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Chapitre III rupture interfaciale

Chapitre3
Rupture interfaciale
3.1. Introduction
Les bimatériaux ont connu un large succès, leur application s’étend aujourd’hui dans
tous les domaines de l’industrie due aux propriétés mécaniques et physiques qu’ils possèdent
et qu’ils l’ont donné un avantage par rapport a un matériau homogènes. L’utilisation de ces
composites dans des structures ou la rupture cause une perte de vie humaine ont poussé les
recherches concernant la rupture des bimatériaux. Le comportement en rupture d’un
bimatériau est un cas particulier dont les calculs sont plus compliqué et les notions ne sont pas
les mêmes d’un matériau homogènes, car ils ont la particularité d’être composé de deux
matériaux différentes avec des propriétés déférentes. L’analyse correcte du comportement en
rupture d’un hybride revient essentiellement à analyser l’interface ou les deux composantes se
rejoignent, l’interface d’un bimatériau est si importante car au voisinage de cette surface des
contraintes résiduelles apparaissent du a la discontinuité, ces contraintes fragilise l’hybride et
présentent un risque de création des micros fissure qui peuvent rompre la pièce.

Le mécanisme de la rupture d’un bimatériau est encore mal compris, l’étude de ce phénomène
doit tenir compte de la distribution des défauts dans les composantes, la résistance intrinsèque
de chaque matériau, la répartition des contraintes résiduelles a l’interface due a la différence
des modules de Young et coefficient de dilatation correspondantes a chaque matériau, la
mixité intrinsèque des modes de rupture (présence de deux mode différent de rupture
simultanément) due à la différence des propriétés élastique entre les deux matériau.

La différence entre les propriétés élastiques des matériaux liés conduit dans la plupart des cas
à un mode de rupture mixte (modes I+II). Dans ce mode, les contraintes normales et de
cisaillement agissent simultanément a l’avant du front de fissure induisant des déplacements,
à la fois en ouverture et en cisaillement des deux lèvres de la fissure.

Le problème des fissures à l’interface de deux matériaux de propriétés élastiques différentes a


été étudié dans les années 60 [1-4]. Des études similaires concernant les fissures interfaciales
sont reprises par Comninou en 1977 [5]. Ces études se généralisent, aux matériaux
orthotropes par Arin [6] pour les fissures perpendiculaires au plan de l’interface, et par Lu et
Erdogan [7], aux fissures plus complexes en forme de T. Toutes les formulations obtenues ont

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permis de définir deux types de fissures caractéristiques de leurs comportements très


différents :

- Fissure dans le plan de l’interface;

- Fissure perpendiculaires ou inclinée par rapport à l’interface.

3.2. Notion d’interface

Les recherches de pointe de ces dernières années ont permis la mise en œuvre le
développement de matériaux à hautes performances tels que les céramiques. Ceux-ci
actuellement occupent une place de plus en plus importante dans le secteur industriel. Très
souvent, pour profiter au maximum des propriétés de la céramique (propriété diélectrique
intéressante), il est nécessaire de lier la céramique à des métaux ou alliages métalliques qui
ont, et c’est souvent l’intérêt recherché, des propriétés opposées.

Il existe plusieurs techniques d’assemblage métal / céramique, à l’état solide ou liquide. Le


choix de la technique dépend essentiellement de la configuration géométrique des matériaux
à assembler, de leur nature et de leurs sollicitations mécaniques.

Wellinger [8] a été le premier à développer une technique qui consiste à assembler le cuivre à
l’alumine par l’action simultanée de la pression et de la température. Celle-ci est légèrement
inférieure à celle du point de fusion du cuivre. Se basant sur cette technique, Klomp [9],
développe la thermo compression comme procédé d’assemblage en 1967. Cette méthode
consiste à interposer un joint métallique entre les deux matériaux à lier. Le joint est déformé
sous l’action simultanée de la pression et de la température; elle peut varier de 0.5 à 0.9 fois la
température de fusion du joint métallique. Cette technique a été utilisée pour assembler
plusieurs métaux tels que (Au, Cu, Ni, AL, Pb...) à différentes céramiques.
Une interface est donc la frontière séparant deux matériaux de propriétés mécaniques et
physiques différentes. Cependant plusieurs modèles ont été développés pour caractériser le
concept de la tenue de l’interface. Certains auteurs [10,11] se sont intéressés à la contrainte de
rupture comme caractéristique de résistance de l’interface. Nicholas [12] utilise un test push-
off pour un couple métal / céramique. Elle a simulé ce test a une tenue en tension. A titre
d’exemple la résistance mécanique de l’interface est de 115 MPa pour le couple Alumine /
Nikel  et 85 MPa pour le couple Alumine / Cuivre. D'autres auteurs [13] se sont orientés vers
un concept de tenue en cisaillement des interfaces, utilisant comme paramètre important la

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scission maximale à l’interface. Se sont alors développé divers tests susceptibles de


caractériser la résistance de l’interface. Des travaux [14,15] ont utilisés des tests de traction
des bimatériaux, présentant des interfaces inclinée ou perpendiculaire à l’axe de chargement
3.3 Fissure dans le plan de l’interface
3.3.1. Approche en termes de contrainte
Certains auteurs [4, 16 et 17] ont étudié le comportement des fissures
interfaciales d’un assemblage constitué de deux matériaux à rupture fragile caractérisés
par leurs modules de Young et leurs coefficients de Poisson. Ils ont montré que le
champ de contrainte et de déformation est oscillatoire en pointe de fissure. Comninou
[5] montre que le phénomène oscillatoire ne se produit pas si l’on tient compte d’une
autre hypothèse (frottement des lèvres de fissures) sur le comportement local de la
fissure. Dundurs [18] a observé que le champ de contraintes dans d’un bimatériau plan
formé de deux constituants élastiques isotropes parfaitement liés peut être décrit à l’aide
de deux paramètres sans dimensions  et  .
μ1 ( χ 2+1 )−μ2 ( χ 1 +1) E 1−E2
α= =
μ1 ( χ 2 +1 ) + μ2 ( χ 1 +1) E 1+ E 2

Et

μ ( χ 2−1 ) −μ2 ( χ 1−1) 1 μ1 ( 1−2 ν 2 ) −μ2 (1−2 ν 1 )


β= =
μ1 ( χ 2 +1 ) + μ2 ( χ 1 +1) 2 μ1 ( 1−ν 2) + μ 2( 1−ν1 )

Avec

3−υ j
χ j= en contrainte plan
1+υ j

χ j=3−4 ν j en déformation plan

Avec j=1,2

i et j sont respectivement le module de cisaillement et le coefficient de Poisson.


Les quatre constantes d’élasticité (1, 2, 1 et 2) définissent un couple unique (,).
Tous ces couples sont contenus dans un parallélogramme défini sur la figure 3.1 [19].

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Figure 3.1. admissibles des paramètres de Dundurs pour quelques couples.

