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LES  

GRANITOÏDES  

Pr.  M.  LAHMAM.  

Chapit4e  I  :  MINÉRALOGIE,  GÉOCHIMIE  ET  MODE  DE  MISE  EN  PLACE  DES  GRANITOÏDES  
Chapit4e  II:  NOMENCLATURE  ET  CLASSIFICATION  DES  GRANITOÏDES  
Chapit4e  III:  LES  GRANITOÏDES  ET  LES  MINÉRALISATIONS  ASSOCIÉES,  RÔLE  DES  MAGMAS  ET  
HYPOTHÈSE  DE  FORMATION  
Chapit4e  IV:  LES  GRANITOÏDES  HERCYNIENS  DU  MAROC  ET  LES  MINÉRALISATIONS  ASSOCIÉES  
LES  GRANITOÏDES  

Pr.  M.  LAHMAM.  

Chapitre  I  :  Minéralogie,  Géochimie  et  mode  de  mise  en  place  des  granitoïdes  
I : INTRODUCTION
II : MINÉRALOGIE
IV : GÉOCHIMIE
V: MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDE
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES I : INTRODUCTION

I  :    INTRODUCTION
I-­‐1-­‐    Définition
  Le  granite  est  une  roche  plutonique,  
formée   de   minéraux   de   taille   grossière,  
moyenne  à  fine.    
   
 Il  est    cons:tué  essen:ellement  d'un  
assemblage  de  cristaux  de  feldspaths,  de  
quartz   et   d'une   moindre   propor:on   de  
paille>es   de   micas   et   éventuellement  
d'amphibole.    
 Le  nom  du  granite  a  été  introduit  par  
Wallemus  (1700-­‐1785)  pour  signifier  que  
la  roche  est  formée  de  grains.  Le  nom  
vient  du  la:n  granum,  pour  "grains".    
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES I : INTRODUCTION

Q  =  Quartz  
A  =  Feldspath  alcalin  
P  =  Plagioclase  
F  =  Feldspathoïde  

  Le   terme   de   granitoïde   est  


employé   pour   désigner   toutes   les  
roches   quartzi8ques,   figurant   dans  
le  diagramme  Q.A.P  de  Streickeisen  
et   contenant   au   moins   20%   de  
Quartz  

Classification des roches ignées


ayant une texture grenue selon
Streickeisen (1979)
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES I : INTRODUCTION

 I-­‐2-­‐  Distribution

Les roches granitiques au sens large constituent une partie


importante de la croûte continentale.
Les conceptions actuelle considèrent que le pourcentage des
granites dans la croûte continentale ne dépasses guère 50%.
 
On distingue deux parties dans cette croûte continentale:
 

La croûte supérieure   La croûte inférieure  

Aspect physique de la croûte


continentale.
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES I : INTRODUCTION

I-­‐2-­‐1-­‐ La croûte supérieure  .    


  Elle est sans doute plus riche en
granite , les roches métamorphiques
(micaschiste et gneiss) ne représentent
que 20 à 30% de l’ensemble de cette
partie de la croûte.

I-­‐2-­‐2-­‐ de La croûte inférieure    


   
Elle est constituée de granulites
(roches métamorphiques de haute
température et haute pression dans un
environnement souvent anhydre) avec
d’autre roches (métagbbros,
amphibolites…). Aspect physique de la croûte
Ils représentent les restes d’anciennes continentale.

chambres magmatiques.
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES I : INTRODUCTION

 
D'autre parts, on s'aperçoit que les granites sont localisés dans
deux de régions tectoniques différentes :
 

granites orogéniques: granites anorogéniques


liés aux zones plissées   indépendants des orogenèses.

Les granites ont existé dans tous les temps, depuis le


précambrien jusqu'à l'actuel.
Les granites les plus anciens ont donné un âge de 3,7 Milliard
d’année et se trouvent au green land.
Les plus récents ne dépassant pas 1 Million d’année et se
situent dans le batholite de Pérou.
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES I : INTRODUCTION

I-­‐3-­‐  Intérêt économique


Les intrusions granitiques sont souvent spatialement associées à
des minéralisations polyphasées. Ces gisements sont d’un grand intérêt
économique et sont associés aux différents types de granitoïdes
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES I : INTRODUCTION

Autres utilisations
v Le granite est un matériel de construction très répandu car il
possède une grande résistance à l'usure et à l'altération du fait
de sa forte teneur en quartz.
v Les granites colorés taillés et polis, sont utilisés pour le
revêtement des façades, des sols ou pour toute autre décoration
de ce genre.
v Rappelons que les pegmatites fournissent des minéraux de
grandes tailles, notamment des micas blancs qui servaient de
fenêtre pour les poêles à bois, car il peut résister à des hautes
températures.
v Notons enfin que la plupart des minéraux radioactifs se
trouvent dans les massifs granitiques.
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES I : INTRODUCTION
LES  GRANITOÏDES  
CHAPITRE   I   :   MINÉRALOGIE,   GÉOCHIMIE   ET   MODE   DE   MISE   EN  
PLACE  DES  GRANITOÏDEs  
II : MINÉRALOGIE
II-1- Minéraux cardinaux.
II-2- Minéraux essentiels
II-3- Minéraux accessoires
II-4- Minéraux accidentels
II-5 - Structure des granites
Pr.  M.  LAHMAM.  
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES II : MINÉRALOGIE

II  : MINÉRALOGIE
   
  La minéralogie est simple, on y trouve du quartz et des Feldspaths
qui constituent 80-90% du volume total de la roche. Les minéraux
ferromagnésiens ne dépassent guère 10-20%.

biotite
quartz

feldspath

Granite : archétype du granite, en bas à droite et en haut à gauche les


teintes vives d'un mica, en diagonale, de l'orthose et tout autour avec
un aspect craquelé, du blanc au gris très foncé, du quartz.
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES II : MINÉRALOGIE

L'association des minéraux clairs et sombres se traduit au


niveau de l'échantillon granitique par des couleurs différentes.
On parlera de roches leucocrates, mésocrates ou
mélanocrrates suivant, que c'est l’une ou l'autre catégorie des
minéraux qui prédominent.
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES II : MINÉRALOGIE

II-­‐1-­‐  Minéraux cardinaux.

