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Cours Mécanique des Sols 2

Objectifs du cours
- Savoir les essais de laboratoire et in situ permettant la reconnaissance du sol et la détermination de leurs
caractéristiques mécaniques.
- Maitriser le dimensionnement d’une fondation superficielle.
Plan de Cours
Chapitre 1: Résistance au cisaillement des sols
Comprendre et caractériser les paramètres de résistance mécanique des sols à partir des essais de
cisaillement en laboratoire

Chapitre 2: Les Essai in-situ


Définir et choisir les essais pour caractériser les paramètres de résistance des sols in-situ.

Chapitre 3: Les fondations superficielles


Étudier la conception et maitriser le calcul des fondations superficielles et le calcul des tassements.

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Chapitre 1 : Résistance au cisaillement des sols

Sommaire

• Introduction: Rupture dans un sol


• Contraintes sur un plan de cisaillement
• Critère de rupture de Mohr – Coulomb
• Méthodes de détermination de la résistance au cisaillement: cisaillements direct & triaxial
• Comportement à court terme et comportement à long terme
• Caractéristiques du sol à la rupture
• Résistance au cisaillement des sols grenus
• Résistance au cisaillement des sols fins saturés

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1. Introduction
La résistance des sols au cisaillement représente la partie la plus importante dans de nombreux problèmes
d'ingénierie géotechnique tels que la capacité portante des fondations, la conception des autoroutes, les
problèmes de stabilité des pentes, etc. Dans ce cas, on doit concevoir et étudier les ouvrages de façon à éviter
qu’une rupture ne se produise lorsqu’ils sont soumis à des charges extérieures.

Pour comprendre la rupture des les sols, il faut partir de la


réalité. Sur cette figure on observe un glissement de
terrain caractérisé par un mouvement d’une masse de sol
par rapport à une autre suivant une surface de rupture
potentielle qui correspond à une certaine contrainte
maximale qui a été mobilisée.

La rupture se produit lorsque la contrainte de


cisaillement sur la surface de rupture atteint une valeur
maximale.

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De quoi dépend la résistance au cisaillement d’un sol ?

• Frottement intergranulaire se produisant au point de contact entre les particules : Sols pulvérulents

• Forces dues aux liaisons entre les particules : structures des sols fins, présence de l’eau

2. Détermination de la résistance au cisaillement

• Courbes contrainte-déformation (force-déplacement)


Faire des essais ou la contrainte de cisaillement augmente sous
l’action d’une charge donnée jusqu’à atteindre une valeur
maximale. La rupture se manifeste lorsque la contrainte de
cisaillement maximale est atteinte.
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• Courbe intrinsèque: Il s’agit de tracer des courbes
contrainte- déformation ou (force-déplacement) et de
déterminer un critère de résistance. Toutes les valeurs
qui sont inférieurs à la contrainte maximale sont des
contraintes possibles.

3. Contraintes sur un plan de cisaillement

En supposant un terrain en pente sur le quel est appliqué un ensemble de forces externes. Les contraintes verticales
et horizontales qui agissent sur le sol induisent un plan de cisaillement ayant un angle d’inclinaison α par rapport à
l’horizontale.

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Pour maintenir l’équilibre, une contrainte tangentielle n qu’on appelle la résistance au cisaillement, et une
contrainte normale n se développent sur le plan ED. Les expressions de n et n peuvent être obtenues en
appliquant les principes de la statique pour l'état d'équilibre du corps. Pour cela, la somme de toutes les forces dans
les dictions x et y doivent être égale à zéro, on obtient

Contraintes appliquées sur un élément de sol en deux dimensions 6


Un « plan principal » est défini comme un plan sur lequel la contrainte est tout à fait normale (ne comporte pas de
contrainte de cisaillement  = 0) . Les contraintes normales agissantes sur ces plans principaux, mutuellement
perpendiculaires, sont connues sous le nom de « contraintes principales ».

Dans l'ordre de grandeur décroissant, les contraintes principales sont désignées par contrainte principale majeure
« 1» , contrainte principale intermédiaire « 2 » et contrainte principale mineure « 3 ».

En mécanique des sols, on considère que 2 est égale à 3 , ce qui permet de simplifier les problèmes en les
ramenant à deux dimensions.

