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1
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Année universitaire : 2023 - 2024
Introduction
La Résistance des Matériaux (RdM) est la science du dimensionnement. Elle est issue la
Mécanique des Milieux Continus, mais avec un formalisme mathématique simplifié. La figure 1 établit
la relation entre l’échelle d’observation et les principales disciplines des sciences des Matériaux.
Figure 1 : Les principaux domaines des Sciences des matériaux en fonction de l’échelle d’observation
2
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
La Rdm permet la conception d’une pièce mécanique, d’un ouvrage d’art ou de tout autre
objet utilitaire. La première démarche est de proposer les formes adéquates répondant à la
fonction demandée et ensuite déterminer les quantités de matière nécessaires et suffisantes pour réaliser
ces formes sans qu’il y ait endommagement de l’objet en fonctionnement. Ce dimensionnement fait appel
à des calculs prévisionnels sur le comportement de l’objet en service en tenant compte des
meilleures conditions de sécurité, d’économie et d’esthétique.
déformations en élasticité. Un peu plutard, en 1680, Mariotte publia les mêmes lois que Galilée sur la
flexion des poutres et expliqua la différence entre fibres tendues et fibres comprimées. En 1807, Young
(1773-1829) introduisit la notion de module d’élasticité.
Après les travaux de Charles Augustin Coulomb, Henri Navier, Augustin-Louis Cauchy, entre
autres, au milieu du XIXeme siècle, la résistance des matériaux est créée en tant que science appliquée.
Son développement rapide, dû aux travaux des ingénieurs du XX eme siècle, a conduit à l’élaboration
de nombreuses méthodes de calcul analytique utilisées aujourd’hui dans les bureaux d’étude. L’arrivée
des ordinateurs a rendu possible l’exploitation de méthodes numériques pour la résolution des
problèmes liés aux structures complexes (assemblages de poutres-plaques).
Grace à son aspect pratique, la Rdm occupe une place particulière dans les sciences appliquées,
elle fait partie intégrante de l’environnement quotidien des ingénieurs. Ses réalisations sont présentes
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Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
dans tous les domaines de l’industrie (aéronautique, automobiles, navale …) et les constructions en
génie civile (ouvrages, routes, …).
Dans ce cours de Rdm, nous nous limitons au comportement élastique réversible des matériaux.
Ce modèle traduit assez bien le comportement des structures en fonctionnement réel. Par contre, la
production des matériaux et leur mise en forme introduit des comportements plastiques, élasto-
plastiques et élasto-viscoplastiques. Ces comportements feront l’objet du second cours intitulé
Comportement Mécanique des Matériaux.
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Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Chapitre 1
Une liaison mécanique entre deux pièces (ou deux groupes de pièces) est un dispositif qui
permet à ces deux pièces d’avoir l’une par rapport une certaine liberté de mouvement. Elle permet
également la transmission de certains efforts.
Il est défini par le repère R ( A, ex , e y , ez ) qui n’est lié à aucun des deux solides en présence. En
général ex est porté par l’axe de symétrie de la liaison ou par la normale au plan tangent commun, e y
est défini par une autre direction privilégiée et ez est défini de telle sorte que la base (ex , ey , ez ) soit
orthonormée.
Pour étudier le mouvement de l’une des pièces (par exemple la pièce I) constituant la liaison, il
faut être capable de définir à tout instant sa position par rapport au repère local R ( A, ex , e y , ez ) . Pour
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cela on associe à la pièce I un repère Ri ( B, exi , eyi , ezi ) et on analyse le mouvement de Ri par rapport à
R.
- les trois angles d’Euler qui permettent d’orienter la base de Ri par rapport à celle de R .
Définition cinématique
On appelle liaison
d’encastrement 1-2 toute liaison
dont les degrés de liberté dans R sont
nuls.
Figure 1.1
Les surfaces de liaison sont
quelconques.
Paramétrage
contact (S) est plane, on choisit A au centre de cette surface et ( A, ex ) est perpendiculaire à (S).
Définition cinématique
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On appelle liaison pivot 1-2
d’axe ( A, x ) toute liaison dont le
degré de liberté dans R est une
rotation Rx d’axe ( A, x ) .
Le paramétrage de la liaison
1-2 est défini par l’angle .
Définition cinématique
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On appelle liaison glissière 1-2
de direction x toute liaison dont le degré
de liberté dans R est une translation Tx de
direction x .
Paramétrage
On définit le repère
R1 ( B, ex1 , ey1 , ez1 ) lié à 1 tel que
AB = x1ex .
Figure 1.5
Définition cinématique
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On appelle liaison hélicoïdale 1-2
d’axe ( A, x ) toute liaison dont les degrés
de liberté dans R sont donnés par une
translation Tx et une rotation Rx d’axe
( A, x ) tels que Tx = kRx, k dépend du pas
de l’hélice.
Figure 1.6
Les surfaces de contact sont en
général deux surfaces hélicoïdales d’axe
( A, x ) .
Paramétrage
p est le pas
Définition cinématique
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On appelle liaison pivot glissant 1-
2 d’axe ( A, x ) toute liaison dont les degrés
de liberté dans R sont : une translation Tx
et une rotation d’axe ( A, x ) , ces deux
mouvements sont indépendants.
Paramétrage
Définition cinématique
On appelle liaison
sphérique à doigt 1-2 toute
liaison permettant dans R une
rotation Rx d’axe ( A, x ) et une
rotation Ry d’axe ( A, y )
Définition cinématique
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On appelle liaison appui plan 1-2 toute liaison dont les degrés de liberté sont dans R sont : une
rotation Rx d’axe ( A, x ) , une translation Ty de direction y et une translation Tz de direction z
Figure 1.11
Définition cinématique
On appelle liaison
sphérique 1-2 toute liaison dont les
degrés de liberté sont trois
rotations : Rx d’axe ( A, x ) , Ry
d’axe ( A, y ) et Rz d’axe ( A, z ) .
Définition cinématique
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On appelle liaison rectiligne 1-
2 toute liaison dont les degrés de
liberté dans R sont : Rx d’axe ( A, x ) ,
Ry d’axe ( A, y ) une translation Ty de
direction y et une translation Tz de
Figure 1.13
direction z .
Définition cinématique
Définition cinématique
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On appelle liaison ponctuelle 1-2
toute liaison dont les degrés de liberté dans
R sont : translation Ty de direction y ,
translation Tz de direction z et les trois
rotation Rx, Ry, Rz d’axes ( A, x ) , ( A, y ) ,
( A, z ) .
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Chapitre 2
I. Torseur statique
I.1.1 Définitions
On appelle action mécanique toute cause capable de maintenir un corps au repos, de créer ou
de modifier son mouvement, de créer de la déformation.
Une force est l’action mécanique qui s’exerce entre deux systèmes pas forcément en contact
Toute action F1,2 d’un système 1 sur un système 2 implique l’existence d’une action F2,1 de 2
M A ( F ) = AP F (Unité N.m)
Relation Fondamentale : M B ( F ) = M A ( F ) + BA F
On définit le moment d’une force par rapport à un axe (O, x ) comme étant la projection du
I.2.1 Définition
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F
Ts A =
avec M A = M A ( F ) = AP F
A
M
R = Fi
Dans le cas d’un ensemble de force ( Pi , Fi ) : Ts A = i
M A = APi Fi
i
X LA
l’expression analytique du torseur par : Ts A = Y MA
Z N A ( x , y , z )
II.1.1 Définitions
Une liaison mécanique est caractérisée par ses degrés de liberté. Dans ce paragraphe nous
définissons les actions mécaniques transmissibles par la liaison.
est :
dW = dfi (1 → 2) . dy y = 0
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Cas d’un degré de liberté en rotation
0 Rx X (1 → 2) 0
0 0
T (1 → 2) A = Y (1 → 2) M A (1 → 2)
0 0 Z (1 → 2) N (1 → 2)
A A ( x , y , z )
Le T.A.M.T. comporte cinq inconnues de liaison, on écrit alors NS = 5 (NS nombre d’inconnues
statiques)
Tx 0 0 LA (1 → 2)
0
0 T (1 → 2) A = Y (1 → 2) M A (1 → 2)
0 0 Z (1 → 2) N (1 → 2)
A A ( x , y , z ) NS = 5
( A, x ) normal au plan d’appui, le torseur des actions mécaniques transmissibles (T.A.M.T.) est
définit par :
0 Rx X 0
T
y 0 T (1 → 2) A = 0 M A (1 → 2)
Tz 0 0 N A (1 → 2) ( x , y , z )
A
NS = 3
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d. Liaison linéaire circulaire d’axe ( A, x )
Tx Rx 0 0
0
Ry T (1 → 2) A = Y 0
0 Rz Z 0 ( x , y , z )
A
NS = 2
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Chapitre 3
I.1 Définitions
Un système matériel S est une quantité de matière (solide, ensemble de solides liés ou non)
ayant des frontières bien définies notion d’efforts intérieurs et extérieurs.
