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Cours de construction métalliques- GCD 3

Chap 3 : Bases de calcul


3.1. Normes
Les anciennes normes sont les règles du CM66 et sont additif 80. Depuis 1990, ces normes
cohabitaient avec les nouvelles normes européennes dites Eurocodes, mais depuis mars 2010, les
seules normes reconnues en matière de construction métallique (pour les marchés publics) sont les
Eurocodes 3 et leurs additifs nationaux. En fait, il faut les compléter avec les Eurocodes 0 qui
définissent les bases de calculs, ainsi que les Eurocodes 1 qui définissent les actions sur les structures.

3.2. Unités
Les unités utilisées sont celle employées dans la pratique, qui sont parfois différentes des unités
légales (Système international SI ou normes iso 1000). Ces dernières étant dans certains cas
inadaptées, car disproportionnées avec les ordres de grandeur des valeurs couramment rencontrées.
Le tableau 3.1 ci-après donne les équivalences entre unités pratiques et théoriques.
Tableau 3.1 : Equivalence entre unités pratiques et théoriques

3.3. Système de repérage


Le système utilisé est un système d’axe de coordonnées cartésiennes liées à la section, dont l’origine
passe par le centre de gravité de la section. Les conventions d’appellation pour les axes des barres en
acier de section double T et tubulaires sont les suivantes :
 x-x est l’axe longitudinal perpendiculaire à la section,
 y-y est l’axe de section transversale perpendiculaire à l’âme, ou à l’aile la plus grande dans le cas
de cornières. C’est l’axe de plus forte inertie,
 z-z est l’axe de section transversale parallèle à l’âme, ou à l’aile la plus grande dans le cas de
cornières. C’est l’axe de plus faible inertie.

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Figure 3.1 : Axes principaux des profilés en acier

NB : En ce qui concerne les indices des M, T et N, pour les moments on utilise l’axe autour duquel
le moment agit, pour les autres efforts internes, l’axe dans la direction duquel l’effort agit.

3.4. Exigence générale


Il convient qu’une structure soit dimensionnée et fabriquée de sorte à :
 Rester apte à l’usage pendant sa durée de vie prévue ;
 Résister aux charges pouvant survenir au cours de la construction, de l’installation et de
l’utilisation ;
 Localiser les dommages résultant de surcharges accidentelles ;
 Posséder une durabilité appropriée par rapport aux coûts d’entretien.
Les exigences énoncées ci-dessus peuvent être satisfaites en utilisant des matériaux adéquats, des
justifications et des dispositions constructives appropriées, et en spécifiant des procédures de contrôle
de qualité pour la construction et la maintenance. Il convient de dimensionner les structures en
étudiant tous les états limites appropriés.

3.5. Bases de calcul (Eurocode 1)


3.5.1. Exigences
Une structure doit être calculée et réalisée de telle manière :
 Qu’avec une probabilité acceptable, elle reste apte à l’utilisation pour laquelle elle a été prévue,
compte tenu de sa durée de vie envisagée et de son coût ;
 Qu’avec des degrés appropriés de fiabilité, elle puisse résister à toutes les actions et autres
influences susceptibles de s’exercer aussi bien pendant l’exécution que durant son exploitation et
qu’elle ait une durabilité convenable en regard des coûts d’entretien.
 Une structure doit également être conçue et dimensionnée de manière qu’elle ne puisse pas être
endommagée par des évènements tels que des explosions, chocs ou conséquences d’erreurs
humaines, dans une mesure disproportionnée par rapport à leur cause d’origine.
3.5.2. Etats limites
Afin de satisfaire à ces exigences, on définira :
 L’état limite de service (ELS) qui correspond à l’utilisation courante et quotidienne de l’ouvrage
et qui limite les déformations de la structure afin d’éviter des désordres secondaires et garantir la
pérennité de l’ouvrage (limitation des flèches Etc.
 L’état limite ultime (ELU) qui correspond à un cas de charge exceptionnel ultime (neige
trentenaire, tempête centenaire, Etc.), pour lequel la stabilité de l’ouvrage doit être garantie, bien
qu’étant à la limite de la ruine. Un ELU est atteint lorsqu’on constate une perte d’équilibre, une
instabilité de forme, une déformation plastique exagérée, une rupture d’éléments, Etc.
En pratique, faire un calcul à l’ELU revient à examiner la résistance, tandis qu’un calcul à l’ELS
revient à examiner les déformations. Pour les calculs aux ELU, les charges sont pondérées, alors que
pour les calculs aux ELS, elles ne le sont pas ou que les coefficients de pondération sont réduits à
l’unité.

