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VI.

Théories de limitation en fatigue


VI. Théories de limitation en fatigue
6.1. Introduction
• Les conditions des tests des matériaux en statique correspondent à un mode de chargement graduel de
l’éprouvette jusqu’à sa complète destruction. Ce chargement graduel permet de développer graduellement
l’apparition des contraintes et déformations au sein de l’éprouvette.

• Bien souvent, les fonctionnements des pièces de machine sont soumises à des sollicitations variables avec
le temps. Considérons par exemple une fibre particulière sur la surface d’un arbre en rotation soumis à
l’action des moments de flexion. Cette fibre est à la fois soumise à la traction et en compression du fait de
la flexion.
Supposons en plus que l’arbre soit accouplé à un moteur électrique délivrant une vitesse de rotation de
1725 tr/min, c’est-à-dire que la fibre va développer à la fois des contraintes de traction et de compression 1725
fois par minutes! On constate que l’arbre comme faisant parti de l’ensemble machine développera des
contraintes à la fois variables, répétitives et alternatives.

• Les conditions de fonctionnement précédemment décrites correspondent à un fonctionnement en fatigue


des éléments de machines.
VI. Théories de limitation en fatigue
6.1. Introduction
• Une pièce soumise à des charges variables ou répétitives se brise à un niveau des contraintes bien
inférieur à celui de rupture de la pièce lorsqu’elle est soumise à des charges statiques ------ Phénomène
de fatigue des matériaux.
𝑆
𝜎𝑚𝑎𝑥 ≤ 𝜎𝑎𝑑𝑚 = 𝐹𝑆

• Mécanisme de fatigue : La rupture par fatigue se fait par un développement progressif, à travers la
section, d’une fissure microscopique en un point où la contrainte localisée est plus élevée. Pour les
matériaux ductiles, celle-ci commence par une déformation visible aux endroits où la limite d’écoulement
est dépassée, donnant ainsi la possibilité de prévention de rupture.

• Types de chargement
VI. Théories de limitation en fatigue
6.2. Notions de résistance à la fatigue et de limite d’endurance
• Le « nombre de cycle (N) » est la caractéristique principale de la fatigue des matériaux. Il représente le
nombre des fois qu’une charge, d’intensité insuffisante à rompre en une application une pièce donnée si
son application est répétée.

• Plus le nombre de cycle à la rupture est élevée, moins l’intensité de la charge est faible et vice-versa.

• Les caractéristiques de fatigue d’un matériau se déduisent des essais de fatigue de ce matériau (= Essai
Moore): Il consiste à charger, en flexion complètement renversée, une éprouvette normalisée polie. Les
résultats expérimentaux sont ensuite traduits en diagramme logarithmique des contraintes (S) Vs
Nombre des cycles à la rupture (N) ------ Diagramme S - N.

La contrainte en-déçà de laquelle la pièce offre


une durée de vie infinie est la limite d’endurance
du matériau.
Pour une éprouvette non-normalisée, la
résistance à la fatigue est la limite de fatigue
pour N quelconque.
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6.3. Approximation du diagramme S-N des métaux ferreux
• Les diagrammes S-N pour tous les aciers n’existent pas en réalité. Une approx.
des ces courbes, pour des aciers sollicités en flexion complètement renversée
peut être faite graphiquement ou analytiquement.
• Considérons un acier quelconque et approximons sa courbe analytiquement
sur une échelle log –log représentée ci-contre.
• Il s’agit d’établir l’équation de la droite (AB) qui est de la forme:

où:

Par ailleurs,
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6.4. Valeurs approximatives de la limite d’endurance
• En pratique, les valeurs des limites d’endurance et de résistance à la fatigue ne sont pas toujours
accessibles pour tous les matériaux. On les approxime, en utilisant les relations existant entre la limite de
rupture et d’endurance obtenues à travers les essais expérimentaux de Moore.

Autre possibilité:
VI. Théories de limitation en fatigue
6.5. Facteurs d’influence de la limite d’endurance
• Les valeurs des limites d’endurance (𝑆𝑒′ , 𝑆𝑠𝑒
′ ) des matériaux sont en générale, déterminées suivant des

essais avec éprouvettes normalisées polies dans des conditions idéales: température ambiante, milieu non
agressif.
• Bien que dans la pratique:
- Les pièces des machines ne sont pas polies;
- Les dimensions des pièces ne sont pas normalisées;
- Les effets des concentrations sont loin négligeables;
- Elles fonctionnent rarement selon les conditions idéales.
• Il est donc nécessaire de tenir compte de tous ces facteurs intervenants dans la vie des pièces. L’on peut
donc écrire:

Limite d’endurance de l’éprouvette de Moore


Limite d’endurance de la pièce
VI. Théories de limitation en fatigue
6.5. Facteurs d’influence de la limite d’endurance
6.5.1. Influence de 𝒌𝒂

Les surfaces forgées offrent des caractéristiques moins bonne (surface très rugueuse).
VI. Théories de limitation en fatigue
6.5. Facteurs d’influence de la limite d’endurance
6.5.2. Influence de 𝒌𝒃
Volume de la pièce chargée à 95%
Deux critères:
• Critère du volume relatif:

