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UNIL – semestre automne 2018

Résumé
géomorphologie
ui

Theo Gerritsen
01/01/1900

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Géomorphologie – résumé

Chapitre 1 - introduction
1.1 Discipline de synthèse
Géomorphologie = science descriptive et explicative du relief terrestre. Représente une dimension
spatiale (d’ordre géographique) et temporelle (d’ordre géologique)

Spatial : relief est situé à l’interface de la géosphère, de l’hydrosphère, de l’atmosphère, de la


biosphère et de l’anthroposphère.

Temporel : relief n’est pas un composant physique statique, mais dynamique, évoluant dans le temps
-> témoin d’une histoire géologique.

1.2 Morphogenèse et système morphogénétique


Relief = ensemble de formes géomorphologiques, créées par processus, activé par agents
géomorphologique, évoluant dans le temps.

Morphogenèse = ensemble des processus et mécanismes qui créent et modifient un relief. Résulte de
deux groupes de forces antagonistes :

- La formation du relief est influencée


par des facteurs endogènes
(pétrogenèse, tectonique des
plaques)
- La destruction du relief est
influencée par des facteurs
exogènes (climat, gravité, processus
d’érosion. L’homme est aussi un
facteur morphologique important.

Quatre étapes principales de la


morphogenèse :

1) Altération (modification des caractéristiques physiques et chimiques de la roche


2) Arrachement (ou érosion au sens strict)
3) Transport
4) Dépôt ou sédimentation

La morphogenèse couvre un
vaste spectre temporel et
spatial.

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1.3 Les processus
Processus = mécanisme qui porte à la création ou à l’évolution d’une forme géomorphologique.

- La gravité (contrôle transport et sédimentation) :


o Autonome : chute, éboulement, glissement
o Moteur : écoulement fluvial, glaciaire
- L’eau (agent d’érosion principal)
o Agit sur forme liquide, solide, gazeux
o Agit dans plusieurs systèmes : atmosphère, pédosphère, géosphère, hydrosphère
1.4 Formes
Forme = résultat de l’action d’un ou de plusieurs processus. Ensemble de formes constitue un relief

En fonction de :

- Dynamique : formes d’érosion et d’accumulation


- Processus : morphogénétique : formes gravitaires, glaciaires, périglaciaires, éoliennes,
fluviatiles, fluvio-glaciaires, karstique, littorales
- Milieu naturel ou contexte géologique : formes littorales, structurales primaires, dérivées
- Activité du processus : formes actives et fossiles

1.5 Les facteurs de contrôle de la morphogenèse


Echelles :

- Temporelles :
o Formes actives et fossiles
o Notions de fréquence et d’intensité
o Notion de taux d’ablation
- Spatiales :
o Macro-formes
o Méso-formes
o Micro-formes

La morphogenèse naturelle dépend de deux facteurs principaux :

- Le contrôle climatique : température, précipitations, froid, sécheresse, influence de la


végétation = zonalité
o Formes zonales = dépendent d’une contexte climatique particulier : formes
périglaciaires car nécessitent conditions climatiques froides
o Formes azonales = qui pourront se retrouver dans différentes zones climatiques :
dunes car autant en milieu aride que sur les littoraux : pas l’aridité qui est le facteur
de contrôle, mais bien la taille des sédiments.
- Contrôle structural : toute morphogenèse s’inscrit dans un contexte géodynamique précis.
o Contexte géodynamique
o Structure géologique (lithologie et tectonique)

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Concepts de base :

- Erosion différentielle : érosion agissant de manière différente selon les conditions


structurales, en fonction de la résistance de la roche à l’érosion (lithologie, tectonique)
- Héritage : les formes héritées sont des formes créées sous des conditions climatiques qui
n’existent plus actuellement.

Chapitre 2 – L’altération
Altération (ou météorisation) = ensemble des mécanismes conduisant à une modification des
propriétés physiques, chimiques et/ou minéralogiques de roches ou de sédiments, ayant comme
conséquence la destruction partielle ou totale et permettant leur mobilisation ultérieure par les
processus de transport.

Principaux facteurs de contrôle :

- Conditions lithologiques : couleurs de la roche, perméabilité, porosité, texture, taille et forme


des minéraux, composition minéralogique et chimique
- Composition minéralogique : % de cristaux minéraux et instables
o Minéraux stables : quartz
o Minéraux instables : sels, chlorures, minéraux ferromagnésiens
- Climat : à conditions climatiques égales, les roches acides sont plus résistantes que les roches
basiques.

Profil d’altération superficielle non remaniée :

Trois processus principaux d’altération :

1) Mécanique : décompression, cryoclastie, thermoclastie, etc …


2) Physico-chimique : dissolution, hydrolyse, etc …
3) Biologique : fait appel aux deux processus précédents

2.2 Caractéristiques

Mécanismes d’altération :

- Absence de transport
- Désagrégation de la roche selon sa structure physique (litage, fracturation)

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- Réduction de la taille des éléments qui entraînent une augmentation de la surface epxosée à
l’altération (rétroaction positive)

2.3 L’altération mécanique


Se traduit par une fragmentation de la roche en de plus petits éléments, par la désagrégation, la
desquamation ou la fragmentation des matériaux rocheux.

3 types de fragmentation

- Liée à l’histoire géologique ou climatique : décompression ;


- Liée à la température : thermoclastie, cryoclastie ;
- Liée à l’action de l’eau : hydroclastie, haloclastie

2.3.1 La décompression

- Détente brutale de la roche portée à l’affleurement (par ex. par mvmts tectoniques) qui
provoque une décohésion des matériaux superficiels.
- Aussi lieu sur parois de vallées après retrait d’un glacier.
- Décompression provoque l’ouverture de systèmes joints parallèles au versant (exfoliation) et
de plus en plus serrées allant vers la
surface.
- Ne nécessite pas d’eau, mais augmente
effet.

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2.3.2 La fragmentation d’origine thermique

1) Thermoclastie
• Processus de fracturation physique lié aux importantes et fréquentes variations
quotidiennes de température -> induit de forts contrastes de dilatation entre la
surface et l’intérieur de la roche -> destruction superficielle de la roche (désagrégation
granulaire, desquamation)
• Facilitée par couleur sombre, texture et nature de la roche, fréquence et intensité des
variations
• Dans roches cohérentes (calcaires), tensions ont lieu au contact entre la zone soumise
aux changements de température (en surface) et la zone non affectée par les
variations -> enlèvement de lames de roches en pelures d’oignons = desquamation ou
exfoliation.
• Dans roches cristallines : tensions ont au lieu au contact entre minéraux de nature
différente, réagissant différemment aux variations de température : s’ensuit une
dislocation de la masse cristalline = désagrégation granulaire

2) Cryoclastie (gélifraction)
• Fracturation de la roche sous les effets des alternances de gel et dégel.
• Augmentation de la pression et du volume lorsque l’eau dans les fissures gèle.
• Peut être active jusqu’à 2m en profondeur
• Dans terrain meuble : provoque gonflement du terrain
• Gélivité : susceptibilité à être affectée par la gélifraction, dépend de la porosité et de
la fissuration
• Gélifracts : roche provoquée par gélifraction
• Un climat agressif = climat avec nombreuses oscillations de températures proches de
0°C

3) Fragmentation d’origine
• Résulte de l’action de l’eau à l’état liquide
• Liée aux changements de la teneur en eau des matériaux rocheux
• Peut provoquer :
i. Un gonflement (des argiles), jusqu’à 60% du volume initial
ii. Une augmentation de la pression hydrostatique
iii. La croissance de certains cristaux
• L’évaporation peut provoque la fracturation du matériel par dessication

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• Cristallisation ou croissance des cristaux dans les pores ou les fentes de la roche
provoque une désagrégation granulaire = haloclastie
i. Actif dans régions arides et littorales
ii. Très efficace dans les roches poreuses ou fissurées

2.4 Altération physico-chimique


Se traduit par :

- Dissociation des liens chimiques entre minéraux, voire entre ions


- Transformation, par soustraction ou addition, d’éléments chimiques
- Réactions possibles entre une solution aqueuse et la surface des minéraux

Intensité dépend de :

- Propriétés des minéraux et des roches


- Capacité de drainage de la roche
- Quantité et composition chimique de l’eau
- Température joue un rôle sur la vitesse mais pas sur le type d’altération

2.4.1 La dissolution

- Processus physique de dissociation des molécules en anions et cations et dispersion de ces


constituants dans l’eau :
o Roches salines (sels, gypses) se dissolvent très bien
o Roches siliceuses ont une faible
capacité de dissolution
o Calcaire se dissous bien dans eau
chargée en CO2

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- Précipitation = processus inverse, lorsque solution devient saturée (encroûtements
carbonatés, concrétions ou dépôts de travertins dans région calcaires, et dépôts de sel)

2.4.2 Altération chimique

- Transformation chimique partielle ou totale, sous l’effet de l’air et de l’eau, des constituants
minéraux d’une roche.
- Donne naissance à produits meubles, appelés altérites
o Oxydation : réaction fréquente dans solutions aqueuses
▪ se produit à la surface des minéraux par combinaison d’atomes ou ions avec
l’oxygène dissout dans l’eau
o Réduction = réaction inverse, se produit quand il y a saturation en eau (nappe
phréatique)
o Hydrolyse : processus non réversible, le plus important des mécanismes d’altération
chimique.
▪ Concerne essentiellement roches cristallines
▪ Provoque une destruction de l’édifice cristallin et se traduit par l’élaboration
de minéraux argileux et la concentration résidus métalliques sous la forme
d’hydroxydes.
▪ 3 degrés d’altération hydrolitique :
• Argilisation : formation d’argiles secondaires
• Latérisation : élimination de la silice et des bases et formation
d’oxydes
d’aluminium ou de
fer
• Pisolithes

2.5 Altération biologique

Racines sont des agents d’altération mécanique : exerce pression latérale dans fissures de la roche en
grandissant.

Lichens, mousses ont également agents favorisant l’altération chimique de la roche (rétention d’eau)

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2.6 Résistance des roches à l’altération

Facteurs de résistance mécanique :

- Dureté de la roche (composition minérale)


- Porosité (forme, taille, arrangement, degré de compaction des grains)
- Fissuration (favorise autant l’altération thermique qu’hydrique que décompression)

Facteurs de résistance chimique :

- Altérabilité des minéraux selon une échelle inverse à leur ordre de cristallisation
- Texture de la roche
- Composition minéralogique
- Fissuration, favorise le contact entre l’eau et la roche
- Porosité, favorise imbibation durable de la roche par l’eau

2.7 Produits de l’altération

- Débris d’altération : sous forme solide : blocs éboulés et


argiles de décalcification (terra rossa)
- Régolithes : manteau d’altération reposant sur la roche-
mère non altérée.
o Front d’altération : limite entre roche-mère et
régolithe, à une profondeur de 200m en région
équatoriale
- Felsenmeer, blocksfield = régolithes produits par
gélifraction intense de la roche en place
o Se différencie des éboulis par l’absence des
déplacements gravitaires des blocs

- Croûtes et cuirasses = dépôts issus de la précipitation de matériaux dissous dans ou à la surface


du manteau d’altération en raison d’une forte évaporation -> grande dureté et résistance à
l’érosion.

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Boule de granit

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Chapitre 3 – Le modelé fluvial

Courants d’eau = agents géomorphologiques majeurs = érosion normale

3.1 Le système fluvial

3.1.1 Le système fluvial et ses composantes

Hydrosystème fluvial = cours d’eau, surface drainée par ces cours d’eau et les nappes souterraines
correspondantes -> fonctionne principalement avec le cycle de l’eau (tous les états de l’eau)

Cours d’eau = vecteurs des écoulements à la surface des continents -> drainent les eux de pluies, de
neige, de glace. Véhiculent moins de 0.1% du volume d’eau disponible sur Terre.