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3.6. Classification des sections


L’Eurocode 3 distingue quatre classes de section transversale selon leur comportement vis-à-vis de
la plastification comme illustré sur la figure 3.2 ci-dessous :

Figure 3.2 : Courbe de comportement des sections


Dans l’Eurocode 3 selon des critères divers (élancement, résistance, capacité de rotation plastique,
Etc.). Les sections les plus performantes sont en classe 1, tandis que les moins performantes sont en
classe 4.
 Sections de classe 1 : Elles peuvent atteindre leur résistance plastique sans risque de voilement
local et possèdent une capacité de rotation importante pouvant former une rotule plastique.
 Sections de classe 2 : Elles peuvent aussi atteindre leur résistance plastique sans risque de
voilement local, mais ont une capacité de rotation limitée.
 Sections de classe 3 : Elles peuvent atteindre leur résistance élastique en fibre extrême, mais
non leur résistance plastique, du fait des risques de voilement local.
 Sections de classe 4 : Ne peuvent pas atteindre leur résistance élastique du fait des risques de
voilement local.
Pour déterminer la classe d’une section, on détermine successivement les classes des différentes
parties de la section :
 Paroi(s) comprimé(s) interne(s) à l’aide du tableau 3.2.
 Semelle(s) en console à l’aide du Tableau 3.3.
Puis on affecte à l’ensemble de la section la classe de la partie la plus défavorable. La classe d’une
section dépendra du type de sollicitation.
NB :
1- Une paroi en traction ne présente pas de risque d’instabilité. On pourra donc la considérer en
classe 1.
2- L’utilisation et la lecture des figures 3.3 et 3.4 sont détaillées dans la section suivante.
3- Il est nécessaire d’évaluer le paramètre ci-après :
235
𝜀=
𝑓
Avec : 𝑓 résistance élastique limite de l’acier en MPa ou N/mm2.

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3.6.1. Pour les parois internes fléchies et (ou) comprimées


Tableau 3.2 : Classe des sections pour les parois internes comprimées.

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Pour la colonne (paroi fléchie et comprimée) Tableau 3.2 ci-dessus et dans le cas d’une section
en I, montre qu’en écrivant l’équilibre d’un tronçon de poutre, on arrive aux expressions de α et
suivantes :
 En classe 1 et 2 : (en gardant le signe de 𝑁 , négatif en compression et positif en traction).
1 𝑁
𝛼= 1−
2 𝑓 𝑐𝑡
 En classe 3 : (en gardant le signe de 𝑁 , négatif en compression et positif en traction).
𝑁
𝜓 = −2 −1
𝐴𝑓
3.6.2. Pour les semelles en consoles
Tableau 3.3 : Classe des semelles en consoles.

Avec : 𝑐 = 0.5(𝑏 − 𝑡 ) − 𝑟

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3.6.3. Pour les cornières et section tubulaires


Tableau 3.4 : Classe des cornières et sections tubulaires.

3.6.4. Classes des sections en fonction de l’élancement


Tableau 3.5 : Classe des sections en fonction de l’élancement.

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Tableau 3.6 : Classe des sections en fonction de l’élancement.

3.7. Etapes de la vérification d’une structure


Les vérifications dépendent du type de structure. Les ossatures doivent être vérifiées quant à :

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 La résistance des sections transversales ;


