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COURS :
LES ECHANGEURSTHERMIQUES
(ETH)
Edition 2023-2024
CHAPITRE 1 : Rappels sur les transferts de chaleur
INTRODUCTION
Dans les procédés industriels, comme dans notre environnement quotidien direct,
nous assistons à des échanges de chaleur (dans les radiateurs de refroidissement des
véhicules à combustion que dans les évaporateurs, les condenseurs de réfrigérateurs
ménagers, de climatiseurs et les tours de refroidissement, etc.…).
En effet, le transfert de chaleur est l’un des modes les plus connus d’échange
d’énergie. Il intervient naturellement entre deux systèmes dès qu’existe entre eux une
différence de température et cela quel que soit le milieu qui les sépare, même dans le
vide. De ce fait, les transferts thermiques ont un rôle essentiel aussi bien dans le domaine
des sciences pures, que dans celui des applications technologiques. Ce rôle devient
même déterminant lorsqu’il est question des technologies utilisées (échangeur, moteur
thermique, utilisation d’énergie solaire, ….)
Principe 1er : loi de conservation d’énergie qui n’indique pas comment la chaleur se
propage d’un milieu à un autre. Elle permet d’écrire que l’énergie interne est égale à la
somme algébrique de la chaleur et du travail développés par le système :
Principe 2nd : Un des énoncés qualitatifs, indique que la chaleur passe spontanément du
corps le plus chaud au corps le plus froid, mais ne renseigne pas sur la manière dont se
fait le transfert.
Par définition, on a : et
Si : TA>TB
Cela signifie que : 𝛿𝑄𝐴 < 0et donc que : 𝛿𝑄𝐵 > 0
D’après la règle des signes, on conclut que l’objet A cède de la chaleur à l’objet B.
L’objet le plus chaud cède donc de la chaleur à l’objet le plus froid.
3ème principe : l’entropie de tous corps est nulle au zéro absolu de température (-273°C).
Si l’on réunit tous les points de l’espace qui ont la même température, on obtient
une surface dite surface isotherme. La variation de température par unité de longueur
est maximale le long de la normale à la surface isotherme. Cette variation est caractérisée
par le gradient de température :
La chaleur s’écoule sous l’influence d’un gradient de température des hautes vers
les basses températures. La quantité de chaleur transmise par unité de temps et par unité
d’aire de la surface isotherme est appelée densité de flux de chaleur :
1 𝑑𝑄
𝜙= ∙
𝑆 𝑑𝑡
On appelle flux de chaleur la quantité de chaleur reçue par une surface S par
unité de temps :
𝑑∅
𝜑=
𝑑𝑡
Où :
𝜙: représente une puissance par unité de surface, et s’exprime en Watt/m²
𝜑: représente une énergie par unité de temps, et s’exprime en Watt
𝑄: représente une énergie et s’exprime en Joule
S : est la surface en m²
2.5. Les différents modes de transferts thermiques
- Soit par interaction direct avec les particules voisines (choc de molécules par
exemple), ce qui correspond à la conduction
- Soit par absorption ou émission de radiations électromagnétiques, ce qui
correspond au rayonnement
- Soit par mélange de diverses parties de fluides (gaz ou liquide) à des températures
différentes on parle alors de convection.
2.5.1.1. Définition
𝜕𝑇
ou sous forme algébrique : ∅ = −𝜆 .
𝜕𝑥
Avec :
∅ : Densité de flux de chaleur transmis par conduction (W/ m2)
𝜆 : Conductivité thermique du milieu (W m-1 K-1)
𝑥 : Variable d’espace dans la direction du flux (m)
La constante de proportionnalité λ est nommée conductivité thermique du
matériau. Elle est toujours positive. Avec les unités du système international, la
conductivité thermique λ s'exprime en J.m-1.K-1.s-1, soit W.m-1.K-1. La loi de Fourier est
une loi semi-empirique analogue à la loi de Fick pour la diffusion de particule ou la loi
d'Ohm pour la conduction électrique. Ces trois lois peuvent s'interpréter de la même
façon : l'inhomogénéité d'un paramètre intensif (température, nombre de particules par
unité de volume, potentiel électrique) provoque un phénomène de transport tendant à
combler le déséquilibre (flux thermique, courant de diffusion, courant électrique).
