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Cours de RDM

Cours de Résistance des


Matériaux

LST et 1ième Année filière ingénieur Productique et Mécatronique

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Cours de RDM

La résistance des matériaux, désignée souvent par RDM, est la science du


dimensionnement. C’est une discipline particulière de la mécanique des milieux
continus qui permet de concevoir une pièce mécanique, un ouvrage d’art ou tout objet
utilitaire. Ce dimensionnement fait appel à des calculs qui prévoient le comportement
de l’objet dont la conception doit réunir les meilleures conditions de sécurité,
d’économie et d’esthétique.

L'objet de la résistance des matériaux est l'étude de la stabilité interne c'est à dire la
détermination des contraintes et déformations à l'intérieur de la matière et les
déplacements des lignes moyennes des structures générés (machines en génie
mécanique, bâtiment en génie civil,…). Elle est basée sur des hypothèses
simplificatrices vérifiées expérimentalement. La RDM fait appel à la statique du solide
qui est une branche de la statique étudiant l'équilibre des pièces dans un mécanisme.
C'est un maillon essentiel dans le dimensionnement des systèmes mécaniques réels.

L’objet de la statique est l'étude de l'équilibre d’un corps ou d’un ensemble de corps
solides dans leur géométrie initiale; c’est-à-dire dans la structure non déformée par
rapport à un repère Galiléen. Le solide sera considéré comme infiniment rigide. Etudier
donc la statique d'une structure revient à étudier sa stabilité externe, d'une part en
vérifiant qu'elle ne se comporte pas comme un mécanisme, et d'autre part en
déterminant les actions de liaisons (assemblages entre les différents solides et entre la
structure et la fondation ou le sol).

La statique et la résistance des matériaux constituent l'outil indispensable de


l'ingénieur constructeur pour concevoir et réaliser des ouvrages économiques qui ne
risquent ni de se rompre ni de se déformer excessivement sous les actions qui leur sont
appliquées.

Le polycopié est structuré de manière à fournir à l’étudiant les bases de la statique afin
que ce dernier puisse maitriser l’équilibre de systèmes simples, calculer les réactions
aux appuis d’une structure isostatique et calculer les efforts intérieurs dans ses barres.
Les autres chapitres constituent une introduction à la résistance des matériaux. Le
contenu est consacré, en premier lieu, à la mise en place des hypothèses
fondamentales de la RDM. Ensuite, afin de dimensionner de petites structures
élémentaires isostatiques; c'est-à-dire l'étude de la résistance et de la déformation des
éléments d'une structure, de déterminer ou de vérifier leurs dimensions afin qu'ils
supportent les charges dans des conditions de sécurité satisfaisantes et au meilleur
coût (optimisation des formes, dimensions, nature des matériaux ...). Des cas de
sollicitations simples (traction/compression, cisaillement pur, Torsion, flexion) sont
étudiées.

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Chapitre 1. Généralités sur la résistance des matériaux

1. Objectifs de la résistance des matériaux RDM


2. Les différentes théories de la mécanique du solide
3. Construction réelle, son schéma de calcul : Modélisation
a. Matériau
b. Géométrie de la structure : Notion de poutre
c. Charges (sollicitations)
d. Conditions aux limites

Chapitre 2 : Efforts Internes (Torseur de cohésion)


1. Hypothèses de la résistance des matériaux
1.1 Hypothèses sur le matériau
1.2 Hypothèses sur la géométrie - Hypothèse de la poutre
1.3 Hypothèses sur les déformations

2. Efforts internes (Torseur de cohésion)


2.1 Repérage de la coupure fictive
2.2 Définition du torseur de cohésion

3. Détermination des éléments de réduction en G du torseur de cohésion


4. Repère de définition des sollicitations
5. Nature des Sollicitations
6. Applications

Chapitre 3. Caractéristiques géométriques des sections planes

1. Introduction
2. Aire d’une section
3. Moment statique d’une surface plane par rapport à un axe de son plan.
3.1 Définition.
3.2 Propriété du centre de surface G de (S)
3.3 Exemple

4. Moment d’inertie (Moment quadratique)


4.1 Définition
4.2 Propriétés

5. Moment produit d’une section


6. Moment Quadratique polaire d’une surface plane par rapport à un point de son plan.
6.1 Définition
6.2 Propriétés
7. Moment quadratiques à connaître (O et en G)
8. Conclusion
9. Module de résistance
10. Exemple
11. Rayon de giration
12. Exercices

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Sollicitations simples
Chapitre 4 : Extension Compression

1. Extension simple
a. Définition
b. Eléments de réduction en G du torseur des forces de cohésion
c. Hypothèses
d. Contrainte dans une section droite (S)
e. Condition de résistance
f. Relation entre allongement L et l’effort normal N.
2. Compression simple
3. Exercices

Chapitre 5 : Cisaillement simple (pur)

1. Définitions
1.1 Etat de cisaillement
1.2 Cisaillement simple
2. Exemples
2.1 Action d’une cisaille
2.2 Rivets
3. Etude expérimentale
3.1 Modélisation
3.2 Résultats de l’essai
4. Etudes des déformations élastiques.
5. Etudes des contraintes
5.1 Contrainte moyenne de cisaillement
5.3 Contrainte pratique de cisaillement
5.4 Condition de résistance au cisaillement
6. Exercices

Chapitre 6 : Torsion simple (pur)

1. Définition et hypothèse
1.1 Définition
1.2 Hypothèse
2. Essai de torsion simple
3. Etude des contraintes
3.1 Effort de cohésion
3.2 Loi de Hooke
4. Déformation de torsion rigide
4.1 Equation de déformation élastique
5. Condition de résistance
5.1 Expression de la contrainte de torsion en fonction de Mt
5.2 Condition théorique de résistance à la torsion
5.3 Conditions de réelles de la torsion
6. Exercices

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Chapitre 7 : Flexion Plane Simple

1. Différents types de flexion.


2. Hypothèses à la flexion plane simple
3. Distribution des contraintes.
3.1 Contraintes normales
3.2 Relation entre x et Mfz
3.3 Contrainte normale maximale
3.4 Contraintes tangentielle
4. Conditions de résistance
4.2 Condition de résistance aux contraintes tangentielles
5. Equation de la courbe de la déformée
6. Exemple
7. Exercices

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Cours de RDM

Chapitre 1. Généralités sur la résistance des matériaux.

1. Objectif de la résistance des matériaux

La RDM est une science qui permet à l’ingénieur soit :

Vérification des constructions Dimensionnement


Ou des pièces de machines.

