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ECOLE NATIONALE D’INGENIEURS - ABDERHAMANE BABA TOURE ENI/ABT

METALLURGIE
2. Diagramme Fer-Carbone

Dr. S. COULIBALY
2017-2018

Cours de Métallurgie
Objectifs en termes de compétence
1. Connaître les phases résultantes des transformations métallurgiques dans des conditions
d’équilibre (le cas des aciers et des fontes) ;
2. Appliquer la règle des segments inverses pour déterminer les fractions massiques des
phases en présence et déduire leurs compositions chimiques ;
3. Connaître le rôle des défauts cristallins sur les caractéristiques mécaniques des aciers et
des fontes.
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1. Le Fer et ses caractéristiques

1.1. Propriétés
Le fer est de couleur blanche possédant les caractéristiques suivantes :
 Masse atomique : 55,85.  Température de fusion 1539°C.
 Nombre atomique : 26.  Une dureté HB de 80
 Rayon atomique 1,27 Å (CFC).  Une résistance à la rupture Rm = 300MPa
 Masse volumique 7,8 g/cm . 3
 Un allongement A% = 35
Il est ferromagnétique jusqu'à 728°C
1.2. Structure cristalline et formes allotropiques :

M a i ll e c u b i q u e c e n t r é e M a il l e c u b i q u e à f a c e s c e n t r é e s
F e r  e t fe r  Fer 

Figure 1
On connait deux formes (variétés) allotropiques du fer (deux réseaux cristallins différents):
maille cubique centrée (CC) et maille cubique à face centrée (CFC).
: Atome de fer occupant le centre de la maille ou des faces.
: Atome de fer occupant les sommets de la maille.
Fer α : de 0 à 906°C. Réseau cristallin à maille cubique centrée. L'arête du cube mesure
2,87 pm. (1pm = 10-12m)
Fer γ : de 906 à 1401°C. La transformation du fer en fer se fait avec un apport de chaleur à
température constante = 906°C. C'est un réseau à maille à faces centrées. L'arête du cube
mesure 3,63 pm.
Fer δ : A partir de 1401°C le réseau cristallin redevient à mailles cubiques centrées.
L'arête mesure 2,93 pm à 1425°C.
Conséquences : Il y a variation des propriétés physiques suivant la forme allotropique. En
particulier on retiendra que c'est le fer qui est de loin le meilleur dissolvant du carbone.
2. Le carbone et ses caractéristiques
C'est un élément non métallique peut abondant, (0,1% en masse dans l'écorce terrestre). Il
est rare à l'état libre, on le rencontre à l'état combiné dans toutes les substances végétales et
animales comme dans le pétrole, le charbon, le bois, la houille, etc. Ses caractéristiques sont
les suivantes :
 Numéro atomique : 6.
 Masse atomique : 12.
 Rayon atomique : 0,77 Å .
 Masse volumique : 2,5 g/cm3.
 Température de fusion : 3500°C.

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C'est un élément polymorphe et il existe deux variétés cristallines dans les conditions
ordinaires, le diamant et le graphite. La variété du diamant est métastable à réseau cristallin
C.F.C et il est classé comme le plus dur des corps solides, c'est aussi un isolant électrique.
Le graphite possède un réseau hexagonal simple, c'est un matériau réfractaire,
relativement bon conducteur d'électricité. On l'utilise à l'état poudre pour les mines de
crayons, pour la lubrification (combinaison de graphite et de graisse).
Le carbone dont le point de fusion est supérieur à 3500°C est soluble dans le fer et peut se
cristalliser à l'état pur en formant le graphite ou se combine avec le fer en formant une phase
intermétallique Fe3C appelée cémentite ou carbone de fer, qui a une structure très compliquée
et est très dur.
La cémentite peut se décomposer en graphite suivant la réaction :

Donc on a l'existence de deux diagrammes d'équilibres :


 Le diagramme d'équilibre métastable Fe-Fe3C (cémentite).
 Le diagramme d'équilibre stable fer-graphite.
3. Diagramme d'équilibre : Fer-cémentite
C'est le diagramme d'équilibre Fer-carbone métastable. Il représente la composition des
phases et la structure des alliages dont la concentration varie du fer pur à la cémentite. La
cémentite correspond à 6,67 % de carbone (fig. 2).

