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UNSTIM / ABOMEY

ENSGEP / FC2 (3ième semestre)

COURS :

LES ECHANGEURSTHERMIQUES
(ETH)

Edition 2023-2024
CHAPITRE 1 : Rappels sur les transferts de chaleur
INTRODUCTION

Dans les procédés industriels, comme dans notre environnement quotidien direct,
nous assistons à des échanges de chaleur (dans les radiateurs de refroidissement des
véhicules à combustion que dans les évaporateurs, les condenseurs de réfrigérateurs
ménagers, de climatiseurs et les tours de refroidissement, etc.…).

En effet, le transfert de chaleur est l’un des modes les plus connus d’échange
d’énergie. Il intervient naturellement entre deux systèmes dès qu’existe entre eux une
différence de température et cela quel que soit le milieu qui les sépare, même dans le
vide. De ce fait, les transferts thermiques ont un rôle essentiel aussi bien dans le domaine
des sciences pures, que dans celui des applications technologiques. Ce rôle devient
même déterminant lorsqu’il est question des technologies utilisées (échangeur, moteur
thermique, utilisation d’énergie solaire, ….)

1. Rappels des principes de la thermodynamique

Principe 0 : Notion d’équilibre thermique, l’écoulement de la chaleur est nul.

Principe 1er : loi de conservation d’énergie qui n’indique pas comment la chaleur se
propage d’un milieu à un autre. Elle permet d’écrire que l’énergie interne est égale à la
somme algébrique de la chaleur et du travail développés par le système :

• Dans le cas d’un objet rigide où le travail ne s’accomplit pas, on a : 𝛿𝑊 = 0

• Si le système est isolé (c'est-à-dire sans échange de chaleur) alors : 𝛿𝑄 = 0


• Si δQA et δQB sont respectivement les énergies thermiques élémentaires
échangées entre les objets A et B, faisant partie d’un système isolé. On peut
écrire :

𝛿𝑄 = 𝛿𝑄𝐴 + 𝛿𝑄𝐵 = 0 d’où 𝛿𝑄𝐴 = −𝛿𝑄𝐵

Principe 2nd : Un des énoncés qualitatifs, indique que la chaleur passe spontanément du
corps le plus chaud au corps le plus froid, mais ne renseigne pas sur la manière dont se
fait le transfert.

Le deuxième principe de la thermodynamique permet d’écrire la relation suivante liant


les entropies des corps A et B :
, puisque le système est isolé.

Par définition, on a : et

Nous pouvons écrire :

Si : TA>TB

Cela signifie que : 𝛿𝑄𝐴 < 0et donc que : 𝛿𝑄𝐵 > 0

D’après la règle des signes, on conclut que l’objet A cède de la chaleur à l’objet B.
L’objet le plus chaud cède donc de la chaleur à l’objet le plus froid.

3ème principe : l’entropie de tous corps est nulle au zéro absolu de température (-273°C).

2. Les différents modes de transferts thermiques

2.1. Transfert thermique et thermodynamique

La thermique (ou thermocinétique) se propose de décrire quantitativement (dans


l’espace et dans le temps) l’évolution des grandeurs caractéristiques du système, en
particulier la température, entre l’état d’équilibre initial et l’état d’équilibre final. Par
contre, la thermodynamique permet de prévoir la quantité totale d’énergie qu’un
système doit échanger avec l’extérieur pour passer d’un état d’équilibre à un autre état.
Autrement dit, la thermodynamique, du moins dans sa forme classique, ne s’attache qu’à
des états d’équilibre, négligeant les mécanismes d’échange qui y conduisent.

2.2. Champ de température

Les transferts d’énergie sont déterminés à partir de l’évolution dans l’espace et


dans le temps de la température : T= f(x,y,z,t). La valeur instantanée de la température
en tout point de l’espace est un scalaire appelé champ de température. Nous
distinguerons deux cas :
- Champ de température indépendant du temps : le régime est dit permanent ou
stationnaire.
- Evolution du champ de température avec le temps : le régime est dit variable ou
transitoire.

2.3. Gradient de température

Si l’on réunit tous les points de l’espace qui ont la même température, on obtient
une surface dite surface isotherme. La variation de température par unité de longueur
est maximale le long de la normale à la surface isotherme. Cette variation est caractérisée
par le gradient de température :

Figure 1 : Isotherme et gradient thermique

Avec 𝑛⃗ : Vecteur unitaire de la normale


𝜕𝑇
∶ Dérivée de la température le long de la normale.
𝜕𝑛

2.4. Flux de chaleur

La chaleur s’écoule sous l’influence d’un gradient de température des hautes vers
les basses températures. La quantité de chaleur transmise par unité de temps et par unité
d’aire de la surface isotherme est appelée densité de flux de chaleur :
1 𝑑𝑄
𝜙= ∙
𝑆 𝑑𝑡

Sous la forme vectorielle, nous écrirons : 𝜙⃗ = −𝜆 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗


𝑔𝑟𝑎𝑑 (𝑇)

On appelle flux de chaleur la quantité de chaleur reçue par une surface S par
unité de temps :

𝑑∅
𝜑=
𝑑𝑡
Où :
𝜙: représente une puissance par unité de surface, et s’exprime en Watt/m²
𝜑: représente une énergie par unité de temps, et s’exprime en Watt
𝑄: représente une énergie et s’exprime en Joule
S : est la surface en m²
2.5. Les différents modes de transferts thermiques

Il est habituel de distinguer trois modes de transfert de chaleur : conduction,


convection et rayonnement, chacun de ces modes est lié à un processus physique bien
déterminé.