Bassins hydrographiques :

- Exoréiques si leurs eaux s’écoulent jusqu’aux océans


- Endoréiques si leurs eaux se déversent dans des bassins fermés ou des lacs ou s’ils s’évaporent
totalement.
- Aréiques pour une zone sans écoulement

Rivière = cours d’eau de taille moyenne s’écoulant de manière continue dans un chenal naturel

Fleuve = cours d’eau important, continu, formé par la réunion d’un certain nombre de rivières et
finissant dans la mer ou l’océan

Torrent = cours d’eau à forte pente, à écoulement spasmodique, en zone montagneuse ou accidentée

Oued = cours d’eau (ou partie) située en zone aride, dont l’écoulement, spasmodique comme le
torrent, dépend entièrement des précipitations.

Bassin versant = surface d’alimentation d’un cours d’eau. Sur une carte, on le délimite par les crêtes
bordant le cours d’eau = bassin versant topographique. Quand une partie de l’écoulement est sous-
terrain, le bassin versant réel peut différer du topographique.

Talweg = ligne symbolique qui suit la partie la plus basse du lit d’un cours d’eau ou d’une vallée

Deux talwegs adjacents sont


séparés par un interfluve

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3.1.2 L’écoulement des eaux

Débit liquide = volume d’eau écoulé par unité de temps en un point donné d’un cours d’eau

Débit brut moyen = moyenne des débits écoulés au cours d’une année

Crue (phénomène ponctuel) augmentation importante du débit d’un cours


d’eau. Valeur maximale = point de crue, suivie par décrue. Peut provoquer
inondation sur le cours d’eau sort de son lit.

Etiage (phénomène ponctuel) = plus faibles débits d’un cours d’eau

Ecoulement :

- Permanent s’il dure toute l’année


- Saisonnier s’il dure plusieurs mois consécutifs
- Episodique s’il ne dure que quelques jours
- Spasmodique s’il ne dure que quelques heures

Après précipitations :

- Ruissellement = écoulement en surface


- Eau qui s’infiltre dans sol dans nappe phréatique. La hauteur du toit de la nappe varie au fil
de l’année. Infiltration dépend de la porosité des roches (% des interstices dans un volume de
roche). =/= perméabilité qui dépend de la porosité et de la fissuration
- Aquifère = zones saturées en eau.
o Poreux : l’eau transite à travers les pores du terrain
o Fissurés : l’eau transite dans les fissures

Ecoulement de surface peuvent être :

- Non concentrés (écoulement hortonien, qui a lieu quand le taux de précipitations dépasse la
capacité d’infiltration dans le sol)
- Saturée : niveau de la nappe phréatique atteint la surface du sol
- Concentré : quand il
est concentré dans les
talwegs : tranquille
ou torrentiel.

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Vitesse d’écoulement d’un cours d’eau est en fonction de l’épaisseur de la lame d’eau, de la pente, et
de la distance aux berges (effet de la rugosité)

3.1.3 Le régime d’écoulement

Régime d’écoulement = répartition saisonnière des débits

Régimes :

- Simples = un seul type d’alimentation


- Mixtes = plusieurs types d’alimentations
- Complexes = concernent grands fleuves alimentés par cours d’eau le long du cours

Pondération = amplitudes des variations des débits. Débits entre étiage et crue très différent = peu
pondéré et vice versa

Régimes :

- Réguliers lorsque les débits varient peu au fil de l’année


- Irréguliers marqués par des variations interannuelles importantes

Régimes à mode d’alimentation solide : en


général peu pondérés et très régulier d’une année
à l’autre, pas de relation entre le régime
pluviométrique et hydrologique (régime glaciaire,
nivo-glaciaire et nival)

Régimes à mode d’alimentation liquide : en


général assez pondérés et irréguliers (régimes
pluviaux)

Régime pluvial océanique = régime pondéré caractérisé par des hautes eaux en saison froide et des
basses eaux en saison chaude et une forte irrégularité d’une année à l’autre

Régime pluvial méditerranéen = moins pondéré que le régime précédent et hautes eaux en saison
« froide ». Etiage marqué en été en raison de la forte ET et l’absence de P et le régime est très irrégulier
d’une année à l’autre

Régime pluvial tropical = peu pondéré, dépend essentiellement du régime pluviométrique car
l’amplitude thermique annuelle est faible.

3 étapes du cycle d’érosion :

1) phase de jeunesse : marquée par la création tectonique d’un relief (orogenèse), incisé par la
suite par l’érosion fluviale, phase courte
2) phase de maturité : caractérisée par l’incision progressive du relief par le réseau
hydrographique, la hiérarchisation de ce réseau et l’ablation progressive du relief.

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3) Phase de vieillesse : très longue, marquée par la diminution de l’intensité des processus
d’érosion, la disparition quasi-totale de tout relief proéminent et la tendance à un relief
quasiment plat, appelé pénéplaine. Seuls subsistent quelques reliefs résiduels : les monadocks

3.2 Les processus fluviaux

3.2.1 L’érosion régressive et le profil d’équilibre

3 règles :

- Les cours d’eau modifient leur lit par érosion ou par


dépôt afin qu’il y ait un équilibre entre la force et la
résistance
- La pente du cours d’eau varie selon la résistance du lit
et inversement au débit ordinaire du cours d’eau
- Les cours d’eau tendent à prendre un profil concave
vers le ciel : profil d’équilibre, réglé par le niveau le plus
bas du bassin versant = niveau de base

Erosion régressive : lorsqu’un cours d’eau érode en un point du profil d’équilibre réel du cours d’eau,
la pente augmente directement à l’amont et la vitesse du courant s’accélère ; il en résulte une érosion
qui se propage de proche en proche vers l’amont.

Si niveau de base s’abaisse -> érosion régressive augmente et vice versa

3.2.2 Le transport et sédimentation fluviale

Charge sédimentaire d’un cours d’eau = débit solide ou charge solide = masse de sédiments
transportés par unité de temps à travers
une section transversale

Modèle de Hjulström : diamètre


transport sédiment augmente avec
vitesse du cours d’eau

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Matériaux les plus gros sont transportés par charriage (ou
roulement) sur le fond ou par saltation : dans ce cas, les
éléments quittent le fond puis retombent un peu plus
loin. Les particules plus fines sont entraînées en
suspension ; le maintien en suspension des grains est le
fait de la turbulence de l’eau. Les matériaux à faible
densité (bois) flottent en surface et certaines particules
très fines sont véhiculées par les cours d’eau sous forme
dissoute.

3.2.3 Les processus torrentiels

Le débit varie fortement, la pente est forte, et le


transport solide abondant.

Ecoulement fluvial : teneur en sédiment faible

Hyperconcentré : teneur en sédiments comprise entre


25-40% et 55-60%)

Coulées de débris ou de boue : teneur en sédiments


supérieure à 60%

3.3 Les formes fluviales

3.3.1 Les formes des vallées

Profil en long : tend vers le profil d’équilibre, rarement atteint

Sur profil transversal : rivières soit encaissées dans bedrock, soit coulent sur leurs propres sédiments
qui forme la plaine alluviale. Gorges se forment lorsque l’incision verticale est très rapide. Vallées en
V = profil typique de la vallée érodée par un cours d’eau. Canyons se forment dans des roches
sédimentaires à pendage nul

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Dans vallées à fond plat : 3 surfaces morphologiques en fonction du rapport à l’écoulement
hydrologique :

- Lit mineur, lit moyen (bande active), lit majeur (plaine alluviale)

Terrasses de part et d’autre de la plaine alluviale :

- Construites : formées par le dépôt d’alluvions transportés


- Façonnées par l’érosion

Plusieurs terrasses peuvent être emboîtées

Terrasses paires quand altitude la même de part et d’autre du cours d’eau, impaire sinon

Terrasses fluviales, fluvio-glaciaires, anthropisées

3.3.2 Les formes de chenaux

Critères :

- Sinuosité
- Nombre de chenaux

4 grandes familles : cours d’eau :

- Rectilignes (chenal d’écoulement unique)


- Sinueux et à méandre (chenal d’écoulement unique)
- Tressés (mobilité des chenaux, dynamique importante, présence de chenaux multiples séparés
par des îles mobiles et généralement non végétalisées, 4 facteurs qui les favorisent : charge de
fond abondante, berges facilement érodables, grande variabilité des débits, pentes
prononcées)
- Anastomosés (pas de forme d’œil comme tressés car faible débit, chenaux stables, plus
sinueux, pente faible et granulométrie des dépôts fine)

Indices :

- De sinuosité
- De tressage

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Facteurs influençant la morphologie des chenaux et les tracés :

- La pente
- La charge solide et son mode de transport
- La cohésion des berges
- Les caractéristiques hydrologiques (régime, débits, puissance, etc …)

Id = L1/L2 = indice de sinuosité

It=(d1+d2+d3+…+dn)/d = indice de tressage

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Ligne de vitesse d’eau dans les rivières sinueuses et à
méandres favorisent l’érosion des rives concaves et le dépôt
d’alluvions dans les parties convexes. -> méandres migrent
vers l’aval. Bras mort = recoupement par tangence d’un bras.
Pour une vallée : deux groupes de méandres : méandres
encaissés (la vallée elle-même forme les méandres) et
méandres libres (la vallée est assez large et rectiligne et c’est
le chenal qui forme des sinuosités.

3.3.4 Formes de sédimentation :

Litage : dépôts de présentent sous forme d’alternance de


couches de granulométrie et faciès divers, oblique ou
horizontal

Emoussé des éléments : en raison des chocs subis lors du


transport par l’eau, les éléments sont émoussés

Séquence sédimentaire pour cours d’eau à méandres :

- Dépôts plus épais et grossier au fond du


chenal, déposé en fin de crue
- A l’aval, dépôts fins
- Barres de méandres s’accumule sur la
berge de rive convexe
- Levées naturelles = dépôts fins sur la berge
en rive concave par multiplication des crues
- Dépôts de plaine d’inondation = fins

Dans tressés, les dépôts sont sans cesse régénérés,


donc beaucoup moins différencié

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3.3.5 Les formes torrentielles (cours d’eau à forte pente, situés dans des zones montagneuses ou
accidentées et caractérisés par un écoulement de type spasmodique

Bassin de réception, situé à l’amont, présente une forme en entonnoir. Eaux de pluies et de fontes y
sont accueillies et s’y rencontrent dans de multiples talwegs qui suivent la pente pour rejoindre le
chenal principal

Chenal d’écoulement : étroit et souvent encaissé, où toutes les eaux récoltées au niveau du bassin de
réception se rassemblent pour s’écouler vers l’aval

Cône de déjection : situé à l’aval, à l’endroit où la pente diminue : dépôt de la charge sédimentaire
transportée depuis l’amont, forme d’éventail, parcouru par un
chenal actif

Laves torrentielles : dépendent de météo, topographie, géomorphologie, thermie, géologie,


hydrologie. Se compose d’un corps, d’une queue et d’un front. Bourrelets latéraux (levées) et lobes
frontaux. Se remarque par une forme du chenal en U. Le mélange sédimentaire est transporté par un
fluide visqueux composé de sédiments fins, d’argile et d’eau.

