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A.

Introduction
Les plaques sont initialement des éléments structurels plats, ayant des épaisseurs beaucoup plus petites
que leurs autres dimensions. Parmi les exemples les plus connus de plaques figurent les couvercles
des regards des égouts, les murs et les toits des bâtiments, les cloisons et les fonds de réservoirs. Les
plaques sont largement utilisées dans les structures architecturales, les avions, les ponts, les navires et
les composants de machines. De nombreux problèmes d'ingénierie pratiques entrent dans les
catégories « plaques en flexion » ou « coques en flexion ». Dans le présent chapitre, nous traitons les
plaques. Il est courant de diviser l'épaisseur t d'une plaque en deux moitiés égales par un plan parallèle
aux faces de la plaque. Ce plan est appelé le plan médian de la plaque. L'épaisseur de la plaque est
mesurée dans une direction normale au plan médian. Les propriétés de flexion d'une plaque dépendent
fortement de son épaisseur par rapport à ses autres dimensions.
Les plaques peuvent être classées en trois groupes: plaques minces à petites déformations, plaques
minces à grandes déformations et plaques épaisses. Selon le critère souvent appliqué pour définir une
plaque mince (à des fins de calculs techniques), le rapport de l'épaisseur à la plus petite longueur de
portée doit être inférieur à 1/20. Dans le présent chapitre, nous verrons d’abord les petites
déformations des plaques minces et à la fin nous aborderons les plaques épaisses. Durant tout le
chapitre nous supposerons que les matériaux des plaques et des coques sont homogènes et isotropes.
Pour déterminer la distribution des contraintes et des déplacements d'une plaque soumise à un
ensemble de forces donné, il faut tenir compte des principes de base énoncés dans la mécanique du
solide, concernant certaines lois physiques, les propriétés des matériaux, la géométrie et les forces de
surface. Ces conditions sont utilisées pour résoudre les problèmes de flexion des plaques dans le
présent chapitre. Il est souvent avantageux, lorsque la forme de la plaque ou la configuration de
chargement empêche une solution théorique ou lorsque la vérification est recherchée, d'employer des
méthodes expérimentales. Les approches numériques et énergétiques approximatives sont également
efficaces à cet effet. Cependant ces approches ne seront pas développées ici.
B. Développement historique de la théorie des plaques et coques.
Le développement de la théorie des plaques et des coques est un mélange d'expérience et de théorie.
Il a une histoire riche avec la contribution de mathématiciens, scientifiques et ingénieurs bien connus.
L'étude du comportement des plaques a commencé par l'exploration des vibrations libres. Leonard
Euler (1707-1783) fut le premier à lancer de telles enquêtes en 1776; ces recherches ont été étendues
par son élève et par la suite son petit-fils par alliance, Jacob (II) Bernoulli (1759–1789). En 1811, le
célèbre mathématicien Joseph-Louis Lagrange (1736-1813) reçut le mérite d'avoir développé une
équation différentielle partielle du quatrième ordre pour décrire les vibrations des plaques.
De nombreux autres scientifiques éminents, tels que Siméon Denis Poisson (1781-1840) et Claude-
Louis Navier (1785-1836), ont également été impliqués dans le développement de la théorie des
plaques. Dans le domaine des mathématiques, le premier est connu pour son travail dans les équations
aux dérivées partielles. Dans les domaines de la physique et de l'ingénierie, il est crédité du coefficient
de Poisson. Le dernier, ingénieur et physicien est célèbre pour son développement de relations
décrivant le mouvement des fluides et des gaz, les équations dites de Navier-Stokes.
Le physicien allemand bien connu pour ses travaux sur les circuits électriques, Gustav Robert
Kirchhoff (1824–1887), a publié en 1890 une importante thèse sur la théorie des plaques minces dans
laquelle les trois premières hypothèses de base décrites dans la section suivante ont été faites. Le
physicien britannique William Thomas Kelvin (1824–1907), mieux connu sous son nom de chevalier
Sir Lord Kelvin, a le premier démontré que les moments de torsion agissant sur les bords des plaques
pouvaient être décomposés en forces de cisaillement. L’éminent mathématicien anglais Augustus
Edward Hough Love (1863-1940) a introduit une analyse simple des coques, connue sous le nom de
théorie approximative des coques de Love.
Le premier traitement significatif des plaques a eu lieu dans les années 1800. Depuis lors, de nombreux
cas de problèmes de flexion de plaques ont été élaborés: la théorie fondamentale (développée
principalement par Navier, Kirchhoff et Lévy) et les approches numériques (développés par Galerkin
et Wahl et autres).
Love a appliqué l’analyse classique des grandes déformations de Kirchhoff aux plaques épaisses.
Prescott a initié une théorie plus précise pour la flexion des plaques en considérant les déformations
dans le plan médian. Une théorie rigoureuse des plaques qui prend en compte les déformations
provoquées par les forces de cisaillement transversales a été introduite par Reissner.

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