,
• le gaz carbonique agit principalement comme renfort de l’action d’altération de l’eau et permet
également le départ facile des bases sous forme de carbonates ou de bicarbonates solubles. Il
est à noter que, contrairement à une idée reçue, la couverture végétale produit 3 à 5 fois plus
de CO2 dans le sol que n’en contient l’atmosphère,
• les acides sont secrétés par les racines et les bactéries. Ils sont également présents dans les
pluies d’orage (riches acides nitriques) ou produits par l’activité industrielle (pluies acides).
• les plantes supérieures ont une action destructrice par l’expansion de leurs racines qui peuvent
écarter les fissures de la même manière que le gel.
• le facteur thermique lié aux climats est essentiel car la vitesse des réactions double chaque fois
que la température croît de 10°C (loi de Van t’Hoff). En conséquence, les climats tropicaux
humides sont largement plus agressifs que les climats froids,
• les conditions de drainage et de circulation des eaux jouent également un rôle prépondérant.
Plus la circulation des eaux est importante, plus vite s’altèrent les roches en raison du
lessivage continuel des produits de l’altération.
L’eau se trouve à la base de toutes les altérations des roches. Sa molécule se comporte comme un
dipôle car la répartition des charges n’est pas uniforme et, en conséquence, sa forme est
dissymétrique.
Le phénomène d’hydrolyse
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41 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
L’eau hydrolyse les cations constitutifs des minéraux. Cette faculté varie fortement en fonction
du pH et de la température de l’eau. D’une manière générale, on devrait obtenir un équilibre au
bout d’un certain temps par suite de l’augmentation des cations en solution. Cependant, le
lessivage des produits de l’hydrolyse (bases, silice, alumine,...) permet la poursuite de l’altération
de la roche.
La molécule d’eau est un dipôle électrique. Sa force d’attraction vis-à-vis d’un cation dépend de
son potentiel ionique définit par le rapport entre la charge e et le rayon ionique r, soit e/r.
Lorsqu’un minéral est brisé, les cations associés aux tétraèdres de Silicium et/ou d’Aluminium
deviennent des accepteurs d’électrons. Le dipôle s’oriente alors vers les cations qui, en fonction
de leur potentiel ionique, entrent en solution ou précipitent sous une autre forme minérale.
Goldschmidt distingue trois domaines pour les cations les plus communs dans la nature.
• si le potentiel ionique e/r est inférieur à 3, c’est le domaine des cations solubles pour lesquels
leur faible charge attire les molécules d’eau mais ne les brise pas. Les cations sont entraînés
avec le dipôle d’eau et entrent en solution (c’est le cas du Na, du Ca et du Mg). Toutefois, si
la charge est trop faible par rapport à la taille (e/r inférieur à 1 – cations dits « anti-Stokes »,
c’est le cas du K), les cations ne s’hydratent plus et leur entrée en solution est due
principalement à leur effet de taille (ion plus petit en solution qu’au sein du minéral),
• si le potentiel ionique e/r est compris entre 3 et 10, c’est le domaine des cations solubles pour
lesquels leur plus forte charge rompt le dipôle pour former des hydroxydes insolubles qui
précipitent (c’est le cas de l’Al et du Fe),
• si le potentiel ionique e/r est supérieur à 10, c’est le domaine des cations qui exerce une forte
attraction sur O2-, provoquant la rupture du dipôle et la libération d’H+ (c’est le cas de CO3-).
Les minéraux constitutifs des roches magmatiques et des roches métamorphiques se sont formés
dans des conditions de température et de pression qu’ils ne retrouvent plus à la surface de la
croûte terrestre, il y a déséquilibre thermodynamique. De plus, en raison des mouvements
tectoniques qui l’ont fait remonter à la surface, la roche est fissurée, fracturée, offrant ainsi de
multiples facettes à l’altération due à l’eau combinée au CO2 et aux acides.
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42 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
Il est à noter que comme le rayon ionique en solution du K est élevé par rapport à sa charge, sa
mobilité est relativement réduite en solution. En comparaison, les cations Na + et Ca2+ ont un rayon
ionique plus petit et sont donc plus mobiles dans l’eau. C’est ce qui explique que les plagioclases
(Ca,Na)(AlSi3O8) sont plus sensibles à l’altération que l’orthose.
Ce processus d’altération entraîne une décohésion intime de la roche qui pert ainsi ses qualités
mécaniques. Sauf à un stade avancé, il n’est pas visible à l’oeil nu mais peut être mis en évidence
en lame mince. Il faut encore noter que la sensibilité à l’altération d’un minéral dépend fortement
de sa taille ; plus un minéral est grand, plus il est sensible.
L’eau et l’oxygène sont les facteurs déterminants de l’altération des roches sédimentaires, elles-
mêmes formés de particules (sables, limons, argiles) résultant d’un processus antérieur
d’altération. L’oxygène transforme les sulfures en sulfates, les sels de fer et de manganèse en
oxydes. L’oxyde de fer donne une teinte rouille caractéristique à la roche.
L’eau agit principalement par dissolution, mais également par hydratation pour certains
minéraux. L’hydratation de l’anhydrite (CaSO 4) en gypse (CaSO4.2H2O) provoque le gonflement
du massif sédimentaire, ce qui est bien entendu préjudiciable pour les constructions. Le même
processus d’hydratation des particules argileuses (en particulier les montmorillonites) est à la
base du problème posé par les argiles gonflantes.
Le transport et le dépôt des sédiments sont principalement dus à l’action de l’eau et dans l’eau,
même si le vent et le mouvement des glaciers participent également à la formation de roches
sédimentaires.
La partie des eaux météoriques qui ruisselle sur les continents est le vecteur principal de transport
des produits de l’altération du continent. Les particules sont entraînées des points hauts (reliefs
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43 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
montagneux), où la vitesse de l’eau est maximale, aux points bas (plaines) où elles se déposent
progressivement suite à la diminution de la vitesse de l’eau. Les particules les plus grossières se
déposent en premier, près du lieu d’altération. Néanmoins, toutes les particules finissent par
aboutir dans les océans, au bout d’un temps qui peut être considérable. De la même manière que
sur les continents, les courants marins constituent également un vecteur de transport d’un endroit
à l’autre de l’océan.
Tout le matériel transporté s’accumule dans les bassins de sédimentation pour former un dépôt
gorgé d’eau. Les sédiments se déposent en couches successives dont la composition
minéralogique, la taille des particules, la couleur peuvent varier en fonction des époques
géologiques. Les différentes couches sont séparées par des surfaces de stratification.
