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Fatigue des matériaux / Fatigue Prof.

BOUKHAROUBA

INTRODUCTION

La fatigue est l’alltération des propriétés mécaniques sous


l’effet de sollicitations répétées dans le temps.

Cette altération des propriétés mécaniques conduit dans la


plupart des cas à la rupture par fatigue.

- quant l’agrafe de votre stylo se casse, c’est la fatigue qui en


est la cause,
- quant la poignée de la porte de votre réfrigérateur vous
reste entre les mains, c’est la fatigue qui en est la cause.

Nous distinguerons deux types de fatigue.


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FATIGUE

Fatigue de pièces non fissurées Fatigue de structures fissurées

Dans le cas des pièces de petite Dans le cas des structures de


taille, il n’y a pas de fissures dimensions importantes, des
préexistantes, la rupture est fissures sont initialement présentes,
contrôlée par la phase d’initiation. la rupture est contrôlée par la phase
de propagation.
Les dents d’engrennages, les
chemins de roulements, les essieux, Les structures contenants les joints
les vilebrequins, les arbres moteurs, soudés : ponts, bateaux, réservoirs
etc. sous pression, etc.
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Fatigue de pièces non fissurées

Fatigue oligocyclique, Fatigue à grand nombre


faible nombre de cycles de cycles

Les contraintes appliquées sont Les contraintes appliquées sont


supérieures à la limite élastique. inférieures à la limite élastique.
La rupture se produit après La rupture se produit au delà de
mois de 105 cycles. 105 cycles.

Les pièces du coeur d’un Toutes les pièces soumises à


réacteur nucléaire, les pièces des rotations et aux vibrations.
d’une turbine, toute les pièces
soumises à des surcharges
occasionnelles, etc.
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1 - INTRODUCTION
On appelle endurance la capacité de résistance à la fatigue des pièces et
des assemblages.

Les essais d’endurance consistent à soumettre un certain nombre


d’éprouvette, appelé lot, à des cycles d’efforts périodiques, de même
amplitude sa, de même contrainte moyenne smoy et dans les mêmes
conditions d’essais (rapport de charge, le milieu, température, fréquence,
etc.) et ce, pour relever le nombre de cycles au bout duquel la rupture se
produit au pas.
Le nombre de cycles est reporté en abscisse sur une échelle logarithmique
et la contrainte en ordonnée sur une échelle linéaire. A chaque éprouvette
correspond un point du plan (sR, NR) on obtient par là, une courbe qui a
l’allure de celle représentée dans la figure (1).
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s [MPa]
Rupture
statique Fatigue Endurance Endurance
oligocyclique limitée illimitée
Rr

Re

sD

Pas de rupture  N
Log N

Figure 1 : Exemple de représentation de la


courbe de Wöhler (courbe d’endurance)
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Cette courbe, connue sous le nom de courbe de Wöhler ou tout


simplement courbe d’endurance ou encore, courbe S-N (stress-number
of cycles) dans les pays anglo-saxions.
Universellement connue, la courbe de Wöhler est la plus ancienne et la
seule qui permette de déterminer expérimentalement la tenue des pièces
ou des matériaux dans tout le domaine de la fatigue.
La courbe d’endurance peut être décomposée en quatre domaines
suivant le nombre de cycles à la rupture :

- la rupture statique à lieu au premier cycle si s = Rr,


- la fatigue oligocyclique s’étend de 10 à 100 cycles (sollicitation
approximativement entre Re et Rr),
- le domaine d’endurance limitée, entre 105 et 107 cycles
(sollicitation approximativement entre sD et Re),
- domaine d’endurance illimitée, au delà de 107 cycles
(sollicitation inférieure à sD).
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3.2 - CONCLUSION
Il est important de noter que cette courbe n’est valable que pour :

1/ le matériau étudié,
2/ le type d’éprouvettes testées (la forme et les
dimensions géométriques),
3/ le type de sollicitation appliquée,

Il est donc, a priori, impossible de généraliser ce type de courbe. Deux


exemples sont donnés dans la figures (2 et 3).
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Figure 2 : Cas d’une sollicitation répétée sur un acier à ressort 45SCD6


traité à 45 HRC (Rr = 1400 MPa). La courbe a été tracée à l’aide d’un
essai par niveau de charge.
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Figure 3 : Cas d’une sollicitation ondulée


pour différentes niveaux de contraintes moyennes.
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3.3 – ÉPROUVETTES D’ESSAIS


Les essais d’endurance sont réalisés sur des éprouvettes de petites
dimensions géométriques compte-tenu des charges à mettre en jeu et du
coût très élevé de chaque éprouvette.

Il en faut beaucoup, selon la méthode qui sera utilisée pour définir la


courbe S-N ou la limite d’endurance. Il existe plusieurs type
d’éprouvettes (figure 3.4) suivant les cas et les machines disponibles.