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3.4 Evolution des formes fluviales
Les captures : détournement d’une rivière en
direction d’un réseau hydrographique appartenant à
un bassin versant voisin :

- Capture par recul de tête : cours d’eau évolue


rapidement par érosion régressive voit sa
source remonter sur un versant jusqu’à
atteindre un second cours d’eau qu’il capture
- Capture par déversement : lorsque le cours
d’eau qui sera capturé est proche de son profil
d’équilibre et aura tendance à déposer sa
charge, ce qui provoque un exhaussement de
son lit. Passé un certain seuil, il pourra se
déverser dans le bassin versant voisin.

Les inadaptations : un réseau peut se contracter en


cas de variations climatiques défavorables aux écoulements = inadaptation du cours d’eau par
rapport à la taille des vallées

Métamorphose fluviale : changement durable du style fluvial sur un tronçon de rivière. Un tel
changement traduit une modification d’un ou plusieurs facteurs responsables de la forme du tracé
(climatique, géologique, anthropique)

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Chapitre 4 – Géomorphologie structurale : roches sédimentaires
4.1 Formes structurales et érosion différentielle
Relation entre la structure géologique et la morphologie

Deux formes structurales :

- Les formes structurales originelles


(ou primaires) : formes nées de la
seule dynamique interne (cône
volcanique)
- Les formes structurales dérivées :
formes laissant apparaître la
disposition des structures sous l’effet
de l’érosion différentielles (combe
anticlinale)

4.2 Les roches sédimentaires


D’origine externe. Résultent de la destruction de roches d’autres types ou sédimentaires, aussi par
combinaison chimique non interne (tufs) ou activité d’organisme vivants (coraux). Se présentent sous
formes de strates (couches).

3 grands groupes de roches sédimentaires :

- Roches détritiques : résultent de la consolidation de sédiments produits par l’érosion,


subdivisée en 2 grands groupes :
o Roches terrigènes (conglomérats, grès, pélites)
o Roches volcaniclastiques (poyrclastique, hyaloclastique, épiclastique)
- Roches chimiques : formées par précipitations de substances dissoutes dans l’eau (tufs,
dolomies, silex, évaporites)
- Roches biochimiques : constituées de particules sédimentaires sécrétées par des organismes
vivants (craie, radiolarites, charbon)

Une roche sédimentaire est composée de 4 constituants :

- Grains, généralement visibles à l’œil nu


- Matrice, particules plus fines qui enrobent les grains
- Ciment, minéraux qui précipitent dans les interstices de la roche durant la diagenèse
- Pores, les vides

La diagenèse = ensemble des processus qui transforment un dépôt sédimentaire non consolidé en
roche sédimentaire solide

Bassin sédimentaire = dépression dans laquelle ont lieu les processus de sédimentation (étang, lac …)

Conditions locales de sédimentation dépendent de :

- La température, le chimisme de l’eau


- Le climat et ses variations, la tectonique
- L’origine des sédiments, les variations du mode de transport

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4.3 Les formes structurales
Formes structurales originelles = celles où la surface topographique
coïncide avec le plan stratigraphique supérieur : couche supérieur
résistante à l’érosion

4.3.1 Les reliefs tabulaires et monoclinaux

Reliefs tabulaires (ou aclinaux) = reliefs taillés dans des structures


sédimentaires à pendage nul

On y distingue :

- Les plateaux (peu érodés)


- Les mesas (isolées par l’érosion)
- Les pinacles (sommets isolés ayant été préservés par
l’érosion)

Reliefs de cuesta (relief monoclinal) = reliefs formés, par érosion différentielle, dans des structures
sédimentaires à pendage unique. Ce type de relief subit donc la double influence contraignante de
facteurs lithologiques et tectoniques.

On y distingue :

- Le front (contraire au pendage)


- Le revers (parallèle au pendage)
- Les buttes témoins (à l’avant du front, qui
ont conservés une surface sommitale de
roche résistante)
- Les avant buttes (qui ont perdu cette
surface résistante)

Facteurs pour une cuesta :

- Structuraux :
o Epaisseur relative des couches
o Valeur du pendage
o Résistance relative des couches
- Climatiques :
o Milieux froids (périglaciaires) = faible influence sur la
structure
o Milieux tempérés = importance de l’érosion hydrique
o Milieux arides = morphologie de glacis (après P intense)

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Le recul des cuestas est en partie guidé par le recule de la tête des cours d’eau anaclinaux (qui coulent dans la
direction contraire au pendage, sur le front), qui créent parfois des reculées et qui peuvent venir capturer des
cours d’eau orthoclinaux (qui s’écoulent parallèlement au front). Les cours d’eau cataclinaux (qui s’écoulent
parallèlement au pendant, sur le revers) jouent également un rôle décisif.

4.3.2 Les reliefs faillés

Failles = cassures de terrain avec déplacement


(= rejet, le long du plan ou miroir de faille)
relatif des parties.

Les deux blocs qui sont séparés par la faille =


compartiments, au voisinage immédiat de le
faille, ils prennent le nom de lèvres. Le bloc dont
la lèvre repose sur le plan de faille est appelé
toit. Le mur est le bloc dont la lèvre se situe en
dessous du plan de faille.

Faille normale = le toit est descendu par rapport au mur en raison


d’une distension de la croûte terrestre.

Faille inverse = résulte d’un processus de compression ->


raccourcissement du système. Lors que le rejet est kilométrique, on
parle de chevauchement.

Décrochement = faille à rejet horizontal. Dextre = déplacement à


droite, senestre = déplacement à gauche.

Les formes des reliefs faillés

Souvent en groupes, broyage de la roche -> fragilisation de la roche qui favorise érosion différentielle

Donc forme la plus commune des reliefs faillés = cols (qui entaillent les lignes de crêts) et vallées (qui suivent le
tracé des failles.

23
Macro-formes :

- Grabens : extension des roches forment systèmes de


blocs faillés, affaissés
- Horsts : les blocs restent élevés, compression donne
naissance à des écailles.

Exemples : Graben du Rhin, limité par les horsts de la Forêt Noir


et des Vosges ; le Mormont = horst, Venoge dévié par la plaque
du Graben.

Meso-formes :

Les formes spécifiques des reliefs faillés résultent de la dissection


des escarpements de faille

La hauteur des escarpements est réduite par l’érosion. Les


escarpements sont disséqués par les cours d’eau qui isolent des
facettes triangulaires ou trapézoïdales. Leur taille dépend de
l’espacement des entailles, de la lithologie, du type de processus
d’érosion, etc …

4.3.3 Les reliefs plissés


Les plis

Caractéristiques :

- Charnière = lieu de courbure maximale d’un pli


- Axe = direction générale du pli, perpendiculaire à la direction de la contrainte (plissement),
passe par le centre de la charnière
- Flanc = la surface qui raccorde deux charnières successives
o Normal : conserve la superposition originelle des couches
o Inverse : montre une superposition des couches inversée par la tectonique
o Ligne d’inflexion : zone où le flanc d’un pli passe d’une morphologie à une concave à
convexe
o Axe du pli pas souvent horizontal ;
▪ Points les plus haut = culmination axiale
▪ Points les plus bas = ensellement (ou dépression) axiale
o Terminaisons pérclinales = endroits où un pli disparaît dans la topographie

Formes de plis (définies en fonction de la courure du pli, du plongement de l’axe et de l’inclinaison de


plus axial

- Anticlinaux = plis à courbure convexe vers le haut


- Synclinaux = plis à courbure concave vers le bas
- Droits = charnière est verticale
- Couchés = charnière est horizontale

24
- Déjetés = charnière est inclinée et l’inclinaison du plan axial et le pendage d’un flanc sont
opposés au pendage de l’autre flanc.
- Déversés = charnière est inclinée et les pendages des deux flancs et l’inclinaison du plan axial
vont dans la même direction.

- Laminés ou plis-failles = plis déversés ou couchés dont l’épaisseur des couches varie
d’un flanc à un autre (pli laminé), voire est rompue par une faille (pli-faille)
- En genou ou en chevrons = plis à charnière anguleuse et flancs plats
- Coffrés = plis à deux charnières anguleuse limitant une surface dont les
couches sédimentaires sont horizontales

Altération importante
car infiltration de l’eau

Une nappe de charriage = ensemble de terrains qui a été déplacé (allochtone) et est venue recouvrir
un autre ensemble (autochtone) dont il était très éloigné à l’origine. Parties les plus avancées = front,
zone d’origine = racine

On distingue :

- Nappe de premier ordre (avec flanc inverse)


- Nappe de deuxième ordre (sans flanc
inverse)

25
Les formes des reliefs plissés

Les différentes formes de plis constituent des


formes structurales primaires (formes créées par
les processus volcaniques : conserve la strcuture
géologique initiale).

Relief conforme (ou jurassien) = morphologie des


plis est peu aménagée par l’érosion, principalement
différentielle, car la topographie est conforme à la
structure géologique. Anticlinaux plus sensibles à
érosion que synclinaux : création d’un relief
inversé, voire aplani. Relief appalachien quand cet
aplanissement est interrompu par un soulèvement.

Méso-forme dérivées :

- Combes anticlinales : résultent de l’attaque des


charnières anticlinales fortement diaclasées,
bordées par des crêts dont la hauteur et la
verticalité dépendent de l’épaisseur et de la
résistance à l’érosion de la couche sommitale, se
trouve sur le sommet des plis car la contrainte y est
la plus forte.
- Lorsque la forme du pli réapparaît à la faveur d’une
couche plus résistante à l’érosion -> mont dérivé
- Ruz, séparés par des chevrons, qui résultent de
l’érosion fluviatile sur les versants des anticlinaux
qui forme des vallons
- Cluses, résulte de l’érosion transversale des axes
anticlinaux, vallées perpendiculaires à l’axe du pli

Relief inversé pour un relief plus vieux :

Formes principales :

- Synclinaux perchés : dégagés par l’érosion plus rapide


des voûtes anticlinales environnantes.

Reliefs plissés totalement disparaître par érosion = reliefs aplanis

Si région est soulevé après planation, l’érosion différentielle reprend : les cours d’eau s’encaissent dans
les roches tendres et dégagent les roches résistantes = relief appalachien : présence d’affleurements
linéaires formés de roches tendres et résistantes

26
Nappes de charriage : formes discontinues, peu originales et découleront de l’érosion différentielle

4.3.4 Le modelé des grès

Grès = anciens sables

Si la cimentation n’est pas complète, le grès a une certaine porosité. Lorsque la taille des éléments
terrigènes dépasse 2mm, on passe à des conglomérats si les éléments sont émoussés, et à des
brèches s’ils sont anguleux.

Principales formes

Région aride : grès désagrégé par corrasion éolienne : donne naissance à roches-champignons et
yardangs. Dans les séries épaisses peu inclinées, la concentration de l’eau d’infiltration peut créer
des alcôves d’altération, pouvant évoluer en arches. Comme les granits, les grès sont susceptibles
d’évoluer par gélifraction en région froide, ou par éboulement, lorsque les bancs sont déstabilisés
par la présence d’un niveau moins
résistant sous-jacent.

27
Chapitre 5a – Géomorphologie structurale : roches magmatiques
5.1 Rappel
Roches ignées ou magmatiques se répartissent en deux grandes familles :

- Roches intrusives – roches cristallines : résultant d’une solidification d’un magma dans la
croûte terrestre
- Roches volcaniques : résultant de l’épanchement d’un magma ou de l’éjection de matériaux
payroclastiques à la surface du globe

5.2 Modelé des roches cristallines :

Rôle prédominant de la météorisation physico-chimique -> formes peu


diversifiées. Faible différenciation morphoclimatique

Facteurs de contrôle :

- Durée de l’exposition
- Texture de la roche
- Minéralogie
- Fracturation (liée au refroidissement)
- L’histoire tectonique

Météorisation provoque la présence d’un horizon de désagrégation.