Après dépôt dans les bassins océaniques, les sédiments terrigènes forment des couches meubles
« gorgées d’eau » dont la porosité peut aller jusqu’à 90%. La transformation en roche
sédimentaires compactes se fait par un ensemble de processus mécaniques et chimiques
regroupés sous le terme de diagenèse. Il est à noter que la frontière avec le métamorphisme est
floue. La définition de la diagenèse est la suivante :
La diagenèse est l’ensemble des processus qui affectent un dépôt sédimentaire et le transforment
progressivement en roche solide. Les processus de diagenèse sont complexes et variés, ils vont de
la compaction à la cimentation en passant par des phases de dissolution, de recristallisation ou de
remplacement des minéraux. D’une manière générale, on dit que les boues argileuses se
compactent alors que les sables se cimentent et les boues calcaires cristallisent.
a) La compaction
La compaction (ou « consolidation ») est due au fait que les sédiments meubles sont
progressivement enfouis sous d’autres apports. Il en résulte alors une augmentation de la
contrainte moyenne qui provoque une expulsion progressive de l’eau et une diminution de la
porosité du sédiment. Les boues argileuses sont les sédiments le plus sujet au phénomène de
compaction, même sous faible charge. Après dépôt, les particules argileuses sont lâchement
enchevêtrées. L’augmentation progressive de la contrainte amène les paillettes à s’orienter
parallèlement les unes aux autres. La diminution de porosité qui résulte de la compaction des
argiles peut être considérable. L’orientation des paillettes argileuses confère à la roche la faculté
de se débiter en feuillets plus ou moins réguliers; c’est la « schistosité ».
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44 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
Les boues calcaires et les sables peuvent également être compactés mais la diminution de leur
porosité est beaucoup moins importante que celle des boues argileuses.
Il est à noter que ces constatations peuvent être transposées au génie civil, les constructions
fondées sur des sables sont généralement beaucoup moins sujettes aux tassements que celles
fondées sur des massifs argileux.
b) La cimentation
Le processus de cimentation est le principal responsable du passage d’un sol meuble à une roche
et varie en fonction de la nature du sédiment. De façon générale, l’eau qui circule dans le
sédiment peut être sursaturée par rapport à certains minéraux, qui précipite alors dans les pores du
sédiment et soudent les particules les unes aux autres.
Dans le cas des sables, les grains de nature variée, souvent quartzeux, sont le plus souvent
cimentés par de la calcite, de la silice ou des minéraux argileux. L’induration (cimentation) peut
se faire très tôt, avant l’empilement de plusieurs mètres de sédiments (cimentation pré-
compaction), ou plus tardivement, lorsque la pression sur les particules est grande (compaction et
cimentation). Pour ce dernier cas, la pression aux points de contact entre les particules peut être
suffisamment élevée pour qu’il y ait une dissolution locale du quartz, entraînant une sursaturation
du fluide par rapport à la silice, suivie d’une précipitation de celle-ci sur les parois des particules.
Les boues calcaires qui se déposent sont composées d’aragonite et de calcite fortement
magnésienne (activité des animaux marins). L’aragonite, instable, et la calcite magnésienne des
particules sont progressivement transformées en calcite. Dans le cas des boues calcaires, l’apport
de ciment provient de la dissolution d’une partie de la boue elle-même. Le fluide se sursature en
calcite qui précipite en un ciment calcitique, qui « soudent » les autres particules. Compte tenu de
ce processus de formation, certains auteurs préfèrent parler de « cristallisation» quand il s’agit du
calcaire.
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45 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
En général, on commence par classer les roches sédimentaires par groupe dépendant de leur
genèse. Dans un deuxième temps, chaque groupe possède sa classification propre. De plus,
pendant le transport, des particules appartenant à différents groupes sont fréquemment mélangées
pour aboutir à la formation de roches intermédiaires. On donne ici la classification des roches
terrigènes (shale, grès) et celle des roches calcaires ainsi que les notions permettant de désigner
les roches constituées d’un mélange de particules d’origine terrigènes et de particules calcareuses.
Les minéraux essentiels des roches sédimentaires sont: quartz, feldspaths, minéraux argileux,
micas, calcite, dolomite et accessoirement les minéraux des évaporites (gypse, halite), la pyrite,
les oxydes de fer (hématite, magnétite), d’aluminium (la gibbsite), et les « roches » carbonées
(gaz, charbon et pétrole).
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46 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
a) Structure stratifiée
La stratification est une caractéristique importante des roches sédimentaires et concerne leur
grande majorité. C’est une caractéristique généralement macroscopique (à l’échelle de
l’affleurement) mais peut parfois également être mise en évidence à l’échelle de l’échantillon.
Les strates sont souvent séparées par une très mince couche de moindre cohésion, appelée
« interlit », qui constitue alors une surface de glissement ou de rupture privilégiée.
b) Structure massive
Au contraire de la structure précédente, la roche ne montre aucun joint discernable, elle est
homogène. Cette structure est beaucoup plus rare et se rencontre principalement dans les roches
d’origine biochimique.
c) Structure lenticulaire
La roche a la forme d’une lentille, limitée dans le plan horizontal et généralement de faible
épaisseur par rapport à ses dimensions horizontales. C’est une structure qui se rencontre
fréquemment dans les roches meubles. Par exemple, on trouve fréquemment des lentilles de
sables dans les sols limoneux ou argileux qui peuvent, par leur modification du régime
d’écoulement des eaux souterraines, constituer des surfaces de glissement préférentielles.
d) Structure concrétionnée
On observe des concrétions au sein de la roche qui sont des épaississements par accumulation de
matière autour d’un noyau et sont principalement dues au chimisme des eaux ou à l’activité des
organismes. Les concrétions peuvent être siliceuses (silex au sein des formations calcaires),
calcareuses ou ferrugineuses. Les concrétions sont fréquentes au sein des calcaires, parmi celles-
ci les « oolithes » sont les plus courantes. Il s’agit d’enveloppe de calcite formée autour d’un
noyau qui peut être un fragment minéral ou organique.
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47 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
e) Structure à schistosité
Cette structure concerne les roches sédimentaires formées à partir du dépôt de fines particules qui
s’orientent lors de sa compaction.
f) Structure fossilifère
La présence de fossiles est une caractéristique importante des roches sédimentaires, car ils ne
peuvent évidemment être présents dans les roches magmatiques ou métamorphiques. Les fossiles
se rencontrent très souvent dans les roches calcaires mais également dans les roches carbonées
(charbon) et plus rarement dans les grès ou shales.
Les roches terrigènes sont formées par accumulation de débris de différentes tailles arrachés par
l’érosion, ce qui permet leur classification par leur granulométrie. Cette classification se
rapproche de celle utilisée par les géotechniciens. La classification qui est reprise ici est celle de
Wenthworth, la plus communément admise. Elle est basée principalement sur la subdivision en
trois classes granulométriques :
Les calcaires sont également constitués de corpuscules de taille diversifiée, certains géologues
adoptent la même subdivision granulométrique que pour les roches terrigènes, on parle alors de
calcirudites, calcarénites et calcilutites.