Le couple ( =  = 0), représente le cas d’un matériau homogène, tandis que les
conditions  =1 correspondent à la présence d’un constituant infiniment rigide. Les
frontières verticales du domaine (,) définissent les limites (1= 0, 2 = 0.5) et (1=
0.5, 2 = 0). Lorsque les matériaux 1 et 2 sont inversés (1 situé en y < 0 et 2 situé en y >
0)  et  changent de signe en conservant leur valeur absolue. L’étude d’un grand
nombre de combinaisons de bimatériaux montre que la valeur absolue du paramètre 
est limitée en pratique à 0,25. Les plus fortes valeurs de  sont obtenues dans le cas de
couple métal / céramique ( = 0,8 – 0,9) [19-21].
Le champ de contrainte en pointe de fissure d’un matériau homogène isotrope possède
une singularité en r -1/2
. La présence d’une interface au sein d’un bimatériau induit une
singularité de puissance  qui ne dépend que des caractéristiques mécaniques des
matériaux liés. Sa valeur est déterminée en prenant la première racine de l’équation
caractéristique suivante [16] :

[ ( )
]
μ1 μ1
2
μ2
( 1−ν 2 ) −2 ( 1−ν 1 ) − −1
μ2
cos 2 π λn + =0 (3.1)
μ1
2 ( 1−ν 2 ) +2(1−ν 1)
μ2

Selon Sih la solution de cette équation est de forme complexe

n n n
λ =λ R +i λ I

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Avec :
i = √−1
n n
λ R , λ I Partie réel et imaginaire de λ n .

n n
λ R = n=1,2,3 ….
2

[ ( )
]
μ1 μ
2 ( 1−ν 2 )−2 ( 1−ν 1 )− 1 −1
1 μ2 μ2
λ nI =± tanh−1
π μ1
2
μ2
( 1−ν 2 ) +2(1−ν 1 )

Sous la forme générale la puissance de la singularité peut s’écrire comme suit

[ ]
ϰ1 1
+
ε=
1

ln
1−β
( )
=
1
1+ β 2 π
ln
μ1 μ 2
ϰ2 1
+
μ2 μ 2

(3.2)

La valeur de  croît avec le rapport des modules de cisaillement


( )
μ2
μ1
des deux
matériaux en présence mais sa valeur maximale reste limitée à environ 0,175. Tandis
que dans la plupart des cas usuels ne dépasse guère 0,08 [20, 22, 23].
L’ordre complexe de la singularité est responsable du comportement oscillant des
solutions asymptotiques donnant les contraintes  et les déplacements u sous la forme :

σ ( r , θ )=σ ⌊ √r [ cos ( ε logr ) ,sin ⁡(ε logr) ] ,θ ⌋


(3.3)
u ( r ,θ )=σ ⌊ √ r [ cos ( ε logr ) , sin ⁡( ε logr)] , θ ⌋
Avec
r : la distance radiale par rapport à la pointe d’une fissure
θ  : L’angle polaire.

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3.3.1.1. Facteur d’intensité de contrainte

La solution du système d’équation (3.3) ne conduit qu'à un seul mode


combiné appelé mode mixte et qui est défini par un facteur d’intensité de
contraintes complexe. Soit :

K= K I +i K 2 (3.4)

K1 et K2, représentent respectivement la partie réelle et imaginaire du facteur


d’intensité de contraintes complexe.
Ces deux facteurs sont définis de manière à être compatibles avec les facteurs
d’intensité de contraintes des matériaux homogènes. Ils dépendent linéairement du
mode de chargement, de son intensité, de la taille de la fissure et de sa position.
Lorsque  = 0, K1 et K2 peuvent être interprétés comme des facteurs d’intensité de
contraintes en mode I et II, caractérisant la singularité des contraintes normales et
de cisaillement en pointe de fissure interfaciale [21, 24].
Lorsque ε ≠ 0 , K I et K 2 ne peuvent pas être interprétés comme des facteurs
d’intensité de contrainte en mode I et II qui sont directement liés aux contraintes
normales et de cisaillements.
Le champ de contrainte en pointe de fissure interfaciale peut s’exprimer en
fonction du facteur d’intensité de contraintes complexe, sous la forme suivante :
−1 −1
σ ij ( ε , θ )=R [ K r ] ( 2 πr )
iε 2
f ( θ , ε )+ ℑ [ K r ] ( 2 πr )
I iε 2
f IIij (θ , ε ) (3.5)
ij

Avec :
f Iij ( θ , ε ) Et f IIij (θ , ε ) des fonctions adimensionnels qui dépend uniquement de
θ et ε .
Quand  = 0, ces deux fonctions se réduisent aux fonctions standards d’un
matériau homogène isotrope en mode I et II [26]. Les fonctions f Iij ( θ , ε ) Et
f IIij ( θ , ε ) sont exprimées par les relations 3.6 et 3.7. Une représentation de ces deux
fonctions est donnée sur la figure 3.4 pour  = 0 et  = 0,05 [20, 23, 27].

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[ ] [ ]

−cos
θ 2θ
cos 1+sin +ε sinθ ( )
{}
I 2 2 2
f
( )
11 −ε (π−θ)
sinh ⁡( π−θ) 3θ e θ θ
f I
= cos + cos cos 2 −ε sinθ (3.6)
22
I
coshπε 2 coshπε 2 2
f
( )
12 3θ θ 2θ
sin cos cos −ε sinθ
2 2 2

[ ] [ ]

sin
θ 2θ
−sin 1+ cos +ε sinθ ( )
{}
II 2 2 2
f
( )
11 − ε(π −θ)
sinh ⁡( π−θ) 3θ e θ 2θ
f II
= sin + −sin sin −ε sinθ (3.7)
22
II
coshπε 2 coshπε 2 2
f
( )
12 3θ θ 2θ
cos cos sin −ε sinθ
2 2 2

Figure3.2.a Fonction angulaire en mode I. Figure3.2.b Fonction angulaire en mode II.

Dans le cas de la présence du mode III, le champ de contraintes s’écrit :

1
σ ij ( θ , ε )= { Re ( K riε ) f Iij ( θ , ε ) + ℑ ( K riε ) f ijII ( θ , ε )+ K III f IIIij } (3.8)
√ 2 πr

De façon générale on peut écrire :

{
K r iε
(σ y + iτ xy )θ=0=
√2 πr
K III (3.9)
(τ yz )θ=0 =
√ 2 πr
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Deux approches sont utilisées pour la détermination du facteur d’intensité de


contraintes complexe. La première est proposée par Sih [28] qui considère une
fissure de longueur 2a située à l’interface de deux matériaux et soumise à un
chargement lointain (figure. 3.3).

Figure 3.3 Fissure interfaciale de longueur 2a.