 La résistance des éléments ;
 La résistance des assemblages ;
 La stabilité d’ensemble ;
 L’équilibre statique ;
Les éléments tendus doivent seulement être vérifiés quant à :
 La résistance des sections transversales.
3.7.1 Vérification à l’ELU
Les vérifications sont menées sous charges pondérées. Les effets sur les éléments structuraux
individuels sont déterminés par l’analyse. Chaque élément est dimensionné comme un composant
isolé. Les vérifications dépendent du type d’élément.
3.7.2. Vérification à l’ELS
Les flèches limites sont classées selon les catégories suivantes :
 Toitures en général ;
 Toitures supportant fréquemment du personnel autre que pour l’entretien ;
 Planchers en général ;
 Planchers et toitures supportant des cloisons en plâtre ou autre matériaux fragiles ou rigides ;
 Planchers supportant des poteaux ;
 Cas où la flèche peut nuire à l’aspect du bâtiment.
Les effets dynamiques à considérer sont :
 Les vibrations provoquées par les machines ;
 Les vibrations auto induites.
Des fréquences propres de la structure différentes de celles de la source d’excitation évitent la
résonance. Les vibrations des structures où le public peut se déplacer doivent être limitées pour
éviter l’inconfort. La vérification se réalise par analyse dynamique. Valeur limite inférieure de la
fréquence propre :
 3 Hz pour les planchers où des personnes se déplacent régulièrement ;
 5 Hz pour les planchers des salles de sport ou de danse.
Une méthode alternative consiste à garantir une rigidité convenable en limitant les flèches.

3.8. Actions sur les structures


3.8.1. Généralités
Par Actions ou Charges, on entend Forces ou Couples dûs aux charges, et déformations imposées à
la construction. Ces actions sont classées en trois catégories :
 Les charges permanentes G
On entend par charges permanentes, les charges dues aux :
o Poids propres ;
o Poids des équipements et accrochages fixes ;
o Déplacements différentiels des appuis ;

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o Actions de précontrainte.
 Les charges variables Q
Sont considérées comme telles, les :
o Charges d’exploitation, charges de montage, d’essai ;
o Actions du vent ;
o Actions de la neige ;
o Actions des gradients thermiques.
 Les charges accidentelles A
Ces actions sont dues à des évènements extraordinaires, comme des :
o Explosions ;
o Chocs de véhicules ;
o Phénomènes naturels (séisme, raz de marée. . . ).
3.8.2. Combinaisons d’actions selon l’Eurocode 3
Pour déterminer un chargement à l’Eurocode 3, Les valeurs des différentes actions sont combinées
entre elles et leurs valeurs sont affectées de divers coefficients :
 Coefficients partiels de sécurité 𝛾 ;
 Coefficients ou facteurs de combinaison 𝜓 (facteurs liés à la probabilité d’occurrence de la
combinaison de plusieurs actions variables, dont les valeurs ne peuvent être maximales
simultanément) ;

3.8.2.1. Combinaisons à l’ELU

 Combinaison fondamentale :
𝛾 ,𝐺 + 𝛾 𝑄 + 𝛾Qi 𝜓 , 𝑄
>1

Avec : 𝐺 les actions permanentes j ; 𝑄 une action variable de base ; et éventuellement 𝑄 les
autres actions variables d’accompagnement avec leurs valeurs de combinaisons 𝜓 , 𝑄 ; 𝛾 , est le
coefficient de sécurité de l’action permanente j ; 𝛾Q1 et 𝛾Qi sont les coefficients de sécurité respectifs
de l’action variable de base et de l’action variable d’accompagnement.
 Combinaison simplifiée :

∑ 𝛾 𝐺 + ∑ 𝛾Qi 𝑄 ou ∑ 𝛾 𝐺 + 0.9 ∑ 𝛾Qi 𝑄


 Situations de projet accidentelles :

𝛾 , 𝐺 +𝐴 +𝜓 , 𝑄 + 𝜓 ,𝑄
>1

Avec : 𝐴 action accidentelles : 𝜓 , 𝑄 valeur de combinaison de l’action variable de base ; 𝜓 , 𝑄


valeur de conbinaison de l’action variable d’accompagnemen ; 𝛾 , est le coefficient de sécurité en
situation accidentelle de l’action permanente j.

3.8.2.2. Combinaisons à l’ELS

 Combinaisons rares :

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𝐺 +𝑄 + 𝜓 ,𝑄
>1
 Combinaisons fréquentes :
𝐺 +𝜓 , 𝑄 + 𝜓 ,𝑄
>1
 Combinaisons quasi-permanentes :
𝐺 + 𝜓 ,𝑄
>1

3.8.2.3. Coefficients partiels de sécurité


Les valeurs des coefficients de sécurité utilisés dans les formules précédentes sont données dans le
tableau 3.7 ci-dessous :
Table 3.7 : Coefficients partiels de sécurité.

