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I. INTRODUCTION
Au sein d’un corps ou d’un système de corps on recense généralement les énergies suivantes
[1] :
a) Energie cinétique des molécules, qui regroupe :
- l’énergie de translation ou d’agitation thermique, liée à la vitesse de déplacement
microscopique des molécules,
- l’énergie de rotation qui est due à la rotation des molécules autour de leur centre de
gravité,
- l’énergie d’oscillation des atomes autour de leur position moyenne à l’intérieur des
molécules, ces vibrations pouvant être excitées par des chocs moléculaires.
b) Energie potentielle due aux forces d’interaction entre les molécules (forces attractives ou
répulsives)
L’ensemble de ces énergies (cinétiques et potentielles microscopiques) constituent l’énergie
interne du système thermodynamique.
Leur nombre, rend l’évaluation de cette énergie d’une manière absolue, très compliquée.
Pratiquement nous n’utiliserons que ses variations (valeurs relatives).
A un état thermodynamique bien déterminé d’un système correspond une et une seule valeur
de l’énergie interne. De ce fait l’énergie interne est donc une fonction U(x,y,z) des variables
d’état : on dit que c’est une fonction d’état.
Lorsqu’un système parcourt un cycle (transformation fermée dans laquelle l’état initial est
identique à l’état final) au cours duquel il n’y a échange que du travail et de la chaleur avec le
milieu extérieur, la somme algébrique de ce travail et de cette chaleur est nulle [1], [2], [5] :
( W + Q ) cycle = 0 (1)
( We = Q )cycle (2)
On dit que travail et chaleur sont équivalents et on parle alors de principe d’équivalence.
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Djerrada A.
DGM/FT/UAMB
Remarques :
Dans une transformation cyclique (Figure 1) l’état thermodynamique initial (i) est identique à
l’état final (f) (états confondus). De ce fait l’énergie interne qui est une fonction d’état prend
la même valeur dans ces deux états :
Uf = Ui et Uf - Ui = (U)if = 0
P
i
f
V
Figure (1) : transformation - cycle sur le diagramme (P-V)
W2
W1 Q2
Q1
i
V
Figure (2) : transformations (1) et (2) entre les états (i) et (f).
Imaginons qu’il soit possible de ramener le système de l’état (f) à l’état (i) par une troisième
voie mettant en jeu W0 et Q0 (Figure 3).
P
f
W0
W2 Q0
W1 Q2
Q1
i
V
Figure (3) : transformations (1) et (2) suivis de la transformation (3), pour former un cycle.
Le système évoluant de l’état (i) à l’état (f) puis de (f) à (i) décrit donc un cycle et on peut
alors appliquer la relation (1) ci-dessus :
(W + Q)cycle = 0
c’est à dire :
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Djerrada A.
DGM/FT/UAMB
(W1 + Q1)if + ( W0 + Q0)fi = 0
(W2 + Q2)if + ( W0 + Q0)fi = 0
Ces deux égalités entraînent :
En passant de l’état (i) à l’état (f), la quantité d’énergie qu’il faut dépenser est indépendante
du mode opératoire suivi et n’est donc fonction que de l’état initial et de l’état final.
Le premier principe s’écrit dans le cas d’un système fermé parcourant une transformation
quelconque (non cyclique) :
W+ Q = U (6)
Jusqu'à maintenant nous avons supposé que les énergies cinétique et potentielle du système
sont constantes et que n’intervient lors de la transformation que l’énergie interne du système.
Dans le cas où ces deux énergies sont amenées à varier le premier principe s’écrira [1], [2],
[5] :
Avec : Ep = mgz et Ec = ½ m C2
Remarques :
Cas d’un système isolé [1] :
(équivalent à un système dans une enceinte fermée, adiabatique et indéformable c’est à dire
qui n’échange ni matière ni chaleur ni travail avec le milieu extérieur.)