Il existe trois modes de transfert :

Résumé des modes de transfert

Mode de Échelle Éléments nécessaires


transfert
Conduction Microscopique Contact entre deux matières, gradient de
température
Convection Macroscopique Matière libre (possibilité de mouvement,
souvent un fluide), gradient de température
Rayonnement Microscopique Pas de contact ni déplacement de matière. Peut
(radiation) se faire dans le vide ou avec de la matière, quelle
que soit la température (à partir de 0 K).

En effet, l’énergie thermique d’un milieu matériel correspond à l’énergie


cinétique de ces constituants fondamentaux ayant une certaine liberté de mouvement
(molécules, atomes, électrons libres,…), ceux-ci pourront échanger toute ou une partie
de leur énergie thermique, c’est-à-dire gagner ou perdre de leur énergie cinétique :

- Soit par interaction direct avec les particules voisines (choc de molécules par
exemple), ce qui correspond à la conduction
- Soit par absorption ou émission de radiations électromagnétiques, ce qui
correspond au rayonnement
- Soit par mélange de diverses parties de fluides (gaz ou liquide) à des températures
différentes on parle alors de convection.

2.5.1. Transfert de chaleur par conduction

2.5.1.1. Définition

La conduction est définie comme étant le mode de transfert de chaleur provoqué


par la différence de température au sein d’un milieu solide opaque. Ce mode transfert
s’effectue sans déplacement apparent de matière. En effet, La propagation de la chaleur
par conduction à l’intérieur d’un corps s’effectue selon deux mécanismes distincts : une
transmission par les vibrations des atomes ou molécules et une transmission par les
électrons libres.

2.5.1.2. Loi de Fourier

La conduction thermique est un transfert thermique spontané d'une région de


température élevée vers une région de température plus basse, et obéit à la loi dite de
Fourier établie mathématiquement par Jean-Baptiste Biot en 1804 puis
expérimentalement par Fourier en 1822 : En tout point d’un milieu isotrope, la densité
de flux thermique instantanée est proportionnelle à la conductivité thermique 𝜆 du milieu
⃗⃗⃗ = −𝜆𝑔𝑟𝑎𝑑
et au gradient de température : ∅ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝑇)

𝜕𝑇
ou sous forme algébrique : ∅ = −𝜆 .
𝜕𝑥

Avec :
∅ : Densité de flux de chaleur transmis par conduction (W/ m2)
𝜆 : Conductivité thermique du milieu (W m-1 K-1)
𝑥 : Variable d’espace dans la direction du flux (m)
La constante de proportionnalité λ est nommée conductivité thermique du
matériau. Elle est toujours positive. Avec les unités du système international, la
conductivité thermique λ s'exprime en J.m-1.K-1.s-1, soit W.m-1.K-1. La loi de Fourier est
une loi semi-empirique analogue à la loi de Fick pour la diffusion de particule ou la loi
d'Ohm pour la conduction électrique. Ces trois lois peuvent s'interpréter de la même
façon : l'inhomogénéité d'un paramètre intensif (température, nombre de particules par
unité de volume, potentiel électrique) provoque un phénomène de transport tendant à
combler le déséquilibre (flux thermique, courant de diffusion, courant électrique).

Tableau 1 : Conductivité thermique de certains matériaux


2.5.1.3. Equation de la chaleur

Sur la base d’un bilan d'énergie sur un système (S), l’inventaire des différents
flux de chaleur qui influent sur l’état du système est :
(S)
𝜑𝑒 : Flux de chaleur entrant

𝜑𝑒 𝜑𝑠𝑡 𝜑𝑔 𝜑𝑠 : Flux de chaleur sortant

𝜑𝑠 𝜑𝑠𝑡 : Flux de chaleur stocké

𝜑𝑔 : Flux de chaleur généré


Figure 2 : Système et bilan énergétique

On applique le 1ier principe de la thermodynamique pour établir le bilan d’énergie du


système (S) :

𝜑𝑒 + 𝜑𝑔 = 𝜑𝑠 + 𝜑𝑠𝑡

et l'expression de la loi de Fourier conduit à l'équation générale de conduction


de la chaleur dans un corps homogène :

𝜕𝑇 𝑞̇ 𝜕𝑇
𝜆∇2 𝑇 + 𝑞̇ = 𝜌𝐶𝑝 ⟹ 𝑎∇2 𝑇 + =
𝜕𝑡 𝜌𝐶𝑝 𝜕𝑡

où :
𝜕2𝑇 𝜕2𝑇 𝜕2𝑇
∇2 𝑇 = + +
𝜕𝑥 2 𝜕𝑦 2 𝜕𝑧 2

• λ est la conductivité thermique du matériau en W.m-1.K-1.


• ∇2 𝑇désigne le Laplacien de la température,
• 𝑞̇ est l'énergie produite (générée) au sein même du matériau en W.m-3.
• ρ est la masse volumique du matériau en Kg.m-3,
• et c est la chaleur spécifique massique du matériau, en J.kg-1.K-1.
𝜆
• 𝑎= est appelé la diffusivité thermique (m2.s-1) qui caractérise la vitesse de
𝜌𝐶𝑝
propagation d’un flux de chaleur à travers un matériau.