On peut maintenant formuler les équations précédentes en fonction des contraintes principales de la manière
suivante :

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Lorsque l’angle α varie tandis que les contraintes 1 et 3 demeurent constantes, les contraintes issues des deux
équations précédentes  et  peuvent tracer un cercle sur un graphique (-) dont:

• le rayon est r = (1 - 3 )/2


• un centre situé à (1 + 3 )/2 .

Ce cercle porte le nom de cercle de Mohr, il représente l’état des contraintes en un point à l’équilibre.

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4. Critère de rupture de Mohr – Coulomb

La théorie de Mohr-Coulomb sur la résistance au cisaillement d'un sol est proposée pour la première fois par
Coulomb (1776) et généralisée ensuite par Mohr, c’est le concept le plus couramment utilisé. La relation
fonctionnelle entre la contrainte normale et la résistance au cisaillement disponible sur un plan quelconque a été
supposée linéaire par Coulomb ; c'est-à-dire que la résistance au cisaillement à la rupture est directement
proportionnelle à la contrainte normale ; plus cette dernière augmente plus la résistance au cisaillement devient
grande. Il a formulé la relation suivante connue sous le nom d’équation de Coulomb :
τ = c + σ tan 
• τ : la résistance au cisaillement du sol ;
• c : la cohésion de sol ;
• σ : la contrainte normale sur le plan de cisaillement ;
• : l'angle de de frottement interne de sol.
Les paramètres servant à calculer la résistance au cisaillement d’un sol à la rupture sont donc la cohésion et l’angle
de frottement.
La cohésion représente une force de liaison entre les particules de sol.
L’angle de frottement interne correspond à l’angle formé naturellement par un matériau mis en tas, par rapport à
l’horizontale.
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Un tracé de l'équation sur le plan donne l'enveloppe de rupture de Mohr illustré aux figures ci-dessous. Nous
avons vu que pour chaque point dans la masse du sol, l'état de contrainte est représenté par un cercle de Mohr
unique :

• Si le cercle touche l'enveloppe où τ = τrup , la rupture par cisaillement se produit.

• Si le cercle est bien à l'intérieur de l'enveloppe de rupture (τ < τrup), le sol est considéré comme stable.

Sols cohérents Sols pulvérulents


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Comme l'indique le critère de rupture de Mohr-Coulomb, la rupture due au cisaillement se produira lorsque la
contrainte de cisaillement sur un plan atteint la contrainte de rupture donnée par l’équation.

Application

Pour déterminer l'inclinaison du plan de rupture avec le plan principal, on se réfère à la figure ci-dessous , où 1’ et
3’ sont respectivement les contraintes principales effectives majeurs et mineurs. Le plan de rupture EF fait un angle
 avec le plan principal. Déterminer  et la relation entre 1’ et 3’.

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Pour calculer l’angle α, le triangle abd permet de formuler l’équation suivante :

L’angle du plan de rupture par rapport à l’angle de frottement est :

Et pour calculer 1’ en fonction de 3’ , on a :

Avec :

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On obtient :

On peut remplacer :

On obtient :

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5. Mesure des paramètres de résistance au cisaillement :
Il existe plusieurs méthodes permettant de déterminer les paramètres de résistance au cisaillement de divers
échantillons de sol. On distingue :
• Essais de laboratoire
• Essais in situ « destructifs »: SPT, pénétromètre, pressiomètre, scissomètre, etc.
• Essais in situ « non destructifs »: mesure de propagation d’une onde dans le sol (V s).
5.1 L’essai de cisaillement direct
5.1.1 Principe de l’essai
L’essai de cisaillement direct est un essai très répandu utilisé pour déterminer les paramètres de résistance au
cisaillement du sol. Il s’agit d’un essai mené jusqu’à la rupture sur des échantillons intacts ou reconstitués placés
dans une boite de cisaillement constituée de deux demi-boites indépendantes de même section. Le plan de
séparation des deux demi-boites constitue un plan de glissement imposé.
L’essai consiste à :
• Appliquer sur la face supérieure de l’éprouvette par
l’intermédiaire du piston un effort vertical (N) maintenu
constant pendant toute la durée de l’essai.
• Produire sous l’effort (N) un cisaillement dans l’éprouvette
selon le plan horizontal en imposant une vitesse de déplacement
constante à la demi-boite inférieure.
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5.1.2 Détermination des caractéristiques du sol
Au cours de l’essai on mesure les valeurs de l’effort T en fonction de l jusqu’à atteindre la rupture de l’échantillon
qui se produit sur le plan horizontal imposé. La courbe effort-déformation (, l) peut être ainsi tracée.