Les efforts intérieurs désignent les actions mécaniques qui s’exercent entre les éléments
composant le système.
−
Efforts extérieurs désignent les actions mécaniques exercés par le milieu extérieur noté S sur le
système.
On dit que le système matériel S est en équilibre statique s’il existe au moins un repère R, appelé
−
repère Galilee : T ( S → S ) = 0 ce qui se traduit au point A par
−
−
R( S → S ) = 0
T ( S → S ) = −
A M A (S → S ) = 0
A
− −
R( S → S ) est la résultante de toutes les actions mécaniques extérieures à S et M A ( S → S )
leurs moments au point A.
Remarque :
− −
Les équations R( S → S ) = 0 et M A ( S → S ) = 0 constituent des conditions nécessaires mais
non suffisantes. Elles sont vérifiées pour tout système en mouvement de translation rectiligne et
uniforme par rapport à R.
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−
Dans le cas d’un système de forces [Pi, Fi ( S → S ) ] les deux équations d’équilibre statique
− −
s’exprime : R( S → S ) = Fi ( S → S ) = 0
i
− −
M A (S → S ) = [ AP
i
i Fi ( S → S )] = 0
−
X = X i (S → S ) = 0
i
− −
R( S → S ) = 0 Y = Y (S → S )
i
i = 0
−
Z = Zi (S → S ) = 0
i
Figure 3.1
−
L = Li (S → S ) = 0
i
− −
M A (S → S ) = 0 M = M (S → S )
i
i = 0
−
N = Ni (S → S ) = 0
i
II.1 Définitions
Un système est isostatique si les composantes inconnues du torseur des actions mécaniques qui
lui sont appliquées peuvent être déterminées à partir des seules équations d’équilibre statique. Dans le
cas contraire, le système est hyperstatique.
Alors : NS - rS = h
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Exemple
X 21 0
Inconnues de liaison 2-1 : T (2 → 1) A = Y21 M A 21 NS21 = 5
Z
A 21
N A 21 ( x , y , z )
0 0
Inconnues de liaison 3-1 : T (3 → 1)B = Y31 M B 31 NS31 = 4
Z N B 31 ( x , y , z )
B 31
Donc NS = 9.
M A (3 → 1) = M B (3 → 1) + AB R(3 → 1)
0 0
T (3 → 1) A = Y31 M B 31 − lZ 31
Z N B 31 − lY31 ( x , y , z )
A 31
X 21 = 0
Y21 + Y31 = 0
Z 21 + Z 31 = 0 rS = 5 et h = NS – rS = 4 : Le système 1 est
M A 21 + M B 31 − lZ 31 = 0
N A 21 + N B 31 − lY31 = 0
hyperstatique d’ordre 4.
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Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Chapitre 4
Un solide soumis à des actions mécaniques conserve sa forme propre à l’aide de la présence de
forces internes de cohésion (actions intermoléculaires). L’étude de ces efforts de cohésion autour d’un
point introduit la notion importante de contrainte.
- isotrope : ses propriétés physique sont continues et identiques dans toute les directions,
- de masse constante.
Soit un solide (E) soumis à un système d’actions mécaniques. On cherche à déterminer les
efforts de cohésion en un point M de (E) (figure 4-1). Pour cela on coupe le solide en deux parties (E1)
et (E2), par un plan (P) passant par le point M. La partie (E1) est en équilibre sous l’effet des actions
extérieures et des efforts de cohésion exercés par la partie (E2) . Ces efforts de cohésion sont répartis
sur la section droite (S). Pour pouvoir étudier de plus près ces forces intérieures, nous définissons en
chaque point du solide leurs intensités. L'évaluation des forces individuelles entre les atomes en
mouvement n'est pas résolue à l'heure actuelle. La mécanique des matériaux est basée sur l'hypothèse
fondamentale de la continuité de la matière. Cette hypothèse implique que l'on s'intéresse aux forces
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moyennes agissant sur un grand nombre d'atomes. Dans ce cadre nous pouvons définir la force agissant
sur une surface élémentaire caractérisée par sa normale sortante.
Figure 4-1
F dF
( M , n ) = lim S =
S →0 dS
[4-1]
= n . ( M , n ) [4-3] et = t . ( M , n )
Remarque
dF ( E2 → E1 ) = ( M , n ) dS et dF ( E1 → E2 ) = ( M , − n ) dS [4-5]
On déduit : ( M , − n ) = − ( M , n ) [4-6]
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1N
Unité : Dans le système international [] = [F]x[L]-2=[Pa] 1 Pa =
m2
On exprime les efforts de cohésion s’exerçant sur la section (S) par le torseur au point G (centre
de S) :
R = ( M , n ) dS
R
T coh G = où
S
M G
G M G = GM ( M , n ) dS
S
[4-7]
Comme dl1, dl2 et dl3 tendent vers zéro, on peut écrire au niveau de la face i (i = 1, 2, 3) de centre
Mi :
( M i , ni ) = ( M , ni )
[4-8]
Mi et M. Il s’ensuit : ( M i , − ni ) = − ( M , ni )
[4-9]
( M , ni ) dS
T icoh M =
M MM i ( M , ni ) dS
[4-10]
Appliquons le P.F.S. :
3 3
T
i =1
icoh M + T
i '=1
i ' coh M + T forces à distance
M
=0 [4-12]
[MM
i =1
i ( M , ni ) dS + MM 'i ( M , − ni ) dSi ] = 0 [4-13]
[MM
i =1
i ( M , ni ) dS − MM 'i ( M , ni ) dSi ] = 0 [4-14]
3 3
n1 M '1 M 1 = 0
n1 M '2 M 2 = n1 dl2 n2 = dl2 n3 dl2 n3 . (M , n2 ) dS 2 − dl3 n2 . (M , n3 ) dS3 = 0
n1 M '3 M 3 = n1 dl3 n3 = − dl3 n2
[4-18]
( M , n2 ) . n3 = ( M , n3 ) . n2
[4-19]
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Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
L’équation [4-19] traduit le théorème de Cauchy ou réciprocité des contraintes tangentielles.
Enoncé du théorème
vérifient :
( M , n2 ) . n1 = ( M , n1 ) . n2
[4-20]
Figure 4-3
12 = 21
On entend par faisceau de contraintes en un point M d’un solide, l’ensemble des contraintes
( M , n ) passant par ce point et définit dans une facette de normale n .
repère lié au point M du solide. Les trois vecteurs x , y , z définissent autour de ce point trois facettes
perpendiculaires.
Définissant les contraintes sur ces trois facettes par projection sur les trois axes x , y , z .
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Convention d’indice de contrainte
xx = ( M , x ) . x xy = ( M , x ) . y xz = ( M , x ) . z
[4-20]
( M , x ) = xx x + xy y + xz z
On aura pour les trois facettes : ( M , y ) = yx x + yy y + yz z [4-21]
( M , x ) = xz x + yz y + zz z
Sur une facette quelconque de normale extérieure n , l’état de contrainte est donnée par
( M , n ) tel que :
xx yx xz
[( M , n )] = [( M ) ] [ n ] (Ecriture matricielle) [( M ) ] = xy yy zy
xz yz zz
[422]
3x3 symétrique à coefficient réels. Il existe donc un repère orthonormé Rp ( M , X , Y , Z ) dans lequel la
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X 0 0
matrice [ ( M ) ] est diagonalisable et s’écrit : [( M ) ] = 0 Y 0
0 0 Z
[4-24]
Les directions X , Y , Z et les facettes qui leur sont perpendiculaires définissent respectivement
les directions et les facettes principales.