S’il n’y a pas de génération d’énergie à l’intérieur du système : 𝑞̇ = 0,

1- Dans le cas d’un transfert de chaleur monodirectionnel on a :


𝜕 2 𝑇 1 𝜕𝑇
=
𝜕𝑥 2 𝑎 𝜕𝑡
• En régime permanent, nous obtenons l’équation de Laplace :

𝑎∇2 𝑇 = 0

a. Transfert de chaleur par conduction en régime permanent

- Mur simple

Considérons la figure suivante, un mur homogène d’épaisseur e, de section S, de


conductivité thermique λ dont la face en X = 0 est maintenue à la température T1 et la
face en X =L à la température T2. Le flux de chaleur qui traverse le mur est tel que :

𝜕𝑇
𝜙 = −𝜆 ∙ 𝑆 ∙
𝜕𝑥

Figure 3 : Schématisation des flux et des températures dans un mur simple

En régime permanent, la répartition de la température est linéaire :


𝑇1 − 𝑇2
𝑇 (𝑥 ) = − ∙ 𝑥 + 𝑇1
𝐿
Le gradient de température est alors constant :

𝑑𝑇(𝑥) 𝑇1 − 𝑇2
=−
𝑑𝑥 𝐿
On a alors :
𝜆𝑆
𝜙= (𝑇 − 𝑇2 )
𝐿 1
Le flux de chaleur est donc proportionnel à la différence de température entre les
faces du mur. Le coefficient de proportionnalité représente la conductance thermique
du milieu :
𝜆𝑆
𝐺𝑡ℎ = (𝑒𝑛𝑊/𝐾)
𝑒

On définit alors la résistance thermique du milieu :

1 𝑒
𝑅𝑡ℎ = = (𝑒𝑛𝐾/𝑊)
𝐺𝑡ℎ 𝜆𝑆

Dans ces conditions, la différence de température entre les deux faces s’écrit :

𝑇1 − 𝑇2 = 𝑅𝑡ℎ Ø

Cette relation est analogue à la loi d’Ohm en électricité qui définit l’intensité du
courant comme le rapport de la différence de potentiel électrique sur la résistance
électrique. La température apparaît ainsi comme un potentiel thermique et le terme 𝑅𝑡ℎ
apparaît comme la résistance thermique d’un mur plan d’épaisseur e, de conductivité
thermique l et de surface latérale S. On se ramène donc au schéma équivalent représenté
sur la figure 4 ;

Figure 4 : Schéma électrique équivalent d’un mur simple

- Mur multicouches

❖ Association en série

C’est le cas des murs réels (schématisé sur la figure 5) constitués de plusieurs couches
de matériaux différents et où on ne connaît que les températures Tf1 et Tf2 des fluides en
contact avec les deux faces du mur de surface latérale S.
En régime permanent, le flux de chaleur se conserve lors de la traversée du mur et
s’écrit :

𝜆𝐴 𝑆(𝑇1 − 𝑇2 ) 𝜆𝐵 𝑆(𝑇2 − 𝑇3 ) 𝜆𝐶 𝑆(𝑇3 − 𝑇4 )


Ø = ℎ1 𝑆(𝑇𝑓1 − 𝑇1 ) = = =
𝑒𝐴 𝑒𝐵 𝑒𝐶
= ℎ2 𝑆(𝑇4 − 𝑇𝑓2 )
(𝑇𝑓1 − 𝑇𝑓2 )
Ø=
1 𝑒 𝑒 𝑒 1
+ 𝐴 + 𝐵 + 𝐶 +
ℎ1 𝑆 𝜆𝐴 𝑆 𝜆𝐵 𝑆 𝜆𝐶 𝑆 ℎ2 𝑆

Figure 5 : Schématisation des flux et des températures dans un mur multicouches

En réalité, compte-tenu de la rugosité des surfaces, une microcouche d’air existe


entre les creux des surfaces en vis-à-vis qui contribue à la création d’une résistance
thermique (l’air est un isolant) appelée résistance thermique de contact. La formule
précédente s’écrit alors :
(𝑇𝑓1 − 𝑇𝑓2 )
Ø=
1 𝑒 𝑒 𝑒 1
+ 𝐴 + 𝑅𝐴𝐵 + 𝐵 +𝑅𝐵𝐶 + 𝐶 +
ℎ1 𝑆 𝜆𝐴 𝑆 𝜆𝐵 𝑆 𝜆𝐶 𝑆 ℎ2 𝑆

Remarquons que les résistances thermiques s’additionnent :


1 𝑒𝐴 𝑒𝐵 𝑒𝐶 1
𝑇𝑓1 − 𝑇𝑓2 = ( + + 𝑅𝐴𝐵 + +𝑅𝐵𝐶 + + )Ø
ℎ1 𝑆 𝜆𝐴 𝑆 𝜆𝐵 𝑆 𝜆𝐶 𝑆 ℎ2 𝑆

❖ Association en parallèle
Figure 6 : Schématisation d’une association de mur en parallèle

On considère des matériaux plans juxtaposés côte à côte. Chaque matériau est
homogène et limité par deux plans parallèles. C'est par exemple le cas d'un mur avec
une fenêtre. Les hypothèses sont identiques à celles d'une surface plane simple. En
supplément, on considère que la température est uniforme en surface de chaque élément
(T1 et T2). Soit SA, SB et SC les surfaces respectives des éléments A, B et C. Par la suite,
on fait l'hypothèse que le flux est toujours perpendiculaire à la paroi composée ; ceci
n'est pas réaliste puisque la température de surface de chaque élément qui la composent
est différente et qu'il existe par conséquent un gradient de température latéral (à l'origine
des ponts thermiques). Aussi, il est nécessaire de corriger le flux de chaleur calculé dans
la paroi composée à l'aide de coefficients de déperdition linéiques, spécifiques à chaque
jonction de paroi.