Dans les régions tempérées, cet horizon à texture sableuse s’appelle arène. Les éléments non altérés
prennent la forme de boules (toujours de même forme, quel que soit le climat). L’épaisseur du
manteau d’altération dépend du climat
et de l’ablation par les agents d’érosion.

Echelle macro -> magma et tectonique

Echelle meso -> lithologie

Echelle micro -> fracture

Dans les massifs anciens, le dégagement des surfaces altérées par des agents d’érosion donne une
morphologie en buttes et en dépressions :

Région tropicales sèches : souvent isolés arrondis, émergeant de dépôts d’altérites à faible pente
(glacis et pédiments), différentes formes selon leur taille :

- Inselbergs ou bornhardts : colline résiduelle à


flanc raide, de taille hectométrique
- Inselbirge : massifs montagneux isolés
- Dos de baleines ou tortues : plus petits et
surbaissés

28
Dômes rocheux ou de granit : jusqu’à 1000m de haut, résultant
de la faible fracturation de la roche qui a empêché une
progression du front d’altération. Pas une répartition zonale.

Pain de sucre de Rio De


Janeiro

Tors (ou castle Kopje) = dômes rocheux surmontés de chaos de boules plus ou moins déchaussées.
Résultent de l’ablation par ruissellement des arènes au niveau du front d’altération.

Dans les régions de montagne des régions tempérées et à haute latitude, la gélifraction exploite les
réseaux de fractures pour donner au contraire une morphologie en aiguille (Mont Blanc)

Formes de détail résultant de la désagrégation granulaire des granites :

- Taffonis = cavités arrondies (cm à m)


- Vasques = cuvettes arrondies peu profondes (dm à m), se forment sur des dalles peu
inclinées
- Cannelures = plus ou moins même phénomène que vasque.

29
Chapitre 5b - Géomorphologie volcanique
5.1 Volcanisme et tectonique des plaques
Trois groupes de volcans selon leur localisation :

- Sur les zones de convergence (volcanisme


de subduction)
o Océan/contient : formation de
cordillères
o Océan/océan : formation d’arc
volcaniques
- Sur les zones de divergence (volcanisme
d’accrétion)
o Océanique : rides ou dorsales
médio-océaniques
o Intracontinental : rifts
- Volcanisme de points chauds : points fixes de formation de magma sur lesquels se déplacent
les plaques (ex. Hawaï)

Magmas : origine primaire = fusion partielle des


péridotites du manteau

Trois types de magmas :

- Hypomagma : sous-saturé en gaz


- Pyromagma : sursaturé en gaz
- Epimagma : lave

Le magma subit diverses transformations dans la


chambre magmatique qui expliquent sa diversité

Le dynamisme des éruptions dépend de :

- Viscosité du magma (magma basique = fluide, acide


= visqueux)
- La phase gazeuse

5.2 Types d’éruptions

Trois grands groupes d’éruptions volcaniques, qui dépendent


de la concentration en gaz, de l’acidité (et de la
température) du magma et du caractère instantané ou
soutenu du régime.

- Eruptions exhalatives (dominées par la


phase gazeuse) :
- Geysers, solfatares, fumeroles
- Eruptions explosives : formations de
téphras (pyroclastes)
- Eruptions effusives : dominées par
coulées de laves

30
Selon la diminution de la concentration en gaz, on
distingue 5 groupes d’éruptions explosives et
effusives :

Pliniennes : concentration en gaz élevé donc hautes


colonnes de magma pulvérisés (cendres) remontant
jusqu’au sommet de la troposphère, puis redescend
sur des dizaines de km2. Provoque changement
météo

Krakatauennes : explosion est suffisamment


violente pour décapiter le sommet de l’édifice
volcanique et donner naissance à une caldera.

Péléennes : densité du mélange gaz/pyroclastes


plus élevée que densité de l’air, ce qui induit un
écoulement à grande vitesse et à haute
température le long des flancs du volcan = nuées
ardentes

Vulcaniennes et surtseyennes : éruptions


verticales, brèves et violentes, à caractère
phréatico-magmatique, donnant lieu à une
fragmentation importante du matériel

Stromboliennes : gaz beaucoup moins


abondant, purges rythmiques de pyroclastes, le
reste du magma s’écoulant de manière effusive
au pied ou sur les flancs du volcan.

Hawaïennes : laves très fluides s’écoulant sous


forme de coulées ; le type islandais est un cas
particulier de volcanisme effusif où le magma
fluide s’écoule long de fissures (volanisme
fissural).

Eruptions exhalatives = activités secondaires


accompagnant les phénomènes paroxysmiques.
Caractérisée par émanation de gaz et de vapeur
d’eau sous forme de fumeroles, geysers ou
solfatares. Jouent un rôle géomorphologique en
raison de la précipitation de minéraux. Peuvent
aussi donner naissance à des volcans de boue.

31
32
5.3 Formes primaires
5.3.1 Les édifices volcaniques

Les volcans sont des formes structurales


primaires. Ils sont reliés à une chambre
magmatique par une cheminée volcanique et la
lave s’écoule par une bouche éruptive, qui prend
souvent la forme d’un cratère.

La forme des volcans dépend principalement du


type d’éruption et de l’acidité du magma.

Volcans boucliers (effusif) : laves très fluides qui s’accumulent par


coulées successives, beaucoup plus large que haut, à l’aplomb de points
chauds (Hawaï), sommet peut être affecté par calderas d’effondrement.

Volcans islandais : volcans se forment sous la glace, donnant naissance


à une forme tabulaire, formées de laves en coussins et de palagonites

Les laves visqueuses peuvent s’accumuler sous forme de dômes (centaine de m de haut) :

- Protrusions : pistons cylindriques en forme de pain de sucre


- Dômes péléens : forme de pyramides en raison de l’accumulation d’éboulis au pied des
versants
- Aiguilles : morceaux de laves incandescente lors d’éruption péléennes, s’effondrent ensuite
- Dômes surbaissés et dômes-coulées : profil plus aplati et extension latérale plus grande

33
Eruptions mixtes donnent naissance à strato-volcans (ou volcans composites), pente plus forte des
versant qu’à la base (concave), alternance entre volcanisme explosif et effusif, donc strates alternées
entre scories et coulée de lave. Souvent des volcans andésitiques, souvent cônes adventifs.

Les éruptions stromboliennes donnent naissance à des cônes de scories, appelés également cônes
stromboliens.

5.3.2 Les coulées

Formes :

- Coulées sous-marines ou sous-glaciaires : aspect vitreux en raison du refroidissement rapide :


la coulée prend la forme de lave en coussins
- Coulées subaériennes : dont l’aspect varie en fonction de la viscosité du magma

Lave de magma acide : mouvement très faible, forme grands fronts, donne paysage très chaotique

Lave de magma basique : formes plus douces, lisses, arrondies :

- Paohoehoe : coulées très lisses -> refroidissement partiel de la surface de la coulée


- En aa : coulées scoriacées, à la surface formée de blocs anguleux disposés de manière
chaotique
- A blocs : front raide

34
Formes secondaires :

- Scories
- Hornitos = cavités se maintenant sous des scories soudées
- Tunnel de lave

5.3.3 Les formes associées aux émissions de tephras

Tephras = matériaux produits par une éruption explosive

Classification selon la taille : Classification selon la texture

- Cendres < 2 mm - Produits vitreux : scories, bombes


- Lapilis : 2-64 mm - Produits lithiques : roches plus denses
- Bombes : > 64 mm

Parmi les formes de grande taille associées aux émissions de pyroclastes, on distingue les cônes de
scories :

- Cônes simples
- Cônes emboîtés, à l’intérieur d’une caldera
- Cônes alignés, le long d’une fissure, = 2 éruptions
- Cônes adventif, liés à l’ouverture d’une
cheminée secondaire sur le flanc d’un volcan
- Cônes égueulés, dus à la destruction d’une partie
de l’édifice par une coulée de lave, type
strombolien, ouvert d’un côté.

35
Ecoulements pyroclastique :

- Nuées ardentes (très rapides, dues à l’explosion brutales d’une caldera)


- Déferlentes (moins rapides, écoulement turbulent)

5.3.4 Formes liées à la mobilisation de l’eau

Matériaux peu consolidés des volcans sont facilement mobilisables par l’eau -> lahars = coulées
boueuses à écoulement rapide, le long de talwegs préexistants, en raison de la mobilisation par l’eau
des dépôts volcaniques -> très destructeurs

Plusieurs origines :

- Fusion de neige ou de glace


- Fortes pluies
- Vidange d’un lac

5.3.5 Formes de destruction

Trois groupes principaux :

1) Les cratères : orifices situés à l’aplomb des cheminées volcaniques et entretenus par les
éruptions. Deux types :
a. Hawaïens = bouches éruptives ouvertes dans l’empilement des coulées de laves
b. De cône de scorie = formés par le souffle des projections pyroclastiques
2) Calderas : cratères de grande taille (1-2 km jusqu’à 100km). 2 origines principales :
a. Calderas d’explosion ou somma : formées lors d’éruption de magma acide (sur strato-
volcans), résulte de l’explosion de la partie sommitale de la cheminée 82-15 km)
b. Calderas d’effondrement : sur volcans-boucliers par effondrement de la chambre
magmatique en raison de l’épanchement de grandes quantités de basaltes (+ petits)

36
3) Maars : dépressions due à la vaporisation du magma, puis à une explosion (magma rencontre
nappe phréatique). Formes négatives, souvent bordées par un anneaux e résidus de l’explosion,
occupé par un lac.

5.3 Formes volcaniques dérivées


Formes d’érosion dans des formes volcaniques primaires. Erosion fluviale développent des réseaux
hydrographiques qui partent dans tous les sens : création de vallées.

➔ Sur cônes de scories : ruissellement peu efficace ; sur cônes de cendres : très sensibles au
ravinement ; sur dômes de lave : assez résistant ; sur strato-volcans : favorise l’érosion
hydrique et gravitaire.

Principales formes d’érosion des édifices centraux :

- Gullies et barrancos : sillons d’érosion sur les flancs d’un strato-volcan ou d’un voclan
bouclier
- Planèzes : versants « monoclinaux » disséqués par le ravinement à la surface d’un strato-
volcan ou d’un volcan bouclier
- Necks : relief positif mettant en évidence, par érosion différentielle, le remplissage d’une
cheminée volcanique, souvent à structure prismatique
- Dykes : relief positif formée par des filons de magma mis en évidence par érosion
différentielle
- Coulées en inversion de
relief : mise en relief par
érosion différentielle de la
coulée, lave s’accumule au
fond d’une vallée

37
L’érosion différentielle agit facilement sur les édifices volcaniques en raison de la faible résistance à
l’érosion de nombreux matériaux : en résulte des formes contrastées et complexes

38
Chapitre 6 – La géomorphologie karstique
6.1 Définitions et processus
6.1.1 Le karst

Karst = ensemble des phénomènes de dissolution de roches solubles -> paysages spéctaculaires.

