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Trias du champ de BenKahla

Pétrographie et diagenèse

Mai 2013

ACTIVITE AMONT - DIVISION LABORATOIRES


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I. Pétrographie et diagenèse

Les réservoirs triasiques du champ de BenKahla sont constitués principalement de


grès fluviatiles remplissant des chenaux multilatéraux. Ces grès présentent en
général une minéralogie complexe avec des proportions variables de quartz, de
feldspaths, de fragments de roches et autres ; unis par une cimentation parfois
abondante accentuant l’hétérogénéité des propriétés réservoirs.

II.1. Pétrographie
207 échantillons prélevés sur 12 sondages dont 59 échantillons destinés à des
analyses DRX ; ont permis de réaliser une étude pétrographique et diagénétique des
grès triasiques (Tab. IV.1). Dans l’ensemble, les grès sont classés Sub litharénite à
Quartzarénite selon Folk (1974) ave composition moyenne de Q38-90% F0-3% R0-
35% (Fig.IV. 1).

Figure. I.1 : Classification QFR des grès triasiques du champ de BenKahla


(D’après Folk, 1974)
A. Les composants détritiques

 Le quartz
Le quartz est la principale composante détritique des grès triasiques du champ de
BenKahla. Il représente 38 à 90% du volume total de la roche. Il est présent sous
forme de grains à extinction souvent uniforme, presque exclusivement
monocristallins, seuls quelques uns sont polycristallins. La forme des grains est en
général sub- arrondie à arrondie parfois même sub- anguleuse à anguleuse dans
les niveaux contenant une forte proportion d’argile. La taille moyenne des grains de
quartz varie entre 0,100mm et 0,825mm. Vers le sommet, les fractions
granulométriques subissent moins de fluctuations et semblent se stabiliser autour
d’un pôle fin à moyen.

Les grains de quartz détritique sont moyennement à mal classés et les contacts
entre grains les plus abondants sont de type droit. Des grains de quartz éolisés bien
arrondis portant des traces de chocs ou « ventifacts » sont particulièrement
nombreux dans certains niveaux (Planche.I.I).

 Les fragments de roches


Les fragments de roches les plus abondants sont d’origine sédimentaire (argile, silt,
grès très fins et dolomie). Leurs proportions oscillent entre 1 et 35%.

 Les feldspaths
En général, la proportion des feldspaths est assez faible (moins de 3%). Ce sont
surtout des feldspaths potassiques (orthose et microcline) altérés de taille
sensiblement égale à celle des grains de quartz détritique (Planche.IV.IV).

 Les micas
Le mica détritique avec ses deux variantes muscovite et biotite, plus ou moins
altérées en illite ou en chlorite, est présent dans presque tous les échantillons
étudiés avec des proportions n’excédant que rarement les 1%. Quelques fortes
concentrations de micas (jusqu’à 4%) sont toutefois observées et sont surtout
localisées dans les grès fortement argileux.

 Les minéraux lourds


Ils sont présents en très faibles proportions (moins de 1%). Les minéraux lourds les
plus fréquents sont représentés par une suite de minéraux résistants et ultrastables
e.g. zircon – tourmaline formant parfois de petits alignements sur les surfaces des
laminations. Des oxydes de titane d’origine probablement secondaire (issus de la
transformation des oxydes tels que la magnétite et l’ilménite) sont également
présents.

 Les argiles
Une origine détritique est attribuée aux amas argileux remaniés de dimensions
variables « mm à cm »
qui sont particulièrement fréquents dans les grès des sondages OKS.52, OKP.32,
OKT.4 et OKT.36.
Ces argiles se présentent sous un habitus pétrographique de « pseudo-matrice »
sensu Dickson (1970) et Wilson (1977). Leur proportion peut atteindre 10% voir
même 15%.

B. Les composants authigènes


Les composants authigènes regroupent tous les types de cimentation observés dans
les grès et ce sont par ordre d’importance :

 La dolomite et la sidérite
La proportion du ciment dolomitico-sidéritique dans les grès du champ de BenKahla
est variable, allant de 1 à 30%. La dolomite se présente en général sous deux
formes principales témoignant du caractère précoce et tardif de ce ciment. D’abord
sous la forme de petites plages disséminées dans les grès ou bien sous la forme de
larges plages à texture poecilitique obstruant totalement l’espace intergranulaire. Au
sein de ces larges plages dolomitiques s’observent assez souvent des cristaux
zonés de sidérite de forme allongée engrenés parfois les uns dans les autres
(Planche IV.IV). Les cristaux zonés de sidérite sont très fréquents dans les grès des
sondages OKS.52, OKO.80, OKT.36 et OKP.32.

 L’anhydrite
Le ciment anhydrite est assez souvent observé en association avec la dolomite mais
avec une proportion nettement en dessous de celle-ci, variant de 1 à 23%.
L’anhydrite se présente soit sous forme de petites plages isolées ou bien en larges
plages à texture poecilitique (Planches IV.III et PL.IV.IV).