II-­‐1-­‐1-­‐ Le quartz
   
 Le pourcentage du quartz peut aller de 20-40% du volume total de la
roche. Il est le plus souvent xénomorphe car il cristallise en dernier et
remplit les vides laissées par la cristallisation des autres minéraux.

Lorsque il cristallise en contexte compressif ,


il montre au microscope une « extinction
roulante » qui matérialise les déformations qu’il a
subit au cours de sa cristallisation.

Parfois; il peut montrer des golfs de


corrosion ou des limites en doigts de gants. La
présence de ces quartz indiquent une origine
hypovolcanique des granites qui les contiennent.
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES II : MINÉRALOGIE

Le quartz peut présenter deux types d'associations avec les


feldspaths. Les myrmékites (quartz + plagioclase) et les
micropegmatites (quartz + feldspath potassique).

Micropegmatites : interpénétration
quartz-Orthose (LPA)

Myrmékite - inter-croissance de quartz et


de plagioclase dans le centre de l'image.
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES II : MINÉRALOGIE

II-­‐1-­‐2-­‐  Les feldspaths


       
 La présence des feldspaths est systématique dans tous les granites.
Feldspath alcalin (potassique)   Feldspath calco-sodique
(plagioclase).  

Orthose

Microcline
Plagioclase
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES II : MINÉRALOGIE

 a- Feldspath alcalin  


  Le feldspath potassique est de type orthose dans les granites
habituels, terme de moyenne température et le microcline (BT = 500 à
700°).

Orthose
Microcline

Dans la majorité des cas, l’orthose présente une belle macle de


Carlsbad, ce qui permet de le reconnaître sans ambiguïté.

Parfois, si les deux minéraux coexistent(orthose+ microcline),


leur proportion relative peut changer. La distinction entre eux est
souvent faite par le biais des RX.
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES II : MINÉRALOGIE

Les feldspaths potassiques ont souvent une structure de perthite.


Cette structure consiste en une imprégnation d'albite ou d'oligoclase
sous forme de gouttelettes ou de filaments capillaires.

Lamelles d'albite (=perthites)


dans un feldspath potassique
perthitique LP
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES II : MINÉRALOGIE

v Composition a
Ø Premier solide à b: 1090oC

Ø Dernier liquide à e: 1000oC

Ø Le point eutectique n’est pas atteint

Ø Solide final = d

Ø 780°C: Intersection du solvus


exsolution (perthite)
Perthite: exsolution de lamelles d’albite (Na)
dans un feldspath riche en K (orthose).

Diagramme de phase solution solide avec


eutectique du système albite (NaAlSi3O8) –
orthose (KAlSi3O8) à une pression d’eau de
0.2 GPa . D’après Bowen and Tuttle (1950).

Perthite : exsolution d'albite


dans une microcline (LPA)
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES II : MINÉRALOGIE

v Composition i
Ø Premier solide à j: 1020oC

Ø Dernier liquide à k: 970oC

Ø Le point eutectique n’est pas atteint

Ø Solide finale = Xi

Ø Intersection du solvus -> exsolution


(antiperthite)

Antiperthite: exsolution de lamelles


d’orthose (K) dans une albite (Na).

Diagramme de phase solution solide avec


eutectique du système albite (NaAlSi3O8) –
orthose (KAlSi3O8) à une pression d’eau de
0.2 GPa . D’après Bowen and Tuttle (1950).
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES II : MINÉRALOGIE
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES II : MINÉRALOGIE

Système hypersolvus Système subsolvus

Variation du système albite-


orthose en fonction de la
pression de H2O . (a) et (b)
d’après Bowen & Tuttle
(1950), (c) d’après Morse
(1970) .

 
Ceci nous amène a distingué parmi les granites alcalins:
 

Des granites hypersolvus   Des  granites  subsolvus  


CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES II : MINÉRALOGIE

Les granites hypersolvus , où le feldspath a cristallisé comme une


solution solide homogène (K-Na-Ca), solution solide qui s’est
demixée au refroidissement en perthite.
Ces granites à un seul feldspath, ont cristallisé à partir
d’un magma anhydre.

Les granites subsolvus qui contient du feldspath alcalin (Na-K) et


des plagioclases (Na-Ca) qui ont précipité cote à cote.
Ces granites à deux feldspaths, ont cristallisé à partir d’un
magma riche en eau, voir saturé en ce constituant.

Le passage des granites hypersolvus; perthitique (sous saturés


en eau) aux granites subsolvus à deux feldspaths séparés (saturés
en eau), se fait par l’intermédiaire de granites transolvus (Bonin,
1972) qui présentent à la fois les deux caractères.
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES II : MINÉRALOGIE

Lors de la cristallisation plusieurs générations de feldspath


apparaissent:
* les plus précoces sont de type hypersolvus avec des
perthites tigrées,
* les suivants se forment dans des conditions subsolvus avec
cristallisation des albites isolées et maclées.
* Ce passage du solvus témoigne d’une augmentation de la
pression d’eau dans le magma.
* Un apport tardif d’eau, d’origine principalement
météorique, réagissant avec le granite hypersolvus déjà
cristallisé mais surchauffé par rapport au solidus du granite riche
en eau, peut provoquer une fusion locale presque complète et la
remobilisation du granite précoce « sec ».
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES II : MINÉRALOGIE

b- Plagioclase
   
  Parmi les 6 plagioclases
qui constituent une série
isomorphe (albite, oligoclase,
andésine, labrador,
bytownite et anorthite en
allant du pôle sodique au pôle
calcique).
Deux de ces plagioclases
sont représentés dans les
granites: l’albite et
l’oligoclase.
L'oligoclase est le plus
souvent abondant dans les Diagramme de phase solution solide du système
albite –anorthite.
granites.
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES II : MINÉRALOGIE

Le plagioclase est
Q  
plus basique dans les
diorites quartziques et
granodiorites, et plus Granitoïdes  
sodique dans les
granites alcalins.
60%  

nite  

granite  

rite  
-­‐ogra
Le rapport

od i o
Monzo-­‐
plagioclase /

n
Syén

Gra
feldspath alcalin 20%  
diminue en allant des Plagioclase/Feldspath  alcalin  
trondhjemite vers les
granites alcalins. A   P  
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES II : MINÉRALOGIE

II-­‐2-­‐  Minéraux essentiels


   
II-­‐2-­‐1-­‐  Micas
 C’est le minéral ferromagnésien le plus abondant dans les granites, et
est d'ordre tertiaire après le quartz et le feldspath. Il peut représenter
jusqu'à 10% du volume total du granite.
Les micas peuvent être associés tous les deux (granite à deux
micas), parfois un seul mica existe, (granite à biotite ou à muscovite).

granites à 2 micas
Kfs Ms
Bt
Pl

Il faut noter que la biotite a un chimisme bien particulier,


permettant de distinguer la série à laquelle appartient le granite, on dit
qu’on fait la typologie des biotites.
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES II : MINÉRALOGIE

II-­‐2-­‐2-­‐  Amphibole
  L’amphibole la plus abondante est
la hornblende verte cependant, la
nature de l'amphibole dépend du
chimisme du granite et en particulier
du rapport alumine-alcalins.

