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Les différentes roches de la Terre

Une roche est un matériau constitutif des parties solides de la Terre et des corps célestes.
Les roches sont composées d’assemblages d’un ou plusieurs mineraux, cristallins ou
vitreux. Elles sont souvent plus ou moins dures et cohérentes (pierres, cailloux), parfois
plastiques (argiles) ou meubles (sables).
Les géologues ont coutume de classer les roches constituant le sous-sol en trois grandes
catégories :
 les roches sédimentaires, qui sont l’aboutissement de phénomènes physiques (transport et
accumulation), chimiques (concentration) ou biologiques (construction)
 les roches éruptives et plutoniques, qui se mettent en place en surface ou en profondeur,
sous forme fondue (magma), et cristallisent postérieurement plus ou moins rapidement
 les roches métamorphiques, qui proviennent de l’une ou l’autre des familles précédentes,
après leur transformation sous l’action d’une augmentation plus ou moins considérable des
pressions et des températures auxquelles elles ont été soumises
Les roches se forment et sont détruites au cours des temps géologiques en un cycle que l’on
appelle le cycle des roches.

Le cycle des roches

Les roches sédimentaires


Les roches sédimentaires se forment à la surface de la Terre (roches exogènes) et sont très
variées car leur genèse dépend de nombreux facteurs (nature initiale des matériaux désagrégés
et altérés, type d’altération, mode de transport, zone de dépôt, modalité de la diagénèse). Elles
constituent le plus souvent des dépôts stratifiés en lits superposés, appelés strates.
La diagenèse est l’ensemble des processus qui interviennent dans la transformation des
sédiments en roches sédimentaires. Les sédiments sont par la suite compactés, cimentés et ils
vont recristalliser pour donner la roche sédimentaire.
Les roches sédimentaires ont différentes origines :
 Les roches sédimentaires détritiques, les plus abondantes, sont siliceuses et résultent de
l’accumulation de particules issues de l’érosion continentale (la surface de la Terre est en
permanence soumise aux contraintes atmosphériques (pluies, gel, vent…) qui provoquent
l’érosion des roches). Elles correspondent à des assemblages de débris variés issus de
roches préexistantes, en général unis entre eux par un ciment d’origine chimique ou
biochimique (exemple : les grès, les sables, les argiles).
_ Exemple : Les argiles sont des roches sédimentaires qui proviennent de l’érosion de roche
silicatées (granite, gneiss, schistes).

Fente de dessiccation (Vue rapprochée de fentes de dessiccation à Villeveyrac Hérault, France, 1997) © BRGM - François Michel

 Les roches sédimentaires biochimiques : elles sont siliceuses ou carbonatées et résultent


de l’accumulation de fossiles (coquilles, tests, os) (exemple : calcaires, craie, marnes). Dans
les océans, lorsque la matière morte se dépose sur les fonds marins, il y a accumulation
progressive de squelettes d’animaux, de coquillages ou de coraux.
Exemple : L’accumulation de matière morte va former des roches sédimentaires calcaires.

Affleurement de calcaire coquillier (Affleurement de calcaire coquiller du Maastrichtien (Crétacé sup.) riche en fossiles qui sont
caractéristiques d’une mer chaude épicontinentale Meschers, Gironde, 2007). © BRGM - François Michel

 Les roches authigènes : elles résultent exclusivement de processus chimiques comme


l’évaporation (exemple : le gypse, la potasse). Les matériaux sont transportés vers les lacs ou
les océans sous forme de sels dissous où ils précipitent.
Exemple : Les évaporites ou gypse sont des roches sédimentaires provenant de la
précipitation de sel lors de l’évaporation de l’eau en climat aride.