L’importance des éléments figurés (fossiles, oolithes) dans les calcaires nécessite que l’on
reprenne également ci-dessous la classification de Folk qui associe la nature du ciment à celle des
éléments figurés. Cette classification retient deux critères distinctifs :
• le ciment est soit « micritique » (à grains inférieurs à 4 μm) ou sparitique (à grains supérieurs à
4 μm),
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48 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
• les éléments figurés sont soit des débris (ou « clastes »), de sphérules (« ooïdes » si massifs ou «
oolithes » si en couches concentriques, de pelotes fécales d’animaux (ou « pellets »). On
précise ensuite la nature des débris ou clastes : « bioclastes » s’ils proviennent de fossiles ou
« intraclastes » s’il s’agit de débris variés.
Pour rappel, les rudites sont des éléments grossiers, indurés ou non, pour lesquels le diamètre
moyen dépasse 2 mm.
Blocs
Débris dus à la fragmentation des roches, de forme anguleuse qui s’accumule à proximité de la
roche mère. Ce sont des débris de pente, d’éboulements.
Galet roulé
Débris transportés en milieu fluviatile (torrents, rivières) ou sur le littoral (va et vient des
marées), ce qui a érodé le bloc originel et donne l’aspect roulé.
Eléments de moraine
Débris transportés par des glaciers qui acquièrent une forme plate et présentent des surfaces
striées par les autres débris.
Galet éolien
De manière semblable aux galets de rivières, certains galets ont plutôt été érodés par le vent
chargé de sable.
Les conglomérats (brèches et poudingues) sont des roches constituées de débris semblables à
ceux décrits ci-dessus (diamètre moyen supérieur à 2 mm) liés par un ciment ou une matrice. Le
ciment peut être calcareux, siliceux ou argileux ; bref, dû à la précipitation chimique de matériau.
Brèche
Une brèche est une roche composée de blocs, éléments anguleux, cimentés. Les brèches peuvent
être de toutes les couleurs et les blocs qui les composent peuvent provenir de la même roche mère
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49 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
puisqu’il n’y a pas (ou peu) eu de transport. En général, il n’y a pas de granoclassement, ni
d’orientation des blocs dans le ciment.
Poudingue
C’est le pendant de la brèche avec des débris roulés. Au sein d’un échantillon, les galets peuvent
être de nature très diverse, car au cours du transport, des matériaux d’origine diverse sont
« brassés ». Les éléments sont généralement mal triés, mais peuvent avoir une certaine orientation
dans le ciment.
Entre les francs poudingues et les franches brèches, il existe une suite continue de termes
intermédiaires que l’on peut appeler des conglomérats à cailloux émoussés. Lorsque les éléments
des conglomérats ont un diamètre qui ne dépasse pas quelques mm, on dit qu’on a affaire à un
micropoudingue ou à une microbrèche, ou d’une façon générale à un microconglomérat.
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50 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
renferment des éléments non calibrés, dont les dimensions sont comprises entre celles
d’énormes blocs et celles de très petits grains. Les blocs sont simplement émoussés et non
roulés et leurs faces sont striées. Ils sont dispersés au sein d’une gangue pélitique
prédominante. Les tillites sont surtout abondantes dans le Précambrien et le Paléozoïque
de l’hémisphère austral (Afrique du sud, Congo, Australie,…)
Les grès sont des roches détritiques formés par des grains de sable enrobés dans un ciment. Les
grains peuvent être soit uniquement quartzeux, soit en partie quartzeux, et en partie
feldspathiques, soit encore, plus rarement faits de minéraux fragiles : hornblende, pyroxène,
olivine. Mais la diversité des grès est beaucoup plus fonction de la nature de leur ciment. On
distingue parmi eux : Les grès à ciment siliceux, les grès à ciment pélitique, les grès à ciment
calcaire, les grès à ciment ferrugineux. Il existe aussi des grès à ciment dolomitique, phosphaté…
mais ces derniers sont beaucoup plus rares.
Les grès siliceux sont d’anciens sables fluviatiles ou marins qui ont été cimentés par de la silice
secondaire. Ils peuvent être quartzeux ou quartzo-feldspathiques. Certains parmi ces derniers
peuvent renfermer des proportions notables de micas blancs.
1° Grès à ciment siliceux et à grains quartzeux : Ces grès sont aussi appelés grès siliceux, bien
qu’ils ne soient jamais dépourvus de grains de feldspaths. Souvent ces grès contiennent 99% de
SiO2 et quelques grains de feldspaths. On classe ces grès d’après leur structure de la manière
suivante :
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51 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
Dans les grès quartzeux, les espaces intergranulaires sont remplis par un tissu lacuneux de
petites éponges de quartz de néoformation. Ce sont ces éponges qui, engrenés les unes dans
les autres, assurent la cohésion entre les grains détritiques. Plus ce ciment est abondant et
compact, plus le grès est tenace et imperméable. Au microscope, le grès quartzeux montre les
grains de quartz détritiques les plus gros qui sont unis par un ciment fait de grains de quartz
plus petits, les uns détritiques et les autres de néo-formation.
Dans les grès quartzites, la silice secondaire a « nourri » par contre les grains détritiques en
s’orientant sur leur réseau. Chaque grain de quartz tend ainsi à être limité par des faces
cristallographiques planes et brillantes. La roche devient cohérente lorsque les cristaux de
quartz, en grossissant se collent les uns contre les autres. Au microscope on peut voir à
l’intérieur de chaque grain de quartz, un noyau entouré de petites impuretés. Ce noyau est un
ancien grain détritique. La frange extérieure correspond au quartz de néoformation ayant
ultérieurement accru le volume du grain. Le quartz de néoformation est généralement plus
limpide que celui qui constitue le grain primitif.
Les grès quartzeux et les grès quartzites sont des roches à cassure rugueuse, restant toujours
quelque peu poreuses et friables, dans lesquelles les anciens grains de sable peuvent être
toujours distingués à l’œil nu ou à la loupe.
Par contre les quartzites sont des roches à cassure conchoïdale, à éclat gras, extrêmement
tenaces, d’une porosité pratiquement nulle. Au microscope, on voit que les grains de quartz
sont alors si fortement engrenés les uns dans les autres qu’il ne subsiste plus d’espace vide.
Dans la plupart des cas, la roche a subi en outre une forte recristallisation. Aucune distinction
ne peut être faite, en ce cas, entre le quartz détritique et le quartz de néo-formation.
Ces grès sont analogues aux précédents mais ils contiennent par définition plus de 20% de
feldspath. L’usure de leurs grains est moindre et leur calibrage est plus grossier. La
cimentation est la même que dans les grès quartzites. Un peu de matière pélitique interstielle
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52 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
durcie par la silice, renforce la cohésion. Les grès feldspathiques sont souvent colorés en
rouge, par une pigmentation d’oligiste, ou en noir par la matière organique
L’arkose est une variété remarquable de grès feldspathique qui renferme jusqu’à 50% de
feldspath. Il est parfois difficile de distinguer l’arkose du granite lorsqu’il s’agit de roches
anciennes plus ou moins écrasées.
