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Chapitre III : Les minéraux argileux

1. Définitions
Le mot argile vient du mot latin ‘’argillo’’ lui-même dérivé du grec ‘’argillos’’, qui
signifie la matière blanche. En terme minéralogique, les argiles sont des grains
de taille < 2μm (diamètre). Ils s’agglomèrent pour donner des agrégats (des
particules) polycristallins, en présence d’eau, ils donnent une pâte céramique
(plastique).

Dans le domaine de la géologie, les argiles sont des matières premières


naturelles appartiennent à la famille de silicate (SiO4) et ils se classent suivant
leur taille des grains (< 4μm).

Dans le domaine de la céramique les argiles sont des matériaux réfractaires


(matériaux qui résistent aux hautes températures).

 Les céramistes s’intéressent aux propriétés physicochimiques de ces


matériaux, comme dans les domaines de fonderie et verrerie. ‘’la fonderie
est un procédé qui consiste à couler un métal ou un alliage dans une moule
pour reproduire après refroidissement une pièce donnée’’ ; ‘’Verrerie
aspect de fabrication des verres’’.
 L’argile est formée par les silicates (SiO4) et l’alumine (Al2O3).
 Les silicates sont des sels combinant oxyde de silicium (SiO2) et d’autres
oxydes métalliques (ex. : Fe2O3).
 L’ion Si4+ dans SiO4 est entouré par 4 atomes d’oxygènes.

Représentation dans le plan Représentation dans l’espace

23 Pr. S. KHRISSI
 L’ion Si4+ dans SiO4 occupe le site tétraédrique (entouré par 4 atomes
d’oxygènes).

 L’ion Al3+ dans l’alumine Al2O3, est entouré par 6 atomes d’oxygènes, il
occupe les sites octaédriques.

24 Pr. S. KHRISSI
2. Structure et formule générale des minéraux argileux
Les minéraux argileux sont formés de deux couches octaédrique et
tétraédrique, séparées par un espace interfoliaire qui contient les ions (O 2-, OH-,
Na+, K+, …). L’espace entre deux feuillets parallèles est désigné par le terme
« espace interfoliaire ».

Les 3 éléments : la couche octaédrique, la couche tétraédrique et l’espace


interfoliaire constituent d’un feuillet.

25 Pr. S. KHRISSI
 Les minéraux argileux sont constitués essentiellement des ions de silicium
Si4+, d’aluminium Al3+, des ions d’oxygène O2- et des ions hydroxyles (OH-),
organisés entre deux couches (octaédrique et tétraédrique).
 Ces deux couches s’accolent selon des plans par la mise en commun
d’oxygène ou de OH- , ce qui désigne des structures en feuillet séparées
par un espace interfoliaire occupé par des ions K+, Na+, Ca2+, OH-, …

Ce sont les différentes combinaisons entre les deux unités (le feuillet
octaédrique d’alumine et le feuillet tétraédrique de silice) ainsi que la
modification de la structure de base, qui forment la gamme des minéraux
argileux possédant des caractéristiques différentes.

26 Pr. S. KHRISSI
La formule générale conventionnelle des minéraux argileux est de type :

(Si4-x Alx) O10 (Al2-y Mgy) OH2 Kx+y

Les ions Les ions Les ions de


occupant les occupant les compensation
sites sites (cations)
tétraédriques octaédriques

K : toujours cation (K = K+, Na+, Ca2+), ions de compensations. On fait la


compensation par le cation K pour rendre le composé (argile) plus stable (
).

Ces ions se situent dans l’espace interfoliaire.

X et y sont des concentrations des ions Al3+ et Mg2+ dans les minéraux argileux,

Exemple de calcul de la charge permanente :

Si on considère une Kaolinite, de formule Si4Al4O10(OH)8, le bilan de charge est


le suivant : 4 atomes Si4+ + 4 atomes Al3+ + 18 atomes O2− + 8 atomes H+
= (4*4)+(4*3)+(18*-2)+(8*1) = 0.
Cette argile n'a pas de charge permanente et donc aucun cation interfoliaire
pour neutraliser la charge. La totalité de la capacité d'échange de cette argile
est liée à ses charges variables de bordure.
À l'inverse, une Montmorillonite de formule
(Na)0,6(Al3.4, Mg0.6)Si8O20(OH)4•nH2O montre le bilan suivant : 8 atomes Si4+ + 3.4
atomes Al3+ + 0.6 atomes Mg2+ + 24 atomes O2− + 4 atomes H+
= (4*8)+(3.4*3)+(0.6*2)+(24*-2)+(4*1) = -0.6 ce déficit est comblé par
l'incorporation de 0.6 cations monovalent, ou 0.3 cations divalent (dans l'exemple
on considère Na0.6). La totalité de la capacité d'échange de cette argile est liée à
ses charges permanentes ainsi qu'à ses charges de bordure.

