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CHAPITRE 01

Généralités sur
le transfert de
chaleur
CHAPITRE 01: GENERALITES SUR LE TRANSFERT DE CHALEUR

1. Introduction

La chaleur est un transfert d'énergie sans mouvement ordonné du système, à l’opposition au


transfert d'énergie avec un mouvement ordonné pendant l'exécution d'un travail mécanique.
Lorsque nous adoptons une conversion d’énergie par une machine électrique, cette conversion
s'accompagne d'une perte de cette énergie.
Les pertes dans les machines électriques sont dues à différents phénomènes qui se produisent dans
différentes parties de la machine lors de son fonctionnement. Ces pertes sont à l’origine de
l’augmentation de la température de la machine.
Le champ de température de la machine dépend du mode de fonctionnement, du refroidissement et
des propriétés des matériaux constituant la machine mais aussi de l’assemblage de la machine elle-
même. Néanmoins, plusieurs composants de la machine sont capables d’être ravagés suite à un
échauffement excessif pour avoir des dommages irréparables.

2. Définitions :

Dans l’étude des phénomènes dus aux transferts de chaleur, il est important de passer par quelques
définitions des grandeurs relatives à ces phénomènes.

a) Température :

La température est la grandeur physique qui mesure le degré de chaleur d’un milieu :

Solide : c’est l’état de vibration des atomes à l’intérieur d’un réseau cristallin ou de

mouvement d’électrons pour les matériaux qui ont la faculté d’échanger des électrons
(les métaux par exemple) ;

Fluide : c’est l’état d’agitation des molécules.

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CHAPITRE 01: GENERALITES SUR LE TRANSFERT DE CHALEUR

Figure 1.1. Mesure de la température.

Dans le système international SI, l’unité de la température thermodynamique est le kelvin


(K), longtemps défini comme une fraction de la température thermodynamique du point triple de
l'eau. Aujourd'hui, elle est définie relativement à la constante de Boltzmann qui relie énergie
cinétique et température. Mais l'unité la plus couramment utilisé est le degré Celsius (°C). La
température zéro correspond au point de congélation de l'eau (solidification) dans des conditions
normales de pression. Alors que le 100 °C correspond à la température d’ébullition de l’eau
(vaporisation).
Notez que 0 °C = 273,15 K. Plus généralement, la température mesurée avec l'échelle Kelvin vaut
°C + 273,15°. Ainsi une température diurne de 20 °C sur Terre est égale à environ 293 K et celle
de la surface du Soleil de 5.500 °C vaut quelque 5,770 K.

b) Champ de température :

La notion de champ est d'origine physique, et elle sert à décrire des quantités variant en fonction
de leur point de définition : champ de température, champ de densité, champ de vitesse ...etc.
Les transferts d’énergie sont déterminés à partir de l’évolution dans l’espace et dans le temps
de la température : T = f (x,y,z,t). La valeur instantanée de la température en tout point de
l’espace est un scalaire appelé champ de température.
Le champ de température peut être :

➢ En régime permanent ou stationnaire quand il est indépendant du temps.


➢ En régime variable ou transitoire quand il est en fonction du temps.

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c) Gradient de température :

Un gradient de température est une grandeur physique qui décrit dans quelle direction et à quelle
vitesse la température change le plus rapidement autour d'un emplacement particulier. Le gradient
de température est une quantité dimensionnelle exprimée en unités de degrés (sur une échelle de
température particulière) par unité de longueur. L’unité SI est le kelvin par mètre (K/m).

(1.1)

Avec :

: : vecteur unitaire de la normale.

: dérivée de la température le long de la normale.

Figure 1.2. Le gradient de la température.

d) Flux de chaleur :

Lorsqu’un objet ou matériau est porté à une température différente de celle des objets environnants,
le transfert d’énergie thermique d’une zone chaude à une zone froide est appelé flux de chaleur.

(1.2)

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Le flux de chaleur est la puissance échangée par unité de temps.

La densité du flux thermique est la quantité de chaleur transmise par unité de temps et
par unité d’aire de la surface isotherme :

(1.3)

Avec : S est la surface en m2.

3. Formulation d’un problème de transfert de chaleur :

Le but est de déterminer quantitativement l’évolution de la température à l’intérieur d’un système dans
l’espace et dans le temps.
a) Bilan d’énergie
Il faut tout d’abord définir un système (S) par ses limites dans l’espace (la figure I.2). il faut
ensuite établir l’inventaire des différents flux de chaleur qui influent sur l’état du système et
qui peuvent être:

Figure 1.3. Système et bilan énergétique

φst : Flux de chaleur stocké.


