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Matériaux Industriels

CHAPITRE II
Propriétés des matériaux
& Essais mécaniques

1
Propriétés des matériaux

2
Caractérisation mécanique

• Caractéristiques mécaniques des matériaux doivent être définissables


sans ambiguïté en fonction des qualités ou des capacités attendues
• Pas indépendantes des conditions de mesure

Présentation des grandeurs mesurables

Essais permettant de les obtenir

3
1. Propriétés mécaniques des matériaux

1.1 Qualités mécaniques attendues

• Rigidité : déformation réversible faible par rapport au chargement


appliqué (≠ souplesse)
• Résistance aux efforts :
(a) rupture : aptitude à ne pas se rompre sous l'effet d'un chargement
(b) plastification : aptitude à ne pas se déformer de manière
irréversible sous l'effet d'un chargement
• Ductilité : capacité à se déformer avant de rompre
• Résilience : capacité à emmagasiner de l'énergie au cours d'une
déformation élastique

4
• Ténacité : capacité à absorber de l'énergie au cours d'une évolution
irréversible (plastification, rupture)

• Résistance à la fatigue : capacité à supporter des sollicitations


mécaniques cycliques plus ou moins régulières, alternées, répétées…

• Résistance aux chocs : capacité à absorber de l'énergie lors d'une


rupture par choc

• Dureté : résistance à l'enfoncement d'un pénétrateur (liée à la résistance à la


plastification)

• Résistance au fluage : aptitude à durer sous l'effet d'une charge imposée


à température élevée

5
• Résistance à la propagation de fissures : sensibilité à l'effet
d'entaille

• Amortissement : incapacité à restituer au cours de la relaxation des


sollicitations qui lui sont appliquées toute l'énergie emmagasinée lors de la mise

en charge

• Résistance à l'usure : résistance à l'enlèvement de matière par frottement


(couple de matériaux)

• Corrosion sous contrainte : couplage de deux sollicitations (chimique


et mécanique)

6
1.2 Caractéristiques mécaniques des matériaux

• Modules d'élasticité

Module de Young E
st
Pente de la courbe contrainte - déformation
dans le domaine élastique en traction pure
E ou en flexion (unité : Pa)
G
Module de Coulomb G
g
e Pente de la courbe cisaillement - glissement
dans le domaine élastique en torsion pure
(unité : Pa)

7
• Résistance à la rupture :
Charge maximale applicable à une section d'éprouvette sollicitée en traction pure sans
rupture (unité : Pa)
Fmax
sR=
S0

• Limite d'élasticité :
Charge maximale applicable à une section d'éprouvette sollicitée en traction pure sans
entraîner de déformation plastique (unité : Pa)

Fe
se= S
0

8
• Allongement et striction
- Allongement relatif de l'éprouvette de longueur initiale l0 après rupture
Dl
A%=
l0

- Striction : variation relative de la section après rupture

DS
S%=
S0

• Ténacité

- Résistance à la rupture d'un matériau en présence d'une fissure (ou résistance à la


propagation de fissure)
- K1C facteur d'intensité de contrainte critique (unité : MPa)MPa m

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• Résistance aux chocs ou résilience

- Energie absorbée lors de la rupture par choc en traction ou en flexion


(unité : J/cm2)
- Dépend des conditions de choc (plusieurs types d'essais)
- KCV, KV, KCU

• Limite d'endurance conventionnelle

- Contrainte maximale pour laquelle le matériau peut endurer une infinité de cycles
sans rompre (unité : Pa)
s

log(N)
103 104 105 106 107
10
• Résistance au fluage

- Contrainte qui à une température donnée entraîne une vitesse de déformation de


0,001% par heure
- Contrainte s1000 , s10000 … entraînant à une température donnée la rupture après une
durée de 1000h, 10000h…

• Dureté

- Plusieurs échelles de dureté : Vickers, Rockwell, Brinell…


- Force appliquée sur le pénétrateur / surface de l'empreinte
- Profondeur de pénétration de l'indenteur
- Considérée comme une grandeur repérable (sans unité)

11
Essais mécaniques

12
I. L’essai de traction

1.1 - Éprouvette de traction


1.2 - Dispositif expérimental
1.3 - Courbe contraintes - déformations

13
L’essai de traction en détail
1.1 - Eprouvettes de traction
Géométrie des éprouvettes d’un essai de traction :
▪ Eprouvettes cylindriques
▪ Eprouvettes sous la forme de plaques de section rectangulaire

Les dimensions des éprouvettes de


traction sont réglementées par les
nomes :
▪ NF EN 10002-1 dans le cadre
d’essais de traction à
température ambiante

