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Par Pr M.TAQI
Filière : SMP/S6
Parcours : Mécanique
Programme
• conduction
• rayonnement
• ou convection
Dans les trois modes, le transfert de chaleur intervient dés qu’il
existe une différence de température dans un milieu ou entre
plusieurs milieux considérés.
1.1 Transfert thermique par conduction
• c’est un transport d’énergie cinétique d’un point chaud à un point
froid d’un milieu matériel par interaction entre particules
élémentaires (atomes, molécules ou électrons)
• Ce transfert se produit dans les solides, liquides ou gaz (Fig.1).
- Dans les fluides (gaz ou liquides), la conduction est due aux
collisions et à la diffusion des molécules durant leur mouvement
aléatoire.
- Dans les solides, elle est due aux mouvements vibratoires des
molécules et à un transport d’énergie cinétique par les
électrons libres.
Gaz : diffusion - collisions Liquide : diffusion - Solide : mouvements
des molécules collisions des molécules vibratoires des molécules -
déplacements des électrons
libres
paroi chaude
écoulement
apport de chaleur
air
Pr. TAQI M.
Chapitre
Chapitre 2
2 Concepts fondamentaux et équation générales de la conduction thermique
Pr. TAQI M.
• régime thermique
C’est un état du milieu caractérisé par un champ de température
donné : T = T(x, y, z, t).
T=T(x,y,z,t ) régime thermique variable
ϕ
α ϕ
n
S dS n
dS
Φ
(6)
• Lignes et tube de courant
Les lignes de courant du champ thermique sont les courbes
tangentes aux vecteurs densités du flux thermique ϕ .
∂T 1 ∂T 1 ∂T
∇T = e + e + e en coordonnées sphériques
∂r r ∂θ r sin θ ∂ψ
r
θ ψ
∇T
∇T On peut écrire (Fig.7) :
r
n
∇T = ∂T n (11)
∂n
T3 < T2
T2 < T1 Fig.7 - Orientation du gradient
Isotherme T1
de température.
Analogies de la loi de Fourier
• La loi de Fourier est l’analogue thermique de la loi d’Ohm
en électricité :
J = − λ e ∇V (12)
où J est la densité de courant électrique, λe la conductivité
électrique du milieu et V le potentiel électrique.
Cette similitude conduira naturellement à l’introduction de la
notion de ‘’résistance thermique’’.
• Il y a aussi analogie entre la loi de Fourier et la loi de Fick qui
fixe la densité de flux de masse ϕ m pour une différence de
concentration C donnée :
ϕ m = − Dc ∇C (13)
Dc est appelé coefficient de diffusion de masse.
• Isothermes – lignes et tube de courant
Les isothermes (T= cste) constituent des surfaces en situation
tridimensionnelle et des lignes en bidimensionnelle.
r r
∇T ⊥ isotherme ϕ l’est aussi mais de sens opposé
v
nS
ϕ
M dS
•
n surface géométrique S
n
∇T
isotherme T = cste
r
On a, en fonction de la coordonnée n sur la normale n :
ϕ =−λ∇T = −λ ∂T n
r
(14)
∂n
Les lignes de courant du champ thermique ϕ sont normales, en
chaque point, aux isothermes (résultat qui découle de la loi de
Fourier).
S1 S3
S2
ϕ1
surface T2 T3
isotherme T1
Fig.8 – Définition d’un tube de flux
Les surfaces S1, S2 et S3, appartenant aux isothermes T1, T2 et T3,
sont traversées par un même flux Φ , en régime permanent (Fig.8) :
Φ = ∫∫ S1 ϕ1 • dS1 = ∫∫ S2 ϕ 2 • dS 2 = ∫∫ S3 ϕ 3 • dS 3
(15)
Soit : Φ = ∫∫ S1 ϕ1dS1 = ∫∫ S2 ϕ 2dS 2 = ∫∫ S3 ϕ 3dS 3
2.4 L’équation de la chaleur
On montre que, pour un milieu matériel isotrope, opaque et
indéformable, le bilan énergétique local du milieu s’écrit:
∂T
∇ • λ ∇T + q = ρc (16)
∂t
avec : λ = λ ( x, y , z , T) , q = q( x, y , z , t , T) en général
La relation (16) constitue l’équation de la chaleur du milieu.
Remarques
• L’équation (16) est établie pour un milieu indéformable ; elle
peut s’appliquer aussi à un milieu fluide (gaz ou liquide)
incompressible (pas de terme de travail d’expansion ou de
compression) et sans convection (pas de mouvement des
particules fluides du milieu fluide immobile).