II-­‐2-­‐3-­‐  Pyroxène  
  Ils sont rares, quand ils existent, ils sont généralement de
l'aégyrine au niveau des granites alcalins et hyperalcalins.
L’hypershéne est le seul orthopyroxène qu'on rencontre dans
les charnockites et dans les granites subvolcaniques.

II-­‐2-­‐4-­‐  Péridots  
  Les granites sont pauvres en olivines. La fayalite quand elle
existe, elle est spéciale des granites alcalins très différenciés
Exp: granite à fayalite de Corse.
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES II : MINÉRALOGIE

II-­‐3-­‐ Minéraux accessoires


  Les minéraux accessoires bien qu'ils soient présents en faible
quantité (1%) offrent des renseignements précieux sur les conditions
thermodynamiques des magmas granitiques.

II-­‐3-­‐1-­‐ Zircon
  C'est le minéral accessoire le plus fréquent dans les granites. Il
renferme des éléments radioactifs comme U et Pb qui seront utilisés
pour les datations des granites.
L'étude de la morphologie des zircons (typologie des zircons)
fournira trois types de renseignements:
- La série magmatique au quelle appartient le granite étudié
- La température de cristallisation
- problèmes génétiques des magmas granitiques.

II-­‐3-­‐2-­‐ Autres minéraux    


  Apatite- sphène – allanite (épidote)- tourmaline - magnetite -
titanomagnetite - uraninite – thorite.
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES II : MINÉRALOGIE

I I -­‐ 4 -­‐   M i n é r a u x
accidentels    
   
Ce sont des silicates
d'alumine : andalousite,
sillimanite et cordiérite
auxquels peuvent s'ajouter
le grenat.

L'abondance de ces
minéraux atteste d'une
origine crustale
(sédimentaire) du magma
granitique.

Granite à tourmaline
Types
Température
La  suite  réac/onnelle  de  Bowen   de roches
Haute  température     Olivine
(1er  Minéraux  
 cristallisés)  
  ULTRAMAFIQUE  
(péridoTte)  
                                             1200°C  
  Anorthite (Ca)
Refroidissement  du  magma  

 
 
  Pyroxène
 
 
  MAFIQUE  
  (Gabbro/Basalte)  
                                               900°C   Amphibole
 
 
 
  Biotite
 
 
  INTERMEDAIRE  
  (Diorite/Andésite)  
 
 
 
 
Albite (Na)
 
 
  Feldspath  potassique  
                                       600°C   FELSIQUE  
 
Muscovite  
(Granite/Rhyolite)  
Basses  température   Quartz  
 (derniers  minéraux  
 à  cristallisés)   Métaux  +  eau  
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES II : MINÉRALOGIE

II-­‐5  -­‐  Structure des granites


   
  Selon la taille des minéraux constitutifs des granites on
peut distinguer :

II-­‐5-­‐1-­‐ Pegmatites
II-­‐5-­‐2-­‐  Granites porphyroïdes
II-­‐5-­‐3-­‐  Granites Grenues
II-­‐5-­‐4-­‐  Granites à grains fins ou aplites
II-­‐5-­‐4-­‐  Granites orbiculaires
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES II : MINÉRALOGIE

II-­‐5-­‐1-­‐    Les pegmatites:


Ce sont des granites à très gros grains > à 1cm la roche porte le nom de
pegmatite granitique, (car il existe des pegmatites gabbroiques ou autre)

Les pegmatites sont classées comme des


roches magmatiques intrusives.

La nature à gros grains est le résultat


de la croissance des cristaux dans des
tourmaline solutions aqueuses plutôt que dans l'état
liquide en fusion.
feldspath

il faut noter que la grande dimension des


minéraux n’a, dans ce cas, aucun rapport
avec la vitesse de cristallisation; elle est ici
très rapide.
quartz
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES II : MINÉRALOGIE

II-­‐5-­‐2-­‐  Granites porphyroïdes:


   
  Ce sont des granites à phénocristaux (5mm et 1cm) de feldspaths
alcalins entourés des éléments de taille normale.

Exemples  de  granites  porphyroïdes  


CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES II : MINÉRALOGIE

II-­‐5-­‐3-­‐  Granites Grenues :    


   
    Ce sont des granites à grains moyens (1mm et 5mm)
isogranulaires.

quartz
biotite  

feldspath

Exemples  de  granites  grenues  


CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES II : MINÉRALOGIE

II-­‐5-­‐4-­‐  Granites à grains fins ou aplites    


   
Ce sont des microgranites dont la taille des minéraux est
inférieure au mm, ce qui les rends difficilement visible à l’œil nue.

Aplite est une roche qui se présente en filons dans les


granites. Elle est définie en terme de faciès applicables à de
nombreux types de roches surtout acides.
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES II : MINÉRALOGIE

II-­‐5-­‐5-­‐  Granites orbiculaires:


  Ces sont des granites très rares, présentant des structures
sphériques. Les granites orbiculaires ne se rencontrent que sous forme
de filons de quelques mètres d'extension.