II.2 Expression de la contrainte sur une facette donnée dans le cas de l’élasticité plane
L’élasticité plane traite tous les problèmes où la déformation est proportionnelle à la contrainte.
Dans le cas d’un problème plan, l’étude des contraintes se limite à un plan généralement perpendiculaire
à une direction principale.
On pose = ( x , n ) alors
S x = S cos , S y = S sin
Pour exprimer ( M , n ) on
applique le PFS au prisme (E) :
Figure 4-5
0
−
T ( E → E ) = Il
s’ensuit :
( M , n ) S + ( M , − x ) S x + ( M , − y ) S y = 0 [4-25]
( M , − x ) = − ( M , x ) = − ( x x + xy y ) [4-26]
( M , − y ) = − ( M , y ) = − ( y y + yx x ) [4-27]
[4-28]
Il s’ensuit :
x +y x −y
n = + cos 2 + xy sin 2
2 2
( M , n ) = [4-30]
x −y
nt = − sin 2 + xy cos 2
2
2 xy
tg 2 = [4-31]
x −y
L’équation [4-31] donne les deux directions principales et + . Les contraintes principales
2
sont données par les équations :
+y 1
X = x + ( x − y ) 2 + 4 xy2
2 2
[4-32]
= x + y − 1 ( − ) 2 + 4 2
Y
2 2
x y xy
29
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
II.3.1 Calcul des contraintes principales à partir des contraintes normales et tangentielles sur deux
facettes perpendiculaires quelconques.
2 xy
tg 21 = . Les contraintes principales
x −y
correspondantes :
+y 1
X = x + ( x − y ) 2 + 4 xy2 Figure 4-6
2 2
= x + y − 1 ( − ) 2 + 4 2
Y
2 2
x y xy
x +y x −y
MO = , ce qui implique que OP = .
2 2
xy 2 xy
tg (OP , OS ) = = = tg 21 [4-33]
x −y x −y
2
x −y
2
1
( − y ) + 4 xy2
2 2 2
R = OP + PS = + xy =
2
x [4-34]
2 2
30
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Soit AB le diamètre du cercle de Mohr
pris sur l’axe ( M , ) , on remarque que :
x +y 1
( − y ) + 4 xy2 = X
2
MA = +
2 2
x
MB = x + y − 1
( − y ) + 4 xy2 = Y
2
2 2
x
[4-35]
Figure 4-7
Remarque
Pour faciliter la détermination graphique des directions principales il suffit de remarquer que :
( BP , BS ) =
(OP, OS ) = , la direction principale X est obtenue en traçant la parallèle à BS
1
2
passant par M.
II.3.2 Calcul des contraintes normales et tangentielles à partir des contraintes principales en un point
M
X + Y X − Y Figure 4-7
n = 2
+
2
cos 2
− Y
nt = − X sin 2
2
[4-36]
X + Y X − Y
2 2
n − + nt =
2
[4-37]
2 2
31
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
+ Y − Y
C’est l’équation du cercle de Mohr de centre O X , 0 et de rayon R = X (on
2 2
choisit X Y ).
Construction de Mohr
Dans le plan
( M , , t ) on reporte sur
l’axe (M , ) :
MA = X , MB = Y et
X + Y
MO =
2
(M , ) .
(OH , OC ) = 2 et
(
C dans le plan M , , t : )
X + Y X − Y
MH = MO + OH = + cos 2
2 2
− Y
HC = X sin 2
2
[4-38]
Le point C n’est pas le point représentatif de la facette de normale n mais plutôt le point C’
MH = n
(symétrique du point C) tel que :
HC ' = nt
( )
et on a : OA, OC ' = − 2
Remarque
32
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
X − Y
nt est maximale quand HC = R et on a nt max
= , cette condition est vérifiée pour
2
= .
4
Nous avons montré que les contraintes en un point M sur les facettes perpendiculaires à un plan
principal de normale Z sont représenté par le cercle de Mohr dont les intersections avec l’axe M , ( )
sont X et Y . Dans le cas des facettes perpendiculaires à un plan principal de normale X , les
( )
intersections du cercle de Mohr avec l’axe M , sont Z et Y. De même dans le cas des facettes
33
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
perpendiculaires à un plan principal de normale Y , les intersections du cercle de Mohr avec l’axe
Figure 4-10
0 0
Il est défini dans le repère R1 ( M , X , Y , Z ) par la matrice : ( M ) = 0 0 0 >0
0 0 0
Figure 4-11
0 0
Il est défini dans le repère R0 ( M , x, y, z ) par la matrice ( M ) = 0 0 , D’après les
0 0 0
34
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
0 0
( )
x, X = : ( M ) = 0 −
4
0 . Le cercle de Mohr associé est donné par la figure 4-12.
0 0 0
Figure 4-12
35
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Formulaire
36
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
• On définit la contrainte au point M sur la facette n par le vecteur ( M , n ) :
F dF
( M , n ) = lim S =
S →0 dS
(M , n) = n + t
• Théorème de Cauchy :
En tout point M d’un solide, les contraintes tangentielles dans deux facettes
perpendiculaires 1 et 2 de normales respectives n1 et n2 , vérifient :
( M , n2 ) . n1 = ( M , n2 ) . n1 ou encore 12 = 21
( M , n ) tel que :
xx yx xz
[( M , n )] = [( M ) ] [ n ] (Ecriture matricielle) [( M ) ] = xy yy zy
xz yz zz
37
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
• Contrainte principales nt = 0
Il existe donc un repère orthonormé Rp ( M , X , Y , Z ) dans lequel la matrice [ ( M ) ] est
X 0 0
diagonalisable et s’écrit : [( M ) ] = 0 Y 0
0 0 Z
2 xy
Les directions principales sont données par : tg 2 =
x −y
+y 1
X = x + ( x − y ) 2 + 4 xy2
2 2
+y 1
Les contraintes principales : Y = x − ( x − y ) 2 + 4 xy2
2 2
• Elasticité plane
En élasticité plane, le vecteur contrainte sur la facette de normale n est donné par :
x +y x −y
n = + cos 2 + xy sin 2
2 2
( M , n ) =
x −y
nt = − sin 2 + xy cos 2
2
Les contraintes n et nt sur une facette quelconque de sa normale n , sont définies à partir
des contraintes principales par :
X + Y X − Y
n = 2
+
2
cos 2
− Y
nt = − X sin 2
2
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Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
• Cercle dce Mohr
Un état plan de contrainte peut être décrit dans un plan ( , ) sous la forme d’un cercle de
Mohr. Si une facette est définie par un angle f par rapport à la facette de référence, son point
représentatif sur le cercle de Mohr fait un angle direct -2f par rapport au point représentatif de cette
même facette de référence.