▪ NF EN 10002-2 pour les


essais de traction à chaud

14
L’essai de traction en détail
1.2 - Dispositif expérimental
Un dispositif de traction est composé :
▪ Un bâti rigide
▪ Une traverse mobile

Le déplacement de la traverse est assuré :


▪ par vis sans fin
▪ par des vérins hydrauliques

L’échantillon de matériaux à caractériser est fixé entre deux mors

15
L’essai de traction en détail
1.2 - Dispositif expérimental
Une cellule de force directement liée à
l’échantillon permet de mesurer la
force appliquée lors de l’essai

Bâti rigide
Cellule de force
Traverse mobile
Mors

Eprouvette

16
L’essai de traction en détail
1.2 - Dispositif expérimental
L’allongement de l’éprouvette est mesuré par :
▪ des jauges de déformation
▪ un extensomètre

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L’essai de traction en détail
1.2 - Dispositif expérimental
La courbe brute d’un essai de traction se présente sous la forme de F = f(Dl)
 Suivant la nature du matériau l’allure générale de cette courbe varie

1.2.1 - Matériaux au comportement fragile


▪ Il s’agit de matériaux ne présentant aucune déformation plastique quelques soit
la valeur de la sollicitation où la rupture intervient brutalement
▪ La courbe F = f(Dl) est une droite caractéristique de l’élasticité linéaire
▪ Les matériaux concernés sont :
F
✓ les verres
✓ les céramiques
✓ les bétons
✓ la fonte grise
✓ certains aciers bruts de trempe
Dl
✓ la majorité des polymères thermodurcissables

18
L’essai de traction en détail

1.2.2 - Matériaux au comportement ductile


▪ Les matériaux ductile décrivent :
✓ un comportement élastique linéaire (déformation réversible) jusqu’à une
certaine valeur de force
✓ puis un comportement plastique (déformation irréversible) pour des efforts
plus important

▪ La courbe F = f(Dl) est : F

▪ Comportement typique :
✓ des métaux
✓ des alliages
✓ certains polymères thermoplastiques
Dl

19
L’essai de traction en détail

1.2.3 - Matériaux au comportement élastique non linéaire


▪ Le comportement élastique non linéaire traduit une déformation réversible non
proportionnelle à la charge

F
▪ La courbe F = f(Dl) est :

▪ Il décrit le comportement :
✓ des élastomères Dl
✓ certains polymères thermoplastiques

20
L’essai de traction en détail
1.3 - Courbe contraintes - déformations
▪ L’inconvénient de ces courbes brutes est qu’elles sont dépendantes de la
géométrie des éprouvettes de mesure
 conversion en courbe s = f(e) à partir des relations :

F Dl
s= et e=
S0 l0

où S0 est la section initiale perpendiculaire à la direction de sollicitation de


l’éprouvette de traction
et l0 est la longueur initiale entre repères de l’échantillon
▪ Les contraintes s’expriment en Pascals (1 Pa = 1 N.m-2) ou mégapascal (1 MPa
= 1 N.mm-2)
▪ Les déformations sont sans dimensions et peuvent être exprimées en
pourcentage de déformation

21
L’essai de traction en détail
1.3.1 - Lecture d’une courbe s = f(e) d’un matériau ductile
▪ La courbe s = f(e) d’un matériau ductile peut se décomposé en 3 parties
traduisant 3 phénomènes différents :
✓ un domaine de déformation élastique
✓ un domaine de déformation plastique homogène
✓ un domaine de déformation plastique inhomogène (ou striction)

▪ La déformation élastique linéaire obéit à la loi de Hooke : s = E e


✓ La pente de la droite donne le module d’Young (E) du matériau
✓ Dans cette partie l’échantillon s’allonge de manière homogène entre les
deux repères
▪ La pente de la courbe de la déformation plastique est donnée par le taux de
consolidation (ds / de)
✓ Elle diminue pendant que la contrainte augmente jusqu’à atteindre une
valeur nulle (traduit la valeur maximale de la contrainte)
 Cet extrémum traduit le changement de comportement plastique
22
L’essai de traction en détail
1.3.1 - Lecture d’une courbe s = f(e) d’un matériau ductile
▪ Changement de comportement plastique au passage de l’extrémum :
✓ en dessous de cette valeur l’échantillon s’allonge de manière homogène
✓ au dessus la déformation n’est plus homogène mais se localise dans la
zone de striction
 L’allongement se poursuit alors que la contrainte chute
jusqu’à la rupture du matériau dans la zone de striction

23
L’essai de traction en détail
1.3.1 - Lecture d’une courbe s = f(e) d’un matériau ductile

24
L’essai de traction en détail
1.3.1 - Lecture d’une courbe s = f(e) d’un matériau ductile
▪ Plusieurs informations caractéristiques des propriétés du matériau sont décrites
par les résultats de l’essai de traction :
✓ La limite d’élasticité
Dans la notion de limite d’élasticité deux grandeurs apparaissent :
- la limite d’élasticité vraie (Re)
- la limite d’élasticité conventionnelle à 0,2% (Re0,2)