La disposition des cristaux en


sphères (orbicules) concentriques
alternativement claires (quartz,
feldspath) et sombre (biotites,
amphiboles) caractérise le granite
orbiculaire.
Les orbicules ont une structure
fibroradiée et concentrique; leur
diamètre peut atteindre 10 cm et
parfois davantage.
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES II : MINÉRALOGIE

Ils sont généralement constitués des mêmes minéraux de la


roche mère.
Les plagioclases blanchâtres sont disposés radialement,
les biotites tangentiellement et la structure zonée des
orbicules provient de leur croissance cyclique.
Le plus souvent, ces orbicules possèdent en leur centre un
noyau formé de cristaux de feldspaths ou parfois de fragment de
la roche.
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES II : MINÉRALOGIE

CONCLUSION:

  Le granite est une roche à minéralogie simple. Mais l'étude


approfondie de chaque phase minérale permet d'avoir des
renseignements précieux sur l'histoire géologique des massifs
granitiques.
LES  GRANITOÏDES  
CHAPITRE   I   :   MINÉRALOGIE,   GÉOCHIMIE   ET   MODE   DE   MISE   EN  
PLACE  DES  GRANITOÏDEs  
III- GÉOCHIMIE
III-­‐1  -­‐  Éléments majeurs
III-­‐2  -­‐  Éléments en traces
 III-­‐3    -­‐ Isotopes
Pr.  M.  LAHMAM.  
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES III- GÉOCHIMIE

III-­‐1  -­‐  Éléments majeurs :


ü  Le  plus    important    de  ces  éléments  dans  un  granitoïde  c'est  la  silice  (58-­‐78%)  
ü  L'alumine  varie  de  11  à  16%                                                                                              
ü  Les  alcalins  varient  de  7  à  10%  
ü  Le  calcium  est  variable  :  0%  dans  les  granites  peralcalins  
ü  Le  fer  et  le  magnésium  sont  en  quan8tés  variable  3.5%  
Boutonniere Siroua Kerdous
Massif Irhiri Tarçouate Tagadirte Tafraoute Ait Yahia Tazoulte
Faciès Trodhjemite Gd à amphibole Gd à biotite Monzogranite Monzogranites Syénogranite Granite
N° Ech. IR1 IR4 TR13 TR14 TR4 TR5 TG2 TG1 TF2 TF3 AY5 Ay1 TZ3 TZ5

Sio2 59,83 62,35 64,52 64,90 66,81 69,23 67,44 67,81 74,58 73,63 74,15 77,33 75,04 77,56
Tio2 1,47 0,93 0,66 0,47 0,38 0,32 0,59 0,48 0,07 0,09 0,28 0,22 0,15 0,12
Al2o3 14,38 14,78 16,00 15,50 16,50 16,05 15,09 16,20 14,12 14,47 13,04 12,33 12,95 12,49
Fe2o3 7,11 5,43 5,06 4,72 3,20 2,43 4,98 3,91 1,12 1,06 2,11 2,34 2,07 1,10
Mgo 2,64 2,74 1,70 1,55 0,89 0,65 1,15 0,87 0,26 0,29 0,35 0,29 0,22 0,25
Cao 3,91 4,53 2,66 2,93 2,67 2,16 2,42 3,25 0,56 0,76 0,49 0,44 0,06 0,07
Na2o 3,86 3,67 3,62 4,13 4,55 4,30 3,17 3,52 3,54 3,82 2,65 2,58 3,31 2,61
K2o 3,39 3,34 3,83 3,85 3,15 3,70 3,72 2,77 4,22 5,33 5,62 5,36 5,26 4,63
Mno 0,21 0,11 0,08 0,05 0,07 0,04 0,04 0,03 0,01 0,03 0,02 0,01 0,01 0,01
P2o5 0,37 0,22 0,15 0,20 0,15 0,03 0,20 0,15 0,24 0,01 0,01 0,12 0,01 0,01
Cr2o3 0,02 0,03 0,02 0,02 0,03 0,02 0,03 0,02 0,02 0,02 0,02 0,02 0,02 0,02
P.F. 1,6 1,1 1,12 1,30 1,50 1,10 0,90 0,90 1,10 0,30 1,00 1,00 1,00 1,20
Total 98,79 99,23 99,41 99,62 99,90 100,03 99,73 99,91 99,84 99,81 99,74 102,03 100,10 100,07
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES III- GÉOCHIMIE

III-­‐2-­‐  Éléments en traces

Ce sont des éléments dont la concentration dans un échantillon


est de l'ordre du ppm.

Bien qu'ils soient en faible quantité ils fournissent des


informations importantes quant aux processus génétiques des
granites.

Ceci à cause de leur fortes variations et leurs grandes


sensibilités au processus de différentiation.
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES III- GÉOCHIMIE

Selon leur coefficient de distribution ou de partage (KD ou D)


entre la phase liquide et la phase solide, i (liquide) ⇆ i (solide) KD
= Xsolide/Xliquide, ces éléments en traces sont subdivisés en
deux groupes:

Les éléments incompatibles se concentrent préférentiellement


dans le liquide KD ou D « 1

Les éléments compatibles se concentrent préférentiellement


dans le solide KD ou D » 1

Ce coefficient de distribution ou de partage (KD ou D) dépend


de la température, de la pression et des compositions du magmas
et du minéral.
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES III- GÉOCHIMIE

Éléments en trace les plus utilisés sont:

Ø Li, Ba, Rb et Sr, sont classiquement utilisés comme des traceurs


des évolutions magmatiques. Ils fournissent des informations
importantes quant aux processus génétiques des granites.

Ø Lanthanides (Terres rares) normalisés à la chondrite, les spectres


des REE donnent des indications sur l’affinité magmatique.

Ø Les spiders diagrammes: REE+ K2O+Rb+Ba+Th+Hf normalisés aux


ORG fournissent des informations sur le contexte géodynamique, le
processus de différentiation et de contamination

Ø Rb, Sr, Y, Zr, Nb, Cs, Ba, Hf, Ta, Pb, Th et U, sont utilisés
dans plusieurs diagramme binaire ou ternaire indiquant les cites
géotectoniques et/ou l’affinité magmatique.
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES III- GÉOCHIMIE

III-­‐2-­‐1-­‐  Les terres rares ou lanthanides


Ils font partie des éléments traces incompatibles (HFSE) et
constituent une famille de 15 éléments s’étendant du Lanthane au
Lutétium. Ils sont classés par ordre croissant de leur numéro atomiques
La (57) à Lu (74).