Certains grès feldspathiques contiennent de nombreuses paillettes de mica blanc bien visible
à l’œil nu. Dans les grès micacés communs, ces lamelles de muscovite sont disposées d’une
manière quelconque par rapport au litage. Elles sont tordues par compression entre les grains
détritiques de quartz et de feldspaths. Dans le psammite par contre, de grandes lamelles de
mica blanc, à reflets argentés, sont couchées dans certains lits, régulièrement espacés de la
stratification. La roche se débite pour cette raison, en plaquettes ou en dalles.
L’itacolumite est un grès micacé qui a la propriété de se débiter en grandes plaques flexibles.
Au microscope cette roche a la structure de quartzite. Toutefois, contrairement aux vrais
quartzites, les grains dentelés ne sont pas soudés entre eux, ce qui assure une certaine
indépendance à leurs mouvements relatifs. Cette roche est une curiosité pétrographique et sa
présence a été signalée au Brésil et en Inde.
Dans ces roches les grains et les constituants du ciment se sont déposés en même temps. Les
uns et les autres sont des matériaux détritiques qui étaient respectivement sableux et
pulvérulents. Parmi les grès pélitiques marins on peut citer d’abord le flysch des alpes qui
entre dans la catégorie des turbidites. Les grauwackes représentent l’équivalent du flysch de
la chaîne Hercynienne. Ce sont des grès quartzo-feldspathiques grossiers d’un vert sombre
formant de gros bancs massifs alternant avec des lits à grains plus fins. Leur composition
minéralogique est très variable. Au microscope ces roches contiennent non seulement les
éléments habituels des grès feldspathiques, mais aussi des débris de roches volcaniques. Le
pyroxène, la hornblende, les phénocristaux de plagioclase basique et d’albite sont fréquents.
Comme ces minéraux sont anguleux et d’une grande fraicheur, on peut penser qu’ils ont été
projetés directement par des volcans dans les fosses marines avoisinantes. Le ciment des
grauwackes est souvent chloriteux. C’est ce minéral qui, avec le pyroxène et l’amphibole,
colore la roche en vert sombre.
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53 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
Dans ces roches, le dépôt des grains de sable a été contemporain de la précipitation de
carbonates de chaux par voie chimique. Les grès calcaires peuvent avoir une structure à
grains jointifs ou à grains dispersés. Lorsque la teneur de la roche en calcite dépasse 50%
on a un calcaire gréseux. La structure du ciment calcaire peut être granulaire,
microgranulaire, macrogranulaire, suivant l’état d’avancement de la recristallisation. Dans les
grès à structure poecilitique, les cristaux de calcite sont assez grands pour que chacun d’entre
eux englobe plusieurs grains de sable à la fois.
Ces grès se rencontrent dans les formations lacustres ou marines des régions stables, à relief
aplani. Dans ces roches les grains de sable sont noyés dans une matrice calcaire. On y trouve
des grains de glauconie, des débris de coquille, des coprolites, des traces d’algues et des
pistes de vers. Ce sont d’anciennes vases littorales riches en organismes.
Ces grès ne doivent leur existence qu’à des concentrations accidentelles de fer. Certains grès
ferrugineux sont de simples variétés des cuirasses latéritiques des régions tropicales. Dans ce
cas des solutions riches en sels ferreux sont montées par capillarité jusqu’au voisinage de la
surface à travers un sol sableux, et elles y on laissé déposer des concrétions de limonite.
L’alios (ou ortstein) est un grès continental ferrugineux qui se forme également à faible
profondeur dans les sables aquifères des régions à climat pluvieux et tempéré. La limonite
précipite au sommet de la nappe phréatique au contact des eaux oxydantes infiltrées depuis la
surface. L’alios est une roche imperméable, de couleur noire, riche non seulement en
limonite, mais aussi en matières humiques.
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54 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
Les lutites meubles sont des sols dont minimum 50 % des particules ont un diamètre moyen
inférieur à 60 μm. Les argiles, les lœss, les marnes argileuses en font partie.
Lœss
Les lœss sont des sols fins d’origine éolienne se rencontrant sur tous les continents mais surtout
en bordure des zones de glaciation.
Marne argileuse
Les marnes argileuses sont des argiles comportant une forte proportion de calcaire. Les marnes
sont de teinte plus claire que les argiles.
Argile
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55 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
La poudre de roche est transportée en suspension (ce sont les « troubles » ou les « fines ») et se
dépose en eaux calmes. Lorsque cette poudre est encore gorgée d’eau, on l’appelle vase.
Lorsqu’elle est légèrement déshydratée et plastique on l’appelle argile, enfin lorsqu’elle est plus
desséchée et indurée, on l’appelle argilite. A une étape ultérieure de la diagenèse, elle est
transformée en shale. Les composants principaux des argiles sont le quartz, les feldspaths
(relativement en faible proportion) et les minéraux argileux (en plus forte proportion). Les argiles
sont les roches sédimentaires les plus répandues et se trouvent dans les plaines d’épandages, les
anciens bassins lacustres et les vallées fluviatiles. Les minéraux ne sont pas visibles à l’œil nu.
Les argiles sont fréquemment de teinte foncée (brun foncé à gris-noir), sauf le kaolin, de teinte
blanche. Les argiles sont toujours « litées ».
Ce sont des argiles indurées et consolidées par la diagenèse. Lors de la consolidation, les
minéraux argileux (paillettes) s’orientent perpendiculairement à la contrainte principale
(verticale), ce qui confère aux shales la propriété particulière de se débiter en feuillets parallèles
(schistosité). Les shales sont « onctueux » au toucher. Ils ont également la propriété importante de
« happer » à la langue, due aux forces électrostatiques que développent les minéraux argileux.
Argilites (ou pélites) : Shales très faiblement indurés témoignant d’une faible diagenèse.On
distingue des pélites gréseuses, des pélites micacés et argileuses et des pélites calcaires.
Shales bitumeux : Terme désignant l’ensemble des schistes sombres contenant du bitume
(provenant de la décomposition des matières organiques par des bactéries anaérobies).
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56 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
Shales ampélitiques : Terme désignant l’ensemble des schistes argileux noirs, tachant les
doigts, contenant des petits cubes de pyrite. Ce sont des dépôts de fonds marins peu aérés
dans lesquels la matière organique n’a pu être détruite par oxydation. Les ampélites sont en
principe kaoliniques.
Sont considérées comme biochimiques les roches contenant plus de 50 % de minéraux autres que
terrigènes (carbonates, évaporites, « pétroles »).
Nous allons nous intéresser aux produits libérés par l’altération chimique des roches. Les résidus
solides de cette altération sont restés sur place et constituent des roches résiduelles. Compte tenu
de la composition minéralogique, les roches résiduelles peuvent être réparties en deux grands
groupes : les argiles résiduelles et les latérites.
1° Argiles résiduelles : Dans ces formations, les feldspaths des roches éruptives et
métamorphiques tendent à se transformer d’une manière plus ou moins complète en silicates
hydroxylés d’aluminium, autrement dit en argiles. Suivant les cas, ces argiles résiduelles peuvent
être principalement, de la kaolinite, de l’illite ou de la montmorillonite. L’altération des roches
feldspathiques se traduit par un appauvrissement en silice et par un enrichissement en aluminium.