Re correspond à la contrainte à partir de laquelle le comportement du


matériau s’écarte de la loi de Hooke
 moment où apparaît la première déformation plastique
Re délicat à déterminer dans la pratique car la transition du domaine élastique
au domaine plastique s’effectue progressivement
Pour s’affranchir de cette difficulté, une limite Re0,2 est souvent utilisée
Re0,2 correspond à la contrainte à laquelle une déformation plastique
permanente de valeur égale à 0,2% existe
25
L’essai de traction en détail
1.3.1 - Lecture d’une courbe s = f(e) d’un matériau ductile
✓ La limite d’élasticité
- la limite d’élasticité vraie (Re)
- la limite d’élasticité conventionnelle à 0,2% (Re0,2)

s (MPa)
Re0,2
80
Re
60
40

20
E E e
0,2% 0,4% 0,6%
26
L’essai de traction en détail
1.3.1 - Lecture d’une courbe s = f(e) d’un matériau ductile

✓ La limite d’élasticité

Dans certains cas, en particulier pour les aciers doux, la courbe contrainte -
déformation présente un palier d’écoulement à la transition élastique /
plastique

s (MPa)
 La limite d’élasticité vraie et la
limite d’élasticité conventionnelle à
80 0,2% sont alors égales et représente
Re la valeur inférieure de la
60 discontinuité
40
Re
20
E e
0,2% 0,4% 0,6%
27
L’essai de traction en détail
1.3.1 - Lecture d’une courbe s = f(e) d’un matériau ductile

✓ La résistance à la traction

La résistance à la traction Rm est la contrainte maximale atteinte lors de


l’essai de traction

s (MPa)
Pour les matériaux ductile elle se
Rm
situe dans le domaine plastique
200 lorsque le taux de consolidation est
nul (ds / de = 0 )
150
100

50 e
1,0% 2,0% 3,0%

28
L’essai de traction en détail
1.3.1 - Lecture d’une courbe s = f(e) d’un matériau ductile

✓ L’allongement à la rupture

L’allongement à la rupture correspond à la valeur de la déformation au


moment de la rupture

s (MPa)

250
200

150
100

50 e
1,0% 2,0% 3,0%
A
29
L’essai de traction en détail
1.3.1 - Lecture d’une courbe s = f(e) d’un matériau ductile
✓ La striction à la rupture
La striction traduit la variation de section à l’endroit où la rupture s’est
produite
Elle se calcul à partir de la relation : S0 − S f
Z=
S0
avec S0 la section initiale de l’échantillon
Sf la section finale de la surface de rupture

30
L’essai de traction en détail
1.3.1 - Lecture d’une courbe s = f(e) d’un matériau ductile
✓ L’énergie de déformation
L’énergie de déformation par unité de volume correspond à l’aire sous la
courbe s = f(e)
Elle se calcul à partir de la relation : W =  s de

F  Dl  1 1
W =  d   =  Fd (Dl ) =  Fd (Dl )
S 0  l0  S 0 l0 V0

L’énergie ainsi mesurée prend en compte :


- l’énergie élastique (We)
- l’énergie plastique (Wp)
L’énergie élastique est calculée à partir de la loi de Hooke :

We =  s de e =  Ee e de e E (e e ) 2 s 2
We = =
2 2E
31
II. Élasticité et plasticité

2.1 - Origines physiques du module d’Young et du coefficient de Poisson


2.2 - Origine physiques de la déformation plastique – notion de dislocation

32
Élasticité et plasticité
2.1 - Origines physiques du module d’Young et du coefficient de Poisson
Le module d’Young traduit la rigidité du matériau
 la capacité qu’à un matériau à se déformer
réversiblement sous l’action d’une sollicitation
Un matériau est dit d’autant plus rigide que sa déformation est faible pour un
chargement donné
Hiérarchisation de quelques matériaux en fonction de leur rigidité
Métaux

Matières plastiques Bois


E
Biomatériaux Céramiques (MPa)