 L’argile
L’argile d’origine authigène peut être abondante. Elle se présente sous deux habitus
différents, soit en très fin revêtements argileux autour des grains de quartz qui à
priori semble empêcher l’ancrage du quartz syntaxial ou de nourrissage
(Planche .IV.IV) soit en amas de toute taille (produits d’altération des feldspaths,
micas, lithoclastes argileux remaniés et autres) encombrant parfois l’espace poreux.
Ces
deux habitus pétrographiques sont en accord avec la nature minéralogique même de
l’argile identifiée par diffraction RX qui révèle un cortège argileux dominé par une
Illite d’apparence grossièrement fibreuse et une Chlorite formant localement un
revêtement pelliculaire «chlorite coating» avec des proportions successives de 20 à
95% et de 5 à 75%.

Les proportions des minéraux argileux interstratifiés peu ordonnés de type


Illite/Montmorillonite se situent dans l’ensemble entre traces et 10%.
Quant à la kaolinite, elle a été observée uniquement dans le sondage BKHE.2 avec
une proportion élevée d’environ 75%.

 Le ciment salifère
Du fait de sa mauvaise préservation, l’estimation de la proportion du ciment salifère
dans les grès est assez difficile. Cependant, des reliques montrant des formes
caractéristiques d’un ciment salifère dissout sont régulièrement observées dans les
sondages étudiés (Planche IV.IV).
 Nourrissage du quartz et des feldspaths potassiques (albitisation)
Comparé aux ciments cités plus haut, le nourrissage des grains de quartz est moins
important n’atteignant que rarement 7%. Avec seulement quelques dizaines de
microns d’épaisseur et reparti de façon inégale sur les bordures des grains de
quartz, le nourrissage siliceux ou quartz syntaxial semble avoir peu d’influence sur la
dégradation des propriétés réservoirs des grès (cf.log pétrographique du sondage
OKT.36). Un autre aspect pétrographique beaucoup moins courant du ciment
siliceux consiste en de petits agrégats «drusiformes» encombrant l’espace
intergranulaire. Ce dernier est particulièrement observé dans le sondage OKW.47
(Planche IV.IV).
L’albitisation des feldspaths est un phénomène diagénétique tardif très peu fréquent
(Planche VI.I).

L’observation pétrographique montre qu’il y a probablement une relation entre


l’albitisation des feldspaths potassiques et la présence d’une cimentation de type
essentiellement évaporitique (anhydrite, sel…).

 La pyrite
La proportion de la pyrite dans les grés est assez faible (moins de 1%) ; mais il n’est
pas rare qu’un fort accroissement des proportions de celle-ci ne soit observé dans
certains niveaux gréseux contenant de fréquentes intercalations argileuses riches en
matière organique (e.g. les grès du sondage OKP.32).

IV. 2. Principaux phénomènes diagénétiques


La chronologie relative des principaux phénomènes diagénétiques est complexe du
fait que les divers ciments observés (dolomite, anhydrite, sel, quartz syntaxial…etc.)
peuvent être polyphasés ou se superposent comme le montrent les nombreuses
observations pétrographiques. Bien entendu, les phénomènes diagénétiques mis en
évidence dans les grès s’accomplissent suivant un ordre bien
précis. Cet ordre doit s’appuyer sur l’établissement du bilan des réactions complexes
mises en jeu impliquant des variables chimiques et autres difficiles à décrypter par
l’utilisation d’un seul outil d’investigation (microscope optique). Dans ces conditions,
l’étude qualitative du Trias d’El Borma (Tunisie) de Morad et al. (1994) peut servir de
référence pour la hiérarchisation de ces phases diagénétiques.

IV. 3. Effets de la diagenèse sur les propriétés réservoirs


L’enchaînement des processus de dissolution, de précipitation des ciments, de
compaction modérée en général ; a évidemment un impact sur les propriétés
réservoirs des grès. Ainsi, la porosité est redistribuée dans les grès en fonction de
l’influence de tel ou tel processus. Par exemple, La dissolution intensive des
feldspaths potassiques peut engendrer une amélioration de la porosité des grès par
ajout d’une porosité secondaire conséquente, tandis que les cimentations massives
d’anhydrite, de dolomite et de sel combinées à la présence d’une importante pseudo-
matrice argileuse entraînent une nette dégradation des propriétés réservoirs. C’est
d’ailleurs ce que l’en constate en observant l’évolution de la porosité estimée dans
les logs pétrographiques des sondages étudiés. Mais ceci ne doit pas minimiser
l’influence de l’environnement de dépôt dans la distribution des caractéristiques
réservoirs car même en présence d’une cimentation assez importante, la porosité
s’avère parfois assez bonne dans certains lithofaciès sédimentaires (ex. Stg, St et Sp
des sondages OKT.36, OKP.60, OKS.52 et OKP.24bis).
Les observations pétrographiques montrent également que la précipitation des
ciments s’est faite de façon hétérogène et complexe d’où la présence d’une
variabilité verticale et latérale de la porosité.
Aucun compartimentage des réservoirs gréseux en zones de cimentation particulière
dans les cycles stratigraphiques n’apparaît de manière assez claire.

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