Figure 2: Diagramme d'équilibre des alliages Fer - Carbone


3.1. Les points caractéristiques du diagramme
 A : correspond à la température de fusion du fer pur (1539°C).
 D : correspond à la température de fission de la cémentite (1392°C).

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 B : 0,51 % C dans la phase liquide en équilibre avec la ferrite δ et l'austénite à la
température péritectique 1493°C.
 H : 0,10 % C teneur limite du carbone dans la ferrite δ à 1493°C.
 I et J: 0,16 % C dans l'austénite à la température péritectique 1493°C.
 N (1392°C) et G (910°C) marquent la transformation polymorphe réciproque ferrite-
austénite (δ γ).
 E : 1.67 % C teneur limite du carbone dans l'austénite à la température eutectique
(ECF 1147°C).
 S : 0,85 % C dans l'austénite à la température eutéctoïde 721°C.
 P : 0,02 % C teneur limite dans la ferrite à la température eutéctoïde 721°C.
 C : 4,3 % C transformation eutectique à la température 1147°C.
Les liquides du diagramme d'équilibre Fe-Fe3C qui déterminent le processus de
cristallisation ont la notation et le sens physique suivant :
 AB : liquidus qui matérialise la température de début de cristallisation de la ferrite δ
à partir de l'alliage liquide.
 NH et NI : limite supérieure intérieure de la coexistence des deux phases ferrite δ et
austénite γ.
 BC : liquidus qui marque le début de cristallisation de l'austénite γ à partir de
l’alliage liquide.
 CD : liquidus correspondant au début de cristallisation de la cémentite primaire (C ml)
à partir de l'alliage liquide.
Donc ABCD représente la ligne liquidus pour tout le diagramme ; donc au dessus de
ABCD, tous les alliages sont à l'état liquide.
 AH : ligne de solidus traduisant les températures délimitant le domaine de l'alliage
liquide et les cristaux Fe δ. Au dessous il existe uniquement les cristaux de ferrite δ.
 HIB : ligne de transformation péritectique (T = 1493°C, constante), A la température
inférieure à 1493°C, on a l'amorce de la réaction péritectique (interaction du liquide
de composition B avec les cristaux de ferrite δ de composition H dégage de
l'austénite de composition I).

 ECF : cette ligne correspond à la cristallisation de l'eutectique appelé lédéburite (Lb).


Donc AHIECF représente la ligne de solidus, au dessous de cette ligne, tous les alliages se
trouvent à l'état cristallin (solide).
Entre les lignes de solidus et de liquidus, tous les alliages se trouvent à l'état pâ teux avec
des composantes hétérogènes de liquide et de cristaux (ferrite, austénite, cémentite) ayant
des compositions différentes et dans des portions variables.
Les alliages à teneur en carbone inférieure ou égale à 1,67 % C s'appellent aciers et ceux
dont la teneur en carbone est supérieure à 1,67 % C s'appellent fontes. Cette délimitation
coïncide avec la solubilité limite du carbone dans l'austénite. L'austénite possède une
structure très plastique, ce qui rend les aciers malléables, les fontes possèdent de bonnes
propriétés de fonderie, un point de fusion plus bas et des retraits plus petits dus à la présence
dans la structure du composant eutectique lédéburite.