La kaolinite représente le terme ultime de la dégradation argileuse.
2° Latérites : Le caractère distinctif des latérites est que l’altération des silicates y a été poussée
plus loin , jusqu’à la formation d’hydrates d’aluminium et d’hydrates de fer. Les minéraux qui
sont susceptibles de s’individualiser à la suite de cette dégradation sont les suivants :
Les calcaires se forment uniquement en milieu marin et sont le produit : soit d’une accumulation
de débris d’animaux, de leurs sécrétions (« pellets ») et de calcite précipitée, soit d’une
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57 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
édification d’organismes marins (récifs de coraux). La faible dureté des roches calcaires (dureté
de 3 sur l’échelle de Mohs – rayable au canif), et la réaction avec l’acide chlorhydrique à froid
constituent des critères de reconnaissance essentiels.
- Calcaires microgranulaires : Ce sont des calcaires formés de granules qui sont si menus
qu’ils peuvent constituer plusieurs couches superposées dans l’épaisseur d’une plaque
mince. Les calcaires lithographiques sont des calcaires microgranulaires argileux, se
débitant en dalles. Ceux de Solnhofen, près d’Eichstätt, ont une célébrité mondiale.
- Calcaires noduleux : Ces calcaires ont à première vue l’aspect d’un conglomérat à galets
de la dimension d’une noix. Les calcaires noduleux sont des calcaires argileux dans
lesquels la calcite s’est concrétionné autour de certains points d’attraction pendant la
période de la diagenèse
- Calcaires oolithiques : Ce sont des calcaires formés de petites sphères de concrétion
(oolithes ou ovulites) qui sont juxtaposées, de dimension d’une tête d’épingle. Ces petites
balles sont noyées dans un ciment également calcaire, à structure granulaire.
- Calcaires graveleux : A première vue sur le terrain, on pourrait confondre les calcaires
graveleux aux calcaires oolithiques. Mais on constate facilement au microscope, que la
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58 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
roche est faite de simples débris d’organismes arrondis par usure et noyés dans une pâte
de débris plus fins. Lorsque les gravillons calcaires sont bien ronds et bien calibrés, on dit
qu’on a affaire à un calcaire pseudo-oolithique.
- Travertins : Les travertins ou tufs sont des dépôts qui se forment aux émergences des
sources calcaires. Les travertins sont des roches grossièrement litées, vacuolaires, de
couleur jaunâtre, renfermant souvent des débris végétaux parfaitement conservés. Les
travertins modernes sont faits d’aragonite. Mais cette forme de carbonate de calcium étant
instable, tous les travertins ont recristallisé en calcite. Les stalactites et les stalagmites qui
se concrétionnent lentement et à basse température dans les grottes, sont faites d’une
calcite très largement cristallisé.
Calcaires à organismes : Ces calcaires sont extrêmement variés et l’on peut distinguer
- La craie : Ce sont des calcaires très clairs, généralement blancs, et souvent peu consolidés,
poreux. Ils sont constitués d’éléments squelettiques de microorganismes, principalement
d’algues et de foraminifères planctoniques (protozoaires marins), en eaux peu profondes.
- Calcaires gréseux : Toute séparation nette entre les calcaires gréseux et les grés calcaires
serait artificielle. Au microscope on voit dans les calcaires gréseux, outre des grains de
quartz usés et calibrés, des fragments de coquilles, de foraminifères lourds, des débris
d’ossements, des grains de glauconie. Les calcaires gréseux impurs, feldspathiques et
pélitiques, sont le plus souvent des variétés de molasse ou de macigno.
- Calcaires argileux : En fonction de la teneur en argile on distingue :
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59 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
c) LES DOLOMIES
Les dolomies sont des roches dont le constituant essentiel est le carbonate double de magnésium
et de calcium appelé dolomite (CaMg(CO3)2). Il y a un passage continu des dolomies aux
calcaires, par mélange, et en toutes proportions, de la dolomite et de la calcite :
- Calcaires (0 à 5% de dolomite)
- Calcaires magnésiens (5 à 10% de dolomite)
- Calcaires dolomitiques (10 à 50% de dolomite)
- Dolomies calcarifères (50 à 90% de dolomite)
- Dolomies (90 à 100%) de dolomite)
Il faut souligner que la dolomite n’est pas identifiable au microscope dans les calcaires
magnésiens. Les atomes de magnésium sont probablement camouflés dans les cristaux de calcite.
Dans les roches qualifiées de dolomitiques, le minéral dolomite est au contraire visible. Les
roches appelées communément dolomies sont le plus souvent des dolomies calcarifères. Les
dolomies pures ne contenant pas de traces de carbonate de calcium sont très rares.
Il apparaît que les dolomies sont moins abondantes que les calcaires dans la nature, alors que
l’eau de mer contient plus de sels de magnésium en solution que de sels de calcium. Cette
anomalie n’est qu’apparente. En effet, les sels de magnésium étant beaucoup plus solubles que les
sels de calcium, sont aussi beaucoup plus éloignés de leur point de saturation dans l’eau de mer
normale. Pour qu’ils précipitent, il faut que la concentration de l’eau de mer soit beaucoup plus
forte, ce qui est rarement réalisé. La dolomie de précipitation ne se rencontre
qu’accidentellement, dans les dépôts lagunaires, en association avec le gypse, l’anhydrite et le sel
gemme. La plupart des dolomies sont d’anciens calcaires qui, au contact de solutions
magnésiennes, se sont transformés, par voie métasomatique, en dolomies. Le remplacement de
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60 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
Ca par Mg, dans la calcite s’opère déjà dans l’eau de mer modérément concentrée, bien avant la
concentration critique correspondant à la précipitation. A cet important phénomène on donne le
nom de « dolomitisation ».
Les cargneules sont des brèches à éléments calcaires et à ciment dolomitique. Certaines
cargneules contiennent de l’anhydrite ou du gypse englobés par la dolomie.
d) LES ROCHES PHOSPHATEES : Appelées aussi phosphates, ce sont des roches
formées essentiellement par du collophane, variété d’apatite à structure crypto-cristalline.
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61 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
Les radiolarites : On distingue parmi les radiolarites, des jaspes, des lydiennes et des phtanites.
Les jaspes sont les roches d’un rouge, à éclat cireux, à radiolaires bien conservés. La
pigmentation rouge indique que la diagénèse s’est opérée en milieu oxydant. Les lydiennes se
distinguent des jaspes par leur couleur noire. Les radiolaires n’y sont plus représentés que par des
amas calcédonieux, et leur matrice microcristalline est obscurcie par une pigmentation de matière
organique et de pyrite. Ce sont des roches qui ont évolué dans un milieu réducteur. Les phtanites
sont des radiolarites de couleur vert pâle. La roche a subi une forte recristallisation en quartz. Les
radiolarites sont souvent épigénisés par de la chlorite ou de l’oxyde de fer.