Pour tracer la courbe intrinsèque, il est nécessaire de réaliser l’essai avec plusieurs valeurs de N, et déterminer sur la
courbe (, l), le point qui correspond à la rupture pour chaque chargement, ce qui donne les points dans le plan de
Mohr (,). Cet essai s’interprète en considérant que la courbe intrinsèque est une droite dont l’équation traduit la
loi proposée par Coulomb.
• La pente par rapport à l’horizontal étant tangente l’angle de frottement interne du sol
• La cohésion représente l’ordonnée à l’origine.

Échantillon après un essai de cisaillement


direct Résultats d’essai Courbe intrinsèque
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5.2 L’essai triaxial
5.2.1 Principe de l’essai
L’essai triaxial est réalisé au moyen d’une cellule triaxiale dans laquelle on place une éprouvette de sol de forme
cylindrique. On applique dans une première étape un état de contrainte isotrope sur toute facette de l’échantillon par
l’intermédiaire d’un liquide comprimé. Dans la deuxième phase, on applique à l’aide d’un piston une force axiale F
constante sur l’échantillon déjà soumis à la pression isotrope .

L’essai consiste à augmenter la force « F » jusqu’a la rupture de l’échantillon suivant un plan inconnu, tout en
laissant la pression « 3 » constante et on mesurant la déformation axiale «h» à l’aide d’un capteur de
déplacement.

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Durant la phase de chargement, l’état de contraintes appliqué sur l’échantillon est donné par : 1= 3 +  = 3 + F/S

On peut alors écrire :  = F/S = 1 - 3 : déviateur de contraintes

5.2.2 Détermination des caractéristiques du sol


Au cours de l’essai on mesure l’évolution du déviateur de contrainte  en fonction de la déformation axiale εa. Sur
la courbe on définit la valeur du déviateur correspondant à la rupture (pic). On répète l’essai avec plusieurs valeurs
de 3 , et on déterminer sur la courbe (,εa) le point qui correspond à la rupture pour chaque chargement.

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Cet essai permet de tracer la courbe intrinsèque du sol ce qui correspond à l ’enveloppe de plusieurs cercles de
Mohr obtenus à la rupture. Généralement, on trace trois cercles de Mohr correspondant chacun à un essai réalisé
sur un échantillon de même sol. Les contraintes 1 et 3 correspondant à la rupture sont les points diamétralement
opposés de chacun de ces cercles.

Le centre d’un cercle situé sur l’axe des contraintes n est défini par (1 + 3 )/2.
l’ordonnée à l’origine et la pente de cette droite permettent de définir respectivement la cohésion (c) et l’angle de
frottement interne () du sol soumis à l’essai.

Tracé de la courbe enveloppe à partir des


cercles de Mohr
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3.2 Comportement à court terme et comportement à long terme
La résistance au cisaillement d’un sol dépend de nombreux facteurs, tels que la nature et l’état du sol, mais aussi
l’intensité des efforts exercés et la manière dont ces efforts sont appliqués.

Dans les sols saturés, cette résistance est liée uniquement au squelette solide du sol, puisque l’eau interstitielle
n’offre aucune résistance aux efforts de cisaillement. Elle ne dépend, de ce fait, que des contraintes effectives qui
s’exercent aux points de contact des particules solides. Elle est donc directement influencée par les conditions
d’application de ces efforts qui commandent la répartition des contraintes totales appliquées entre les phases
liquide (pression interstitielle u) et solide (contrainte effective ’) du sol, selon les relations connues :

Lorsque le sol est soumis à des forces, il a tendance à subir une variation de volume. Lorsque le sol est saturé, et
puisqu’il est incompressible, cette variation ne peut avoir lieu que s’il y a mouvement de l’eau (expulsion ou
apport). Or, l’écoulement de l’eau dans un sol n’est jamais instantané et la vitesse d’écoulement dépend de la
valeur du coefficient de perméabilité du sol.

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Dans les sols grenus, la perméabilité est forte et il y a écoulement très rapide de l’eau. Le comportement du sol,
de même que sa résistance au cisaillement, ne sont régis que par le comportement du squelette solide.

Par contre, pour les sols fins, le coefficient de perméabilité est faible. L’eau met un temps très lent pour
s’écouler.