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Les points de transformations des aciers jouent un rô le prédominant dans la
détermination des températures des traitements thermiques (trempe, revenu, recuit et
cémentation).
Ces points sont notés par A0, A1, A2, A3, A4 et Acm, lors du chauffage ou du refroidissement
sont notés respectivement par AC0, AC1, AC2, AC3 , AC4 et ACcm et Ar0, Ar1, Ar2, Ar3 , Ar4 et Arcm.
 A0 : (T = 210°C) correspond à la transformation lors du chauffage de la cémentite
ferromagnétique en cémentite non magnétique.
 A1: (T = 721°C) correspond à la transformation réversible perlite –austénite. On
l’appelle aussi solvus A1 : limite inférieure d'existence de l'austénite
 A2 : point de curie (T = 768°C), perte de magnétisme, cette température est marquée
par ligne MO.
 A3, correspond aux températures associées à la ligne SE ou solvus A3 : limite
supérieure d'existence de la ferrite.
 Solvus A4 : limite inférieure d'existence du fer δ
 Acm : Température de fin de transformation pour les aciers > à 0,85% de carbone ou
solvus Acm : limite supérieure d'existence de la cémentite.
Donc les lignes GOS et SE représentent le lieu des points A 3 et Acm définissant des
températures variables.
Les points caractéristiques du diagramme fer-carbone métastable sont donnés dans le tableau
suivant
Point Température en °C % de carbone
A 1539 0
B 1493 0,51
C 1147 4,30
D 1392 6,67
E 1147 2,06
F 1147 6,67
G 906 0
H 1493 0,10
I 1493 0,16
K 721 6,67
M 760 0
N 1392 0
P 721 0,02
Q 20 0,006
A partir du diagramme fer-cémentite, on peut définir les aciers et fontes suivant la teneur
en carbone.
Désignation % de carbone
Aciers hypo- eutectoïdes 0,02 à 0,85
Aciers entectoïdes 0,85
Aciers hyper- eutectoïdes 0,85 à 1,7
Fontes hypo-eutectiques 1,7 à 4,3
Fontes eutectiques 4,3
Fontes hyper-eutectiques 4,3 à 6,67

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3.2. Définitions des constituants micrographiques


3.2.1. La ferrite (F)
C'est une solution solide (de structure cubique centrée) d'un ou de
plusieurs éléments dans le fer α. C'est du fer pratiquement pur qui ne contient
que des traces de carbone (0.008%) à température ambiante. Sa solubilité
maximale est de 0.02% en masse à 721°C.
Elle n'est pas très dure (HV : 80 à 100), peu tenace (Rm = 300N/mm²), mais elle est très
ductile (A=35% après rupture).Elle est magnétique à la température ordinaire, au microscope
elle a l'aspect de grains homogènes polyédriques. Elle est ferromagnétique jusqu'à 760°C.
3.2.2. L'austénite (A)
C’est du fer γ, mélange de fer et de carbure de fer. Elle se forme à chaud. Elle
a la propriété de dissoudre le réseau de carbone, c'est-à -dire de séparer ses
atomes. La solubilité limite du carbone dans le fer γ est de 1,67 %. L'austénite
est stable à haute température, elle est peu dure et relativement malléable (HB
= 300).
La microstructure de l'austénite est composée de gains polyédriques. Elle peut exister à la
température ambiante dans un état métastable. Elle est antiferromagnétique.
3.2.3. La cémentite (C)
La cémentite ou carbone de fer (Fe 3C) est une combinaison chimique de fer
et de carbone dont la teneur en carbone peut atteindre 6,67 %. Elle est
magnétique jusqu'à 210°C. C'est une combinaison très dure (HV = 800) mais
très fragile A=0%, Rm=700N/mm². Elle donne une très bonne tenue à
l'abrasion et à l'érosion.
La microstructure de la cémentite peut se présenter dans les aciers sous les formes
suivantes :
 Lamellaire dans la perlite lamellaire.
 Grains dans les aciers ayant subit un traitement thermique de recuit.
 Précipités inter-granulaires dans les aciers ayant un % de carbone supérieur à 0,8 %.
Selon le diagramme Fe-Fe3C et lors du refroidissement, la cémentite peut exister sous trois
différentes formes de liaisons mais avec la même composition chimique : Cémentite primaire
(suivant la ligne CD), Cémentite secondaire (suivant la ligne ES) et la Cémentite tertiaire
(suivant la ligne PQ).
3.2.4. La perlite (P)
C'est un mélange hétérogène de ferrite et de cémentite à 0.85% en masse
de carbone (eutectoïde) qui peut avoir deux aspects : lamellaire ou globulaire
(ou coalescée). Elle est très dure (HB=200), tenace (Rm=850N/mm²) et assez
ductile (A%=10), facile à usiner et offre une assez bonne résistance aux
efforts statiques et à l'usure par frottements.