φg : Flux de chaleur généré

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φe : Flux de chaleur entrant


φs : Flux de chaleur sortant

On applique alors le premier principe de la thermodynamique pour établir le bilan d’énergie


du système (S) : φe+ φg = φs + φst (I.4)

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CHAPITRE 02
Modes de
transfert de
chaleur
CHAPITRE 02 : LES MODES DE TRANSFERT DE CHALEUR

1. Introduction

Le transfert de chaleur est effectué par trois modes qui sont régis par des lois spécifiques
Cependant strictement parlant, seuls la conduction et le rayonnement sont des modes
fondamentaux de transmission de la chaleur ; la convection, tout en étant très importante, ne fait
que combiner la conduction avec un déplacement de fluide.
En outre il est rare qu’une situation particulière ne concerne qu’un seul mode : le plus souvent
deux sinon trois modes entrent en jeu. Il sera donc nécessaire de poser correctement les
problèmes pour prendre en compte ces différents mécanismes (figure 2.1).
Notons aussi qu’il y a autre mode de transfert : il s’agit des changements d’état.
Dans notre chapitre , on s’intéresse particulièrement aux trois modes existant dans les machines
électriques.

Figure 2.1. Les modes de transfert de chaleur.

2. Transmission de chaleur par conduction


La conduction est définie comme étant le mode de transmission de la chaleur (ou l’échange
d’énergie interne) provoquée par la différence de température entre deux régions d’un milieu
solide, liquide ou gazeux ou encore entre deux milieux en contact physique. (Gradient de
température dans un milieu) (figure 2.2).
Dans la plupart des cas on étudie la conduction dans les milieux solides ; La conduction est le
seul mécanisme intervenant dans le transfert de chaleur dans un solide homogène, opaque et
compact.
La conduction s’effectue en contact direct :
• Si on chauffe l’extrémité d’un solide il y a transfert progressif.
• Si on coupe le solide, on stoppe le transfert.

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Conduction

Figure 2.2. Principe de la conductivité thermique.

On comprend donc intuitivemment que la conduction a une origine microscopique. Il s’agirt d’un
mécanisme de diffusion de la chaleur.
La conduction de la chaleur est le cas particulier où la non-uniformité de la température entraîne
un transfert d’énergie d’un point à un autre du système sans transport macroscopique de matière.
Pour un système solide, seul ce processus de transfert est possible.

Tableau : 2.1. Conductivité thermiques de quelques type de materiau.

Type de matériau Conductivité thermique (W.m-1.K-1)


Gaz à la pression atmosphérique 0.006-0.18
Matériaux isolants 0.025-0.25
Liquides non métalliques 0.1-1.0
Solides non métalliques 0.025-3
Liquides métalliques 8.5-85
Alliages métalliques 10-150
Métaux purs 20-400

2.1. Loi de Fourier :


C’est en effet le mathématicien et physicien Français, Jean Baptiste Joseph Fourier qui en
1822 publie la loi fondamentale de la conduction dans son traité : « La théorie analytique de la
chaleur ». Rappelons qu’il avait obtenu en 1812 le prix de l’Académie des Sciences pour un
mémoire sur la propagation de la chaleur, délivré par un jury qui comprenait Laplace, Legendre
et Lagrange .
Fourier apparente ainsi la conduction de la chaleur à l’écoulement d’un fluide des régions
les plus chaudes vers les régions les plus froides et considère les milieux comme continus, en
négligeant toute dilatation volumique.

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Considérons un transfert élémentaire de chaleur entre deux plans indéfinis portés aux
températures T et T+dT. Ces deux plans délimitent une portion de solide et sont supposés
perpendiculaires à un axe Ox. La loi de Fourier exprime naturellement que la chaleur échangée
est proportionnelle à : la surface d’échange, la différence de température entre les deux parois, le
temps écoulé et inversement proportionnel à la distance entre plans.
∅ = −λ𝑆 𝑔𝑟𝑎𝑑 (𝑇) (2.1)
Le signe moins dans l’équation (-) provient d’une convention qui rend positif un flux de chaleur
s’écoulant du chaud vers le froid dans le sens d’un gradient négatif (voir figure 2.4).
φ : Flux de chaleur transmis par conduction [w]
λ : Conductivité thermique du milieu [w .°C-1.m-1] ou [w .K-1.m-1]
s : Aire de la section de passage du flux [m2].

T T + dT

Q

O x

Figure 2.3. Schéma de principe de la loi de Fourier.

Figure 2.4. Signes de transmission de chaleur par conduction

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2.2. Equation de la chaleur :

Considérons un solide dans lequel nous découpons un élément de volume


parallélépipédique de cotés dx, dy et dz parallèles aux côtés d’un trièdre orthonormé direct
(O x y z). Ce volume macroscopique est supposé être soumis à un flux de chaleur , qui
s’échange par conduction au sein du matériau.

Volume
macroscopique

z+dz

y
O
y
z x

x
y+dy x+dx

Flux  x z Elément
de volume

Figure 2.5. Domaine d’étude volumique.