Alors on a : Q = 0 et W = 0 (enceinte adiabatique et indéformable)
En appliquant la relation (7) du premier principe, à ce système particulier on aura :
( Uf -Ui ) + ( Ecf -Eci ) + ( Epf -Epi ) = Wif + Qif = 0
c’est à dire :
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Djerrada A.
DGM/FT/UAMB
U + Ec + Ep = cte, ou bien :
On peut dire que dans le cas d’un système isolé la variation d’énergie totale est nulle donc
cette énergie totale reste constante lors d’une transformation.
Les seules transformations qu’un système isolé peut effectuer sont des transformations de son
énergie d’une forme dans une autre : c’est le principe de conversion d’énergie.
f 2 f f 2 f
= = 2 x cos y et = = 2 x cos y
y x y x y x y x y x
- On voit que les deux dérivées secondes mixtes sont égales , condition nécessaire pour que la
différentielle totale df soit exacte.
2 f 2 f
=
x y y x
f f
On voit donc que : df = dx + dy = 2 x sin y dx + ( x cos y − 1) dy
2
x y y x
est une différentielle totale et exacte.
Considérons pour simplifier, un système dont l’état thermodynamique ne dépend que de deux
variables x et y.
Lorsque le système passe de l’état (x, y) à l’état (x + dx) et ( y + dy), infiniment voisin,
l’énergie interne varie par rapport à ces deux variables de la quantité (dU), donnée par la
différentielle totale :
U U
df = dx + dy (9)
xy yx
Par ailleurs on peut calculer en fonction de dx et dy les quantités élémentaires W et Q de
travail et de quantité de chaleur reçus.
Q = A dx + B dy
W = C dx + d dy
A, B, C et D étant des fonctions de x et de y.
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Djerrada A.
DGM/FT/UAMB
D’après le premier principe on a :
dU = W + Q = ( A + C ) dx + ( B+ D ) dy, ce qui peut s’écrire aussi :
dU = M dx + N dy (10)
Par identification entre (9) et (10) on a :
U U
M= (dérivée par rapport à x) et N= (dérivée par rapport à y)
x y
La condition nécessaire pour que la différentielle totale (dU) soit exacte est que :
M N 2U 2U
= soit = =
y x y x x y
Dans le cas de la fonction d’état U, le premier principe considère que cette condition est
remplie et que la différentielle totale dU = W + Q est exacte.
Remarques :
W et Q ne sont pas en général des différentielles totales exactes. C’est la raison de la
notation « » , la notation « d » est réservée aux différentielles totales exactes.
Signalons enfin que le travail (W) et la quantité de chaleur (Q) ne sont pas des fonctions
d’état, ils dépendent du chemin suivi ; on dit aussi que ce sont des fonctions de « parcours ».
Une transformation est dite thermomécanique quand elle ne fait intervenir que de la chaleur et
du travail des forces de pression extérieure « Pe » [1].
= − Pe dV = 0
f
V = cte dV = 0 Wi f
i
En écrivant le premier principe on a :
W + Q = U
On trouve
Qv = U (11)
La quantité de chaleur mise en jeu dans une transformation isochore d’un système fermé est
égale à la variation d’énergie interne.
= − Pe dV = − Pe dV = − Pe(V f − Vi )
f f
P = cte Wi f
i i
En écrivant le premier principe :
Wif + Qif = Uf -Ui
Qif = Uf -Ui - Wif
Qif = (Uf +Pe Vf ) + (Ui +Pe Vi )
Qif = Hf - Hi (13)
Remarque importante :
Les grandeurs U,P et V ne dépendent que de l’état du système , la quantité (U + PV) jouit
alors de la même propriété par conséquent l’enthalpie est une fonction d’état.
III. Expression du premier principe pour un système ouvert : (cas d’une machine thermique en
régime permanent)
Nous nous limiterons au cas des machines échangeant continuellement du fluide avec
l’extérieur, comme c’est le cas pour les moteurs à combustion interne, les turbocompresseurs
et les turbines à vapeur ou à gaz et nous supposerons que le régime est permanent ou
stationnaire, c’est à dire indépendant du temps [1], [2], [3].