3.8.2.4. Coefficients de combinaison


Une action variable possède plusieurs valeurs représentatives qui dépendent de sa durée d’application
et de sa fréquence :
 Valeur caractéristique : 𝑄 ;
 Valeur de combinaison ou rare : 𝜓 , 𝑄 ;
 Valeur fréquente : 𝜓 , 𝑄 ;
 Valeur quasi-permanente : 𝜓 , 𝑄 ;
Les valeurs du facteur de combinaison 𝜓 figurent dans le tableau 3.8 qui suit :

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Table 3.8 : Valeurs des coefficients ou facteurs de combinaison

3.8.3. Facteurs partiels de sécurité


Les résistances de calcul sont affectées de facteur partiel de sécurité 𝛾 , dont les valeurs sont :

3.8.3.1. Calcul des sections transversales

 Sections brutes de classe 1, 2 et 3 : 𝛾 = 1.1 ;


 Sections brutes de classe 4 : 𝛾 = 1.1 ;

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 Sections nettes au droit des trous : 𝛾 = 1.25 ;

3.8.3.2. Calcul des pièces à l’instabilité élastique

 Flambement : 𝛾 = 1.1 ;
 Déversement : 𝛾 = 1.1 ;
 Voilement : 𝛾 = 1.1 ;

3.8.3.3. Calcul des assemblages

 Assemblages par boulons non précontraints :


o Sollicités au cisaillement : 𝛾 = 1.25 ;
o Sollicités à la traction : 𝛾 = 1.50 ;
 Assemblages par boulons précontraints :
o A l’ELU
 Trous à tolérances normales : 𝛾 = 1.25 ;
 Trous oblongs : 𝛾 = 1.40 ;
o A l’ELS
 Trous à tolérances normales : 𝛾 = 1.1;
 Assemblages par soudure :
o Acier S235 : 𝛾 = 1.25 :
o Acier S275 : 𝛾 = 1.30 ;
o Acier S355 : 𝛾 = 1.35 .
3.8.4. Valeurs limites des déformations
Il n’existe pas de valeurs limites imposées réglementairement car elles dépendent de divers
critères, propres à chaque construction. Un simple entrepôt n’exigera pas une grande rigidité de
structure alors que des installations telles que ponts roulants, ascenseurs, façade vitrées. . . ne
tolèreront que des déformations très limitées.
L’Eurocode 3 ne fait que des recommandations dont les valeurs limites restent approximatives :

3.8.4.1. Verticalement

 Toitures : 𝜔 < avec 𝜔 < ;


 Toitures supportant du personnel autre que pour l’entretien : 𝜔 < avec 𝜔 < ;
 Planchers : 𝜔 < avec 𝜔 < ;
 Planchers et toitures supportant des cloisons en plâtre ou autres matériaux fragiles ou rigides :
𝜔 < avec 𝜔 < ;
 Planchers supportant des poteaux : 𝜔 < avec 𝜔 < ;
 Cas où la flèche 𝜔 peut nuire à l’aspect du bâtiment : 𝜔 < .
Avec :

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Figure 3.3 : Définitions des différentes flèches 𝜔 de la poutre.


 𝜔 : La flèche à l’état final par rapport à la droite reliant les appuis :
𝜔 =𝜔 +𝜔 +𝜔 −𝜔
 𝜔 : Le pré-cintrage ou la contre-flèche de la poutre non chargée ;
 𝜔 : La variation de flèche de la poutre due aux charges permanentes immédiatement après la mise
en charge ;
 𝜔 : La variation de flèche de la poutre due aux déformations dans le temps sous charges
permanentes :
 𝜔 : la variation de flèche de la poutre due aux charges variables.

3.8.4.2. Horizontalement

 Poteaux de portiques en général :ω < ;


 Poteaux de portiques avec pont roulant :ω < .