Exokarst = karst de surface Endokarst = souterrain

6.1.2 Processus de dissolution et roches karstiques

Erosion karstique = processus d’altération chimique : la dissolution -> processus réversible :


précipitations

Roches solubles :

- Calcaire - Dolomies - Evaporites

Les impuretés ne sont pas sensibles à la dissolution, une eau chargée en CO2 aura plus de facilité à
dissoudre la roche, donc plus fréquent dans les régions humides

Une eau froide est plus agressive qu’une eau chaude

Facteurs de contrôle :

- Eau :
- Quantité
- Teneur en gaz
- Agressivité
- Temps de contact
- Lithologie
- Joints de stratification
- Tectonique
- Fracturation
- Perméabilité
- Pendage
- Sol
- Couverture végétale (augmentation de la teneur en CO2 -> + dissolution)
- Climat
- Présence d’eau
- Liquide/solide
- Présence du pergélisol

6.2 Les formes exokarstiques


6.2.1 Les facteurs de contrôle

- Structure : lithologie et
tectonique
- Climat : température et humidité
- Végétation
- Combinaison avec d’autres
agents d’érosion

39
6.2.2 Les lapiès

Lapiès = sous forme de ciselures superficielles sur la roche nue ou sous végétation. Différentes
morphologies dépendant de :

- Structure : lithologie et tectonique


- Ecoulement : laminaire et concentré
- Stagnation de l’eau
- Végétation

Sous une couverture végétale : forme lisse et arrondie

Classification morphogénétique :

- Lapiès dus au seul ruissellement et à l’huméfaction par l’eau de fonte de neige : lapiès à
rainures, à rigoles (Rinnenkarren), à empreintes de pas (Trittkarren), de paroi (Wandkarren) :
persistance de la neige, s’approfondissent petit à petit, donc gardent plus de neige.
- Lapiès dus à la combinaison du ruissellement et de la fracturation, formant des cannelurs
profondes ou rigoles : lapiès de diaclases (Kluftkarren), à cannelures (Rillenkarren)
- Les vasques de dissolution sur surfaces planes, dépression créée par la persistance de l’eau :
évolue horizontalement mais ne s’approfondit pas beaucoup : kamenitzas
- Lapiès démantelés et table de lapiès lorsque les bancs sont démantelés par la dissolution
(Karrentische)
- Lapiès en roche moutonnée : formés en présence d’un glacier : forme assez arrondie avec
stries dû à l’érosion glaciaire
- Lapiès tranchants ou tsingy : Spitzkarren : volume dissous >> celui qui reste
- Lapiès démantelés : eau s’infiltre dans diaclase, verticalement, puis elle arrive au niveau des
joints de stratification, l’eau peut s’écouler horizontalement -> permet le démantèlement très
facile de gros lapiès

40
41
6.3.2 Les dolines

Dolines = trou, dépression préférentielle à l’intérieur de lapiaz

Deux origines : dissolution et effondrement

Dolines d’effondrement = formation brutale lorsque le toit d’une cavité proche de la surface
s’effondre. Caractérisée par parois abruptes, rempli de blocs de débris

Dolines de dissolution = dissolution qui opère autours de fissures et de fentes présentes dans la roche.
Accumulation d’argiles de décalcification au fond ou sont emportées par les eaux vers les endokarsts.
Tendance donc à plus s’élargir que s’approfondir

Evolution des dolines selon deux processus d’érosion :

- Dissolution : verticale, chimique


- Erosion latérale : mécanique

Et de deux processus de transport/sédimentation :

- Soutirage karstique
- Comblement

Typologie selon la forme et la genèse :

- Dolines en baquet et chaudron : diamètre inférieur à profondeur, versants abrupts ou


verticaux, fond plat et souvent encombré de blocs, parfois occupé par un lac. Résulte d’une
forte érosion latérale et d’une mauvaise évacuation des matériaux résiduels
- Dolines en entonnoir : diamètre 2 à 3 fois plus importante que profondeur, versants pentus,
fond très étroit et généralement absorbant. Caractéristique d’une bonne évacuation des
matériaux résiduels -> dépotoir naturel -> déchets emportés vers endokarst.
- Dolines à fond plat : en cuvette ou soucoupe, faible profondeur par rapport à largeur, rebords
à pente faible, fond généralement plat. Classiques des environnements où domine la
dissolution latérale et le comblement par les argiles résiduelles ; parfois mises en culture
- Dolines étoilées ou cockpits : dépression à profil concave et régulier, coalescentes et
présentant un espace inter-dolinaire réduit. Classiques des karsts tropicaux.

42
Regroupement de dolines = formes en chapelet (alignement sur fracture), ouvalas (coalescence de
plusieurs dolines voisines), emboîtées (plusieurs dolines au fond d’une autre plus vaste.

Dissymétrie d’une doline en raison de la surface inclinée (pente, plus elle forte, plus la doline est
asymétrique) ou du climat.

Localisation des dolines : facteurs :

- Tectonique : dolines orientées selon direction des fracturations parcourant la zone


- Effondrement de paroi
- Exposition climatique
- Présence ou non d’une couverture pédologique ou végétale (se développent plus facilement)

6.2.5 Les poljés

Poljés = grande dépression fermée à fond plat, rocheux ou alluvial, d’au moins plusieurs centaines de
mètres de largeur, présentant des flancs raides sur au moins un de leurs côtés et un drainage karstique
par des orifices appelés ponors.

Fond plat en raison de la dissolution des parois et du fond de la dépression par la nappe d’inondation.
Le fond peut comporter des hums : relief résiduel de l’érosion karstique

Poljé parcouru par une rivière qui se perd dans un gouffre ou dans un ponor -> draîné donc sec une
grande partie de l’année, mais inondé lors de la fonte des neiges ou grosses précipitations. Ponors à la
fois absorbant et émissifs = estevelles.

Se forment dans des conditions structurales précises :

- Poljés de bordure : formés au contact d’une région


imperméable et d’un karst. L’eau venue des terrains
imperméables corrode progressivement et latéralement
les calcaires
- Poljés structuraux : dus à accidents tectoniques
(décrochements), ou structure particulières (grabens,
synclinaux de nappes, combes anticlinales)
- Poljés de niveau de base : fenêtres sur nappe
phréatique. Le plancher du poljé se situe à la même
hauteur que celui des fluctuations du niveau de la nappe
phréatique. Aux extrémités, des formations
imperméables agissent comme barrière à l’écoulement,
faisant fluctuer la nappe.

43
6.5 Hydrologie souterraine et formes endokarstiques
6.5.1 Hydrologie karstique

Perméabilité des exokarsts -> eau s’infiltre dans ponors, lapiés, dolines et continues la karstification à
l’intérieur des massifs calcaire. Développement d’un réseau souterrain très complexe.
Trois zones hydrologiques dans le karst :

- Zone d’absorption ou zone épiclastique (1) relie l’exokarst avec le réseau souterrain grâce à
différents points d’infiltration
- Zone vadose (2) est le niveau de transfert à
écoulement libre. Dans cette zone, tous les
vides ne sont pas occupés par l’eau
- Zone noyée (ou phréatique) (4) est ennoyé de
manière permanente ; tous les vides de la
roche sont occupés par l’eau
- Zone épinoyée (3) entre la zone vadose et
noyée, correspond au secteur de fluctuation
du niveau de la nappe phréatique sous l’effet
des crues.

Emergence karstique :

- Exsurgence : l’eau provient de différents points d’infiltration


(Venoge)
- Résurgence : une rivière subaérienne a effectué un parcours
souterrain resurgit (Orbe)
- Sources vauclusiennes : émergences jaillissant verticalement
de bas en haut

Le point d’émergence dépend du niveau de base karstique -> pas


forcément le point le plus bas du système hydrologique, mais dépend
de la lithologie (couche perméable faisant barrage à l’écoulement.

6.5.2 Les formes de l’endokarst

Galeries et puits

Karst souterrain s’organise en galeries horizontales et puits


verticaux

Galeries : extension plus ou moins horizontale, se créent le long de


joint de stratification faiblement inclinés. Diverses formes selon
circulation de l’eau

- Dans galerie noyée : corrosion s’effectue dans toutes les


directions
o Prend forme de tube plus ou moins elliptique
▪ Vitesse faible : accumulation sédiment sur
le lit : corrosion sur le plafond de la galerie
- Dans galerie non noyée : seul le fond est corrodé -> galeries
« trou de serrure », principalement dans zone vadose

44
Les spéléothèmes

Formes dans karsts souterrains. Naissent des précipitations calcaires en solution au moment où l’eau
d’infiltration arrive dans une cavité.
Formes en fonction de :

- Débit d’eau, nature des fissures d’alimentation, composition de l’atmosphère de la grotte,


hauteur et inclinaison du plafond, etc …

Fistuleuses : concrétions de cristaux de calcite, périphérie de la grotte, forment tubes très fins -> débit
d’eau faible (goutte à goutte). Se concentrent davantage sur les plafonds particulièrement poreux où
elles forment un champe de stalactites

Stalactite : débit d’eau plus élevé -> fistuleuse plus massive = stalactite.

Gouttes qui en tombent jusqu’au plancher forment stalagmite. Si stalactite et stalagmite se rejoignent
au bout d’un certain temps : forment colonne.

Draperies = voiles de calcites liés au ruissellement de l’eau sur les flancs des parois.

Excentriques : met en jeu les forces de tension superficielles au sein de films d’eau

Disques : concrétions circulaires dont les fissures jouent un rôle de canal pour l’eau circulant sous
pression.

Gours = spéléothèmes en forme de barrage par rapport à l’écoulement souterrain

Tufs et travertins : dépôts exokarstiques se formant par précipitations aux émergences de certaines
sources et dans cours d’eau peu profond.

Tufs = poreux, vacuolaire, cohérent

Travertins = faciès induré, composé de carbonates plus purs et souvent laminés

6.6 Types morphoclimatique


Facteurs climatiques intervenant le plus sur la morphogenèse karstique :

- Précipitations (quantité et nature : eau ou neige)


- Températures

Karsts polaires (ou subpolaires) :

- Dans régions à T° faibles, quelques mois > 0°C


- P variables / importantes dans zone subpolaire océanique (60-70% sous forme neigeuse)

45
- Présence de permafrost, végétation pauvre
- Peu développés car peu de végétation et peu de précipitations, donc peu de CO2, donc pas
favorable au développement de karst
- Région océanique (Patagonie) : 6 – 7m de neige annuelle : formation de lapiès bien développés

Karsts de haute montagne tempérée et méditerranée :

- Dans régions à T° fraîches, voire négative la nuit et pendant hiver


- P élevées (2000-3500 mm) souvent sous forme de neige durant l’hiver
- Couvert végétal faible
- En zone de montagne, on observe un étagement morphoclimatique du karst lié aux nuances
climatique qui surviennent avec l’accroissement de l’altitude :
o karst montagnard : en-dessous de la limite des forêts (karst jurassien)
o Karst subnival : correspond +- à l’étage subalpin et alpin inférieur (végét = pelouse
alpine)
o Karst nival simple : en-dessus de la limite de la végétation (modelé très répandu dans
karst méditerranéen)
o Karst nivo-glaciaire : érosion est provoquée par la fonte de la neige et fonte de
l’abrasion glaciaire.

Dans régions de montagnes : dissolution karstique forte grâce aux crues corrosives : P relâchées en
masse lors de fonte des neiges -> eau froide donc plus agressive.

Karsts des régions tempérées :

- Régime thermique contrasté, amplitude thermique annuelle forte


- Forte variabilité pluviométrique zonale et interannuelle
o Une partie sous forme de neige
- Couverture végétale continue

Ces conditions permettent un développement karstique important exo- et endo-. Formes


négatives dominent le paysage

Karsts méditerranéens :

- T° rarement négatives, moyenne annuelle élevée


- Hivers humides et doux, étés secs avec T° élevée
- Végétation fragile, influencée par sécheresse

46
- Les formes majeures dans ces régions sont dues à des périodes climatiques antérieures plus
favorables (plus humides)
- Formes dominées par vastes poljés et dolines de toutes tailles ; énormes sources
vauclusiennes

Karsts tropicaux :

- Climat chaud et humide


- T° moyenne élevée > 18°C
- P annuelles > 1500 mm
- Saison sèche et humide, activité biologique très forte
- Eaux de ces régions sont particulièrement corrosives grâce à la forte activité végétale (++CO2).
- Calcaires purs et haut degré de fracturation = paysages karstiques très marqués
- Crypto-lapiés :
o « dents de dragon » : pinacles arrondis et lisse (5 m de haut)
o Sous influence météo, sol se dégage et « dents de dragon » se transforment en tour
calcaire (20 m de haut)
o Encore plus tard : même phénomène donne tsingys, encore plus hauts et arêtes
coupantes -> « forêts de pierre »
- Karst à buttes arrondies : mamelons (10 m de haut), disposition anarchique et mal
individualisés
- Karst à cônes (Kegelkarst ou Cone-Karst) et à pitons (Turmkarst ou Tower-Karst) -> se
distingue par leur taille gigantesque (centaines m de haut pour pitons) -> résultat de Karst à
cônes plus vieux.