Dans ce cas K est exprimé comme suit

K=( σ ∞y + iτ ∞xy ) (1+ 2iε) √ πa( 2 a)iε (3.10)

Sih et Rice [17] ont défini les facteurs d’intensité de contraintes K 1 et K2 par les
relations suivantes :

K =
[ σ ∞y [ cos ( ε log 2 a ) +2 ε sin ⁡( ε log2 a) ] +τ ∞xy [ sin ( ε log 2 a )−2 ε cos ⁡(ε log 2 a) ] ] √ a
I
cosπa
(3.11)

K =
[ τ xy [ cos ( ε log 2 a ) +2 ε sin ⁡(ε log 2 a) ] + σ y [ sin ( ε log 2 a )−2 ε cos ⁡(ε log 2 a) ] ] √ a
∞ ∞

2
cosπa

L’autre approche [29, 30] consiste à considérer que le chargement est appliqué sur
les lèvres de la fissure comme cela est indiqué sur la figure 3.4. On note par P la
composante du chargement suivant l’axe y et par Q celle suivant le plan de
l’interface.
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Figure. 3.4 Fissure interfaciale chargé par des forces ponctuelle à une distance L

Dans ces conditions le facteur d’intensité de contraintes complexe s’écrit :

L −1 /2 iε
K= ( p+ iQ ) ( π ) L cosh ⁡(πε ) (3.12)
2

Ces exemples montrent clairement qu’un chargement en tension conduit à


l’apparition simultanée des facteurs K1 et K2. Les modes I et II coexistent à la
pointe de fissure interfaciale.
Une autre solution du facteur K a été proposée par Rice [23] sous la forme :

K=YT e

√a (a−iε ) (3.13)

Dont
iψ iψ ∞ ∞
T e Définit le chargement lointain T e =σ y +i τ xy
Y est le facteur de correction dépend de la géométrie de la structure.
ψ Est l’argument du vecteur complexe des contraintes.
Les valeurs de l'angle  représentent le changement d’orientation entre les
contraintes définissant le chargement lointain (T eiψ ¿ et les contraintes en fond de
fissure à la distance r.
Ainsi, les facteurs d’intensité de contraintes K I et, K 2 peuvent être exprimés par la
relation suivante :

(
K I =ℜ ( K r iε ) =YT √ a cos ⁡ ψ−εln
a
r )
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(3.14)

(
K 2=ℑ ( K r )=YT √a sin ⁡ ψ−εln
iε a
r )
Soit :
τ xy ℑ ( K r iε ) K 2
= (
= =tan ⁡ ψ−εln
σ y ℜ ( K r iε ) K I
a
r ) (3.15)

a
ε ln
Lorsque  est faible, les valeurs du terme r sont négligeables, Rice [22] a
introduit une autre définition du facteur K exprimée par :

~ ~iε ~ ~
k =k r =k I +i k 2 (3.16)

Dont
~r Est une valeur particulière de r

Avec la nouvelle définition de Rice [22], le champ de contraintes s’écrit :

~
k r iε
σ y + iτ xy = (3.17)
√ 2 πr ~r

Le choix de la longueur de référence r~ permet de définir la valeur de


~
ψ=ψ−ε ln
a
r
.()
Le choix de la valeur de référence ~r n’est pas déterminant si  est faible mais il est
indispensable pour comparer les différentes combinaisons de couples [22, 23].
La relation (II-15) montre que l’angle de déphasage ψ varie en fonction de r. A
titre d’exemple de faibles variations de distance r conduisent, dans le cas des
couples verre / alumine et verre / époxy à des variations de l’angle ψ de 6.6° et
de 7.9° respectivement [43].
Une autre solution est de substituer au système étudié un bimatériau légèrement
différent possédant les caractéristiques ( = 0 et  = 0) [24]. On retrouve dans ce
cas les interprétations traditionnelles de K I et K II , ainsi, l’angle ψ devient :

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ψ=tan
−1
( )
K II
KI
=tan
( )
−1 K 2
KI
(3.18)

Comme l’angleψ mesure la proportion de sollicitation en ouverture et en


cisaillement en pointe de fissure interfaciale, les valeurs de cet angle sont
−π π
comprises entre et [30-32].
2 2
• Pour ψ=0 la fissure se propage en mode d’ouverture uniquement (mode I).
π
• Pour ψ=± la propagation est induite par le mode II, pur cisaillement.
2
π π
• Pour 0<ψ < et− <ψ < 0 le processus de propagation est mixte (ouverture en
2 2
mode I plus cisaillement).
Une interprétation de l’angle est donnée sur la figure 3.5.

Figure.3.5. interprétation de l’angle de déphasageψ .

Plusieurs études ont été conduites pour la détermination de l’angle de déphasage ψ


. Ces études ont montré que cet angle dépend de la géométrie du bimatériau et du
paramètre de Dundurs  et. A titre d’exemple citons les travaux de
Charalambides [33] sur des éprouvettes de flexion à quatre points et ceux de Suo
et Hutchinson [34] sur des éprouvettes double cantilever.

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3.3.1.2. Champ de déplacement en pointe de fissure


interfaciale
Les facteurs d'intensité de contraintes sont parfaitement définis, il est alors
possible de déterminer le champ de déplacement en pointe de fissure interfaciale.
La figure 3.6 représente les composantes de déplacement u et v en pointe de
fissure d'un bimatériau.

Figure3.6 Composante de déplacement en pointe d’une fissure interfaciale.

Ces deux composantes peuvent être liées aux facteurs d'intensité de contraintes
K 1 et K 2par la relation suivante :

( )
8 K 1 +i K 2 r 1/ 2
v+iu= r iε
( 1+2 iε ) cosh ⁡(πε) E'¿ 2π
(3.19)

Avec :
1 1 1 1
= +
E'¿ 2 E1 E2[ ]
Pour β=0 (ε =0), la relation (II-19) se réduit à :

8 ( K 1 +i K 2 )
( )
1/ 2
r
v+iu= (3.20)
E¿ 2π

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Dans le cas de la présence du mode III, on définit la troisième composante du


déplacement par :

ς=
μ0 √
2 K III 2 r
π
(3.21)
Avec :
2 1 1
= +
μ 0 μ1 μ 2

Ainsi le champ complexe de déplacement peut s'écrire sous la forme générale :

U =u+iv=|u|e
i∅
(3.22)
Dont :
|u| Et ∅ sont respectivement le module de déplacement et l’argument de u.

En fonction des composantes de déplacement u et v, l'angle de déphasage ψ peut


être défini pour un bimatériau présentant une valeur de  = 0 [22, 35].