• Vérifier une construction c’est s’assurer que certains critères sont respectés par exemple « la
résistance du corps reste en tout points inférieure à une certaine limite imposée ».
• Dimensionner c’est déterminer les dimensions de la construction telle que celle-ci supporte les
charges appliquées c’est à dire que les critères (de résistance, de déformabilité) soient vérifiés.

Condition de résistance
𝜎
La condition de résistance s’écrit : 𝜎𝑚𝑎𝑥 < 𝜎𝑝 = 𝑒
𝑠
σ max : contrainte maximale en MPa ;
σp : Contrainte pratique (ou résistance admissible du matériau) en MPa ;
σe : résistance élastique du matériau en MPa ;
s : coefficient de sécurité.

Que ce soit dans le cas de la vérification ou le dimensionnement, la RDM permet d’étudier l’état de
contrainte et de déformation dans les éléments de construction. Elle suit un but pratique à savoir
l’établissement de formules simple faciles à appliquer, pour cela elle utilise des hypothèses
simplificatrices qui sont plus ou moins vérifiées expérimentalement.

2. Les différentes théories de la mécanique du solide :

• La résistance des matériaux (RDM).


• La théorie de l’élasticité (T.E).
• La théorie de la plasticité (T.P).
• La théorie du fluage (T.F). (…etc)

La différence entre ces théories réside essentiellement dans la formulation des lois de
comportement :  = f (). (Exemple : dans le cas élastique cette loi se traduit par la loi de Hook :
 = E .

La RDM et la théorie de l’élasticité supposent les corps étudiés élastique; la différence entre les deux
théories c’est que la première utilise des hypothèses simplificatrices en plus des théories
d’élasticités.

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3. Construction réelle, son schéma de calcul : Modélisation


Il est impossible de résoudre le problème d’une construction réelle en tenant compte de la multiplicité
de ses propriétés. L’ingénieur est amené, dans un problème donné, à dégager les facteurs essentiels
influençant la résistance et la rigidité de la construction .

Modélisation du problème : Etablir le modèle de calcul

• Matériau
• Préciser la géométrie de la structure
• Les forces extérieures
• Les conditions aux limites (les liaisons)

3.1 Matériau

En RDM ce schéma commence souvent par la schématisation des propriétés du matériau, on suppose
le matériau homogène (même caractéristique physique en tout point) et isotrope même caractéristiques
mécanique des trois directions).

Les caractéristiques mécaniques du matériau sont souvent déterminées par des essais de traction dite
statique.

Cas élastique (cas la RDM) : la loi de comportement est :  = E 

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Les caractéristiques classiques sont :

E : le module de young (MPa) (pour les aciers E  200000MPa)


 : Coefficient de poisson : il exprime le rapport entre la déformation longitudinale et la déformation
transversale :  = -’/ .
e : la limite élastique du matériau (MPa).
A % = 100 (Lu-Lo)/Lo : l’allongement pour cent après rupture.

3.2 Géométrie de la structure : Notion de poutre

Lors du choix d’un modèle de calcul on introduit des simplifications dans la géométrie du corps.

Exemple de poutre :

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Variation brusque de section : n’est pas une poutre au sens de la RDM

3.3 Les charges (Sollicitations)

Lors du choix d’un modèle de calcul on introduit aussi des simplifications dans le système des forces
appliquées à la construction.

On distingue deux groupes de sollicitation d’une construction


• Les charges permanentes : Elles comprennent le poids propre des éléments de construction, le
poids propre des éléments d’achèvement (par exemple : la poussée des terres sur un mur de
soutènement). Les forces provoquées par ces charges ne disparaissent pas en période
d’exploitation de l’ouvrage, elles restent, elles vivent avec lui.

• Les surcharges : Ce sont toutes les charges qui ne sont pas fixées en répartition, ni constantes
dans le temps, ce sont par exemples les surcharges d’exploitation : marchandise dans un
magasin, une foule sur une passerelle.

Selon le caractère de la mobilité de la sollicitation on peut distinguer les charges statiques et les charges
dynamiques :
• Les charges statiques : La charge croit très lentement de zéro à sa valeur initiale, puis elle reste
invariable.

• Les charges dynamiques : La charge croit vite et sa grandeur change avec une fréquence assez
grande (choc, vibration, répétition de charge).

Types de charges et liaisons en génie civil (en génie mécanique)


Les actions extérieures (forces extérieures) s’appliquant sur les solides sont, au niveau mathématique,
de nature différente.

Les efforts connus


On retrouve les efforts modélisant, les actions du poids propre des éléments, les actions
climatiques (vent, neige, houle) et les actions d’exploitation. Ces actions sont données par le
cahier des charges d’utilisation du bâtiment: poids des machines, action des ponts roulants,
utilisation des locaux, etc…

Les efforts inconnus


Ils sont développés par les liaisons du solide étudié avec les éléments de transfert des charges.
Les liaisons servent à bloquer certains degrés de liberté (ddl) des solides.

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Exemples de Sollicitations

Traction-Compression
Une poutre est sollicitée en traction (ou en compression) lorsque les actions aux extrémités se réduisent
à deux forces égales et opposées, portées par la ligne moyenne lm.

Cisaillement
La direction du chargement est perpendiculaire à la ligne moyenne lm de la poutre.

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Flexion
Le chargement est un moment autour l’axe Z. Le moment Mz est appelé moment fléchissant.

Torsion
Une poutre est sollicitée en torsion lorsque les actions aux extrémités se réduisent à deux moments de
torsion Mt égaux et opposés, portés par la ligne moyenne lm.

3.4 Conditions aux limites (liaisons)


Un appui est un élément extérieur en contact avec la structure étudiée et la réaction d’appui dépend de
la nature de la liaison appui-structure.

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Liaisons et efforts de liaisons


Nous effectuerons notre analyse dans le cadre du plan et du Génie Civil. Les liaisons, pour bloquer les
déplacements, génèrent des efforts inconnus appelés efforts de liaison. On associera à la liaison un
torseur d’efforts lié à ses caractéristiques cinématiques.

Les mouvements élémentaires possibles dans le plan sont : deux translations (Δx et Δy), une rotation:
Ω=Ωk.

Modélisation des liaisons


La norme voudrait que l'on utilise les mêmes symboles que dans les schémas cinématiques. Cependant
la pratique et notamment les logiciels spécifiques à la rdm utilisent fréquemment les représentations
suivantes (qui par définition sont variables car non normalisées):

Appui simple - Appui glissant


L’appui simple bloque la translation dans la direction de l’appui, il permet une translation Δx dans la
direction perpendiculaire et une rotation Ω autour de l’axe perpendiculaire au plan de la liaison.