47
Chapitre 7 – Morphologie littorale
7.1 Les zones littorales
Dépendent d’influences terrestres, marines et atmosphérique

7.2 Agents et processus de l’évolution des littoraux


7.2.1 Les marées

Soulèvement et abaissement périodique du niveau de la mer est dû à la force


d’attraction du Soleil et de la Lune sur la Terre.

Mouvements de la Terre et de la Lune induisent une force centrifuge. La


force des marées est la résultante de ces deux forces. Le rythme des marées
est conditionné par le mouvement des astres (environ 12h)

Flots = montées des eaux


Jusant = descente des eaux
Marnage = dénivellation entre marée haute et basse
Marée de vive eau = marnage important
Marée morte eau = marnage faible
Syzygies (14 jours) = conjonction Lune-Soleil -> marée de vive eau
Quadrature bimensuelle = les deux astres se trouvent en opposition ->
marée morte eau

Les courants de marées constituent un agent de transport et de


redistribution des sédiments et augmentent par le marnage la surface
d’érosion

7.2.2 Les vagues

Générées par énergie mécanique éolienne qui déforme et agite la surface


d’un océan, d’une mer ou d’un lac.

Lorsque l’oscillation de la surface d’eau est accompagnée d’une translation,


les vagues se propagent au-delà de leur aire de génération et forment une
houle. Train de vague caractérisé par : son amplitude, sa longueur d’onde, sa
période, sa vitesse de déplacement.

Action des vagues par ressenties en eau profonde.

En s’approchant de la côte : vagues subissent modifications


qui mènent à déferlement : changements de direction.

- Réfraction : oriente les lignes de crêtes


parallèlement aux isopathes
- Diffraction : quand vague contourne obstacle,
marqué par un changement de direction des ondes
- Réflexion : quand obstacle renvoie les vagues

48
Après le déferlement d’une vague, la vague se transforme en un mouvement va-et-vient de direction
opposée =jet de rive et retrait -> engendre série de processus morphogénique : mise en suspension
des sédiments fins et creusement vertical et cas de déferlement en volute, traction, répartition et tri
du matériel pris en charge.

Sur plage : formation de croissants de plage

Contre falaise : déferlement déplace énormes blocs rocheux et cause éboulement. Eau râcle la roche
en place, formant une plate-forme d’abrasion -> vague étendue verticalement.

7.3 Les côtes rocheuses


Formes d’érosion (falaises et plateformes d’érosion) et formes d’accumulation (plages).

80% des rivages mondiaux sont constitués d’escarpements côtiers = falaises.

7.3.1 Processus de formation des falaises

Façonnées par combinaison des processus marins et subaériens.

- Action des vagues sape la falaise et forme une encoche basale.


o Provoque glissement de terrain, écroulements, affaissement
- Matériel accumulé à la base de la falaise sera peu à peu dispersé par les vagues
- Vitesse de l’érosion dépend de la lithologie
- Autres processus d’érosion (chimiques, physiques, biologiques) agissent sur les falaises.
o Dissolution crée des cavités par ex.

49
7.3.2 Types de falaises

Le type d’érosion et la forme des falaises sont en lien étroit avec la structure préexistante (lithologie,
plan de stratification, pendage, accidents tectoniques)

Falaises raides : se développent dans roches sédimentaires ou schisteuses cohérentes -> sensibles à
l’attaque marine.

Pente faible et aspect chaotique = intervention des mouvements de masse qui caractérisent les
falaises dans les roches sédimentaires meubles (argiles)

Falaises à ressauts = alternance de roches cohérentes et meubles, en structure subhorizontale.

Présence de cavités, grottes, proches ou arches = zones de faiblesses.

Typologie par rapport à la taille :

- Micro-falaises : (quelques décimètres)


- Falaises hautes : (<500m)
- Mégafalaise (>500m)

Des côtes particulières découlent de la submersion de modelés subaériens :

- Rias : anciennes vallées fluviales envahies par la mer


- Calanques : canyons creusés profondément par des processus fluviatiles et karstiques
pendant des phases froides (permafrost) et humides du Quaternaire avec un niveau de base
plus bas que l’actuel. La partie avale des canyons est réenvahie par la mer lors de périodes de
transgression.
- Fjords : régions montagneuses de hautes latitudes : façonnés par glaciers anciens = entailles
littorales très profondes allant de quelques centaines de mètres à plus de 1000m de
profondeur. Glaciers se retirent des vallées -> niveau marin remonte suite à déglaciation ->
eau de mer a pu pénétrer dans ces vallées

50
7.4 Les côtes basses
Les formes d’accumulation sont principalement réparties le long des côtes basses bordant les plaines
et parfois adossées à des côtes rocheuses.

7.4.1 Processus de formation des plages

Lorsque quantité matériaux disponibles > volume de sédiments que vagues peuvent déplacer :
engraissement (accumulation), à l’inverse : amaigrissement de la plage -> grandes tempêtes peuvent
emporter la totalité d’une plage.

Types de plages

Forme de plage dépend de :

- Quantité de matériaux disponibles


- Courants susceptibles de les
déplacer
- Topographie littorale

7.4.3 Formes construites

Flèches sableuses : lorsque rien n’arrête la


fuite des éléments meubles emportés par
les vagues ou la dérive littorale, l’accumulation se fera au point d’inflexion du rivage ou à l’abri des
obstacles.

Tombolos : (tumulus), accumulations unissant une île à une côte voisine. Se forment à l’arrière d’un
obstacle qui amortit la houle.

7.5 Dunes littorales


Se forment au-dessus de la limite des hautes eaux, à l’arrière des plages sableuses. Monticules de
sable. Structuration se fait en fonction de la taille de sédiments, du profil des plages et du régime du
vent. Contrôle des particules est contrôlé par topographie, présence d’obstacles et végétation.

Trois facteurs indispensables à leur formation :

- Apport important de sable par les plages, vent fort, pas de végétation sur l’estran

51
7.6 Estuaires, marais maritimes, lagunes
7.6.1 Estuaires

Estuaires = embouchures fluviales où les phénomènes marins (marée et courants) se font sentir. En
termes de dynamique, ils s’opposent aux deltas ; les estuaires sont envahis par la mer, alors que dans
le cas des deltas, c’est l’organisme fluvial qui pénètre dans la mer.

Confrontation entre courant de marée et courant


du fleuve : provoque affaiblissement du courant.
Où les deux courants s’annulent = point nodal. ->
crée zone de turbidité = bouchon vaseux -> oscille
d’amont en aval avec la marée.

Estuaire si dynamique sédimentaire faible,


Delta si dynamique sédimentaire forte.

Coin salé se situe au passage de l’eau salée (plus


dense) à l’eau douce. Marée de salinité = remontée
de l’eau marine dans la rivière (dizaines de km). Marée dynamique = répercussion de la marée de
salinité vers l’amont (oscillation du niveau du fleuve). Réduction de la surface de l’estuaire plus on
monte en amont.

7.6.2 Marais maritimes

Marais maritime = zones basses aux environs immédiats du niveau marin et affectées par les
marées.

- Schorre : étage intertidal supérieur s’étendant jusqu’au sommet de la zone inondable en


période de marée de vive eau ou de tempête.
- Slikke : étage intertidal inférieur inondable à
toutes les marées hautes.

Dans les régions tropicales, les marais maritimes


portent une végétation arborescente : la mangrove

52
7.7 Deltas
Delta est une forme d’accumulation fluviatile à l’embouchure d’un cours d’eau et qui s’avance sur la
mer. Conditions favorables :

- Plate-forme continentale étendue et pente douce


- Abondance des apports sédimentaires
- Faible dynamique des marées
- Faible énergie des vagues

3 grands niveaux :

7.7.2 Types de deltas

Dépend de l’interaction entre la dynamique fluviale et marine.

Delta :

- Allongé ou digité : érosion des vagues très faible, alluvionnement fluvial fort (Mississipi),
apport important de sédiments, faible marnage, bassin d’accumulation protégé.
- En croissant ou triangulaire : alluvionnement se fait par très peu de chenaux et vagues
redistribuent sédiments loin de l’embouchure, généralement moins étendus à cause de
l’action prédominante des vagues.
- Lobé : alluvions fluviatiles amenés par plusieurs chenaux et redistribués par la dérive littorale,
les différentes forces s’égalent.
- Crenulé : influence des courants de marée est forte -> pénètrent loin dans deltas et
redistribuent sédiments sous forme d’îles allongées et parallèles à l’écoulement de la rivière,
ressemble parfois à estuaire à cause de la présence de marais maritime, percé par chenaux à
cause des marées

53
54
Chapitre 8 – le modelé des régions arides
8.1 La géomorphologie climatique
8.1.1 Définitions

Les formes fluviales sont très visibles dans les zones arides car pas possible de les effacer : pluies
intermittentes.

Zonalité = conformation d’un processus ou d’une forme à une zone climatique particulière. Glaciers
rocheux = forme zonale (du domaine périglaciaire)

Formes azonales = formes qui se développent sous différents types de climat (sols polygonaux)

Héritage = variations temporelles des conditions climatiques. Une forme héritée sera une forme créée
sous des conditions climatiques différentes des conditions actuelles (inselberg, vallées sèches).

Aridité = situation de manque de ressource d’eau

Déserts :

- Zonaux : dus à la subsidence anticyclonique intertropicale (Sahara)


- Littoraux : variante de zonaux, sont situés sur la façade occidentale des continents et reçoivent
l’influence des courants marins (désert mauritanien)
- D’abri : abrités des vents humides par un obstacle montagneux (désert de Gobi)
- Continentaux : dus à l’éloignement des océans -> produit même effet qu’obstacle
topographique (Asie Centrale)

Déserts polygéniques (plusieurs origines), froid (Islande centrale), d’altitude (plateau du Tibet)

8.3 Morphogenèse en région aride


Trois facteurs : l’aridité, l’absence de végétation, la pente

Modelé des versants en région désertique se présente sous la forme d’un système à trois
composantes :

- Relief : hamada, inselberg, cuesta


- Piémont : pédiment, glacis, cônes alluviaux, cônes d’épandage
- Plaine : playa, plaine alluviale, oued, bassin, sebkha

8.4 Formes liées à la météorisation


Microformes

Tafonis : dépressions alvéolaires à la surface de la roche (azonale)

Macroformes

Inselbergs : reliefs isolés, aux flancs abrupts, entourés d’un pédiment (ou glacis), typiques des modelés
désertiques, formes héritées

Bornhardts et kastle kopje : inselbergs en forme de dôme. Kopje = forme anguleuse, Born = arrondies

55
8.5 Processus et formes fluviatiles
8.5.2 Principes

Faiblesse des précipitations, mais eau = agent morphologique essentiel dans les déserts. Soit
infiltration, soit ruissellement, donc dépend de :

- Perméabilité du sol – fissures, porosité


- Végétation
- Intensité des pluies : la part de ruissellement va être plus importante que les infiltrations car
les pluies sont très intenses.