On distingue donc deux comportements extrêmes de ces sols :

• Un comportement à long terme où, au bout d’un certain temps, les surpressions interstitielles provoquées par
les charges se sont dissipées. Le comportement du sol est celui du squelette solide. L’eau ne joue aucun rôle.

• Un comportement à court terme lorsque l’eau n’a pas eu le temps de s’évacuer. Le sol se déforme alors à
volume constant et l’eau joue un rôle important dans le comportement.

A ces deux types de comportements correspondent deux résistances au cisaillement différentes pour un même sol
fin. Cette distinction est fondamentale et sera utilisée dans toute la suite du chapitre lorsqu’il sera question des
sols fins.

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5.3 Caractéristiques du sol à la rupture

Deux principaux types de caractéristiques mécaniques sont distingués: les caractéristiques apparentes et les
caractéristiques effectives.
5.3.1 Caractéristiques apparentes
Elles sont également dénommées caractéristiques non consolidées non drainées lorsqu’elles sont déterminées à
l’essai triaxial. Leurs symboles sont les suivants :
• Sols non saturés:
angle de frottement apparent uu (degrés),
cohésion apparente cuu (kPa)
• Sols saturés :
cohésion non drainée cu (kPa)
et u = 0 (degrés)
Ces caractéristiques traduisent le comportement du sol lorsque les sollicitations sont telles qu’aucune consolidation
n’a le temps de se produire.

Lorsque le sol est saturé, toute augmentation de la contrainte  se traduit par une augmentation identique isotrope
de la pression interstitielle u puisque le milieu est non drainé et l’eau incompressible.
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Les caractéristiques apparentes sont mesurées soit par un :
• essai triaxial non consolidé non drainé (UU)
• un essai de cisaillement non consolidé, rapide.

Ces essais conduisent à déterminer des contraintes totales. Il faut donc appliquer l’équation de Mohr-Coulomb qui
prend les formes suivantes :

sols non saturés :

sols saturés :

5.3.2 Caractéristiques effectives :

Elles sont appelées aussi caractéristiques drainées :


Angle de frottement effectif ’ (degrés),
Cohésion effective c’ (kPa).

Ces caractéristiques, qui lient entre elles les contraintes effectives, représentent le comportement du matériau
lorsque les pressions interstitielles sont nulles.

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Elles sont déterminées en appliquant la formule :

’ et c’ sont mesurés:
• soit par un essai de cisaillement consolidé lent,
• soit par un essai triaxial consolidé drainé (CD),
• soit par un essai triaxial consolidé non drainé avec mesure de la pression interstitielle (CU + u).
Étant donné que la réalisation et la mise en place des éprouvettes triaxiales sont très délicates dans les sols
pulvérulents, les types d’essai recommandés sont les essais de cisaillement dans les sables et les essais triaxiaux
pour les sols cohérents.
5.3.3 Caractéristiques consolidées non drainées
Ces caractéristiques sont désignées, comme suit:
Facteur d’augmentation de la cohésion cu ,
Cohésion consolidée non drainée cu0.
Elles représentent la cohésion apparente minimale cu0 d’un sol ainsi que l’augmentation de résistance apparente
lorsque le sol est soumis à des pressions de consolidation de plus en plus élevées.
Les caractéristiques cu et cu0 sont mesurées :
• soit par un essai de cisaillement consolidé rapide ;
• soit par un essai triaxial consolidé non drainé.
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5.4 Résistance au cisaillement des sols pulvérulents
Dans le cas des sols pulvérulents, on s’intéresse essentiellement aux caractéristiques drainées. Les essais de
cisaillement correspondants sont donc réalisés à drainage ouvert. Dans ces conditions, la surpression interstitielle
reste toujours négligeable et les contraintes totales et effectives sont confondues.
En reproduisant l’essai pour des valeurs différentes de la contrainte normale σ ou de la contrainte latérale σ3, on
peut déterminer la courbe intrinsèque.
Dans le plan de Mohr, la courbe intrinsèque est déterminée soit comme ensemble des points (, ) obtenus à la
boîte de cisaillement, soit comme enveloppe des cercles de Mohr à la rupture pour les essais triaxiaux (essai CD).

Cette courbe est une droite passant pas l’origine, tant pour le sol dense que pour le sol lâche. La densité a une
influence sur la pente de cette droite.