ψ=tan−1 ( vu ) (3.23)

L'utilisation de la longueur de référence ~r et l'application de la définition de Rice


[22] conduisent à la relation suivante :

~ ~ iε
v+iu=
8
( 1+i2 ε ) cosh ⁡( πε ) E¿ ( )√
k 1 +i k 2 r
~r iε
r

(3.24)

Le comportement oscillatoire de la solution en déplacement provoque dans


certains cas l'interpénétration des lèvres de fissure. En effet, quand on approche du
fond de fissure (r  0), la fréquence des oscillations augmente très rapidement, la
composante du déplacement v devient négative et signale l'interpénétration des
deux lèvres de fissures [23]. Ce phénomène est confirmé par des analyses
numériques [36-38].
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Pour un bimatériau de paramètre de Dundurs  = 0,5 et dans le cas du


chargement en tension d'une fissure interfaciale de longueur a, la longueur de la
zone d'interpénétration est de l'ordre de (10-4 a), cette dernière tend vers 0 quand
 diminue [5,39]. L’approche de Comninou considère que la fissure n’est pas
totalement ouverte. Les lèvres de la fissure sont en contacte frottant dans un
voisinage proche des pointes de la fissure comme cela est indiqué sur la figure 3.7

Figure 3.7 Prises de contact frottant dans l’intervalle (a, L).

Selon Camninou, l'hypothèse de contact au voisinage du front de fissure conduit à


un K 1 = 0 et la résistance à la fissuration d'une fissure interfaciale est fortement
liée à la résistance au cisaillement (mode II). La taille de la zone de contact dans
l'approche de Comninou, peut être définie par la relation suivante [5, 23,40].

( π2 )
− ψ+
(3.25)
ε
r c =L−a=2 a e

Pour les valeurs de  < 0, il suffit de remplacer  par - et  par -  dans la


relation (II- 25). Pour  > 0 et ψ = 90°, la taille de la zone de contact est
négligeable, par contre pour ψ = - 90°, la taille de cette zone tend vers la longueur
de la fissure [23]. Si la dimension de la zone de contact est très faible, elle peut
être incluse dans la zone d'élaboration de la fissure. Dans le cas contraire un autre
modèle tenant compte du problème de contact a été proposé [39, 41].
La description du champ de déplacement au fond d'une fissure interfaciale
nécessite donc l'emploi de deux solutions : la solution (II-19) est valide à une
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distance éloignée de la zone de contact tandis que le modèle de Camninou n’est


valable que dans la zone de contact. En se basant sur les travaux de Camninou,
Gautesen [42] a défini une autre zone de contact représentée par une relation de
type :

−1
r c =L−a=2 ξ −1 (3.26)

Cet auteur a montré que le facteur d'intensité de contraintes en mode II ( K 1= 0)


dépend de la composante du chargement lointain σ ∞ et τ ∞ et du paramètreξ .
Soit :

K II ( a )=−K II (−a )=√ π ¿ ¿ (3.27)

Le paramètre  peut être déterminé par la résolution de l'équation caractéristique


suivante :

() ( )

−1 1 σ
Λ tanh −arctan ( Λ ξ ) −arctan ∞ =0
ξ τ

Avec :
2 −1
Λ= tanh β
π
Par ailleurs, l'introduction d'une composante de cisaillement dans le chargement
lointain provoque l'apparition d'une zone de contact (figure. 3.8) qui se superpose
au comportement oscillatoire [42 -44]. La longueur de cette zone de contact peut
atteindre un tiers de la longueur de la fissure quand le chargement est de type
cisaillement pur. Généralement son étendue dépend du paramètre  et de la
proportion de cisaillement dans le chargement lointain [5,39, 40, 42, 45].

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Figure3.8 Fissure interfaciale en cisaillement (E1<E2).

Le modèle de Comninou résout le problème de contact et conduit à une fissure


interfaciale partiellement fermée possédant un comportement asymptotique
particulier ; les contraintes de cisaillement sont singulières (ordre de singularité λ
= 1/2) tandis que les contraintes de traction ne le sont plus.
La prise en compte du frottement fait diminuer l'ordre de singularité. Dans ces
conditions l'ouverture de la fissure dépend d'un coefficient de frottement qui obéit
à une loi de type Coulomb. En tenant compte de ce coefficient, Charalambides
montre que le déplacement peut être décomposé en deux composantes, l’une due
au chargement appliqué et l'autre due au coefficient de frottement [33].

3.3.2. Approche énergétique

3.3.2.1. Taux de restitution d’énergie


En rupture interfaciale, le chemin de la fissure n'est pas régi par un principe
de symétrie locale comme dans le cas d'un matériau homogène. L'interface
représente en effet, une forte hétérogénéité et la fissure tend à la suivre. Les
modes I et II coexistent à la pointe de fissure interfaciale. L'énergie libérée lors de
la propagation de la fissure est reliée aux facteurs d'intensité de contraintes par
[21, 22, 32] :

( 1−ν 1 1−ν 2
μ1
+
μ2 )
( K 21 + K 22 )
( μ1 + μ1 ) 4
K III
G= 2
+
4 cosh ( πε ) 1 2

(3.28)

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En deux dimensions et en fonction des modules de Young, l'énergie de rupture


inter faciale est définie par :
1 1
+
E1 E2 2 2 (3.29)
G= 2
( K 1+ K 2 )
2 cosh ( πε )

En fonction des composantes du déplacement, l'énergie de rupture inter faciale


s'exprime par :

π ( μ2 + ν2 )⌊ 1+4 ε 2 ⌋
G=
8r
[1−ν 1 1−ν 2
μ1
+
μ2 ]
(3.30)

Il est donc possible de définir le taux de restitution d'énergie sans utiliser une
longueur de référence ce qui n'est pas le cas du facteur d'intensité de contraintes.
Cependant, la présence d'un mode mixte en pointe de fissure ne permet pas de
définir séparément les valeurs de G Iet G II en mode I et II [55,56].

3.3.2.2. Propagation le long de l’interface

La propagation d'une fissure interfaciale de longueur a est définie par le


critère de Griffith, la rupture peut intervenir quand G atteint une valeur critique
Gc (ténacité). La propriété remarquable des fissures interfaciales est que leur
ténacité dépend du mode de chargement soit de l'angle ψ [21,44]. Comme G est
une fonction de K I et K II , Gc ne peut être définie que comme une fonction de ψ  
par la suite, la condition pour qu'une fissure se propage dans l'interface, peut
s'écrire sous la forme :

G=G c (ψ ) (3.31)

Ceci est une particularité de l'énergie de rupture interfaciale par rapport à l'énergie
de rupture d’un matériau homogène. La détermination des conditions de
propagation d'une fissure interfaciale nécessite donc l'évaluation des valeurs du
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78
Chapitre III rupture interfaciale

couple (G, ψ ) ainsi que celle de la valeur critique Gc (ψ ) Les courbes de ténacité
Gc (ψ ) obtenues expérimentalement pour un grand nombre d'interfaces montrent
que l'énergie de rupture augmente fortement avec l'angle ψ [57, 58] comme est
indiqué sur les figures ci-dessus.

Figure3.9. Dépendance de l'énergie de rupture avec l’angle.