• L’équation (14) est complexe, mais elle peut être allégée dans
plusieurs cas particuliers :
∇ • λ ∇T + q = 0 (17)
∂T
∇ • λ ∇T = ρc (18)
∂t
Dans des milieux homogènes et isotropes, la conductivité
thermique peut être considérée comme une constante dans
un intervalle de température pas trop large. Dans ce cas,
l’équation de la chaleur s’écrit :
∂T
λ ∇ T + q = ρc
2
(19)
∂t
1 ∂ ∂T 1 ∂ T ∂ T 2 2
- en coordonnées cylindriques, ∇ T =
2
(r )+ +
r ∂ r ∂r r ∂θ ∂z 2 2 2
- en coordonnées sphériques,
(20)
1 ∂ ∂T 1 ∂ ∂T 1 ∂ T 2
∇ T =
2
(r 2
) + (sin θ )+
r ∂r
2
∂r r sin θ ∂ θ
2
∂θ r sin θ ∂ϕ
2 2
2.5 Conductivité et diffusivité thermiques
Dans un milieu homogène, isotrope et à conductivité thermique
constante, l’équation de conduction :
∂T
λ ∇ T + q = ρc
2
∂t
peut se mettre sous la forme :
q ∂T
a∇ T +
2
= (21)
ρc ∂t
Le coefficient a = λ / ρ c désigne la diffusivité thermique du
solide ; il caractérise l’aptitude à égaler plus ou moins vite dans le
temps les différences de températures dans le corps étudié. Alors
que λ traduit l’aptitude à transmettre un flux de chaleur sous
l’effet d’une différence de température.
L’équation (21) est appelée équation de diffusion thermique.
2.6 Conditions aux limites
L’équation de la chaleur traduit le mécanisme du phénomène
conductif en tout point du milieu considéré et à chaque instant ;
c’est une relation liant les variables x, y, z, t et T.
Elle admet une infinité de solutions faisant intervenir des
constantes ou des fonctions arbitraires. Pour que celle-ci ait un
sens physique, il faut imposer des conditions bien définies au
milieu étudié.
∂T
( ) paroi = 0 (25)
∂n
Conditions aux limites à flux variable
- Ce sont les conditions les plus fréquentes. La situation la plus
rencontrée est celle d’un milieu baigné par l’air ambiant ou autre
fluide. Dans ce cas, l’échange de chaleur de la paroi avec l’extérieur
est par convection ; il est décrit par :
∂T
ϕ p conv = h (Tp −Tf ) = − λ ( )paroi (26)
∂n
Tp et Tf sont respectivement les températures de paroi et du milieu
fluide extérieur au point considéré.
h = h( ρ f , c f , V f ,L ) (27)
fluide ϕp
corps solide
fluide ϕp
ϕ pr
solide 2
T1= T2 contact
parfait
solide 1
solide 1
gaz
Fig.12 – Contact réel entre deux solides.
∇ • λ ∇T + q = 0 (32)
avec : λ = λ ( x, y , z , T ) , q = q ( x, y , z , T )
Dans la plupart des situations pratiques, λ peut être considérée
constante; ainsi, l’équation de la chaleur se simplifie à :
Pr. TAQI M.
Chapitre 3 Conduction thermique en régime permanent
λ ∆T + q = 0 (33)
ΔT est le laplacien de T qui s’écrit :
- en coordonnées cartésiennes,
∂ 2T ∂ 2T ∂ 2T
∆T = + + 2
∂x 2
∂y 2
∂z
- en coordonnées cylindriques,
1 ∂ ∂T 1 ∂ 2T ∂ 2T (34)
∆T = (r )+ 2 + 2
r ∂r ∂r r ∂θ 2
∂z
- en coordonnées sphériques,
1 ∂ 2 ∂T 1 ∂ ∂T 1 ∂ 2T
∆T = 2 (r ) + 2 (sin θ )+ 2
r ∂r ∂r r sin θ ∂ θ ∂θ r sin θ ∂ϕ 2
3.2 Conduction thermique monodimensionnelle
Le champ de température est fonction d’une seule variable spatiale,
notée ξ :
T = T (ξ ) (35)
ξ peut être une coordonnée cartésienne, cylindrique ou sphérique.
