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Science des matériaux

Les techniques de caractérisations des matériaux


Les caractéristiques des matériaux

L’objectif de cours est de balayer tout ce que va pouvoir caractériser ( décrire) un matériau. Les
caractéristiques d’un matériau vont permettre de les classer en différentes catégories pour pouvoir
les choisir le moment venu.

Techniques de caractérisation

Les techniques de caractérisation sont un ensemble de méthodes qui permettent d'étudier


les propriétés physiques et chimiques des matériaux. Ces méthodes sont utilisées pour
comprendre la structure des matériaux, leur composition chimique, leurs propriétés électriques et
magnétiques, ainsi que leur comportement mécanique.
Les techniques de caractérisation sont utilisées dans une grande variété de domaines, tels que la
recherche en sciences des matériaux, l'ingénierie, la physique, la biologie et la médecine. Elles sont
également essentielles pour le développement de nouveaux matériaux et de nouvelles technologies.
Caractérisation mécanique des matériaux
Essais mécanique
Essai de traction
Essai de compression
Essai de flexion
Essai de dureté
Essai de résilience
Essais mécanique
1.Essai de traction
Il consiste à placer une éprouvette du matériau à étudier entre les mâchoires d'une
machine de traction qui tire sur le matériau jusqu'à sa rupture. On enregistre la force
et l’allongement, que l'on peut convertir en contrainte déformation.

Figure1: Éprouvette de traction


Ce type d ’essai est normalisé par des
réglementations nationales ou
internationales :

Ø géométrie des éprouvettes


Ø machine d’essai et leur étalonnage
Ø techniques expérimentales mises
en œuvre, le dépouillement des
résultats et leur présentation

un exemple de normalisation : norme AFNOR NF 03-160 ( pour tôles et


bandes d’acier )
Éprouvette de traction calibrée
éprouvette Épaisseur Largeur(mm) Longueur entre Longueur
repères (mm) calibrée
(mm)
1 0,5 à 3 20 80 120
Lc longueur calibrée Lc = L0 + 2d exclus
2 0,5 à2 inclus 12,5 50 75
Déroulement de test

• Déterminer la ductilité/ fragilité du matériau.

• Déterminer la limite élastique et la limite de rupture du matériau.

• Déterminer la malléabilité du matériau.

• Déterminer la flexibilité/ rigidité du matériau.


2.Essai de compression

Utilisé pour déterminer les contraintes de rupture des matériaux fragiles


(béton, céramique..)
Éprouvette cylindrique soumise à deux forces axiales opposées
Déformation en barillet

Si frottements entre faces d ’appui


Si h/d >3 de l ’éprouvette et plateaux de la
flambage machine, déformation hétérogène

Figure2: essais de compression


3.Essai de flexion
Il présente la même utilité que les essais de compression, il est peu utilisé pour les
matériaux ductiles

Figure 3 : Essai de flexion


COURBE CONTRAINTE-DEFORMATION

1.domaine élastique (déformation réversible) ØDans le domaine élastique, s’applique la loi de Hooke :
2.domaine plastique (déformation irréversible)
3.striction puis rupture (déformation irrémédiable) F/S = E x ΔL/L
ØDans le domaine plastique, s’applique la loi de Ludwick :
σ = σo + kεn
Trois comportements possibles des matériaux

Pas de domaine plastique Déformation plastique Déformation élastique non


• verre permanente proportionnelle à la charge
•céramique •métaux •caoutchouc
•béton •alliages •élastomères..
•polymères •polymères
thermodurcissables thermoplastiques
4.Essai de dureté
Définition:

La dureté d’un matériau, de symbole général « H », caractérise sa


résistance à la pénétration par un autre corps plus dur

Elle caractérise la capacité d’un matériau à résister au marquage


( empreinte , rayures….., à l’usure et à l’érosion.

Principe :
Un pénétrateur de géométrie connue est appliqué sur la surface du
matériau à tester avec une force connue pendant un temps donné,
Plus l’empreinte laissée est petite, plus le matériau est dur

Elle est fonction de :


§ déformations élastiques et plastiques
§ forces de frottements sur la surface du matériau
§ géométrie du pénétrateur
§ force appliquée
• Essai Brinell

La dureté Brinell (HB) est un nombre proportionnel à F / S


S est l’aire de l’empreinte considérée comme une calotte sphérique de diamètre d
• Essai Vickers

Diamant de forme pyramidale à base carrée


(angle entre les faces opposées : 136°)

