Vous êtes sur la page 1sur 37

Chapitre I Théories générales d’Analyse structurelle d’un bâtiment

CHAPITRE I : THEORIES GENERALES D’ANALYSE


STRUCTURELLE D’UN BATIMENT

I.1. INTRODUCTION
Notre premier chapitre passera en revue sur les différentes théories générales d’analyse
structurelle d’un bâtiment. Ainsi, il sied de rappeler que les matériaux que nous utiliserons tout
au long de notre recherche sera essentiellement le béton armé.
De manière détaillée, nous aborderons dans ce chapitre les points ci-après :
Le comportement des matériaux : essentiellement pour expliciter les différentes
caractéristiques et hypothèse de calcul du béton et de l’acier formant ainsi le béton
armé ;
La théorie des différentes actions sur les structures : notamment les actions
permanentes, variables et accidentelles ; mais aussi leurs combinaisons ;
Les différentes méthodes nous servant de calcul sismique d’une structure ;
La reconnaissance de terrain : certains essais comme l’analyse granulométrique, Essais
de Mécanique de sol in situ ,… permettent de déterminer les caractéristiques de terrain
nécessaires dans notre travail.
I.2. DEFINITION

Analyser une structure signifie, pour le concepteur-projeteur, en comprendre le


fonctionnement, le jeu des forces, savoir justifier l'arrangement des composants, leurs formes et
proportions, saisir les principes de résistance et stabilité essentiels en liaison avec les matériaux
sélectionnés (M. André, 1997).

Par ailleurs, ce concept (analyse globale ou analyse structurelle) permet de caractériser


l’influence des actions extérieures (charges permanentes, climatiques, d’exploitation,
etc.) dans les différents éléments, sections et assemblages de l’ossature, et elle est le
plus souvent menée sur la totalité de la structure (ou éventuellement sur une sous-
structure), (N. Boissonnade, 2015).

De par son importance, Le but de l’analyse structurale est de déterminer soit la répartition des
sollicitations, soit celle des contraintes, déformations et déplacements, pour l’ensemble ou pour
un élément d’une structure (J.Roux, 2009).

Cette analyse se fait de deux manières suivantes :

Page -1-
ILONDA YA SANGWA Victor Septembre 2018
Chapitre I Théories générales d’Analyse structurelle d’un bâtiment

Analyse vis-à-vis des états limites de service : L’analyse est normalement faite sur la
base de l’élasticité linéaire, en prenant en compte la rigidité initiale, correspondant à la
section non fissurée. Si la fissuration a un effet défavorable, elle doit être prise en compte.
Analyse vis-à-vis de l’état limite ultime
Dans ce cas, l’analyse peut être :
1) Elastique linéaire sans redistribution ;
2) Elastique linéaire avec redistribution limitée ;
3) Plastique;
4) Non linéaire.
Pour l’application de la théorie élastique et linéaire, aucune mesure spécifique n’est à prendre
pour assurer une ductilité convenable, sauf celle d’éviter les pourcentages élevés.
Bien entendu, si l’on effectue une redistribution des moments, il convient de s’assurer que les
sections critiques ont une capacité de rotation suffisante pour permettre la redistribution (angles
des portiques précontraints par exemple).

Dans l’analyse non linéaire, on tient compte du comportement non linéaire des sections en béton
armé ou en béton précontraint (ne pas confondre avec l’analyse au second ordre qui tient compte
du comportement non linéaire dû à la déformation des éléments eux-mêmes). On ne peut recourir
à l’analyse plastique que pour des éléments très ductiles, armés d’aciers eux-mêmes de haute
ductile (Roux, 2009).

I.3. LES COMPORTEMENTS DES MATERIAUX


Comme nous l’avons annoncé ci-haut, le matériau qui fera partie intégrante de cette
étude est le béton armé. Ce dernier est un matériau composite constitué de béton et de barres
d’acier qui allie les différentes propriétés de ces deux autres matériaux.
I.3.1. Présentation du matériau
a) Béton
Le béton est un matériau constitué par le mélange de ciment, de granulats (sable, gravillons)
et d’eau de gâchage et parfois les adjuvants.
C’est une forme de pierre reconstituée et il présente des poids volumiques compris entre 22 et
24 kN/m3 et un coefficient de dilatation thermique de 105/oC.
b) Acier

Page -2-
ILONDA YA SANGWA Victor Septembre 2018
Chapitre I Théories générales d’Analyse structurelle d’un bâtiment

Est un alliage de fer et carbone en faible pourcentage. Les aciers utilisés en Béton armé sont
des aciers doux (0,15 à 0,25 % carbone) et des aciers mi-dure et dure (0,25 à 0,40% de
carbone).
I.3.2. Résistance mécanique du matériau
Pour réaliser un dimensionnement durable d’une construction en béton armé, l’ingénieur
attache une importance particulière aux caractéristiques de résistance mécanique du béton afin
d’assurer une construction sure, pérenne et économique.
a) Béton
Résistance caractéristique à la compression fck
Pour l’établissement d’un projet, le béton est défini par la valeur caractéristique
spécifiée (c’est-à-dire précisée par le marché ou le contrat) de sa résistance à la
compression à 28 jours notée fck (J.Roux,2009).
La nouvelle désignation des bétons introduite par la NF EN 206-1 (C25/30 par exemple)
définit deux types de résistance (mesurée par écrasement à la presse d’éprouvettes) dont la
première est celle d’une résistance sur cylindre et la seconde sur cube.

Figure 1. Résistance à la compression sur cylindre (à gauche) et cône (à droite) (J. Roux,2009)

Outre ces deux résistances, la norme eurocode 2 nous propose la résistance de calcul en
compression qui est définie comme (Y. sieffert,2014) :
𝒇𝒄𝒌
𝒇𝒄𝒅 = ∝𝒄𝒄 . (I.1)
𝜸𝒄

∝cc = 1 pour les batiments et 0,85 pour les ponts


γc est le coefficient partiel relatif au béton qui vaut 1,5 dans les situations durables ou
transitoires (classiques)et 1,2 dans le cas accidentiel.

Page -3-
ILONDA YA SANGWA Victor Septembre 2018
Chapitre I Théories générales d’Analyse structurelle d’un bâtiment

Résistance caractéristique à la traction


Il existe trois types de résistance en traction du béton :
1) La résistance moyenne à la traction fctm : qui correspond à une résistance en traction du
béton à 28 Jours d’âge, notée fctm est déterminée par des essais de traction directe. Elle
aussi de calculer les déformations de la structure et le pourcentage d’acier minimum.
En l’absence des données. La valeur moyenne de la résistance à la traction axiale est
donnée par (Y. sieffert,2014):

𝒇𝒄𝒕𝒎 = 𝟎, 𝟑. [𝒇𝒄𝒌 ]𝟐/𝟑 En MPa pour fck ≤ 50 MPa (I.2)


𝒇𝒄𝒎
𝒇𝒄𝒕𝒎 = 𝟐, 𝟏𝟐. 𝐥𝐧 [𝟏 + ] en MPa pour fck > 50 MPa (I.3)
𝟏𝟎

Avec 𝒇𝒄𝒎 = 𝒇𝒄𝒌 + 𝟖 𝑴𝑷𝒂 (I.4)


2) Résistance caractéristique à la traction fctk et fctk0,95 : Ces deux valeurs caractéristiques
de la résistance à la traction sont définies comme pour la compression par rapport aux
fractiles d’une population.

Figure 2. Valeur caractéristique inferieure et supérieur de la résistance du béton


en traction (J.Roux, 2009).

Ainsi donc, la valeur caractéristique moyenne inférieure (pour calculer la contrainte ultime
d’adhérence et le moment de fissuration) est donnée par (J.Roux, 2009) :
𝒇𝒄𝒕𝒌,𝟎,𝟎𝟓 = 𝟎, 𝟕. 𝒇𝒄𝒕𝒎 (I.5)
De même, la valeur caractéristique supérieure (pour calculer les effets des actions indirectes
avant fissuration) est donnée par (J.Roux, 2009) :
𝒇𝒄𝒕𝒌,𝟎,𝟗𝟓 = 𝟏, 𝟑. 𝒇𝒄𝒕𝒎 (I.6)

Page -4-
ILONDA YA SANGWA Victor Septembre 2018
Chapitre I Théories générales d’Analyse structurelle d’un bâtiment

3) La résistance de calcul fctd pour la traction


La résistance de calclul en compression est définie comme :
𝒇𝒄𝒕𝒌,𝟎,𝟎𝟓
𝒇𝒄𝒕𝒅 = ∝𝒄𝒕 . (I.7)
𝜸𝒄

∝ct = 1
γc est le coefficient partiel relatif au béton qui vaut 1,5 dans les situations durables ou
transitoires (classiques)et 1,2 dans le cas accidentiel.
Un projet donné doit se référer à une classe de béton correspondant à une valeur
spécifiée de la résistance caractéristique à la compression (à 28 jours d’âge). On distingue
quatorze classes de résistances, chacune d’elles étant définie par (J.Roux, 2009) :
- La résistance caractéristique à la compression mesurée sur cylindre ;
- La résistance caractéristique à la compression mesurée sur cube.
Tableau 1. Classe de résistance (J.Roux, 2009)