Sur la base d’un bilan d'énergie sur un système (S), l’inventaire des différents
flux de chaleur qui influent sur l’état du système est :
(S)
𝜑𝑒 : Flux de chaleur entrant
𝜑𝑒 + 𝜑𝑔 = 𝜑𝑠 + 𝜑𝑠𝑡
𝜕𝑇 𝑞̇ 𝜕𝑇
𝜆∇2 𝑇 + 𝑞̇ = 𝜌𝐶𝑝 ⟹ 𝑎∇2 𝑇 + =
𝜕𝑡 𝜌𝐶𝑝 𝜕𝑡
où :
𝜕2𝑇 𝜕2𝑇 𝜕2𝑇
∇2 𝑇 = + +
𝜕𝑥 2 𝜕𝑦 2 𝜕𝑧 2
𝑎∇2 𝑇 = 0
- Mur simple
𝜕𝑇
𝜙 = −𝜆 ∙ 𝑆 ∙
𝜕𝑥
𝑑𝑇(𝑥) 𝑇1 − 𝑇2
=−
𝑑𝑥 𝐿
On a alors :
𝜆𝑆
𝜙= (𝑇 − 𝑇2 )
𝐿 1
Le flux de chaleur est donc proportionnel à la différence de température entre les
faces du mur. Le coefficient de proportionnalité représente la conductance thermique
du milieu :
𝜆𝑆
𝐺𝑡ℎ = (𝑒𝑛𝑊/𝐾)
𝑒
1 𝑒
𝑅𝑡ℎ = = (𝑒𝑛𝐾/𝑊)
𝐺𝑡ℎ 𝜆𝑆
Dans ces conditions, la différence de température entre les deux faces s’écrit :
𝑇1 − 𝑇2 = 𝑅𝑡ℎ Ø
Cette relation est analogue à la loi d’Ohm en électricité qui définit l’intensité du
courant comme le rapport de la différence de potentiel électrique sur la résistance
électrique. La température apparaît ainsi comme un potentiel thermique et le terme 𝑅𝑡ℎ
apparaît comme la résistance thermique d’un mur plan d’épaisseur e, de conductivité
thermique l et de surface latérale S. On se ramène donc au schéma équivalent représenté
sur la figure 4 ;
- Mur multicouches
❖ Association en série
C’est le cas des murs réels (schématisé sur la figure 5) constitués de plusieurs couches
de matériaux différents et où on ne connaît que les températures Tf1 et Tf2 des fluides en
contact avec les deux faces du mur de surface latérale S.
En régime permanent, le flux de chaleur se conserve lors de la traversée du mur et
s’écrit :
❖ Association en parallèle
Figure 6 : Schématisation d’une association de mur en parallèle
On considère des matériaux plans juxtaposés côte à côte. Chaque matériau est
homogène et limité par deux plans parallèles. C'est par exemple le cas d'un mur avec
une fenêtre. Les hypothèses sont identiques à celles d'une surface plane simple. En
supplément, on considère que la température est uniforme en surface de chaque élément
(T1 et T2). Soit SA, SB et SC les surfaces respectives des éléments A, B et C. Par la suite,
on fait l'hypothèse que le flux est toujours perpendiculaire à la paroi composée ; ceci
n'est pas réaliste puisque la température de surface de chaque élément qui la composent
est différente et qu'il existe par conséquent un gradient de température latéral (à l'origine
des ponts thermiques). Aussi, il est nécessaire de corriger le flux de chaleur calculé dans
la paroi composée à l'aide de coefficients de déperdition linéiques, spécifiques à chaque
jonction de paroi.