Les échanges de matière avec l’extérieur s’effectuent grâce à des tubulures d’admission ( a )
et de refoulement ( r ) (figure 4)
W’ Q
B B’ D D’
Pa Pr
Ta a r Tr
A A’ C C’
Il est possible d’établir l’expression du premier principe pour une telle machine en
considérant le système fermé constitué par une masse déterminée de fluide que l’on va suivre
lors de son évolution dans la machine.
Nous désignons par W’ le travail que reçoit la masse fluide de la machine indépendamment
du travail des forces de pression à l’admission et à l’échappement.
Dans le cas d’un turbo - compresseur ce travail W’ serait transmis au fluide par
l’intermédiaire de l’arbre de la machine grâce aux ailettes dont est équipée la roue du
compresseur.
Soit (m) la masse fluide considérée. Dans les conditions d’admission Pa et Ta elle occupe le
volume Va, aux conditions d’échappement Pr et Tr elle occupe le volume Vr.
A l’instant (t) elle est comprise entre les sections AB et CD. A l’instant (t’) elle est comprise
entre les sections A’B’ et C’D’ et le travail reçu par le fluide des forces de pression (Pa) et
(Pr) est : (Pa Va - Pr Vr) que l’on retrouve de la manière suivante :
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Djerrada A.
DGM/FT/UAMB
B D B’ D’
A C A’ C’
B B’ D
A A’ C
Wa = −
A ' B 'CD
Pa dV = − Pa [Vol ( A' B' CD) − Vol ( ABCD)] = − Pa( − Vol ( ABA' B')) = + PaVa
ABCD
Wa = + PaVa
Wr = −
A ' B 'C ' D '
Pr dV = − Pr [Vol ( A' B' C' D') − Vol ( A' B' CD)] = − Pr( Vol (CDC' D')) = − Pr Vr
A ' B 'CD
Wr = − Pr Vr
Cr 2 Ca 2
W '+Q = (hr − ha ) + ( − ) + g ( Zr − Za ) (14)
2 2
Cr 2 Ca 2
W '+Q = m(hr − ha ) + m( − ) (15)
2 2
N.B : Nous proposons à la fin de ce chapitre au paragraphe (V) une seconde démonstration
pour le premier principe appliqué au système ouvert.
III.1. Applications
Dans le cas d’une turbine ou d’un compresseur non refroidi, [1], [2], [5] les échanges de
chaleur entre le gaz et le milieu environnant restent très faibles (Q0). Dans ce cas on peut
écrire :
- Pour un compresseur :
2
C2 2 C12
W '+Q = (h2 − h1 ) + ( − )
2 2
Avec Q0
C2 2 C12
W ' = (h2 − h1 ) + ( − )
2 2
C2 2 C12
1 Généralement − h2 − h1 : le terme d’énergie cinétique est
2 2
souvent négligeable devant celui de l’enthalpie
Finalement on a :
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Djerrada A.
DGM/FT/UAMB
On mettra en évidence le travail fourni à l’extérieur, disponible sur l’arbre de la turbine, en
écrivant :
We = −W ' = (h1 − h2 )
We = h1 − h2 [J/kg] ( We 0 et h2 h1 ) (17)
Le travail fourni au milieu extérieur est (We) provient de la chute d’enthalpie du fluide
(h2<h1.
a r
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Djerrada A.
DGM/FT/UAMB
Cr 2 Ca 2
− = hr − ha (19)
2 2
Cr 2 Ca 2 C2
hr + = ha + =h+ = hc = cte (21)
2 2 2
Le terme hc est appelé « enthalpie totale » alors que h est appelé « enthalpie statique ».
Dans un canal fixe adiabatique en régime permanent l’enthalpie totale (hc) se conserve.
C2
hcz = h + + gZ = cte (22)
2
1 1 − PdV + P2V2
V2
W ' = − PV (23)
V1
1 1 1
W ' = VdP
2
(24)
1
Dans le cas d’un compresseur alternatif le travail dépensé W’ est représenté par l’aire
m1M1M2m2.