Deux types d’écoulement :

- Laminaires (nappes) qui participent à la formation de glacis (forme de relief non structural
consistant en une surface plane et peu inclinée)
- Concentrés (très érosifs) qui donnent naissance à des griffes d’érosion (ravins) par érosion
régressive.

Relief : au pied de ce relief (=piémont) -> zone


géographique qui fait le contact entre la
montagne et la plaine ; une zone de dépôt se
crée dans ce piémont.

Dans les lithologies tendres, l’érosion régressive


provoque le développement d’un réseau semi-
dendritique de rigoles, formant un relief de
badlands (terme agricole = mauvais) azonal.

Playa = (vallée de la mort), vallée fermée, très forte évaporation, zone d’épandage d’alluvions à surface
plane, située à l’aval d’un glacis ou pédiment avec lequel il se raccorde.

Son centre est occupé par une sebkha = lac temporaire où se déposent des évaporites

56
8.6 Processus et formes éoliens
8.6.1 Principes

Deux types de particules transportées par le vent :

- Poussières
- Sable

Azonaux

Erosion par le vent (suit les mêmes règles que l’eau)

Modèle de Hjulström : Plus le sédiment est gros, plus la vitesse du vent doit
être forte pour le déplacer. Mais en dessous de 0,06mm, la cohésion des
sédiments entre eux devient plus forte et il faut donc plus de vent pour les
déplacer.

2 sortes d’érosions :

- Déflation : sélection par le vent de la taille


des grains non consolidés qui seront
transportés (Regs)
o Erosion par le vent
- Abrasion : impact des grains transportés
par le vent sur une roche (roches
champignns)
o Erosion par les grains de sables
transportés par le vent

8.6.3 Formes éoliennes

- Surfaces d’érosion : pavages de pierres, surface d’abrasion, regs (déserts de pierres)


- Ventifacts : formes dues au modelage de la roche par le vent
- Rochers-champignons : qui sont dus à l’abrasion éolienne préférentielle à proximité du sol
- Yardangs : collines dégagées par l’abrasion éolienne dans des sédiments tendre

57
Effet de la déflation : le vent à tendance à tourner autour des obstacles et donc soulever le sable : reg
autour de l’arbre et dunes autours

Dunes = forme liée aux conditions de vent et à la taille des particules, accumulation d’origine éolienne.
Forme générale : dysmétrie en fonction de la direction d’écoulement du vent. Leur formation dépend
des facteurs principaux suivants :

- Disponibilité en sable
- Force et direction du vent
- Végétation

Versant au vent (pente plus faible, diminution de la


vitesse, dépôt), versant sous le vent (pente élevée,
marque par turbulence élevé du vent, transport gravitaire
du sable, sous forme d’avalanche, rides (micro-rides)

Classification des dunes selon 3 paramètres (sable, vent, obstacles (végétation)):

- Dunes mobiles
- Dunes ancrées : attachées par un obstacle (topographie ou végétation) ; la dune ne bouge plus
de manière globale, mais elle contient des surfaces mobiles : nebkhas et dunes paraboliques
- Dunes stabilisées : immobilisées après leur formation par cimentation (lithification) ou par la
végétation, ou origine anthropique, la dune est immobilisée dans son ensemble et sur ses
différentes surfaces ; dans les deux cas, la fixation est généralement liée à des changements
climatiques

Parmi dunes mobiles : selon position par rapport au vent : les dunes longitudinales, obliques,
transversales, étoile

- Dunes transversales :
o Faible ration longueur:largeur
o Topographie différenciée en fonction de la direction du vent : pente forte sous le vent
et faible sur le versant au vent
o Une direction du mouvement du sable perpendiculaire à la direction de la crête
- Dunes longitudinales
o Faible sinuosité
o Ratio longueur:largeur élevé (190 km de long)
- Dunes en étoiles : morphologie pyramidale, avec 3-4 bras radieux dépendant de direction
directions inversées des vents. Elles sont
le résultat d’un régime éolien plurimodal

58
59
60
Chapitre 8 – Modelé glaciaire
9.1 Le système glaciaire
9.1.1 Les glaciers, un système hydroclimatique

Naissance et maintien d’un glacier fortement dépendants


des facteurs climatiques (précipitations, températures, vent,
rayonnement solaire.

Profil :

Transversal : U

Longitudinal : érosion différentielle pour des raisons lithologiques

➔ Crée ce profil bossé

Quand le glacier se retire, un lac se crée en amont des verrous,


c’est le cas du lac Léman.

Définitions :

Névé = dépôt de neige recouvert par les précipitations neigeuse de l’année suivante

Ablation = ensemble des processus qui provoquent une perte de volume du glacier (fonte, érosion
éolienne, avalanche de glace, sublimation …) -> dépend étroitement du bilan énergétique du glacier
(radiation solaire, rayonnement à grande longueur d’onde, chaleur sensible et latente)

Bilan de masse : somme des pertes et des gains de masse pour une période données (en général
années hydrologique)

Ligne d’équilibre = bilan de masse positif : descente de la ligne d’équilibre, et vice versa

Eaux glaciaires :

- Bédières : écoulements concentrés supra-glaciaires dans des cours d’eau


- Ecoulement sous-glaciaire sous forme de film
- Ecoulement intra et sous-glaciaires concentrés reliés par des moulins

Régime thermique du glacier : point de fusion de la glace dépend


de la pression

Trois catégories de glaciers en fonction du régime thermique :

- Glaciers tempérés : T° partout proche du point de fusion


- Glaciers polaires ou froids : T° située partout en dessous
du point de fusion
- Glaciers polythermiques : combinent les deux autres :
o Subpolaire
o Alpins

61
9.2.2 Le mouvement de la glace

Vitesse d’écoulement = vitesse d’équilibre :


contrôlée par le bilan de masse et la topographie
du bassin.

Processus à l’origine du mouvement des glaciers :

Déformation de la glace

- Reptation (creeping) : déformation des


cristaux de glace eux-mêmes et à laur
mouvement les uns par rapport aux
autres
- Fracturation : lorsque la reptation n’est pas suffisamment rapide pour répondre à la contrainte
exercée.

Déformation du lit

- Lorsque le lit est formé de matériaux non consolidés

Glissement

- Adhérence de la glace : glissement nécessite que la glace soit proche du point de fusion, dans
le cas contraire, la glace adhère au substratum et ne glisse pas.
- Irrégularité topographique du bedrock : provoque variation de pression de la glace
- Présence d’eau : corrélation claire entre la pression de l’eau au contact entre la glace et le
bedrock et la valeur du glissement. Une pression de l’eau élevé favorise un glissement rapide
- Frottement exercé par le bedrock.

Vitesse à la surface (vitesse de


déformation + vitesse basale) dépend de :

- Pente
- Forme et épaisseur de glacier
- Régime thermique

9.2.5 Les modalités de l’écoulement de la


glace

Ecoulement d’un glacier = laminaire :

Chaque cristal de glace décrit une


trajectoire qui ne s’emmêle pas avec les lignes voisines. Glacier est constitué par empilement de
couches = foliation du glacier. Les lames de glace glissent les unes par rapport aux autres de manière
indépendante : à la confluence de deux glaciers de vallée, leurs glaces ne se mélange pas : formation
de moraines médianes. Glace morte = masse de glace qui n’est plus solidaire du glacier

62
9.2.6 Déformations de surface

Crevasses : ouvertures qui se forment à proximité de la surface d’un glacier sous l’effet de l’extension
de la glace :

- Marginales : angle de 45° avec les


bords du glacier en direction de
l’amont et qui sont dues aux
différences de vitesses entre le centre
et les bords du glacier
- Transversales : qui sont liées aux
discontinuités topographiques du
substratum
- Longitudinales : plus ou moins
parallèles à l’écoulement, qui se forme
dans les zones de mouvement
compressif qui induisent une
expansion latérale de la glace.

Séracs = volumes de glace isolés par des crevasses.

Rimaye = crevasse particulière qui se forme à la limite entre le névé qui flue et le névé qui reste solidaire à la
roche

9.3 Morphologie des glaciers


9.3.1 Typologie selon la forme

Glaciers non contraints par la topographie : s’écoulent dans plusieurs directions


différentes, de manière radiale -> calotte = taille inférieur (glacier islandais)

Glaciers contraints par la topographie : s’écoulent dans une vallée

- Type alpin : confinés dans une vallée et se terminent par une


langue étroite
- Type piémont : débouchent d’une vallée et s’étalent en forme de
spatule dans une plaine
- De cirque : de petite taille, restent confinés dans la partie haute
des vallées : présence est souvent dictée par le régime des vents
ou par des facteurs structuraux et topographiques
- De transection : occupent un col et s’écoulent dans deux ou
plusieurs vallées
- De plateau : se développent dans une seule direction, mais ne
sont pas contraints par les flancs d’une vallée : formes de glaciers
intermédiaires entre la calotte et le glacier de vallée

63
9.3.2 Typologie selon la dynamique

Glaciers suspendus et régénérés :

- Suspendus : accroché à une paroi, se terminent par un front abrupt dont se détachent des
morceaux de glace qui s’accumulent au pied de la paroi pour former un glacier régénéré.

Glaciers se terminant dans un plan d’eau (calving glaciers) : la glace flotte sur l’eau. Dans ce cas : des
icebergs se détachent -> bilan de masse pas possible.

Glaciers à dynamique faible : Alpes sont riches en petites surfaces de glace ne bougeant
pratiquement pas = glacierets ou névé permanent.

Glaciers couverts : En fonction du degré de couverture morainique superficielle, on distingue des


glaciers noirs ou couverts, voire enterrés

Glaciers à crues intenses (surging glaciers) : dynamique varie fortement : période de crise (1 à 10) ->
glacier avance fortement.

64
Chapitre 10 – Le modelé périglaciaire
10.1 Le domaine périglaciaire
Domaine périglaciaire = ensemble des zones soumises à des conditions climatiques froides, action du
froid et du gel/dégel a un rôle important sur la morphologie, climat froid et sec (domaine glaciaire =
froid et humide)

Selon localisation :

- Domaine périglaciaire de haute latitude : terrain plat, formes issues de l’impossibilité de l’eau
de s’infiltrer dans le bedrock à cause de la présence de gel
- Hautes altitudes (périglaciaire de montagne) et latitudes moyennes : facteurs gravitaires

10.2 Le pergélisol
10.2 Le pergélisol
Gel : facteur important de géomorphologie. <0°C = aspect
thermique. Eau -> glace = aspect physique. Dans un matériau
poreux, toute cette porosité est comblée par de la glace.
Alternance gel/dégel pendant jour/nuit. Cycle gel / dégel en
fonction de :

- Enneigement (à 80 cm de couche neigeuse, devient


couche isolante : il y a donc plus de gel / dégel avec
moins d’enneigement
- Orientation (versant sud / nord)
- Saison (Printemps qu’il y a le plus de gel / dégel car
c’est la saison avec le plus d’amplitudes thermique
- Altitude

Permafrost = pergélisol = une portion de la lithosphère dont la température n’est pas supérieure à 0°C
pendant plus d’une année au moins -> il s’agit d’une condition thermique, indépendamment du type
de matériau, donc ne veut pas dire qu’il y a forcément une présence de glace.