27 Pr. S. KHRISSI
Pour changer le composé (argile) à une autre argile, il suffit de substituer par
exemple Al3+ par Mg2+, Fe2+, Fe3+.

Dans les sites tétraédriques (T) on trouve Si et dans les sites octaédriques (O)
on trouve Al.

Exemple [Si4O8(OH)]- occupe le site tétraédrique (T)

Al4Si4O10(OH)8

[Al4O2(OH)7]+ occupe le site octaédrique (O)

Si4+
O2- O2-
H+

= 16 – 16 – 2 + 1 = -1

= 12 – 4 – 2 + 14 +7 = +1

28 Pr. S. KHRISSI
Des substitutions isomorphiques peuvent intervenir entre les différents atomes
constituants de la couche tétraédrique ou octaédrique (notamment Si4+ par
Al3+ dans la couche tétraédrique, Al3+ partiellement substitués par des ions
Mg2+ et/ou Fe3+ ou Fe2+ dans la couche octaédrique). Ces substitutions induisent
un déficit de charge permanent, faisant de beaucoup d'argiles des espèces
stablement chargées négativement. Ces charges sont compensées par
l'incorporation de cations (anhydres, hydroxylés ou hydratés) soit dans l’espace
interfoliaire des minéraux (c'est le cas pour les minéraux argileux de
type smectite ou vermiculite) et/ou à la surface externe des particules (cas de
la kaolinite). Ces cations (K+, Na+, Ca2+, etc.) dans l'interfeuillet, appelés
« compensateurs de charges » ou « cations échangeables », rétablissent la
neutralité électrique de l'édifice.

3. Stabilité de l’argile cristalline


La stabilité de l’édifice cristallin est assurée par les positions des cations en
position tétraédrique et octaédrique.

 Si

avec Rc : Rayon des cations (Si4+), Ra : rayons des anions (O2-).

Dans ce cas les cations occupent les sites octaédriques.

29 Pr. S. KHRISSI
 Si

avec Rc : Rayon des cations (Si4+), Ra : rayons des anions (O2-).

Dans ce cas les cations occupent les sites tétraédriques.

Exemples des cations qui occupent les sites tétraédriques Si4+, Al3+, Mg2+, Fe2+,
Fe3+, Ca2+.

30 Pr. S. KHRISSI
Exemple : Coordinence 6 Rc : cation Ra : anion

C1C2C3 Triangle rectangle en C3.

C1C22 = C1C32 + C2C32

(2(Ra+Rc))2 = 4Ra2 + 4Ra2

(Ra+Rc)2 = 2Ra2 par la suite Ra+Rc = Ra Rc = R a

Donc le cation Rc occupe le site octaédrique.

31 Pr. S. KHRISSI
32 Pr. S. KHRISSI
33 Pr. S. KHRISSI
Pour chercher la stabilité d’un minéral argileux, on calcule le potentiel
d’ionisation par :

Z : charge électrique ; Rc : rayon du cation.

La stabilité d’une argile augmente avec l’augmentation du P.I et augmente aussi


par la force d’attraction entre les ions qui se trouvent dans l’espace interfoliaire
d’un feuillet et s’absorbent par les surfaces internes des feuillets (les cations
qui sont dans l’espace s’absorbent par les surfaces internes du feuillet).

Exemples des ions qui se trouvent dans l’espace interfoliaire K+, Na+, O2-, OH-.

Tableau IV.1 : Quelques espèces chimiques avec leur P.I.

Espèces chimiques Potentiel d’ionisation (eV)


Si4+ 10,2
Al3+ 5,3
Fe3+ 2,4
Mg2+ 2,5
Ca2+ 1,02

4. Les phyllosilicates

4.1 Définition
Les phyllosilicates sont des argiles qui appartiennent à la famille des silicates. Ils
ont des structures laminaires formées par des plans atomiques contenant des
sites tétraédriques et des sites octaédriques. Pour constituer le feuillet
élémentaire du cristal, les couches octaédriques et tétraédriques partagent des
ions oxygènes (L’union des couches T et des couches O forme des feuillets, qui
représentent l’unité de clivage des phyllosilicates). Lorsque les feuillets
présentent une charge électrique négative du fait de substitutions chimiques
dans les couches tétraédriques et/ou octaédriques, la neutralité électrique de
l'édifice est assurée par l'ajout d'une couche interfoliaire chargée positivement.