Le volume élémentaire considéré est : d=dx.dy.dz


A pression constante la chaleur élémentaire échangée au sein de ce volume élémentaire
est donnée par les relations classiques de la thermodynamique pour les systèmes
incompressibles :
𝛿𝑄 = 𝑚𝐶𝑝 𝑑𝑇 = 𝑚𝐶𝑑𝑇 (2.2)
Où : « m » est la masse du volume élémentaire d,
Soit : m= d (2.3)

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Avec :  masse volumique du matériau considéré.
Cp : est la capacité calorifique à pression constante.
dT : est un écart élémentaire de température.
Cette chaleur élémentaire peut aussi être exprimée à partir d’un bilan thermique écrit en fonction
des flux élémentaires échangés suivant chacun des axes, pendant le temps dt. Soit :

𝛿𝑄 = [(𝜑𝑥 + 𝜑𝑦 + 𝜑𝑧 ) − (𝜑𝑥+𝑑𝑥 + 𝜑𝑦+𝑑𝑦 + 𝜑𝑧+𝑑𝑧 )]𝑑𝑡 (2.4)

Avec :
(𝜑𝑥 + 𝜑𝑦 + 𝜑𝑧 ) : chaleur reçue par l’élément de volume suivant les directions Ox, Oy et Oz
respectivement en x, y et z
(𝜑𝑥+𝑑𝑥 + 𝜑𝑦+𝑑𝑦 + 𝜑𝑧+𝑑𝑧 ): chaleur sortant de l’élément de volume suivant les directions Ox, Oy
et Oz respectivement en ( x + dx, y + dy, z + dz).
La multiplication par dt est effectuée pour passer du flux à 𝛿𝑄.
De plus il peut y avoir production interne de chaleur au sein du matériau. Citons par exemple la
chaleur produite au sein d’un conducteur électrique par effet Joule.
Si l’on appelle 𝑞̇ la source interne correspondant à la chaleur produite à l’intérieur de matériau par
unité de temps et par unité de volume, il faut donc prendre en compte dans le bilan thermique
effectué sur l’élément de volume d , la quantité 𝑞̇ 𝑑𝜏𝑑𝑡

Le bilan final s’écrit :

[(𝝋𝒙 + 𝝋𝒚 + 𝝋𝒛 ) − (𝝋𝒙+𝒅𝒙 + 𝝋𝒚+𝒅𝒚 + 𝝋𝒛+𝒅𝒛 )]𝒅𝒕 + 𝒒̇ 𝒅𝝉 = 𝝆𝒅𝝉𝑪𝒅𝑻 (2.5)

𝝏𝝋𝒙
𝝋𝒙 − 𝝋𝒙+𝒅𝒙 = − 𝒅𝒙
𝝏𝒙
𝝏𝝋𝒚
𝝋𝒚 − 𝝋𝒚+𝒅𝒚 = − 𝒅𝒚 (2.6)
𝝏𝒚

𝝏𝝋𝒛
𝝋𝒛 − 𝝋𝒛+𝒅𝒛 = − 𝒅𝒛
𝝏𝒛
𝜕𝑇
Avec : 𝜑𝑥 = −𝜆𝑥 𝑆 𝜕𝑥 (2.7)

S=dx dy

Et : 𝒅𝝉 = 𝒅𝒙𝒅𝒚𝒅𝒛 (2.8)

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𝝏𝝋𝒙 𝝏 𝝏𝑻
− 𝒅𝒙 = 𝝏𝒙 [𝝀𝒙 𝝏𝒙] 𝒅𝒙𝒅𝒚𝒅𝒛
𝝏𝒙

𝜕𝜑𝑦 𝜕 𝜕𝑇
− 𝑑𝑦 = 𝜕𝑦 [𝜆𝑦 𝜕𝑦] 𝑑𝑥𝑑𝑦𝑑𝑧 (2.9)
𝜕𝑦

𝜕𝜑𝑧 𝜕 𝜕𝑇
− 𝑑𝑧 = [𝜆𝑧 ] 𝑑𝑥𝑑𝑦𝑑𝑧
𝜕𝑧 𝜕𝑧 𝜕𝑧
x, y, z désigne les conductivités principales du milieu :

𝜕 𝜕𝑇 𝜕 𝜕𝑇 𝜕 𝜕𝑇
(𝜕𝑥 [𝜆𝑥 𝜕𝑥 ] + 𝜕𝑦 [𝜆𝑦 𝜕𝑦] + 𝜕𝑧 [𝜆𝑧 𝜕𝑧 ]) 𝑑𝜏𝑑𝑡 + 𝑞̇ 𝑑𝜏𝑑𝑡 = 𝜌𝐶𝑝 𝑑𝜏𝑑𝑡 (2.10)

En simplifiant l’équation (2.10) , on obtient l’équation générale de la conduction :

𝝏 𝝏𝑻 𝝏 𝝏𝑻 𝝏 𝝏𝑻 𝝏𝑻
[𝝀𝒙 𝝏𝒙] + 𝝏𝒚 [𝝀𝒚 𝝏𝒚] + 𝝏𝒛 [𝝀𝒛 𝝏𝒛 ] + 𝒒̇ = 𝝆𝑪𝒑 𝝏𝒕 (2.11)
𝝏𝒙

Cas d’un solide homogène et isotrope

Dans ce cas 𝜆𝑥 = 𝜆𝑦 = 𝜆𝑧 = 𝜆 =constante et 𝜆, 𝜌, 𝐶sont indépendants de la température,

d’où l’équation ( 2.11) devient :