65
La majorité des vallées sont situées dans des zones de permafrost

Suisse :

- 3500 – 3800m : continue > 70%


- 2500 – 3500m : discontinue entre 30 et 70%
- 2500 – 1000m sporadique < 30%

Contenu en glace : 0 à 100% -> permafrost sec, saturé, sursaturé

Glace :

- Glace intersticielle (glace de congélation) :


congélation d’eau liquide qui arrive dans une zone en
permafrost par accumulation de couche de neige,
formée directement dans le sol
- Glace enterrée (glace de glacier, névé) : glace formée
en surface, enterrée, puis protégée par une couche de
roches.

10.2.3 Distribution géographique

Pergélisol :

- Polaire
- De montagne (ou alpin)
- De plateau
- Sous-marin

Glace massive quand on a un regel du toit du


permafrost

Neige = isolant donc moins de pergélisol dans


les zones froides et humides

10.2.4 Facteurs de contrôle

- Echelle globale : permafrost avant tout régit par température moyenne annuelle de l’air
(MAAT). Périglace = phénomène zonal.
- Echelle locale : topographie, nature du terrain (rugosité et albédo) et orientation
- Echelle micro : lithologie (granulométrie, porosité, humidité, conductivité thermique,
circulation de l’air.

66
Circulation d’air et effet de cheminée : plus de permafrost à la base d’un versant qu’au sommet :

Durant l’hiver, l’air froid


s’infiltre en bas dans le
matériau, l’air chaud
(moins dense)
s’échappe en haut de
l’éboulis

Durant l’été, l’air froid


s’évacue par la base.

10.3 Les processus


Gélifraction : fracture d’une roche par l’action du gel / dégel : eau gèle dans les fractures et
exerce donc une forte pression
Cryoturbation : modifications des structures sédimentaires (couche active) par le gel /
dégel : soulèvement et tri des sédiments par le gel.
Déplacements de masse : mouvements de la couche superficielle du terrain : creeping du
permafrost : déformation du corps sec qui contient de la glace, déforme la surface des
terrains
Thermokarst : disparition du volume de glace en profondeur : dégradation du pergélisol ou
de la glace souterraine : provoque effondrement ou subsidence à la surface (n’est pas une
variété de karst)
Nivation : tous les processus liés à la présence de taches de neige ; englobe l’ensemble des
effets de la neige sur le relief, comme la formation de niches ou les croissants d’éboulis liés
aux névés.

67
10.4 Les principales formes
10.4.1 Les formes de haute latitude

Modelé périglaciaire des régions polaires :

Pingos : collines avec noyau de glace pur : eau liquide qui gèle un
endroit particulier et soulève le terrain -> le cœur s’affaisse au bout
d’un moment et forme un lac. Dans régions de permafrost continu,
niveau actif ne doit pas être trop mince pour permettre le
déplacement de l’eau. Quand eau en contact avec pergélisol -> gèle
en formant un noyau de glace -> en grandissant, ce noyau provoque
le gonflement des dépôts meubles sus-jacents

Palses (ou palsas) : buttes composées de matériel organique et d’un


noyau minéral gelé ou d’une lentille de glace. Excède rarement 5m
de hauteur. Lentilles de glace, alimentée par nappe d’eau,
boursouflent les bas-fond marécageux et tourbeux. Les hivers longs
avec une couverture neigeuse peu épaisse (Finlande) sont
favorables au développement de ces formes.

68
Coins de glace : nécessite présence d’un pergélisol
continu. Grand froid (-15-20°C) provoque formation de
fissures de contraction du sol. Printemps et été : eau
s’infiltre dans fissures -> automne : regèle colmate
fissures. Le processus se renouvelant d’année en année, un
réseau de polygones de grandes dimensions peut se
développer = polygones de toundra.

10.4.2 Formes liées à la cryoturbation et à la gélifractrion

Modelé périglaciaire des régions à pergélisol discontinu :

Formes liées à la gélifraction :

- Eboulis (azonal) = accumulation sédimentaire au pied d’une paroi d’une manière discontinue.
Résulte du mouvement gravitaire

69
Formes de cryoturbation :

- Formes de tri granulométriques


o Sols fracturés = résultat de milliers de cycle gel / dégel ; concentre les sédiments de
même taille au même endroit
o Sols striés : alternances lignes gros galets / sable
- Pierres redressées : en milieux poreux, gel / dégel relève les galets plats vers le haut
- Dallages de pierre : remontée en surface des matériaux les plus grossiers.
- Thufurs, buttes gazonnées : plus ou moins circulaire, se développent dans milieux humides

Mouvements de masse :

- Solifluxion : déplacement gravitaire en masse de surface (1ers décamètres)


- Gélifluxion : nécessite l’alternance gel / dégel pour un déplacement, alors que la solifluxion ne
nécessite que la gravité

Les deux = formes azonales : conditions lithologiques favorables, peu perméable -> eau reste en
surface.

Zones sensibles : zones de gel / dégel. Il faut une teneur en matériau fin qui est capable de retenir l’eau
-> important pour qu’un éboulis soit soliflué -> loupe visible qui descend la pente

Bloc laboureur : gros blocs qui descend petit à petit sur des sédiments fins.

Moraines de névé vs protalus

Protalus : bourrelet au pied d’un versant occupé par un éboulis, forme d’origine gravito-nival ;
déformation : effet de cheminée fait qu’on a beaucoup de sédiments au pied de la langue glaciaire.
Protalus = 1ère étape de la création d’un glacier rocheux (avec permafrost)

Moraines de névé = chute de pierres sur glace qui s’accumule en bas d’un glacier (demande de la
neige).

70
10.4.3 Glaciers rocheux

Corps sédimentaire en forme de langue ou de lobe sursaturé en glace interstitielle et en lentilles de


glaec, qui flue vers l’aval suite à la déformation de la glace. Pas de végétation = glacier actif avec
permafrost. Présence de permafrost dans le corps du glacier qui permet le creeping, qui crée des
bourrelets en aval.

Trois conditions pour le développement d’un glacier rocheux :

- Température : la zone dans laquelle se développe le glacier rocheux doit être comprise dans
la ceinture du pergélisol discontinu
- Matériel : du matériel meuble susceptible de devenir sursaturé en glace doit être présent en
suffisance.
- Relief : le relief doit être suffisamment pentu pour permettre le déplacement de la masse de
débris rocheux

Expression la plus visible du creeping du permafrost

Taille : quelques dizaines de mètres à 2-3 km

Morphologie :

- Langue
- Front : où le glacier vient se terminer avec
une pente forte (>35°)
- Racine : alternance bosse/sillon =
déformation / creeping du permafrost.

Structure interne :

- Niveau actif (carapace de blocs, 2-5m)


- Toit du permafrost (niveau très riche en
glace)
- Corps du permafrost
- Base du permafrost
- Sédiments non gelés

Formes archées montrent que le glacier va plus vite à des endroits qu’à des autres -> le glacier va plus
vite au milieu

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Un glacier rocheux ne glisse pas, il se déplace par déformation du permafrost -> doit être au-dessus de
l’altitude avec du permafrost discontinu

Origine des matériaux : La plupart des glaciers rocheux sont alimentés par des chutes de pierres =
glacier rocheux de talus. Si alimentés par creeping d’une moraine = glacier rocheux de débris

Pour un glacier rocheux actif : le front est très pentu et il n’y a pas de végétation -> contraire pour
glacier rocheux inactif

Glacier rocheux fossile : devient forme hérité, présence de dépression thermoklastique -> cœur du
glacier devient plus bas que front, car c’est là qu’il y a le plus de glace

Glacier rocheux 10 x moins rapide que glacier normaux tempérés (m/an) car beaucoup plus de
frictions.

72
Chapitre 11 – Les instabilités des versants
11.1 Définitions et causes
Instabilités causées par :

- Modification de la cohésion des roches par l’eau, des secousses sismiques, la déforestation
- Modification de la cohésion des roches par l’altération physique ou chimique
- Modification du profil du versant par érosion basale
- Variations saisonnières, climatiques, épisodes pluviométriques
- Surcharge du terrain (par ex. à cause de construction)
- Modification du profil du versant par des entailles artificielles

Processus :

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11.3.1 Fauchage et poinçonnement

Fauchage : basculement irrégulier de têtes


de bancs vers l’aval par gravité. Se produit
lorsque le pendage des couches est plus
élevé ou contraire à la pente
topographique

Poinçonnement : affaissement lent d’un


pan de montagne sans dislocation notable
des couches. Se produit lorsqu’une masse
de roche rigide surmonte une assise
tendre, plastique.

Eboulis vs éboulement : éboulement formé en 1h –


éboulis en centaines, milliers d’années.

Eboulement = détachement brusque d’un pan de


paroi rocheuse. Lorsque l’énergie est faible, on
parle d’écroulement

Glissements de terrain : mouvements de masse à vitesse assez lente, mais


affectent des terrains de plus grande profondeur. Généralement quelques cm/année. Concerne plutôt
les roches cohésives, riches en argiles, et favorisés par des plans de glissement préférentiel et/ou par
l’accumulation d’eau.

- Glissements rotationnels (slumps) : type le plus


fréquent. Morphologie identique quelle que soit
la nature du terrain. Limité à l’amont par une ou
plusieurs niches d’arrachement. La morphologie
de la surface est irrégulière et le pied du
glissement est marqué par un bourrelet à front
convexe dû à l’accumulation de matériau
- Glissements par translation : terrains glissés se
déplacent le long d’un plan de stratification incliné. Déclenchement et entretien souvent
favorisés par l’ablation naturelle ou artificielle des couches.

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11.3.6 Les laves et coulées torrentielles

Constituent déplacement rapide d’un mélange de


boue, de matériaux grossiers et d’eau. Vitesses
peuvent dépasser les 10m/s : Alpes : entre 1 et 7 m/s.

Front avec gros blocs, corps avec granulométrie


variable. Entre 10'000 et 100'000 m3. La
concentration en charge solide est de 53 à 90%.
Permet de différencier lave torrentielle et
écoulement hyperconcentrés (charge solide <30%).

Facteurs de déclanchement :

- Apport d’eau important


- Mobilisation de matériel solide favorisée par un glissement de terrain
- Accumulation du matériel dans des retenues à l’amont du bassin versant
- Formation de mini-laves qui restent piégées dans le haut du bassin versant

Formes créées par laves torrentielles : d’une part des levées de part et d’autre de la trajectoire
d’écoulement et d’autre part, dans la zone finale du transport, le dépôt de lobes. L’accumulation de
dépôts de laves torrentielles au débouché du couloir donne naissance à un cône de déjection.

11.3.7 Les coulées boueuses

Mise en mouvement de matériaux fins en surcharge d’eau. = cas particulier de lave torrentielle ; où la
charge rocheuse est formée essentiellement de matériaux fins. Lahars en milieu volcanique = coulée
boueuse. Glissements boueux = glissement se développant dans des argiles ou d’autres sédiments
fins. Se distingue par la vitesse de déplacement.

Synthèse :

Solifluxion, fauchage, tassement, reptation,


glissement de terrain = processus lent

Chutes de pierres, éboulement, écroulement,


glissement catastrophique, coulée boueuse,
laves torrentielles, coulées de débris = processus
rapide

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11.4 Le versant comme un système
Versant comme système complexe, dont le facteur de mouvement principal est la gravité, mais où
agissent également la météorisation, l’eau, la glace, les effets de l’anthropisation.

Le versant peut ainsi être considéré comme un système ouvert. Les apports de matériaux proviennent
des parois et les pertes de matériaux sont emportés par des agents de transports divers (surtout cours
d’eau, mais également glaciers). Les mouvements sont plus ou moins rapides. La majeure partie du
versant évolue de manière très lente (imperceptible à l’œil), alors que des épisodes de pluies intenses
ou de longue durée (ainsi que d’autres facteurs tels que les tremblements de terre) agissent souvent
comme déclencheurs des mouvements rapides.

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