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Chapitre II

Mécanique de la Rupture - Essai de ténacité


Essais de résistance à la fissuration

Références bibliographiques
(1) Introduction à la mécanique de rupture, René LABBENS
(2) La rupture des métaux, Joly et D. François

I- Rappel sur la contrainte théorique de rupture

Pour ouvrir une fissure dans un solide, il faut rompre les liaisons
atomiques. A partir d’une estimation de l’énergie de cohésion des atomes il est
possible d’évaluer la contrainte nécessaire pour cette opération.

Cette contrainte est évidemment nulle à distance interatomique d’équilibre


et elle croit au fur et à mesure que s’écarte les plans atomiques.
Nous souhaitons connaitre σc donc une approximation peut être faite et
c’est suffisant pour avoir un ordre de grandeur de σc :

σc = f(a) approche sinusoïdale

σ = σc sin[2 𝛑/𝛌(𝐚 − 𝐚𝟎)]⁡ (1)

La pente de la droite à l’origine représentée le module d’élasticité ‘’E’’

𝑎−𝑎0
σ = E.ε = E. (2)
𝑎0

Comme a0 est très faible donc a-a0 est très très faible
sin 𝑥 = 𝑥 si x est très petit

(1) σ = σc [2𝛑/𝛌(𝐚 − a0)]⁡ (3)

(1) et (3) donne E/a0 = σc 2𝛑/𝛌 (4)

D’autre part l’opération qui consiste à séparer deux plans atomiques


revient à créer deux nouvelles surfaces d’énergie.

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= γs + γs

La variation de l’énergie de cohésion correspondante est deux fois la


surface γs. On peut estimer cette variation en calculant la surface sous la courbe
sous-tendue par la branche de la sinusoïde.

Cette estimation aurait pu été peu modifiée si nous avions représenté la


courbe (σ-a) par une autre forme mathématique.
Si nous remplaçons γs et a0 par des valeurs usuelles on montre que σc est
de l’ordre du 1/100 E.
C’est une contrainte bien supérieure aux contraintes de rupture
habituellement mesurées. Cette divergence s’explique par l’existence de défauts
dans le solide en particulier les fissures macroscopiques. Un défaut géométrique
produit une concentration de contraintes qui peut être suffisante pour atteindre
localement σc. A l’échelle microscopique, il existe des défauts de réseaux et en
particulier des dislocations qui convenablement disposés peuvent également
produire des concentrations de contraintes. Il est important donc de
comprendre dans quelle mesure ceci modifie le comportement mécanique des
pièces. C’est l’objet de la Mécanique de Rupture née avec les travaux de
GRIFFITH en 1920.

II- Rappel de la Mécanique Linéaire Elastique de la Rupture « M.L.E.R.»

La mécanique de la rupture se propose de définir l’influence des défauts


sur le comportement mécanique des solides. Appelée à l’origine MLER quand elle
est appliquée aux corps parfaitement élastique et isotrope. La mécanique de la
rupture est un outil de description quantitatif des phénomènes de ruines
appliquée surtout aux structures métalliques. Elle pose des principes généraux

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qui peuvent être utilisés pour d’autres matériaux. Les matériaux composites, les
bétons et les polymères devraient bénéficier sans doute de cette approche du
problème

III- Modes de Rupture (Selon IRWIN)

IRWIN aborde le problème de la rupture par trois modes de déplacement


des bords de la fissure :

a. Mode I : mode à ouverture


Les surfaces de rupture se déplacent perpendiculairement l’une à l’autre.

b. Mode II : mode glissement droit (glissement dans le plan)


Les surfaces de la fissure se déplacent dans le même plan et dans une
direction perpendiculaire au front de la fissure.

c. Mode III : mode glissement vis (glissement perpendiculaire au


plan
Les surfaces de la rupture se déplacent dans le même plan et dans une
direction parallèle au front de la fissure.

Dans la suite du cours seuls les résultats du mode I d’ouverture


seront abordés.
L’état général de propagation des fissures contenues dans des corps
chargés peut se résumer à la superposition de ces trois modes simples.

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IV- Critères de ruine (Critères de rupture)

La mécanique de rupture développe des critères de rupture prenant en


considération les fissures existantes au sein d’un matériau à partir de trois
paramètres :
1. La géométrie du défaut
2. La taille du défaut
3. La contrainte appliquée
Elle pose deux critères :
1. Critère de contrainte (critère d’IRWIN)
2. Critère énergétique (critère de GRIFFITH)

IV-1- Critères de ruine (Critères de rupture)

Lorsqu’un corps fissuré est soumis à un chargement, il se produit au


voisinage de la fissure une très forte concentration de contraintes. Les théories
d’élasticité permettent d’écrire en un point de coordonnées polaire proche du
fond de la fissure la fonction de variation du champ des contraintes qui y
règnent. Les contraintes s’expriment par l’expression suivante :

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