Ici, les conductances thermiques s'additionnent :


1 1 1 1 1 1 1
𝐺𝑡ℎ = = 𝑒 + 𝑒 + 𝑒 = + +
𝑅𝑡ℎ 𝐴 𝐵 𝐶 𝑅𝑡ℎ𝐴 𝑅𝑡ℎ𝐵 𝑅𝑡ℎ𝐶
𝜆𝐴 𝑆𝐴 𝜆𝐵 𝑆𝐵 𝜆𝐶 𝑆𝐶

- Cylindre creux long (tube)

Figure 7 : Schéma des transferts dans un cylindre creux


Considérons la figure précédente, un manchon homogène de rayon interne𝑅1 , de
rayon externe 𝑅2 et de longueur L. la surface interne est maintenue à une température
𝑇1 et la surface externe à la température 𝑇1 . A la distance r de l’axe, on définie un
cylindre de surface 𝑆 = 2𝜋𝑟𝐿 ayant une épaisseur élémentaire dr. Sa résistance
thermique élémentaire s’exprime selon :
1 𝑑𝑟
𝑑𝑅𝑡ℎ =
𝜆 2𝜋𝑟𝐿
La résistance thermique totale est donc :
𝑅2
1 𝑑𝑟 1 𝑅1
𝑅𝑡ℎ = ∫ = ln
2𝜋𝜆𝐿 𝑅1 𝑟 2𝜋𝜆𝐿 𝑅2

b. Transfert de chaleur par conduction en régime variable

La résolution de l'équation de la chaleur en régime dynamique est beaucoup plus


délicate. Elle fait appel aux notions de transformées de Fourier et de Laplace, de produit
de convolution et de distributions ou de modélisation quadripolaire. Nous n’aborderons
pas cette partie dans ce cours destiné aux élèves ingénieurs.

2.5.2. Transfert de chaleur par rayonnement


2.5.2.1. Définition

Ce mode transfert d’énergie thermique, contrairement à la conduction et à la


convection, ne nécessite pas la présence d’un support matériel ou fluide. En effet, on
réunit sous l’appellation de rayonnement l’ensemble des échanges d’énergie à distance
entre les corps, par ondes électromagnétique. Ces échanges peuvent avoir lieu lorsque
les corps sont séparés par le vide ou n’importe quel milieu intermédiaire suffisamment
transparent aux ondes électromagnétiques.

2.5.2.2. Classification des grandeurs physiques utilisées

Les grandeurs physiques utilisées ici seront classées simultanément selon deux
critères indépendants qui sont :

- La composition spectrale du rayonnement :

• Si la grandeur est relative à l’ensemble du spectre elle est dite totale.


• Si elle concerne un intervalle spectral étroit dλ autour d’une longueur
d’onde λ elle est dite monochromatique.
- La distribution spectrale du rayonnement :

• Si la grandeur est relative à l’ensemble des directions de l’espace, elle est


dite hémisphérique.
• Si elle caractérise une direction donnée de propagation, elle est dite
directionnelle.

2.5.2.3. Flux d’une source

On désigne par flux total la puissance émise par une source dans tout l’espace où
elle peut rayonner, sur toute sa longueur d’onde. Ce flux sera noté Ø et s’exprime en
Watts.

Rappel sur les angles solides élémentaires :


L’angle solide sous lequel depuis un point O on voit une surface S est par définition
l’aire de la surface intersection de la sphère de rayon unité et du cône de sommet O
s’appuyant sur le contour de la surface S.
L’angle solide élémentaire dΩ sous lequel est vu d’un point O le contour d’une
petite surface dS (assimilée à une surface plane) peut être calculé par :

𝑑𝑆𝑐𝑜𝑠𝛼
𝑑Ω =
𝑟2

Figure 8 : Schéma de l’angle solide

2.5.2.4. Emittance énergétique totale

C’est le flux de chaleur émise par rayonnement par dS sur tout le spectre des
longueurs d’ondes. Elle n’est plus fonction que de la température T et de la nature de la
source :
𝑑Ø
𝑀𝑇 =
𝑑𝑆
Cette grandeur s’exprime W/m² et permet de comparer par exemple de comparer
les puissances émises par des sources d’étendues différentes.
2.5.2.5. Intensité énergétique dans une direction

On appelle intensité énergétique Ix le flux par unité d’angle solide émis par une
surface dS dans un angle solide dW entourant la direction Ox :

𝑑𝜙𝑋
𝐼𝑋 =
𝑑Ω

2.5.2.6. Luminance énergétique dans une direction

Soit a l’angle fait par la normale 𝑛⃗ à la surface émettrice S avec la direction Ox.
La projection de dS sur le plan perpendiculaire à Ox définit la surface émettrice
apparente : dSx = dS cos a. L’intensité énergétique élémentaire dIx dans la direction Ox
par unité de surface émettrice apparente dSx s’appelle la luminance énergétique Lx. En
partant de la relation précédente

𝐼𝑋 𝑑 2 𝜙𝑋
𝐿𝑋 = =
𝑑𝑆𝑋 𝑑ΩdS cosα

Figure 9 : Schéma de définition des angles

2.5.2.7. Eclairement

C’est l’homologue de l’Emittance pour une source. L’éclairement est le flux reçu
par unité de surface réceptrice, en provenance de l’ensemble des directions.