𝜕2 𝑇 𝜕2 𝑇 𝜕2 𝑇 𝜕𝑇
𝜆( 2
+ 2
+ ) + 𝑞̇ = 𝜌𝐶 𝜕𝑡 (2.12)
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧 2

Soit

𝝏𝑻
𝝀𝜟𝑻 + 𝒒̇ = 𝝆𝑪 (2.13)
𝝏𝒕

Avec : 𝜟𝑻 : Laplacien de T

Plusieurs cas peuvent se poser :

𝜕𝑇
➢ En régime permanent ou stationnaire =0
𝜕𝑡
➢ Sinon, on dira que l’on est en régime variable (éventuellement périodique)
➢ Il n’y a pas nécessairement production interne de chaleur ; dans ce cas 𝑞̇ = 0 et on dira
que l’on est en conduction morte.
➢ Dans le cas contraire, on parlera de conduction vive.

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2.3. Transfert unidirectionnel


a) Cas d’un mur simple :

Dans le cas où l’écoulement est unidirectionnel et il n’y a pas de génération ni de


stockage d’énergie. On considère un mur d’épaisseur e, de conductivité thermique λ, et de
grandes dimensions transversales dont les faces extrêmes sont à des températures T1 et T2.
( voir figure 2.6)

Figure 2.6. Mur Simple

En effectuant un bilan thermique sur le système (S) constitué par la tranche de mur comprise
entre les abscisses x et x + dx il vient :

(2.14)

Avec les conditions aux limites : T (x = 0) = T1 et T (x = e) = T2


d’où :

(2.15)
Le profil de température est donc linéaire. La densité de flux de chaleur traversant le mur s’en
déduit par la relation :

(2.16)

(2.17)

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- Analogie électrique :
Cette relation est analogue à la loi d’Ohm en électricité qui définit l’intensité du courant
comme le rapport de la différence de potentiel électrique sur la résistance électrique.
𝑒
Où la température apparait ainsi comme un potentiel thermique, 𝑅 = λ 𝑆 est la résistance

thermique d’un mur plan d’épaisseur e, de conductivité thermique λ et de surface latérale S, on a


donc le schéma équivalent suivant :

Figure 2.7. Schéma électrique équivalent.

b) Cas d’un mur multicouche :

C’est le cas des murs réels constitués de plusieurs couches de matériaux différents où on
connaît que les températures Tf1 et Tf2 des fluides en contact avec les deux faces du mur de
surface latérale S comme indiqué sur la figure (2.8)

Figure 2.8. Mur multicouche.


En régime permanent, le flux de chaleur se conserve lors de la traversée du mur et s’écrit :

(2.18)

(2.19)

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En réalité, compte-tenu de la rugosité des surfaces, une microcouche d’air existe entre les
creux des surfaces en regard et créé une résistance thermique R (l’air est un isolant) appelée
résistance thermique de contact. La formule précédente s’écrit alors :

(2.20)

Figure 2.9. Schéma électrique équivalent d’un mur multicouche.

2.4. Transfert multidirectionnel :

Il existe deux méthodes de résolution des problèmes du transfert de chaleur par conduction
multidirectionnel, la première méthode est la méthode dite de coefficient de forme ( figure 2.10) ,
la deuxième est les méthodes numériques ( figure 2.11).

Figure 2.10 : Méthode de découpe d’une enceinte tridimensionnelle

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a) Méthode de coefficient de forme :
Dans les systèmes multidimensionnels où n’interviennent que deux températures limites T1 et T2,
on montre que le flux de chaleur peut se mettre sous la forme :
φ = λ F (T1 – T2) (2.21)
Avec :

λ :Conductivité thermique du milieu séparant les surfaces S1 et S2 (W m-1 °C-1)


T1 : Température de la surface S1 (°C)
T2 : Température de la surface S2 (°C)
F : Coefficient de forme (m)

Le coefficient de forme F ne dépend que de la forme, des dimensions et de la position relative des
deux surfaces S1 et S2. Les valeurs de F pour les configurations les plus courantes sont les
suivants:

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b) Méthodes numériques
Ces méthodes numériques transforment (EDP) à des systèmes d’équations algébriques dont la
solution fournit une approximation de l’inconnue dans de différents points situés aux nœuds du
réseau géométrique correspondant à la discrétisation. Parmi ces méthodes suivantes: La méthode
des différences finies (FDM,) la méthode des volumes finis (FVM) et la méthode des éléments
finis (FEM).

Figure 2.11: Méthode de discrétisation numérique

Méthode des Eléments Finis (M.E.F) :


La MEF consiste à utiliser une approximation simple de l’inconnue pour transformer les EDP
en équations algébriques. Toute fois elle ne s’applique pas directement aux EDP, mais à une
formulation intégrale qui est équivalente au problème à résoudre, en utilisant l’une des deux
approches suivantes :

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➢ La méthode de variationnelle qui consiste à minimiser une fonctionnelle qui représente
généralement l’énergie du système étudié. Cette méthode n’est donc applicable que si on
connaît une fonctionnelle équivalente au problème différentiel que l’on veut résoudre.
➢ La méthode des résidus pondérés ou méthode projective qui consiste à minimiser le
résidu induit par l’approximation de la fonction inconnue.

