Vous êtes sur la page 1sur 65

Sciences des Matériaux

Généralités sur les matériaux


• Qu’est-ce qu’un matériau ?
• Les objets qui nous entourent, sont tous constitués d’une matière choisie pour sa
bonne adaptation à la fonction de l’objet en question.
• En résumée, un matériau est une matière dont on fait un matériel.
• Définition complète : Un matériau est la forme marchande d’une matière
première choisie en raison de propriétés d’usage spécifiques et mise en œuvre
par des techniques appropriées pour l’obtention d’un objet de géométrie donnée
à fonction préméditée.
La science des matériaux
• La science des matériaux repose sur la relation entre les propriétés, la
morphologie structurale et la mise en œuvre des matériaux qui constituent les
objets qui nous entourent.
• Elle se focalise sur l'étude des principales caractéristiques des matériaux, ainsi
que leurs propriétés mécaniques, chimiques, électriques, thermiques, optiques
et magnétiques.
Classification générale des matériaux

Nous étudierons en détail les matériaux ferreux (aciers et fontes)


Classification générale des matériaux
• Il existe de très nombreux matériaux que l'on peut répartir en cinq grandes
familles justifiées partiellement par leurs propriétés, mais surtout par leurs
structures microscopiques.

Dans la famille des matériaux métalliques, on distingue généralement deux


catégories:
les matériaux ferreux (alliages à base de fer et de carbone)
les matériaux non-ferreux.
Polymère
• Polymère est tiré du mot grec « pouls » « meros » : plusieurs parties. Un
polymère est constitué de petites unités monomères (les perles) reliées entre
elles par les liaisons covalentes (le fil)

Hydrophyles : Les matériaux qui retiennent l'eau Thermodurcissable: matière plasique non recyclable « polystère »
Hydrophobe qui évite l’eau exemple la cire d’abeille Thermoplastique : polyétylèlne bouteille
Les Céramiques et Les matériaux composites
• Les céramiques: sont associées à la métallurgie des poudres. Ce sont donc des
poudres d'oxydes ou des carbures métalliques. Elles sont mises en forme
généralement par pressage, moulage, suivis d'une cuisson. Ces céramiques sont
utilisées pour leur dureté, leur grande rigidité, leur résistance à la chaleur et à
l'usure.

• Les matériaux composites: sont issus de l'association de différentes familles de


matériaux. Matériaux hétérogènes formés d'une matrice et d'un renfort, leurs
propriétés sont globalement supérieures à celles de chacun des constituants. Parmi
les plus connu, les matériaux à base de fibre de verre (renfort) et résine (matrice)
Les organiques
• Les matériaux d'origine organique furent les premières matières à être utilisées
par l'homme. Ils peuvent être d'origine :

• animale (cuir, corne, laine, etc.)

• végétale (bois, coton, lin, etc.)

• minérale (granit, marbre, etc.)


Propriétés
• Les propriétés d’usage des matériaux ont essentiellement deux origines :
• – leur composition chimique (nature des espèces atomiques qui les constituent) ;
– leur microstructure (organisation des atomes constitutifs).
• La conception d'un cristal parfait est physiquement impossible, mais ce sont
souvent ses défauts structurels qui rendent intéressant un matériau. On utilise
donc les défauts dans les matériaux cristallins (tels que précipités, joints de grains
, atomes interstitiels, lacunes, dislocations, etc.) pour créer des matériaux avec les
propriétés désirées.
Les principales propriétés des matériaux
• Les matériaux ont des propriétés mécaniques, électriques et thermiques qui leur
sont propres. Des essais, le plus souvent normalisés, permettent de qualifier et de
quantifier ces propriétés Les différentes propriétés déterminent l'utilisation que
nous faisons de ces différentes matières premières. Elles peuvent être classées en
plusieurs catégories.
Propriétés mécaniques
• Dans les propriétés mécaniques des matériaux, on distingue deux catégories
intéressantes pour tout technicien :
- les propriétés relatives à la résistance (les « essais mécaniques
* résistance à la propagation des fissures (déformation plastique) : la ténacité
* résistance à la pénétration : la dureté (Rockwell / Brinell / Vickers) –
* résistance au choc : la résilience (essai mouton charpy)
• résistance à la fatigue : l’endurance (usure)
- les propriétés relatives à la mise en forme :
* l'usinabilité : aptitude à l’enlèvement de matière
* la ductilité : aptitude à la déformation,
Propriétés métallurgiques
• D'autres propriétés sont importantes pour la fabrication d'un produit,
notamment :
* la coulabilité : l’aptitude d’un matériau en fusion à épouser la forme d’un moule
(plus ou moins fluide)
* la soudabilité : l’aptitude d’un matériau à être soudé, par fusion, avec le même
matériau ou un autre.
Autres propriétés
• L'ensemble des caractéristiques peut être visible dans le graphique ci-dessous.
Les propriétés mécaniques des matériaux