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3.2.5. La troostite (T)


C'est une perlite extrêmement fine obtenue par un revenu sur un acier
trempé pour des vitesses de refroidissement assez importantes (huile). Elle se
développe à partir des joints de grains constitués par des lamelles de ferrite-
cémentite. Elle est assez dure (HV ≈ 450).
3.2.6. La sorbite (S)
Elle correspond, en fait, à un stade de décomposition de la martensite pour
des températures supérieures à environ 400°C. C’est un mélange complexe de
carbure finement réparti dans une matrice ferritique distordue. Elle a une
dureté élevée (HV ≈ 300 à 400) pour une bonne résilience.
3.2.7. La bainite (B)
C'est un agrégat de ferrite et de carbures. Elle présente les mêmes phases
que la perlite (ferrite et cémentite), mais de structure particulièrement fine,
souvent en aiguilles ce qui lui confère de bonnes propriétés mécaniques
(proches de la martensite). Elle est dure et assez facile à usiner.
3.2.8. La martensite (M)
C'est une solution solide d'insertion sursaturée de carbone dans le fer γ.
C'est le constituant de trempe le plus dur (HV = 700 à 900), mais il est
fragile. Elle est obtenue par refroidissement rapide et de ce fait pénètre plus
ou moins au cœur de la matière. Elle est très dure, difficilement usinable et
assez fragile. Elle coexiste souvent avec la bainite et la troostite. Elle est
ferromagnétique.
3.2.9. Le lédéburite I (LI)
La lédéburite est un mélange hétérogène formé d'une matrice de cémentite et de globules
d'austénite obtenu à l’eutectique (4,3 % de carbone et à 1147°C), provenant du
refroidissement de l’alliage liquide.
Son domaine de stabilité est 721°C à 1147°C. A l’ambiante, après transformation, on
l’appelle lédéburite II car elle conserve sa structure mais l’austénite se transforme en perlite.
4. Les transformations isothermiques
Durant la solidification des alliages de fer et de carbone, il y a lieu trois types de
transformations isothermiques, il s'agit des réactions péritectiques, eutectiques et
eutectoïdes.
4.1. Transformation péritectique
Dans une transformation péritectique, une phase liquide et une phase solide se
transforment en une seule phase solide de composition définie : liq + δ ↔ γ
Durant le refroidissement des alliages titrant de 0,1 à 0,51 % de carbone, se précipite la
ferrite δ (Fδ) suivant la ligne HB. A la température de 1493°C, il y a interaction péritectique
des cristaux δ (0,1 % C) avec le reste du liquide de composition B (0,51 % C), (L B), en formant
l’austénite de composition I (0,16 % C) selon la réaction péritectique :

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L(B) (0, 51 % C) + F(H) (0, 1 % C) Austénite (I) (0,16 % C)