Les spongolites : Il s’agit des roches qui contiennent de nombreux spicules d’éponges. Les
spicules apparaissent au microscope sous forme de baguettes cylindriques. Ils sont faits d’opale
sauf épigénie par de la calcédoine.
Les gaizes sont des grès glauconieux à spicules d’éponges et à ciment d’opale. Ce sont des roches
poreuses et légères. Le terme Chert est utilisé pour désigner les spongolites à faciès de silexoïde.
Ce sont comme tous les silexoïdes, des roches dures, à cassure esquilleuse. En lame mince on
distingue d’innombrables spicules, unis par un ciment de calcédoine microcristalline.
- Les accidents siliceux des calcaires
La silice floculée peut rester dispersée dans la boue calcaire pendant la période de la diagénèse.
On aboutit donc aux calcaires siliceux homogènes. En d’autres circonstances elle se rassemble au
contraire en certains points dispersés dans la roche en donnant naissance à des concrétions. Les
variétés de concrétions siliceuses des calcaires sont innombrables, les principales sont : les silex,
les chailles et les meulières.
Les silex : Les silex de la craie sont des rognons irréguliers ayant quelques cm à quelques dm de
longueur. Ils sont disposés en lits interstratifiés dans la craie. Au microscope on voit que le silex
est constitué essentiellement par de la calcédoine, englobant un peu de calcite et d’argile. Cette
concentration de silice s’est opérée pendant la période de la diagénèse lorsque la craie était
encore à l’état de boue calcaro-siliceuse.
Les chailles : Ce sont des sortes de silex montrant au microscope que ce sont des calcaires très
imparfaitement silicifiés
Les meulières : Il s’agit des accidents siliceux des calcaires lacustres.
Cette famille est reprise parmi les roches sédimentaires bien que leur formation n’ait pas
nécéssité de transport de matières. Elles se forment à partir d’éléments résiduels produits par
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62 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
l’altération chimique des roches préexistantes. Font partie de cette famille la laterite
(Fe(OH)3, la bauxite (Al(OH)3 .
Les roches carbonées proviennent de la décomposition des végétaux par des bactéries anaérobies.
Font partie de cette famille le charbon et le pétrole.
Charbon : Terme général désignant, au sens large, une roche sédimentaire stratifiée, servant de
combustible, noire le plus souvent, organogène et essentiellement formée de débris végétaux.
Ceux-ci ont subi une évolution complexe (la carbonification, ou carbonisation) avec
enrichissement en carbone, déshydratation et appauvrissement en matières volatiles (avec pertes
en H et O), en fonction de l’augmentation de T et P, par enfouissement sous d’autres roches
sédimentaires, ou par métamorphisme. Les classifications variées des charbons sont basées sur la
composition chimique, sur l’aspect et la nature des débris végétaux, sur leurs utilisations
pratiques. Les principales catégories rangées dans l’ordre d’une évolution croissante, sont les
suivantes :
-1. La tourbe (55% de C), légère et brune, surtout formée de mousses, connue uniquement dans
des dépôts actuels. C’est un combustible médiocre.
-2. La lignite (70-75 % de C), brun noir et terne, à débris ligneux bien reconnaissables, en
gisements d’âge secondaire ou tertiaire.
-3. Le charbon, proprement dit, ou houille s.l. (85 % de C), noir, mat ou brillant, tachant les
doigts, avec selon les proportions de matières volatiles (distillant à partir de 960°C) :
-charbon flambant gras : plus de 33 % de matières volatiles ;
-charbon gras : 20 à 33 % ;
-charbon demi-gras : 12 à 20 % ;
-charbon maigre : 8 à 12 %.
La houille en contient 5 % et on la nomme aussi, à tort, charbon bitumineux pour sa richesse en
goudrons (qui ne sont pas des bitumes).
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63 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
pétrole ( huile naturelle) : Ensemble d’hydrocarbures comportant ; -1. des hydrocarbures saturés,
dits paraffiniques, de formule C nH2n+2, avec n variant de 5 à 15 (pour n <5 : gaz, et pour n> 15 :
bitumes péteux), liquides à 20°C, et d’autant plus sombres de teinte qu’ils sont plus lourds
(densité = 0,83 à 0,96) ; -2. des hydrocarbures cycliques, dits naphténiques de formule CnH2n-3.
La genèse de ces corps nécessite une accumulation de matière organique, planctonique pour
l’essentiel, et des conditions réductrices en empêchant la destruction par oxydation. Cela se
produit dans des milieux euxiniques, dans des bassins où pourront ensuite se former des
évaporites, mais aussi en mer ouverte si la sédimentation est argileuse.
La transformation de cette matière organique, qui donne tout d’abord des boues sapropéliques, se
fait dès le début de la diagenèse sous l’influence des bactéries, et elle se poursuit par de
complexes réactions physico-chimiques lorsque T et P augmentent du fait de l’enfouissement.
Les huiles formées peuvent rester dans la roche mère, ou la quitter et migrer du fait de leur faible
densité. Elles ne seront conservées que si elles sont piégées dans une roche réservoir (ou roche
magasin) suffisamment poreuse (sable, calcaire et dolomie) et surmontée par un toit imperméable
(argile, série évaporitique, p.ex.) dans des structures variées (pièges) grande voûte anticlinale,
biseau sous une discordance, certaines structures faillées ou diapiriques, dispositifs lenticulaires,
…).
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64 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
Les roches métamorphiques constituent un peu plus d’un quart de la croûte terrestre. Elles
constituent pour la plupart le produit du mouvement des plaques, responsable de la création de
chaînes de montagne. A la surface de la croûte terrestre, elles affleurent principalement sur les
reliefs.
Le « métamorphisme » est « l’ensemble des transformations et des réactions que subit une roche
initialement solide, lorsqu’elle est portée dans des conditions de pression et de température
différentes de celles ayant présidé à sa genèse ». En ce sens, les processus d’altération et de
diagenèse menant à la formation des roches sédimentaires font partie du métamorphisme.
Toutefois, le sens le plus communément admis par les géologues est donnée par la définition
suivante : Le métamorphisme est la transformation d’une roche à l’état solide du fait d’une
élévation de température et/ou de pression, avec cristallisation de nouveaux minéraux, dits
néoformés, et acquisition de textures et structures particulières, sous l’influence de conditions
physiques et/ou chimiques différentes de celles ayant présidé à la formation de la roche
originelle.
D’autre part, il est également admis que le métamorphisme est limité aux conditions qui
provoquent la fusion totale de la roche originelle, processus qui conduit à la formation de roches
considérées comme magmatiques même si elles ne proviennent pas strictement du magma du
manteau supérieur. Dans ces conditions, le domaine du métamorphisme peut être illustré par la
figure suivante où figurent également les domaines de l’altération et de la diagenèse des roches
sédimentaires.