On mesure la moyenne d des deux diagonales de


l’empreinte

On en déduit la dureté Vickers :

Hv = 1,854 F / !"
Photo d’une Empreinte Vickers
• Essai Rockwell
Pour les fortes duretés, pénétrateur = diamant conique (essai C)
Pour les faibles duretés, pénétrateur = bille (essais B et F)

Trois étapes d’application de la force


On mesure e (profondeur de l’empreinte)
On en déduit la dureté Rockwell

F0 = 10 N
F1 = 150 N
5.Essai de résilience
Définition de la résilience
La résilience qui a pour symbole K , est l ’aptitude que possède un matériau
à résister plus ou moins bien aux chocs.
But de l ’essai de résilience.
Il s ’agit pour le métallurgiste de déterminer la résistance aux chocs de certaines pièces ou de certains
matériaux. La résistance aux chocs est une des caractéristiques primordiale pour le choix d ’un matériau
notamment dans la construction.

Lors de l ’essai, une force de poids P va tomber d ’une certaine


hauteur H ,à ce moment on va enregistrer au niveau de l’éprouvette
(e) un certain travail que l’on va noter
Lorsque l’éprouvette sera cassée, on aura enregistré un travail
résiduel Wr,ce qui va nous permettre de déterminer le travail nécessaire
pour briser l ’éprouvette. (Wn)

Travail nécessaire
!é#$%$&'(& =
Section après entaille
AUTRES CARACTERISTIQUES
• Ductilité
Propriété grâce à laquelle un matériau peut se déformer de façon permanente avant de
se rompre (aptitude des matériaux à la déformation plastique). C’est un atout important
pour la mise en forme des matériaux.

• Ténacité
La ténacité : capacité d’un matériau à emmagasiner de l’énergie avant sa rupture. Elle
caractérise la résistance du matériau à la propagation brutale de fissures .
L’aire sous la courbe de traction F(∆L) représente l’énergie nécessaire pour rompre
l’éprouvette
Caractérisation thermique des matériaux
MÉTHODE PLAQUE CHAUDE GARDÉE
Définition:
La méthode de la plaque chaude gardée a été utilisée pour mesurer les conductivités
thermiques des matériaux. C’est une méthode de mesure de la conductivité
thermique des matériaux en régime permanent.

Principe :

Dans cette méthode, l’échantillon est placé entre deux plaques chauffées à des
températures différentes. Une chaufferette est intercalée entre l’échantillon et
l’isolant de façon à égaliser les températures T1 et T2. La partie supérieure de
l’échantillon est en contact direct avec la source froide. Une garde placée autour de
l’échantillon limite les déperditions latérales de chaleur. L’ensemble est isolé de
l’extérieur. En faisant l’hypothèse d’un transfert thermique monodimensionnel, la
loi de Fourier permet d’accéder à la conductivité thermique :

Où P = UI est la puissance électrique dissipée dans la résistance, δ et S sont


respectivement l’épaisseur et la surface de l’échantillon.
MÉTHODE FLUXMÉTRIQUE
La méthode fluxmétrique est principalement utilisée dans le domaine du bâtiment pour mesurer des
matériaux d’isolation ou de construction. Il s’agit d’une mesure relative nécessitant un échantillon de référence.
Le principe de cette méthode repose sur la circulation d’un flux thermique au travers de l’échantillon. En effet,
l’échantillon à mesurer est insérer entre les deux plaques chaude et froide de l’appareil, au contact. Le gradient de
température entre ces deux plaques génère un flux de chaleur qui traverse en régime permanent l’échantillon. Le
flux est quantifié de part et d’autre de l’échantillon par des transducteurs de flux.
La loi de Fourier sur la conduction de la chaleur nous permet de remonter aux valeurs de conductivité thermique (λ)
et résistance thermique de l’échantillon (R) — R=e/λ avec e l’épaisseur de l’échantillon mesuré.

Schéma de la méthode fluxmétrique


MÉTHODE SOURCE PLANE TRANSITOIRE
La méthode Hot Disk est la méthode la plus robuste pour la mesure directe et absolue de la conductivité thermique. Elle
permet de mesurer tous types de matériaux. Le principe repose sur une variation de résistance électrique liée à une
variation de température. Une sonde Hot Disk est placée entre deux échantillons du même matériau à mesurer. Cette
sonde est utilisée à la fois comme source de chaleur et comme capteur de température. En effet, une puissance constante
est fournie à la sonde pendant un temps limité, ce qui crée un échauffement de quelques degrés des échantillons sur un
certain volume autour de cette sonde .Cette élévation de température engendre une variation de résistance électrique de
la sonde mesurée via un pont de Wheastone très précis. Ces variations (régime transitoire) sont enregistrées précisément
puis analysées afin de déterminer la conductivité thermique et la diffusivité thermique du matériau.