1 10 100 1 000 10 000 100 000 1 000 000

Le matériau le plus rigide est le diamant avec un module de 1 000 GPa


33
Élasticité et plasticité
2.1 - Origines physiques du module d’Young et du coefficient de Poisson
▪ Valeurs de module d’Young pour des métaux purs
Matériaux E (MPa) Matériaux E (MPa) Matériaux E (MPa)
Aluminium (Al) 69 000 Indium (In) 110 000 Rhodium (Rh) 275 000
argent (Ag) 83 000 Iridium (Ir) 528 000 Rubidium (Rb) 2 400
Baryum (Ba) 13 000 Lithium (Li) 4 900 Ruthénium (Ru) 447 000
Béryllium (Be) 240 000 Magnésium (Mg) 45 000 Scandium (Sc) 74 000
Bismuth (Bi) 32 000 Manganèse (Mn) 198 000 Sélénium (Se) 10 000
Cadmium (Cd) 50 000 Molybdène (Mo) 329 000 Sodium (Na) 10 000
Césium (Cs) 1 700 Nickel (Ni) 214 000 Tantale (Ta) 186 000
Chrome (Cr) 289 000 Niobium (Nb) 105 000 Titane (Ti) 114 000
Cobalt (Co) 209 000 Or (Au) 78 000 Tungstène (W) 406 000
Cuivre (Cu) 124 000 Palladium (Pd) 121 000 Uranium (U) 208 000
Étain (Sn) 41 500 Platine (Pt) 168 000 Vanadium (V) 128 000
Fer (Fe) 196 000 Plomb (Pb) 18 000 Zinc (Zn) 78 000
Germanium (Ge) 89 600 Plutonium (Pu) 96 000 Zirconium (Zr) 68 000
34
Élasticité et plasticité
2.1 - Origines physiques du module d’Young et du coefficient de Poisson
▪ Valeurs de module d’Young pour des Verres, céramiques, oxydes, carbures
métalliques, minéraux

Matériaux E (MPa)
Matériaux E (MPa)
Béton 27 000
Mullite (Al6Si2O13) 145 000
Brique 14 000
Alumine (Al2O3) 390 000
Calcaire (CaCO3) 20 à 70 000
Oxyde de béryllium (BeO) 30 000
Carbure de chrome (Cr3C2) 373 130
Oxyde de magnésium (MgO) 250 000
Carbure de silicium (SiC) 450 000
Oxyde de zirconium (ZrO) 200 000
Carbure de Titane (TiC) 440 000
Saphir 420 000
Carbure de tungstène (WC) 650 000
Silice (oxyde de silicium SiO2) 107 000
Diamant (C) 1 000 000
Titanate d'aluminium (Ti3Al) 140 000
Graphite 30 000
Titanate de baryum (BaTiO3) 67 000
Granite 60 000
Verre 69 000
Marbre 26 000

35
Élasticité et plasticité
2.1 - Origines physiques du module d’Young et du coefficient de Poisson
▪ Valeurs de module d’Young pour des Bois

Matériaux E (MPa)
Acajou (Afrique) 12 000
Bambou 20 000
Bois de rose (Brésil) 16 000
Bois de rose (Inde) 12 000
Chêne 12 000
Épicéa 13 000
Érable 10 000
Frêne 10 000
Papier 3 000 - 4 000
Séquoia 9 500

Module d’Young mesuré dans le sens des fibres

36
Élasticité et plasticité
2.1 - Origines physiques du module d’Young et du coefficient de Poisson
▪ Valeurs de module d’Young pour des Polymères, fibres

Matériaux E (MPa)
caoutchoucs 700 à 4 000
Fibre de carbone 190 000
Kevlar 34 500
Nanotubes (Carbone) 1 100 000
Nylon 2 000 à 5 000
Plexiglas (Polyméthacrylate de méthyle) 2 380
Polyamide 3 000 à 5 000
Polycarbonate 2 300
Polyéthylène 200 à 700
Polystyrène 3 000 à 3 400
Résines époxy 3 500

37
Élasticité et plasticité
2.1 - Origines physiques du module d’Young et du coefficient de Poisson
Le module d’Young n’est pas le seul paramètre pour quantifier la rigidité d’un
matériau
En effet, le module de cisaillement G ainsi que le module de compressibilité
volumique K le permettent également
Le module K est la constante de proportionnalité entre le changement relatif
de volume DV d’un matériau soumis à une pression hydrostatique P et la
valeur de cette pression
E E
G= K=
2(1 +  ) 3(1 − 2 )

avec E le module d’Young et  le coefficient de Poisson

Pour comprendre les phénomènes physiques mise en jeu lors de l’élasticité il


faut se placer au niveau des atomes constituant le matériau
 Des modèles plus ou moins complexes permettent de décrire ces phénomènes
38
Élasticité et plasticité
2.1 - Origines physiques du module d’Young et du coefficient de Poisson
2.1.1 - Modèle des ressorts
Ce premier modèle, un des plus simples représente le matériau comme un
ensemble d’atomes relié entres eux par des ressorts
❖ Modèle des ressorts sans contraction latérale
Pour simplifier le modèle on considère que
le matériau ne subit pas de contraction F

latérale sous une sollicitation de traction


Le matériau peut alors être représenté par :

a0+Da

a0
a0
F
I.S.I.T.V. 2009
a0 - 2010 39
Élasticité et plasticité

2.1.1 - Modèle des ressorts


❖ Modèle des ressorts sans contraction latérale
Sous l’action d’un force de traction, n ressorts sont en tension, la contrainte sur le
matériau est alors égale à :

avec F =  f i = nDa et S = (a 0 )
F
s= 2
S i

nDa n Da
s= =
(a 0 ) 2 a 0 a 0
Ce qui s’écrit sous la forme : s = Ee
Un matériau soumis à une déformation élastique va emmagasiner l’énergie de
déformation.
Par analogie avec le ressort l’énergie emmagasinée est :

