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Domaine/Filière : Sciences et de la Technologie/ Génie Civil – 3ième licence génie civil.

Semestre : 6 – Année universitaire : 2023/2024.

Constructions métalliques

Présenté par : Dr. MADJOUR Abdelhalim


SYLLABUS
PRÉREQUIS

Pour suivre cet enseignement, il est nécessaire d’avoir suivi les enseignements de la matière CM1 du S5
et d’avoir des notions sur la théorie de la stabilité élastique.

OBJECTIFS
À l’issue de l’enseignement de cette matière, les connaissances acquises en charpente métallique
(semestre 5) doivent permettre à l’étudiant de compléter ses connaissances générales sur les phénomènes
d'instabilités élastiques des profils minces : aspects théorique et règlementaire.
CONTENU
Chapitre 1 : Phénomènes d’instabilités élastiques
Présentation de l’instabilité ; différents types d’instabilité ; règlementations. (2 Semaines)

Chapitre 2 : Calcul des pièces sollicitées en compression simple


Utilisation des pièces comprimées, théorie du flambement, longueur de flambement, notions
d’élancement et d’imperfection, vérification des pièces comprimées à l’ELU. (5 Semaines)

Chapitre 3 : Calcul des pièces sollicitées en flambement composé


Aspects théoriques et réglementaires du flambement composé (EC3 et CCM97). (6 Semaines)

Chapitre 4 : Déversement des pièces métalliques


Présentation du phénomène de déversement, Moment d’inertie de torsion des profilés ouverts, Rappels
sur la torsion avec gauchissement (torsion non uniforme). (2 Semaines
Mode d’évaluation :
Contrôle continu : 40 % ; Examen : 60 %.
Contrôle continu = Micro-interrogation (50%) + Participation (applications et évaluation TD) (25%)+ La
présence (25%)

Il est à signaler aux étudiants les points suivants :


- Participation (applications et évaluation) sera comptabilisée sur la base des activités de l’étudiant en séance de :
Cours et TD.
- Le contrôle des présences sera effectué à chaque séance : Cours et TD
BIBLIOGRAPHIE
1. Polycopié préparé par l’enseignant.
2. J. MOREL, "Calcul des Structures Métalliques selon l’EUROCODE 3".
3. P. BOURRIER; J. BROZZETTI, "Construction Métallique et Mixte Acier – Béton – Tomes 1 et 2", EYROLLES.
4. M.A. HIRT; R. BEZ, "Construction Métallique – Volumes 10 et 11" - Presses Polytechniques et Universitaires
Romandes.
5. "Règles de conception des structures en acier", CCM97 édition CGS, Alger, 1999.
6. "Calcul pratique des structures métallique", Office des publications universitaires, Alger.
7. J. BROZZETTI; M.A. HIRT; R. BEZ, "Construction Métallique « Exemples Numériques adaptés aux Eurocodes",
Presses Polytechniques et Universitaires Romandes.
8. S.P. TIMOSHENKO, "Théorie de la Stabilité Élastique", DUNOD.
Domaine/Filière : Sciences et de la Technologie/ Génie Civil – 3ième licence génie civil.
Semestre : 6 – Année universitaire : 2023/2024.

Chapitre 2
Calcul des pièces sollicitées en
compression simple
Présenté par : Dr. MADJOUR Abdelhalim
CALCUL DES PIÈCES
SOLLICITÉES EN COMPRESSION
SIMPLE
PARTIE 1

RESISTANCE DES SECTIONS


INTRODUCTION

L’analyse globale d’une structure soumise à une combinaison d’actions se traduit par un effet Ed
(effort normal, moment de flexion, déformée, etc.). L’exigence de performance ou de non-ruine
est respectée lorsque : Ed  R d
avec Rd résistance de calcul pour le mode de ruine considéré. Dans cette partie, on ne considère
que la ruine par résistance des sections.

Rk
Dans le cas des ELU : Rd =
M

avec Rk valeur caractéristique de la résistance considérée,

M coefficient partiel de sécurité applicable à la résistance caractéristique du matériau.


Les hypothèses de base servant au calcul de la résistance ultime des sections sont :
- l'hypothèse de Navier-Bernoulli : toute section plane avant déformation reste plane après
déformation , est valable dans le domaine élastique pour les sections soumises à un effort
normal ou à un moment de flexion;
- l'équivalence entre les efforts intérieurs et les contraintes est assure pour toute section;
- Pour l'acier, la relation entre les déformations spécifiques  et les contraintes  est admise
bilinéaire (Fig. 2.1), avec comme contrainte maximale la limite d'élasticité fy.
Figure 2.1 Diagramme idéalisée contrainte-déformation de l'acier de construction
Pour le calcul de la résistance des sections, la valeur caractéristique de la limite élastique
est divisée par le coefficient de sécurité M ayant les valeurs suivantes :