34 Pr. S. KHRISSI
4.2 Notion de feuillet

i. Une couche tétraédrique T et une couche octaédrique O, 1:1 ou T:O


Les minéraux de type 1:1 sont constitués d’une couche tétraédrique et d’une
couche octaédrique. La distance interfeuillets est de l’ordre de 7Å. Les
principaux représentants de cette famille sont les kaolinites et Halloysites.

1 : 1 (T et O)

Espace interfoliaire Feuillet


O
d1:1
T

Pour 1:1 la taille du feuillet d1:1 = 7Å (non gonflante c'est-à-dire absence de


l’eau). 1 m = 1010 Å ; 1 Å = 10-10 m

Pour calculer la distance d, on utilise la technique de diffraction des rayons X

Figure IV.1 : Assemblage d’une couche octaédrique et d’une couche tétraédrique


pour une argile TO (1:1).

35 Pr. S. KHRISSI
ii. 2 couches tétraédriques T et une couche octaédrique O, 2:1 ou 1:1:1 (T:O:T)
Le feuillet est constitué de deux couches tétraédriques de silice et d’une
couche octaédrique alumineuse. L’équidistance caractéristique varie selon le
contenu de l’interfeuillet. A ce type correspond les groupes du talc, des
smectites, des vermiculites et des micas.

Figure IV.2 : Représentation dans l’espace d’un feuillet TOT de phyllosilicate 2:1

1:1:1

Espace interfoliaire (ions qui rendent


le système plus stable)
T Feuillet
O
T

Pour la couche 2 : 1 ; d2:1 = 10 Å

36 Pr. S. KHRISSI
iii. 2 couches tétraédriques T et 2 couches octaédriques O, 2:2 ou 2 : 1 : 1 ( T :
O : T : O)
Le feuillet de type 2 :1 :1 est constitué de l’alternance de feuillet T-O-T et
d’une couche octaédrique interfoliaire. A ce type de minéraux appartient la
famille du chlorite.

O E.I
T
O d2:2 = 14 Å
T

Figure IV.3 : Représentation schématique de la structure d’une argile de type


TOTO.

37 Pr. S. KHRISSI
Figure IV.4 : Représentation schématique des trois structures d’une argile.

4.3 Classification des phyllosilicates


Selon que les trois sites cationiques sont occupés par des cations, ou seulement
deux sur trois, on distingue deux groupes de phyllosilicates :
les trioctaédriques et les dioctaédriques.

La couche O isolée forme aussi des minéraux, et notamment des hydroxydes :


la brucite, Mg(OH)2, trioctaédrique, et la gibbsite, Al(OH)3, dioctaédrique.

Tableau IV.2 : Quelques exemples de types de feuilles

Type de
Groupe trioctaédrique Groupe dioctaédrique
feuillet
O (isolé
Brucite Mg3(OH)6 Gibbsite Al2(OH)6
neutre)
TO ou 1 :1 Serpentine Mg3Si2O5(OH)4 Kaolinite Al2(OH)4Si2O5
Talc Mg3Si4O10(OH)2 Pyrophyllite Al2Si4O10(OH)2
TOT ou 2:1 Phlogopite KMg3AlSi3O10(OH)2 Muscovite KAl2AlSi3O10(OH)2
Clintonite CaMg3Al2Si2O10(OH)2 Margarite CaAl2Al2Si2O10(OH)2
chlorites tri-tri chlorites di-tri
TOT:O ou Mg6Si4O10(OH)8 Al2Mg3Si4O10(OH)8
2:1:1 chlorites tri-di
chlorites di-di Al4Si4O10(OH)8
Mg3Al2Si4O10(OH)8

38 Pr. S. KHRISSI
Les trois sites octaédriques peuvent être partiellement ou totalement
équivalents en termes de leur occupation et dimension (taille de l’atome). Ce
critère mène à une classification plus détaillée, en trois familles :

1. Famille homo-octaédrique : les trois sites octaédriques sont tous


équivalents (contiennent le même cation ou mélange de cations et ont une
dimension égale ou très proche) ;
2. Famille méso-octaédrique : deux des trois sites octaédriques sont
équivalents, tandis que le troisième se différencie pour son occupation
et/ou dimension ;
3. Famille homo-hétéro-octaédrique : Les trois sites octaédriques sont tous
différents.