Schéma de la méthode
Hot Disk — Source Plane
Transitoire
Calorimétrie différentielle à balayage (DSC)
Définition :
La calorimétrie différentielle à balayage (DSC en anglais abréviation de
Differential Scanning Calorimetry) est une technique d’analyse thermique
utilisée pour la caractérisation de changement d’état, de phase ou de
structure d’un matériau.
Principe :
L’analyse enthalpique différentielle ou D.S.C. est une technique d’analyse
thermique basée sur la mesure du flux de chaleur différentiel entre un
échantillon et une référence inerte soumis à une même loi d’échauffement
ou de refroidissement linéaires.

Il permet de déterminer les transitions de phase :


q la température de transition vitreuse (Tg) des polymères, des verres
métalliques et des liquides ioniques ; les températures de fusion et de
cristallisation ; les enthalpies de réaction, pour connaître les taux de
réticulation de certains polymères.

Les analyses sont réalisées sous balayage d'un gaz inerte (par exemple,
l'azote ou l'argon) pour éviter toute réaction du matériau à étudier avec
l'atmosphère du four
Signal DSC de flux de chaleur en fonction de la
température.

Calorimétrie différentielle à balayage (DSC), B : l'échantillon à


étudier et C : les Creusets

Courbe DSC
Microscopie électronique à balayage ( MEB)
Définition:

La microscopie électronique à balayage est une technique de microscopie


électronique capable de produire des images en haute résolution de la surface d’un
échantillon en utilisant le principe des interactions électrons-matières

Principe:

Le fonctionnement du microstructure est basé sur l’émission d’électrons produits


par une cathode et la détection de signaux provenant de l’interaction de ces
électrons avec l’échantillon

-Emission du faisceau d’électrons (primaires)


-Balayage de la surface de l’objet par le faisceau d’électrons
-Emission d’électrons par l’objet bombardé (électrons secondaires)
-Recueil des électrons secondaires dispersés par un détecteur spécial image de
l’objet( image en relief)
-Conversion du signal par le détecteur en image informatique
L'analyse thermogravimétrique (ATG) Dispositif expérimental
Définition:
.
C’est une technique d'analyse thermique qui consiste en la mesure de la
variation de masse d'un échantillon en fonction du temps, pour une ou
un profil de température donné

Les résultats d'une expérience se traduisent par le tracé d'une


courbe thermogravimétrique où la masse de l'échantillon est
portée en ordonnée et le temps en abscisse

Les mesures s'effectuent à l'aide de


thermobalance qui comporte trois parties
fondamentales:
§ La balance pour la pesée,
§ Le four,
§ Le dispositif d'enregistrement.

Courbe ATG obtenues pour un échantillon de CuSO4 ,5H2O


Applications

On fait appel à cette technique pour:


- Déterminer la stabilité thermique d'un composé,
- Connaitre l'hydratation des composés;
- Isoler les phases intermédiaires qui prennent naissance pendant le traitement thermique;
- Déceler d'éventuelles impuretés;
- Suivre une oxydation ou une réduction.
Exemple de techniques d’analyse thermique
• Spectroscopie infrarouge
La spectroscopie infrarouge est une technique de caractérisation qui utilise des
ondes électromagnétiques infrarouges pour étudier la vibration moléculaire des
échantillons. Cette technique permet d'identifier les groupes fonctionnels présents dans les
molécules et de déterminer la composition chimique des échantillons.
La spectroscopie infrarouge est largement utilisée dans la chimie organique pour identifier les
composés organiques et pour étudier les interactions entre les molécules. Elle est également
utilisée dans la recherche pharmaceutique pour caractériser les médicaments et les produits
chimiques.

• Diffraction des rayons X


La diffraction des rayons X est une technique de caractérisation qui utilise des
rayons X pour étudier la structure cristalline des échantillons. Cette technique permet de
déterminer la position des atomes dans les cristaux et de calculer la distance entre eux.
La diffraction des rayons X est largement utilisée dans la recherche en sciences des matériaux
pour étudier la structure des cristaux et pour identifier les phases cristallines des échantillons.
Elle est également utilisée dans la recherche en biologie pour étudier la structure des protéines
et des acides nucléiques.

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