Carrière de gypse à Cormeilles en Parisis © BRGM - François Michel


 Les roches d’origine biologique : elles sont carbonatées et résultent de l’accumulation et de
la transformation de la matière organique végétale (exemple : le charbon, le pétrole).
Les roches sédimentaires physico-chimiques ou biogènes (siliceuses, calcareuses…) témoignent
d’équilibres chimiques réalisés dans les conditions de température et pressions externes (de la
surface des continents au fond des océans).
Quelques critères de détermination pour les roches sédimentaires :
 roches meubles et perméables : les sables
 roches friables : les marnes
 roches solubles : les gypses
 roches réagissant à l’acide à froid : les roches carbonatées
 roches combustibles : les hydrocarbures

Les roches magmatiques


Elles proviennent de la cristallisation d’un magma, qui est un liquide provenant de la fusion
partielle en profondeur de roches préexistantes. Formant l’essentiel des croûtes continentales et
océaniques, les roches magmatiques sont endogènes et sont représentées fondamentalement
par :
 Les granites et les rhyolites
 Les basaltes et les gabbros
 Les andésites
Leur mode de mise en place conditionne en grande partie leur texture. Si le refroidissement est
rapide, les cristaux n’ont pas le temps de se former et la roche est surtout vitreuse ; au contraire,
si le refroidissement est suffisamment lent, la roche sera formée en totalité de cristaux. On
distingue ainsi :
 Les roches volcaniques (ou roches extrusives ou effusives) sont mises en place à l’état
liquide ou pateux (laves) en surface. Elles refroidissent à l’air libre ou sous l’eau rapidement.
Exemple : Le basalte qui constitue la croûte océanique.

Coulée basaltique (Coulée basaltique montrant un débit en orgue Allègre, Haute-Loire, 2007). © BRGM - François Michel

 Les roches plutoniques (ou roches intrusives) refroidissent en profondeur par la remontée
très lente du magma.
Exemple : Le granite qui constitue la croûte continentale.

Détails du granite de la Margeride (Détails du granite de la Margeride, avec les phénocristaux de feldspath Prades). © BRGM
Les roches métamorphiques
Les roches métamorphiques proviennent de la transformation structurale et/ou minérale, à l’état
solide, de roches préexistantes soumises à de nouvelles conditions de pression et température,
un processus appelé le métamorphisme.
Le métamorphisme peut être dû à l’enfouissement d’une roche ou aux forces tectoniques de
compressions (métamorphisme régional ou général), mais aussi au contact avec un magma ou
un fluide chaud (métamorphisme thermique ou de contact).
 Le métamorphisme général ou régional : il il affecte l’ensemble des roches sur des
épaisseurs et des surfaces importantes. Dans les domaines non plissés, la base des séries
sédimentaires épaisses de plusieurs kilomètres subit un métamorphisme statique ou
d’enfouissement, peu marqué et sans déformations, créé par l’élévation de la température et
de la pression. Dans les grandes chaines plissées, le métamorphisme général est
responsable de la formation des ensembles de roches métamorphiques cristallophylliennes
(schistes, gneiss…).
Exemple : le gneiss

Figures de rubannement dans les gneiss du Caroux (Mons – le Caroux, Hérault, 2006). © BRGM - François Michel

 Le métamorphisme de contact : il est localisé au contact des roches magmatiques et il


affecte leur enclave et les terrains qu’elles traversent. Lorsque le magma encore très chaud
est introduit dans une roches froides, il y a transfert de chaleur et cuisson de la roche
encaissante aux bordures. Surtout lié à l’augmentation de la température à pression
constante, et à la durée de cette augmentation, il est souvent nommé métamorphisme
thermique.
Exemple : Les roches cornéennes qui se forme par contraste thermique entre des intrusions
magmatiques et leurs encaissants.