On pourra noter que l'énergie de rupture augmente quand la fissure tend à se


refermer sous l'effet des contraintes appliquées. Quand |ψ| croît et tend vers /2,
la fissure se referme progressivement, l'importance relative du mode d'ouverture
(mode I) décroît par rapport au mode de cisaillement (mode II). Les résultats
expérimentaux [57, 58] ont montré que l'énergie de rupture mesurée, pour une
fissure tendant de se refermer (ψ =  /2) est d’environ 2 à 10 fois plus grande
que celle d’une fissure bien ouverte ( ψ = 0). Cette augmentation d'énergie de
fermeture de la fissure peut être due à l'effet de contact entre les lèvres de la
fissure.
3.3.2.2.1. Caractérisation de la ténacité
La détermination des conditions de propagation d'une fissure interfaciale
requiert l'estimation de la valeur critique du taux de restitution d'énergie pour
différentes orientations du chargement appliqué. Les tests mécaniques permettant
de déterminer Gc sont nombreux, à chacun d'eux correspond une gamme de
valeurs de. Ces tests doivent correspondre à une géométrie d'éprouvette

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79
Chapitre III rupture interfaciale

permettant d'amorcer aisément une fissure interfaciale (entaille par exemple), sans
que sa taille ait une influence sur  et Gc. Les principaux essais de caractérisation
sont représentés sur la figure 3.10. Le chargement critique de fissuration
détermine la valeur de la ténacité du bimatériau.

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80
Chapitre III rupture interfaciale

Figure 3.10. Essais de caractérisation de la ténacité.


Il est clair que le choix des tests dépend des possibilités d'élaboration des
éprouvettes et la gamme de déphasage désirée. Une évaluation précise de G doit
tenir compte des contraintes thermiques résiduelles induites lors de l'élaboration
du matériau.
Des études expérimentales [71-73] ont été menées pour la détermination de la
ténacité. Ces données expérimentales peuvent généralement être mises sous la
forme :

G0
Gc = 2
cos ⁡(ψ−ψ 0 )
(3.32)

Dont G0est l’énergie de rupture a ψ=0


Une méthode relativement simple de détermination de la ténacité a été proposée
par Suo et Hutchinson [34]. Cette méthode consiste à évaluer la charge à la
propagation d'une fissure interfaciale dans un multi matériau, figure 3.11. Une
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81
Chapitre III rupture interfaciale

fine couche de matériau noté 2 est introduite entre les deux parties d'un même
constituant (matériau noté 1).

Figure3.11. Eprouvette en multi matériau.

Si l'épaisseur de la couche fine est très petite par rapport à la longueur de la fissure
et aux dimensions de l'éprouvette, une relation asymptotique universelle existe
entre les facteurs d'intensité de contrainte K I et K II et les facteurs K 1 et K 2 à
l'interface, cette relation est de type :

K 1 +i K 2 =
√ 1−α
1−β 2
(K I +i K II ) h−iε e iω(α, β ) (3.33)

Dont :
α et β Sont les coefficients de Dundurs.
ψ Est le déphasage entre les facteurs K 1 K 2 K I K II .
Pour  = 0 ( = 0) la relation II-33 devient :

K 1 +i K 2 =√ (1−α ) ( K I +iK II ) e iω(α ,0) (3.34)

On définit l’angle de déphasage


ψ=ψ 0 + ω (3.35)
Soit :

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82
Chapitre III rupture interfaciale

tan
−1
( )
K2
K1
=tan
−1 K II
KI ( )

Le déphasage ω est dû exclusivement aux différences de propriétés élastiques des


deux matériaux. Il est compris entre 5° et -15° en fonction du paramètre  pour la
plupart des couples, son effet reste négligeable [34] (fig. 3.12).

Figure 3.12 Influence du paramètre  sur les variations de l’angle.

Dans le cas où ψ 0=0(mode I), les facteurs d'intensités de contraintes K 1et K 2


s'expriment par :
K 1= √ 1−α K I cosω
K 2= √ 1−α K II sinω (3.36)

L'énergie de rupture dans ce cas se réduit à l'énergie de rupture d'un milieu


homogène (relation 3-9).
Sih et Moyer [74] ont montré que même si l'épaisseur de la couche fine est très
faible par rapport aux deux matériaux à assembler, son influence reste importante.
Si la couche fine est fissurée, la relation reliant les facteurs d'intensités de
contraintes est :

iϕ ( , α , β )
c

K 1 +i K 2 = ( )
1−α 12
1+α
( K I +i K II )e
h
(3.37)

Ou :
h est l'épaisseur de la couche fine.
c est la distance entre la fissure et l'interface.

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83
Chapitre III rupture interfaciale

L'angle ϕ est relié aux angles de déphasage ψ et ψ 0 par : ϕ =ψ−ψ 0 . Fleck [75] a
proposé une autre formulation de l’angleϕ :

ϕ =ε ln ( hc −1)+2( ch − 12 ) ϕ(α , β )
ϕ : est un angle dont les valeurs sont comprises entre 0° et -10°, il dépend lui aussi
de  et .
Dans le cas de la présence du mode I seulement ( K II =0 ) la fissure se propage
dans la couche fine, la relation 3.37 devient :

( )
1/ 2
1−α
K 1= KI (3.38)
1+α

La présence de deux couples de propriétés élastiques différentes comme est


indiqué sur la figure 3.13, modifie le comportement en rupture du multi matériau
[21, 24, 34, 76, 77].

Figure3.13 Multilatéraux constitué de deux couples.

Soit h l'épaisseur de la couche fine (matériau 3), on désigne par ν1 , ν 2et 3 les
coefficients de Poisson relatifs à chaque matériau et 1, 2 et 3 leurs modules de
cisaillement. On définit, dans ce cas, les paramètres de Dundurs  et  ainsi que la
constante  par :

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84
Chapitre III rupture interfaciale

μ 1 ( 1−ν 3 ) −μ 3 (1−ν 1) μ 3 ( 1−ν 2 ) −μ2 (1−ν 3)


α 1= α 2=
μ 1 ( 1−ν 3 ) + μ3 (1−μ 1) μ3 ( 1−ν 2) + μ 2(1−ν3 )

1 μ 1 ( 1−2 ν 3 )−μ3 ( 1−2 ν 1 ) μ3 ( 1−2 ν 2 ) −μ2 ( 1−2 ν 3 )


β 1= β2 =
2 μ1 ( 1−ν 3 )−μ3 ( 1−ν 1 ) μ3 ( 1−ν 2 ) −μ2 ( 1−ν 3 )

ε j=
1

ln
1−β j
1+ β j( )
j=1,2

Trois cas sont envisagés


1er cas  : fissure interfaciale entre les matériaux 1 et 3. 
2eme cas : fissure interfaciale entre les matériaux 2 et 3.
3eme cas : fissure dans le matériau 3.
Dans les deux premiers cas une relation simple a été développé entre les facteurs
d'intensité de contraintes K 1 , K 2et K I , K II [34, 76, 78].
Fissure à l'interface du couple (1, 3) :

(1 )
K 1 +i K 2 =
(1)

√ 1−α 1
1− β 2
( K I +i K II )h
−iε iε
e (3.39)

Fissure à l'interface du couple (2, 3) :


2
1−β2
(2 )
K +i K =
1
(2 )
2( K I + i K II ) h−iε e iε (3.41)
1−α 2

Dans les deux cas l'énergie de rupture inter faciale est donné par :

( 1−β 2j )
( K 1j + K 2j ) j=1,2
2 2

G= ¿
E j

Avec :
' ' ' '
¿ 2 E1 E 3 ¿ 2 E2 E 3
E 1= ' '
E2= ' '
E1 + E 3 E 2 + E3

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85
Chapitre III rupture interfaciale

{
E
'
E= E
2
1−ν

Si le matériau 3 est fissuré on retrouve l'expression du facteur d'intensité de


contraintes défini par la relation (3.37).