Pour les bâtiments, les classes les plus utilisées correspondent aux colonnes grisées du tableau
ci-dessus. La valeur maximale recommandée et à utiliser pour l’Annexe nationale française est
C90/105 (J.Roux, 2009).
b) Acier
Les calculs sont basés sur (J.Roux, 2009) :
1) La résistance à la traction : ftk ;
2) La limite d’élasticité caractéristique en traction : fyk ;
avec 400 MPa ≤ fyk ≤ 600 MPa (avec valeur maximale recommandée et à utiliser pour
l’annexe nationale française avec vérification à l’état limite d’ouverture des fissures) ;

Page -5-
ILONDA YA SANGWA Victor Septembre 2018
Chapitre I Théories générales d’Analyse structurelle d’un bâtiment

3) La limite caractéristique d’élasticité conventionnelle à 0,2 % d’allongement rémanent


ff,0,2k ;
4) La classe de ductilité des aciers, qui est bien développé dans la norme eurocode 2 ;
5) La forme du diagramme contraintes-déformations : σ-ε ;
6) La densité5 : 7 850 kg/m3 = 78,5 kN/m3.
I.4. LES ACTIONS SUR LES STRUCTURES
I.4.1. Définition
Les actions sont les forces et/ou couples appliqués à une construction
soit directement :
– charges permanentes ;
– charges d’exploitation ;
– charges climatiques ;
– etc.
soit indirectement (résultant de déformations imposées) :
– retrait ;
– fluage ;
– variations de température ;
– tassements ;
– etc.
Sollicitations = éléments de réduction de la résistance des matériaux :
N = effort normal ;
M = moment fléchissant ;
V = effort tranchant ;
T = couple de torsion.
I.4.2. Catégories d’actions
On distingue les trois catégories d’actions ci-après :
1/ Les actions permanentes G dont l’intensité est constante ou très peu variable
dans le temps (J.Roux, 2009) :
Poids propre G
𝑮𝒐 = 𝛡. 𝒗𝒐 (I.8)
Avec : ϖ = 25 kN/m3 = poids volumique du béton armé
Vo : volume théorique de la pièce en m3
Poids des équipements fixes : revêtements, cloison, etc.

Page -6-
ILONDA YA SANGWA Victor Septembre 2018
Chapitre I Théories générales d’Analyse structurelle d’un bâtiment

Forces dues aux déformations imposées : retrait, fluage, tassement, mouvement


différentiels des structures, etc.
2/ Les actions variables Q dont l’intensité varie fréquemment et de façon importante dans
le temps selon une loi tout à fait quelconque. La valeur nominale de ces actions est fixée
par les textes réglementaires suivants.
Charges d’exploitation : norme EN 1991 (EC 1), partie 1.1
Charges climatiques : – vent : norme EN 1991 (EC 1), partie 1.4 ;
– neige : norme EN 1991 (EC 1), partie 1.3.
3/ Les actions accidentelles A proviennent de phénomènes rares :
chocs de bateaux ou de véhicules sur les appuis des ouvrages d’art : norme
EN 1991 (EC 1), partie 2.
Séismes : norme EN 1998 (EC 8).
I.4.3. Combinaisons d’actions
Vouloir construire des ouvrages capables de résister à toutes les actions possibles, quelle
que soit la probabilité de leur apparition, ne serait pas économique.
Pour la vérification d’un état limite quelconque, la question se pose de savoir quelle
combinaison d’actions il y a eu lieu de prendre en compte, puisque peuvent agir simultanément
des actions permanentes, des actions variant d’une manière connue et des actions aléatoires. Il
s’agit donc de trouver la combinaison la plus agressive qu’il convient de retenir relativement à
telle ou telle inégalité de l’état limite.
Etant donné le grand choix de combinaison d’actions complexes et variés aux quelles
peut être soumise une construction, on est nécessairement amené à faire un choix en s’efforçant
de couvrir avec une forte probabilité les circonstances les plus défavorables susceptibles de se
présenter au cours de la vie de la construction.
Ainsi, le type de combinaison d’action se répartie selon les deux Etats limites :
a) Selon l’état limite Ultime (J.Roux, 2009):
1/ lorsque l’on considère que l’action variable la plus défavorable :
∑𝒋 𝟏, 𝟑𝟓. 𝑮𝒌𝒋,𝒔𝒖𝒑 + ∑𝒋 𝑮𝒌𝒋,𝒊𝒏𝒇 + 𝟏, 𝟓. 𝑸𝒌,𝟏 (I.9)
2/ Lorsque l’on considère toutes les actions variables :
∑𝒋 𝟏, 𝟑𝟓. 𝑮𝒌𝒋,𝒔𝒖𝒑 + ∑𝒋 𝑮𝒌𝒋,𝒊𝒏𝒇 + 𝟏, 𝟓. 𝑸𝒌,𝟏 + ∑𝒊>𝟏. 𝟏, 𝟓. 𝜳𝒐,𝒊 . 𝑸𝒐,𝒊 (I.10)
3/ pour les situations de projet sismique :
∑𝑗 𝐆𝐤,𝐣 + 𝐀 𝐄𝐝 + ∑𝐢≥𝟏 𝚿𝟐,𝐢 . 𝐐𝐤,𝐢 (I.11)
Avec :

Page -7-
ILONDA YA SANGWA Victor Septembre 2018
Chapitre I Théories générales d’Analyse structurelle d’un bâtiment

𝐀 𝐄𝐝 : Valeur représentative de l’action sismique ;


𝐆𝐤,𝐣 , 𝑮𝒌𝒋,𝒔𝒖𝒑 , 𝑮𝒌𝒋,𝒊𝒏𝒇 : actions permanentes d’origines différentes ;
𝑸𝒌,𝟏 : valeur fréquente de l’action variable dominante,
𝚿𝟐,𝐢 , 𝐐𝐤,𝐢 : valeur quasi permanente des actions variables dominante ou d’accompagnement ;
b) Selon l’état limite de service
Aux états limites de service, la combinaison des actions doit permettre d’appréhender les
sollicitations susceptibles d’exister réellement pendant la durée de vie du projet. La durée
prévisible des actions variables et de leurs fréquences tout au long de la durée de vie du projet
sont alors considérées.
Trois combinaisons sont à envisager (J.Roux, 2009) :
1/ combinaison caractéristique (pondérée par Ψo) : les actions variables sont considérées comme
constamment présentes. Comme les actions permanentes.
∑𝒋 𝐆𝐤,𝐣 + 𝑸𝒌,𝟏 + ∑𝒊>𝟏 𝚿𝐨,𝐢 . 𝑸𝒌,𝒊 (I.12)
Par simplification pour les bâtiments, cette combinaison d’action peut s »écrire lorsqu’on
considère l’action variable défavorable : ∑𝒋 𝐆𝐤,𝐣 + 𝑸𝒌,𝟏 (I.12’)
2/ Combinaison fréquente (pondérée par Ψ1) : la probabilité d’avoir les actions variables est
considérées comme constamment fréquente pendant la durée de vie du projet.
∑𝒋 𝐆𝐤,𝐣 + 𝚿𝟏,𝟏 . 𝑸𝒌,𝟏 + ∑𝒊>𝟏 𝚿𝟐,𝐢 . 𝑸𝒌,𝒊 (I.13)
3/ Combinaison Quasi permanente (pondérée par Ψ2) : la probabilité d’avoir les actions variables
est considérées comme faible pendant la durée de vie du projet. Les effets du poids propre seront
alors prépondérants dans cette combinaison par rapport aux effets des actions variables.
∑𝒋 𝐆𝐤,𝐣 + ∑𝒊≥𝟏 𝚿𝟐,𝐢 . 𝑸𝒌,𝒊 (I.14)
I.4.4. Hypothèse du béton armé
Il sied de rappeler que l’on conserve les hypothèses générales utilisées en résistance des
matériaux dans la théorie des poutres.
H_1) Au cours de la déformation, les sections droites restent planes et
conservent leurs dimensions (principe de Navier-Bernoulli) (J.Roux, 2009) ;
H_2) Par adhérence, les allongements relatifs de l’acier et du béton au contact
sont les mêmes (J.Roux, 2009) ;
H_3) En état limite de service la résistance du béton tendu est négligée dès lors que la contrainte
de traction en flexion est au moins égale à

Page -8-
ILONDA YA SANGWA Victor Septembre 2018
Chapitre I Théories générales d’Analyse structurelle d’un bâtiment

𝐟𝐜𝐭𝐦 : 𝐬𝐢 𝐥𝐚 𝐦𝐚𝐢𝐭𝐫𝐢𝐬𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐟𝐢𝐬𝐬𝐮𝐫𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐞𝐬𝐭 𝐫𝐞𝐪𝐮𝐢𝐬𝐞


𝐟𝐜𝐭, 𝐞𝐟𝐟 ={ 𝐟 (𝟏,𝟔 −
𝐡
) 𝐟 :𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐚𝐮𝐭𝐫𝐞𝐬 𝐜𝐚𝐬 (I.15)
𝐜𝐭𝐦, 𝐟𝐥 = 𝐌𝐚𝐱 { 𝟏𝟎𝟎𝟎 𝐜𝐭𝐦
𝐟𝐜𝐭𝐦

Avec h = hauteur de l’élément en mm ;