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65 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
Les facteurs principaux du métamorphisme sont donc la température (en particulier le gradient
géothermique) et la contrainte, sans oublier le facteur temps.
a) Le facteur temps
Dans le métamorphisme, le facteur temps est très important. On a vu précédemment que les
minéraux sont stables dans les conditions de température et de pression qui ont présidé à leur
formation. Lorsque ces conditions changent, ils deviennent instables et des transformations
minéralogiques se produisent. Cependant, la plupart des minéraux restent stables lorsque la durée
du changement est faible, on dit qu’ils sont « métastables ». Ce n’est que lorsque les conditions
changent durablement que les transformations physiques et chimiques ont le temps de se
produire. Cet aspect est important car il explique par exemple pourquoi une partie des roches du
métamorphisme de contact gardent leur structure originelle.
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66 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
b) La température
L’énergie thermique est le facteur principal du métamorphisme. Elle émane, d’une part du flux de
chaleur du globe, produit par les réactions de désintégration en son centre, et d’autre part, par les
frictions entre plaques. Il en résulte donc à partir de la surface de la terre ce qu’on appelle un
« gradient géothermique », bien connu des mineurs. Il est variable selon les régions du globe :
les régions les plus actives tectoniquement montrent un gradient qui peut atteindre 50°C/km
(voire 100°C/km), tandis qu’au droit des anciens boucliers, on a seulement 6°C/km. Il vaut en
moyenne 30°C/km.
Un flux géothermique élevé et régional est à l’origine d’un métamorphisme régional, tandis qu’un
flux local dû par exemple à une intrusion magmatique est à l’origine du métamorphisme de
contact.
a) Métamorphisme régional
Ce métamorphisme est principalement lié aux mouvements tectoniques qui créent des contraintes
anisotropes et, par les frictions entre plaques, un accroissement important de la température. Ces
mouvements se produisent pendant une durée suffisamment importante pour que toutes les
transformations puissent se produire.
En particulier, l’anisotropie des contraintes provoque une déformation de la roche originelle, telle
qu’illustrée par la figure suivante et l’augmentation de la pression moyenne combinée à celle de
la température mènent à la formation de nouveaux minéraux (grenats, serpentine, staurodite, ...).
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Les déformations de la roche préexistante lui confèrent un nouveau type de structure. A l’échelle
de l’échantillon, on peut souvent percevoir une structure appelée « foliation » qui caractérise le
fait que les minéraux sont aplatis et s’orientent suivant une direction préférentielle. C’est par
exemple le cas des roches de la famille des granites qui sont transformées en roches de la famille
des gneiss.
A l’échelle macroscopique, les structures « héritées » du métamorphisme régional sont les plis
(synclinaux, anticlinaux...), les failles, les diaclases, ...
Il faut noter également que les roches à grain fins métamorphisées présentent une schistosité qui
est semblable à celle créée par la diagenèse. Il s’agit d’un phénomène apparenté sauf que les
contraintes sont évidemment plus élevées dans le cas du métamorphisme. Ce qui explique que
certaines roches à grains fins (sans être à l’origine des argilites ou des shales) présentent des plans
de schistosité très nets dus au métamorphisme (exemple des phyllades).
b) Métamorphisme de contact
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68 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
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69 Notes de cours de Pétrographie /G2 Géologie /2018-2019/Prof Kapajika Badibanga
Les premières roches au contact du magma sont cuites (zone des cornéennes), de nombreux
cristaux néoformés et inframillimétriques apparaissent. Pour les roches suivantes (zone des
schistes tachetés), quelques cristaux néoformés (exemple typique de l’andalousite) témoignent du
métamorphisme de contact ainsi qu’une structure finement plissée. La zone comprenant ces
roches affectées par l’intrusion de magma est appelée « auréole métamorphique ».
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IV.1.3. Intensité du métamorphisme – Anatexie
Lorsqu’on se déplace dans une formation rocheuse ayant subit un métamorphisme, l’intensité
(ou le degré) du métamorphisme varie d’un endroit à l’autre. C’est particulièrement le cas du
métamorphisme de contact, mais le même constat peut être fait pour le métamorphisme
régional. La simple dénomination des roches est insuffisante pour estimer l’intensité du
métamorphisme subi.
On peut ainsi passer d’un très faible métamorphisme, semblable à une diagenèse fortement
prononcée, à des conditions de pression et de température qui peuvent mener à la fusion quasi
totale de la roche préexistante, surtout si le milieu contient de l’eau. Les domaines de la fusion
partielle des roches et du métamorphisme se chevauchent. Ce phénomène de fusion partielle,
menant à la création de roches dites « migmatiques », est appelé « anatexie ». C’est le stade
ultime du métamorphisme.
Si la pression et la température sont suffisamment élevées, conditions qui sont réunies lorsque
les mouvements tectoniques provoquent l’enfoncement d’une plaque dans une zone de
subduction, on passe par une phase entièrement liquide, le magma. Celui-ci en refroidissant
peut donner une roche de type granitique, appelée « granite orogénique ».
La classification des roches métamorphiques doit alors faire état de cette évolution
progressive qui se constate également sur le terrain quand on va du bord de la zone rocheuse
métamorphisée vers le centre ayant subit les plus fortes températures et pression. On franchit
alors des surfaces successives d’égale intensité de métamorphisme, appelées « isogrades »
caractérisées par l’apparition de minéraux typiques dont l’association témoigne des conditions
de température et de pression qui ont mené à leur formation. On désigne une association
déterminée de ces minéraux métamorphiques par la notion de « faciès métamorphique ».
Les minéraux principaux sont généralement les minéraux des roches originelles, soit le quartz,
les feldspaths, les micas et les minéraux argileux. Les principaux minéraux néoformés du
métamorphisme sont des silicates : andalousite, grenats, épidotes, staurodite, amphiboles,
serpentine, sillimanite (de même formule chimique que l’andalousite mais de système
cristallin différent), biotite, chlorite, disthène (Al2SiO5).
La plupart des roches métamorphiques se retrouvent dans des massifs issus des processus
orogéniques, elles se présentent en séries plus ou moins plissées et fracturées selon l’intensité
du métamorphisme. A l ‘échelle de l’échantillon, les roches peuvent également montrer une
structure finement plissée.
Les roches faisant partie de la famille des cornéennes (les roches transformées par le contact
direct avec les intrusions magmatiques) représentent un cas un peu à part dans la mesure où
elles sont cuites. Les éventuelles structures préexistantes au contact disparaissent
complètement pour donner une roche à l’aspect souvent très compact et relativement
homogène, sans que l’on puisse discerner les minéraux néoformés, car la recristallisation est
généralement relativement rapide. On trouve parfois des phénocristaux dans des cavités au
sein d’une matrice compacte et homogène.
D’une manière générale, lorsque le métamorphisme a affecté des roches sédimentaires dont
on reconnaît encore de structures primaires, on parle de roches paramétamorphiques ; de
même, on parle de roches orthométamorphiques pour des roches magmatiques et de roches
polymétamorphiques pour les anciennes des roches métamorphiques.