Flexion plane Flexion rotative

Torsion alternée Flexion - Torsion

Figure 4 : Exemple d’éprouvettes utilisées pour les


essais d’endurance
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3.4 - METHODES DE DETERMINATION DE


LA LIMITE D’ENDURANCE
La détermination ou l’estimation des caractéristiques de fatigue
nécessite d’effectuer une analyse statistique soignée des résultats
d’essais.
Dans le cas des aciers, nous présenterons un certain nombre de
relations empiriques, basées sur les caractéristiques mécaniques du
matériau, qui permettent d’avoir une première estimation de la limite
d’endurance.

Dans une seconde partie, nous décrivant plusieurs méthodes qui


permettent :

1/ l’estimation de la limite d’endurance à N


cycles,
2/ la représentation mathématique et le tracé de
la courbe de Wöhler.
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Nous précision dans cette partie le principe de ces méthodes et leur


conditions d’utilisation ainsi que le degrés de précision de chaque
méthode. Enfin, nous précision aussi l’influence des paramètres
mécaniques sur l’endurance on considérons les points suivants :

Nous discutons aussi l’influence des paramètres mécaniques sur


l’endurance on considérons les points suivants :

1/ la nature des efforts cycliques (flexion,


traction, torsion),
2/ le niveau de la contrainte statique (contrainte
moyenne),
3/ fréquence des cycles de charge,
4/ la variation temporaire des efforts.
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3.5 - NATURE ET ASPECT DE LA DISPERSION


DES RESULTATS DES ESSAIS DE FATIGUE
La dispersion des résultats des essais de fatigue est acceptée
aujourd’hui, à la fois comme un fait d’expérience et comme un fait
physique, on la considère maintenant comme un des aspects physiques
du phénomène.

De plus, d’un point de vue pratique, il est souvent impossible ou trop


coûteux de supprimer totalement certaines causes d’erreurs
expérimentales même si, en théorie, elles peuvent l’être.
L’aspect de la dispersion observée résulte donc d’un certain nombre de
causes que l’on peut logiquement répartir en trois catégories :

1/ internes au matériau : inclusions, hétérogénéité de


structure.
2/ dues ou liées à la préparation des éprouvettes : les
opérations de mise en forme par tournage, fraisage,
rectification, les traitements thermiques est qu’ils n’est
jamais possible de reproduire de façon rigoureusement
identique sur toutes les éprouvettes d’une même série,
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3/ extérieures à l’éprouvette : les incertitudes de


montage dans les machines d’essais et de réglage de la
charge appliquée, de la fréquence des cycles, l’influence
de l’environnement.
3.6 – ESTIMATION DE LA LIMITE
D’ENDURENCE sD
Les méthodes d’estimation de la limite d’endurance peuvent être
empiriques ou expérimentales.

3.6.1 – Méthodes empiriques


De nombreux auteurs ont cherchés à relier la limite d’endurance aux
propriétés mécaniques et en particulier à la résistance à rupture (Rr), à la
limite d’élasticité (Re), au coefficient d’allongement (A%), et à la striction
(Z). On cite les plus utilisées.

MAILANDER s D  0.49  20% R m


s D  0.65  20% R e
STRINBECK s D  0.285  20%R m  Re 
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HOUDREMONT et MAILANDER s D  0.25 R e  Rm   50

ROGERS s D  0.4 R e  0.25 R m


JÜNGER s D  0.2 R e  Rm  Z 

LEQUIS, BUCHHOLTZ s D  0.175 R m  Re  A%  100


et SCHULZ

s D  Rm 2
HEYWOOD
s D  150  0.43 R e
0.37 R m  77
0.38 R  16

LIEURADE sD   e

0.41 R m  2 A
0.39 R m  Z
BRAND s D  0.32 R m  121
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A titre d’information, la relation de BRAND porte sur 489


résultats d’essais d’origines diverses portant sur la détermination
de la limite d’endurance, obtenues en flexion rotatives, pour 107
cycles (300 < Rr < 2000 N/mm2).

3.6.2 – Méthodes expérimentales

Il existe aujourd’hui de nombreuses solutions proposées. Nous


allons en évoquer quelques unes parmi les plus utilisées :

1/ méthode de reclassement des données,


2/ méthode des probits,
3/ méthode de l’escalier (stair-case),
4/ méthode d’itération,
5/ méthode de locati,
6/ méthode des k éprouvettes non rompues.
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L’utilisation des ces méthodes expérimentales nécessite la


connaissance de l’ordre de grandeur de la limite d’endurance sD
cherchée.

Pourquoi ?

Afin de bien choisire le niveau de contrainte du premier essai et


l’espacement entre deux essais successives.
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3.6.2.1 – Méthode de reclassement des


données
Il est important de fixer :

- un niveau de contrainte noté s0, à priori inférieur à la


limite d’endurance estimée s’D.
- un certain nombre de niveaux de contrainte s0 + Ds, en
progression arithmétique, espacés d’une valeur Ds.
- une durée de vie d’essai souhaitée.
- un même nombre d’éprouvettes pour chaque niveau.

Prenons par exemple le cas d’un acier 35 CD4 grenaillé sollicité en


flexion rotative.
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Comment faire ?