H_4) En vertu de la loi de Hooke, les contraintes sont proportionnelles aux
déplacements (J.Roux, 2009);
H_5) En état limite ultime la résistance du béton tendu est négligée (J.Roux, 2009) ;
H_6) En état limite ultime le raccourcissement relatif du béton est limité, selon le diagramme
contraintes-déformations utilisé pour le béton (J.Roux, 2009) ;
H_7) En état limite ultime l’allongement relatif de l’acier tendu est limité à ou illimité selon le
diagramme contraintes-déformations de calcul utilisé (J.Roux, 2009) ;
H_8) Le dimensionnement à l’état limite ultime est conduit en supposant que le
diagramme des déformations passe par l’un des trois pivots A, B ou C (J.Roux, 2009).
I.5. SYSTEME PORTEUR D’UN BATIMENT
I.5.1. Définition
La structure porteuse est l’ensemble des éléments structurels solides destinés à supporter
les actions mécaniques. Elle a pour but de résister aux efforts qui lui sont appliquée et de
transmettre ces efforts vers le sol.
D’autres part, Est considéré comme système porteur des bâtiments, ouvrages et installations
l'ensemble des parties de construction et assemblages nécessaires pour supporter et répartir les
charges ainsi que pour assurer la stabilité.
L’ossature ou la structure porteuse est le squelette de l’ouvrage. Le plus souvent ces
structures sont masquées derrières des enveloppes.
I.5.2. Eléments porteurs
Il s’agit dans un premier temps d’identifier les éléments porteurs qui constituent la
structure porteuse, on distingue deux types d’éléments porteurs :
I.5.2.1. Les porteurs horizontaux : comme les planchers, poutres, ferme de charpente qui vont
recevoir les charges appliquées sur les surfaces et les transmettre aux porteurs horizontaux ;
a) Dalle
Une dalle est un élément porteur, généralement horizontal, dont deux dimensions sont
grandes par rapport à la troisième que l’on appelle épaisseur [Thonier,1993].
Une dalle peut s’appuyer sur des poutres, des murs, des voiles, des poteaux, …
Nous distinguons selon Thonier :
La dalle portant dans une direction, où les appuis sont en général parallèles ;

Page -9-
ILONDA YA SANGWA Victor Septembre 2018
Chapitre I Théories générales d’Analyse structurelle d’un bâtiment

La dalle portant dans deux directions, improprement appelées dalles sur quatre appuis ;
La dalle portant sur des appuis ponctuels, tels que les planchers dalles,…
La figure ci-dessous fournie par FAVRE et al. (1999), illustre les quelques types de dalle.

Figure 3. Types de dalles (Favre et al., 1999)

b) Poutre
Une poutre est un élément horizontal qui supporte la dalle et certains murs [Zimmermann,
1996]. Les poutres sont placées de sorte à garder des panneaux de dalle homogène et obtenir
des portées limitées.
Selon la section transversale, on distingue les poutres rectangulaires et les poutres en T.
I.5.2.2. Les porteurs verticaux : comme les poteaux, murs, voiles qui vont recevoir les charges
transmises par les porteurs horizontaux et les transmettre vers le sol.
a) Poteau
Un poteau est un élément généralement vertical, rarement incliné, dont une dimension, la
longueur est grande par rapport aux deux autres. Les formes des poteaux sont liées aux
possibilités de fabrication des coffrages [Thonier,1995]. Pour un poteau rectangulaire, nous
noterons ℎ : le grand côté du poteau [m], b : le petit côté du poteau [m], et l : la hauteur du poteau
[m]. Selon Sieffert (2014), pour être considéré comme poteau, les conditions suivantes doivent

être respectées, sinon le poteau est considéré comme un voile : 𝑏 ≥ 4 , 𝑙 ≥ 3ℎ 𝑒𝑡 ℎ ≥ 𝑏.

b) Le Voile
Le Voile est un élément structural ayant deux dimensions grandes par rapport à la
troisième appelée épaisseur, généralement vertical et chargé dans son plan
[Thonier,1995]. Le rôle des voiles est :

Page - 10 -
ILONDA YA SANGWA Victor Septembre 2018
Chapitre I Théories générales d’Analyse structurelle d’un bâtiment

De reprendre les charges permanentes et d’exploitation apportées par les


planchers ;
De participer au contreventement de construction (vent et séisme) ;
D’assurer une isolation acoustique entre deux locaux, en particulier entre
logements, … et une protection incendie ;
De servir de cloisons de séparation entre locaux.

c) Fondation
On appelle fondation, la base des ouvrages qui se trouve en contact direct avec le terrain
d’assise et dont la fonction est de transmettre à ce dernier le poids de l’ouvrage, les surcharges
prévues et accidentelles auxquelles peut être soumis l’ouvrage. Une fondation est donc destinée
à transmettre au sol, dans les conditions les plus favorables, les charges provenant de la
superstructure (D. MONTCHO,2005).
Une fondation est définie par ces caractéristiques :
D : hauteur d’encastrement ou niveau d’assise de la fondation [m] ;
B : largeur de la semelle ou plus petit côté [m] ;
L : longueur de la semelle ou plus grand côté [m] ;
h : Ancrage de la semelle [m].
Le type de fondation est déterminé par son allure générale et ses proportions et non par
la différence de niveau entre la surface d’assise et le terrain et le terrain naturel. On peut
distinguer trois grands types de fondations :
Fondations superficielles : D/B < 2
Fondations Profondes D/B > 6 et D > 3m
Fondations semi-profondes : 2< D/B < 6.
c.1. Fondations superficielles
Des fondations superficielles sont réalisées lorsque les couches de terrain Susceptibles de
supporter l'ouvrage sont à une faible profondeur (P. LEGRAND, 2009).
Nous distinguons les semelles isolées, les semelles filantes et le radier.
Toutes les fois que le terrain de fondation présente des caractéristiques mécaniques
médiocres, la fondation par radier général permet de repartir et de diminuer la pression sur le sol.
On distingue les radiers plats (sous forme d’une simple dalle armée, de réalisation facile et
économique), les radiers nervurés avec poutre de raidissement, les radiers épinglés (dans le cas
de fortes sous-pressions avec des charges verticales faibles) (NEHOU, 2006).

Page - 11 -
ILONDA YA SANGWA Victor Septembre 2018
Chapitre I Théories générales d’Analyse structurelle d’un bâtiment

Figure 4. Catégories des fondations superficielles (Meilhac et Buron, 2008)

c.2. Fondations Profondes


Selon Meilhac et Buron (2008), une fondation profonde est caractérisée par la manière
dont le sol est sollicité pour résister aux charges appliquées.
Plumelle (2005) distingue 3 grandes classes de fondations profondes :
les pieux mis en place par refoulement du sol : ils concernent les pieux battus et les
pieux foncés. Leur mise en place se fait par vérinage, battage ou vibro-fonçage. Ils
repoussent le sol et le compriment, ce qui génère un bon frottement latéral.
les pieux mis en place sans refoulement du sol : ils concernent les pieux forés et les
puits. Leur mise en place se fait par substitution. Ce qui a pour effet de remanier le sol
et de le décomprimer. Le frottement latéral est donc diminué, sauf pour certains types
de mise en œuvre (pieux exécutés à la tarière creuse ou vissés moulés).
Les fondations injectées : elles concernent les parois moulées et les barrettes.
c.3. Fondations semi-profondes
Elles se trouvent à l’intermédiaire des fondations superficielles et des fondations
profondes. On trouve ici des semi-pieux.
I.5.2. Prédimensionnement des éléments porteurs
1) Prédimensionnement des dalles
Le tableau ci-dessous présente les différents cas de Prédimensionnement des dalles
pleines selon la norme Eurocode 2.

Page - 12 -
ILONDA YA SANGWA Victor Septembre 2018
Chapitre I Théories générales d’Analyse structurelle d’un bâtiment

Tableau 2. Prédimensionnement des dalles (J-M. HUSSON,2012)

Prédimensionnement des dalles pleines Prédimensionnement des dalles pleines


portant dans une direction portant dans deux directions
Type de travée Détermination de Type de travée Détermination de
l’épaisseur de la dalle l’épaisseur de la dalle
Travée isolée Lx < 25.e Travée isolée Lx < 30.e
(isostatique) (isostatique)
Travée de rive Lx < 30.e Travée de rive Lx < 30.e
(hyperstatique) (hyperstatique)
Travée Lx < 35.e Travée intermédiaire Lx < 35.e
intermédiaire (hyperstatique)
(hyperstatique)

Avec Lx : la portée et e : l’épaisseur de la dalle.