Les grandeurs physiques utilisées ici seront classées simultanément selon deux
critères indépendants qui sont :
On désigne par flux total la puissance émise par une source dans tout l’espace où
elle peut rayonner, sur toute sa longueur d’onde. Ce flux sera noté Ø et s’exprime en
Watts.
𝑑𝑆𝑐𝑜𝑠𝛼
𝑑Ω =
𝑟2
C’est le flux de chaleur émise par rayonnement par dS sur tout le spectre des
longueurs d’ondes. Elle n’est plus fonction que de la température T et de la nature de la
source :
𝑑Ø
𝑀𝑇 =
𝑑𝑆
Cette grandeur s’exprime W/m² et permet de comparer par exemple de comparer
les puissances émises par des sources d’étendues différentes.
2.5.2.5. Intensité énergétique dans une direction
On appelle intensité énergétique Ix le flux par unité d’angle solide émis par une
surface dS dans un angle solide dW entourant la direction Ox :
𝑑𝜙𝑋
𝐼𝑋 =
𝑑Ω
Soit a l’angle fait par la normale 𝑛⃗ à la surface émettrice S avec la direction Ox.
La projection de dS sur le plan perpendiculaire à Ox définit la surface émettrice
apparente : dSx = dS cos a. L’intensité énergétique élémentaire dIx dans la direction Ox
par unité de surface émettrice apparente dSx s’appelle la luminance énergétique Lx. En
partant de la relation précédente
𝐼𝑋 𝑑 2 𝜙𝑋
𝐿𝑋 = =
𝑑𝑆𝑋 𝑑ΩdS cosα
2.5.2.7. Eclairement
C’est l’homologue de l’Emittance pour une source. L’éclairement est le flux reçu
par unité de surface réceptrice, en provenance de l’ensemble des directions.
On a évidemment :
Corps noir
C’est un corps qui absorbe toutes les radiations qu’il reçoit indépendamment de
son épaisseur, de sa température, de l’angle d’incidence et de la longueur d’onde du
rayonnement incident, il est défini par : 𝜶𝝀𝑻 = 1.
Une surface enduite de noir de fumée est approximativement un corps noir.
Propriétés du corps noir :
- tous les corps noirs rayonnent de la même manière.
- le corps noir rayonne plus que le corps non noir à la même température.
Corps gris
Un corps gris est un corps dont le pouvoir absorbant 𝜶𝝀𝑻 est indépendant de la
longueur d’onde l du rayonnement qu’il reçoit. Il est défini par : 𝜶𝝀𝑻 = 𝜶𝑻 .
En général, on considère les corps solides comme des corps gris par intervalle et on
utilise un pouvoir absorbant moyen vis-à-vis du rayonnement émis pour λ< 3 mm
(rayonnement émis par des corps à haute température comme le Soleil) et un pouvoir
absorbant moyen vis-à-vis du rayonnement émis pour λ> 3 mm (rayonnement émis par
les corps à faible température : atmosphère, absorbeur solaire,...).
2.5.2.10. Loi du rayonnement
- Loi de Lambert
Une surface obéit à la loi de Lambert, si la luminance est constante dans toutes
les directions. On parle aussi dans ce cas d’émission diffuse ou isotrope.
Dans ces conditions une relation simple lie la luminance à l’Emittance d’un corps :
M=πL
La démonstration revient à sommer la luminance dans tout le demi-espace.
Par ailleurs dans ces conditions
I0x = L.d.S.cos 𝜃
- 2e loi de WEIN
Cette loi exprime l’Emittance totale du corps.IL suffit de sommer toutes les
Emittance monochromatique pour toutes les longueurs d’onde.