W=
1
( Da ) 2 avec  raideur du ressort et
2 Da l’allongement du ressort
I.S.I.T.V. 2009 - 2010 40
Élasticité et plasticité

2.1.1 - Modèle des ressorts


❖ Modèle des ressorts sans contraction latérale
En fonction de la raideur des ressorts, la courbe W = f(Da) sera plus ou moins
ouverte. Plus la courbe sera ouverte plus la rigidité est faible et inversement

W
1 2

1 > 2 a

a0

41
Élasticité et plasticité

2.1.1 - Modèle des ressorts


❖ Modèle des ressorts avec contraction latérale
Le modèle précèdent supposait que sous l’action d’un effort de traction, le
matériau ne subissait aucune contraction latérale
En réalité les atomes ne sont pas connectés de manière aussi simple
 Il existe 2 réseaux de ressorts :
✓ un premier qui relit chaque atome à ses plus proches voisins
 connexions horizontales et verticales
✓ un second qui relie chaque atome à ses voisins secondaires atomes
 connexions diagonales

I.S.I.T.V. 2009 - 2010 42


Élasticité et plasticité
2.1.1 - Modèle des ressorts

❖ Modèle des ressorts avec contraction latérale

a0

a0
F
43
Élasticité et plasticité

2.1.1 - Modèle des ressorts


❖ Modèle des ressorts avec contraction latérale F

Lors d’une sollicitation de traction, l’allongement


longitudinal s’accompagne d’une contraction latérale
Cette contraction est caractérisée par le coefficient de
Poisson 
a0
Il se calcul à partir de la relation : e latérale
=
e longitudinale F
a0

Le coefficient de Poisson est compris entre 0,2 et 0,5


Les métaux ont des coefficients proches 0,3

44
Élasticité et plasticité
2.2
4.2 -- Origines
Origines physiques
physiques de
de la
la déformation plastique –– notion
déformation plastique notion de
de dislocation
dislocation
Certains matériaux comme les métaux ou les alliages continue de se déformer
au-delà de la limite d’élasticité
Ce comportement est dû à la ductilité des matériaux sollicités
Ces matériaux sont dits élastoplastique
L’intérêt de la plasticité est d’avoir une sécurité avant la rupture
Dans cette zone plastique, la pièce va continuer de s’allonger sans rompre

2.2.1 - Glissement des plans cristallographiques dans un monocristal


Sollicité en traction pure ou en compression pure,
un monocristal va faire se déformer
plastiquement par une succession de
cisaillement faisant intervenir des plans de
glissement préférentiels ou facile

45
Élasticité et plasticité
2.2 - Origines physiques de la déformation plastique – notion de dislocation
2.2.1 - Glissement des plans cristallographiques dans un monocristal
Ces observations expérimentales permettent de
supposer que la déformation plastique de ces matériaux
cristallins ductile est due à un glissement irréversible
de certains plans les uns par rapport aux autres

Les matériaux cristallins sont anisotropes à l’échelle


des cristaux
 les plans de glissements préférentiels qui
apparaissent suivant les matériaux

Des études cristallographiques ont montré que les plans


de glissement actifs, dans les métaux et les alliages sont
des plans de plus forte densité atomique Déformation plastique par
glissement (monocristal de
Par ailleurs dans ces plans, la direction de glissement Zinc) - J.P. Baïlon, Des
matériaux, 3ème édition,
correspond à la direction cristallographique de plus Ecole Polytechnique de
grande densité atomique Montréal, 2004, p. 42 46
Élasticité et plasticité
2.2 - Origines physiques de la déformation plastique – notion de dislocation
2.2.1 - Glissement des plans cristallographiques dans un monocristal
plans et direction de glissement cristallographique pour quelques métaux
Plans de Directions de
Structure cristalline métaux
glissement glissement

c.f.c Al, Ag, Cu, Ni, Au {1 1 1} <1 1 0>

c.c. Fe Mo, Nb {0 1 1}, {1 1 2} <1 1 1>

h.c. Ti, Zn, Mg, Cd, Be {0 0 0 1}, {1 0 1 0} <1 1 2 0>

La déformation plastique a pour unique origine ces phénomènes de glissement


 Ils prennent naissance sous l’effet des contraintes de cisaillement qui
apparaissent lorsqu’un cristal est sollicité en traction et/ou compression