Les deux méthodes, on associe une subdivision du domaine d’étude, en éléments simples, appelés
éléments finis, comme il est indiqué sur la figure ci-dessous, et à approximer la fonction inconnue
sur chaque élément par des fonctions d’interpolation.

A1
A2

A
A3

A4

Figure 2.12. Elément de calcul.

L’appellation éléments finis vient de la division du domaine d’étude en éléments : ils sont
souvent représentés par un Maillage, voir figure ci-après :

Figure 2.13. Exemples de maillages

La Méthode Des Volumes Finis (M.V.F) :


La MVF appelée aussi méthode des volumes de contrôles, elle se déduit à partir de la
méthode des différences finies. Est une méthode de résidus pondérés où les fonctions de poids sont
égales à l’unité dans des volumes finis données. Elle consiste à discrétiser les EDP par intégration

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sur des volumes finis, le domaine d’étude est divisé en un nombre d’éléments (volumes de
contrôle), de telle manière que chacun volume entoure un nœud de maillage. L’EDP est intégrée
dans chacun des volumes élémentaires. Pour calculer l’intégrale sur ce volume élémentaire, la
fonction inconnue est représentée à l’aide d’une fonction d’approximation entre deux nœuds
successifs.
La technique comprend deux étapes importantes :
• Le maillage : il consiste à diviser le domaine en plusieurs intervalles réguliers appelés
volumes de contrôle.
• La discrétisation : lors de cette étape les équations sont intégrées dans les volumes de
contrôle.

Figure 2.14. Description d’un volume fini.


On a un nœud principal P est entouré par quatre nœuds voisins : celui du N, S, E et W (N :nord ,
S :sud, E: est, W :ouest).
Le volume fini est délimité par les points (e : est, w : ouest, n : nord, s : sud).
La Méthode Des Différences Finies (MDF) :
Elle est basée sur la technique du développement en séries de Taylor qui permet
d’approximer la valeur d’une fonction en un point donné si on connaît la valeur de la dite
fonction ainsi que toute ces dérivées en un point voisin en espace ou en temps. Cette
technique permet de développer des schémas pour remplacer les dérivées premières et
secondes des EDP pour pouvoir voir une solution numérique par calculateur.
Pour obtenir une solution numérique il faut tout d’abord définir un domaine
numérique composé par un ensemble des points discrets appelé Grille de calcul. Les valeurs
instantanées et locales des variables dépendantes du problème sont définit sur l’ensemble des
points de la Grille de calcul. La différence entre cette vue numérique à travers un certain nombre

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de points et la distribution continue exacte représente l’erreur commise par la méthode
numérique. Il est tout fait logique de penser que plus le nombre de points est important plus la
visualisation est claire.

Figure 2.15. Exemples des grilles de calcul.

L’étape suivante consiste à approximer ou remplacer toutes les dérivées partielles par des
schémas discrets (différence finies). L’EDP sera transformée en équation algébrique. Cette
équation est ensuite appliquée sur l’ensemble des nœuds de la Grille de calcul. Le résultat sera un
système d’équation comportant autant d’équations que d’inconnues (nœuds). Ce système sera
ensuite résolu par une méthode appropriée. Le résultat sera une distribution discrète de la solution
sur l’ensemble des points du domaine de calcul.
Grille de calcul

1 2 3 x

∆X ∆X
Figure 2.16 Nœuds du maillage a une dimension.

Le développement en série de Taylor au voisinage du nœud 2 donne :


𝑑𝐴 1 𝑑2 𝑥
𝐴1 = 𝐴2 − ∆𝑥 (𝑑𝑥 )2 + 2 (∆𝑥)2 (𝑑𝑥 2 ) − ⋯ (2.22)
𝑑𝐴 1 𝑑2 𝑥
𝐴3 = 𝐴2 + ∆𝑥 (𝑑𝑥 )2 + 2 (∆𝑥)2 (𝑑𝑥 2 ) + ⋯ (2.23)

En se limitant au troisième terme, on déduit de ces équations :


𝑑𝐴 𝐴3 −𝐴1
(𝑑𝑥 )2 = (2.24)
2∆𝑥
𝑑2 𝐴 𝐴1 −2𝐴2 +𝐴3
( 𝑑𝑥 2 ) = (∆𝑥)2

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En substituant ces dérivées dans l’équation différentielle correspondante à l’une des formulations
établies précédemment on obtient l’équation aux différences finies au nœud 2. C’est une
combinaison linéaire de l’inconnue au point considéré et aux points voisins.
en utilisant (M x N) nœuds internes du domaine de résolution, on obtient un système de (M x N)
équations écrit sous forme matricielle :
[P] [A]= [Q]
[P] : matrice à dimensions (M x N) x (M x N).
[A] : matrice colonne à déterminer.
[Q] : matrice de termes source.
La MDF permet d’obtenir des résultats acceptables dans de nombreux problèmes comme elle
possède la simplicité de la formulation numérique, mais elle reste limitée aux configurations à
géométrie régulière, donc, relativement trop simple.