Autrement dit, le transfert de chaleur s’effectue suivant une seule
direction. Dans la suite, nous traitons le transfert thermique
unidirectionnel dans des géométries les plus usuelles.
T2
0 x e x
d 2T
dx = 0
T ( x = 0) = T1 (36)
T ( x = e) = T
2
La résolution du problème donne :
• la distribution de température dans le mur :
x
T ( x) = T1 + (T2 − T1 ) (37)
e
r
• la densité de flux ϕ et flux Φ à travers une surface du mur :
λ
ϕ = e (T1 − T2 ) x
Φ = λ S (T − T ) (38)
e
1 2
fluide à T∞1
fluide à T ∞2
Tp1 Tp2
x
0 e
Fig.14 – Mur plan baigné par deux fluides.
Entre les parois du mur et les fluides s’établit un échange convectif
tels que :
Φ ( x = 0) = h1S (T∞1 − Tp1 ) et Φ ( x = e) = h2 S (T p 2 − T∞ 2 ) (41)
h1 et h2 sont les coefficients de convection connus.
T et T étant constantes, le mur est alors à faces isothermes de
∞1 ∞2
h1 S h S 2
R +R +R
c1
R m c2 (44)
avec : R = R +R +R c1 m c2
x
0 e1 e = e1+e2
L’équation de la chaleur et les conditions de contact (T1’=T2’) et aux
limites permettent d’avoir le champ de température dans les murs :
x
T (0 ≤ x ≤ e ) = T + (T − T )
1 1 1
'
1
e (45)
x − e1
1
1 2
i =1
i (48)
i −1 e x i −1
avec : R ( x) = ∑ i
+ i
et xi = x − ∑ ei
i =1 λ S λi S i =1
i
∑Ri =1
i
T2
T3
TN
N
0 x e1 e1+e2 x
∑ ei
i =1
c1 i c2
i =1
c1 i c2
i =1
Φ2
Fig.20 – Trois murs plans à
T1 T2
faces isothermes en parallèle.
Φ3
T2
T1
Si R1, R2, R3 représentent les résistances thermiques de chacun des
éléments, le flux traversant les murs est donné par :
T1 − T2
Φ = (51)
R
où R est la résistance thermique des murs évaluée par :
1 1 1 1
= + + (52)
R R1 R2 R3
Le circuit équivalent des murs en parallèle est le suivant :
R1
Φ1
T1 Φ2 T2
• R2 •
Φ
Φ3
R3
Φ = ∑ Φ i = (T1 − T2 ) ∑ = (53)
i =1 i =1 R
i R R i =1 Ri
T2 solide 2
frontière
ϕp réelle
T1
solide 1
Fig.22
Les conditions à la frontière de contact s’expriment par :
• l’égalité des densités de flux,
∂T ∂T
ϕ = −λ ( 1
) = −λ ( 2
) (54)
∂n ∂n
I 1 I 2 I
• et le saut de température,
Δ T = T1 − T2 (55)
T1 et T2 sont respectivement les températures des éléments de
surface dS1 et dS2 de part et d’autre de l’interface (Fig. 23).
dS1 dS2
dΦ • •
Fig. 23 - Conservation de flux à l’interface
T1 T2
On peut écrire dans un tube de courant s’appuyant sur dS1 et dS2
(Fig.8) :
∆T
dΦ = (56)
Rc
La grandeur Rc définit la résistance thermique de contact. Son
expression approximative peut être obtenue localement par :
e e
R ≈ ≈ (57)
λ dS λ dS
c
1 1 2 2
Φ ≈ hc S ∆TI (58)
où hc est le coefficient de convection à l’interface et S l’aire apparente
de l’interface qui est approximativement égale à la section des murs.
étant le saut moyen de température. Ainsi, on aurait :
1 ∆T
R ≈ ≈ ( °C / W )
I
(59)
hS Φ
c
r1 r2
O• Z
T1
•
•
T2
Fig.24 - Conduite cylindrique
Hypothèses
• r1 et r2 << l
• Les surfaces interne et externe sont isothermes
• Il n’y a pas de source interne de chaleur
• la conductivité thermique du matériau est constante.