2) Prédimensionnement des poutres
Tableau 3. Prédimensionnement des dalles (J-M. HUSSON,2012)

Type de travée Dimensions de poutre


Poutre sur deux appuis (travée isostatique) h > Lx / 14
Travée de rive (hyperstatique) h > Lx / 18
Travée intermédiaire (hyperstatique) h > Lx / 20
Largeur de la poutre b = 0.5h
Avec b : la largeur de la poutre.
3) Prédimensionnement des poteaux
Pour un poteau sollicité en compression simple on peut appliquer le ratio (D. Didier,
2010)
𝑁𝑠𝑑
𝐵> (I.16)
10

Avec B la section du poteau en m2, si l’effort normal agissant 𝑁𝑠𝑑 est exprimé en MN.
D’autres part, à partir de l’équilibre des efforts dans la section, nous avons :
𝑁𝐸𝑑
𝐴𝑐 ≥ 1 (I.17)
𝑓𝑐𝑑 + ∗ 𝜎𝑆
100

Avec : NEd est l’effort normal de compression à l’état Limite ultime [kN] ;
Fcd est la résistance du calcul du béton [kPa] ;

Page - 13 -
ILONDA YA SANGWA Victor Septembre 2018
Chapitre I Théories générales d’Analyse structurelle d’un bâtiment

σs est la valeur de la contrainte dans une armature [kPa] ;


Ac est la section du béton [m2]
Pour une section rectangulaire 𝐴𝑐 = 𝑏 ∗ ℎ (I.18)
𝑟2
Pour une section circulaire, 𝐴𝑐 = 𝜋 ∗ (I.19)
2

Avec r : le rayon du poteau circulaire [m]


Vérification du Prédimensionnement
ℎ ≥𝑏 (I.20)
ℎ ≤ 4∗𝑏 (I.21)
ℎ ≥ 3∗𝑏 (I.22)
Pour un élément de portique non intégré au contreventement donc contreventé (structure rigide
ou nœuds non déplaçables), on prendra :
𝑘1 𝑘2
𝑙0 = 0,5 ∗ 𝑙 ∗ √(1 + ) ∗ (1 + ) [m] (I.23)
0,45+𝑘1 0,45+𝑘2

Avec :
𝐸𝐼 𝜃
K1 et K2 sont des coefficients de souplesse aux extrémités tel que 𝑘 = ∗𝑀 (I.24)
𝑙

ϴ : rotation de flexion ;
I : rayon de giration
4) Prédimensionnement des voiles
Selon Kane (2006), le coffrage d’un voile peut être obtenu en respectant les conditions
suivantes :
√12
L’élancement mécanique λ = ∗ 𝑙𝑓 ≤ 80 (I.25)
𝑒

Avec e : l’épaisseur e ≥ 10 cm [m]


l : la longueur l ≥ 5 * e [m] (I.26)
lf : longueur de flambement [m]
On a :
lf / l = 0.80 pour un voile armé verticalement avec un plancher de part et d’autres (I.27)
lf / l = 0.85 pour un voile armé verticalement avec un plancher d’un seul côté ou un voile non
armé verticalement avec un plancher de part et d’autres. (I.28)
5) Prédimensionnement de la fondation
Prédimensionnement des semelles rigides
Selon H. Renaud et J. Lamirault cette étude est basée suivant les hypothèses telles que les charges
sont centrées sur semelles, le sol est homogène, la semelle est rigide, le diagramme de répartition

Page - 14 -
ILONDA YA SANGWA Victor Septembre 2018
Chapitre I Théories générales d’Analyse structurelle d’un bâtiment

est uniforme des pressions sur le sol, la transmission des charges appliquées aux semelles par
des bielles obliques symétriques par rapport à l’axe. Ces bielles de béton comprimé engendrent
des efforts de traction à la base des semelles, l’armature équilibre ces efforts de traction.
Les semelles isolées ne pourront être utilisées qu’à la condition :
𝑆𝑠
≤ 0,50% (I.29)
𝑆𝑏

Avec : Ss : surface totale de la semelle


Sb : surface du bâtiment
Les détails sur le Prédimensionnement d’une semelle rigide de la fondation sous mur et
sous poreau pour une section carrée et rectangulaire s’énoncent par le schéma suivant :

Semelle continue Aire de surface portante : s Semelle isolée

Respect de l’homothétie des


1re étape
Aire approchée s1 < S dimensions poteau et semelle :
𝑎 𝐴1 𝑎
= ⇒ 𝑆1 = 𝐵12 (I.30)
𝑏 𝐵1 𝑏

𝑆1 (𝐺+𝑄) 𝑎 𝑏
𝐵1 = 𝑆1 = (I.32) 𝐴1 = √𝑆1 𝑏 et 𝐵1 = √𝑆1 𝑎
1,00 𝜎𝑠𝑜𝑙

(I.31) (I.33)

2e étape
Choix des dimensions de
𝐵 ≥ 𝐵1 (L = 1,00m) 𝐴 ≥ 𝐴1 𝑒𝑡 𝐵 ≥ 𝐵1
la surface portante
(multiples de 0,05 m)
(I.34) (I.35)

3e étape
Conditions de rigidité (D.T.U. 13-12)
ℎ = 𝑑 + 0,05 [𝑚] 𝐵−𝑏 ℎ = 𝑑 + 0,05 [𝑚]
4
≤ 𝑑 ≤ 𝐵 − 𝑏 Hauteur totale :
ℎ = 𝑑 + 0,05 𝑚
(I.36) (h étant multiple de 0,05 m) (I.37)

Page - 15 -
ILONDA YA SANGWA Victor Septembre 2018
Chapitre I Théories générales d’Analyse structurelle d’un bâtiment

4e étape
Conditions 𝜎𝑠𝑜𝑙 < തതതതത
𝜎𝑠𝑜𝑙
𝜎𝑠𝑜𝑙 =
Nser +p.p semelle
(I.38)
aire surface portante

6) Prédimensionnement des escaliers


En se basant des calculs de Prédimensionnement que nous présentent Henri. Renaud (2002),
nous procéderons de la manière suivante :
Par la relation de Nicolas-François BLONDEL, on a 2𝐻 + 𝐺 = 60 − 64 (I.39)
Avec : G le giron [m] ;
H : est la hauteur d’une marche [m]
Pour un bâtiment Administratif, on prendra :
H = 16 – 20 (cm) et à l’extérieur du bâtiment H = 16 cm.
a. Détermination de la pente de l’escalier est donnée par la relation :
𝐻𝑥
tg 𝛼 = (I.40)
𝐿

Avec : Hx est la demi hauteur sous-plafond [m]


L est la hauteur sous-plafond [m]
b. Epaisseur de la paillasse
𝐿 𝐿
L’épaisseur ep d’une paillasse doit être comprise entre 30∗ cos 𝛼 ≤ 𝑒𝑝 ≤ 20∗cos 𝛼 (I.41)

Avec : L la projection horizontale de la longueur totale de la volée [m]


E l’épaisseur du palier de repos
𝑒𝑝
L’épaisseur ev du palier de repos est égale à : 𝑒𝑣 = (I.42)
cos 𝛼

I.5.3. Dimensionnement des éléments porteurs


Les organigrammes de calcul des structures en béton armé selon l’eurocode 2, présentés
par Roux (2009), se trouvent en annexe 1 avec plus de détails.
I.6. ETUDE SISMIQUE D’UNE STRUCTURE
Parmi les catastrophes naturelles qui affectent la surface de la terre, les secousses
sismiques sont sans doute celles qui ont le plus d'effets destructeurs dans les zones urbanisées.
Face à ce risque, et à l'impossibilité de le prévoir, il est nécessaire de construire des structures

Page - 16 -
ILONDA YA SANGWA Victor Septembre 2018
Chapitre I Théories générales d’Analyse structurelle d’un bâtiment

pouvant résister à de tels phénomènes, afin d'assurer au moins une protection acceptable des
vies humaines, d’où l'apparition de la construction parasismique. Cette dernière se base
généralement sur une étude dynamique des constructions agitées..
L'objectif initial de l'étude dynamique d'une structure est la détermination des
Caractéristiques dynamiques propres de la structure lors de ses vibrations. Une telle étude
Pour une grande structure telle qu'elle se présente, est souvent très complexe c'est pourquoi on
fait souvent appel à des modélisations qui permettent de simplifier suffisamment les problèmes
pour permettre l'analyse.
Ainsi, l’analyse dynamique nécessite toujours initialement de créer un modèle de calcul
représentant la structure. Ce modèle introduit en suite dans un programme de calcul
dynamique permet la détermination de ses modes propres de vibration et des efforts
engendrés par l’action sismique.
I.6.1. Rappel théorique pour le calcul sismique d’une structure
Lors d’un calcul de bâtiment en zone sismique, il faut bien distinguer trois phases : le
comportement du sol sur lequel repose le bâtiment, les caractéristiques mécaniques du
bâtiment et enfin l’interaction de ces deux premières phases qui permettront de déduire la
réponse du bâtiment suite à l’action sismique.
C’est ainsi que dans la suite, il sera défini dans une première partie l’accélération
sismique de calcul transmise par le sol à la structure. Il est bien noté que cette accélération dépend
aussi du comportement mécanique du bâtiment qui sera l’objet de la deuxième partie.
Et pour conclure, il sera présenté différentes méthodes de calcul de l’action sismique.
I.6.1.1. L’accélération sismique de calcul
Le séisme engendre une accélération sismique au niveau du sol à la base de la structure.
La détermination de cette accélération sismique de calcul se fait sur la base de l’expression
suivante :
𝑆𝑑 = 𝑎𝑔𝑅 ∗ 𝛾𝐼 ∗ 𝜂 ∗ 𝑆𝑑(𝑇) (I.43)
Avec :
Sd : Accélération sismique de calcul (en m/s2) ;
𝑎𝑔𝑅 : Accélération de référence au niveau d’un sol de classe A (en m/s²) ;