3.3.2.2.2. Influence de la rugosité

L’énergie de rupture interfaciale dépend non seulement de l’angle ψ , mais


aussi des phénomènes physiques en bout de fissure tels que la plasticité, le
frottement et la rugosité (ou non planéité de l’interface). Un modèle a été proposé
par Evans et Hutchinson [24, 32,78] pour étudier l’effet des aspérités à la surface
des lèvres de la fissure. Dans ce modèle, Ces auteurs ont mis en évidence l’effet
de frottement des aspérités des lèvres de la fissure au voisinage de sa pointe dû
aux efforts du cisaillement. La rugosité des deux lèvres de fissure peut être
schématisée par la figure suivante.

Figure3.14. Rugosité en fond de fissure.

L’effet de la rugosité sur le comportement en rupture est représenté par un


paramètre adimensionnel R, tel que :
2
EH
R=
LG0
(3.42)
Dont
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Chapitre III rupture interfaciale

E est le module de Young.


G 0 Est l’énergie de rupture aψ=0.
H est la hauteur des aspérités.
L est la longueur de la rugosité.
Le contact des aspérités freine le mouvement de la surface de contact de la fissure
par frottement. Par conséquent la résistance à la rupture interfaciale est modifiée
[32]. La longueur de la zone de contact D et donc l’amplitude de freinage est
fonction des paramètres ψ et R. Lorsqueψ=0ou R = 0, la longueur de la zone D
est nulle, donc la fissure n’est pas freinée. Lorsque ψ ≠0 et R ≠ 0, il peut y avoir
un freinage de la fissure qui va dépendre à la fois de  et de R. La figure II.17
représente l’influence du paramètre R sur les variations de Gc (ψ ) pour un couple
verre / époxy [78, 79].

Figure3.15 Influence du paramètre R sur les variations de Gc ().

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87
Chapitre III rupture interfaciale

Pour des faibles valeurs de R la fissure a tendance à se refermer ψ → ( π


2 )
le mode I

n’influe plus sur les valeurs deGc . Pour des grandes valeurs de R, l’effet du
cisaillement est négligeable et la fissure a tendance à rester ouverte ( ψ →0 ). Par
conséquent le critère de propagation de la fissure est défini par [32].

2
Gc (ψ ) =G0 (1+tan ψ ) (3.43)

Sur la base de ce critère, Evans [80] a proposé un autre critère caractérisant la


propagation sous un chargement en mode mixte avec  = 0. Ce critère est défini
par :

−1
G c (ψ ) =G 1 [ 1+(ρ−1)sin ψ ]
c 2
(3.44)

2 2
K1+ ρ K2
c
G= 1
E1

Le paramètre ρ caractérise la présence du mode II, en effet pour ρ = 1 la fissure


est sollicitée en mode mixte, et pour ρ = 0, la fissure se propage en mode I pur.

Jensen [35] généralise cette étude pour le mode III. Le taux de restitution
d’énergie en pointe d’une fissure interfaciale où les trois modes de rupture
coexistent est défini par la relation suivante:

( 1− β2 )|K 2| K III 2
G= + (3.45)
E¿ 2 μ¿

Avec

K= K 1+i K 2

2 E 1 E2
E¿ =
E1 + E2

2 μ 1 μ2
μ¿ =
μ 1+ μ 2

Le critère de propagation associé à la relation (II-45) [35, 81] s’exprime par :

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Chapitre III rupture interfaciale

C
G c (ψ ) =G 1 f ( ψ , ϕ ) (3.46)

L’angle ϕ est défini par :

ϕ =cos
−1

[√ K III
2
|K| + K III2 ] (3.47)

La fonction f (ψ ; ϕ) est une fonction tenant compte de l’effet de la rugosité, elle


est exprimée par :

−1
f ( ψ , ϕ )=[ 1+ ( ρ2−1 ) sin2 ψ sin2 ϕ +( ρ3−1)cos 2 ψ ] (3.48)

ρ2Et ρ3 sont des facteurs limités entre 0 et 1, ils caractérisent l’influence du mode
II et III. L’énergie critique de rupture s’écrit donc:

2 2 2
K +ρ K ρ K
G1 = 1 2 2 + 3 III
c
E¿ 2 μ¿
(3.49)

L'effet de la rugosité peut être traduit par un coefficient de frottement lors de la


π
fermeture de la fissure ( → 2 ), les lèvres de la fissure se trouvent en contact
frottant. Stringfellow et Freund [82] ont introduit un modèle tenant compte du
coefficient de frottement. Ces auteurs ont montré que l'intégrale J est dépendante
du contour d'intégration. En effet, un contour loin de la pointe de fissure donne
une énergie notée J ext ; celle d'un contour très proche de la pointe donne une autre
énergie notée J tip . L'évaluation numérique de Stringfellow et Freund [82] donne un
J ext
rapport = 1,47 pour un coefficient de frottement de 0,5. Dans les mêmes
J tip
conditions, Audoly [44] évalue ce rapport à 1,21. Charalambides [33,71] montre
que le taux de restitution d'énergie diminue quand le coefficient de frottement
augmente. Le maximum de cette énergie est atteint pour un coefficient de
frottement nul.

La rugosité est un facteur important qui intervient à plusieurs niveaux dans le


processus de la rupture interfaciale. Plusieurs travaux ont montré que seuls les
essais avec des angles ψ proches de π /2sont susceptibles de mettre en évidence
l'effet de la rugosité sur le coefficient de frottement [33, 71]. A cet effet, des
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89
Chapitre III rupture interfaciale

études expérimentales ont été menées pour mettre en évidence l'effet de la


rugosité. Courbiere [83]a montré dans le cas d'un couple cuivre/alumine qu'une
rugosité moyenne (Ra = 0,5 m) peut engendrer la rupture de l'alumine à des
niveaux de contrainte faibles. Caractérisant le couple Ag/Alumine, Serier [84] a
montré qu'une rugosité moyenne inférieure à 0,3 m provoque l'amorçage des
fissures à l'interface ; au-delà de cette valeur, la rupture se produit directement et
entièrement dans l'alumine.