On choisis avant chaque essai :

- la limite d’endurance estimée : s’D = 500 MPa

- le niveau de contrainte pour le 1er essai : s0  440 MPa

- l’espacement en contrainte entre deux


essai : Ds 20MPa
- un nombre de cycles d’essais : 107 cycles

On note après chaque essai :

les éprouvettes rompues (r.) et non rompues (n.r.)


on procède un reclassement des résultats d’essais
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Résultat
Echelonnement Contrainte Résultat brut Reclassement des
appliquée en [MPa] résultats

s0 440 n.r. n.r.


s 0  Ds 460 n.r. n.r.

s 0  2Ds 480 r. n.r.


s 0  3Ds 500 r. n.r.
s 0  4Ds 520 n.r. r.
s 0  5Ds 540 n.r. r.
s 0  6Ds 460 r. r.

On remplace les essais non rompus dans le domaine des contraintes


faibles et inversement. Nous voyons donc dans ce cas, que la limite
d’endurance se situe, après, reclassement, à environ 510 MPa.
En pratique il faut une trentaine d’éprouvettes pour pratiquer cette
méthode.
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3.6.2.2 – Méthode des probits

Il est important de fixer :

- un niveau de contrainte à priori égale à la limite


d’endurance estimée s’D.
- un certain nombre de niveaux de contrainte sD’ + Ds,
en progression arithmétique, espacés d’une valeur Ds.
- une durée de vie d’essai souhaitée.
- un même nombre d’éprouvettes pour chaque niveau.
Traitons un exemple portant sur n = 20 éprouvettes pour chaque
niveau de contrainte.
On réalise des essais pour cinq niveaux de contrainte avec :

n 0  n1  n 2  n 3  n 4  20 éprouvettes
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3.6.2.3 – Méthode de l’escalier


En 1948, DIXON et MOOD ont proposé la méthode dite « de l’escalier ».
Cette méthode simplifie beaucoup la recherche des niveaux de contraintes
d’essais qui s’effectue automatiquement, et laisse à l’utilisateur une
grande liberté quant au choix du nombre d’essais a réalisés.
- en fixe une durée de vie maximale pour les essais,
- en définie un pas de progression arithmétique pour les niveau
de contrainte Ds,
- en essaye une première éprouvette à un niveau de contrainte
proche de s’D,
- le niveau de contrainte pour le second essais dépend du résultat
du premier :
1- si l’essai précèdent s’est traduit par une non-rupture, choisir,
pour le nouvel essai, le palier de contrainte supérieur de Ds à
celui utilisé lors du dernier essai (s’D + Ds,
2- si l’essai précèdent s’est traduit par une rupture, choisir, pour
le nouvel essai, le palier de contrainte inférieur de Ds à celui
utilisé lors du dernier essai (s’D - Ds.
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Une fois les essais sont achevés on procède au dépouillement pour une
estimation de la limite d’endurance sD et de l’écart type s.
La formule suivante est donnée pour estimer la limite d’endurance sD :

A d
s D  s min  Ds   
N 2
smin est le niveau minimum de contrainte qui a été utilisé. Par contre, Le
terme A dans cette équation est donné par :

A  i ni
i
La valeur de A dépend du type d’évènement qui s’est produit
expérimentalement le plus fréquemment. On peut être en présence donc
de deux cas de figure.

1- les ruptures sont les plus nombreuses, alors N est le nombre


d’éprouvettes non-rompues. Il y a eu dans ce cas (i) niveaux de
chargement employés et (ni) éprouvettes non rompues à chacun
de ces niveaux. Dans ce cas on prend la valeur de +1 pour d.
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2- les non-ruptures sont les plus nombreuses, alors N est le


nombre d’éprouvettes rompues. Il y a eu dans ce cas (i)
niveaux de chargement employés et (ni) éprouvettes rompues à
chacun de ces niveaux. Dans ce cas on prend la valeur de -1
pour d.

L’écart-type (s) de la zone d’endurance est calculé à partir de la formule


suivante :
 NB - A 2 
s  1.62 Ds  2
 0.029 
 N 
Le terme B peut être calculé par la formule suivante : B   i2 ni
i
Selon DIXON et MOOD l’expression donnant le terme B, ne peut être
utilisée qu’à condition que :

NB  A2
2
 0.3
N
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Exemple 1 :

Prenons deux exemples portant chacun sur 31 essais, avec s0 = 460 MPa
et Ds = 20 MPa.

Après essais, on a observé qu’il y a 16 ruptures, donc 15 éprouvettes non


rompues. On d’autre termes l’évènement le plus fréquemment observé est
la rupture, d’où :

d  1 ni  15
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Niveau de Niveau (i) Éprouvettes


i.ni i 2 .ni
contrainte non-rompues

460 0 2 0 0

480 1 3 3 3

500 2 6 12 24

520 3 4 12 36

540 4 0 0 0

Total - 15 A = 27 B = 63
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D’où :

 27 1 
sD  460  20    506 MPa
 15 2 
Et :
 15 63 - 27 2 
s  1.62 20 2
 0.029   32.04 MPa
 15 

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