− une inconnue de liaison (réaction verticale) : 1ddl bloqué


− deux degrés de liberté ddl (un déplacement suivant x et une rotation).

Modélisation
La modélisation d’un appui simple est schématisée sur la figure ci-dessous.

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Fig. Schématisation d’un appui simple.

Exemples de réalisation
Différents exemples de réalisation d’un appui simple sont schématisés sur la Figure ci-dessous :

Figure : réalisation d’un appui simple

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Remarque
En génie civil, l’appui simple ne sera pas ponctuel mais plutôt du type surfacique. L’appui des éléments
s’exercera souvent sur une "certaine surface".

Articulation (Appui double - Appui articulé)

L’articulation permet de bloquer les deux translations possibles dans le plan. Elle permet donc une
rotation libre Ωk.

− Deux inconnues de liaison (réactions verticale et horizontale) : 2 ddl bloqués


− un ddl (une rotation).

Modélisation
L’articulation est modélisée comme le montre la figure ci-dessous.

ou

Fig. Schématisation d’une articulation

Remarque
Les rotations admises sont faibles, de l’ordre de 10-1 radian (voir plus pour certains cas).

Encastrement (Appui triple)

Cette liaison bloque les trois degrés de liberté possibles: deux translations élémentaires et une rotation.
-s’oppose à tout déplacement toute rotation. Dans ce cas nous avons zéro degré de liberté.
-Aucun ddl

Modélisation

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L’encastrement est modélisé comme le montre la figure

Fig. Schématisation d’un encastrement

Exemple

Une balançoire 3 est articulée en O (liaison pivot) sur un socle fixe 0. P1 et P2 représentent les poids
respectifs des deux enfants 1 et 2, appliqués respectivement en H1 et H2.
Schématiser toutes les actions s’exerçant sur la balançoire.

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Les actions s’exerçant sur la balançoire sont:


• Le poids de la balançoire
• Les poids des deux enfants
• L’action de liaison au point O

Récapitulation sur la modélisation des liaisons :


Les différentes liaisons souvent réalisées en domaine du génie civil sont récapitulées sur la figure ci-
dessous :

Fig. Représentations simplifiées des différentes liaisons du génie civil.

Exercice 1
Soit un plongeoir, schématisé par la figure ci-dessous.

- Repérer, identifier et schématiser tous les efforts s’exerçant sur la planche (1).

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Chapitre 2 : Efforts Internes (Torseur de cohésion)


Dans le cours de la résistance des matériaux, nous nous intéresserons exclusivement aux matériaux
élastiques. Ceci veut dire que nous supposerons toujours que les sollicitations auxquelles sont soumises
les structures étudiées sont suffisamment faibles pour que les déformations soient élastiques.

3. Hypothèses de la résistance des matériaux


1.1 Hypothèses sur le matériau

Continuité
La matière est continue (les distances entre les molécules sont toujours très petites; à l'échelle de la RDM,
la matière apparaît continue). Autrement, ses propriétés sont des fonctions continues de l’espace, les
discontinuités microscopiques dues à la nature des matériaux de construction (grains, mailles…) sont
négligées.

Homogénéité
On admettra que tous les éléments du matériau, aussi petits soient-ils, ont une structure identique. Ses
propriétés sont identiques en chaque point.

Isotropie
On admettra, qu'en tous les points et dans toutes les directions autour de ces points, les matériaux
possèdent les mêmes propriétés mécaniques.

1.2 Hypothèses sur la géométrie - Hypothèse de la poutre


On utilise le modèle de la poutre pour étudier la RDM (voir chapitre 1)

1.3 Hypothèses sur les déformations


On fera l’hypothèse que les déformations sont petites par rapport à toutes les dimensions de la poutre.
Ainsi, on assimilera la géométrie en configuration déformée à la géométrie en configuration non
déformée. Les efforts sont donc considérés invariants en dépit de la déformation des poutres.

Fig. Poutre droite déformée.

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Hypothèses de Navier-Bernoulli
• Les sections planes, normales aux fibres avant déformation restent planes et normales aux
fibres après déformation.
• Les sections droites normales à la fibre neutre restent donc perpendiculaires à la fibre neutre
après déformation. Si l’on connaît la déformée de la fibre neutre, on peut donc en déduire le
déplacement de n’importe quel point de la poutre. Dans la suite, on ne représentera donc que
la fibre neutre pour représenter une poutre.

Fig. Schématisation de l’hypothèse de Navier - Bernoulli.

Hypothèse de Barré de Saint-Venant


On fera l’hypothèse que les résultats de calculs seront valables loin des points d’application des charges.
L’état des sollicitations dans une région suffisamment éloignée des points d’application des charges
extérieures appliquées à la poutre ne dépend donc que du torseur associé à ces charges.

Fig. Schématisation de l’hypothèse de Barré de Saint-Venant.

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2_ Efforts internes (Torseur de cohésion)

2.1 Repérage de la coupure fictive

Soit (E) le solide assimilé à une poutre et (E )


  
l’ensemble extérieur à (E) . R0 =(x0, y0, z0) est le

repère lié à (E) tel que x0 est confondu avec la
ligne moyenne. Considérons un plan (P) normal

à x0 définissant la section droite (S) de (E) . Soit

G le centre de surface de (S) , OG= x.x0
définissant la position de la section droite par
rapport à R0 .
La coupure fictive par le plan (P) partage la
poutre en deux tronçons (E1) et (E2)

2.2 Définition du torseur de cohésion


Le torseur de cohésion GS TcohR
0 est le torseur associé à l'ensemble des actions mécaniques exercées
par le tronçon (E2) sur le tronçon (E1) de la poutre dont les éléments de réduction sont exprimés au
point G centre de la surface (S)

 
GTcoh= 

R

G 
M G

Remarque :
Ces actions, non visibles, sont internes au matériau et lui permettent de garder son intégrité physique
d'où le nom de cohésion.
Le torseur de cohésion est toujours le torseur des actions mécaniques exercées par le tronçon de droite
(E2) sur le tronçon de gauche (E1)
 
R et M G sont fonctions de l’abscisse x du centre de surface G de (S)
Pour simplifier les écritures, il n’y aura pas d’indices sur les éléments de réduction

3_Détermination des éléments de réduction en G du torseur de cohésion


Etude de l’équilibre de la poutre (E) :

 RE → E =0 
Le PFS nous permet d’écrire : TE → E =  =0
G
M GE → E =0

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En utilisant la coupure fictive, les actions mécaniques extérieures peuvent êtres séparées en deux
groupes :

 RE → E1 
• le torseurs des AM extérieures à la poutre appliquées sur (E1) : TE → E1=  
G
M GE → E1