5. Quelques caractéristiques des matières premières argileux


phyllosilicates
Phénomène de gonflement : Mise en suspension aqueuse, l’argile est plus
particulièrement la montmorillonite, fixe une quantité notable d’eau sous
différentes formes, c’est la propriété de gonflement (figure ci-dessous) due à :
- eau libre : c’est l’eau qui n’a aucun lien avec l’argile elle s’élimine par
évaporation aux conditions atmosphériques normales.
- eau liée : elle comprend l’eau d’imbibition (eau d’humidité), et l’eau inter
feuillet.
Concernant la première, le grain présente une surface chargée électriquement,
autour de laquelle s’orientent les dipôles d’eau.
Par chauffage, cette eau sera éliminée d’autant plus facilement que sa distance à
la surface est grande. Quant à la deuxième, elle représente l’eau qui pénètre
dans le grain entre chaque feuillet et augmente ainsi la distance réticulaire.

Figure IV.5 : Schématisation du gonflement à l’échelle d’agrégat

39 Pr. S. KHRISSI
a) Kaolinite : (Al2O3, 2SiO2, 2H2O)
La Kaolinite qui est le minéral majoritaire du kaolin, et aussi présente dans des
environnements variés. En effet, le kaolin est susceptible de se former dans des
conditions d’altération poussée, comme les sols tropicaux ou milieux
hydrothermaux.

La kaolinite est constituée d'une succession de couches alternées de feuillets en


tétraèdre (Silice) et de feuillets en octaèdre (Aluminium), qui explique donc que
l'on considère la kaolinite comme un minéral argileux 1:1.

Les deux feuillets sont liés de telle manière qu'ils forment une seule couche
d'épaisseur d'environ 7 Å (0,7 nm) qui s'étend indéfiniment dans les deux autres
directions.

Interfoliaire
d001=7Å
Couche octaédrique
Couche tétraédrique

 La kaolinite est caractérisée par une distance de l’espace interfoliaire de


7Å et
 une charge totale du feuillet égale à 0 : dans la kaolinite, l’ensemble des
charges est réparti de telle sorte que le feuillet élémentaire est
électriquement neutre. L’espace interfoliaire ne comprend donc pas de
cation.
 une surface spécifique (densité) égale à 20 (m2/g). La surface spécifique
est définie comme :

a,b dimensions de la maille, Na : nombre d’Avogadro 6,02.1023 mol-1, M : masse


molaire du matériau.

La kaolinite est constituée par un feuillet de type 1:1 (une seule couche
octaédrique et une seule couche tétraédrique) et non gonflant parce qu’elle
contient une quantité très faible d’eau par rapport à celle de SiO2 et Al2O3.

40 Pr. S. KHRISSI
Figure IV.6 : Représentation schématique de la structure de kaolinite

La liaison entre deux feuillets adjacents est assurée par des liaisons hydrogènes.
Ces liaisons s'établissent entre les hydroxyles de la couche octaédrique et les
oxygènes de la couche tétraédrique. Elles entraînent un rapprochement des
feuillets adjacents, empêchant toute pénétration de molécules d'eau, de
molécules organiques ou d'ions minéraux. Il n'existe donc aucune possibilité de
gonflement ou de rétraction des feuillets. La faible capacité d'échange des
kaolinites est due à des sites de surface amphotères.

41 Pr. S. KHRISSI
b) Smectite (montmorillonite) :

2Al2O3, 8SiO2, 2H2O, nH2O (Mg, Ca)O, Al2O3, 5SiO2, nH2O

Les smectites sont des phyllosilicates de type 2:1 (ou TOT), constituées de deux
couches tétraédriques encadrant une couche octaédrique. Les minéraux
smectites diffèrent selon que les substitutions isomorphiques sont
prédominantes dans les couches tétraédriques et/ou octaédriques ainsi que selon
la composition chimique de leurs couches octaédriques, autrement dit suivant que
si le minéral est dioctaédrique ou trioctaédrique.

