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Module : Méthodes Expérimentales Chapitre 2 : Méthodes physique et physico – chimique

UNIVERSITE ECHAHID HAMMA LAKHDAR D'EL-OUED

Faculté de Technologie
Département de Hydraulique & Génie Civil
1ere année Master Génie Civil
Option : Matériaux
Module : Méthodes Expérimentales

II.1. Analyse chimique ou minéralogiques par diffraction des rayons X :


lI.1.1. Champ d'application
La diffractométrie de rayons X est une méthode d'analyse physico-chimique. Elle ne fonctionne
que sur la matière cristallisée (minéraux, métaux, céramiques, polymères semi cristallins,
produits organiques cristallisés), mais pas sur la matière amorphe (liquides, polymères
amorphes, verres) ; toutefois, la matière amorphe diffuse les rayons X, et elle peut être
partiellement cristallisée, la technique peut donc se révéler utile dans ces cas-là. Par contre, elle
permet de reconnaître des produits ayant la même composition chimique brute, mais une forme
de cristallisation différente, par exemple de distinguer les différentes silices (qui ont toutes la
même formule brute SiO2 : quartz, cristobalite…), les différents aciers (acier ferritique,
austénite…) ou les différentes alumines (qui ont toutes la même formule brute Al2O3).

II.1.2. Applications :

La technique est utilisée pour caractériser la matière. Cela concerne : la recherche : lorsque l'on
crée un nouveau matériau (souvent des céramiques), que l'on veut connaître le résultat d'une
réaction chimique ou physique (par exemple en métallurgie, pour reconnaître les produits de
corrosion ou savoir quel type d'acier on a fabriqué) ; pour le suivi de production dans une usine
(contrôle de la qualité du produit) : dans les cimenteries, les fabriques de céramiques, etc.

II.1.3. Méthode :

On prépare l'échantillon sous la forme d'une poudre aplanie dans une coupelle, ou bien sous la
forme d'une plaquette solide plate. On envoie des rayons X sur cet échantillon, et un détecteur
fait le tour de l'échantillon pour mesurer l'intensité des rayons X selon la direction. Pour des
raisons pratiques, on fait tourner l'échantillon en même temps, ou éventuellement on fait tourner
le tube produisant les rayons X.

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Figure.II.1. Préparation des échantillons pour l’analyse par DRX.

Les rayons X, comme toutes les ondes électromagnétiques, provoquent un déplacement du


nuage électronique par rapport au noyau dans les atomes. Ces oscillations induites provoquent
une réémission d'ondes électromagnétiques de même fréquence : ce phénomène est appelé
diffusion Rayleigh. Interaction rayons X matière Article détaillé : Interaction rayonnement-
matière. La longueur d'onde des rayons X étant de l'ordre de grandeur des distances
interatomiques (quelques angström), les interférences des rayons diffusés vont être
alternativement constructives ou destructives. Selon la direction de l'espace, on va donc avoir
un flux important de photons X, ou au contraire très faible ; ces variations selon les forment le
phénomène de diffraction des rayons X. Ce phénomène a été découvert par Max von Laue
(Prix Nobel en 1914) et longuement étudié par sir William Henry Bragg et son fils sir William
Lawrence Bragg (prix Nobel commun en 1915). Les directions dans lesquelles les interférences
sont constructives, appelées « pics de diffraction », peuvent être déterminées très simplement
par la formule suivante, dite loi de Bragg :

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Exemple № I de diffraction par rayons X qualitative :

Le graphe ci-dessous montre l’analyse minéralogique qualitative par rayons X d’un sable de
dune de la région de Laghouat. Ces résultats de diffractomètre d’un sable de dune montrent que
le sable étudié est un sable très propre (aucune impureté désirable détecté) qui permet de
composer des bétons et des mortiers de bonnes propriétés physicomécaniques.

Figure II.2 : Diagramme de diffraction aux rayons X du sable de dune (région de Laghouat).

Les tableaux ci-dessous montrent l’analyse chimique quantitive d’un ciment Portland artificiel
composé 42.5 et de sable de dune d’oued-Souffe respectivement. Ces résultats montrent que le
sable étudié est propre et ne contenu pas des impuretés comme par exemple le gypse ou les
sels.

Composition chimique moyenne de ciment utilisé.

Composition chimique moyenne de ciment utilisé.

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II.2. La microscopie électronique à balayage :

La microscopie électronique à balayage (MEB) (scanning electron microscopy - SEM) est une
technique d’observation de la matière utilisant un faisceau d’électrons après avoir mis sous vide
l’échantillon. Les électrons primaires, issus du canon à électron, frappent la surface de
l'échantillon ; ils sont diffusés de manière élastique et inélastique. Le principe du microscope
électronique à balayage (figure II.3) repose sur le balayage de l’échantillon par un faisceau
d’électrons. L’interaction des électrons avec la matière conduit à l’émission d’électrons
secondaires, de photons X, d’électrons rétrodiffusés, d’électrons Auger (figure-II.2).