 RE → E2 
• le torseurs des AM extérieures à la poutre appliquées sur (E2) : TE →E2=  
G
M GE → E2 

 RE → E1   RE → E2 
L’équilibre de (E) peut s’écrire : TE →E =TE →E1+TE →E2=  +  =0
G
M GE → E1 G M GE → E2 

Etude de l’équilibre de (E1) . Relation entre TE →E1 et Tcohesion


(E1) est en équilibre sous l’action de deux torseurs :

 RE → E1 
• action du milieu extérieur : TE → E1=  
G
M GE → E1

 
GTcoh= 
E2 →E1 
R
• action de :
G
M G 

 RE → E1+ R=0 
PFS appliqué à (E1) : TE →E1+Tcoh=  =0
G M GE → E1 + M G =0

Les éléments de réduction en G du torseur des actions de cohésion peuvent donc s’exprimer de deux
façons :

 
  =  −RE →E1    =  RE →E2 
  GTcoh= 
= R R
Tcoh M G  −M GE →E1
G G
G
G
M G  GM GE →E2 

Suivant le cas (simplicité), nous utiliserons l’une ou l’autre des relations

4_Repère de définition des sollicitations



Soit R=(G, x, y, z ) le repère local associé à la section droite

fictive (S). Ce repère est tel que x définit la normale extérieure
 
à (S) relative à (E1) . y et z appartiennent alors au plan (P) de
la section (S).
Ce repère sera toujours direct.

Dénomination des composantes des éléments de réduction du torseur des efforts de cohésion
   
 
R 
Tcoh= M G  M G ==MN t++TM f
 R
G 

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  
Effort normal N : projection de R sur l’axe x
  
Effort tranchant T : projection de R sur la section droite (y, z )
  
Moment de torsion Mt : projection de M G sur l’axe x
  
Moment de flexion Mf : projection de M G sur la section droite (y, z )
  
T et Mf n’ayant pas de direction privilégiée dans (y, z ) , il est préférable d’utiliser les composantes
algébriques de ces vecteurs

 
 N : composante algébrique de N sur x
R Ty : composante algébrique de T sur y
 
 N Mt  Tz : composante algébrique de T sur z

Tcoh= M G =

R
Ty Mfy  
G  
G
Tz Mfz R  Mt : composante algébrique de Mt sur x
M G Mfy : composante algébrique de M f sur y

Mfz : composante algébrique de Mf sur z

Diagrammes
Les composantes algébriques N,Ty,Tz,Mt,Mfy,Mfz varient en fonction de la position du centre de
surface G de la section droite fictive (S). La représentation graphique des fonctions
N(x);Ty(x);Tz(x);Mt(x);Mfy(x);Mfz(x) donne les diagrammes des composantes des éléments de
réduction en G du torseur de cohésion

5_Nature des Sollicitations

En fonction de « l’allure » du torseur de cohésion, une typologie des sollicitations est établie.
On appelle sollicitation simple l'état de contrainte d’une poutre dont le torseur de cohésion ne
comporte qu'un élément.

Nature des sollicitations Effort Effort Moment de Moment de Torseur de cohésion


Normal Tranchant Torsion Flexion
Traction (N>0) N Ty=0 Mt=0 Mfy=0  N 0
 
Tz=0 Mfz=0  Coh  =  0 0
Compression (N<0)  
G  0 0
N=0 Ty ou Tz Mt=0 Mfy=0  0 0
 
Mfz=0  Coh  = Ty 0
Cisaillement simple T 0
 G z 
N=0 Ty=0 Mt Mfy=0 0 M t 
 
Torsion simple Tz=0 Mfz=0  Coh  = 0 0 
  
G 0 0 
N=0 Ty=0 Mt=0 Mfy ou Mfz 0 0 
 
Flexion pure Tz=0  Coh  = 0 M fy 
 0 M 
G fz 

On appelle Sollicitation composée l’état de sollicitation d’une poutre soumise à plusieurs sollicitations
simples (par exemple : Traction + flexion pure). 

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Fig. Poutre soumise à une sollicitation simple.

6. Applications
Exemple 1

Soit une poutre cylindrique, de


200 mm de long et de 5 mm de x E
S
diamètre, soumise à une action
mécanique modélisable par un

glisseur avec R3→ E d'intensité 100 a


daN.
l

AC =a.x ; a = 150 mm 0 1

AB=l.x ; l = 200 mm

L’étude s’effectuera dans le plan de symétrie (x, y)

DETERMINATION DES ACTIONS EN A ET B

Isolement de la poutre (E)


(E) est soumis à 3 actions mécaniques : T0→E 
; T1→E 
. T3→E 

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 X 0→ E 0  0 0
T0→E =  R0→E 
M A0→E =  Y0→ E 0 T1→E =  R1→E = Y1→E 0
A  B
 0 0(x, y, z) M B1→ E   0 0(x, y, z)
A B

 R3→ E   0 0
T3→E = M C3→ E = −100 0
C  C  0 0(x, y, z)
Ecriture des torseurs au point A

 R0→E   X 0→ E 0  0 0 
T0→E = M A0→E =  Y0→ E 0 T1→E =  R1→E = Y1→E 0 
A  A 0 A
0(x, y, z) M A1→ E   0 l.Y1→ E    
A (x, y, z)
 R3→ E   0 0 
T3→E = M A3→ E = −100 0 
A  A 0 −a.100 (x, y, z)
Ecriture du PFS appliqué à (E)
 X 0→ E 0 
T = Y

E →E 0→ E +Y1→ E −100 0  =0
A
 0 l.Y1→ E −a.100 (x, y, z)
Equations Résolution
X 0→E =0 Y1→E = a.100 =15000 =75 Y0→ E =−Y1→ E +100 =−75+100 =25
l 200
Conclusion
 0 0 0 0
T0→E =  R0→ E 
M A0→ E = 25 0 T1→E =  R1→E = 75 0
A  B
0 0(x, y, z) M B1→ E   0 0(x, y, z)
A B

 R3→ E   0 0
T3→E = M C3→ E = −100 0
C  C  0 0(x, y, z)

DETERMINATION DU TORSEUR DE COHESION


Il faut étudier chaque portion de poutre comprise entre deux charges.
POUR 0 xc
Équilibre de E1
  0 0   0 0 
 =  −RE →E1 =−  R0→E =−
GTcoh= 

R
25 0  = −25 0 
G
M G  G −M GE →E1 G M G0→E   0 −25.x(x, y, z) G  0 25.x(x, y, z)
G

−x 0 0
avec M G0→ E =M A0→ E +GA R0→ E =0+ 0  25= 0
0 0 −25.x
POUR c xb
  0 0 
 R =  RE →E2 =  R1→E =
Équilibre de E2 GTcoh= M G      75 0 
G  GM GE →E2  G M G1→E   0 75.(l − x)(x, y, z)
G

l−x 0 0
avec M G1→ E =M B1→ E +GB  R1→ E =0+ 0  75= 0
0 0 75.(l − x)

23
Cours de RDM

COURBES DES EFFORTS INTERIEURS


On représente la variation des efforts intérieurs à l'aide de courbes qui visualisent immédiatement les
zones dangereuses de la poutre.