 Smectite est de type 2 : 1 T : O : T

(O2-, 2OH+)

H2O, Ca2+, Na+, … E.I


T
Al3+ O Feuillet
XSi4+ T

 La distance interfoliaire dans le cas de smectite non gonflante est égale à


7 Å varie en fonction de la quantité d’eau présenté dans le composé, et
dans le cas du feuillet gonflant correspond à smectite a distance d = 14 Å.
 Le nombre de charge par l’unité structurale (la maille élémentaire) varie
de 0,4 à 1,2 et il se cristallise dans une structure cristalline monoclinique
et son type de feuillet est 2:1 ou bien 1:1:1 ; T:O:T.
 Dans le cas de smectite, on peut remplacer Al par Mg ou Fe.

42 Pr. S. KHRISSI
Smectite

Non gonflante (illite) Gonflante (montmorillonite)

La montmorillonite est la smectite la plus connue et la plus étudiée.

Les formules structurales sont très variables d'une smectite à l'autre, même au
sein d'une même espèce. Il est donc difficile de proposer une formule
structurale générale. On peut quand même donner les formules structurales de
quelques espèces parmi les plus courantes :

- Montmorillonite
Rx(Al2-x Mgx)O(Si4)TO10(OH)2, nH2O (R=Na+ ou 1/2Ca2+, x 0,3-0,7)

- Beidellite
Nax+y (Al2-x-t Fe3+t Mgx)O (Si4-y Aly )TO10(OH)2, nH2O

- Nontronite
Ky (Fe3+2-x Alx)O (Si4-y Aly)T O10(OH)2, nH2O

- Saponite
(Mg) Nay (Mg3)O (Si4-y Aly)T O10(OH)2, nH2O

43 Pr. S. KHRISSI
Figure IV.7 : Représentation schématique de la structure d'une montmorillonite

c) Chlorite : Mg5 (Al, Fe) (OH)8 (Al, Si)4O10


Le type de feuillet de chlorite est 2:2 (2:1:1) (T:O:T :O)

EI O
T
O Feuillet non gonflant
T
dinterfoliaire 14Å

[Mg2Al(OH)6]+ : les cations occupent les sites octaédriques


[Mg3Si3(OH)2]- : les anions occupent les sites tétraédriques

44 Pr. S. KHRISSI
Le feuillet élémentaire est de type 2:1:1, avec en position interfoliaire une
couche continue de nature hydroxylique (couche octaédrique) déterminant une
équidistance basale très stable à 14 Å.

La structure des chlorites correspond donc à l'association d'un feuillet 2:1 de


type micacé avec une couche interfoliaire supplémentaire et indépendante,
constituée d'hydroxyde de magnésium ou de fer ferreux. Les feuillets 2:1
sont liés entre eux par cette couche hydroxylique : les charges négatives
provenant de substitutions diverses dans le feuillet 2:1 sont en effet
compensées par les charges positives développées dans la couche octaédrique
hydroxylée au sein de laquelle se produisent des substitutions bivalent/trivalent
(par exemple : Mg2+/Al3+, Mg2+/Fe3+, Fe2+/Fe3+).

Figure IV.8 : Représentation schématique de la structure de chlorite.

45 Pr. S. KHRISSI
d) Illite : (Si3,75 Al0,65) Al2 (O10) (OH)2 K0,65
L'illite est constituée d'une couche octaédrique (O) intercalée entre deux
couches tétraédriques (T). Les illites sont des minéraux argileux à feuillet de
type 2:1 et à équidistance basale stable à 10 Å.

L’illite est non stable c’est pour cela on ajoute les ions de potassium K0,65 (K+ ion
de compensation) pour faire la compensation entre les ions positifs et négatifs, il
est de type 2:1, il est non gonflant et caractérisé par une distance de l’espace
interfoliaire de 10 Å. Il est riche en Si et pauvre en potassium K.

Figure IV.9 : Représentation schématique de la structure de l'illite

Elle présente des substitutions fréquentes de Si4+ par Mg2+, Fe2+ ou Fe3+, les
défauts de charge de la maille sont compensés en général par des ions K + logés
dans les cavités hexagonales des couches tétraédriques.

Ces gros cations assurent la liaison ionique des feuillets adjacents et bloquent
l'écart réticulaire à 10 Å quelque soit l'état d'hydratation.

L'argile illitique renferme de faibles quantités d'eau zéolithique et par


conséquent ne présente pas de phénomène de gonflement.

46 Pr. S. KHRISSI
e) Pyrophylite :
Constitué de 28,3% Al2O3, 66,7% de SiO2, et 5% de H2O, pouvant contenir des
impuretés : MgO, FeO, Fe2O3, CaO, Na2O, K2O, qui se cristallise sous la
structure monoclinique. Ce type d’argile est caractérisé par une dureté très
faible et une masse volumique entre 0,6 et 0,9 g/cm3.