3.3.2.2.3. Influence des contraintes résiduelles


Ces contraintes sont induites lors de l'élaboration du bimatériau, plus
particulièrement des couples métal/céramique. Au cours du refroidissement de
l'assemblage à la température ambiante il apparaît un champ de contraintes
résiduelles. Ces contraintes sont fonction non seulement de la différence entre les
coefficients de dilatation des matériaux en présence, mais aussi de la différence
entre leurs caractéristiques mécaniques. Le métal se rétracte beaucoup plus que la
céramique, il en résulte des contraintes de cisaillement à l'interface, dues à
l'égalisation des déformations du métal et de la céramique [84, 85]. Ce champ
induit une zone de tension dans la céramique proche de l'interface et sur les bords
de l'éprouvette, les autres parties sont en compression. Les contraintes de tension
peuvent conduire à la fragilisation au voisinage de l'interface ou à la création de
microfissures dans la céramique produisant la rupture de celle–ci à une contrainte
beaucoup plus faible que celle de la céramique non endommagée. A titre
d'exemple citons les travaux de Mizuhara [86] sur l'alumine / Nb, Allen et
Borbidge [87] sur Alumine/Pt, Courbiere [83] sur l'alumine/Cuivre. Les couples
ont été élaborés par thermo compression. La rupture a lieu dans l'alumine avec des
contraintes à la rupture de 120 Mpa (traction), 50 Mpa (compression) et 250 Mpa
(flexion). Dans le cas du
Ti/Al /Al2O3, Lascar [88] a montré qu’une diminution du facteur d’intensité de
contrainte critique (KIC ) de la céramique au voisinage de l’interface sur une
profondeur pouvant atteindre 0.4 mm Cet auteur a observé que les fissures
radiales sont déviées vers l'interface, il explique que ce phénomène peut être lié à
l'interaction du champ de contraintes résiduelles sur la propagation de fissures.
Dans le cas d'un couple Ag/alumine élaboré par thermo compression, Serier [84]

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90
Chapitre III rupture interfaciale

a montré que le KIC de l’alumine mesuré par indentation diminue en fonction de la


profondeur de diffusion de l’argent dans la céramique. Une autre mesure a été
effectuée sur deux zones. La zone initialement liée à l'argent (l'argent ayant été
éliminé) et celle à l'extérieur, une nette diminution du K IC de l'ordre de 15 % a été
observée entre les deux zones. L'auteur attribue cette diminution à la présence des
contraintes résiduelles.
Par ailleurs, l'évaluation des paramètres de rupture doit prendre en compte les
contraintes résiduelles d'origine thermique. A cet effet, plusieurs études ont été
réalisées pour la détermination du facteur d'intensité de contraintes et l'énergie de
rupture à l'interface d'un bimatériau. La superposition du champ des contraintes
appliquées et résiduelles a fait l'objet de ces études [89-94].
Charalambides [33] a décomposé l'énergie de rupture interfaciale en trois
composantes pour un essai de flexion à quatre points.
Soit :
R P RP
G=G +G + G (3.50)
Dont :
R
G est l’énergie de rupture due au chargement thermique.
P
G est l’énergie de rupture due au chargement mécanique.
RP
G est l’énergie de rupture due à l’interaction des deux chargements.

[ ]
Avec :

[ ( )
]( )
2
1+η
3
( ) 1+ Rη
2
9 1−η 1 σR
R −
( )
2 η 1+ Rη 3 1+ η
3
σ
P
1+ R η +3 Rη
1+ Rη

{}
R
G E 2 b 2 h3

( )
P 2 1 R
G = 22 2 − ( 1+η )3
p l (1−ν 2) 3 η3
( 1+1+ηRη )
2
RP 3
G 1−R η + 3 Rη

( )
4
9 R2
( 1+ η ) σ R
3
1+ R η + 3 Rη
1+ Rη (
1+η 2 η ( 1+ Rη ) σ P
)
(3.51)

Dont
P
σ est la contrainte due a la charge appliqué.

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91
Chapitre III rupture interfaciale

R
σ est la contrainte due au chargement thermique.

b est la longueur de l’éprouvette.

i est la longueur entre l’appuie et la charge appliqué.

Avec

R E1 '
σ = ΔT (α 2−α 1)
1−ν 1

Δ T =T final −T initial

h2
η=
h1
2
E 2 (1−ν 1)
h=h1 +h2 et R= 2
E 1 (1−ν 2)

Dans le cas d'un essai de délaminage d’un film sur un substrat rigide Evans [32] a
montré que l’énergie de rupture est exprimée par :
2
σ .h.Ω
G=
E (3.52)

Où :

 : est la contrainte dans le film, h son épaisseur et Ω est un paramètre sans


dimension qui caractérise le champ de contraintes résiduelles ; il dépend du
paramètre de Dundurs .

Par ailleurs, de nombreuses méthodes ont été développées afin de minimiser les
contraintes résiduelles. Elles font appel à des couches fines intermédiaires dont le
but d’ajuster les coefficients de dilatation des deux matériaux. Des métaux tels
que l’aluminium ou le cuivre ont été utilisés. Les assemblages Alumine/Acier
réalisés par thermo compression d’une feuille d’aluminium interposée entre ces
deux matériaux ont donné de bons résultats [95].

3.3.2.2.4. Influence de la plasticité


Si l’on considère un matériau élastoplastique lié à un substrat rigide [96-
101], la présence de niveaux de contraintes élevés en fond de fissure prédit
l’apparition d’une zone plastique confinée. L’étendue de cette zone dépend à la

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Chapitre III rupture interfaciale

fois du mode de chargement, de l’état de contrainte considéré et des propriétés


élastiques des deux matériaux liés (notamment celle de la limite élastique).
Dans le cas où cette zone est confinée, on peut considérer que sa présence ne
provoque pas de perturbation du champ de contraintes en pointe de fissure. Par
conséquent l’approche élastique linéaire reste valable et le facteur d’intensité de
contraintes K caractérise cette zone. L'apparition d’une zone plastique générée par
l’accroissement de l’énergie de rupture à l’interface en fonction de  peut être
attribuée à la déformation plastique du milieu [100, 102]. L’angle de déphasage
local ξ reste lié à l’amplitude du chargement appliqué.

2
|K|
ξ=ψ + ε ln 2 (3.53)
r σr

Dont :

|K| est le module du facteur d’intensité de contraintes complexe

r est la distance radiale par rapport à la pointe de fissure.

σ 0 est la limite élastique du matériau le moins résistant

Sachant que l’intégrale J peut être reliée au facteur d’intensité de contrainte par
une relation de type :

2
J= Λ|K| (3.54)

Dont :

Λ est un paramètre qui dépend de la natures des deux matériaux liés .

Pour un matériau homogène isotrope on a :

2
1 1−υ
Λ= En contrainte plan Λ= en déformation plan
E E

En fonction de cette intégrale on peut exprimer l’angle de déphasage par :

ξ=ψ + ε ln
( )
J
Λ σ 20
(3.55)

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Chapitre III rupture interfaciale

En appliquant le champ H.H.R pour un matériau qui obéit à la loi de Romberg –


Osgood, le champ de contraintes admet l’expression suivante [37, 103,104].