3.9. Vérification de la résistance des sections


Ces calculs se font dans le cadre d’une vérification à l’ELU.
3.9.1. Résistance aux sollicitations simples

3.9.1.1. Résistance à un effort normal ou axial


3.8.1.1.1. Effort normal de traction

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Soit une barre soumise à un effort de traction calculé 𝑁 , résultant d’une combinaison de
sollicitations. Il faut vérifier que cet effort est inférieur à la valeur de la résistance de calcul à la
traction de la barre noté 𝑁 , , soit :

𝑁 ≤𝑁, ou ≤ 1.0
,

Avec : 𝑁 , = 𝑀𝑖𝑛 𝑁 , ;𝑁 , ;𝑁 ,
Selon le type de la section, on a :
 Section brute : 𝑁 , la valeur de calcul de la résistance plastique de la section transversale
brute :

𝑁 , =

 Pour les sections comprenant des trous : Il convient d’évaluer 𝑁 , la Valeur de calcul de la
résistance ultime de la section transversale nette au droit des trous de fixation :
0.9 𝐴 𝑓
𝑁 , =
𝛾
 Pour les sections nettes avec assemblage par boulon HR à l’ELU : Il convient d’évaluer
𝑁 , , la résistance plastique de la section nette en traction au droit des trous de fixation
𝐴 𝑓
𝑁 , =
𝛾
La surface 𝐴 est égale à : 𝐴 = 𝐴−𝑛𝑑𝑡

Avec : n le nombre de trous dans la section ; 𝑑 leur diamètre et 𝑡 l’épaisseur de la pièce.


NB : Dans le cas d’une disposition des trous en quinconce, il convient de tenir compte d’une perte
de résistance due à la proximité des trous.
Dans ce cas on a :
𝑆∕∕
𝐴 = 𝐴−𝑛𝑑𝑡+ 𝑡
𝑆
Avec : 𝑆∕∕ et 𝑆 selon la figure ci-dessous :

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Figure 3.4 : Règles de calcul de la surface nette.

3.8.1.1.2. Effort normal de compression

Dans le cas d’un effort de compression, le calcul de la résistance de la section devra être complété
par une vérification de la stabilité au flambement. Soit une barre soumise à un effort de compression
calculé 𝑁 . Il faut vérifier que cet effort est inférieur à la valeur de la résistance de calcul de la
section transversale à la compression de la barre notée : 𝑁 , , soit :

𝑁 ≤𝑁, ou ≤ 1.0
,

Selon le type de section, on a :


 Pour les sections de classe 1, 2 et 3 :
A𝑓
𝑁 , =𝑁 , =
𝛾
 Pour les sections de classe 4 :
𝐴 𝑓
𝑁 , =
𝛾

3.9.1.2. Résistance au moment fléchissant


3.9.1.2.1. Flexion simple sans risque de déversement

Figure 3.5 : Représentation de la flexion simple.


En sollicitation de flexion, le calcul de la résistance de la section devra être complété par une
vérification de la stabilité au déversement. Il faut vérifier que la valeur de calcul du moment
fléchissant 𝑀 est inférieure à la valeur de calcul de la résistance à la flexion par rapport à un axe
principal de la section de la barre noté 𝑀 , soit :

𝑀 ≤𝑀 , ou ≤ 1.0
,

Selon le type de la section, on a :


 Valeur de calcul de la résistance plastique à la flexion par rapport à un axe principal de la section
pour les sections de classe 1 et 2 :

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𝑊 f
𝑀 , =𝑀 , =
𝛾M0
 Valeur de calcul de la résistance élastique à la flexion par rapport à un axe principal de la section
pour les sections de classe 3 :
𝑊 f
𝑀 , =𝑀 , =
𝛾M0
 Valeur de calcul de la résistance élastique à la flexion par rapport à un axe principal de la section
pour les sections de classe 4 :
𝑊 f
𝑀 , =𝑀 , =
𝛾M1
𝑊 et 𝑊 correspondent à la fibre subissant la contrainte élastique maximale. 𝑊 correspond à
la valeur fournie dans les catalogues constructeurs.
Remarque : Les trous de fixation de la semelle tendue peuvent être ignorés sous réserve que pour
celle-ci, on ait :
0.9 𝐴 , 𝑓 𝐴 f

𝛾 𝛾M0
Avec 𝐴 , l’aire de la semelle tendue.

3.9.1.2.2. Flexion déviée ou flexion biaxiale

Figure 3.6 : Mise en évidence de la flexion déviée.