2.5. Les ailettes


Les ailettes sont de bons conducteurs de la chaleur dont une dimension est grande par
rapport aux autres. Elles sont utilisées pour améliorer l’évacuation de la chaleur d’un système
solide confiné dans lequel les densités de flux de chaleur sont élevées. Il existe plusieurs
configurations d’ailettes comme montré sur la figure (2.17).

Figure 2.17. Types d’ailettes : (a) ailette droite à section constante, (b) ailette droite à
section variable, (c) ailette annulaire, (d) ailette en forme d’aiguille à section variable.

Le choix parmi ces configurations est conditionné par de nombreux critères : l’espace
disponible dans le système, le poids, la facilité de fabrication, les coûts…Il faut également
prendre en compte la perturbation de l’écoulement engendrée par la présence des ailettes (pertes
de charge).
Les ailettes servent à orienter le flux d'air de manière à obtenir la poussée maximum avec le
meilleur rendement. Turbines Inversement, les ailettes d'une turbine puisent autant d’énergie
cinétique du fluide en circulation que possible, pour la convertir en énergie mécanique.

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CHAPITRE 02 : LES MODES DE TRANSFERT DE CHALEUR

La figure (2.18) illustre quelques applications industrielles des différentes configurations des
ailettes.

Figure 2.18 . Applications industrielles des différentes configurations des ailettes.

a) L’équation de la barre
Le problème de la barre encastrée schématise le problème pratique important du
refroidissement d’un solide par des ailettes. (figure 2.19)
Considérons une barre de section constante (épaisseur e et largeur ℓ) encastrée entre 2
surfaces à température T0 et baignant dans un fluide à température T.

Figure 2.19. Barre encastrée.

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En effectuons le bilan d’énergie, le profil de température dans la barre est la solution de
l’équation différentielle suivante, appelée l’équation de la barre:

(2.25)
λ :Conductivité thermique du milieu (W m-1 °C-1)
S :Aire de la section de passage du flux de chaleur (m2)
𝜌 : Masse volumique (kg m-3)
h Coefficient de transfert de chaleur par convection(W m-2 °C-1)
La symétrie du problème montre l’existence d’une valeur extrême de la température au
milieu de la barre ce qui permet de simplifier la géométrie et de ne considérer qu’une demi-barre
avec condition de flux nul à l’extrémité située en contact avec le milieu à T∞ (figure 2.19).
La barre est supposée de section suffisamment faible pour qu’il n’y ait pas de variation de
température dans une même section droite à une distance x de l’encastrement dans la paroi à T0.
Effectuons un bilan d’énergie sur le système constitué par la portion de barre comprise entre les
abscisses x et x+dx (nous retenons l’hypothèse du régime permanent et nous négligeons le
rayonnement) :

Figure 2.20 : Représentation des flux élémentaires sur une barre encastrée.
Avec :
Qx Flux de chaleur transmis par conduction à l’abscisse x.
Qx+dx Flux de chaleur transmis par conduction à l’abscisse x+dx
Qc Flux de chaleur transmis par convection à la périphérie de la barre entre x et x+dx.

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CHAPITRE 02 : LES MODES DE TRANSFERT DE CHALEUR

Nous obtenons ainsi les équations suivantes : (2.27)

L’équation de la barre encastrée devient :


(2.28)

3. Transmission de chaleur par convection :


En mécanique des fluides, la convection est un transfert d’énergie thermique qui
s’accompagne d’un transport de la matière à l’état de fluide. Ce fluide peut être un
gaz ou un liquide. La convection induit un déplacement global de la matière. Le
mouvement de la matière se fait de manière verticale, de haut en bas ou de bas en
haut. Les zones du fluide plus denses descendent, tandis que les parties moins

denses montent. La convection thermique désigne également le transfert


thermique occasionné entre un fluide en mouvement et une paroi solide. Il existe
deux types de convection : la convection naturelle et la convection forcée.

Figure 2.21. Principe de convection thermique

3.1. Quelques exemples de convection thermique

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CHAPITRE 02 : LES MODES DE TRANSFERT DE CHALEUR
L’exemple le plus courant de convection thermique est le mouvement de
l’eau dans une casserole d’eau que l’on chauffe. L’eau chaude qui est moins dense
monte par le centre. Quand celle-ci touche la surface, en contact avec l’air froid du
dessus, l’eau perd en température et devient plus dense. Elle descend alors par les
côtés. ( voir figure 2.22.a) , Un deuxième exemple significatif est celui de la lampe
à lave ( voir figure 2.22.b). Un amas de cire est chauffé par le fond. Lorsque sa
densité devient inférieure à celle du fluide environnant, la cire se met à monter. Au
sommet, là où la cire va rencontrer une surface froide, elle gagne en densité et
redescend.

a) B)
Figure 2.22. Exemples d’application de la convection thermique

3.2. Coefficient d’échange de chaleur par convection

Considérons un élément d’aire dS à la température Tp sur la surface d’un corps


solide Si ce dernier est au contact d’un milieu fluide en mouvement caractérisé par
une température T.