Page - 17 -
ILONDA YA SANGWA Victor Septembre 2018
Chapitre I Théories générales d’Analyse structurelle d’un bâtiment

𝛾𝐼 : Coefficient d’importance ;
𝜂 : Coefficient de correction d’amortissement visqueux ;
𝑆𝑑(𝑇) : Réponse du spectre de calcul pour l’analyse élastique à la période T.
Il est à noter que l’expression de l’accélération de calcul ci-dessus tient compte de
l’accélération de base. Dans les prochaines lignes, l’ensemble d’éléments de l’expression de
l’accélération sismique de calcul est détaillé.
a) L’accélération de référence
C’est l’accélération d’un sol de classe A c’est-à-dire constitué de rochers correspondant à
chaque zone sismique. Le territoire national est divisé en 5 zones. Cette accélération est
l’équivalent des accélérations aN du PS92 à la seule différence que cette dernière est déjà dotée
de majoration implicite en eurocode et que les accélérations agR présentées dans le tableau ci-
après Sont majorées par la valeur des coefficients d’importance (ɣ) du bâtiment qui font l’objet
du prochain point (𝑎𝑔 = 𝑎𝑔𝑅 ∗ 𝛾). (I.44)

Tableau 4. Accélérations maximales de référence d’un sol de classe A (m/s2) (NF EN 1998-1)

Zone de sismicité agR


1 (Très faible) 0.4
2 (faible) 0.7
3 (modérée) 1.1
4 (moyenne) 1.6
5 (forte) 3

Ces accélérations sont fournies au niveau de l’article 4 de l’arrêté du 22 Octobre 2010. Elles
dépendent de la zone de sismicité, et c’est à ce titre qu’une carte à l’échelle de chaque pays est
élaborée et ne cesse de progresser en fonction des nouvelles connaissances scientifiques qui
naissent. Pour l’application de l’Eurocode 8, une nouvelle carte de zone sismique vient renforcer
la prévention de risque sismique en France.
Dans la figure ci-dessous apparait la nouvelle carte de zone sismique de la France (qui est
utilisée dans le cadre de l’Eurocode 8) et celle de la région du Tanganyika.

Page - 18 -
ILONDA YA SANGWA Victor Septembre 2018
Chapitre I Théories générales d’Analyse structurelle d’un bâtiment

Figure 5. A gauche carte de zonage sismique France (NF EN 1998-1) et à droite carte de zonage sismique Tanganyika
(earthquake.usgs.gov)

b) Le coefficient d’importance
Les bâtiments sont classés en quatre catégories d’importance qui dépendent des
conséquences en termes de vies humaines en cas d'effondrement, de l'importance du bâtiment
pour la sécurité publique et la protection civile immédiatement après un séisme, ainsi que des
conséquences économiques et sociales en cas d'effondrement (NF EN 1998-1, 2010).
Cette classification du bâtiment est identique à celle du PS92 à la seule différence que les classes
A B, C et D du PS92 correspondent respectivement aux bâtiments de catégorie d’importance I,
II, III et IV de l’Eurocode 8.
Nous indiquons ci-dessous, les différentes valeurs du coefficient d’importance en fonction de la
destination du bâtiment dans le tableau 5.

Page - 19 -
ILONDA YA SANGWA Victor Septembre 2018
Chapitre I Théories générales d’Analyse structurelle d’un bâtiment

Tableau 5. Catégorie d'importance et Coefficient d'importance (NF EN 1998-1-2 : 2000)

Catégorie Bâtiments Coefficient


d'importance d'importance

I Bâtiments dont l’intégrité en 1,4


cas de séisme est d’importance
vitale pour la protection civile,
par ex, hôpitaux, casernes de
pompiers, centrales électriques,
etc. …
II Bâtiments dont la résistance au 1,2
séisme est importante compte
tenu des conséquences d’un
effondrement, par ex. écoles,
salles de réunion, institutions
culturelles etc…
III Bâtiments courants 1,0
n’appartenant pas aux autres
catégories

IV Bâtiments d’importance 0,8


mineure pour la sécurité des
personnes comme par ex. les
bâtiments agricoles, etc…

c) Le coefficient de correction d’amortissement


En tant qu’élément figurant dans l’expression de l’accélération sismique de calcul, il joue
le rôle de correction d’amortissement du bâtiment.
L’expression de l’accélération sismique de calcul (Sd) ôtée du coefficient d’amortissement est
justifiée que si le pourcentage critique d’amortissement du bâtiment est de 5%. Le coefficient
d’amortissement permet de corriger cette dernière expression lorsque le bâtiment est doté d’un
pourcentage d’amortissement critique différent de 5%. L’expression de ce coefficient est fournie
par l’expression ci-dessous :
7
𝜂 = √(2+𝜉) ≥ 𝑂, 7 (I.45)

𝜉 est le pourcentage critique d’amortissement visqueux de la structure, exprimée en


pourcents. Si pour des études particulières un pourcentage d’amortissement visqueux

Page - 20 -
ILONDA YA SANGWA Victor Septembre 2018
Chapitre I Théories générales d’Analyse structurelle d’un bâtiment

différent de 5 % est utilisé, cette valeur est indiquée dans les parties concernées de l’ENV
1998 illustré dans le tableau ci-dessous.
Tableau 6. Différentes valeurs d’amortissement selon Eurocode 8(NF EN 1998-1-2 : 1998)

Amortissement (𝜉) en % 𝛈 selon Eurocode 8


2 1.195

3 1.118

4 1.054

5 1.000

6 0.953

7 0.913

8 0.877

d) L’accélération verticale aVg correspondant à l’accélération ag

À l’accélération sismique ag, correspond une accélération verticale aVg. La


déduction de cette accélération est faite sur la base du tableau ci-dessous :
Tableau 7. Déduction de ag (NF EN 1998-1-2 : 1998)

Zones de aVg / ag
sismicité
1 (Très faible) à 0.8
4 (moyenne)
5 (Forte) 0.9

En tenant compte des différentes catégories d’importance du bâtiment, il est déduit les
valeurs de l’accélération aVg (Tableau ci-dessous) correspondant aux différentes zones de
sismicité et importances de bâtiments.
Il est à noter que cette accélération sismique verticale peut être négligée si elle est inférieure à
0,25 g (2,5m/s²) (Article 4.3.3.5.2 de l’Eurocode 8). Ce qui signifie que l’accélération verticale
peut être prise ne considération que dans la zone 5 de sismicité et pour les bâtiments
d’importance I, II et III.

Page - 21 -
ILONDA YA SANGWA Victor Septembre 2018
Chapitre I Théories générales d’Analyse structurelle d’un bâtiment

Tableau 8. Accélération verticale aVg en fonction de zone d’importance(NF EN 1998-1-2 : 1998)

Zone de Coefficient Coefficient Coefficient Coefficient


sismicité d'importance I d'importance II d'importance III d'importance IV

1 (Très faible) 0.45 0.38 0.32 0.26

2 (faible) 0.78 0.67 0.56 0.45

3 (modérée) 1.23 1.06 0.88 0.70

4 (moyenne) 1.79 1.54 1.28 1.02

5 (forte) 3.78 3.24 2.70 2.16

I.6.1.2. La réponse du bâtiment à l’action sismique


L’expression de l’accélération sismique de calcul dans le paragraphe précédent montre
que cette dernière dépend du spectre de calcul qui dépend à son tour de la période de vibration
du bâtiment et des caractéristiques du sol.
Dans cette partie, nous présentons la définition du spectre de calcul du bâtiment. Pour ce
faire, nous présenterons en premier lieu les classes de sol à l’Eurocode 8, la définition du spectre
et son expression en second lieu.
a) Les classes de sol
Le spectre de réponse élastique dépend de la classe de sol. L’Eurocode 8 définit 5 classes
de sols : A, B, C, D et E, pour lesquelles les spectres de réponses élastiques sont fournis. Pour
les sols S1 et S2, des études particulières sont nécessaires pour la définition de l’action sismique.
La classification des sols à l’Eurocode 8 est donnée par le tableau ci-dessous.
Tableau 9. Classe de sol selon Eurocode 8(NF EN 1998-1-2 : 1998)

Classe de sol Description Paramètres


Vs,30 NSPT CU
(Coups / 30 (kPas)
cm)
A Rocher ou autre formation géologique > 800 - -
de ce type comportant une couche
superficielle S’ au plus 5 m de
matériau moins résistant.