2.5.2.8. Réception du rayonnement par un solide

Quand un rayon incident d’énergie 𝜙𝜆 frappe un corps à la température T, une


partie 𝜙𝜆 𝜌𝜆𝑇 de l’énergie incidente est réfléchi par la surface S, une autre partie 𝜙𝜆 𝛼𝜆𝑇
est absorbée par le corps qui s’échauffe et le reste 𝜙𝜆 𝜏𝜆𝑇 est transmis et continue son
chemin :
Figure 10 : Schématisation de la répartition d’un flux incident de rayonnement sur un
solide

On a évidemment :

𝝓𝝀 = 𝝓𝝀 𝝆𝝀𝑻 + 𝝓𝝀 𝜶𝝀𝑻 + 𝝓𝝀 𝝉𝝀𝑻 ⟹ 𝝆𝝀𝑻 + 𝜶𝝀𝑻 + 𝝉𝝀𝑻 = 𝟏

On définit ainsi les pouvoirs monochromatiques réfléchissant 𝝆𝝀𝑻 , absorbant 𝜶𝝀𝑻


et filtrant 𝝉𝝀𝑻 qui sont fonction de la nature du corps, de son épaisseur, de sa température
T, de la longueur d’onde λ du rayonnement incident et de l’angle d’incidence.
Si l’on considère l’énergie incidente sur tout le spectre des longueurs d’onde, on obtient
les pouvoirs réfléchissants 𝝆𝑻 , absorbant 𝜶𝑻 et filtrant 𝝉𝑻 totaux.

2.5.2.9. Corps noir et corps gris

Corps noir

C’est un corps qui absorbe toutes les radiations qu’il reçoit indépendamment de
son épaisseur, de sa température, de l’angle d’incidence et de la longueur d’onde du
rayonnement incident, il est défini par : 𝜶𝝀𝑻 = 1.
Une surface enduite de noir de fumée est approximativement un corps noir.
Propriétés du corps noir :
- tous les corps noirs rayonnent de la même manière.
- le corps noir rayonne plus que le corps non noir à la même température.

Corps gris

Un corps gris est un corps dont le pouvoir absorbant 𝜶𝝀𝑻 est indépendant de la
longueur d’onde l du rayonnement qu’il reçoit. Il est défini par : 𝜶𝝀𝑻 = 𝜶𝑻 .
En général, on considère les corps solides comme des corps gris par intervalle et on
utilise un pouvoir absorbant moyen vis-à-vis du rayonnement émis pour λ< 3 mm
(rayonnement émis par des corps à haute température comme le Soleil) et un pouvoir
absorbant moyen vis-à-vis du rayonnement émis pour λ> 3 mm (rayonnement émis par
les corps à faible température : atmosphère, absorbeur solaire,...).
2.5.2.10. Loi du rayonnement

- Loi de Lambert

Une surface obéit à la loi de Lambert, si la luminance est constante dans toutes
les directions. On parle aussi dans ce cas d’émission diffuse ou isotrope.
Dans ces conditions une relation simple lie la luminance à l’Emittance d’un corps :
M=πL
La démonstration revient à sommer la luminance dans tout le demi-espace.
Par ailleurs dans ces conditions
I0x = L.d.S.cos 𝜃

L’indicatrices des intensités correspond alors à une sphère tangente à la surface


d’émission.
- Loi de Planck

A partir de la théorie des quantas, Planck a établi la relation liant l’émittance


monochromatique M° du corps avec sa température et sa longueur d’onde :
𝑜
𝐶1 𝜆−5
𝑀𝜆𝑇 = 𝐶2
𝑒 𝜆𝑇 − 1
Avec λ longueur d’onde (en m ou µ) et T la température en k.
Les coefficients C1 et C2 ont pour expression
C1 = 2hC²π
C2 = h.c/k
Avec C vitesse de la lumière, h constant de Planck et k constant de Boltzmann.
Les constantes C1 et C2 ont alors pour valeurs :

C1 =3, 74.10-16 W.m² C1 =3, 74.108 W.µ-4m-2


C2=1, 4.10-2 m.k C2= 14400 µ.k

La loi de Planck est la loi de base pour ce qui concerne l’émission du


rayonnement. La figure ci-après donne l’allure générale de cette fonction pour
différentes températures.

2.5.2.11. Lois de Wein


- 1ière loi de Wein

Cette loi permet d’exprimer pour quelle valeur de longueur d’onde λm


l’Emittance monochromatique est maximale. Il suffit d’annuler la dérivée de
l’Emittance :
𝑑𝑀°𝜆𝑇
=0
𝑑𝜆
On obtient alors une relation très simple λm,T = 2880µK. Cette relation est très
intéressante, car elle permet de savoir pour quelle longueur d’onde λm un corps noir à la
température T émet de rayonnement.

- 2e loi de WEIN

Elle exprime la valeur de l’Emittance monochromatique maximale. Pour cela il suffit de


remplacer λm par sa valeur dans la loi de Planck.
On obtient alors :
(M° λm,T)max = BT5
Avec T en kelvin
B = 1,2376 10-11W.m-2µ-1K-5
Cette relation montre l’importance du paramètre température vis-à-vis de
l’Emittance. Par exemple, le rapport de l’émittance maximale du soleil (~300 K) est de
3106.

2.5.2.12. Loi de STEFAN BOLTZMANN

Cette loi exprime l’Emittance totale du corps.IL suffit de sommer toutes les
Emittance monochromatique pour toutes les longueurs d’onde.