La déformation est marquée par des glissements relatifs d’atomes au sein de la


structure

I.S.I.T.V. 2009 - 2010


47
Élasticité et plasticité
2.2.1 - Glissement des plans cristallographiques dans un monocristal
Déformation plastique par glissement des plans atomiques

Glissement

État initial État déformé plastiquement


Les atomes qui ont glissé se retrouve dans une nouvelle position d’équilibre :
 plus de raison de revenir à leur ancienne position (e irréversible)
Le matériau se trouve alors dans un état en équilibre avec une déformation
permanente mais en conservant sa cohésion
48
Élasticité et plasticité

2.2 - Origines physiques de la déformation plastique – notion de dislocation


2.2.2 - Notion de cission de glissement
La déformation plastique étant lié à du cisaillement, il faut considérer non plus la
contrainte nominale de l’essai de traction mais uniquement la composante
tangentielle de cette dernière

 La contrainte de traction appliquée


Normale au plan au solide est :
de cisaillement F  s no min ale =
F
S0
s S0 section de l’éprouvette
t Direction de
glissement
La contrainte normale au plan de
cisaillement est :
Plan de
F S
cisaillement s= S= 0
S cos
S section de matière dans le plan
de cisaillement
I.S.I.T.V. 2009 - 2010 49
Élasticité et plasticité

2.2 - Origines physiques de la déformation plastique – notion de dislocation


2.2.2 - Notion de cission de glissement

 La contrainte de cisaillement (ou


Normale au plan contrainte de cission) s’écrit alors :
de cisaillement F  F
t= cos
S
s F
t= cos cos
t Direction de
glissement S0
Plan de
cisaillement
t = s no minale cos cos

Équation connue sous le nom de


loi de Schmid et le terme
"cos.cos" est appelé facteur de
Schmid

I.S.I.T.V. 2009 - 2010 50


Élasticité et plasticité

2.2 - Origines physiques de la déformation plastique – notion de dislocation


2.2.2 - Notion de cission critique théorique
Supposons une cission t direction x tel que la moitié supérieure du cristal glisse
sur sa moitié inférieure
On considérera que la distance inter-atomique dans la direction x est égale à b
Sous l’effet de cette cission, tout atome est déplacé de la position d’équilibre qu’il
occupait dans le réseau (position où le niveau d’énergie était minimal) à une
position de plus forte énergie
Dans une première approximation supposons que la variation de niveau d’énergie
évolue suivant une fonction sous la forme d’une sinusoïdale

I.S.I.T.V. 2009 - 2010 51


Élasticité et plasticité

2.2 - Origines physiques de la déformation plastique – notion de dislocation


2.2.2 - Notion de cission critique théorique

J.P. Baïlon, Des


matériaux, 3ème
édition, Ecole
Polytechnique de
Montréal, 2004
I.S.I.T.V. 2009 - 2010 52
III. Essais de Dureté

3.1 - Essai de Dureté Brinell


3.2 - Essai de Dureté Vickers
3.3 - Essai de Dureté Rockwell
Essais de Dureté

Introduction:

Dispositifs d’indentation  différents indenteurs

▪ indenteurs de Brinell (1901)


Valeurs de dureté
▪ indenteurs de Vickers (1922) différentes d’un process à
l’autre
▪ indenteurs de Rockwell …

L'essai consiste à faire pénétrer progressivement l’indenteur de forme et de


résistance appropriées (sphère, pyramide, cône...) en appliquant une force F sur
la surface de l’échantillon et en la maintenant pendant un temps précis
Si le matériau est plastiquement déformable, une empreinte de surface latérale S
et de profondeur e subsiste après retrait de la charge
La dureté s’exprime alors par : H=
F H : nombre sans dimension
S (selon les normes)
54
Essais de Dureté
3.1 - Dureté Brinell
▪ Dureté Brinell - procédure
L’essai de dureté Brinell fait appel à une bille en acier ou en carbure de
tungstène, maintenue pendant un temps bien défini et avec une force bien
déterminée
Si F est la charge d’essai (exprimée en newtons), D le diamètre (en millimètres) de
la sphère (de la bille) et d le diamètre (en millimètres) de l’empreinte, la dureté
Brinell est donnée par la relation : 2.0,102.F
H BRINELL =
(
 .D. D − D 2 − d 2 )

55
Essais de Dureté
3.1 - Dureté Brinell
▪ Dureté Brinell - notation
Deux symboles sont utilisés pour indiquer une dureté Brinell :
▪ HBS pour l’essai effectué avec une bille en acier
▪ HBW pour l’essai effectué avec une bille en carbure de tungstène