𝑞 , =𝑞 sin 𝜃
On a :
𝑞 , =𝑞 cos 𝜃

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Cette flexion est dirigée simultanément suivant les deux axes y et z. Les éléments soumis à la flexion
déviée sont : les arbalétriers, les pannes (sablières, faitière, internes), Etc. On doit dans ce cas opérer
une double vérification.
a) Pour les sections de classe 1 et 2
Dans ce cas, on fait un calcul plastique. La formule de vérification à la flexion déviée est donnée par
la formule suivante :

𝑀 , 𝑀 ,
+ ≤ 1.0
𝑀 , 𝑀 ,
Avec :
 𝑀 , : Moment agissant suivant l’axe y ;
 𝑀 , : Moment agissant suivant l’axe z ;
f
 𝑀 , Résistence plastique à la flexion par rapport à l’axe y : 𝑀 , = ;
M0
f
 𝑀 , Résistence plastique à la flexion par rapport à l’axe z : 𝑀 , = ;
M0
  et  sont des constantes qui placent en sécurité si elles sont prises égale à l’unité, mais qui
peuvent prendre les valeurs suivantes :
o Pour les sections en I et en H : 𝛼 = 2 ; 𝛽 = 3𝑛 ≥ 1 ; 𝑛 = ;
.
o Pour les profils creux rectangulaires : 𝛼 =𝛽= ≤6
.
 𝑁 : Effort normal ou axial.
b) Pour les sections de classe 3
Dans ce cas, on fait un calcul élastique. La formule de vérification à la flexion déviée est donnée par
la formule suivante :
𝑀 , 𝑀 ,
+ ≤ 1.0
𝑀 , 𝑀 ,
Avec :
 𝑀 , : Moment agissant suivant l’axe y ;
 𝑀 , : Moment agissant suivant l’axe z ;
f
 𝑀 , Résistence élastique à la flexion par rapport à l’axe y : 𝑀 , =
M0
f
 𝑀 , Résistence élactique à la flexion par rapport à l’axe z : 𝑀 , =
M0

c) Pour les sections de classe 4


Dans ce cas, on fait un calcul élastique. La formule de vérification à la flexion déviée est donnée par
la formule suivante :
𝑀 , 𝑀 ,
+ ≤ 1.0
𝑀 , 𝑀 ,
Avec :

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 𝑀 , : Moment agissant suivant l’axe y ;


 𝑀 , : Moment agissant suivant l’axe z ;
f
 𝑀 , Résistence élastique à la flexion par rapport à l’axe y : 𝑀 , =
M1
f
 𝑀 , Résistence élactique à la flexion par rapport à l’axe z : 𝑀 , =
M1

3.9.1.3. Résistance à l’effort tranchant (Cisaillement)

La flexion gouverne le dimensionnement de nombreuses poutres en acier, mais la résistance au


cisaillement peut être significative pour les poutres courtes supportant de lourdes charges concentrées.
La figure 3.7 montre le schéma de contrainte de cisaillement dans un profil en I en supposant un
comportement élastique. La presque totalité de l’effort tranchant est transmise par l’âme. Etant donné
que la variation de la contrainte de cisaillement dans l’âme est très faible, il est suffisamment précis
pour le dimensionnement de supposer une contrainte de cisaillement moyenne sur la totalité de la
hauteur de l’âme.

Figure 3.7 : Distribution des contraintes de cisaillement dans les sections transversales.

3.9.1.3.1. Cisaillement simple ou mono-axial

Là encore, si on suppose que les critères de stabilité seront étudiés ultérieurement, la résistance de la
section est alors vérifiée si l’effort tranchant calculé dans la section est inférieur à la valeur de calcul
de la résistance au cisaillement.