39
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Chapitre 5
40
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
en tout point du solide d’où l’importance de la notion de déformation. Nous nous plaçons dans le cadre
de solides isotropes et homogènes.
u ( x, y , z )
MM ' = v( x, y, z )
w( x, y, z )
[5-1]
41
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
I.3 Distorsion ou glissement
n2 =
MN 2
MN 2
( '
et = M ' N 1 , M ' N 2
'
)
(figure 5-3). Sous l’effet de chargements
Figure 5-3
(sollicitations mécaniques) les points M,
N1 et N2 viennent respectivement en M’,
N’1 et N’2. On définit la distorsion en M
suivant n1 et n2 comme étant :
( M , n1 , n2 ) = lim − appelé
d 2 →0
d1 →0 2
42
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Soient les points M et N voisins
x x + dx
tels que M y et N y + dy
z z + dz
R ( O ,x , y ,z )
u ( x, y , z ) u + du
MM ' v( x, y, z ) NN ' v + dv
w( x, y, z ) w + dw
R ( O ,x , y ,z )
et R ( O ,x , y ,z )
[5-4]
u u u
du = x + y + z
v u v
Avec dv = + +
x y z
w w w
dw = + +
x y z
[5-5]
u u u
x y z
u + du u + du u dx
v v v
NN ' v + dv = v + dv = v
+
dy
w + dw w + dw w x y z
dz
R ( O ,x , y ,z ) w w w
x y z
N
[5-6]
[5-7]
43
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
= ( N + N ) = ( N − N )
1 t 1 t
Avec : 2 et 2
[5-8]
u v w
x x x
u v w
Où N = est la transposée de la matrice N
t
y y y
u v w
z z z
[5-9]
u 1 u v 1 u w
+ +
x 2 y x 2 z x
x xy xz
1 u v v 1 v w
= xy y
yz = + +
2 y x y 2 z y
xz
yz z
1 u + w 1 v w w
2 z x +
2 z y z
[5-10]
1 v u 1 u w
0 − − −
2 x y 2 z x
0 − z y
1 v u 1 w v
= z 0
− x = − 0 − −
− y 2 x y 2 y z
x 0
1 u + w 1 w v
−
2 z x
0
2 y z
[5-11]
u + du u dx dx
Finalement : NN ' v + dv = v +
dy + dy
w + dw w dz dz
R ( O ,x , y ,z )
[5-12]
44
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Si
u + du u
= = 0 v + dv = v
NN ' = MM '
w + dw w
Si MM ' = 0 et = 0
du y dz − z dy x dx
dv = z dx − x dz = y dy
dw x dy − y dx z dz
rotation
Si MM ' = 0 et = 0 il s’ensuit :
du x xy xz dx
dv =
y yz dy définit la déformation pure du solide.
xy
dw xz yz z dz
Signification de x, y et z
x 0 0 dx
Supposons NN ' = 0 0 0 0 NN ' = x dx = x MN x =
NN '
→ allongement
MN
0 0 0 0
dans la direction ( M , x)
45
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Supposons qu’on ait :
0 xy 0 dx 0
N1 N = xy
'
1 0 0 0 = xy dx et
0 0 0 0 0
0 xy 0 0 xy dy
N 2 N = xy
'
2 0 0 dy = 0
0 0 0 0 0
(
de xy dans la direction y diminution de l’angle MN1 , MN 2 rotation relative autour du )
point M (figure 5-7) et on a 2 xy = 2 yx = − . On introduit alors la mesure de la distorsion :
2
2 xy = 2 yx = xy = yx 2 yz = 2 zy = yz = zy
, 2 xz = 2 zx = xz = zx et .
En résumé l’état de déformation pure d’un solide en un point M est complètement déterminée
pars le repère R0 (O, x, y, z ) la connaissance des six quantités : ( x , y , z , xy , yz , zx ) ou
( ,
x y , z , xy , yz , zx )
E xp ression utilisée en calcul des structure utilisant les log iciels
X 0 0
principal) dans lequel = 0 Y 0 c'est-à-dire il n y a pas de distorsion et X , Y et Z les
0 0 Z
allongements unitaires suivant les directions principales.
cotés a, b et c,
46
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
de volume initial V. Au cours de la déformation :
a → a(1 + X )
Allongement
b → b(1 + Y ) V → V'
Allongement Déformation
c
→ c(1 + Z )
Allongement
V ' −V
= (1 + X ) (1 + Y )(1 + Z ) − 1
V
[5-13]
V ' −V
X + Y + Z = x + y + z
V
R1 ( M , X ,Y , Z ) R0 ( M , x , y , z )
Figure 5-8
Propriété de la trace d’une matrice. Notons au
passage la faible influence de la distorsion.
III.1 Définitions
Un solide est en mode de déformation plane si le vecteur déplacement en tout point M est de la
forme :
u ( x, y ) x xy 0
MM ' v( x, y ) = xy y 0 Avec x , y et xy ne
0 0 0 0
R ( O ,x , y ,z )
dépendent pas de z
47
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Soit un solide en état de déformation
plane autour d’un point M par rapport au repère
R0 ( M , x, y, z ) et R ( M , n, t , z ) tel que
( )
= x, n On montre :
+ y x − y
n = x + cos 2 + xy sin 2
2 2 Figure 5-9
nt = − x − y sin 2 + cos 2
2 2
xy
[5-14]
Remarque
On retrouve la même expression que les contraintes. Il existe une similitude entre contrainte et
nt
déformation. Il suffit de poser nt = et de remplacer respectivement n , nt , x , y , xy par
2
n , nt , x , y , xy et inversement.
( )
Pour que la direction M , n soit principale il faut que la distorsion nt = 0 , ce qui entraine
2 xy xy
d’après [5-14] : tg 21 = = 2 directions perpendiculaires 1 et 1 + . De
x − y x − y 2
48
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
+ y 1
( − y ) + 4 xy2
2
X = x +
2 2
x
même on peut déduire les déformations principales :
= x + y − 1
( − y ) + 4 xy2
2
Y
2 2
x
[5-15]
Comme pour les contraintes, on peut déterminer les déformations graphiquement par le cercle
de Mohr. Connaissant les déformations principales X et Y autour du point M, alors pour une facette
X + Y nt X − Y
2 2 2
n − + =
2 2 2
[5-16]
Remarque
D’après le cercle de Mohr, la distorsion est maximale quand =
4
49
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Formulaire récapitulatif
50
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
• Vecteur déplacement MM '
u ( x, y , z )
MM ' = v( x, y, z )
w( x, y, z )
u, v et w sont des fonctions continues du déplacement.
• Distorsion ou glissement
Soient trois points voisins M, N1 et N2 qui sous l’effet d’un chargement viennent en M’, N’1
MN 1 MN 2
et N’2 (MN1 = d1 ; MN2 = d2) et MN 1 ⊥ MN 2 .On pose n1 = , n2 = . Sous l’effet de
MN 1 MN 2
chargements les points M, N1 et N2 viennent respectivement en M’, N’1 et N’2. On définit la distorsion
( M , n1 , n2 ) = lim − appelé aussi glissement
d1 →0
d 2 →0 2
( '
= M ' N1, M ' N 2
'
)
51
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
• Déformation d’un solide dans l’espace
u u u
x y z
u + du u + du u dx
v v v
NN ' v + dv = v + dv = v
+
dy
w + dw w + dw w x y z
dz
R ( O ,x , y ,z ) w w w
x y z
N
= ( N + N ) = ( N − N )
1 1
N = + t t
2 2
u + du u dx dx
NN ' v + dv = v +
dy + dy
w + dw w dz dz
R ( O ,x , y ,z )
u 1 u v 1 u w
+ +
x 2 y x 2 z x
x xy xz
1 u v v 1 v w
= xy y
yz = + +
2 y x y 2 z y
xz
yz z
1 u + w 1 v w w
2 z x +
2 z y z
1 v u 1 u w
0 − − −
2 x y 2 z x
0 − z y
1 v u 1 w v
= z 0 − x = − 0 − −
2 x y 2 y z
−z x 0
1 u + w 1 w v
−
2 z x
0
2 y z
Déformation plane
Le vecteur déplacement en tout point M est de la forme :
u ( x, y ) x xy 0
MM ' v( x, y ) = xy y 0 Avec x , y et xy ne
0 0 0 0
R ( O ,x , y ,z )
dépendent pas de z
52
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
• Déformation sur une facette quelconque
+ y x − y
n = x + cos 2 + xy sin 2
2 2
nt = − x − y sin 2 + cos 2
2 2
xy
2 xy xy
tg 21 = = 2 directions perpendiculaires 1 et 1 + . De même on
x − y x − y 2
+ y 1
( − y ) + 4 xy2
2
X = x +
2 2
x
peut déduire les déformations principales :
= x + y − 1
( − y ) + 4 xy2
2
Y
2 2
x
53
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Chapitre 6
Les relations entre contraintes et déformations portent le nom de lois de comportement. Elles
sont déterminées par le principe de superposition à partir à partir de résultats expérimentaux simples.