Page - 22 -
ILONDA YA SANGWA Victor Septembre 2018
Chapitre I Théories générales d’Analyse structurelle d’un bâtiment

B Depuis raides de sable, de gravier ou 360 – 800 > 50 > 250


d’argile sur-consolidée, d’au moins
plusieurs dizaines de mètres
d’épaisseur, caractérisés par une
augmentation progressive des
propriétés mécaniques avec la
profondeur.
C Dépôts profonds de stable de densité 180-360 15-50 70-250
moyenne, de gravier ou d’argile
moyennement raide, ayant des
épaisseurs de quelques dizaines à
plusieurs centaines de mètres.
D Dépôts de sol sans cohésion de densité < 180 < 15 < 70
faible à moyenne (avec ou sans
couches cohérentes mobiles) ou
comprenant une majorité de sols
cohérents mous à fermes.
E Profils de sol comprenant une couche
superficielle d’alluvions avec des
valeurs de VS de classe C ou D et une
épaisseur comprise entre 5 m environ
et 20 m reposant sur un matériau plus
raide avec Vs 800 > m/s
S1 Dépôts composés, ou contenant, une < 100 - 10-20
couche d’au moins 10 m d’épaisseur (Valeur
d’argiles molles / vases avec un indice indicative)
de plasticité élevé (Pi < 40) et une
teneur en eau importantes.
S2 Dépôts de sols liquéfiables
d’argiles sensibles ou tout autre
profil de sol non compris dans les
classes A à E ou S1

30
𝑉𝑠,30 = ℎ (Article 3.2.1 de l’Eurocode 8) (I.46)
∑𝑖=1 𝑁 𝑖
𝑣𝑖

Page - 23 -
ILONDA YA SANGWA Victor Septembre 2018
Chapitre I Théories générales d’Analyse structurelle d’un bâtiment

𝑉𝑠,30 Est la vitesse des ondes au cisaillement ;


hi et νi désignent l’épaisseur (en mètres) et la célérité des ondes de cisaillement de la i –ème
formation ou couche sur un total de N existant sur les 30 m supérieurs ;
NSPT : Nombre de coups par essai de pénétration normalisé ;
Cu : Résistance au cisaillement du sol non drainé ;
b) La définition du spectre et son expression
Le spectre de calcul permet de déduire la réponse de la structure suite à l’action sismique
au niveau du sol à partir de la connaissance de sa période de vibration.
En effet, la science de la dynamique des structures montre qu’un bâtiment est assimilable à
un oscillateur simple dotée d’une période fondamentale de vibration. Lorsque cette structure est
excitée à sa base par une action sismique dotée elle-même d’une période d’excitation, la réponse
de la structure à cette excitation est liée à la période de vibration de cette dernière. Ainsi, pour
chaque zone sismique et pour chaque classe de sol, des enregistrements et des calculs ont été
effectués pour une large gamme de périodes de vibration afin de déterminer la réponse maximale
au niveau du bâtiment. L’ensemble de cette large gamme de périodes de vibration représente le
spectre de calcul.
Pour une classe de sol donnée, L’aspect du spectre de calcul est illustré dans la figure ci-
dessous. En ordonnée, il est déduit un coefficient (sans unité) dénommée qui multipliée à
l’accélération au niveau du sol donne la réponse du bâtiment en terme d’accélération.

Figure 6. Réponse du spectre de calcul élastique d'un bâtiment

Page - 24 -
ILONDA YA SANGWA Victor Septembre 2018
Chapitre I Théories générales d’Analyse structurelle d’un bâtiment

L’Eurocode 8 définit deux types de spectres de spectres de calcul. Le spectre 1 adapté


pour une magnitude supérieure à 5.5 et le spectre 2 dans le cas contraire. Les spectres 1 et 2 de
l’Eurocode 8 sont présentés dans les deux tableaux ci-dessous.

Tableau 10. Spectre type 1(Tableau 3.3 eurocode 8)

Classe de sol S Tb (S) Tc (S) TD (S)

A 1,00 0,15 0,40 2,00

B 1,20 0,15 0,50 2,00

C 1,15 0,20 0,60 2,00

D 1,35 0,20 0,80 2,00

E 1,40 0,15 0,50 2,00

Tableau 11. Spectre type 1(Tableau 3.4 eurocode 8)

Classe de sol S Tb (S) Tc (S) TD (S)

A 1,00 0,05 0,25 1,20

B 1,35 0,05 0,25 1,20

C 1,50 0,10 0,25 1,20

D 1,80 0,10 0,30 1,20

E 1,60 0,05 0,25 1,20

Ces spectres dépendant fortement de la magnitude sont peu pratiques pour une
optimisation de dimensionnement. De ce fait, il a été définit au niveau de l’administration
française, des spectres nationaux dépendant de la classe de sol et de la zone de sismicité et
couvrant le territoire français (arrêté du 20/10/2010). Ces spectres sont présentés dans le tableau
ci-après.

Page - 25 -
ILONDA YA SANGWA Victor Septembre 2018
Chapitre I Théories générales d’Analyse structurelle d’un bâtiment

Tableau 12. Spectre horizontal de réponse élastique (administration française)

Classe de sol Pour les zones de sismité de 1 à 4 Pour les zones de sismité de 5
S Tb (S) Tc (S) TD (S) S Tb (S) Tc (S) TD (S)

A 1,00 0,03 0,20 2,50 1,00 0,15 0,40 2,00

B 1,35 0,05 0,25 2,50 1,20 0,15 0,50 2,00

C 1,50 0,06 0,40 2,00 1,15 0,20 0,60 2,00

D 1,60 0,10 0,60 1,50 1,35 0,20 0,80 2,00

E 1,80 0,08 0,45 1,25 1,40 0,15 0,50 2,00

Lorsque l’accélération verticale est prise en compte, il devra également être tenu compte
du spectre de calcul vertical associé qui est présenté dans le tableau ci-dessous.
Tableau 13. Spectre vertical de réponse élastique (administration française)

Zones de Tb (S) Tc (S) TD (S)


sismicité
1 (Très 0.03 0.2 2.5
faible) à
4 (moyenne)
5 (Forte) 0.15 0.4 2

Sd (T) est la réponse du spectre de calcul pour l’analyse élastique à la période T.


Le spectre de calcul pour l’analyse élastique horizontal est défini par les expressions :

2 𝑇 2,5 2
0 ≤ 𝑇 ≤ 𝑇𝐵 𝑆𝑑 (𝑇) = 𝑎𝑔 ∗ 𝑆 ∗ [3 + 𝑇 ∗ ( 𝑞 − 3)] (I.46)
𝐵

2,5
𝑇𝐵 ≤ 𝑇 ≤ 𝑇𝐶 𝑆𝑑 (𝑇) = 𝑎𝑔 ∗ 𝑆 ∗ (I.47)
𝑞
2,5 𝑇𝐶 ∗𝑇𝐷
𝑎𝑔 ∗ 𝑆 ∗ [ ]
𝑇𝐶 ≤ 𝑇 ≤ 𝑇𝐷 𝑆𝑑 (𝑇) = { 𝑞 𝑇2 (I.48)
≥ 𝛽 ∗ 𝑎𝑔
2,5 𝑇
𝑎𝑔 ∗ 𝑆 ∗ 𝑞 [ 𝑇𝐶]
𝑇𝐷 ≤ 𝑇 ≤ 4𝑆 𝑆𝑑 (𝑇) = { (I.49)
≥ 𝛽 ∗ 𝑎𝑔
Le spectre de calcul pour l’analyse élastique verticale est défini par les expressions :

2 𝑇 2,5 2
0 ≤ 𝑇 ≤ 𝑇𝐵 𝑆𝑑 (𝑇) = 𝑎𝑣𝑔 ∗ [3 + 𝑇 ∗ ( 𝑞 − 3)] (I.50)
𝐵

2,5
𝑇𝐵 ≤ 𝑇 ≤ 𝑇𝐶 𝑆𝑑 (𝑇) = 𝑎𝑔 ∗ (I.51)
𝑞

Page - 26 -
ILONDA YA SANGWA Victor Septembre 2018
Chapitre I Théories générales d’Analyse structurelle d’un bâtiment

2,5 𝑇𝐶
𝑎𝑣𝑔 ∗ [𝑇]
𝑇𝐶 ≤ 𝑇 ≤ 𝑇𝐷 𝑆𝑑 (𝑇) = { 𝑞 I.53)
≥ 𝛽 ∗ 𝑎𝑔
2,5 𝑇 ∗𝑇
𝑎𝑣𝑔 ∗ 𝑆 ∗ 𝑞 [ 𝐶𝑇 2 𝐷]
𝑇𝐷 ≤ 𝑇 ≤ 4𝑆 𝑆𝑑 (𝑇) = { (I.54)
≥ 𝛽 ∗ 𝑎𝑔

β : Coefficient correspondant à la limite inférieure du spectre de calcul horizontal. L’eurocode


8 et l’annexe nationale le fixe à 0.2.
S, Tb et Tc sont les paramètres du spectre de calcul ;
q : Coefficient de comportement. Il fait l’objet d’un chapitre dans la suite.