Sollicitation A<x<C C<x<B


N 0 0
E Ty -25 75
x
S Tz 0 0
Mt 0 0
Mfy 0 0
a Mfz 25.x 75(l-x)
l
0 1

Effort tranchant

Ty (daN)
75

0 A C B
x (mm)

-25

Moment
de flexion Mfz (daN.mm)

0
x (mm)
A C B

24
Cours de RDM

Exemple 2
Soit une poutre de 3 m de
long soumise à 2 actions
mécaniques modélisable
par :
• une charge concentrée R3→E
• une charge répartie qL

Donnes
a=2m;l=3m

R3→E =−1200 .x (N)

qL=−900 .y (N/m)

La charge répartie sera ramenée à une charge concentrée au point m centre de la répartition

L’étude s’effectuera dans la plan de symétrie (x , y)
1_Détermination des actions en A et B
2_Détermination des torseurs de cohésion

qL
R3→E

S
x

1 2
a
l

25
Cours de RDM

Chapitre 3 : Caractéristiques géométriques des sections planes

7. Introduction
Pour une sollicitation de traction ou compression simple, seule la donnée de l'aire de la section droite
est nécessaire pour étudier ou vérifier la résistance d’une section d’une poutre par exemple. Pour toutes
les autres sollicitations, la forme et les dimensions de la section droite de la poutre jouent un rôle
prépondérant sur le comportement aux différentes sollicitations de torsion ou de flexion. Nous allons
nous intéresser dans le présent chapitre aux caractéristiques suivantes :
- Aire d’une section
- Moment statique par rapport à une droite (ou un axe)
- Centre de gravité
- Moment quadratique d'une section par rapport à une droite (ou un axe)
- Moment de résistance

8. Aire d’une section

Par définition l’aire A d’une section est définie par l’intégrale:

Exemple
Calculer l’aire d’un triangle.

Soit la surface triangulaire plane montrée par la figure ci-dessous.

Remarque
Si la section est composée, nous la décomposons en sections usuelles et l’aire est calculée comme:

26
Cours de RDM

Exemple :

3. Moment statique d’une surface plane par rapport à un axe de son plan.
3.1 Définition.
Le Moment statique W (O, x) de la surface plane (S) par rapport à l’axe (O, x) de son plan est défini
par la relation :
W (O, x) =  yds
S

x ds(dA)
M(x,y)

S
y

27
Cours de RDM

Le Moment statique de la surface plane (S) par rapport à l’axe (O, y) s’écrit alors :
W (O, y) =  xds
S

Unités : longueur en mètres, surface en mètres carrés, W (O, y) en mètres cubes.


Nota : Le moment statique peut être positif, négatif ou nul.

Remarque : Si on procède à des translations parallèlement aux axes ox et oy, les moments statiques
changent. Soit la section montrée par la figure (1.2) telle que SX, SY, A sont connus et on se propose de
déterminer SX’ et SY’.

Fig. Translation des axes

Soit :

𝒙′ ) = ∬𝑺 𝒚′𝒅𝑺 =∬𝑺 (𝒚 − 𝒃)𝒅𝑺= 𝑾 (𝑶, ⃗⃗⃗⃗⃗


𝑾(𝑶, ⃗⃗⃗ 𝒙 )− 𝒃𝑺

𝒚′ ) = ∬𝑺 𝒙′𝒅𝑺 =∬𝑺 (𝒙 − 𝒂)𝒅𝑺= 𝑾 (𝑶, ⃗⃗⃗⃗⃗


𝑾(𝑶, ⃗⃗⃗ 𝒚 )− 𝒂𝑺

3.2 Propriété du centre de surface G de (S)


D’après la définition du centre de surface, on peut écrire :

 OM .ds = OG.S
S

En projection sur (O, x) on obtient :

 yds = y
S
G .S = W (O, x)

28
Cours de RDM

En projection sur (O, y) on obtient :

 xds = x
S
G .S = W (O, y)

M(x,y)
dS
G(XG, YG)

O x

Remarque
• Pour une section composée, les coordonnées du centre de gravité sont données par les
expressions:

W (O, y ) =  xds = x
S
G .S = ∑𝑖 𝑥𝐺𝑖 𝑆𝑖

W (O, x) =  yds = y
S
G .S = ∑𝑖 𝑦𝐺𝑖 𝑆𝑖

• Si la section possède un axe de symétrie, le centre de gravité G est situé sur cet axe.

3.3 Exemple
Calculer les coordonnées du centre de gravité de la section plane suivante.

29
Cours de RDM

4. Moment d’inertie (Moment quadratique)


On définit le moment d’inertie ou moment quadratique d’une section comme le degré de résistance
de cette section aux efforts extérieurs appliqués, en tenant compte de la forme de cette section.

4.1 Définition
Le Moment quadratique I (O, x) de la surface plane (S) par rapport à l’axe (O, x) de son plan est
définie par la relation : I (O, x) =  y ² ds
S

Le Moment quadratique de la surface plane (S) par rapport à l’axe (O, y) s’écrit alors :
I (O, y ) =  x² ds
S

Unités : longueur en mètres, surface en mètres carrés, I (O, y) en (m4).


Nota : Le moment quadratique est toujours positif.

4.2 Propriétés
Le Moment quadratique I (O, x) de la surface plane (S) par rapport à l’axe (O, x) de son plan est
égale Le Moment quadratique I (G, x) de la surface plane (S) par rapport à l’axe (G, x) augmenté du
produit de l’aire de la surface par le carré de la distance des axes.
I (O, x) = I (G, x) + Sd ²
On peut écrire de même :
I (O, y) = I (G, y) + Sd '²

y
d’

dS

G(XG,YG)
d
S
O x

30
Cours de RDM

5. Moment produit d’une section

L’intégrale: I ( x y ) =  xydS
S

S’appelle moment centrifuge ou produit d’inertie de la surface plane (S) par rapport à l’axe système
(O, x) .

Remarque
Les moments quadratiques Ix et Iy sont toujours positifs, tandis que le moment produit I xy peut être
positif, négatif ou nul.