Pour toutes les études que nous mènerons en résistance des matériaux (RdM), nous nous
plaçons dans l’hypothèse des solides homogènes, isotropes et ne subissant que des déformations
infiniment petites (élasticité) proportionnalité entre contraintes de déformations dans le cas des
matériaux usuels : Acier, fontes, métaux et alliages…..
• Homogénéité
Un matériau est homogène s’il présente des propriétés constantes dans toute son étendue. Bien
sûr, l’homogénéité ne peut être dissociée de la notion d’échelle. En effet, un milieu, quel qu’il soit, ne
peut être considéré comme homogène qu’au dessus d’une certaine échelle dimensionnelle qui lui est
propre. Il peut être homogène à l’échelle macroscopique ou mesoscopique et hétérogène à l’échelle
microscopique (donner exemple).
• Isotropie
Un matériau est dit isotrope s’il présente les mêmes propriétés dans toutes les directions de
l’espace. De même que l’homogénéité, l’isotropie n’apparaît qu’au-dessus d’une certaine échelle
dimensionnelle : par exemple, un polycristal formé d’un grand nombre de grains anisotropes disposés
aléatoirement paraît isotrope, à grande échelle.
• Élasticité linéaire
Un matériau est dit élastique s’il retrouve entièrement sa forme ou son volume après suppression
des sollicitations qui lui sont appliquées. Cette notion est implicitement liée à la réversibilité totale et au
fait qu’au cours du chargement et du déchargement le matériau ne dissipe aucune énergie. Cela veut
54
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
dire que lors du chargement, le chemin suivi sera le même que lors de la décharge. L’état actuel du
matériau ne dépend donc que des charges appliquées à l’instant considéré et non du chemin suivi.
Principe de superposition
Lorsqu’on désire examiner les propriétés mécaniques d’un matériau, on réalise un ensemble
d’essais mécaniques simples tels que la traction, la compression, la flexion, la torsion ou le
cisaillement…. Pour cela, on prélève au sein du matériau une éprouvette (échantillon sur lequel on
effectue le test). Pour que les essais soient reproductibles et comparables entre les différents
55
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
expérimentateurs, ces éprouvettes doivent respecter des géométries et des dimensions bien spécifiques.
La figure 6-1 donne un exemple d’éprouvette utilisée en traction.
l0 :
longueur
initiale
S0 : Section
initiale
D0 :
Figure 6-1 : Exemple
Diamètre
d’éprouvette de traction
Figure 6-1 : Essai de traction initial
en alliage d’aluminium
Eprouvette
s
convention
nelles :
l0 = 5, 65 S0
Lors d’un essai de traction, l’éprouvette est tenue en deux points par une pince ou un crochet
(Figure 6-1a et 6-2). On choisit au centre de l’éprouvette le repère principal (O, X , Y ) tel que X F .
56
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
la direction (O, X ) et une contraction Y ou t (déformation transversale) dans la direction
F
fonction de = (figure 6-2). Au début de
S
F
l’essai (partie OA), = est proportionnelle à
S
X ou l , c’est le domaine élastique, Le point A Figure 6-2 : Exemple de courbe de
représente la limite d’élasticité. Lorsque l’effort traction
F
= est supprimé, l’éprouvette retrouve ses
S
dimensions initiales. Le domaine OA est appelé
domaine élastique et il est décrit par la loi de
Hooke :
X = E X
[6-1]
Y = − X
[6-2]
Les constantes E et sont caractéristiques du matériau. Cette loi reste valable en compression
en tenant compte que X et Y sont de signes opposés.
Force
E est le module d’élasticité longitudinal ou module d’Young, E = = MPa
Surface
57
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
E(MPa)
Caoutchouc 1 0,5
F
Lorsque la charge devient
S
importante, la déformation se concentre
dans une zone. IL y a striction puis
séparation de l’éprouvette en deux Figure 6-3 : Striction d’une éprouvette
morceaux
Considérons une plaque rectangulaire, d’épaisseur unité, soumise à une traction (compression)
parallèlement à l’axe principal (O, X ) et une traction (compression) parallèlement à l’axe principal
(O, X ) : 1 X = X
E
Déformations dues à F1 :
(O, Y ) : = − = − X
1Y 1X
E
[6-3]
58
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Y
(O, X ) : 2 X = − 2Y = − E
• Déformations dues à F2 :
(O, Y ) : 2Y = Y
E
[6-4]
X Y
(O, X ) : X = 1 X + 2 X = E − E
(O, Y ) : = + = − X + Y
Y 1Y 2Y
E E
[6-5]
Ou encore
1
X = E ( X − Y ) Figure 6-5
[6-
= 1 ( − )
Y E Y X
6]
X + Y X − Y
n = 2
+
2
cos 2
( M , n ) =
− Y
nt = X sin 2
2
59
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
On obtient un état de cisaillement pur sur les facettes
orientées de par rapport aux directions de
4
chargement :
0
(M , n1 ) = et
Pour
n1t1 = −
4
0
(M , n2 ) = = Figure 6-6 : Plaque
Pour −
n 2t 2
4
rectangulaire soumise à l’action
[6-7] combinée d’une traction et
Considérons à l’intérieur de la plaque un carré d’une compression
élémentaire ABCD de centre O et dont les faces sont orthogonales
inclinée de par rapport
4
aux directions principales. Ce carré est en équilibre uniquement sous l’effet des efforts de cohésion
tangentiels, il subit les déformations schématisées sur la figure 6-7.
OA ' − OA 1
X = = ( X − Y ) = (1 + )
OA E E
= OB ' − OB = 1 ( − ) = − (1 + )
Y OB E
Y X
E
[6-8]
D’autre part :
1+
OA '
tg ( B ' O, B ' A ) = = tg + 2
OB ' 4 2 1−
2 Figure 6-7 : Cisaillement pur d’un
rectangle élémentaire
Or tg , si a désigne les
2 2
cotés du carré et du losange, on aura :
60
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
OA ' = a 1 + (1 + ) et OB ' = a 1 − (1 + )
E E
1+ 1+ (1 + )
2 = E
1− 1− (1 + )
2 E
On déduit alors : = (1 + )
2 E
E
En posant : G =
2 (1 + )
On aura : =G
[6-8]
L’expression [6-8] définit la loi de Hooke élémentaire relative aux contraintes tangentielles.
1 xy
x = x − ( y + z ) xy =
E G
1 yz
y = y − ( z + x ) yz = [6-9]
E G
1 zx
z = z − ( x + y ) zx =
E G
x = 2 x + ( x + y + z ) xy = G xy
y = 2 y + ( x + y + z ) yz = G yz
z = 2 z + ( x + y + z ) zx = G zx
[6-10]
E E
= et =
2(1 + ) (1 + )(1 − 2 )
Les problèmes posés par l’industrie sont en général complexes, mais dans beaucoup de
situations on utilise l’approximation à état plane ou à symétrie à révolution.
• Contraintes planes
x xy 0
(M ) = yx y 0
0 0 0
[6-11]
Lois de comportement
xy
x =
1
E
( x − y ) xy =
G
y = ( y − x )
1
yz = 0 [6-12]
E
− −
z =
E
( x +y ) =
1 −
( x + y ) zx = 0
x =
E
1 − 2
( x + y ) xy = G xy
y =
E
1 − 2
( y + x ) yz = 0 [6-13]
z = 0 zx = 0
x 1 0 x
=
0 y
E
y 1 − 2 1 Ecriture matricielle [6-14]
z 1 − z
0 0
2
62
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Cet état de contraintes convient aux plaques minces sollicitées dans leurs plans, le plan
(O, ex , ey ) est le plan moyen de la plaque.