Des chiffres sont placés devant et derrière ces symboles :


▪ Le chiffre placé devant le symbole  valeur de la dureté

▪ Les trois chiffres placés derrière le symbole  les conditions de l’essai


✓ Le premier  le diamètre de la bille (en mm)

✓ Le second  la valeur de la charge (en N) multipliée par le facteur


de proportionnalité 0,102 (autrement dit la charge exprimée en kgf)
✓ Le troisième chiffre  la durée de maintien de la charge (en s)

56
Essais de Dureté
3.1 - Dureté Brinell
▪ Dureté Brinell - notation
Exemple
350 HBS 5/750/20
Valeur de la dureté
Diamètre de la bille/Charge /Temps
Type de dureté

Dureté Brinell de 350 mesurée avec une bille en acier de 5 mm de diamètre,


sous une charge de 7355 N (750 kgf) maintenue pendant 20 secondes

600 HBW 1/30/20


Dureté Brinell de 600 mesurée avec une bille en carbure de tungstène de 1 mm
de diamètre, sous une charge de 294,2 N (30 kgf) maintenue pendant 20 secondes

57
Essais de Dureté
3.1 - Dureté Brinell
▪ Dureté Brinell - notation
Les billes habituellement utilisées pour les essais Brinell ont des diamètres de :
1 - 2 - 2,5 - 5 ou 10 mm
Si aucun chiffre ne figure derrière le symbole HBS ou HBW, cela signifie que
l’essai a été réalisé dans des conditions “normales”
 Bille de 10 mm de diamètre
 Charge de 29 430 N
 Appliquée pendant 10 à 15 s
Remarque :
• Aucune comparaison universelle valable entre les valeurs de dureté Brinell et
les valeurs de dureté déterminées selon d’autres méthodes de dureté ou à partir des
valeurs de résistance à la traction
• Relations statistiques pour des cas particuliers existent
 Principes fondamentaux sûrs ont été obtenus pour de telles conversions
par des essais comparatifs 58
Essais de Dureté
3.2 - Dureté Vickers
▪ Dureté Vickers - procédure
Le principe de l’essai de dureté Vickers est le même que celui de l’essai Brinell,
mais le pénétrateur est ici une pyramide en diamant à base carrée d’angle au
sommet 136°, appliquée avec une force F de 49 à 980 N

On mesure la longueur d moyenne des deux diagonales de l’empreinte, à l’aide


d’un système optique approprié. La dureté Vickers HV est donnée par la relation
suivante :
0,102.F
H VICKERS = 1,854.
d2

avec F exprimée en N et d en mm

59
Essais de Dureté
3.1 - Dureté Vickers
▪ Dureté Vickers - procédure

60
Essais de Dureté
3.2 - Dureté Vickers
▪ Dureté Vickers - notation
La formulation d’une dureté Vickers est assez proche de celle de la dureté Brinell
▪ A gauche du symbole HV se trouve un chiffre donnant la valeur de la
dureté
▪ A droite du symbole HV peuvent figurer jusqu’à deux chiffres :
✓ Le premier  la valeur de la charge d’essai (en newtons) multipliée
par 0,102 (c’est-à-dire la charge en kgf)
✓ Le second  la durée (en secondes) d’application de la charge

Exemple
640 HV 50/20
Valeur de la dureté Valeur de charge / Temps
Type de dureté
dureté Vickers de 640 a été obtenue en appliquant une charge de 490,3 N (50
kgf) pendant 20 secondes
61
Essais de Dureté
3.2 - Dureté Vickers
▪ Dureté Vickers - notation
La dureté Vickers peut être étendue aux faibles charges
Pour une charge de 1,961 à 49,03 N (HV 0,2 à HV 5)
 Essai de dureté Vickers sous charge réduite

Pour des charges inférieures à 1,961 N (HV 0,2 et en dessous)


 Essai de microdureté Vickers
Remarque :
• Lorsqu’on a affaire à des surfaces cylindriques convexes ou concaves, la valeur
de dureté donnée par la formule de l’expression de la dureté HV doit être
corrigée (NF A 03-154)

• Après essai : aucune déformation visible sur la face opposée à celle du pénétrateur
 épaisseur de la pièce ou de la couche superficielle à indenter ne doit pas
être inférieure à 1,5 fois la diagonale de l’empreinte
62
Essais de Dureté
3.3 - Dureté Rockwell
▪ Dureté Rockwell - procédure
Simples d’utilisation, les duretés Rockwell font appel à deux types de pénétrateurs :
▪ Le premier est un cône en diamant d’angle au sommet 120 °, à pointe
arrondie sphérique (rayon de 0,2 mm)
▪ Le second est une bille en acier trempé, polie, de diamètre 1,587 mm
(1/16 de pouce) ou 3,175 mm
L’essai se ramène à une mesure de longueur de l’enfoncement rémanent e du
pénétrateur après application d'une surcharge
La procédure d’essai comporte trois étapes :
▪ Pénétrateur est mis en contact avec la surface du matériau à mesurer.
1
▪ Précharge F0 = 98 N est appliquée et l’indicateur d’enfoncement est mis à 0