Cornéenne (en foncée) (Contact entre le granite de Flamanville et sa cornéenne Flamanville, Manche, France, 2007). © BRGM - François
Michel
Echelle de temps géologiques et datation des roches
L’échelle de temps géologiques
L’étude de l’agencement dans l’espace et dans le temps des couches géologiques (ou strates) est
appelée la stratigraphie. La notion d’étage géologique y est essentielle : il s’agit d’une unité
chrono-stratigraphique définie à partir d’une coupe de référence, le stratotype, caractérisée par un
ensemble de critères paléontologiques, lithologiques ou structuraux de valeur universelle (d’après
Pomerol & al, 2005).
Pour dater les évènements intervenus durant la longue histoire de la Terre, de sa création à
l’actuelle, on utilise une échelle des temps géologiques, aussi appelée « charte stratigraphique ».
Cette échelle fait correspondre des couches ou des ensembles de couches géologiques d’origine
sédimentaire, à des intervalles de temps :
 La division de base est l’étage défini par rapport à un affleurement type, qui sert en quelque
sorte d’étalon. Le nom de l’étage est le plus souvent dérivé d’un lieu géographique (par
exemple, le campanien)
 Plusieurs étages forment une série ou une époque (par exemple, le crétacé supérieur)
 Plusieurs séries ou époques forment un système ou période (par exemple, le crétacé)
 Plusieurs systèmes ou périodes forment un érathème ou ère (par exemple, le mésozoïque)
L’échelle des temps géologiques simplifiée est présentée ci-dessous :

Echelle des temps géologiques simplifiée (© BRGM Editions)


Comment dater les roches ?
L’une des préoccupations majeures des géologues est de dater les objets géologiques qu’ils
étudient afin de les replacer dans un cadre historique ou de mesurer la durée de divers
événements.
Cependant, les échelles de temps envisagées en géologie dépassent largement l’échelle
humaine et ont nécessité de développer des méthodes de datation spécifiques permettant
d’appréhender des durées allant de quelques dizaines de milliers d’années à plusieurs milliards
d’années : l’âge de la Terre est de l’ordre de 4,55 milliards d’années.
Deux types de méthodes sont utilisés pour dater les roches, les fossiles, les structures
géologiques et les événements géologiques :
 les méthodes de la géochronologie relative qui ordonnent chronologiquement les formations
et événements géologiques les uns par rapport aux autres ;
 les méthodes de la radiochronologie, qui permettent une datation absolue en s’appuyant sur
la présence d’éléments radioactifs dans certaines roches ou fossiles.
Dans le Bassin Seine-Normandie, le sous-sol est majoritairement constitué par des roches
sédimentaires. Chaque couche géologique correspond à une époque géologique.
Échelle des temps géologiques : évolution des vertébrés jusqu’à l’apparition de l’Homme
Le document suivant présente l’échelle des temps géologiques simplifiée, avec une
représentation de l’évolution des vertébrés jusqu’à l’apparition de l’homme au Quaternaire :
Echelle des temps géologiques : évolution des vertébrés (© BRGM Editions)
Les roches plutoniques
Comment reconnaître une roche plutonique ?
Les roches plutoniques sont composées exclusivement de cristaux, elles sont homogènes à l’échelle de
l’affleurement et même de la carte géologique (donc sur de grandes distances) et sauf dans quelques cas
particuliers, elles ne sont pas orientées. Les roches plutoniques ne renferment jamais de fossiles. Les plus
connues d’entre elles sont les granites mais diorites ou gabbros sont fréquents. Les péridotites sont plus rares
et limitées à des contextes particuliers. On citera aussi les pegmatites (à grands cristaux) qui ont été utilisées
dans les processus de fabrication de la porcelaine et les microgranites qui sont peu cristallisés. Les cristaux qui
composent les roches plutoniques sont le plus souvent de taille millimétrique et parfois centimétrique ; leurs
formes sont géométriques ou quelconques, mais ils ne sont pas arrondis. Les cristaux (minéraux) clairs, blancs
ou roses sont du quartz et des feldspaths, les minéraux blancs et brillants des micas blancs, les minéraux
foncés et brillants des micas noirs, les autres minéraux foncés des amphiboles, plus rarement des pyroxènes ou
de l’olivine (péridotites). Au total, les roches plutoniques sont donc plutôt claires (on les dit leucocrates) ou
foncées (mélanocrates). A l’échelle de la carte géologique, les roches plutoniques se rencontrent au voisinage
des roches métamorphiques, en grandes étendues de plusieurs (dizaines de) kilomètres mais aussi en filons de
faible extension.