( α σ ε r ) ~σ (θ , J /σr ,n , ξ )
1
J
σ ij=σ 0 n+ 1
ij (3.56)
0 0 0

Dont :

J est l’intégral de Rice

n = max (n1 , n2 ¿ est le coefficient d’écrouissage relatif au matériau 1 où 2.

~
σ ij est une fonction qui dépend deθ , ξ et J /σ 0 .

Le rayon de la zone plastique est défini selon Sih [37] par la relation suivante :

( )
2
|K|
r p= R(θ ,ξ ) (3.57)
σ0

Dont :

R(θ , ξ ) Est une fonction qui dépend deθ et ξ .

La taille de la zone plastique dépend de l’angle de déphasageξ , de l’état de


contraintes considéré et des limites élastiques des matériaux assemblés.
Néanmoins, sa forme diffère de celle d’un milieu homogène du fait de la présence
du mode mixte en pointe de fissure [103, 104]. Par contre, les critères de
plastification utilisés pour la détermination de l’étendue de cette zone sont ceux
utilisés pour un matériau homogène.

Boniface et Simha [105] ont exprimé la taille de cette zone Par :

( )
2
|K|
r p= 2 (3.58)
2π σ0 θ=0 °

Pour la même position (θ = 0°) Zywiz et Parks [97] ont défini r p ainsi que l'angle
déphasage par :

( )
2
K
2
|K|
r p= 2 2
et ξ=ψ + ε ln 2 2
π σ 0 cosh (πε) π σ 0 cosh ( πε )

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94
Chapitre III rupture interfaciale

Pour différents angles, ces auteurs [97] ont défini la taille de la zone plastique au
sein d’un bimatériau dans lequel (σ01 = σ02) par :

2
|K|
r p= 2
4 π σ cos ( πε )
01
[ [ ] ]
(1+ν 1 ) 2 cos [ θ +2 ξ ] ( 2 ( 1+ ν 1) −1 ) e 2 ε (θ− π )−(2 εsinθ+ cosθ) + e2 ε (θ−π ) ⌊ ( 2 ε sinθ ) +

(3.59)

Lorsque la fissure interfaciale possède une énergie de rupture suffisante la rupture


ne se produit pas à l’interface, la limitation de la résistance provient de la
concentration des contraintes prés de l’interface. Cette concentration de
contraintes est due aux différences de propriétés mécaniques des matériaux liés et
aux contraintes d’origine thermique.

3.3.3. Propagation en dehors de l’interface

L’étude de la propagation d’une fissure dans un milieu homogène nécessite


l’évaluation des facteurs d’intensité de contraintes aux extrémités déviées de la fissure.
Ces facteurs ne dépendent que l’angle de déviation et des facteurs d’intensité de
contraintes avant déviation [25,106]. La direction de déviation est obtenue en
recherchant la valeur de son angle qui rende maximale la diminution de l’énergie du
système. Dans le cas d’un chargement en mode I, la fissure suit une trajectoire telle que
le facteur d’intensité de contraintes en mode II soit nul (K II =0) . Dans cette condition,
l’énergie en pointe de fissure est maximale lorsque celle-ci se propage dans sa direction
initiale. Cependant, la rupture d’un bimatériau ne répond pas à ce critère du fait de la
présence de l’interface. L’énergie d’une fissure interraciale dépend des deux facteurs
d’intensité de contraintes K 1 et K 2, soit de l’angleψ . Lorsque cette énergie est
supérieure à celle d’un fissure située dans l’un des deux matériaux de l’assemblage, la
rupture peut se produire de façon fragile ou ductile suivant la nature du matériau en
présence [32, 85].

Pour étudier le phénomène de déviation, on considère une fissure interraciale qui dévie
dans le matériau 2, la branche déviée de langueur a 0 fait un angle θ0 avec l’interface,
comme indiqué sur la figure 3.16.

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Figure3.16. Déviation d’une fissure le long de l’interface.

He [107] a montré que les facteurs d’intensité de contraintes en pointe de la fissure


déviée peuvent être reliés aux facteurs d’intensité de contraintes de la fissure interfaciale
par la relation suivante:

K dI + K dII =c ( θ0 , α , β ) Ka iε0 +d ( θ0 , α , β ) Ka−iε 1/ 2


0 + b(θ 0 , α , β )Ta 0 (3.60)

Dont :
d d
K I et K II sont les facteurs d’intensité de contraintes en mode I et II après déviation.

K= K 1+i K 2est le facteur d’intensité de contraintes complexe.

T est la contrainte en pointe de fissure dans le matériau 2.

C et d sont des fonctions données par He et Hutchinson [25] ; la fonction b est donnée
par He [107].

Si on désigne par Gd le taux de restitution d’énergie de la branche déviée et G () celui


de la fissure interfaciale, le rapport de ces énergies est exprimé par : [107,108]

G(ψ)
d
=F (θ0 , ψ , ϑ , α , β )
G
(3.61)

Avec :
2 2
( K dI ) + ( K dII )
[ ]
1/ 2
d a
G = et ϑ =T
E E .G(ψ )

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Chapitre III rupture interfaciale

G(ψ ) est l’énergie de rupture interfaciale définie par la relation (II-29). Lorsque les
critères de fissuration atteignent une valeur critique on peut écrire :

G(ψ) Gc (ψ)

Gdmax Gc

(3.62)

Gc est la ténacité du matériau 2.

He et Hutchchinson [25] ont observé que la propagation d’une fissure interfaciale peut
être liée au signe de l’angleψ . En effet, quand le matériau 2 est plus résistant que le
matériau 1, ces auteurs ont constaté que pourψ >0 la fissure se propage dans le matériau
2 et pour

ψ <0 Sa propagation se fait dans le matériau 1. Evans [32] a confirmé ce comportement


pour un couple métal/céramique. Cet auteur montre que pour ψ >0 la fissure interfaciale
est déviée vers la céramique tandis que pour ψ <0 la fissure se propage dans le métal.

Du point de vue mécanique, la propagation d’une fissure interfaciale peut être liée à
l’énergie d’adhésion.

Si G = W adh : la rupture est adhésive, c’est à dire qu’elle s’effectue au niveau de


l’interface.

Si G=2 γ ( γ  : est l’énergie superficielle des surfaces créées) la rupture est cohésive,
c’est à dire qu’elle se fait au niveau de l'un des matériaux en présence [84,85].

Sih [16] a utilisé comme critère de propagation la densité volumique de l’énergie de


déformation, Soit :

S ( θ )=
[a 11 ( K dI ) +2 a12 K dI K dII ] +a 22 ( K dII )
2 2

r
(3.63)

Les coefficients a ii dépendent du matériau et de l’angle de déviation( θ 0 ). La direction de

propagation dans un matériau est obtenue en minimisant la densité volumique de


l’énergie de déformation s ( θ ) .

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