Application
Calculer les moments quadratiques par rapport aux axes o’x’ et o’y’ et le moment produit pour le
rectangle montré par la figure suivante.

………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………

6. Moment Quadratique polaire d’une surface plane par rapport à un point de son plan.
Définition
Le Moment quadratique polaire I O de la surface plane (S) par rapport à un point O de son plan est
défini par la relation :
I O =   ² ds
S

Unités : longueur en mètres, surface en mètres carrés, I O en (m4).

31
Cours de RDM

dS
M(x,y)

S
O X

Nota : Le moment quadratique polaire est toujours positif.


Le Moment quadratique de la surface plane (S) par rapport à un axe (O, z ) perpendiculaire à son
plan est égale au moment quadratique polaire de (S) par rapport au point O où l’axe coupe le plan.

Propriétés
Le moment quadratique polaire d’une surface (S) par rapport au point O de son plan est égale à la
somme des moments quadratiques de (S) par rapport à deux axes rectangulaires de son plan passant
par ce point : I O = I (O, x) + I (O, y )

7. Moment quadratiques à connaître (O et en G)

8.Conclusion
Dans ce chapitre, les caractéristiques géométriques des sections planes à manipuler dans le
dimensionnement des éléments d’une structure sont présentées. Ce chapitre est accompagné de deux
annexes : dans la première annexe, les caractéristiques (aire, coordonnées du centre de gravité et
moments quadratiques) pour des sections usuelles sont données. Dans la deuxième annexe, on a
présenté sous forme d’un tableau les étapes à suivre pour déterminer les moments d’inertie pour des
sections composées en procédant par décomposition en sections usuelles.

32
Cours de RDM

9. Module de résistance

Le moment de résistance d’une section droite est le rapport entre le moment d’inertie axial et la
distance la plus éloignée de cet axe.

10. Exemple

Soit pour la figure suivante déterminer le moment de résistance minimal.

Deux cas se présentent :

11. Rayon de giration


Le rayon de giration d’une surface A selon l’axe x ou l’axe y est défini par:

Exemple
Calculer les rayons de giration d’un rectangle.

Soit la surface rectangulaire montrée par la figure ci contre.


Les rayons de giration sont:

33
Cours de RDM

12. Exercices

Exercice 1

Exercice 2

Exercice 3

34
Cours de RDM

Sollicitations Simples

35
Cours de RDM

Chapitre 4 : Extension Compression

1. Extension simple
1-1 Définition
On dit qu’une poutre (E) travaille en extension simple quand les torseurs associés aux actions
mécaniques de liaison, auxquelles sont soumises chacune de ses extrémités, se réduisent au centre de
surface de ses sections extrêmes à une résultante axiale qui tend à l’allonger (figure 1).

y (E)

A B
A(1→E) B(2→E) x

Figure 1

On note :

(1→ E)=  A(1→ E)


 0 
A 
(2→ E)=  B(2→ E)

B 
0

Et puisque la poutre et en équilibre : A(1→ E) = B(2→ E) .

1-2 Eléments de réduction en G du torseur des forces de cohésion


Effectuons une section droite (S) de la poutre (E) et repérons le centre de surface G de cette section droite
par son abscisse x dans 0(A, x0, y0) lié à la poutre. Considérons le repère (G,x,y,z) de définition des
sollicitations (figure 2).

(0) yo () y

A N
A(1→E) G
(S) x xo

Fig. 2

36
Cours de RDM

La poutre est soumise à l’extension simple si le torseur des efforts de cohésion :



R= N  x 
→ →

 coh =  →  avec : N 0
 M G =0 
G 

 N  0  M t =0
Ty =0 ; Mf y =0
Tz =0
par conséquent :
 Mf z =0

1-3 Hypothèses
• On suppose que les deux forces N sont réparties sur les sections extrêmes de la poutre.
• Le matériau est homogène (mêmes caractéristiques physiques en tout point).
• Le matériau est isotrope (mêmes caractéristiques mécaniques en tout point).
• Dans la plupart des applications, de l’extension (et de la compression) le poids de la
poutre peut être négligé.

D’après la loi de Hooke, x= E. x il est évident que les contraintes normales x sont les mêmes en
tout point de la section droite (S) .

1.4 Contrainte dans une section droite (S)


Considérons une section droite (S), de centre de surface G, d’une poutre tendue. Etudions l’équilibre
du tronçon (E1) (figure 3).

0 yo  y

A dS  dS
A(1→E) G x xo
(E1) (S) (E2)

Fig. 3

Les actions mécaniques extérieures à ( E1) sont modélisées par les deux torseurs :
Torseur des actions de liaison 1-E

(1→ E)=  A(1→ E)


 0 
A 

Torseur des actions de cohésion que (E2) exerce sur (E1) à travers (S).

 R 


 coh =  → 
M G 
G 

37
Cours de RDM

L’équilibre de (E1) entraîne que :

(1→E)+ coh =0 


 
 coh =−(1→E)
Et par conséquent :

 → →
 R =− A(1→ E)
 →
 M G =0
G

Par conséquent, dans (G, x, y, z) :


N = A(1→E)

→ →
Nous avons par ailleurs que : R =  dS
S

D’après l’hypothèse de Navier et Bernoulli : ( = Cte dans S) et en projetant les vecteurs de la relation
(1) sur (G, x) : N =  S.

Nous écrirons donc :  = N


S

En extension : N  0,   0.
Unités : N en newton, S en mm2,  en MPa.

1-5 Condition de résistance


Compte tenu de l’existence éventuelle d’un coefficient de concentration de contrainte de k et si on
adopte un coefficient de sécurité s, la condition de résistance pour une contrainte normale peut s’écrire :

Exemple de cas de concentration de contrainte

max  pe

avec :

 max =k N et  pe =  e
S s

38
Cours de RDM

1-6 Relation entre allongement L et l’effort normal N.

D’après la loi de Hooke x =Ex


L
avec x=N et x = ,
S L
on peut écrire : N = E. L Soit L= NL .
S L ES

En extension : x  0, N  0 et L  0.
Nota : l’écriture  x = L suppose que l’allongement est également réparti sur toute la longueur de la
L
poutre.

2. Compression simple
On dit qu’une poutre (E) travaille en compression simple quand les torseurs associés aux actions
mécaniques de liaison, auxquelles sont soumise chacune de ses extrémités, se réduisent au centre de
surface de ses sections extrême à une résultante axiale qui tend à la raccourcir.

Remarque :
C’est la même démarche que pour le cas d’extension. En compression : N  0,   0 et L  0.
Nota : l’écriture  x = L suppose que le raccourcissement est également réparti sur toute la longueur
L
de la poutre.