M°= ∫0 M°λT dλ
On obtient après intégration : 𝑀𝑜 = 𝜎𝑇 4
T en kelvin, Σ est appelée constant de STEFAN BOLTZMANN
σ =5,68.10-8Wm-2 K-4
Pour les applications numériques, comme les températures sont généralement
supérieures à 100 K, il est judicieux d’utiliser la relation
T 4
M° = 5,68( )
100

On peut exprimer le phénomène global du rayonnement de la façon suivante.


Considérons la figure ci-après où on a un mur de surface S dont les deux faces sont
respectivement maintenues aux températures T1 et TS (T1> TS). Ce mur est donc soumis
à un phénomène de conduction. On suppose que seule la surface située à droite échange
de la chaleur par rayonnement avec le milieu ambiant à la température Ta.
Figure 11 : Illustration du rayonnement

D’après la loi de Stéphan Boltzmann, le flux de chaleur échangé entre la surface


S et le milieu ambiant peut s’écrire :
Φ = 𝜀𝜎𝑆(𝑇𝑆4 − 𝑇𝑎4 )
𝜎 : constante de Boltzmann
S : surface d’échange (m²)
𝜀 : coefficient d’Emissivité de la surface (𝜀 = 1 pour un corps noir, 𝜀 ≪ 1 corps brillant)
𝑇𝑆 : température de surface du corps
Ta : température ambiante.
Remarquons que la puissance 4e de la température implique une transformation
systématique de l’unité de température en degré Kelvin.

Tableau 2 : coefficient d’émissivité de quelques matériaux à 300K

2.5.3. Transfert de chaleur par convection


C’est le transfert de chaleur entre un solide et un fluide, l’énergie étant transmise
par déplacement du fluide. Ce mécanisme de transfert est régi par la loi de Newton.
Ce mode de transfert est basé sur le fait qu’il y a déplacement de la matière : il
ne concerne donc que les fluides (liquide et gaz). Contrairement à la conduction où le
transfert de chaleur se fait « par contact » dans le fluide, la possibilité de déformation
sous l’effet de la température permet de mettre en œuvre des mouvements de ce fluide
plus ou moins importants. Ces mouvements sont dus à des différences de pression et ou
des différences de température.

Dans le premier cas l’écoulement est dû à des forces extérieurs (pompe,


ventilateur…). On est alors dans des conditions de convection forcée. C’est ce mode qui
est généré lorsque l’on veut améliorer c'est-à-dire augmenter l’échange thermique.

Dans le second cas, l’écoulement se fait naturellement : il est dû à la différence


de densité des différentes zones du fluide. Ce phénomène est très courant et s’appelle
convection naturelle.
Le chapitre consacré à ce mode de transfert est principalement subdivisé en deux
parties : la convection forcée et la convection naturelle. Il fait appel à différents nombres
adimensionnels (Reynolds, Nusselts…..) indispensables pour une bonne résolution des
problèmes.

2.5.3.1. Principe

2.5.3.2. Coefficient d’échange par convection

Il existe quatre méthodes générales pour déterminer les coefficients d’échange de


chaleur par convection :
1. L’analyse dimensionnelle combinée avec les expériences.
2. Les solutions mathématiques exactes des équations de la couche limite.
3. Les études approchées de la couche limite par les méthodes d’intégration.
4. L’analogie entre le transfert de chaleur, de masse et de quantité de mouvement.

L’analyse dimensionnelle nécessite des calculs mathématiques simples, son


champ d’application est le plus vaste. La principale restriction de cette méthode provient
du fait que les résultats obtenus sont incomplets et tout à fait inutiles sans les données
expérimentales. Elle contribue peu à notre compréhension du processus de transfert mais
facilite l’interprétation et étend le domaine d’application des données expérimentales en
les rassemblant suivant des groupes adimensionnels.

Dans la pratique, les coefficients d’échange de chaleur par convection sont


généralement calculés à partir des équations empiriques obtenues en établissant une
corrélation entre les données expérimentales au moyen de l’analyse dimensionnelle.
Pour appliquer l’analyse dimensionnelle il est indispensable de connaître au préalable
les variables qui influencent le phénomène, et le succès ou l’échec de la méthode dépend
du choix approprié de ces variables. La première étape consiste à choisir un système de
dimensions fondamentales. Celles-ci seront la longueur L, le temps T, la température θ
et la masse M. A partir de ces dimensions fondamentales toutes les autres grandeurs
peuvent être définies. Par exemple :
Q = mCΔT [J = Nm = kg m2 s-2]
[Q] = ML2T-2
Le nombre de groupe indépendant adimensionnel nécessaire pour exprimer la
relation décrivant un phénomène, peut être déterminé par une méthode empirique due à
Buckingham. D’après ce théorème, le nombre de groupe indépendant adimensionnel,
qui peut être formé par la combinaison des variables physiques du problème donné, est
égal au nombre total de ces quantités physiques (par exemple, densité, viscosité,
coefficient d’échange de chaleur etc.) diminué du nombre des dimensions
fondamentales nécessaires pour exprimer les formules dimensionnelles des n quantités
physiques. (Exemple : nous avions 7grandeurs g1,…, g7 et 4 dimensions M, L, T, θ.
On a obtenu une loi avec 3 = 7-4 paramètres sans dimensions Π1, Π2, Π3).
L’équation exprimant la relation entre les variables possède une solution de la forme :
F(Π1, Π2, Π3 ,...) = 0 (3.1)
Pour un phénomène représenté par trois groupes adimensionnels l’équation (3.1) est de
la forme : F(Π1,Π2 ,Π3 ) = 0 (3.2)
Elle peut également être mise sous la forme : Π1 = f (Π2, Π3) (3.3)