Les diorites (à gauche à Beaulieu, 19) et les granites (à droite, Chamboulive, 19) sont les deux roches
plutoniques les plus fréquentes dans la région. Les amphiboles des diorites et la rareté du quartz sont le signe
d’une plus faible teneur en silice et d’une plus grande richesse en en fer et calcium que les granites qui
contiennent quartz, feldspaths et micas.

Comment se forment les roches plutoniques ?


Les roches plutoniques proviennent de la cristallisation lente de magmas. Les roches plutoniques constituent
une partie importante de la croûte terrestre : granites dans la croûte continentale, gabbros dans la croûte
océanique. Comme les roches volcaniques, les roches plutoniques se forment par refroidissement de magmas.
Cependant ce refroidissement est lent (plusieurs milliers d’années) car il a lieu en profondeur (par exemple 5 –
15 km) et donc dans un environnement chaud : à 10 km de profondeur, la température est de 300°.Si l’on
préfère, il y a des magmas mais pas de volcanisme : tout se passe discrètement à plusieurs kilomètres de
profondeur.
Sur les continents, les magmas qui donnent les roches plutoniques proviennent de la fusion de roches
métamorphiques (gneiss) et se mettent en place durant la formation des chaînes de collision. Dans certains cas
(diorites du Limousin), elles pourraient constituer la partie la plus profonde d’anciens volcans aujourd’hui
disparus liés à la subduction qui vers 380 millions d’années (Ma) a précédé la collision . En Limousin, les roches
plutoniques les plus abondantes sont les granites (gris, beiges, roses…) qui se sont formés vers 320 à 300 Ma
(350 pour le granite de Guéret) à la fin de l’époque hercynienne, et les diorites sont un peu plus anciennes :
elles se sont mises en place juste après le métamorphisme vers 380 Ma. Dans tous les cas, c’est l’érosion des
5, 10 ou 15 km de roches qui reposaient sur elles qui nous permet de les rencontrer aujourd’hui à la surface de
la Terre.

Où trouver des roches plutoniques en


Limousin ?
Quelques rochers granitiques dans un bois près de Pontarion (Pierre aux neuf gradins).

Lien entre géologie et hydrogéologie


L’histoire de la mise en place des terrains géologiques (domaine marin, domaine lacustre,
orogenèse…) conditionne la nature minérale et la texture du sous-sol, et donc toutes ses
propriétés physico-chimiques. Les eaux souterraines sont contenues dans les roches perméables
constituant le sous-sol.
Les formations géologiques qui composent le sous-sol ont, lorsqu’elles sont assez perméables et
poreuses, la capacité de permettre les écoulements verticaux et transversaux de l’eau et
leur emmagasinement. Elles constituent alors les aquifères dans lesquels le comportement des
eaux souterraines est très variable selon les caractéristiques physiques et structurales des
terrains. Les capacités de stockage et les relations entre les aquifères varient en fonction de
l’épaisseur, de la porosité, de l’emmagasinement, de la transmissivité des formations.
Schéma représentatif de l’écoulement des nappes (© BRGM)
Deux catégories de réservoirs aquifères peuvent être distinguées :
 Les aquifères homogènes ou continus, à perméabilité d’interstices, constitués de sables,
graviers, grès, etc. Les vitesses d’écoulement y sont généralement lentes et régulières
(exemple : nappes alluviales) ;
 Les aquifères hétérogènes ou discontinus, à perméabilité de fissures, constitués de calcaires
ou de roches volcaniques, granitiques ou gréseuses. Dans les massifs calcaires, les fissures
sont souvent ouvertes et forment les aquifères de type karstique, dans lesquels la vitesse de
circulation des eaux peut être très rapide et irrégulière.
D’un point de vue de la dynamique des eaux souterraines, on distingue les nappes libres
généralement peu profondes (dites « phréatiques ») et les nappes captives, plus ou moins
profondes, qui se trouvent sous des couches géologiques peu ou pas perméables.

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