La Ce Pr Nd Sm Eu Gd Tb Dy Ho Er Tm Lu

Terre rares légères ou Terre rares lourdes ou


ceriques du La au Eu. yttriques du Gd au Lu.
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES III- GÉOCHIMIE

Les REE sont normalisé à la chondrite, reporté sur une échelle


logarithmique donne ce qu'on appel spectre des REE.
sample/chondrite

Axe Y: Concentration sur l’ordonnée


Concentration

Axe X: terre rare avec nombre


atomique croissant
 Compatibilité augmente de

gauche à droite

La Ce Nd Sm Eu Tb Er Dy Yb Lu

Spectre REE
Exemple d’utilisation des spectres des REE :
Spectres des granites alumineux de la boutonnière de Kerdous

100 Granite à grenat de Tarçouate

GI Syénogranite d'Imjgaguéne
1000

Syénogranite d'Ida Ou Cougmar


Monzogranite de
Tagadirte
100

Monzogranite de
GII
Dousdrem
10
Granodiorite de
10 Dousdrem

Granite à deux
micas de
Dousdrem
1
La Pr Sm Gd Dy Er Yb

1
La Pr Sm Gd Dy Er Yb

15<SREE<85pmm
105<SREE<227ppm 10<SLREE<74ppm
92<SLREE<209ppm 2.4<(La/Yb)N<16
5.7<(La/Yb)N<40 0.7<Eu/Eu*<0.14
0.69<Eu/Eu*<1.11
Autre exemple : REE permettent de subdiviser les granites
alcalins du panafricain tardif en deux groupes:

1000 1000
M assif de Tazoulte Syénogranite d'Agouni Yessene

Syénogranite de Tafraoute

100 100

10 10

1 1
La Pr Sm Gd Dy Er Yb La Pr Sm Gd Dy Er Yb

287<REE<380ppm 110<REE<221ppm
9.35<La/Yb)N<23.42 1.13<(La/Yb)N<5.73
0.26<Eu/Eu*<0.47 0.02<Eu/Eu*<0.12
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES III- GÉOCHIMIE

III-­‐2-­‐2  Spider Diagramme ou arachnogramme; c’est une extension des


diagrammes REE à un spectre plus large d’éléments

Tous les éléments sont incompatibles, Gabo


100
sauf: M ambul a
Tirhit
•Sr dans le plagioclase Ait Yahia
syénogranite de Tarçouate
•Y et Yb dans le grenat 10

•Ti dans la magnétite


Incompatibilité augmente de gauche à 1
droite

0,1
K2o R b Ba Th Ta Nb Ce Hf Zr Sm Y Yb

Spider diagramme normalisé au ORG des granitoïdes de Thirit, Ait Yahia


et Tarçouate comparés aux granitoïdes de Gabo et Mumbula
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES III- GÉOCHIMIE

Ces spider diagrammes, par leur comparaison aux spectres des


granites les plus connues, nous permet de discuter le contexte
géodynamique.

Spectre de normalisation aux plagiogranites (ORG) (Pearce et al., 1984) pour un


ensemble de granites et rhyolites de différents contextes géodynamiques.
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES III- GÉOCHIMIE

III-­‐3  -­‐  Isotopes


Les isotopes sont des atomes dont les noyaux contiennent le même
nombre de protons (Z) mais un nombre différent de neutrons (N).

Z = nombre de protons dans le noyau


N = nombre de neutrons dans le noyau
A= nombre de masse atomique = N + Z
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES III- GÉOCHIMIE

Différents types d’isotopes: Un Isotope = (même P, N≠)

• Isotopes stables
• Isotope instables
– Isotopes radioactifs: subissent une désintégration (père)
– Isotopes radiogéniques: produits d’une désintégration (fils)
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES III- GÉOCHIMIE

Les isotopes sont dits radioactif quand ils sont capables de se


désintégrer. Les rapports isotopiques d’un élément donné ne
varient pas lors de la fusion partielle du manteau.
 
Les isotopes radioactifs sont utilisés pour
plusieurs objectifs:  
 

Datation des granites Précision de l'origine I d e n t i f i c a t i o n d e la


des granites source granitique

Les isotopes radioactifs étant très nombreux, nous citons


parmi eux:
Ø Le couple Rb-Sr,
Ø Le couple Sm-Nd
Ø Les couples U-Pb et Th -Pb
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES III- GÉOCHIMIE

III-­‐3-­‐1  Le couple Rb-Sr:


Le couple Rb-Sr est un bon exemple d’éléments incompatibles.

Le strontium appartient au groupe des alcalino-terreux et


s’intégrera dans les minéraux calciques tels que les plagioclases,
l’apatite, le sphène, les pyroxènes calciques et les amphiboles
calciques en milieu endogène.
Il présente quatre isotopes : 88Sr, 87Sr, 86Sr et 84Sr dont un est
stable : le 86Sr.

Le rubidium est un alcalin, en milieu magmatique, le Rb est


incompatible comme le potassium et le substituera lors de la
formation de minéraux potassiques tels que les feldspaths alcalins
et les micas.
Il présente deux formes isotopiques : 85Rb et 87Rb
87Rb → 87Sr + particule beta
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES III- GÉOCHIMIE

Au début de la formation de la terre, le rapport 87Sr/86Sr


était de 0.699. Ce rapport a été calculé à partir des météorites
et des roches lunaires (roches considérées comme n’ayant pas
subi de modifications postérieurement à leur cristallisation), et
est appelé BABI = Basaltic Achonddrite Best Initial).

Le rapport 87Sr/86Sr évolue lentement dans le manteau profond


(considéré comme système clos) à l’heure actuelle, les calculs
indiquent qu’il est de 0.704 car la quantité de 87SR augmente
progressivement avec le temps (désintégration du rubidium).
Néanmoins, la partie supérieure de ce manteau a évolué,
subissant des phénomènes de fusion partielle.
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES III- GÉOCHIMIE

Or on sait que la préférence pour le liquide est forte pour 87Rb

(le père), légèrement plus faible pour 87Sr (le fils).

Au cours de la fusion partielle, 87Rb passe donc, de préférence à


Sr, dans le magma.

Après solidification, ce magma donne naissance à un solide


nouveau enrichi en 87Rb, puis en 87Sr (désintégration), par rapport
à l’ensemble terrestre initial, donc le rapport 87Sr/86Sr augmente
dans la roche issue de la cristallisation de ce magma.
La croûte terrestre (continentale par exemple) s’enrichit en 87Rb,
donc en 87Sr et son rapport 87Sr/86Sr augmente, puisque 86Sr est stable.
En même temps, le solide résiduel s’appauvrit en 87Rb, donc le rapport
87Sr/86Sr mantellique augmente beaucoup plus faiblement.
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES III- GÉOCHIMIE

En plus, le rapport 87Sr/86Sr dépend du milieu dont il provient.