4.2. Transformation eutectique


Dans une transformation eutectique, une phase liquide unique donne lieu à deux phases
solides : liq ↔ γ + Fe3C
La température eutectique est plus basse que la température de fusion des corps purs ;
d’où l’intérêt de ces alliages pour leur utilisation en brasure.
Les alliages liquides de 1,67% à 6,67 % C se solidifient suivant la ligne BC en donnant de
l’austénite primaire suivant la ligne CD en donnant la cémentite primaire. A la température
eutectique de 1145°C, se décompose le liquide eutectique restant (4,3%C) en austénite (1,67
% C) et cémentite (6,67 % C) selon la réaction eutectique :
L (C) (4,3%C) Austénite (E) (1,67 % C) + Cémentite (F) (6,67 % C) = Lédéburite
Le mélange formé d’austénite (E) et de cémentite (F) est appelé lédéburite selon le nom du
métallurgiste allemand Ledebur.
4.3. Transformation eutectoïde
Dans une transformation eutectoïde, une phase solide se transforme simultanément en
deux nouvelles phases solides. γ ↔α + Fe3C
A la température eutectoïde de 721°C l’austénite eutectoïde (0,85%C) se décompose en
formant la ferrite avec 0,02 % C (Fp) et la cémentite secondaire avec 6,67 % C (Fe 3C(K)) suivant
la réaction eutectoïde :

Austénite (S) F(P) + Fe3C(K) = Perlite


5. Phases du diagramme Fer-C
Le diagramme est divisé en zones montrant les structures qui sont stables pour des
compositions et des températures particulières. Il existe deux types de zone : des zones où in
n’existe qu’une seule phase et des zones où deux phases coexistent. Les zones à deux phases
sont entre celles à une. Les limites des zones sont des limites de solubilité.

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Figure 3: Phases du diagramme fer – carbone

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6. Solidification et transformation des aciers et fontes


6.1. Les aciers
Au dessus du solvus A3, on a une phase unique, l'austénite. Les différentes phases
évoquées ci-dessus se forment au cours du refroidissement. La germination des phases se fait
sur les défauts : joints de grain de l'austénite. Or, un refroidissement rapide donne de petits
grains, alors qu’un refroidissement lent donne de gros grains.
Pour un acier hypo-eutectoïde (fig.4 a), on passe d'abord par la zone α + γ entre les
températures A3 et A1, on a donc d'abord formation de ferrite α dite « pro-eutectoïde » (qui se
forme avant l'eutectoïde) le long des joints de grain γ. Puis, la perlite se forme à la
température A1. On se retrouve fréquemment avec des grains de perlite entourés de ferrite.
Pour un acier eutectoïde (fig.4 b), toute l’austénite se transforme en perlite (ferrite α +
cémentite Fe3C).
Pour un acier hyper-eutectoïde (fig.4 c), dans la zone cémentite + γ entre les températures
Acm et A1, il y a formation d’une phase de cémentite pro-eutectoïde dans les joints de grain γ.
Puis, l’austénite se transforme en perlite à la température A1, et la microstructure qui en
résulte est faite de perlite et de cémentite pro-eutectoïde.

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a) Acier hypo-eutectoïde b) Acier eutectoïde c) Acier hyper-eutectoïde


Figure 4 : Germination des phases de l'acier

6.2. Les fontes blanches


Au cours du refroidissement des fontes :
Pour une fonte hypo-eutectique (fig. 5 gauche), il se forme d’abord, de l'austénite
dendritique, puis de la lédéburite. Lorsque le refroidissement se poursuit, l'austénite se
transforme en perlite, mais la morphologie des grains d'austénite (dendritiques et
globulaires) se conserve.
Pour une fonte eutectique, l'alliage liquide à 4,3 % C se solidifie sans précipitation
primaire et donne directement à T = 1147°C (point C), le lédéburite eutectique.
Dans le cas d'une fonte hyper-eutectique (fig. 5 droite), il se forme d'abord des plaquettes
de cémentite, puis de la lédéburite. La structure globulaire de l'austénite eutectique se
conserve lors de la transformation de l’austénite en perlite.
Elle est utilisée pour son aspect esthétique (pièces d'aspect, fonderie d'art), mais aussi
pour sa grande dureté et sa résistance à l'abrasion : boulets de broyeurs, mâ choires de
concasseurs, plaques d'usure.