Les caractéristiques de cisaillement sont :


• ’ : angle de frottement interne effectif
• c’ : cohésion drainée

L’équation de Mohr-Coulomb est :


 =  tan ’ Essai triaxial : cercles de Mohr Essai de cisaillement à la boite
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Facteurs influant sur la valeur de l’angle de frottement interne ’
La compacité du sol influe directement sur l’angle de frottement interne. Cette influence peut être traduite par la loi
empirique suivante, proposée par Caquot et Kérisel, pour la variation de tan ’ avec l’indice des vides e

avec les valeurs de K qui varient de 0.45 (sable silteux) à 0.6 (sable grossier). On prend en général K = 0.55
comme valeur moyenne.

Nature du sol Variation du coefficient K


Gros sable .......................................... 0,60 à 0,55
Sable moyen...................................... 0,55 à 0,475
Sable fin ............................................. 0,475 à 0,400
Sable silteux ...................................... 0,400 à 0,325

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5.5 Résistance au cisaillement des sols fins

Dans le cas des sols cohérents, on doit examiner l’ensemble des caractéristiques drainées et non drainées.
Les caractéristiques drainées sont déterminées normalement au moyen d’essais triaxiaux consolidés non drainés
avec mesure de la pression interstitielle ou par des essais triaxiaux consolidés drainés. On utilise aussi les essais
lents (drainés) à la boîte de cisaillement.

Les caractéristiques non drainées sont déterminées en laboratoire, au moyen d’essais triaxiaux consolidés non
drainés et non consolidés non drainés.
5.5.1 Courbes intrinsèques
a. Essai consolidé drainé (CD)
Après saturation, on consolide le sol sous la contrainte
isotrope r = 3 jusqu’à ce que la pression interstitielle
se soit annulée (u=0). Puis en laissant les circuits de
drainage ouverts, on augmente lentement la contrainte
axiale 1 de façon à maintenir toujours (u=0).
On poursuit l’essai jusqu’à rupture complète de
l’échantillon.

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Les caractéristiques de cisaillement sont :
• c’ : cohésion drainée
• ’ l’angle de frottement interne effectif

l’équation de la droite courbe intrinsèque, dite équation de Mohr-Coulomb est :

Cercles de Mohr - essai CD

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b. Essai non consolidé non drainé (UU) :

L’essai non consolidé non drainé (UU) correspond au comportement à court terme du sol en place. Après
saturation de l’échantillon, on le soumet, orifices du drainage fermés , à la contrainte r = 3 puis on le cisaille
sous 1. La vitesse de cisaillement est relativement grande comparativement à l’essai CD.

En procédant à un cisaillement d’un deuxième échantillon, on augmentera 1 et 3 de la même valeur r. Il s’agit
d’une augmentation de la contrainte isotrope qui ne provoque qu’un accroissement de la pression interstitielle. On
obtient le cercle 2 de même diamètre que le cercle 1. Ainsi, la courbe intrinsèque sera tangente horizontale aux
deux cercles. On a donc u = 0 et l’ordonnée à l’origine est appelée cohésion non drainée cu.

Cercles de Mohr - essai UU

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c. Essai consolidé non drainé (CU) :
L’essai consolidé non drainé (CU) consiste à appliquer sans drainage et après consolidation du sol la contrainte 3 et
la maintenir constante puis augmenter la contrainte axiale jusqu'à la rupture. L'essai CU a deux buts:

• Déterminer les caractéristiques de cisaillement c' et ' en mesurant la pression interstitielle u au moment de la
rupture. Cet essai est appelé consolidé non drainé avec mesure de la pression interstitielle: CU+ u.
• Etudier la variation de la cohésion non drainée cu en fonction de  '. Cette variation est sous la forme :

Ainsi, le paramètre cu permet de calculer l’accroissement de la cohésion non drainée cu correspondant à une
augmentation de la pression de consolidation ’.

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Comme exemple d’application de cu , on suppose un sol argileux saturé compressible. Ses caractéristiques
initiales non drainées sont cu0 et u = 0. Pour accélérer le tassement de ce sol, on réalise un pré-chargement qui
va accélérer le tassement. Ce pré-chargement engendrera un supplément de contraintes (de consolidation) .
La cohésion non drainée du sol sera améliorée et cette amélioration sera calculé à partir de la formule :

5.5.2 Essai de compression simple :

Cet essai consiste à écraser un échantillon cylindrique de sol intact entre les deux plateaux d’une presse. La
contrainte axiale à la rupture Rc est appelée résistance à la compression simple.

Comme le montre le cercle de Mohr :

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