Dans le repère R(O, ex , e y , ez ) lié au solide le vecteur déplacement MM ' est de la forme :
u = u ( x, y )
MM ' v = v ( x, y ) [6-15]
w = 0
Loi de Comportement
xy
x − ( y + z )
1
x = xy =
E G
1
y = y − ( z + x ) yz = 0 [6-16]
E
z = z − ( x + y ) zx = 0
En éliminant z = ( x + y ) :
1 + xy
x = (1 − ) x − y xy =
E G [6-17]
1 +
y = (1 − ) y − x
E
E
x = (1 − ) x + y xy = G xy
(1 + )(1 − 2 )
E
y = (1 − ) y + x yz = 0 [6-18]
(1 + )(1 − 2 )
z = ( x + y ) = ( x + y ) zx = 0
x + 2 0 x
=
y + 2 0 y Ecriture matricielle [6-19]
z 0 0 xy
63
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
( )
Cette approximation s’applique au cas d’un cylindre d’axe O, z très long dont les bases sont
(
fixes et soumis à des forces indépendantes de la cote z et normales à l’axe O, z .)
64
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Chapitre 7
Modèle de la poutre
• homogène à toutes les échelles (cette hypothèse proche de la réalité pour la plupart des
matériaux n’est qu’une approximation grossière pour le bois et le béton),
• isotrope (en réalité cette propriété est peu observée surtout dans le cas des matériaux à structure
fibreuse),
• élastique.
La Rdm étudie les systèmes ayant des formes simples. Dans le cas des formes complexes, les
solides réels sont modélisés par des systèmes ayant :
I.2.1a Définition
Une poutre est un solide engendré par une surface plane (S) dont le centre d’inertie géométrique
G décrit une courbe G0G1 , le plan de (S) reste normal à la courbe G0G1 (Fig 7-1). Le centre d’inertie
65
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Figure 7-1
Le volume engendré le long de G0G1 par un petit élément dS de la surface (S) porte le nom de
fibre.
La portion de solide comprise entre deux sections voisines (S) et (S’) s’appelle prisme
élémentaire.
Si la ligne moyenne G0G1 est une droite, la poutre est dite rectiligne, si de plus sa section S est
Lorsque l’un des plans de la fibre moyenne est un plan de symétrie, la poutre est dite à plan
moyen (Figure 7-2).
Figure 7-2
66
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Dans ce cas, la poutre est complètement déterminée par sa fibre moyenne et par sa section. On
oriente la fibre et on associe à la poutre le repère R = (O, x, y, z ) tel qu’en général :
- y est choisi de telle sorte que ( x, y ) est le plan de symétrie ou plan moyen,
Cette définition s’applique à n’importe quel solide à condition de la compléter en imposant les
deux conditions suivantes :
• le diamètre de chaque section est faible devant la longueur L de la ligne moyenne GG0 , ainsi
I.2.1b Exemples :
• Une fibre longitudinale est un tube engendré par un élément dS de S quand G décrit G0G1 .
67
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Les sections planes normales à la
ligne moyenne restent planes et normales
à la ligne moyenne pendant et après la
déformation de la poutre. Cette hypothèse
qui est bien vérifiée dans de nombreux cas
Figure 7-3
de sollicitations simples devient
insuffisante dans le cas des sollicitations
composées.
Lorsque la loi de Hooke est vérifiée, les contraintes et les déformations, dans une région
éloignée des points d’application du chargement, ne dépendent que de la résultante générale et du
moment résultant de ce chargement. Les efforts peuvent être modélisés par le torseur résultant écrit au
centre de surface G. Si l’on est proche (distance inférieure à la plus grande dimension transversale), la
68
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Rdm ne peut plus décrire l’état de contrainte et de déformation. Il faut faire appel à la mécanique des
milieux continus.
Les conditions aux limites qui s’appliquent aux poutres sont de deux natures. Les premières
concernent les liaisons avec l’extérieur et les secondes concernent le chargement.
Ils peuvent être concentrés ou répartis de façon continue. Ces efforts appartiennent au plan de
symétrie ou disposés symétriquement par rapport à celui-ci.
Dans le cas des poutres à plan moyen ( x, y ) , le torseur des actions extérieures se réduit au point
Gà
X G x + YG y
T (ext → poutre)G = [7-9]
LG x + M G z
G
La poutre analysée est en contact avec le milieu extérieur (ext) à travers une ou plusieurs
liaisons. Ces liaisons qui empêchent certains mouvements de la poutre (translation, rotation)
69
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
introduisent des réactions ou effort de liaisons. Comme nous l’avons évoqué précédemment ces actions
sont modélisées par un torseur.
YO y
T (ext → poutre)O = [7-9] Figure 7-5 : Schéma d’un appui simple
O 0
[7-10]
70
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Il apparaît une réaction R de direction quelconque ainsi qu’un couple de moment µ appelé
moment d’encastrement.
Il y a trois paramètres à définir, correspondant aux trois degrés de liberté détruits : les deux
composantes de la réaction R et la valeur de µ.
X O x + YO y
T (ext → poutre)O =
LO x + N O y
O [7-11]
Figure 7-7
Désignons par (E) la poutre étudiée et par E le milieu extérieur. On considère le repère
R0 = (O, x0 , y0 , z0 ) lié à (E) tel que son axe Ox0 est confondue avec la ligne moyenne de la poutre
(figure 7-8).
71
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
En isolant la poutre et en appliquant
le principe fondamental de la statique, nous
avons donc:
( ext → E) = ( E → E) = 0 [7-12]
( E → E) = ( E → E1 ) + ( E → E2 )
[7-13]
La liaison entre E1 et E2 peut transmettre toutes les composantes des actions mécaniques de E 1
sur E 2 et vice versa, elle peut être modélisée par une liaison encastrement. Par définition, le torseur
d’action mécanique de E2 sur E1 est appelé torseur des efforts intérieurs ou torseur de cohésion. C’est
en effet cette liaison (les efforts et moments qu’elle transmet) qui assure la cohésion des deux éléments
72
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
E1 et E2 de la poutre E. Le choix de prendre les actions de la partie droite E2 sur la partie gauche E1 est
une convention. Nous avons donc:
Puisque l’on considère une poutre, on exprime naturellement ce torseur au point G, centre de la
liaison encastrement, soit :
R ( E2 → E1 )
(int ) =
M G ( E2 → E1 ) [7-15]
( E → E1 ) + ( E2 → E1 ) = 0 [7-16]
Ceci permet donc de donner un moyen de calculer le torseur de cohésion à partir des actions
extérieures exercées sur le tronçon E1 :
(int ) = ( E2 → E1 ) = - ( E → E1 ) [7-17]
Soit encore :
R ( E → E1 )
(int )G = - G
M G ( E → E1 ) [7-18]
Isolons maintenant le tronçon (E2). Les actions mécaniques de (E1) sur (E2) à travers la section
(S) que l’on peut relier au torseur des efforts intérieurs par le principe d’action réciproque, soit :
( E1 → E2 ) = - ( E2 → E1 ) = int [7-19]
( E → E2 ) - int = 0 soit ( E → E2 ) = int [7-20]
Ceci permet de donner un autre moyen de calculer le torseur de cohésion à partir des actions
extérieures exercées sur le tronçon (E2) :
R ( E → E2 )
(int ) = G
M G ( E → E 2 ) [7-21]
73
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Démarche de calcul du torseur des efforts intérieurs
On procède à un bilan des efforts extérieurs à la poutre appliqués sur la région II (x1 > xG)
Remarque :
Il est parfois pratique d’isoler la région (I) (x1 < xG) on écrit alors : (int ) = - ( E → E1 )
Une fois le torseur des efforts intérieurs calculé, il est intéressant de l’exprimer dans le repère local à
la section droite. Dans le cas de l’étude d’une poutre droite, le repère local est confondu avec le repère global
de la poutre, mais ce n’est pas le cas dans l’étude d’un assemblage de deux poutres en équerre par exemple.