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 En calcul plastique
L’acier en cisaillement se plastifie à une contrainte approximativement égale à 𝑓 . Par

conséquent, la valeur de calcul de l’effort tranchant (𝑉 ) au niveau de chaque section transversale
est comparée avec la résistance de calcul plastique au cisaillement, 𝑉 ,de l’aire de cisaillement (𝐴 ).
𝑓𝑦
𝑉 ≤ 𝑉 = A𝑣
√3 𝛾𝑀0
 En calcul élastique
On peut utiliser le critère suivant en un point critique de la section transversale :
𝜏 √3 𝛾
≤ 1.0
𝑓
Avec : 𝜏 =
 𝑉 : est la valeur de l’effort tranchant calculé ;
 𝑆 : le moment statique de l’aire de la section ;
 𝐼 : le moment d’inertie de flexion de la section complète ;
 𝑡 : l’épaisseur au point considéré.
Ce calcul place en sécurité car il exclut toute plastification partielle de la section. Pour les sections en
I ou H, la contrainte de cisaillement peut être prise égale à :

𝜏 = si ≥ 0.6

Avec : 𝐴 et 𝐴 représentant respectivement l’aire d’une semelle et l’aire de l’âme.

3.9.1.3.2. Cisaillement dévié ou biaxiale

Figure 3.8 : Cisaillement biaxial ou dévié.

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 En calcul plastique

On doit faire les vérifications suivant les deux axes y et z, on a :


𝑓𝑦 𝑓𝑦
𝑉 , ≤𝑉 , = A𝑣𝑦 et 𝑉 , ≤ 𝑉 , = A𝑣𝑧
√3 𝛾𝑀0 √3 𝛾𝑀0

Avec :
o A : Aire de cisaillement suivant y ou section des deux semelles dans le cas des sections
symétriques en I et H ;
o A : Aire de cisaillement suivant z ou section de l’âme dans le cas des sections symétriques
en I et H.
 En calcul élastique
Suivant chaque axe y et z, On peut utiliser le critère suivant en un point critique de la section
transversale :
, √ , √
≤ 1.0 et ≤ 1.0
, ,
Avec : 𝜏 , = et 𝜏 , =

 𝑉 : est la valeur de l’effort tranchant calculé ;


 𝑆 et 𝑆 le moments statiques respectifs par rapport aux axes y et z ;
 𝐼 et 𝐼 les moments d’inertie respectifs de flexion suivant y et z ;
 𝑡 et 𝑡 épaisseurs respectives de la semelle et de l’âme au point considéré.
Ce calcul place en sécurité car il exclut toute plastification partielle de la section. Pour les sections en
I ou H, la contrainte de cisaillement peut être prise égale à :
, ,
𝜏 , = et 𝜏 , = si ≥ 0.6

Avec : 𝐴 et 𝐴 représentant respectivement l’aire d’une semelle et l’aire de l’âme.

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Table 3.9 : Calcul des aires de cisaillement Av pour des sections courantes.

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3.9.2. Résistance aux sollicitations composées

3.9.2.1. Résistance au moment fléchissant et effort tranchant


Lorsqu’il existe un effort tranchant, il convient de prendre en compte son incidence sur le moment
résistant :
 Si 𝑉 ≤ 0.5 𝑉 , : son effet peut être négligé, sauf s’il y a des risques d’instabilité par
voilement ;
 Dans le cas contraire, il convient de réduire le moment résistant, en considérant une
limite d’élasticité réduite (1 − 𝜌)𝑓 c’est-à-dire une section transversale d’une poutre en flexion
transmettant aussi un effort tranchant significatif se dimensionnera en prenant une limite
d’élasticité réduite pour l’aire de cisaillement égale à (1 − 𝜌)𝑓 . Cette résistance réduite
adoptée dépend du rapport de l’effort tranchant de calcul à la résistance de calcul plastique au
cisaillement selon la relation :

2𝑉
𝜌= −1
𝑉 ,

Avec : 𝑉 , = A

 Pour une section de poutre en I ou en H fléchie par rapport à son axe de forte inertie, le moment
de résistance de calcul plastique réduit (𝑀 , ) compte tenu de l’effort tranchant est :

𝑀 , = 𝑊 − , mais 𝑀 , ≤𝑀 ,

Puis on vérifie : 𝑀 ≤𝑀 ,
 Les poutres fléchies selon les deux axes de la section transversale ont un axe neutre plastique
incliné par rapport aux axes orthogonaux d’une valeur qui dépend du rapport des moments
appliqués et de la forme précise de la section. La forme de l’interaction s’exprime par :

𝑀 , 𝑀 ,
+ ≤ 1.0
𝑀 , 𝑀 ,

3.9.2.2. Résistance au moment fléchissant et effort normal

3.9.2.2.1. Sections transversales de classe 1 et 2

Il faut vérifier que la valeur de calcul du moment fléchissant 𝑀 est inférieure à la valeur de
calcul de la résistance à la flexion réduite par l’effort normal par rapport à un axe principal de
la section de la barre noté 𝑀 , , soit :

𝑀 ≤𝑀 , ou ≤1
,

Les expressions de 𝑀 , sont explicitées dans les paragraphes qui suivent.