Ainsi, les roches mantelliques ont un rapport 87Sr/86Sr faible, tandis


que les roches crustales ont un rapport beaucoup plus fort.

Variations des rapports


isotopiques du
strontium depuis la
formation de la terre

Donc en plus de son rôle dans la datation des roches, le couple Rb-
Sr a un rôle pétrogénitique, il permet d’établir la filiation des roches
magmatiques; on parle d’isotopes traceurs.
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES III- GÉOCHIMIE

Nous allons pouvoir nous servir de cette importante conclusion


pour déterminer l’origine des magmas granitiques par le bai des
rapports initiaux ISr (87Sr/86Sr).
Les roches d’origine mantellique présentent des rapports
ISr bas (0.702-0.704) et les roches d’origine purement
crustale un ISr élevé >0.710 avec des valeurs intermédiaires
pour les roches hybrides.

Croute continental
Manteau

87Sr/86Sr 0.720 0.710 0.704 0.7


schémas résumant l’origine du matériel source des différents stocks granitiques.
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES III- GÉOCHIMIE

III-­‐3-­‐2  Le couple Sm-Nd


Le samarium et le néodyme appartiennent au groupe des terres
rares (REE) ou lanthanides. Ils possèdent chacun plusieurs
isotopes:
q Le Sm avec 6 isotopes stables dans la nature: 144Sm, 148Sm,
149Sm, 150Sm, 152Sm, 154Sm.
Le 147Sm, est radiogénique et se désintègre en 143Nd.

q Le Nd avec 5 isotopes stables dans la nature: 142Nd, 143Nd,


145Nd, 146Nd, 148Nd.
Le 143Nd provient de la désintégration radioactive du
Sm-147.
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES III- GÉOCHIMIE

Lors de la fusion partielle le fils (144Nd) passe dans les


liquides de préférence au père (147Sm).

Variations des rapports


isotopiques du néodyme
depuis la formation de la
terre

Ainsi, le père reste dans le solide résiduel où il continue sa


désintégration: c’est donc le solide résiduel qui s’enrichit en Nd
par désintégration du Sm.

Les différents rapports, initiaux ou actuels, sont donnés dans


la figure suivante.
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES III- GÉOCHIMIE

III-­‐3-­‐3  l’uranium, le thorium et le plomb


Le comportement de ces éléments est plus complexe. L’uranium
et le thorium se désintègrent pour donner du plomb.

Les couples père- fils sont les suivants: 238U-206PB;


235U-207PB; 232Th-208Pb.
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES III- GÉOCHIMIE

L’uranium se comporte comme le Rb, cad qu’il préfère les


liquides. Ils s’accumulent donc dans la croûte, alors que le
manteau supérieur résiduel est appauvrit en U.

Plus la désintégration s’effectue et l’on retrouve les mêmes


anomalies pour le plomb.

Ainsi les MORB ont des rapport 207Pb-204Pb (le second étant
l’isotope stable) faibles et variables et il est de même pour les
rapports 206Pb-204Pb.
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES III- GÉOCHIMIE

Une variation
quelconque de ces rapport
indique soit:

* une contamination par la


croûte continentale et ses
sédiments,

* un mélange entre une


source appauvrie en ces
éléments (l’asthénosphère) Variation du rapport 207Pb/204Pb en fonction de
et une source enrichie (le 206Pb/204Pb permettant de mettre en évidence
les différentes origines des basaltes.
manteau inférieur).

On voit tout l’intérêt de cette étude, puisqu’elle permettra là


encore de savoir d’où proviennent les différents magma associes
aux différentes situations tectoniques .
LES  GRANITOÏDES  

Pr.  M.  LAHMAM.  

Chapit4e  I  :  Minéralogie, Géochimie et mode de mise en place des granitoïdes


 IV:  MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES
IV-­‐1-­‐  Profondeur de mise en place.
IV-­‐2-­‐Mode de mise en place des granites.
IV-­‐3-­‐  Évolution des magmas granitiques lors de leur cristalisation
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES IV: MODE DE MISE EN PLACE
DES GRANITOÏDES

IV:    MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES

L’histoire magmatique d’un granitoïde commence avec la


fusion des matériaux sources, il se poursuit avec le transfert
de liquide produit et fini avec son accumulation dans le volume
qui devient, après la cristallisation, le corps granitique.
A chacune de ces étapes correspond des interrogations
particulières:
A partir de quel magma se sont ils individualisés?
Comment ont-ils migrés?
Comment et à quel profondeur se sont ils mis en place?
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES IV: MODE DE MISE EN PLACE
DES GRANITOÏDES

IV-­‐1-­‐ Profondeur de mise en place.

On peut distinguer trois groupes de granites d’après la


profondeur de leurs mise en place.

2 à 9km   7 à 16km   >12km  

• Les granites • Les granites • Les granites


épizonaux   mésozonaux   catazonaux  
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES IV: MODE DE MISE EN PLACE
DES GRANITOÏDES

IV-­‐1-­‐1-­‐ Les granites épizonaux (de 2 à 9km)


Les magmas parents de ces granites présentent une
densité et une température élevée, ce qui leurs permets de
monter très haut vers la surface et de se détacher de leur
zone d’origine.

Les caractéristiques généraux de ce type de granites sont:

Ø Relations fréquentes avec les volcanites acides en général.


Ø Enclaves assez rares, en général xénolithiques.
Ø Contact tranché avec auréole de métamorphisme de faible
épaisseur.
Ø Pas de relations avec le métamorphisme général.
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES IV: MODE DE MISE EN PLACE
DES GRANITOÏDES

IV-­‐1-­‐2-­‐  Les granites mésozonaux (de 7 à 16km)


Ce sont de petits batholites plus au moins composites et
plus au moins discordants qui se mettent en place dans des
matériaux épimétamorphiques.

Les caractéristiques généraux de ce types de granites sont:

Ø Forme générale d’un batholite avec doigt de gant

Ø Linéations magmatiques courantes

Ø Auréole de contact plus importante; pas de bordure figées.