1 d dT
(r )=0 (61)
rdr dr
avec : T ( r = r ) = T et T ( r = r ) = T
1 1 2 2
Les solutions du problème sont alors :
• Champ de température
T −T
T (r ) = T + 1
ln(r / r )
1 2
1
(62)
ln(r / r ) 1 2
• Densité de flux
r λ T1 − T
ϕ =− er (63)
r ln(r1 / r2 )
• Flux thermique à travers une surface latérale
2π lλ
Φ= (T1 − T2 ) (64)
ln(r2 / r1 )
• Résistance thermique
ln(r / r )
R= 2 1
(65)
2π lλ
Dans le cas d’une conduite cylindrique mince, d’épaisseur e, Les
résultats précédents se simplifient à :
T ( r ) ≈ T = cste 2
(66)
• Densité de flux
r λr
ϕ ≈ − (T − T ) e
1
1 2
r
(67)
e r
• Flux thermique à travers une surface latérale
2π r lλ Sλ
Φ≈ 1
(T − T ) = 1
(T − T ) 2
1
1 2
(68)
e e
• Résistance thermique
e
R≈ (69)
Sλ 1
Sphère creuse à faces isothermes
Le régime thermique est permanent et T ne dépend que de r en raison
de la symétrie de la coquille ; on a alors (sans source interne et avec
une conductivité thermique constante ) :
1 d (r dT ) = 0 2
r d r
2
dr
(70)
T ( r = r )
1
= T 1
T (r = r ) = T
2 2
d’où :
1/ r −1/ r
T ( r ) = T + (T − T ) (71) 1
1/ r −1/ r
1 1 2
λ T −T
1 2
r
ϕ = e 1 2
(72)
r 1/ r −1/ r
r
2
4π λ
2 1
Φ = (T − T ) 1/ r −1/ r r − r
et R = = (73)
2 1 2 1
1/ r −1/ r 4π λ 4π r r λ
1 2
2 1
1 2
Cylindres et sphères à multicouches
Pour un cylindre à N couches, on aurait (Fig.25) :
ln(r / r )
R = ∑R avec R =
N
i i −1
(74)
2π lλ
i i
i =1
i
T −T
Φ = 1 N
R
Pour une sphère multicouches :
ri − ri −1
Ri = (75)
4π ri ri −1λi 2
1
sommet w
L
t
base
t est l’épaisseur de l’ailette , w sa largeur et L sa longueur.
Φx Φx+dx
O• • • • x
x x+dx L
−α θ = 0 2
dx 2
(78)
avec : θ = T − T et α = hp / λA
∞
c
2
− αx
(79)
où C1 et C2 sont des constantes arbitraires, déterminées à partir des
conditions aux limites à la base et au sommet de l’ailette.
La condition à la base de l’ailette est :
θ ( x = 0) = θ = T − T b b
(80)
∞
d’où :
T − T∞ cosh[α ( L − x)] + (h / αλ ) sinh[α ( L − x)]
= (89)
Tb − T∞ cosh[αL] + (h / αλ ) sinh[αL]
sinh(αL) + (h / αλ ) cosh(αL)
Φ = Φ x=0 = λAcα (Tb − T∞ ) (90)
cosh(αL) + (h / αλ ) sinh(αL)
5.2 Rendement d’une ailette (fin efficiency)
C’est le rapport entre le flux réel Φ transféré par l’ailette et le flux
Φmax de l’ailette qui aurait une conductivité thermique infinie :
Φ
η= (91)
Φ max
La température d’une ailette à conductivité infinie serait uniforme
et égale à la température Tb à la base de l’ailette. Ainsi, le flux
maximal transféré est :
Φ max = hAa (Tb − T∞ ) (92)
Aa étant l’aire totale de la surface d’échange par convection de
l’ailette.
Pour des ailettes assez longues et à section constante, le rendement est :
1
η= (93)
αL
Pour des ailettes à sommets isolés, Ce rendement devient :
η = tanh(αL) / αL (94)
5.3 Efficacité d’une ailette (fin effectiveness)
L’ajout d’ailettes sur une surface n’assure pas systématiquement un
transfert important de chaleur, comparé au prix à payer. Ainsi, on
caractérise la performance des ailettes par son efficacité définie par :
Φa
εa = (95)
Φb
Фa et Фb sont respectivement les flux transférés par l’ailette d’aire Ab
à la base et de surface d’échange Aa et par une surface d’aire Ab :
Φ = ηhA (T − T ) et
a a b ∞
Φ = hA (T − T )
b a b ∞
(96)
Ainsi, l’efficacité s’exprime par :
A
ε =η
a
a
(97)
A b
On peut aussi définir l’efficacité d’une surface ailetée par :
Φ
ε= sa
(98)
Φ sna
(99)
Φ = hA (T − T )
sna s b ∞