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Djerrada A.
DGM/FT/UAMB
Figure (7) : Représentation graphique du travail W’ d’un compresseur alternatif.
Remarques :
Considérons la relation : Q + W = dU , que l’on peut transformer de la manière suivante :
Q + W = dU Q = dU − W = dU − (− PdV ) = dU + PdV
Introduisons la fonction « enthalpie h » dans la relation : Q = dU + PdV
Sachant que d ( PV ) = PdV + VdP , alors : PdV = d ( PV ) − VdP
et finalement Q = dU + d ( PV ) − VdP = d (U + PV ) − VdP = d (h) − VdP
IV. Le premier principe dans le cas d’un système ouvert en régime non permanent
On considère le cas général, d’un système ouvert en régime non permanent [1], [2], [5] .
(Figure 8)
( )
a r
W’ Q
Figure (8) : schéma d’un système ouvert.
Nous considérons une surface de contrôle fixe (), délimitant le volume (), occupé par le
fluide à l’intérieur de la machine et à travers laquelle seront supposés se faire les échanges de
chaleur, de travail et de matière.
- (ma) et (mr) désigneront les masses entrante et sortante entre les instants (t) et (t+t),
- (E), désignera l’énergie totale à l’intérieur du volume (), défini par la surface (), (E)
représentera la variation d’énergie dans ce volume entre les instants (t) et (t+t).
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Djerrada A.
DGM/FT/UAMB
- (W’) désignera le travail transmis par l’extérieur pendant le même temps, en dehors de celui
des forces de pressions à l’admission et au refoulement.
- (Q), sera la chaleur échangée avec le milieu extérieur.
- (h) désigne l’enthalpie massique du fluide
Dans les sections d’entrée et sortie de la machine l’écoulement est supposé unidimensionnel
(P,T, et C etc... sont supposés constants dans chacune de ces sections)
Ca 2 Cr 2
E = E t + t − E t = W '+Q + ma (ha + + gZa ) − mr (hr + + gZr ) (26)
2 2
( ) ()
( ) ( )
a r a r
Figure (9) : Image du système délimité par la surface (), aux instants (t) et (t+t).
Soit E1 l’énergie totale du système () dans l’état (1) correspondant à l’instant (t).
Soit E2 l’énergie totale du système () dans l’état (2) correspondant à l’instant (t+t).
La variation de cette énergie totale est égale a :
E2 − E1 = maPaVa − mr Pr Vr + W '+Q
Si Et et Et+t représente l’énergie totale du volume de contrôle () délimité par (), aux
instants (t) et (t+t) et si (e) désigne l’énergie totale massique, on a :
E1 = E t + ma ea et E2 = E t +t + mr er
et
E2 − E1 = ( E t + t + mr er ) − ( E t + ma ea)
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Djerrada A.
DGM/FT/UAMB
d’où :
E2 − E1 = ( E t + t + mr er ) − ( E t + ma ea) = maPaVa − mr Pr Vr + W '+Q
Finalement :
On remarque que la relation (28) est identique à la relation (26) que nous cherchons à
démontrer.
Il est facile de retrouver à partir de la relation générale (28) les expressions simplifiées que
nous avons établies antérieurement.
E = 0 et ma = mr = m
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Djerrada A.
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dM . .
= ma − mr
dt
dM . .
En régime permanent : = 0 et ma = mr
dt
Analogiquement le bilan d’énergie s’écrit :
dE . Ca 2 . Cr 2 . .
= ma (ha + + gZa ) − mr (hr + + gZr ) + W + Q (29)
dt 2 2
d
La relation (29) est l’expression générale du premier principe. , représente la dérivée par
dt
. .
rapport au temps, qui en toute rigueur devrait s’écrire . W ' et Q , représentent la puissance
t
mécanique et la puissance calorifique.
Références bibliographiques
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Djerrada A.
DGM/FT/UAMB