Ø Enclaves abondantes: E. magmatique, E. xénolitiques.

Ø Présence de pegmatites en filons.


CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES IV: MODE DE MISE EN PLACE
DES GRANITOÏDES

IV-­‐1-­‐3-­‐  Les granites catazonaux ( au-delà de 12km)


Ce sont de grands batholites très hétérogènes où granites
et roches métamorphiques sont étroitement entremêlés.

Les caractéristiques généraux de ce types de granites sont:

Ø Limites très progressives entre granite et encaissant: présence


de migmatites
Ø Aucune relation avec des volcanites.
Ø Roches très hétérogènes
Ø Auréole de métamorphisme très épaisses.
Ø Enclaves extrêmement nombreuses, de nature métamorphique
Ø Présence de minéraux tels que cordiérite, grenat, silimanite.
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES IV: MODE DE MISE EN PLACE
DES GRANITOÏDES

IV-­‐2-­‐  Mode de mise en place

Les magmas crustaux sont moins chauds que les magmas


mantelliques, et ont du mal à s’élever vers la surface.
Ceux qui sont capables ont toujours des densités inférieures à
l’environnement.
En principe, lorsqu’une roche fond, le magma obtenu a toujours
une densité inférieure au solide originel.
Cette différence de densité nous permet de distinguer deux
cas:
Différence de densité peut être faible,
Différence de densité peut être élevée,
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES IV: MODE DE MISE EN PLACE
DES GRANITOÏDES

 IV-­‐2-­‐1-­‐  Différence de densité peut être faible,


   
 Les magmas dans ce cas vont stagner en profondeur, il n’y a pas
de mouvement, mais simplement fusion de l’encaissant, sous forme
de vastes lentilles et plutonisation sur place.

La fusion de l’encaissant (gneiss en général) s’effectue à


certaine endroits en fonction de l’élévation locale de température
et on obtient une roche mixte « migmatite ».
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES IV: MODE DE MISE EN PLACE
DES GRANITOÏDES

une migmatite est constituée :


* de zones fondues, granitiques, Leucosome
* de zone intermédiaire où le litage des gneiss est très contourné,
plus ou moins flou, Melanosome = Résidue non fondue
* des zones gneissiques non affectées par la fusion, Mesosome =
Non fondue

* La zone de passage MIGMATITES


entre le granite et
l e s r o c h e s
métamorphiques
encaissantes est MELANOSOME = Residue
floue et progressive
et est de type LEUCOSOME = Liquid = granitic magma
migmatite.
MESOSOME = Not melted
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES IV: MODE DE MISE EN PLACE
DES GRANITOÏDES

Ces granites sont interprétés comme le produit d’une anatexie


crustale isochimique in situ du matériel métamorphique, d où
l’appellation de granite alumineux autochtone. Ils se présentent
généralement sous forme de massifs stratoïdes.

Ce sont des massifs qui


ont la forme de grandes
feuilles concordantes avec
l'ensemble des assises
d’encaissants.

Ils sont interprétés comme syn-cinématiques car ils se


localisent dans les grandes structures tectoniques régionales (plis,
failles, plan de charriage...).
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES IV: MODE DE MISE EN PLACE
DES GRANITOÏDES

IV-­‐2-­‐2-­‐   Différence de densité peut être élevée, les magmas


vont alors monter jusqu’à équilibre de densité.
Ces granites dérivent de magma formés en milieu profond puis
réinjectés à un niveau plus superficiel. On obtient alors des
plutons granitiques intrusifs discordant avec l’encaissant. Ce
sont les granites allochtones.
Ce mouvement ascendant ne
s’arrête que lorsque les densités
du magma et de l’environnement
sont proches ou lorsque la
cristallisation se termine.
On comprend en effet que
lorsque le magma cristallise, la
densité augmente, comme elle
avait diminué lors de la fusion.
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES IV: MODE DE MISE EN PLACE
DES GRANITOÏDES

La monté et la création de l’espace occupé par les magmas


granitiques se sont des phénomènes géologique lent, qui sont rapportés à
deux mécanismes:
a) Intrusion en force
b) Injection dite passive ou permissive = Abattage magmatique

a- Introduction du magma en force.

Les magmas de faible densité, crée lui-même sa place en refoulant sa


couverture et parfois en la perçant pour former des diapirs.

Ce mécanisme suppose un environnement plastique et produit des


massifs de géométrie complexe et de dimension variable.

En effet, dans les zone de profondeur moyenne où la pression de


confinement atteint des valeurs élevées, les matériaux ont un
comportement de solide plastique et peuvent donc être refoulés,
broyés….
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES IV: MODE DE MISE EN PLACE
DES GRANITOÏDES

lorsque le liquide s’élève, il forme d’abord un épaississement, puis


une intumescence, puis un dôme (semblable aux dômes de sel).
Le magma a alors tendance à s’étaler, digérant ou repoussant les
matériaux situés à son contact.
Les magmas granitiques se comportent comme des Phénomène de broyage et
diapirs salifères et s’élèvent plus facilement vers d’assimilations de mur de
la surface. Arrivés sous une couche bloquante, ils roche, fusion partielle,
s’étalent et formant un dôme au toit (1). fusion par zone (2).

Mise  en  place  dans  un   Stoping  (3).    


contexte  extensif  (6  et  1)    

Déplacement latéral et
plissement des murs, apparition
de la schistosité, de la
linéation, des plis isoclinaux (5)

Déformation ductile des murs (4)


Schéma   illustrant   les   mécanismes   proposés   pour   la   mise   en   place   des   plutons   par  
introducTon  du  magma  en  force  
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES IV: MODE DE MISE EN PLACE
DES GRANITOÏDES

b- Abattage magmatique

Il s’agit de grignotages successifs, par effondrement du toit de la


chambre magmatique, sous l’effet de la température et de la pression;
l’environnement étant plus froid, il se casse plus facilement.
Le magma, plus léger que son environnement monte ainsi de mètre en
mètre pendant 1 ou 2Ma.
On parle alors de subsidence souterraine; un volume entier de
plusieurs km3 s’effondre d’une dizaine de mettre, laissant apparaître
des fissures circulaires, bien vite remplies par le magma granitique.