Pyrophylite Al2(Si4O10)(OH)2 ou (Al2O3, 4SiO2, H2O)

Substitué un Si par un Al

Al2(Si3AlO10)(OH)2 muscovite

Al2O3, 4SiO2, H2O

[Si4O8(OH)]- [Al2O2(OH)]+

Occupe le site tétraédrique Occupe le site octaédrique

Dans le cas de la pyrophylite, l’espace interfoliaire peut contenir des impuretés


comme : MgO, FeO, Fe2O3, CaO, K2O, Na2O. La charge totale de pyrophylite est
nulle c'est-à-dire la somme des charges positives est égale à la somme des
charges négatives. Par contre dans le cas de muscovite la charge totale est égale
à -1, dans ce cas on ajoute un ion de compensation pour rendre le feuillet plus
stable. Dans la plupart des cas on ajoute soit Na+ soit K+.

Remarque : Les minéraux argileux se classent selon leur type de feuillet, la


distance inerfoliaire (gonflant ou non gonflant), par le nombre de charge par
l’unité structurale (le nombre de site octaédrique et le nombre de site
tétraédrique qui se trouve dans le feuillet).

47 Pr. S. KHRISSI
Figure IV.10 : Structure des phyllosilicates des argiles.

48 Pr. S. KHRISSI
Figure IV.11 : Structure de quelques minéraux argileux simples.

6. Les argiles intercalées


L’intercalé est une insertion d’espèces chimiques entre les feuillets d’argile dont
le but est d’augmenter la taille du feuillet (E.I).

- Pontage : Le principe de pontage est de prendre une argile gonflante et d’y


inséré entre les feuillets des espèces chimiques (cationiques). Dans ce cas,
on peut y avoir un écartement de feuillet, un développement de la surface
totale des feuillets avec des microporosités importantes.

7. Les argiles fibreuses (sous forme des fibres)


C’est une série formée par des rubans monodimensionnels. Les principaux types
sont la sépiolite et l'attapulgite ou paligorskite. On les trouve dans les milieux
confinés.

49 Pr. S. KHRISSI
8. Protocole expérimental de la purification de la kaolinite
Pour bien caractériser un phyllosilicate, il faut séparer la fraction argileuse (de
taille < 2μm) des autres phases, pour faire la dispersion on utilise l’argile sodique
(contient du sodium). L’extraction de la phase argileuse est conduite selon les
opérations suivantes :

- Mise en suspension des matériaux bruts dans une solution saline NaCl.
- L’agitation thermique des suspensions d’argile pendant 12h. Après
l’échange, les suspensions ont été centrifugées dans une centrifugeuse à
4000 tours/min durant 1h. Les impuretés constituées de phase dense et
grossière sont le C à la base du tube. Après la centrifugation, la phase
argileuse es récupérée. Cette procédure est répétée au moins 5 fois et à
chaque fois (cycle) on renouvelle le NaCl. Une fois les 5 cycles terminés,
l’oxyde de chlorure est éliminé par une série de lavage (par l’alcool en
général, soit par l’eau distillé). Pour vérifier l’absence de chlorure, on fait
un test par le nitrate d’argent (AgNO3). La phase argileuse est ensuite
récupérée et séchée à 80°C.

50 Pr. S. KHRISSI
Le protocole de purification se fait selon l’organigramme suivant :

51 Pr. S. KHRISSI
9. Propriétés d’argile

 Capacité d’échange cationique :


La capacité d’échange cationique (C.E.C) pour un échantillon donné est le nombre
de charges positives compensant la charge superficielle. Elle est généralement
exprimée en milliéquivalent pour 100 g d’argile.

L’équivalence est définie comme la masse en gramme d’une substance qui va


réagir avec le nombre d’Avogadro NA = 6,02 1023 mol-1.

Les cations
O
T

Exercice : Quelle est la quantité de calcium que peut absorber 100 g d’argile
(illite).

On donne M(Ca) = 40g/mol et C.E.C (illite) = 25 (meq/100 g)

Solution

1meq ----------> 20 mg
25 -----------> x x = 500 mg

Donc 100 g d’argile (illite) peut absorber 500 mg de l’ion de compensation (le
calcium).

52 Pr. S. KHRISSI

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