- résistance des sections de classe 1, 2 ou 3


M0 = 1.0 s'il s'agit d'aciers agréés
M0 = 1.1 s'il s'agit d'aciers non agréés
- résistance des sections de classe 4 M1 = 1.1
- résistance de la section nette au droit des trous boulon M2 = 1.25
Classification des sections transversales

Les profilés de construction peuvent être considérés comme étant constitués d’un ensemble de
parois distinctes. Les parois peuvent être internes (par ex. les âmes de poutres ouvertes ou les
semelles de caissons) et d'autres sont en console (par ex. les semelles des profils ouverts et les
ailes des cornières) (fig. 2.2). Lorsqu'elles sont sollicitées en compression ces parois peuvent se
voiler localement. Le voilement local au sein de la section transversale peut limiter la capacité de
résistance aux sollicitations du profil en l'empêchant d'atteindre sa limite d’élasticité. La ruine
prématurée provoquée par les effets du voilement local (voir fig 2.3) peut être évitée en limitant
le rapport largeur/épaisseur - ou élancement - des parois individuelles au sein de la section
transversale. Ceci constitue la base de l'approche par classification des sections transversales.
Figure 2.2 Parois internes et parois en saillie
Figure 2.3 Voilement local
L'EC3 définit quatre classes de sections transversales. La classe à laquelle appartient une section
transversale particulière dépend de l'élancement de chaque paroi et de la distribution des
contraintes de compression.

- Les sections transversales de Classe 1 sont celles qui peuvent former une rotule
plastique, et possèdent une grande capacité de rotation laquelle est exigée pour l'analyse
plastique et ce, en donnant lieu à des redistributions favorables de moments fléchissant dans
la structure (phénomène d’adaptation plastique).
Tableau 2.1 Classifications des sections transversales en fonction du moment
résistant et de la capacité de rotation
- Les sections transversales de Classe 2 sont celles qui, bien qu'elles soient capables de
former une rotule plastique, ont une capacité de rotation limitée et ne conviennent donc
pas pour les structures calculées par analyse plastique. En effet, ces sections ne
peuvent permettre des redistributions favorables à cause de l’apparition du voilement
local « immédiatement » après la formation de cette rotule.
- Les sections transversales de Classe 3 sont celles où la contrainte calculée dans la
fibre comprimée extrême peut atteindre la limite d’élasticité mais où le voilement local
empêche le développement du moment résistant plastique. En effet, le voilement local
apparaît « immédiatement » après la plastification des fibres extrêmes.
Les sections transversales de Classe 4 sont celles où le voilement local limite le moment
résistant (ou la résistance à la compression pour les éléments sous charges normales). Ce
voilement apparaît bien avant la plastification des fibres extrêmes.

Le Tableau 2.1 résume les classes en fonction du comportement, du moment de résistance et


de la capacité de rotation.
CALCUL DES PIÈCES
SOLLICITÉES EN COMPRESSION
SIMPLE
PARTIE 2

FLAMBEMENT SIMPLE
INTRODUCTION

Le flambement est le mode de ruine prépondérant et le plus dangereux des composants


comprimés. Il se traduit par une déformation de flexion brutale du composant à partir d’un
niveau donné de l’effort de compression. Le risque de flambement d’un élément étant lié aux
dimensions de cet élément, on dit que le flambement est un phénomène d’instabilité de
forme.
Le cas le plus simple de flambement est celui du poteau parfaitement droit à l’état initial
articulé à ses deux extrémités et soumis à un effort de compression pure (figure 2.4).
Fig. 2.4. Poteau bi-articulé soumis à une compression simple
Tant que la force P reste inférieure à une valeur, dite charge critique, la barre reste rectiligne,
cette forme rectiligne de l’équilibre élastique est stable, c’est à dire que si l’on applique une
force latérale et qu’il se produit une légère flèche, cette flèche disparaît quand la force
latérale cesse d’agir et la barre redevient rectiligne. En augmentant graduellement P, on
arrive à un état où la forme rectiligne d’équilibre devient instable et où la flèche produite par
une force latérale ne disparaît plus quand cette dernière cesse d’agir. La valeur Ncr (ou Pcr)
de l’effort de compression à partir de laquelle se produit le flambement s’appelle charge
critique d’Euler.
Euler a été le premier au XVIIIe siècle à formaliser le problème du flambement et à déterminer
la valeur Ncr. La charge critique d’Euler pour un composant comprimé, articulé aux deux
extrémités est donnée par l’expression :
 2 EI
N cr = 2
l 0

La question de la stabilité des différents formes équilibre d’une barre comprimée peut être
étudiée au moyen de la mécanique rationnelle.