Schéma théoriques
du phénomène de
s u b s i d e n c e
souterraine.
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES IV: MODE DE MISE EN PLACE
DES GRANITOÏDES

A ce mode de mise en place fréquent, s’ajoute un cas particulier qui


lui ressemble: il s’agit des complexes annulaires.
L’origine des granites alcalins et la formation de complexes
annulaires ont été étudiées par BONIN (1980, 1982) qui a distingué trois
étapes dans l’évolution et la mise en place des magmas alcalins.
q Production des liquides alcalins dans
l’asthénosphère:
Dans l’asthénosphère, des chutes de
pression peuvent entraîner le franchissement
du solidus de la pyrolite et la formation de
liquides alcalins.
En raison du contraste de densité, et par
le jeu de forces gravitationnelles, ces liquides
vont migrer vers le haut et se bloquer sous la
lithosphère dans des chambre magmatiques
dont la profondeur varie de 7 à 32km. Ainsi la
lithosphère subit un bombement régional.
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES IV: MODE DE MISE EN PLACE
DES GRANITOÏDES

q Étape diapirique:
Dans ces chambre magmatiques
le liquide basique subit une
différenciation avec accumulation
de gabbros à la base puis de
termes de plus en plus acides vers
le sommet (syénite, monzonite et
granite).
Les liquides différenciés a
partir de liquide basiques donnent
des granites pauvres en eau et
surchauffés (granites
hypersolvus).

Un afflux d’eau (magmatique ou météorique) provoque une


refusions des granites hypersolvus pour donner des granites
subsolvus saturés en eau et peu surchauffés.
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES IV: MODE DE MISE EN PLACE
DES GRANITOÏDES

q Étape plutonovolcanique
Les surpression dans le magma entraînent alors une
fracturation de la croûte à l’aplomb du diapir. Chaque
surpression s’accompagne d’un bombement de la croûte et de
l’ouverture de fractures subverticales par lesquelles vont se
mettre en place des matériaux volcaniques (ignimbrites,
pyroclastites) alimentant les caldeiras superficielles.
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES IV: MODE DE MISE EN PLACE
DES GRANITOÏDES

Après chaque éruption la pression dans la chambre chute


brutalement ce qui provoque une fracturation subhorizontale et la
subsidence de blocs à l’aplomb du diapir.

Dans l’espace laissé


par les blocs subsidents
s’injectent les granites
alcalins sous forme de filons
annulaires pouvant atteindre
500m d’épaisseur.

Le diamètre des filons annulaires est fonction de la profondeur


de la chambre (Bonin 1982). Sa valeur moyenne est de l’ordre de 15km.
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES IV: MODE DE MISE EN PLACE
DES GRANITOÏDES

Le caractère cyclique des surpressions suivies des dépressions


se traduit par un empilement vertical de filons annulaires séparés
ou non par des « écrans » d’encaissant (Bonin 1982).

Ces trois étapes dans l’évolution et la mise en place des


granites alcalins se succèdent rapidement dans le temps.

Les vitesses d’ascension des magmas granitiques variant entre


3mm et 3m/an (Bonin 1982).

L’intervalle de temps entre le stade de la production de


liquides dans l’asthénosphères et le stade des filons annulaires ne
dépasserait pas 1 million d’années (Lamyere et al 1976).
CHAPITRE I : MINÉRALOGIE, GÉOCHIMIE ET MODE DE MISE EN PLACE DES GRANITOÏDES IV: MODE DE MISE EN PLACE
DES GRANITOÏDES

IV-­‐3-­‐  Évolution des magmas granitiques lors de leur cristallisations

Lors de sa remontée vers la surface, le magma granitique subit une


évolution complexe qui peut être subdiviser en quatre stades:

IV-­‐3-­‐1-­‐  Stade Orthomagmatique :


c’est la cristallisation fractionnée. Cette cristallisation s’effectue
lentement, lorsque la température diminue. D’abord normale, elle
s’accélère lorsque l’on atteint la température limite et lorsque la
teneur en élément volatils augmente (loi de Vant’Hoff).
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DES GRANITOÏDES

IV-­‐3-­‐2-­‐  Stade pegmatitique :

À ce stade, la pression augmente rapidement car les gaz


(vapeur d’eau, gaz carbonique) ne pénètrent pas ou peu dans les
structures minérales. Ainsi la cristallisation s’accélère, à
température constante.

La vapeur d’eau sous pression peut s’échapper, entraînant avec


elle des éléments appartenant au magma et non encore cristallisés
(quartz, feldspaths, minéraux constitués d’éléments fortement
volatils).
On obtient des filons de pegmatite.
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DES GRANITOÏDES

On obtient des filons de pegmatite.


Il faut garder à l’esprit que la dimension des minéraux (qui
peut dépasser 1m) n’a, dans ce cas, aucun rapport avec la vitesse
de cristallisation; elle est ici très rapide. Les éléments sont
emporté par les gaz dans les fissures, et il suffit de quelque
germes pour que la cristallisation démarre et s’emballe.

Petit a petit les fissures se remplissent et peuvent par


exemple donner naissance à des filons de quartz.

S’il subsiste des poches de gaz, ou si les fissures ne se


remplissent pas complètement, on obtient des géode très
recherchées par les collectionneurs.
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DES GRANITOÏDES

IV-­‐3-­‐3-­‐  Stade pneumatolytique et stade hydrothermal :


Ces deux stades sont très proches l’un de l’autre, mis en
évidence en fin de cristallisation où ne subsistent que les éléments
les plus solubles.
Dans le stade pneumatolytique, les élément sont transportés
sous forme de vapeur, à des températures comprise entre 400 et
600°; les gaz sont sursaturés en élément chimiques plus ou moins
rares: B, Cl, F, Li lanthanides et uranides.
Il se forme ainsi des minéraux peu courants: tourmaline,
fluorine, béryl ou topaze, lépidolite (mica rose riche en lithium),
zéolites, monazite, uraninite….
Dans le stade hydrothermal, ne sont plus transportés que les
éléments solubles dans l’eau.
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DES GRANITOÏDES

IV-­‐3-­‐4-­‐  Stade solfatarien :


Ce n’est qu’en extrême fin de la cristallisation que subsistent
encore quelque gaz chauds qui s’échappent à la surface du sol
(solfatares de Pouzzoles en Italie). Les gaz sont souvent
constitués de vapeur d’eau à laquelle s’ajoute du soufre (H2S).

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