Pour un tel problème, on peut déterminer la corrélation entre les données


expérimentales en traçant Π1 en fonction de Π2 pour différentes valeurs de Π3.
2.5.3.3. Détermination des groupes adimensionnelle
Le coefficient h dépend d’un certain nombre de grandeurs :
ℎ̅𝑐 = 𝑓(𝑔1 , 𝑔2 , … , 𝑔3 )
Il nous faut d’abord fixer ces grandeurs :
- Dans le cas de l’écoulement le long d’une paroi, l’échange de chaleur peut
évoluer le long de la paroi. Dans le cas de l’écoulement dans une tuyauterie, il
est certain que le flux dépend du diamètre. Dans tous les cas, une grandeur
dimensionnelle de longueur intervient ; appelons D cette grandeur.
- Le flux dépend des caractéristiques thermiques du fluide, c’est-à-dire sa chaleur
massique, Cp et sa conductivité thermique λ. Lorsque Cp dépend de la
température, Cp et T ne sont pas des quantités indépendantes.
- Enfin la viscosité, μ, la densité ρ et la vitesse (vitesse moyenne dans le tube, par
exemple, um) jouent aussi des rôles importants.

Dans ces conditions :


ℎ̅𝑐 = (𝑓, 𝐷, 𝐶, 𝜆, 𝜌, 𝑢, 𝜇)(3.4)

avec les dimensions de ces diverses grandeurs :

Avec 7 variables et 4 unités fondamentales, la loi fondamentale de la convection doit


dépendre de 3 grandeurs sans dimensions. Elle est de la forme de l’équation (3.2) avec,
par exemple :
Π1 = Dα1 μβ1 ργ1 λδ1 ℎ̅𝑐
{Π2 = Dα2 μβ2 ργ2 λδ2 ℎ̅𝑐 (3.5)
Π3 = Dα3 μβ3 ργ3 λδ3 ℎ̅𝑐
Enλfaisant intervenir les dimensions, la première relation devient
[Π1 ] = Lα1 M β1 L−β1 T −β1 Mγ1 L−3γ1 M δ1 Lδ1 T −3δ1 θ−δ1 MT −3 θ−1 (3.6)
Pour que Πn reste adimensionnel, il faut que la somme des exposants de chaque
dimension fondamentale soit nulle. La relation (3.6) donne :
𝑝𝑜𝑢𝑟 𝐿 ∶ 𝛼1 − 𝛽1 − 3𝛾1 + 𝛿1 = 0
{ 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑀 ∶ 𝛽1 + 𝛾1 + 𝛿1 + 1 = 0 (3.7)
𝑝𝑜𝑢𝑟 𝜃 ∶ −𝛾1 − 1 = 0
Ce qui nous permet de déduire :
𝛼1 = 1
𝛽1 = 0
𝛾1 = 0
𝛿1 = −1 (3.8)
Ainsi
̅𝒄𝑫
𝒉
𝚷𝟏 = = 𝑵𝒖 (nombre de Nusselt) (3.9)
𝝀
Ce nombre caractérise l’échange thermique entre le fluide et la paroi.
Avec la même méthode on obtient pour Π2:
𝝁𝑪𝒑
𝚷𝟐 = = 𝑷𝒓 (Nombre de Prandtl) (3.10)
𝝀
Ce nombre est entièrement caractéristique du fluide considéré. L’inverse du
nombre de Prandtl est appelé par les « thermiciens » français : le nombre de Stanton (S).
Dans le cas des gaz, Pr est sensiblement constant avec la pression et la température et
ne varie qu’avec les changements thermiques de Cp(T). Voici quelques exemples du
nombre de Prandtl à 100°C pour des gaz courants:

Dans le cas des liquides, le nombre de Prandtl est beaucoup plus variable :

Pour les métaux liquides, au contraire, Pr est très petit, de l’ordre de 0.01.
Enfin pour Π3 :
𝒖𝒎 𝑫𝝆 𝒖𝒎 𝒅
𝚷𝟑 = = = 𝑹𝒆 (Nombre de Reynolds) (3.11)
𝝁 𝝂
Ce nombre joue un rôle fondamental dans la caractérisation de l’écoulement :
• Si Re< 2000 on est en régime laminaire.
• Pour des vitesses plus élevées, Re> 3000, le régime turbulent apparaît.
Dans ces conditions, la loi fondamentale du transfert de chaleur par convection est de
la forme :
𝑭(𝑵𝒖 , 𝑷𝒓 , 𝑹𝒆 ) = 𝟎
Ou 𝑵𝒖 = 𝒇(𝑷𝒓 , 𝑹𝒆 , 𝒓𝟏 , … 𝒓𝒏 ) (3.12)
où les ri sont des rapports entre grandeurs de même dimensions.
En pratique, le nombre de Nusselt est une mesure commode du coefficient d’échange
de chaleur par convection car, une fois sa valeur connue, on peut calculer le coefficient
d’échange de chaleur par convection d’après la relation :

̅𝒄 = 𝑵𝒖 𝝀
𝒉 (3.13)
𝑫
Quelques groupements sans dimensions

2.5.3.4. Convection forcée

- Dans un tube

hc dépend
- um vitesse moyenne du fluide m/s
- ρ masse volumique du fluide kg/m3
- Cp Chaleur spécifique du fluide J/Kg°C
- µ viscosité dynamique du fluide Pas
- λ conductivité thermique du fluide W/m°C
- D diamètre intérieur du tube m
- x abscisse en m
Remarque : hc en Convection forcée ne dépend pas de (Tf et Ts)