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 Section pleine rectangulaire sans trou de fixation

𝑁
𝑀 , =𝑀 , 1−
𝑁 ,

 Sections bi-symétriques en I ou en H et autres


.
o Si 𝑁 ≤ 0.25 𝑁 , et 𝑁 ≤ , il n’est pas nécessaire de tenir compte de
l’effet de l’effort normal dans le calcul plastique autour de l’axe y-y. Avec ℎ = ℎ − 2𝑡 .
o Si 𝑁 ≤ , il n’est pas nécessaire de tenir compte de l’effet de l’effort normal dans
le calcul plastique autour de l’axe z-z.
o Sinon, pour les laminés courants en I ou H, ou les sections soudées en I et H à semelles égales,
sans prise en compte des trous de fixation :
 Autour de l’axe fort y-y :
𝑀 , =𝑀 , =𝑊 , 𝑓 et 𝑀 , ≤𝑀 ,
. .
 Autour de l’axe faible z-z :
 Pour 𝑛 ≤ 𝑎,
𝑀 , =𝑀 , =𝑊 , 𝑓
 Pour : 𝑛 > 𝑎 ,

𝑛−𝑎
𝑀 , =𝑀 , 1−
1−𝑎
Avec : 𝑛 = et 𝑎 = ≤ 0.5
,

 Profils creux rectangulaires d’épaisseur uniforme


Pour les profils creux rectangulaires d’épaisseur uniforme et les sections en caisson soudées à ailes
égales et à âmes égales, on peut faire les approximations suivantes où les trous de fixation ne sont pas
pris en compte :
o Autour de l’axe fort y-y :
𝑀 , =𝑀 , et 𝑀 , ≤𝑀 ,
.
o Autour de l’axe faible z-z :

𝑀 , =𝑀 , et 𝑀 , ≤𝑀 ,
.

Avec :

24
Cours de construction métalliques- GCD 3

 Cas d’une flexion bi-axiale


On peut alors vérifier que :

𝑀 , 𝑀 ,
+ ≤ 1.0
𝑀 , 𝑀 ,

Avec les expressions de 𝑀 , et 𝑀 , vues précédemment, et α et β pouvant être pris en


toute sécurité égaux à 1, ou selon le tableau ci-dessous :

Sections en I ou H 𝛼 = 2 ; 𝛽 = 5𝑛 𝑒𝑡 𝛽 ≥ 1

Sections creuses circulaires 𝛼 =2; 𝛽 =2

Sections creuses rectangulaires 1.66 𝑁


𝛼=𝛽= 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑛 =
1 − 1.13 𝑛 𝑁 ,

3.9.2.2.2. Sections de classe 3

Le critère simplifié pouvant être utilisé dans ce cas s’exprime par :


, , , ,
+ + ≤ 1.0 ou A + + ≤ 1.0
, , ,

Avec :

 A : l’aire de la section transversale, en la supposant soumise à une compression uniforme ;


 𝑊 et 𝑊 les modules de flexion élastique de la section transversale en supposant celle-ci
soumise uniquement au moment exercé selon l’axe approprié.

3.9.2.2.4. Sections de classe 4

Le critère simplifié pouvant être utilisé dans ce cas s’exprime par :


, ,
+ + ≤ 1.0
, , ,

, ,
ou + + ≤ 1.0

25
Cours de construction métalliques- GCD 3

Avec :
 𝐴 : l’aire efficace de la section transversale, en la supposant soumise à une compression
uniforme ;
 𝑊 , et 𝑊 , les modules de flexion efficace de la section transversale en
supposant celle-ci soumise uniquement au moment exercé selon l’axe approprié ;
 𝑒 et 𝑒 sont les décalages d’axes neutres appropriés en supposant la section transversale
soumise à la seule compression.

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