I.6.2. Les différentes méthodes de calcul sismique d’un bâtiment


Dans les points précédents, nous avions montré, comment déterminer l’accélération
sismique de calcul, la réponse du bâtiment à l’action sismique. nous avions montré aussi que
cette réponse du bâtiment par le biais du spectre de calcul dépend de sa période fondamentale de
vibration.
Cependant tous les bâtiments ne peuvent être assimilés à un oscillateur simple avec une seule
masse concentrée. De ce fait, le calcul de la réponse de la structure au séisme dépendra du
modèle adopté et essentiellement de la géométrie de cette dernière.
Ainsi si une structure est régulière au niveau de sa géométrie, elle peut être considérée
comme un oscillateur simple doté d’un mode fondamental alors qu’une structure irrégulière est
bien plus complexe. Lors de l’action sismique, elles réagissent avec une série d’oscillations
évoluant dans le temps et fini par s’amortir. Une analyse modale de la structure est nécessaire.
La régularité de la structure et choix du type de modèle

Déjà évoqué précédemment, L’analyse sismique nécessite de créer initialement un


modèle de calcul représentant la structure. À chaque type de modèle de calcul, une méthode
d’analyse linéaire est associée : simplifiée (méthode d’analyse par force latérale) ou l’analyse
modale utilisant le spectre de calcul. La décision du choix du type de modèle sera effective
après vérification des critères de régularité en plan et en élévation de l’Eurocode 8.
La modélisation 3-D avec une analyse modale étant possible dans tous les cas, il d’agit
de déterminer les cas où il est possible d’adopter une modélisation 2-D avec utilisation de la
méthode simplifiée. L’Eurocode 8 récapitule ces conditions dans le tableau suivant :

Page - 27 -
ILONDA YA SANGWA Victor Septembre 2018
Chapitre I Théories générales d’Analyse structurelle d’un bâtiment

Tableau 14. Conditions de la régularité

Régularité Simplifications admises


Plan Elévation Modélisation Analyse élastique linéaire
OUI OUI 2D Force latérale
OUI NON 2D Modale
NON OUI 3D Force latérale
NON NON 3D Modale

Ce tableau permet de déduire qu’il est possible d’appliquer l’analyse simplifiée (force
latérale) chaque fois que le bâtiment est régulier en élévation. Aussi, même lorsqu’une
modélisation 3-D est obligatoire dans le cas où un bâtiment est irrégulier en plan, il est possible
d’utiliser la méthode simplifiée dans les deux dimensions en plan car le bâtiment est régulier en
élévation.
Le bâtiment afin d’être considéré comme régulier en plan et/ou en élévation doit respecter des
critères cités par l’Eurocode 8 et présentés dans l’annexe E.
Afin de procéder au calcul des actions sismiques engendrées par le séisme, l’Eurocode
8 permet le choix entre deux méthodes d’analyse linéaire (Tableau 14). La méthode d’analyse
modale est possible dans tous les cas, mais la méthode simplifiée (analyse modale par force
latérale) est utilisable que si la structure est régulière en élévation.
Dans l’annexe F, il est présenté les deux méthodes d’analyse linéaire issues de l’Eurocode 8.

I.6.1.1. La méthode d’analyse linéaire simplifiée ou méthode d’analyse par force latérale
Selon l’Eurocode 8 sur le paragraphe 3.3.2 Ce type d'analyse peut être appliqué aux
bâtiments qui peuvent être analysés à l’aide de deux modèles plans, et dont la réponse n'est pas
affectée de manière significative par les contributions des modes supérieurs de vibration.
Il y est distingué trois étapes lors de l’application de cette méthode :
La condition d’application de la méthode de calcul simplifiée ;
La détermination de la période fondamentale de vibration du bâtiment ;
La détermination de la force statique équivalente par étage.
Le tableau 15, explique les différentes procédures de calcul de cette méthode :

Page - 28 -
ILONDA YA SANGWA Victor Septembre 2018
Chapitre I Théories générales d’Analyse structurelle d’un bâtiment

Tableau 15. Etapes de calcul d’analyse linéaire simplifiée

Méthode de calcul d’analyse linéaire simplifiée


Condition Régularité en élévation
4 ∗ 𝑇𝐶
𝑇1 ≤ { (I.55)
2,0 𝑠
3
Période de vibration 𝑇1 = 𝐶1 ∗ 𝐻 4 (I.56)
Utilisé pour bâtiment < à 40m
Sinon, utilisation de méthodes basées
sur la dynamique des structure
Force statique équivalente Effort tranchant à la base
𝐹𝑏 = 𝑆𝑑 (𝑇1 ) ∗ 𝑊 (I.57)
Distributions des forces par étage
𝑆 ∗𝑚𝑗
1. 𝐹𝑖 = 𝐹𝑏 ∗ ∑ 𝑆𝑗 (I.58)
𝑗 ∗𝑚𝑗

𝑍 ∗𝑚𝑗
2. 𝐹𝑖 = 𝐹𝑏 ∗ ∑ 𝑍𝑗 (I.59)
𝑗 ∗𝑚𝑗

Avec :
𝑆𝑑 (𝑇1 ) : ordonnée du spectre de calcul (voir paragraphe 4.2.4 eurocode 8 de la partie 1-
1) pour la période T1 ;
𝑇1 : Période fondamentale de vibration du bâtiment pour le mouvement de translation
dans la direction considérée ;
𝑊 : poids total du bâtiment calculé conformément au paragraphe 3.1 alinéa (8) ;
𝑇𝐶 : Est donné dans le tableau 4.1 de la partie 1-1 ;
𝐹𝑏 : Effort tranchant sismique à la base obtenue par la relation, ;
𝐹𝑖 : Force horizontale agissant à l'étage i ;
𝑆𝑗 : déplacements des masses mi, mj selon le mode fondamental ;
𝑍𝑗 : Hauteurs des masses mi, mj au-dessus du niveau d'application de l'action sismique
(fondation).
Dans le cas d’une répartition symétrique de la raideur latérale et de la masse, et lorsqu'on
n'utilise pas de méthode plus précise pour appliquer les dispositions du paragraphe 3.2 de
l’eurocode 8, les effets de torsion induits par l’excentricité accidentelle peuvent être pris en
compte en multipliant les effets des actions dans chaque élément de contreventement évalués
conformément au paragraphe 3.3.2.3 alinéa (5), par le coefficient d indiqué ci-après :

Page - 29 -
ILONDA YA SANGWA Victor Septembre 2018
Chapitre I Théories générales d’Analyse structurelle d’un bâtiment

𝒙
𝒅 = 𝟏 + 𝟎, 𝟔 𝑳 (I.60)
𝒆

X : distance de l'élément considéré au centre du bâtiment, mesurée perpendiculairement à la


direction de l'action sismique considérée ;
𝑳𝒆 : distance entre les deux éléments de contreventement extrêmes, mesurée comme
précédemment.
I.6.1.2. Méthode d’analyse dynamique temporelle par accélérographes
Si dans la méthode simplifiée, il est uniquement considéré la période propre de vibration
de la structure pour le calcul des actions sismiques, lors de l’analyse modale, il est considéré un
ensemble de périodes possibles de vibrations de la structure dénommée période propre à laquelle
est associé un mode propre. Le mode propre correspond à une quantité de masses mises en
vibration au cours d’une période propre. De ce fait, il devra être effectué un choix de modes
propres à considérer pour le calcul sismique. A chaque mode de vibration correspond des actions
sismiques engendrées par la structure. Les actions sismiques finales déduites sont le résultat de
la combinaison de toutes les actions sismiques engendrées dues à chaque mode propre de
vibration.
Les trois étapes importantes lors de l’analyse modale sont :
La sélection des modes propres de vibration de la structure ;
Détermination des effets engendrés par le séisme dans la structure pour chaque mode propre
de vibration ;
Réponse effective de la structure suite au séisme par combinaison des effets engendrés pour
chaque mode propre de vibration.
Le tableau 16, explique les différentes procédures de calcul de cette méthode :
Tableau 16. Etape méthode d’analyse modale

Analyse modale utilisant le spectre de réponse


Condition Indépendant de la régularité
Sélection des modes propres
Règle 1 ∑ 𝑚𝑘
≥ 90%
𝑚
𝑚𝑘 ≥ 5% Obligatoirement prise en
compte
Règle 2 Nombres minimal 𝑘 ≥ 3√𝑛
de modes à
considérer

Page - 30 -
ILONDA YA SANGWA Victor Septembre 2018
Chapitre I Théories générales d’Analyse structurelle d’un bâtiment

la règle 1 ne peut Période de 𝑇𝑘 ≤ 0,2𝑠


être respectée vibration
Indépendance entre deux modes de vibration
Condition 𝑇𝑗 ≤ 𝑇𝑖 𝑇𝑗 ≤ 0,9 ∗ 𝑇𝑖
Réponse modale
En cas 2
𝐸𝐸 = √∑ 𝐸𝐸𝑖 (I.61)
d’indépendance
des modes
Voir article 4.3.3.3 de l’eurocode 8

Avec :
k : Nombre de modes à considérer ;
n : Nombres d’étages au-dessus du sol ;
𝑇𝑘 : Période de vibration du mode k ;
𝐸𝐸 : Effet de l’action sismique considéré (force, déplacement, etc.) ;
𝐸𝐸𝑖 : valeur de cet effet de l'action sismique dû au mode de vibration i
Selon Eurocode 8 Chaque fois qu'un modèle tridimensionnel est utilisé pour l'analyse, les
effets de torsion induits par l’excentricité accidentelle, citée en 3.2, peuvent être déterminés
comme l'enveloppe des effets résultant de la prise en compte d’actions statiques consistant en
des moments de torsion M1i d’axe vertical appliqués à chaque étage i :
𝑀𝑙𝑖 = 𝑒𝑙𝑖 ∗ 𝐹𝑖 (I.62)
Avec :
𝑀𝑙𝑖 : moment de torsion d’axe vertical appliqué à l'étage i ;
𝑒𝑙𝑖 : excentricité accidentelle de la masse de l'étage i déterminée conformément à
l'équation (3.1), pour toutes les directions considérées, voir 3.3.3.1 alinéa (4) ;
𝐹𝑖 : force horizontale agissant sur l'étage i, obtenue par application de 3.3.2.3, pour
chaque direction considérée.
I.7. CALCULS DE JUSTIFICATION

I.7.1 Vérification de la capacité portante du sol

La justification d’un sol est menée en considérant que les contraintes transmises au sol
support sont compatibles avec le risque de rupture de ce dernier.
La condition suivante doit être vérifiée :

Page - 31 -
ILONDA YA SANGWA Victor Septembre 2018
Chapitre I Théories générales d’Analyse structurelle d’un bâtiment

(I.63)
Avec :
 : contrainte admissible du sol [ ];

 : contrainte normale au sol [ ];

(I.64)

Avec :
B et sont les dimensions de la base de la fondation .