Figure.II.2 : Interaction rayonnement-matière.

La tension d’accélération conditionne la profondeur d’interaction, plus la tension est élevée,


plus les électrons sont énergétiques et pénètrent dans la matière. De plus, plus les électrons sont
énergétiques, plus ils sont "destructeurs". Dans les microscopes à canons classiques, il n’est
quasiment pas possible de travailler en dessous de 10 kV car la brillance de ces canons (nombre
d’électrons par angle solide de détection) n’est pas suffisante pour avoir un rapport
signal / bruit correct pour former une image.

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Figure. II.3 : schéma de principe du MEB (SC : courant à l’échantillon ; EBIC :


EtectronBeam current).

T.P № IV : Diffractomètre des rayons X sur poudre

IV.1. But de T.P :

Le but de ce T.P consiste à déterminer la composition chimique et minéralogique d’un matériau


cimentaires ou céramiques par le diffractomètre aux rayons X.

IV.2. Principe de TP :

Les minéraux possèdent une structure atomique régulière et périodique selon les trois
dimensions. L’absorption des rayons X par la matière se présente comme une propriété
atomique. De ce fait, les atomes d’un élément chimiques sont identifiables par le diffractomètre
des rayons X.

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IV.3. Méthode :

La diffraction des rayons X est la méthode la plus couramment utilisée pour se renseigner sur
la structure cristalline. Dans le cas d'échantillons en poudres (ᶲ < 100 μm) formées de très petits
cristaux orientés aléatoirement, toutes les orientations possibles sont représentées, ce qui
permet de faire une moyenne statistique.

IV.4. Appareil de l’essai :

Le dispositif expérimental utilisé est un diffractomètre de poudre à compteur courbe


L'identification est réalisée en comparant le diffractogramme obtenu avec une base de données
internationale (JCPDS) contenant les diffractogrammes de référence de plus de 80000 phases.
Cette méthode permet l’identification des différentes phases cristallines constitutives de la
roche et aussi d’estimer les proportions relatives de ces différentes phases.
Le réseau du cristal est une distribution régulière en trois dimensions des atomes dans l'espace.
Ils sont arrangés pour former une série de plans parallèles, séparés par une distance d, qui varie
selon la nature du matériau. L'interaction d'un faisceau de rayons X (longueur d'onde très
courte) avec la matière donne naissance à une émission dans toutes les directions d'un
rayonnement de même longueur d'onde et de phase cohérente. Ce phénomène de diffusion
conduit à des ondes d'amplitude très faibles dans le cas d'un atome. En revanche, la diffusion
par la matière, un ensemble d'atomes, entraîne une interférence des ondes cohérentes diffusées
par chaque atome. Cette onde, dite diffractée, dépend de la structure atomique de la matière.

IV.5. Résultats :

L’identification des différents minéraux constitutifs des pierres a été réalisée par diffraction des
rayons X en réflexion sur poudre (λCu = 1,5406 Å). Les diffractogrammes concernant le tuffeau
blanc et la pierre de Sébastopol sont présentés à la figure II.4 Le diffractogramme du tuffeau
étudié ressemble beaucoup à celui présenté au chapitre I. L’analyse minéralogique montre que
dans le tuffeau blanc de Saumur et la pierre de Sébastopol, comme dans la plupart des roches
sédimentaires, les principales phases cristallines sont la calcite CaCO3 et le quartz SiO2. Mais
contrairement à la pierre de Sébastopol qui n’est quasiment constituée que par ces deux
minéraux, d’autres phases cristallines sont détectées dans le tuffeau blanc comme l’opale
cristobalite-tridymite (CT) ainsi que des phyllo-silicates comme des micas (biotite, muscovite)

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et des minéraux argileux (illite, glauconite avec un pic caractéristique à 8,8° soit d001 = 10 Å,
clinoptilolite avec un petit pic à 9,8° soit d001 = 9 Å et smectites avec un léger pic autour de
6°soitd001=14Å).La glauconite est un minéral vert ferrifère proche de l’illite exclusivement
formé en milieu marin peu profond. Enfin, des traces de pyrite, liées à des hétérogénéités de la
roche, sont parfois décelées dans le tuffeau sous forme de grains de grande taille et on peut
observer une légère diffusion d’oxydes de fer à proximité de ces grains.

Figure II.4 : diffractogrammes sur poudre du tuffeau blanc (a) et de la pierre de Sébastopol

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