Volume de l’éprouvette chargée à 95%


• Critère de la dimension caractéristique:

Où: d est le diamètre des barreaux soumis en torsion ou en flexion. Pour des pièces non
circulaires, « d » est la hauteur de la poutre.
VI. Théories de limitation en fatigue
6.5. Facteurs d’influence de la limite d’endurance
6.5.3. Influence de 𝒌𝒄
On a vu au chap. 1, que:

Pour définir la fiabilité des pièces, on établit les corrélations:


(Valeur moyenne) (Ecart-type)

On définit ainsi une variable normalisée:

Le facteur de fiabilité est alors définit:


VI. Théories de limitation en fatigue
6.5. Facteurs d’influence de la limite d’endurance
6.5.3. Influence de 𝒌𝒄
VI. Théories de limitation en fatigue
6.5. Facteurs d’influence de la limite d’endurance
6.5.4. Influence de 𝒌𝒅
Pour les aciers, une formule empirique est proposée:

6.5.5. Influence de 𝒌𝒆
• Pour les matériaux ductiles, le facteur théorique ne s’applique pas pour des charges statiques (Cfr. Chap. 2).
• Dans le cas des charges variables, il faut toujours prendre en compte de l’effet de changement brusque de
section.
• Le facteur de concentration des contraintes en fatigue est ainsi définit:

• 𝑲𝒇 = 𝒻 𝑔é𝑜𝑚é𝑡𝑟𝑖𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑝𝑖è𝑐𝑒, 𝑡𝑦𝑝𝑒 𝑑𝑒 𝑐ℎ𝑎𝑟𝑔𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑒𝑡 𝑑𝑢 𝑚𝑎𝑡é𝑟𝑖𝑎𝑢


VI. Théories de limitation en fatigue
6.5. Facteurs d’influence de la limite d’endurance
6.5.5. Influence de 𝒌𝒆

Le facteur de concentration des contraintes en fatigue sont calculables par l’expression:

Indice de sensibilité q relatif à la flexion ou à la charge axiale


Indice de sensibilité aux effets d’entaille
• 𝑞 = 1 → 𝑟 > 5𝑚𝑚 ⟹ 𝐾𝑓 = 𝐾𝑡
• 𝑞 = 0 ⟹ 𝐾𝑓 = 1

• Pour les matériaux fragiles (fontes), le facteur


théorique ne s’applique pas pour des charges
statiques (Cfr. Chap. 2). C’est le cas même en
fatigue.
VI. Théories de limitation en fatigue
6.5. Facteurs d’influence de la limite d’endurance
6.5.5. Influence de 𝒌𝒆
Indice de sensibilité q relatif à la flexion ou à la torsion
VI. Théories de limitation en fatigue
6.6. Résistance à la fatigue – Contraintes non renversées – Diagramme de GOODMAN
Les valeurs de limite d’endurance des matériaux en fatigue sont obtenues (approximées) suivant les
expérimentations de Moore: Elles s’appliquent seulement aux contraintes uni-axiales complètement
renversées et variables dans le temps.

• Si 𝜎𝑚 = 0, Contraintes complètement renversées: Résistance permise ≡ limite d’endurance.


• Si 𝜎𝑎 = 0, Contrainte statique: elle est limitée par la résistance à l’écoulement.
• Si 𝜎𝑚 , 𝜎𝑎 ≠ 0, on recours à la théorie de limitation établit par le diagramme de Goodman modifié.
VI. Théories de limitation en fatigue
6.6. Résistance à la fatigue – Contraintes non renversées – Diagramme de GOODMAN
6.6.1. Diagramme de Goodman Modifié

Lieu de contrainte complètement renversée. Axe


de fatigue

État de contrainte dans la pièce

Lieu de contrainte complètement renversée nulle.


(Statique)
Si 𝜎𝑎 = 0, ligne de sollicitation confondu à l’axe de la statique: la valeur limite permise est soit 𝑆𝑦 ou 𝑆𝑢𝑡
Si 𝜎𝑚 = 0, Contrainte complètement renversée: La valeur limite permise est 𝑆𝑒 (vie infinie) ou 𝑆𝑓 (vie finie)
Construction: • 𝜎𝑚 > 0, on joint 𝑆𝑒 (ou 𝑆𝑓 ) à 𝑆𝑢𝑡 . Puisque 𝜎𝑚 doit être limitée à l’écoulement, on limite le
diagramme à 𝑆𝑦 par une droite de pente 45°;
• 𝜎𝑚 < 0, 𝜎𝑎 = 𝑐𝑡𝑒 (aucune influence sur la valeur de la résistance en fatigue.)
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6.6. Résistance à la fatigue – Contraintes non renversées – Diagramme de GOODMAN
6.6.1. Diagramme de Goodman Modifié
Le diagramme de Goodman modifié permet de déterminer la résistance d’une pièce de machine subissant
des contraintes non complètement renversées:

Il existe plusieurs autres diagrammes (critères) que celui de


Goodman présenté.

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