3. Exercices

A°/ On considère le système suivant (fig. 1) :

Acier :
Cuivre : L1 = 100 cm.
L2 = 75 cm. E1 = 2.1 106 daN/cm².
E2 = 1.2 106 daN/cm². S1 = 8 cm²
S2 = 5 cm²

Fig. 1
a a

F = 10000 daN

1/ Calculer l’allongement de chacune des barres.


2/ Quel doit être le rapport des 2 sections pour que l’allongement soit le même.

39
Cours de RDM

B/ Soit un système (fig. 2) constitué de trois barres de mêmes sections S et de longueurs différentes l 1, l2
et l3. Les barres sont construites du même matériau (Acier dont le module de young est E).
N1, N2 et N3 désignent les efforts normaux dans les barres respectivement 1, 2 et 3.

3
2
l1 l2 l3
1
  y

Fig. 2
O
x
F

1/ Etudier l’équilibre de l’axe O et montrer que le système est hyperstatique.


2/ Exprimer la relation entre les allongements des trois barres (on négligera les variations de l’angle).
3/ Calculer les efforts normaux N1, N2 et N3 respectivement dans chaque barre 1, 2 et 3.

40
Cours de RDM

Chapitre 5 : Cisaillement simple

1. Définitions
1.1 Etat de cisaillement
Dans une section (S) de normale n (fig.1) l’état de cisaillement pur est caractérisé en tout point de cette
section par une contrainte normale nulle et une réparation uniforme de la contrainte tangentielle.

t n
 M (S) : nt

 ==Cte0
nt
n
S

fig.1

1.2 Cisaillement simple


Une section droite (S) d’un solide (E) est sollicitée au cisaillement simple si la réduction au centre de
surface G de (S) du torseur des forces de cohésion se réduit à :

 →   →→ 
 R =T 
 coh =  R→  est telle que  → →
G
M G  M G = 0 

Remarque : La définition du cisaillement simple s’applique à une section droite donnée (S) de la poutre et non à
l’ensemble de cette poutre. La ligne moyenne de la poutre peut ne pas être rectiligne.
La section droite (S) peut avoir une forme quelconque.
La sollicitation de cisaillement simple est pratiquement irréalisable expérimentalement, on peut

cependant s’en rapprocher dans certains cas.

2. Exemples
2.1 Action d’une cisaille (fig.2)
F E2

A
S
B
E1 -F
Fig.2

41
Cours de RDM

Sous l’action des deux résultantes F et -F exercées par les deux couteaux de la cisaille, la poutre (E) tend
à se séparer en deux tronçons (E1) et (E2) glissant l’un par rapport à l’autre dans le plan de la section
droite (S).

2.2 Rivets (fig.3) 1

F F

Fig.3

La section (S) du rivet est principalement sollicitée au cisaillement. Le moment résultant MG du torseur
de cohésion  coh  n’est pas nul, il en résulte une flexion du rivet (fig.3) dans le cas de glissement des
tôles et s’il existe un jeu entre le rivet et son logement.

3. Etude expérimentale

3.1 Modélisation (fig.4)


L’étude expérimentale est réalisée avec une poutre de section rectangulaire parfaitement encastrée, sur
laquelle on applique un effort variable F uniformément réparti et situé dans une section droite (S 1) à une
distance très petite x de la section d’encastrement(S).

yo (Ro) x

B
A (E1) G (E2)
(S’) (S) xo

F = F

Fig.4

Considérons le tronçon (E1) de (E) (fig.5)

yo (Ro) y ( R)
x
B
A (E1) G
(S’) (S) x xo

F = F

Fig.5

La réduction au centre de surface G de (S) du torseur des forces de cohésion s’écrit :

42
Cours de RDM


 R = −→F → 
→ →

 coh =  → 
M G = −GB  F 
G 

En projection dans le repère R= (G ,x ,y ,z) lié à la section (S) on obtient :

N=0 Mt = 0
Ty =  F Mfy = 0
Tz = 0 Mfz = - F.x

Remarque : Pour que cette modélisation soit conforme à la définition de sollicitation au cisaillement de la section
il est nécessaire que x soit nul, ce qui n’est pas possible. On peut par contre réaliser l’essai avec un x très
petit, alors on peut négliger Mfz = 0.

3.2 Résultats de l’essai


Au cours de l’essai, la section droite (S1) (fig.6) lisse transversalement de y par rapport à (S). On
admet que ce glissement se fait sans déformation interne de (S) et (S 1).

y x

B
A (E1) G (E2)
(S’) (S) xo
Eprouvette

F = F

Fig.6

La courbe enregistrée (fig.7) au cours de l’essai donne la relation entre l’intensité de la force F et le
glissement transversal y de la section (S1) par rapport à (S).

F(N) B
Fmax C
Fe
A

O y (mm)
Fig.7

Sur la courbe fig.7 on distingue deux zones :


• La zone 0A des déformations élastiques ou domaine élastique;
• La zone ABC des déformations permanentes ou domaine plastique.

43
Cours de RDM

4. Etudes des déformations élastiques.


Dans la zone des déformations élastiques il y a proportionnalité entre le glissement transversal y
et l’effort de cisaillement  F  tel que :  F  = k.y
k dépend des dimensions de l’éprouvette.

On constate qu’avec :
• en abscisse, le rapport (y/x) appelé glissement relatif ou déviation  en un point de la
section droite (sans unité) ;
• en ordonnées, le rapport ( F  /S) appelé effort unitaire de cisaillement (en MPa).
Nous obtenons des courbes identiques qui ne dépendent que du matériau de l’éprouvette.


F
y
On note : = G.
S x

Avec :
G est le module d’élasticité transversale ou module de Coulomb.
 = y /x est le glissement relatif ou déviation.

Unités : F (en newton); S (en millimètre carré); y et x (en millimètre) ; G (en mégapascal).

5. Etudes des contraintes

5.1 Contrainte moyenne de cisaillement


Considérons l’équilibre du tronçon (E1) (fig.8)

yo y
0 F df

M dS 
G x
zo z

x
fig.8
0(A, x0, y0 , z0) est le repère lié à la poutre.
 (A, x, y , z) est le repère lié à la section (S).

Nous avons vu que la réduction du torseur des efforts de cohésion au centre de surface G de la section
(S) s’exprime par :

N=0 Mt = 0
Ty =  F Mfy = 0
Tz = 0 Mfz = - F.x
Soit df l’effort de cohésion que (E2) exerce sur (E1) en un point M de la section (S). Si on admet que x
est très petit et qu’en conséquence Mfz = 0 on se trouve alors dans les conditions du cisaillement
simple. Dans ce cas théorique nous admettrons que les efforts de cohésion df sont uniformément
répartis dans la section (S) et parallèles à T.