Fig. 2.5. Les trois états d'équilibre


On peut généraliser les résultats établis pour la poutre bi-articulée pour des poutres dont les
conditions d’appuis sont différentes. L’expression générale de la charge critique d’Euler est :

 2 EI  2 EI
Ncr = = 2
( k l0 )
2
lK

où k est un coefficient qui dépend des liaisons de la barre (figure 2.6) et lK = kl0 est la
longueur de flambage égale à la longueur de flambage bi-articulée qui aurait la même
charge critique que la charge considérée.

k=1 pour une barre articulée aux deux extrémités;


k=2 pour une barre encastrée à une extrémité et libre à l’autre;
k=0.5 pour une barre encastrée à ses deux extrémités;
k=0.7 pour une barre encastrée à une extrémité et articulée à une autre.
Fig. 2.6. Valeurs théoriques de k selon les conditions de liaison du poteau
Il est possible de définir la contrainte critique d’Euler cr comme :

N cr 2 E I 2 E 2 2 E
c r = = 2  = 2 i = 2
A lK A lK 
Avec

I
i= : rayon de giration de la section pour le plan de flambement considéré ;
A

lK
= : élancement de l’élément.
i
En traçant la courbe cr en fonction de  sur un graphique (figure 2.7), et en faisant apparaître
la ligne horizontale représentant la plasticité parfaite,  = fy (fy désigne la limite élastique du
matériau dans les EUROCODES), il est intéressant de remarquer les zones idéalisées
représentant la ruine par flambement, la ruine par plastification et la zone de sécurité.
Le point d’intersection P des deux courbes représente la valeur théorique maximale de
l’élancement d’un poteau comprimé jusqu’à la limite d’élasticité. Cet élancement limite, où cr
est égal à la limite d’élasticité de l’acier, est donné par l’expression :

E
1 = 
fy
Fig. 2.7. Courbe de flambement d’Euler et modes de ruine
La figure 2.8 peut être redessinée sous une forme adimensionnelle en divisant la contrainte
critique d’Euler par la limite d’élasticité (= cr /fy) et l’élancement par l’élancement limite
 =  / 1 Ceci est utile car le même tracé peut alors être appliqué à des éléments
comprimés possédant différents élancements et différentes résistances de matériau.  étant
l’élancement réduit.

Fig. 2.8. Coefficient de réduction  en fonction de l’élancement réduit 


Les essais effectués sur des profilés réels montrent que le flambement se produit toujours
pour des charges inférieures à la charge critique d’Euler. Ce résultat s’explique par la présence
d’imperfections géométriques et de contraintes résiduelles résultant du processus de
fabrication et de montage. Toutes ces imperfections affectent le flambement et, par
conséquent, la résistance ultime du poteau. Les études expérimentales de poteaux réels
donnent les résultats illustrés par la figure 2.9.

Fig. 2.9. Résultats d’essais de poteaux réels et courbes de flambement


Courbes de flambement de l’EC3
Comparé aux courbes théoriques, le comportement réel montre de plus grandes différences
dans le domaine d’élancement moyen que dans le domaine d’élancement élevé. La réduction
la plus importante de la valeur théorique se situe dans la région de l’élancement limite 1. La
courbe limite inférieure est obtenue par une analyse statistique de résultats d’essais et
représente la limite de sécurité pour le chargement.
1000 essais réalisés sur des éléments type I, H, T, U, tubes carrés et circulaires pour des
élancements variés de 55 à 160 ont été réalisés sous l’égide du CECM (Convention
européenne de la construction métallique) ont été rassemblés par l’Eurocode 3 sous la forme
de quatre courbes différentes a, b, c et d (figure 2.10).
Fig. 2.10. Courbes Européennes de flambement
L’expression analytique des courbes de flambement de la figure 2.7 permet alors de calculer le
coefficient de réduction  :
1
=
2
+  − 2

 (
= 0.5 1 +   − 0.2 +   )
2

 
Le tableau suivant permet de choisir la courbe de flambement appropriée :
Choix de la courbe de flambement correspondant à une section
Dimensionnement selon l’EC3
Pour dimensionner un élément simplement comprimé on doit vérifier le critère suivant :

N sd  N Rd
Cas 1 :  ≤ 0.2 et section transversale de classe 1 ou 2 ou 3
Il n’y a ni risque de flambement, ni risque de voilement local. Toute la capacité de résistance
élastique de la section peut être utilisée. La résistance de calcul de la section est donnée par le
seuil de plastification :
Af y
N Rd = N pl =
 M0
Cas 2 :  ≤ 0.2 et section transversale de classe 4
Il n’y a pas de risque de flambement simple mais risque de voilement local. Il en résulte que :
Aeff f y
N Rd = N pl =
 M1
Cas 3 :  > 0.2 et section transversale de classe 1 ou 2 ou 3
Il n’y a pas de risque de voilement local mais risque de flambement simple. La résistance de
calcul de la section est alors donnée par la relation :
Af y
N Rd = 
 M1

Cas 4 :  > 0.2 et section transversale de classe 4


Il y a à la fois risque de voilement local et risque de flambement simple et :

Aeff f y
N Rd = 
 M1
Application 1
On se propose de vérifier un poteau bi-articule soumis à un effort normal N de compression,
selon les prescriptions de l’EC3 :
Application 2 :
Soit la diagonale D de la poutre à treillis en N soumis aux charges de calcul suivant la figure ci-
dessous. La longueur de la diagonale entre points d’épure est :

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