Figure 2.23 . Représentation vectorielle du transfert convectif.

la quantité de chaleur dQ qui traverse dS pendant le temps dt peut s’écrire :

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𝑑 2 𝑄 = ℎ(𝑇𝑝 − 𝑇∞ )𝑑𝑆 𝑑𝑡 (2.29)

Le coefficient « h » est la conductance thermique de convection, ou coefficient


d’échange thermique par convection. Il s’exprime en W/(m2.K).

𝑑
𝑑𝑄 s’exprime en Joules, (𝑑𝑄)en Watts.
𝑑𝑡

Tout calcul d’échange thermique par convection nécessite la détermination du


coefficient h, ce qui est toujours compliquée, car le transfert de chaleur par
convection est complexe. Il résulte de la superposition de deux phénomènes
différents:
- Conduction entre les particules de fluide qui se rencontrent ;
- Mélange de ces particules par suite du mouvement d’ensemble du fluide.
Par rapport à la loi de Fourier , les différences ne sautent pas aux yeux. On peut
certes tout de suite noter que le rapport (dit nombre de Biot) est sans dimension.
Dans le cas d’un fluide pour lequel coexistent mécanisme de conduction et de
convection, la quantité définie par ce rapport, porte le nom de nombre de Nusselt.
Dans les deux cas, les nombres de Biot et de Nusselt, assurent la liaison entre
conduction et convection à travers les lois de Fourier et de Newton respectivement.
Des ordres de grandeur très approximatifs pour le coefficient de convection-
rayonnement sont fournis dans le tableau (2.2)
Tableau 2.2. Ordre de grandeur de coefficient d’échange « h »

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3.3. Types de convections thermiques


En général, on parle de deux types de convection thermique :
• Convection naturelle ( voir figure 2.24)

Figure 2.24. Convection thermique naturelle


• Convection forcée ( voir figure 2.25)

Figure 2.25. Convection thermique forcée

a) La convection naturelle
La convection naturelle – aussi appelée libre – ne concerne que les cas où les
mouvements du fluide sont occasionnés par des fluctuations de masse volumique. Ces gradients
de masse volumique – que l’on peut définir comme des taux de variation spatiale – constituent le
moteur de l’écoulement du fluide. Cet écoulement provoque le transfert de chaleur à
l’environnement. La convection naturelle est le transfert thermique quand le mouvement du fluide
se fait de lui-même par suite d’une anomalie de masse volumique d’origine thermique.

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CHAPITRE 02 : LES MODES DE TRANSFERT DE CHALEUR

(2.30)
Avec : Nombre de Prandtl :

(2.31)
= Nombre de Grashof

(2.32)
Où :
Cp: Capacité calorifique du fluide ([J.kg-1.°C-1]
µ : Viscosité dynamique du fluide [kg.s-1.m-1]
β : Coefficient de dilatation cubique du fluide [°C-1]
g : Force de gravitation [m.s-2]

∆T : Différence de température entre la surface et le fluide [°C]


L : Hauteur ou diamètre géométrique [m]
b) La convection forcée
Au contraire de la convection naturelle, la convection forcée est suscitée par un intervenant
extérieur comme une turbine ou une pompe entrainant un mélangeur industriel par exemple. La
circulation du fluide est alors artificielle.

(2.33)
• Nombre de Reynolds

(2.34)
Où :
ρ: Densité volumique du fluide [kg.m-3]
v : vitesse du fluide [m.s-1]
a, b et c sont des coefficients qui dépendent du régime de convection et de la géométrie.
4. Transfert de chaleur par rayonnement
C’est le mode de transfert par lequel la chaleur passe d’un corps à haute température à un
autre froid. Les deux corps ne se touchent pas mais ils sont séparés par un milieu transparent
tel que l’air.( figure 2.26)

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CHAPITRE 02 : LES MODES DE TRANSFERT DE CHALEUR

Figure 2.26. Le rayonnement thermique

La densité de flux maximale émise par une surface est donnée par la loi de Stephan Boltzmann :

(2.35)
 : Constante de Stephan = 5,669.10-8 W/m2 .K . 4

Le flux maximum est obtenu pour une surface idéale (corps noir). Cependant, les surfaces
réelles (corps gris) ont une certaine émissivité (ε) qui vient réduire le flux émis par la surface :

4.1. Lois du rayonnement


On trouve quatre principales lois qui régissent le phénomène de transmission thermique par
rayonnent, il s’agit de :
a. Loi de Lambert :
La loi de Lambert affirme que pour une source lumineuse orthotrope, l'émittance est
proportionnelle à la luminance et le coefficient de proportionnalité est π.
Plus précisément: Si M est l'émittance et L la luminance , pour une source lumineuse orthotrope,
on a : 𝑀 = 𝜋 𝐿 en (W⁄𝑚2 ) (2.36)