74
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Considérons ici le cas d’une poutre droite simple telle que celle présentée sur la figure. Dans le repère local (G,
ex, ey, ez), le torseur des efforts intérieurs se met sous la forme :
R ( E → E2 ) Nex + Ty e y + Tz ez
(int ) = =
M t ex + M fy ey + M fz ez
G
M G ( E → E2 ) [7-22]
N : effort normal
• Diagrammes
Les composantes algébriques N, Ty , Tz, Mt, Mfy et Mfz sont des fonctions de l’abscisse du
centre G de la section droite S. Leurs représentations donnent le diagramme des composantes
algébriques du torseur de cohésion.
Soit une poutre rectiligne supportant des charges concentrées quelconques ainsi qu’une charge
uniformément répartie définie par son coefficient de charge p. Pour simplifier les calculs, on prend
p=cte.
R ' = R − px
coh G '
=
2
M = M G + G ' G R + p (x) z
[7-23]
G'
75
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
On a R = N ex + Ty e y + Tz ez [7-24]
p(x)2
M G = Tz x e y − Ty x e z + ez = M e x + M e y + M fz e z [7-26]
2 t fy
M = 0
t
Ce qui implique M = Tz x [7-27]
fy
M = − Ty x + p (x ) 2
fz
p(x)2
Quand x → 0 est un infiniment petit d’ordre 2
2
dM fy dM fz
= Tz ; = Ty [7-28]
dx dx
N 0 Mt = 0
1- Traction ou compression : [7-29]
T = 0 M f =0
N = 0 Mt = 0
2- Cisaillement : [7-30]
T 0 M f =0
N 0 Mt = 0
3- Torsion simple : [7-31]
T = 0 M f =0
N = 0 Mt = 0
4- Flexion plane simple : [7-32]
T 0 M f 0
N = 0 Mt = 0
5- Flexion pure : [7-33]
T = 0 M f 0
Figure 7-10b
Figure 7-10a
Démarche
Modélisation des
liaisons :
En O, liaison
encastrement (problème plan) :
3 inconnues X0, Y0 et M0.
Figure 7-11
77
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Application du principe fondamental de la statique
F ( E → OB) = 0
On isole la poutre :
M O ( E → OB) = 0
X0 = 0
F ( E → OB) = 0 Y
0 −F =0
M O ( E → OB) = 0 M 0 − F .a = 0
X0 = 0
Y0 = F
M0 = F .a
En O, liaison encastrement
(problème plan) : 3 inconnues X0, Y0
et M0.
En B, liaison ponctuelle : 1
inconnue YB. Figure 7-12
F (ext → OB ) = 0
On isole la poutre : O
M (ext → OB ) = 0
X0 = 0
F (ext → OB) = 0 Y + YB − F = 0
0
M O (ext → OB) = 0 M 0 − YB .L − F .a = 0
78
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
On a donc 3 équations et 4 inconnues. Il s’agit d’un système hyperstatique de degré 1 (différence
entre le nombre d’inconnues et le nombre d’équations indépendantes)
On considère une poutre OB en équilibre. Dans un premier montage, elle est encastrée en O et
soumise à une charge répartie p. Dans un deuxième montage, elle est montée sur deux appuis en O et
B et soumise à une force en A.
Démarche
Dans le cas (1), il existe une seule zone d’étude (pas de discontinuité en terme d’effort). En
isolant la partie droite, il n’est pas utile de définir les inconnues de liaisons en O.
79
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Torseur des efforts
intérieurs
Charge appliquée en M :
dF = − ( p . d ) . x2
Figure 7-14
L
− p d . x2
GB dF
− p( L − x1 ) . x2
ext →II
x1
= G = G = G ( L − x1 ) 2
GM dF − p .
L
− p ( − x )d . x . x3
1 3 2
x1
Résultat :
− p ( L − x1 ) . x2
Entre O et B on a ext → II = G ( L − x1 ) 2
− p . . x3
2
Liaisons ponctuelles en O
et en B : Inconnues de liaisons YO
et YB.
Figure 7-15
a ( L − a)
YB = . F YO = .F
On déduit : L et L
80
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
- Calcul du torseur des efforts intérieurs
a < x1 < L
Figure 7-16
a
. F . x2
YB . x2
= =
L
GB YB . x2
efforts int érieurs G G
a . F . (L − x ) . x
L
1 3
0 < x1 < a
Figure 7-17
( L − a)
YB . x2 − F . x2 . F . x2
= G = G
L
(GB YB . x2 ) + (GA − F . x2 ) ( L − a) . F . x . x
efforts int érieurs
L 1 3
Remarque : En partant de la partie gauche de la poutre, le résultat peut être déduit plus
facilement : (int ) = - (ext → I)
81
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
( L − a)
− YO . x2 . F . x2
− YO . x2
= G = G ( L − a) = G
L
−(GO YO . x2 ) ( L − a) . F . x . x
efforts int érieurs
. F . x1 . x3
L L
1 3
Résultat :
( L − a)
. F . x2
=
L
G
efforts int érieurs
Entre O et A, on a :
( L − a) . F . x . x
L 1 3
a
. F . x2
= L
efforts int érieurs
Entre A et B, on a : G
a . F . (L − x ) . x
L
1 3
Considérons une tranche élémentaire d’une poutre comprise entre les sections droite S et S’
d’abscisse curviligne s et s + ds de centre G et G’ (figure 7-18).
Supposons que les efforts extérieurs appliqués à la poutre soient tous réparties, de résultante
p ds et m ds .
Figure 7-18
82
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Les efforts appliqués à S+ sont décrit au point G par le torseur
− R (s)
− M ( s)
G
− R + R + dR + p ds = 0
avec GG ' = e ds
− M + M + dM + GG ' R + m ds = 0 [7-35]
dR + p ds = 0
m ds + dM + GG ' R = 0 [7-36]
dR
+p = 0
ds [7-37]
m ds + dM + e R = 0
pX mX N M X
p pY m mY R TY M MY
[7-38]
p m T M
Z Z Z Z
dN cos sin
pX + − TY + TZ = 0
ds R R
cos dTY 1 d
pY + N + − TZ + = 0
R ds T ds [7-39]
sin 1 d dTZ
pZ − N + TY + + = 0
R T ds ds
83
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
III.2 Poutre à plan moyen (xoy) chargée dans son plan
1
= 0, = 0, pZ = 0, mX = 0, mY = 0, TZ = 0, M X = 0, M Y = 0 , on aura les équations
T
dN T
p X + ds − R = 0
N dT
pY + + = 0
R ds [7-41]
dM
m + ds + T = 0
1 1
= 0, = 0 et = 0.
R T
dN
p X + dx = 0
dTY
pY + = 0
dx [7-42]
dTZ
pZ + dx = 0
dM X
m X + = 0
dx
dM Y
mY + − TZ = 0
dx [7-43]
dM Z
mZ + dx + TY = 0
84
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Chapitre 8
Effort normal
Traction et Compression
Certains matériaux de construction tels que le bois ou le béton ont des comportements différents
en traction et en compression, c’est pour cette raison qu’on traite séparément ces eux sollicitations. En
général, ces deux sollicitations coexistent au sein d’un même système i,e la présence de l’une entraine
l’autre (exemple : la mobilisation de deux pièces par une vis, boulon…).
- ( A, ex ) n’est pas verticale, la poutre est à une sollicitation composée de traction (ou compression)-
flexion.
I. L’essai de traction
I.1 Définition
Une poutre est soumise à une traction (ou compression) simple si le torseur des efforts de
cohésion s’écrit :
N ex [8-1]
Tcoh =
G 0
G
Traction : N > 0
Compression : N > 0
L’étude expérimentale de l’essai de traction ou de compression a été déjà faite dans le chapitre
6, § II.1. Nous apportons ici le complément.
La courbe 6-3 montre que la traction uniaxiale d’une poutre présente une déformation
longitudinale importante devant la contraction latérale de la section droite Il s’ensuit que les contraintes
85
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
et les déformations en un point M de la section droite sont indépendantes du choix des axes Oy et Oz
( )
. Le plan M , ex , ey est un plan principal quelque soit l’axe Oy . Nous appliquons les mêmes relations
contraintes-déformations.