I.7.2 Calcul des tassements initiaux

Selon Amar et Morbois (1986), le tassement d’une fondation superficielle peut être calculé
de la manière suivante :

[ ] (I.65)
Avec :
: coefficient dépendant de la forme de la fondation

(I.66)
: coefficient

(I.67)

I.7.3 Vérification du non-poinçonnement de la semelle (défaut de portance)

La présente vérification est celle présentée par Paillé (2009). La condition à remplir est la
suivante : (I.68)
Avec :
: cisaillement agissant au pied du poteau [ ];

(I.69)

: hauteur utile (distance entre la nappe inférieure et le nu du poteau) [m] ;

: périmètre du contour de contrôle pour un poteau de section ( [m] ;

(I.70)

Page - 32 -
ILONDA YA SANGWA Victor Septembre 2018
Chapitre I Théories générales d’Analyse structurelle d’un bâtiment

Avec :

: distance du nu du poteau au contour de contrôle considéré


[m];
: effort tranchant dû à la charge transmise par le poteau
[MN] ;

ne tient pas compte du poids de la semelle (I.71)

tient compte du poids de la semelle (I.72)

: aire à l’intérieure du contour de contrôle [m²] ;

(I.73)

: résistance à l’effort tranchant d’un élément [ ];

(I.74)

: pourcentage d’armatures ;

(I.75)

: aires de section des armatures d’effort tranchant


suivant X et Y [m²] ;
: hauteur utile suivant les axes x et y [m]; :
coefficient dépendant du matériau ;

(I.76)

: coefficient partiel pour la propriété du matériau. Il est pris en général à 1,5 sauf en
accidentel où il est pris égal à 1,2 ;
: coefficient

(I.77)

Page - 33 -
ILONDA YA SANGWA Victor Septembre 2018
Chapitre I Théories générales d’Analyse structurelle d’un bâtiment

: résistance caractéristique du béton à la compression à 28 jours [ ].

I.7.4 Vérification de la résistance des éléments porteurs

I.7.4.1 Justification des poteaux

La condition à respecter est la suivante :

(I.78)

Avec :
: effort normale de compression à l’état limite de service ;

: section du béton ;

: aire totale des armatures longitudinales tendues ;

: résistance de calcul du béton ;

𝜎𝑆 : valeur de la contrainte dans une armature [𝑀𝑃𝑎] .

I.7.4.2 Justification des dalles et des poutres

a. Caractéristiques géométriques de la section non fissurée

Pour les sections d’armatures tendues et comprimées respectivement 𝐴𝑠1 et 𝐴𝑠2, l’aire chargée
est donnée par :
𝐴𝑐ℎ = 𝑏𝑤 ∗ ℎ + 𝛼𝑒 ∗ (𝐴𝑠1 + 𝐴𝑠2) (I.79)
Avec :
𝛼𝑒 : coefficient d’équivalence
La contrainte tangente initiale
est :

(I.80)

La contrainte tangente est :


𝑣 = ℎ − 𝑣′ [𝑚] (I.81)

Le moment d’inertie de la section droite non fissurée est donné par :

Page - 34 -
ILONDA YA SANGWA Victor Septembre 2018
Chapitre I Théories générales d’Analyse structurelle d’un bâtiment

(I.82)

Avec :

𝐼𝑐𝑓 : moment d’inertie de la section droite fissurée

b. contraintes
La contrainte de traction du béton en fibre inférieure est :

(I.83)

La condition à remplir est la suivante :

𝜎𝑐𝑡 < 𝑓𝑐𝑡,𝑒𝑓𝑓 (I.84)


La contrainte de compression du béton est :

(I.85)

La contrainte limite de compression du béton à l’état limite de service est :


𝜎̅𝑐 = 𝑘1 ∗ 𝑓𝑐𝑘 (I.86)

𝜎𝑐 < 𝜎̅𝑐 (I.87)

La contrainte de traction des armatures est :

(I.88)

La contrainte limite de traction des armatures à l’état limite de service est :

𝜎̅𝑠 = 𝑘3 ∗ 𝑓𝑦𝑘 (I.89)


𝜎𝑠1 < 𝜎̅𝑠 (I.90)

Avec :

𝑘1et 𝑘3 : des coefficients

Page - 35 -
ILONDA YA SANGWA Victor Septembre 2018
Chapitre I Théories générales d’Analyse structurelle d’un bâtiment

I.8. RECONNAISSANCE GEOTECHNIQUE


Selon l’EUROCODE 7 (1996), les reconnaissances géotechniques doivent fournir toutes
les données concernant le terrain et les eaux souterraines sur le site d’implantation et à l’entour
qui sont nécessaires pour une description correcte des propriétés du terrain et pour une estimation
fiable des valeurs caractéristiques des paramètres du terrain qui sont utilisées dans les calculs.
I.8.1. Essais d’identification du sol
Quel que soit l’utilisation envisagée d’un sol, il est important de connaître sa nature, sa
composition et la répartition des grains de différentes tailles qui le compose. Les essais qui
conduisent à cette étude portent le nom d’ESSAIS D’IDENTIFICATION.
Ces essais d'identification sont les suivants :
e) Analyse granulométrique ;
f) Teneur en eau ;
g) Masse volumique apparente ;
h) Masse volumique des particules ;
i) Limites d'Atterberg ;
j) Indice de densité des sols granulaires ;
I.8.2. Essais de mécanique de sol in situ
Les essais in-situ sont des mesures physiques directement sur le terrain qui nous permettent
à pouvoir ressortir les différents comportements mécaniques du sol dont on désire étudier.
Les essais sont principalement :
L’essai pressiométrique (réalisé dans un sondage) ;
L'essai pénétrométrique (mesure directe de résistivité du sol par enfoncement d’une
pointe) ;
Des essais de vérification de compacte de terrain (essai de plaque, pénétromètre léger
type Panda).
Nous aborderons les deux premiers essais détail par détail dans les lignes qui suivent.
a) Essai de pénétromètre statique
L’essai au pénétromètre statique consiste à foncer verticalement dans le terrain, à vitesse
lente et constante de 2cm/s, un train de tiges/tubes terminé à sa base par une pointe
conique généralement de même diamètre que les tubes, permettant de mesurer la
résistance des sols traversés ( M.Khatib,2015).

Page - 36 -
ILONDA YA SANGWA Victor Septembre 2018
Chapitre I Théories générales d’Analyse structurelle d’un bâtiment

Cet essai permet de mesurer certains paramètres tels que : l’effort total de
pénétration Qt (kN), l’effort s’exerçant sur la pointe Qc (kN), l’effort du frottement latéral sur
le manchon FS (kN).
b) Essai de pénétromètre dynamique
L’essai de pénétromètre dynamique permet de définir sommairement les caractéristiques
mécaniques d’un sol, il donne une valeur approchée de la contrainte de sol par corrélation.
L'essai consiste à battre un train de tiges finissant par une pointe conique dans le sol, à l'aide
d'un mouton de masse M tombant d'une hauteur fixe H et de mesurer le nombre de coups Nd
nécessaire pour faire pénétrer la pointe sur une hauteur h. L'essai est en général rapide, le
comportement du sol est donc non drainé notamment dans le cas des sols fins saturés (A.Bouafia,
2016).
Cet essai permet de mesurer certains paramètres tels que : la résistance dynamique de
pointe Qd , l’enfoncement moyen par coup e.
c) Essai pressiométrique
L’essai consiste à introduire dans un forage préalablement établi d’une sonde cylindrique,
par la suite la sonde subira une dilatation par la pression exercée dont on mesurera une
dilatation volumique.
I.9. SYNTHESE
Ce chapitre a présenté les étapes pouvant nous permettre de bien réaliser l’analyse
structurelle d’un bâtiment.

En effet, cette dernière dans ce chapitre a commencé par les théories expliquant le comportement
des matériaux, puis celle des différentes actions sur les structures, des différentes méthodes nous
servant de calcul parasismique d’une structure, les études de justification, enfin la
reconnaissance de terrain.

Par ailleurs, les calculs de Prédimensionnement, de dimensionnement et de justification


présentés dans ce chapitre sont conformes à la norme Eurocode 2.

Par contre, les théories concernant les études sismiques et ses différentes méthodes ont été
présenté sur base de la norme Eurocode 8 tout en faisant parfois référence à celle de PS92.

Enfin, les études géotechniques présentant différents essais à réaliser, a été abordé selon la
démarche que nous trouvons dans la norme eurocode 7.

Page - 37 -
ILONDA YA SANGWA Victor Septembre 2018

Vous aimerez peut-être aussi