Figure 2.27. Intensité énergétique dans une direction donnée.


b. Loi de Planck :
Elle définit la distribution de luminance énergétique monochromatique du rayonnement
thermique du corps noir en fonction de la température thermodynamique. Prenons l’exemple d’un

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CHAPITRE 02 : LES MODES DE TRANSFERT DE CHALEUR

filament d'ampoule à incandescence émet dans le rouge à environ 700°C, et blanc voire bleu pour
des températures supérieures. ( voir figure 2.28)

Figure 2.28. Filament d'ampoule à incandescence


La luminance énergétique monochromatique est un flux énergétique par unité de surface, par unité
d'angle solide et par unité de longueur d'onde ; elle s'exprime en W m-2.m-1.sr-1

(2.37)
Avec :
T est la température en kelvin
λ est longueur d’onde en μm

C1 est la constante de Planck = 3,74. 108 W μ4 m-2.

C2= 14400 μ K où : K est la constante de Stefan – Boltzman

c= 3.108 m/s est la vitesse de la lumière.


c. Loi de Wien :
La loi de Wien décrit la relation liant la longueur d'onde λmax, correspondant au pic d'émission
lumineuse du corps noir, et la température absolue T. On retient généralement : où h est la
constante de Planck ; k, la constante de Boltzmann et c, la vitesse de la lumière dans le vide.
La loi de Wien permet d’expliquer que les étoiles rouges sont beaucoup moins chaudes que les
étoiles bleues. elle permet aussi de réaliser une classification des étoiles selon leurs types
spectraux, qui correspondent chacun à une température de surface caractéristique.

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CHAPITRE 02 : LES MODES DE TRANSFERT DE CHALEUR

Tableau 2.3. Classification des étoiles selon leurs types spectraux


Classe Température Longueur d'onde Couleur Raies d'absorption
maximale
O 60 000 - 30 000 K 100 nm Bleue N, C, He et O
B 30 000 - 10 000 K 150 nm Bleue- He et H
blanche
A 10 000 - 7 500 K 300 nm Blanche H
F 7 500 - 6 000 K 400 nm Jaune - Métaux : Fe, Ti, Ca et Mg
blanche
G 6 000 - 5 000 K 500 nm Jaune Ca, He, H et métaux
(similaire
au Soleil)
K 5 000 - 3 500 K 750 nm Jaune- Métaux et oxyde de titane
orangée
M 3 500 - 2 000 K 1000 nm Rouge Métaux et oxyde de titane

(2.38)
d. Loi de Kirchhoff :
La loi du rayonnement de Kirchhoff relie l'absorption et l'émission d'un radiateur réel en
équilibre thermique. Elle exprime qu'émission et absorption sont liées. Le physicien allemand
Gustav Robert Kirchhoff formula cette loi en 1859 au cours de ses recherches sur la spectroscopie.
Elle fut la première pierre de l'étude du rayonnement et par delà de la théorie des quanta de Max
Planck. ( figure 2.29).

Figure 2.29. Photo illustrant la loi de Kirchhoff

Dans le tableau ci-dessous, on donne l'absorptivité hémisphérique globale pour le rayonnement


solaire et l'émissivité hémisphérique ɛ à T= 300 K pour quelques matériaux.

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Tableau 2.4. Absorptivité hémisphérique globale de quelques matériaux.

Matériau a ɛ

Carton goudronné noir 0,82 0,91

Brique rouge 0,75 0,93

Blanc de zinc 0,22 0,92

Neige propre 0,20...0,35 0,95

Chrome poli 0,40 0,07

Or poli 0,29 0,026

cuivre poli 0,18 0,03

cuivre, oxydé 0,70 0,45

(2.39)

Avec :
M0λT : est l'émittance monochromatique du corps noir. L'émittance totale (MT) d'un

corps gris à la température (T) est égale au produit de son pouvoir absorbant (αT) par

l'émittance totale (MOT) du corps noir à la même température.


4.2. Rayonnement réciproque de plusieurs surfaces :

Deux surfaces
L’échange radiatif réciproque entre deux surfaces est donné par :

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(2.40)
S1, S2 : Aires des surfaces 1 et 2 [m2].
ε1, ε2 : Facteurs d’émission des surfaces 1 et 2.
T1 , T2 : Températures des surfaces 1 et 2 [°C].
f1,2 : facteur de forme entre S1et S2 qui représente la fraction du flux total de S1 qui atteint S2.
f1,2 = 1 veut dire que tout ce qui est émis de S1 atteint S2.
Plusieurs surfaces
Une surface Si est environnée par un nombre n de surfaces et φi est envoyé sur toutes ces surfaces
( la surface Si peut également rayonnée vers elle-même si elle est concave).
4.3. Analogie électrique :
L’échange radiatif entre deux surfaces peut être représenté par le schéma électrique équivalent
suivant :

Figure 2.30. Schéma électrique équivalent du flux radiatif échangé entre deux surfaces.

Où J1 et J2 : radiosités des surfaces 1 et 2.

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