(
Considérons la section droite de la poutre caractérisée par sa normale sortante G , n telle que )
= ( X , n) . D’après le chapitre 4 :
X + Y X − Y
= + cos 2
( )
n
2 2
M, n =
− Y
nt = − X sin 2
2 [8-2]
X
n = 2 (1 + cos 2 )
(
M, n = )
= − X sin 2
[8-3]
nt
2
Calcul de σ n max
et nt max
σn max
=X quand cos 2 = 1 soit pour =0
[8-4]
nt max
= quand sin 2 = 1 soit pour = 45
2
Remarques
Seules les sections droites perpendiculaires à la fibre moyenne sont soumises à une traction
pure.
86
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Dans le cas des poutres présentant des Figure 8-1
variations brusques de la section suite à un
filetage ou es rainures de clavetage (figure
8-1), les contraintes ne sont plus uniformes
et subissent une concentration au niveau de
la variation :
réelle = Kt [8-5]
II.1 Généralités
La déformation d’un matériau débute par le domaine élastique où les contraintes sont
proportionnelles aux déformations. Ensuite l’augmentation de la contrainte induit dans le matériau des
87
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
déformations permanentes (domaine plastique), qui au fur et à mesure qu’elles s’étendent dans le
matériau entraine la rupture ou la ruine des matériaux.
L’étendue des domaines élastique et plastique varie selon la nature des matériaux. Les
matériaux ductiles (figure 8-2a) sont dominés par un domaine plastique alors qu’il est quasiment
inexistant dans les matériaux fragiles (figure 8-2b).
Toute pièce mécanique d’un système industriel est sollicitée par un ensemble d’actions
mécaniques et doit être dimensionnée de telle sorte qu’elle assure correctement sa fonction
88
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
conformément au cahier de charge. Les contraintes ou les efforts de cohésion tolérés par la pièce
dépendent des caractéristiques mécaniques du matériau.
Dans le cas des matériaux ductiles, la limite de contrainte est définie par rapport à la limite
élastique et dans le cas des matériaux fragiles par rapport à la limite à la rupture.
Nous supposerons que la limite d’élasticité en traction et en compression sont égales, ce qui est
le cas de la majorité des matériaux ductiles.
On admet que la limite d’élasticité est atteinte lorsqu’une certaine fonction f des contraintes
principales f ( X , Y , Z ) est égale à la limite d’élasticité du matériau en traction simple :
f ( X , Y , Z ) = E [8-7]
f ( X , Y , Z ) E [8-8]
Enoncé :
f ( X , Y , Z ) = sup ( X , Y , Z ) [8-9]
• Matériaux ductiles
sup ( X , Y , Z ) E [8-
10]
• Matériaux fragiles
sup ( X , Y , Z ) r [8-11]
Figure 8-3
Validité
Enoncé
f ( X , Y , Z ) = 2 max = E [8-12]
X − Z
Dans le cas de X Y Z on a max = [8-13]
2
90
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X − Y = E
X = E [8-17]
Y = E
Figure 8-4
Dans l’espace ( X , Y , Z ) le domaine élastique selon Tresca est délimité par les plans
X − Y = E X − Z = E Y − Z = E [8-18]
Enoncé
Le critère de Von Mises considère que le matériau sort du domaine élastique lorsque :
1 [8-
f ( X , Y , Z ) = ( X − Y ) + ( Y − Z ) + ( X − Z ) = E
2 2 2
2 19]
Validité
Ce critère est en accord avec les expériences sur les matériaux ductiles ayant
E , traction E , compression . Il est moins bien suivi dans le cas des matériaux ayant :
E , traction E , compression .
91
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Le critère de Von Mises prend la forme
X2 + Y2 − X Y = e
Figure 8-5
Toute pièce mécanique doit fonctionner durant son cycle de vie selon une certaine marge de
sécurité. Les concepteurs introduisent un coefficient de sécurité pour tenir compte des incertitudes liées
à la composition réelle du matériau, à ses propriétés mécaniques, à la conformité de la pièce avec les
hypothèses de la résistance des matériaux, aux états de surface de la pièce ou son veillissement.
E E [8-21]
adm = ou adm =
s s
En substituant les contraintes pratiques admissibles dans les critères déjà définis, on obtient les
critères de résistance.
eq = f ( X , Y , Z ) adm [8-
22]
92
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Chapitre 9
Ce chapitre traite la torsion des poutres cylindriques à section droite circulaire ; les poutres
étudiées sont des cylindres de révolution à base circulaire.
I. Hypothèses supplémentaires
93
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que la torsion des poutres cylindriques droite à section droite circulaire. Les poutres étudiées sont donc
des cylindres de révolution à base circulaire. En plus :
II-Définition
Une poutre ou un tronçon de poutre est en torsion dés que le torseur des efforts de cohésion
R = 0
s’écrit : =
G
M G = M t ex
coh
Figure 1
Considérons une poutre (P) parfaitement encastrée à son extrémité gauche suivant la section
droite (S1) de centre G1 (figure 2). On applique à l’autre extrémité un torseur couple de moment ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑀𝐺2 .A
l’issue de cette manipulation on constate :
-Toute section plane et normale à l’axe de cylindre reste plane et normale à l’axe,
Figure 2
GM = y1
95
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Figure 3
Quand dx tend vers 0, d𝛼 tend vers 0 , on peut dire que la fibre M1M0 subit une distorsion notée
𝛾:
M0M = 𝛾 dx = 𝜌 dx
Tout se passe comme si les deux sections voisines glissaient l’une par rapport à l’autre autour
de (G, 𝑥⃗)
IV-1-Contraintes normales
IV-1-Contraintes tangentielles
96
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Figure 6
𝑑𝛼
Loi de Hooke pour les contraintes tangentielles : 𝜏=G𝛾=G𝜌 =G𝜃𝜌
𝑑𝑥
𝐸
Avec : G =
2 ( 1+ 𝜗)
Remarque :
Un essai de torsion donne la même courbe qu’un essai de traction, c’est-à-dire : domaine
élastique, domaine plastique….
De la même manière, la loi de Hooke est valable en torsion tant que 𝜎 ≤ 𝜎𝜌,𝛾 ,
V- Déformation de torsion
dF = dS
M G = − dS GM
S
97
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Or: ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⊥ 𝜏⃗
𝐺𝑀
⃗⃗⃗⃗⃗⃗
Donc : 𝑀 𝐺 = ∬ 𝜌 𝜏 ds 𝑥
⃗
Or ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑀 𝐺 = 𝑀𝑡 ⃗⃗⃗⃗
𝑒𝑥 ⟹ Mt = 𝐺𝜃 ∬ 𝜌2 ds
VI-Condition de résistance
On a : 𝜏=G𝜃𝜌
Et : 𝑀𝑡 = 𝐺𝜃 𝐼𝐺𝑥
𝑀𝑡
Donc : 𝜏= 𝜌
𝐼𝐺𝑥
𝑀𝑡 peut être variable le long de l’arbre, notons que |𝑀𝑡 |𝑚𝑎𝑥 est le moment de torsion maximal.
On pose : 𝜗 = 𝜌𝑚𝑎𝑥
|𝑀𝑡 |𝑚𝑎𝑥
Donc : |𝜏|𝑚𝑎𝑥 = 𝐼𝐺𝑥
𝜗
Les contraintes normales sont nulles, on retient les critères satisfaisant en cisaillement.
98
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• Critère de Tresca
𝜎𝐸
𝜏𝐸 ≤
2
𝜏𝐸 : Limite élastique
𝜎𝐸 : Limite élastique en traction
𝜏𝐸
𝜏≤
𝑘𝑆
Avec : k est le coefficient de concentration de la contrainte.
99
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Chapitre 9
En pratique on rencontre différents types de flexion : flexion pure, simple ou dévié. Cette
classification est fonction de la géométrie de la poutre, de la configuration des actions mécaniques
extérieures et de l’intensité de différentes composantes des torseurs de cohésion.
I.1. Définition
Une poutre est en flexion simple si le torseur des efforts de cohésion s’écrit en un point G d’une
section droite sous la forme :
R = T ey
Tcoh =
G M = M fz e z
G
100
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