La figure ci-après illustre sommairement l’évolution des principales roches de la croûte
terrestre.
Cette figure permet notamment de mettre en évidence qu’un métamorphisme intense d’un
schiste peut donner un gneiss, de composition minéralogique semblable à celle d’un granite.
Cette classification est utile pour une reconnaissance rapide des roches métamorphiques,
basée principalement sur leurs caractéristiques extérieures, observables à l’échelle de
l’échantillon et ne nécessitant pas d’observation en lame mince. Ces caractéristiques sont
principalement : la forme des minéraux, la schistosité, la faculté de se débiter en plaquettes et
la présence de minéraux typiques.
Roches de la famille du Roches de la famille des Roches non schisteuses
gneiss schistes
Les gneiss sont issues du métamorphisme régional et ont en commun une structure
grossièrement grenue, une foliation généralement marquée, une schistosité peu marquée à
nette, et une proportion de feldspaths supérieure à 20 %. La schistosité est ici due aux cristaux
de biotite.
• composition minéralogique : minéraux très variés mais les composants essentiels sont les
feldspaths et le quartz, les premiers étant nettement dominants. Les minéraux accessoires
sont la biotite, la muscovite, l’amphibole (hornblende), le grenat, la sillimanite.
• grain : moyen à grossier.
• couleur : généralement de couleur claire, souvent gris ou rose, mais aussi verdâtre, brunâtre,
montrant des rayures. Les couches claires sont dues à la présence de feldspaths et de
quartz, et les couches sombres sont micacées.
• structure : structure en bande colorées alternées de bandes claires, les gneiss montrent une
foliation typique (pour rappel, due à l’orientation des grains dans une direction
privilégiée). Ils montrent également parfois une schistosité quand la proportion de micas
est importante.
• gisement : se rencontrent dans les massifs ayant subi un métamorphisme régional. Les
roches originelles peuvent être des granites, des grauwackes, des grès, des arkoses, des
argiles. Les gneiss se forment à haute température, près de la température de fusion, ils
témoignent donc d’un métamorphisme intense.
Les schistes ont en commun une schistosité relativement bien marquée, une structure à grain
fins à moyen et une proportion de feldspaths inférieure à 20 %. Font partie de cette famille
des schistes du métamorphisme de contact (schistes tachetés) ou du métamorphisme régional
(micaschistes, phyllades, …). Le nombre de variétés est très important et la dénomination des
schistes se base sur des caractéristiques extérieures ou des minéraux leur donnant une teinte
particulière (schistes verts, bleus, micaschistes, séricitoschistes,…).
Les schistes sont généralement de teinte sombre (de gris foncé à noir), même si l’apparition
de cristaux néoformés peuvent donner une coloration différente. Plus le métamorphisme est
important, plus les schistes ont la faculté de se débiter en plaquettes, à surfaces presque
planes.
a) Schiste ardoisiers
Les composants essentiels sont le quartz et les micas (principalement la muscovite), formés à
partir des minéraux argileux.
c) Micaschistes
d) Schistes tachetés
Ce sont des anciennes argiles transformées. Les composants essentiels sont le quartz, les
micas, l’andalousite et (plus rarement) la cordiérite. Les taches sont des concentrations des
deux derniers minéraux. Ils sont issus du métamorphisme de contact, dans la « deuxième
auréole », après les cornéennes.
a) Quartzites
Les quartzites sont des grès très quartzeux métamorphisés. Le métamorphisme, s’il est
suffisamment intense provoque une recristallisation du ciment quartzeux originel, ce qui a
comme conséquence que les grains sont intimement engrenés.
• composition minéralogique : principalement du quartz, au minimum à 80 % avec comme
minéraux accessoires des feldspaths, de la muscovite, la chlorite, la magnétite, l’hématite.
• grain : moyen à grossier, grains intimement engrenés (dits « granoblastique »), difficile de
discerner à l’œil nu les différents grains.
• couleur : généralement de couleur blanche, les minéraux accessoires pouvant leur donner
une teinte grisâtre ou rougeâtre.
• structure : massive, mais lorsque le métamorphisme est faible, les quartzites peuvent garder
la structure des grès sédimentaires originels (granoclassement, stratification).
• gisement : se rencontrent aussi bien dans les massifs ayant subi un métamorphisme
régional, que dans les auréoles du métamorphisme de contact.
b) Marbres
c) Cornéennes
C’est un terme général désignant les roches massives, très compactes, dures issues des roches
de toute nature en contact avec les magmas intrusifs, lors du métamorphisme de contact.
A) CORNEENNES
- ADINOLE : roche qui se forme dans l’auréole des dolérites. Il s’agit d’une
cornéenne à grains si fins qu’elles ont l’aspect du silex.
- Tactite : Roche de la séquence calcaro-pélitique (roche initiale : Marne). Il s’agit
d’une cornéenne de teinte claire, à grains fins.
- Skarn : Variété de tactite dont la recristallisation a été influencée par la
pneumatolyse. Les minéraux de métamorphisme y sont de grande taille et parfois
gigantesques.
B) ROCHES CRISTALLOPHYLLIENNES
- Leptynite : Roche faite de quartz et de Feldspath alcalin. Elle est pauvre en micas ou
en amphibole mais le grenat y est fréquent.
- Granulite : Roche grise ou blanche, massive, à grains microscopiques, dans laquelle
le quartz forme de petites lentilles aplaties dans les plans de foliation. Ces roches
contiennent du grenat, de la cordiérite ou du pyroxène, parfois du disthène. Il s’agit
d’une variété de leptynite très particulière.
- Grenatite : Roche faite essentiellement de grenat almandin.
- Gondite : Quartzite à grenat manganésifère. Par altération superficielle, elle donne
naissance à des gites de manganèse parfois économiquement exploitables.
- Cipolin : Calcaire cristallin à grains très fins, à veines serpentiniseuses.
MIGMATITES OU GNEISS GRANITOIDES
Il s’agit des gneiss à grains grossiers, à foliation frustre ou confuse, de couleur claire,
dont l’aspect rappelle à première vue, à la fois celui des roches cristallophylliennes et
celui des granites. C’est pour cela qu’on les appelle aussi, gneiss granitoïdes ou gneiss
granitisés.
[2] « Géologie : objets et méthodes » (9e édition) - Jean Dercourt & Jacques Paquet - éd :
Dunod, 1995.
[3] « Géologie Appliquée au Génie Civil » - Notes du cours de Jean-Pierre Michel prises par
Olivier Germain au courant de l’année académique 1996-1997.
[9] « Planète Terre » - Pierre-André Bourque – Université Laval (Québec) – cours de géologie
générale disponible sur la toile, 2000
[10] Précis de Pétrographie :Roches sédimentaires, métamorphiques et éruptives. J.Jung.
Masson et Cies, Editeurs, 2ème édition, Paris, 1963, 320p.
http://www.ggl.ulaval.ca/personnel/bourque/intro.pt/science.terre.html