A partir du théorème de Vaschy-Buckingham, hc peut s’exprimer en fonction de


4 unités fondamentales (nombres adimensionnels) :

ℎ𝑐 𝐷
𝑁𝑢 = : Nombre de NUSSELT
𝜆
Caractérise l’échange thermique entre le fluide et la paroi

𝑈𝑚 𝐷𝜌
𝑅𝑒 = : Nombre de REYNOLDS
𝜇
Caractérise le régime d’écoulement
Re< 2000 écoulement laminaire
Re> 3000, écoulement turbulent
𝜇𝐶𝑝
𝑃𝑟 = : Nombre de PRANDTL
𝜆

Caractérise les propriétés thermiques du fluide

𝑥
=Abscisse réduite
𝐷

A partir d’études expérimentales des corrélations sont proposées par différents


auteurs.

Remarque : Etre vigilant sur le domaine d’application de ces corrélations.

Exemple (à l’intérieur d’un tube)

Pour L/D> 60
10000 <Re< 120000

Pour tous les fluides

𝑁𝑢 = 0,023. 𝑅𝑒0,8 . 𝑃𝑟0,33 Formule de COLBURN

Pour un gaz (𝑃𝑟 ≅ 0,75)


𝑁𝑢 = 0,02. 𝑅𝑒0,8

- Entre un fluide et une plaque

Convection forcée, vitesse Vm, inclinaison quelconque de la plaque :


a) Régime laminaire sur une plaque

b) Régime laminaire entre 2 plaques

c) Régime turbulent 1 plaque

d) Régime turbulent 2 plaques


2.5.3.5. Propriétés des fluides

(*) La viscosité dynamique dont l’unité est le Pa.s souvent dénommée poiseuille
(1poiseuille =1Pa.S) est souvent confondue avec la viscosité cinématique ν qui est égale
à µ /ρ
(**) la masse volumique de l’air qui se comporte comme un gaz parfait peut s’écrire
dans les conditions normales de pression (P = 101325 Pa) sous la forme ρ = ρo.273/
(T+273) avec ρo masse volumique à 0°C ; T température de l’air en °C
(***) Dans le domaine des températures -20 à +100°C les paramètres caractéristiques
du nombre de Prandtl varient peu pour tous les gaz usuels à la pression atmosphérique.
Aussi, est-il courant de prendre pour le nombre de Prandtl une valeur moyenne de 0,75.

Contrairement aux gaz, les propriétés des liquides et en particulier de l’eau varient en
fonction de la température. C’est le cas par exemple pour la viscosité dynamique.
2.5.3.5. Convection naturelle

Lorsqu’un fluide se trouve en contact avec un corps chaud, sa température


augmente et sa masse volumique diminue, et il se déplace (il monte) par rapport au corps
chaud. Cet écoulement de fluide le long de ce corps chaud entraîne un phénomène de
convection que l’on appelle naturelle ou libre. Si le fluide est plus chaud que le corps,
l’écoulement se fera vers le bas mais il y aura toujours de la convection.

La recherche de la loi de la convection naturelle est de nouveau guidée par


l’analyse dimensionnelle. Seulement, cette fois, le nombre de Reynolds doit être
remplacé par un autre nombre sans dimensions. Dans le cas de la convection forcée um
était une donnée du problème. En convection naturelle, la vitesse du fluide dépend
indirectement des conditions du problème. Il convient donc de trouver une expression
qui représente cette vitesse. En convection libre comme en convection forcée,
l’écoulement peut être laminaire ou turbulent et dépend de la distance au bord d’attaque,
des propriétés du fluide, de la force de pesanteur et de l’écart de température entre la
surface et le fluide. Le champ de température en convection naturelle est identique à
celui observé en convection forcée. De ce fait l’interprétation physique du nombre de
Nusselt peut être utilisée.

- Principe

𝚽 = 𝒉𝒄 . 𝑺. (𝑻𝒔 − 𝑻𝒇 )

- Grandeur caractéristique
𝑙 3 .𝜌2 .𝑔.𝛽.Δ𝑇
𝐺𝑟 = : Nombre de GRASHOF
𝜇2

Le nombre de Grashof est à la convection naturelle ce que le nombre de Reynolds est à


la convection forcée.
l : dimension linéaire caractéristique de la surface d’échange (ex ; côté d’un carré,
diamètre d’un tube…) en m
β : coefficient de dilatation volumique du fluide en (°C)-1

Exemple : pour L’AIR : β = 1/T (T température en Kelvin),

EAU : 20°C β = 0,20


60°C β = 0,53
90°C β = 0,67

ΔT : écart de température paroi-fluide (en °C)


g : accélération de la pesanteur (9,81m/s2)
ρ : masse volumique du fluide en kg/m3
μ : viscosité dynamique du fluide en Pa.s

2.5.3.6. Expression du NUSSELT

Les relations sont de la forme : Nu = C. (Gr.Pr)n

Avec n=1/4 pour la convection laminaire


n =1/3 pour la convection turbulente

Le coefficient C dépend du régime de convection et de la géométrie


Convection laminaire 0,2 < C < 0,6
Convection turbulente 0,07 < C < 0,15

2.5.3.7. Coefficients d’échange pour l’air en convection


naturelle (régime laminaire)

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