2 ▪ Application d’une surcharge F1 permettant d’atteindre la charge d’essai


▪ Retrait de la surcharge mais conservation de la précharge et lecture de la
3
valeur de l’enfoncement 63
Essais de Dureté
3.3 - Dureté Rockwell
▪ Dureté Rockwell - procédure

1 2 3

64
Essais de Dureté
3.3 - Dureté Rockwell
▪ Dureté Rockwell - procédure
La combinaison de divers pénétrateurs et de diverses charges conduit à utiliser
plusieurs échelles Rockwell, symbolisées par HR suivi d’une lettre
Les deux échelles les plus utilisées sont :
▪ Echelle Rockwell C (HRC) : pénétrateur est un cône de diamant auquel
est appliqué une charge de 1470 N
 Échelle destinée aux métaux durs ayant une résistance > 1000 N.mm-2
▪ Echelle Rockwell B (HRB) : pénétrateur est ici une bille d’acier de 1,59 mm
de diamètre soumise à une charge de 980 N
 Échelle destinée aux aciers dont la résistance est comprise entre 340 et
1000 N.mm-2

Il existe aussi les échelles HRE (bille de 3,175 mm de diamètre, charge de 980 N)
et HRF (bille de 1,587 mm de diamètre, charge de 588 N)

65
Essais de Dureté
3.3 - Dureté Rockwell
▪ Dureté Rockwell - procédure
Si e est l’enfoncement en millimètres du pénétrateur, la dureté Rockwell est
donnée par les relations :
HR = 100 - 5.102.e (Rockwell C)
HR = 130 - 5.102.e (Rockwell B, E et F)

Une unité Rockwell correspond à un enfoncement de 0,002 mm

▪ Dureté Rockwell - notation


La dureté Rockwell est désignée par le symbole HR précédé de la valeur de dureté
et suivi de l’échelle utilisée
Exemple
85 HRC
Valeur de la dureté Type de dureté

Dureté de 85 exprimée dans l’échelle C de Rockwell


66
Essais de Dureté
3.3 - Dureté Rockwell
▪ Dureté Rockwell
Pour réaliser un essai Rockwell, il est préférable de travailler sur des surfaces
présentant un fini satisfaisant  exemptes de rayures
L’épaisseur de la pièce ou de la couche superficielle à essayer ne doit pas être
inférieure à 8e
En aucun cas, une déformation ne doit être visible sur la face opposée à celle de la
mesure
Remarque :
• Dureté Rockwell peut être étendue aux faibles charges pour, par exemple,
réaliser des essais sur des produits minces.
Il existe notamment les échelles HRN et HRTB elles-mêmes divisées en trois sous-
échelles précisant la charge appliquée

• Lorsqu’on a affaire à des surfaces cylindriques, les valeurs mesurées doivent être
corrigées (les normes donnent les tables de correction)
67
Essais de Dureté
Conclusion:
▪ L’essai Brinell sous sa forme habituelle (pour les aciers : bille de 10 mm de
diamètre -charge de 29 400 N, ou bille de 5 mm - charge de 7 350 N) convient
spécialement pour les mesures d’atelier
L’empreinte ayant des dimensions importantes (de 2,5 à 6 mm de diamètre
environ avec la bille de 10 mm, de 1,4 à 3 mm avec la bille de 5 mm), les lectures
sont relativement faciles. L’état de la surface n’a pas besoin d’être particulièrement
soigné
▪ L’essai Rockwell, simple et rapide, convient pour les pièdispersion des résultats
ces plus petites et pour les hautes duretés (supérieures à 400 Brinell). La est
nettement plus forte que pour l’essai Brinell, et il est généralement nécessaire de
prendre la moyenne de deux ou trois mesures. La pièce doit être bien assise sur son
support, ce qui pose parfois des problèmes d’adaptation, et l’état de surface doit être
correct
▪ L’essai Vickers convient aussi bien pour les matériaux très durs que pour les
matériaux tendres, car, en raison de la constance de l’angle de pénétration, la
mesure est indépendante de la charge (entre 49 et 980 N). Mais le fini superficiel
doit être soigné ; la lecture au microscope est lente ; la pièce ne peut avoir que de
faibles dimensions. Ce mode d’essai est plutôt du domaine du laboratoire
68

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