44
Cours de RDM


→ → df →
On en déduit que : x = 0 ; c (M , x ) = =  xy . y
dS

Si df est uniformément réparti dans (S) il en résulte que xy est uniformément répartie dans la section
droite (S). Cette hypothèse n’étant qu’approximative et pour éviter toute confusion avec la vraie
valeur de la contrainte tangentielle en un point M de (S), nous noterons :


T
 moy =
S

Remarque :
Si la direction de T est quelconque dans (S) :
T = Ty y +Tz z


d’où : T = T² y +T² z

5.2 Condition de résistance


En utilisant la courbe, fig.7 de l’enregistrement de l’essai de cisaillement on détermine la charge limite
élastique Fe et on en déduit la contrainte tangentielle moyenne limite élastique e : e = F e / S

De la même façon on détermine la charge maximale F max et la contrainte tangentielle moyenne de


rupture r : r = Fmax / S

5.3 Contrainte pratique de cisaillement


Elle est définie par : p = e / s

s est un coefficient de sécurité.

Si l’utilisateur n’a pas la possibilité de réaliser un essai de cisaillement pour déterminer e il est
possible d’utiliser les valeurs approximatives données en fonction de e .

5.4 Condition de résistance au cisaillement


La condition de résistance au cisaillement s’écrit : max  p

Dans la plupart des cas max est difficile à déterminer, on se contente donc le plus souvent de
l’expression approchée : moy  p

Soit :  T / S  p

45
Cours de RDM

6. Exercices

46
Cours de RDM

Chapitre 6 : Torsion simple (pur)

1. Définition et hypothèse
1.1 Définition
Considérons un solide E et une section droite (S) de centre de surface G.

(E)
G R x

(S)
z

La section droite (S) de E est sollicitée en torsion simple si dans R les éléments de réduction du torseur
de cohésion s’expriment par :


 R= 0 
→ →

 coh =  → →
 M G = M t. x 
G 

1.2 Hypothèse
• La poutre est un cylindre de révolution.
• Le poids est négligeable.
• Les déformations sont faibles.
• La variation de longueur des génératrices est négligeable.

2. Essai de torsion simple


Le solide de forme cylindrique de révolution est parfaitement encastré à son extrémité gauche.


Mo
M1 Mo
Mt
M M

G G

x (S)

(S)
Fig. 1

47
Cours de RDM

On constate :
• Une proportionnalité entre l’angle  et la position de la section droite x.
Cette constante qu’on désigne par  est dite : Angle unitaire de torsion.

 = (1)
x
avec :
 : rd
x : mm
 : rd/mm.

• Une proportionnalité entre l’angle de torsion  et le moment de torsion Mt.

La figure 2 représente l’enregistrement d’un essai de torsion simple.

Mt

MA A B

A 

Fig. 2

OA : déformation angulaire élastique.


Mt =  .  ( : constante)

AB : déformation angulaire permanente.


B : rupture de la poutre.

3. Etude des contraintes


3.1 Effort de cohésion
Soit la section droite (S).

z1

df y1

M
G  dS
x

(S)

Fig. 3

→ →
Dans le repère M(x, y1, z1) on peut écrire : C(M, x) = xz1. z1
→ →
xz1 est la composante algébrique sur z1 du vecteur contrainte C(M, x)

48
Cours de RDM

→ → df
Par définition : C(M, x) =
dS
On en déduit que : df = xz1 dS. z1 (2)

3.2 Loi de Hooke

M1 Mo
M M
G1 G x

x
Fig. 4

La loi de Hooke pour les contraintes tangentielles s’exprime par :


M = G M (3)

G : module d’élasticité transversale ou module de Coulomb (en MPa).


M : en MPa
M : en Radians.

3.3 Répartition des contraintes dans une section droite


Considérant la section droite (S) distante de x (fig. 1).

Après déformation : (GMo, GM) =  et (M1Mo, M1M) = M

On a : df = xz1 dS. z1

Dans la zone des déformations élastiques, M est très petit d’où :

Arc MoM =   M x

M = (/x) = 

La relation (3) devient : xz1 = G   (4)

xz1 (en MPa), G (en MPa),  (en rd/mm),  (en mm).

xz1 est proportionnelle à  (max est donnée pour max).

49
Cours de RDM

4. Déformation de torsion rigide

4.1 Equation de déformation élastique


Dans une section droite (S) le moment en G du torseur de cohésion a pour expression :

M G = (S) GM  df

D’après la relation (2) : M G = (S)  y 1  xz1dS. z 1


 M G = (S)  xz1dS. x
Or : M G = Mt. x
Soit : Mt = (S)  xz1dS

D’après la relation (4) : Mt = (S) G  ² dS = G  (S) ² dS ;

(S) ² dS est le moment quadratique polaire IG de (S) par rapport à l’axe (G, x),

d’où : Mt = G  IG (5)

Mt en Nmm, G en MPa,  (en rad/mm), IG (en mm4).

4.2 Condition de rigidité


Pour assurer une rigidité convenable de la transmission, on impose une limite à l’angle unitaire de
torsion :   lim (6)

On adopte généralement : lim = 0.5°/m = 0.5 (/180) 10-3 rad/mm.

5. Condition de résistance
5.1 Expression de la contrainte de torsion en fonction de M t

D’après (4) : xz1 = G 

D’après (5) : M t = G  IG  xz1 = (Mt / IG).

Pour une poutre de section constante : IG =Cste et un moment de torsion constant, la répartition des
contraintes tangentielle est donc linéaire en fonction de  (fig.5).

max

Fig. 5

50
Cours de RDM

La contrainte tangentielle maximale s’exprime par :

M t max
 xz = (7)
1 max  IG 
 
 v 

avec v = max : appelé le module de torsion

5.2 Condition théorique de résistance à la torsion


Une pièce sollicitée à la torsion simple résiste en toute sécurité si :

max  p = e/s (8)

p : contrainte limite pratique


e : contrainte limite élastique
s : coefficient de sécurité.

5.3 Conditions de réelles de la torsion


Dans le cas d’un arbre dont le diamètre n’est pas constant la contrainte tangentielle est maximale dans
la section la plus faible.
Si le diamètre de l’arbre varie brusquement, il y’a apparition de concentration de contraintes. La
contrainte tangentielle maximale théorique doit être multipliée par un coefficient de concentration de
contrainte k.

D d

Zone de concentration de contrainte

Fig. 6

La condition de résistance s’écrit alors :

k.max  p (9)

51
Cours de RDM

6. Exercices

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