Figure 5: Germination des phases de la fonte


7. Détermination de la composition des phases

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Cette détermination ne concerne que les régions
à deux phases. Les compositions des phases sont
données par les limites de la région (limites de
solubilité). La proportion de chacune des phases est
déterminée par la règle des segments inverses (ou
bras de levier), pour un % X de carbone à une
température donnée.
Principe :
1) Tracer un segment de droite horizontale
passant par X et reliant les deux limites de la zone, F
étant à la limite du domaine α et A à la limite du
domaine γ.
2) Pour calculer le pourcentage de l’un des
composés, par exemple α, on mesure le segment
reliant le point X au bord opposé du domaine de la
phase recherchée, c’est à dire le segment XA, que l’on Figure 6: Illustration de la règle des
segments inverses
divise par la longueur totale du segment qui relie les
limites de la zone
3) Le diagramme portant les pourcentages en masse de carbone, on trouvera donc le
pourcentage en masse de la phase concernée.
XA XA
M  100  100
FX  XA FA
4) Pour déterminer le pourcentage de la deuxième phase, il suffit de chercher le
complément à 100 (%)
Mγ = 100 – Mα
A la température eutectoïde et au-delà de 0,85%C, le bras de levier est pris sur la ligne PK.
Exemple 1
Combien de ferrite et d’austénite contient un acier de 0,5 % C à la température de 750°C?
XA 0,64  0,5
Masse de la ferrite : M  100  100  22%
FA 0,64  0,01

Masse d’austénite : Mγ = 100 – Mα = 100 – 22 = 78%


Exemple 2
Combien de ferrite et de perlite contient un acier de 0,5 % C?
X 'P 0,8  0,5
Masse de la ferrite : M  100  100  38,5%
F'P 0,8  0,02

Masse de la perlite : Mp = 100 – Mα = 100 – 38,5 = 61,5%

Exemple 3
Combien de % de cémentite et de ferrite contient la perlite eutectoïde ?

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PS 0,85  0,02
Masse de la cémentite : Mc  100  100  12,5%
PK 6,67  0,02

Masse de la ferrite : Mα = 100 – Mc = 100 – 12,5 = 61,5%


Exemple 4 :
Déterminer le % de cémentite secondaire et de perlite contenues dans un acier à 1,5 % C.
SX 1,5  0,85
Masse de la cémentite secondaire : Mc  100  100  12,5%
SK 6,7  1,5

Masse de la perlite : Mp = 100 – Mc = 100 – 17 = 87,5%


Exemple 5 :
Déterminer le % de l’austénite précipitée et du lédéburite d’une fonte à 2,5 % C à la
température eutectique.
XC 4,3  2,5
Masse de l’austénite précipitée : M  100  100  69,23%
EC 4,3  1,7
Masse de lédéburite : ML = 100 – 69,23 = 30,77%
Exemple 6
Déterminer le % de cémentite primaire et de lédéburite contenus dans une fonte de 5 % C.
XF 6,67  5
Masse de lédéburite : ML  100  100  70,5%
CK 6,67  4,3

Masse de la cémentite primaire : Mcp = 100 – 70,5 = 29,5%.

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Une autre méthode, plus pratique, utilise le diagramme de structure ou triangle de
structure (fig.7).
Dans ce diagramme, les ordonnées expriment la portion en % des différents composants et
l’abscisse, la teneur en carbone de l’alliage. A partir d’un tel diagramme, on peut lire
directement les portions en % de chaque composant.
 0 % C correspond à 100% de ferrite.
 0,8 % C correspond à 100% de perlite.
 4,3 % C correspond à 100% de lédéburite.
 6,67% C correspond à 100% de cémentite primaire.

Figure 7: Diagramme de structure

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