∞
M°= ∫0 M°λT dλ
On obtient après intégration : 𝑀𝑜 = 𝜎𝑇 4
T en kelvin, Σ est appelée constant de STEFAN BOLTZMANN
σ =5,68.10-8Wm-2 K-4
Pour les applications numériques, comme les températures sont généralement
supérieures à 100 K, il est judicieux d’utiliser la relation
T 4
M° = 5,68( )
100
2.5.3.1. Principe
Dans le cas des liquides, le nombre de Prandtl est beaucoup plus variable :
Pour les métaux liquides, au contraire, Pr est très petit, de l’ordre de 0.01.
Enfin pour Π3 :
𝒖𝒎 𝑫𝝆 𝒖𝒎 𝒅
𝚷𝟑 = = = 𝑹𝒆 (Nombre de Reynolds) (3.11)
𝝁 𝝂
Ce nombre joue un rôle fondamental dans la caractérisation de l’écoulement :
• Si Re< 2000 on est en régime laminaire.
• Pour des vitesses plus élevées, Re> 3000, le régime turbulent apparaît.
Dans ces conditions, la loi fondamentale du transfert de chaleur par convection est de
la forme :
𝑭(𝑵𝒖 , 𝑷𝒓 , 𝑹𝒆 ) = 𝟎
Ou 𝑵𝒖 = 𝒇(𝑷𝒓 , 𝑹𝒆 , 𝒓𝟏 , … 𝒓𝒏 ) (3.12)
où les ri sont des rapports entre grandeurs de même dimensions.
En pratique, le nombre de Nusselt est une mesure commode du coefficient d’échange
de chaleur par convection car, une fois sa valeur connue, on peut calculer le coefficient
d’échange de chaleur par convection d’après la relation :
̅𝒄 = 𝑵𝒖 𝝀
𝒉 (3.13)
𝑫
Quelques groupements sans dimensions
- Dans un tube
hc dépend
- um vitesse moyenne du fluide m/s
- ρ masse volumique du fluide kg/m3
- Cp Chaleur spécifique du fluide J/Kg°C
- µ viscosité dynamique du fluide Pas
- λ conductivité thermique du fluide W/m°C
- D diamètre intérieur du tube m
- x abscisse en m
Remarque : hc en Convection forcée ne dépend pas de (Tf et Ts)
ℎ𝑐 𝐷
𝑁𝑢 = : Nombre de NUSSELT
𝜆
Caractérise l’échange thermique entre le fluide et la paroi
𝑈𝑚 𝐷𝜌
𝑅𝑒 = : Nombre de REYNOLDS
𝜇
Caractérise le régime d’écoulement
Re< 2000 écoulement laminaire
Re> 3000, écoulement turbulent
𝜇𝐶𝑝
𝑃𝑟 = : Nombre de PRANDTL
𝜆
𝑥
=Abscisse réduite
𝐷
Pour L/D> 60
10000 <Re< 120000
(*) La viscosité dynamique dont l’unité est le Pa.s souvent dénommée poiseuille
(1poiseuille =1Pa.S) est souvent confondue avec la viscosité cinématique ν qui est égale
à µ /ρ
(**) la masse volumique de l’air qui se comporte comme un gaz parfait peut s’écrire
dans les conditions normales de pression (P = 101325 Pa) sous la forme ρ = ρo.273/
(T+273) avec ρo masse volumique à 0°C ; T température de l’air en °C
(***) Dans le domaine des températures -20 à +100°C les paramètres caractéristiques
du nombre de Prandtl varient peu pour tous les gaz usuels à la pression atmosphérique.
Aussi, est-il courant de prendre pour le nombre de Prandtl une valeur moyenne de 0,75.
Contrairement aux gaz, les propriétés des liquides et en particulier de l’eau varient en
fonction de la température. C’est le cas par exemple pour la viscosité dynamique.
2.5.3.5. Convection naturelle
- Principe
𝚽 = 𝒉𝒄 . 𝑺. (𝑻𝒔 − 𝑻𝒇 )
- Grandeur caractéristique
𝑙 3 .𝜌2 .𝑔.𝛽.Δ𝑇
𝐺𝑟 = : Nombre de GRASHOF
𝜇2