• Une propriété mécanique est une propriété caractéristique d’un matériau qui
décrit son comportement lorsqu’il est soumis à une ou plusieurs
contraintes mécaniques.

• La connaissance des propriétés mécaniques des matériaux est essentielle à la


conception et à la fabrication d’objets techniques. Afin que l’objet technique
remplisse sa fonction globale et résiste aux différentes contraintes qu’il subit, il
est important de sélectionner les matériaux adéquats.
Principales propriétés mécaniques
• Le tableau suivant présente les principales propriétés mécaniques.
REMARQUE

• REMARQUE: Tous les matériaux ont une limite à pouvoir se déformer ou à


résister à la déformation. Lorsque les contraintes appliquées sont trop grandes,
elles entrainent une déformation permanente ou une rupture du matériau. Par
exemple, le caoutchouc a une bonne élasticité, mais s’il est étiré avec une trop
grande force, il risque de rompre au lieu de reprendre sa forme initiale.
La ductilité; La dureté

• La ductilité : est la capacité d’un matériau de se déformer, plus précisément de


s’étirer, sans rompre et de conserver sa nouvelle forme.
• Les matériaux tels que les bois et les céramiques ne sont pas ductiles puisqu’ils ne
s’étirent pas. Généralement, les matériaux qui sont ductiles sont aussi malléables.

• La dureté : est la capacité d’un matériau à résister à la pénétration et au rayement


• Le diamant est la substance naturelle ayant la dureté la plus élevée. Il est possible
de l’utiliser afin de couper des morceaux de verre. Puisque le diamant est plus dur
que le verre, il y pénètre et y laisse une rayure. Pour cette raison, on retrouve de
petits morceaux de diamants sur la lame du coupe-verre.
L'application d'un essai de dureté
• L'application d'un essai de dureté; permet d'évaluer les propriétés d'un matériau
telles que sa résistance, sa ductilité, sa résistance à l'usure et contribue ainsi à
déterminer si le matériau ou le traitement de ce matériau convient à l'usage
souhaité.
• C'est pourquoi lorsque l'on tire les conclusions d'un essai de dureté, il faut
toujours faire une évaluation quantitative relative aux facteurs ci-dessous
* charge exercée sur le pénétrateur
* profil de temps de charge spécifique et durée d'application de charge spécifique
* géométrie de pénétrateur spécifique.
COMMENT L'ESSAI DE DURETÉ FONCTIONNE-T-IL ?

• La dureté est déterminée par la mesure de la profondeur de pénétration du


pénétrateur ou en mesurant la taille de l'empreinte qu'il laisse.
• Les essais de dureté qui mesurent la profondeur de pénétration comprennent :
essai Rockwell, essai de pénétration instrumentalisé par bille
• Les essais de dureté qui mesurent la taille de l'empreinte laissée par le
pénétrateur sont : Vickers, Knoop, et Brinell
• LES QUATRE MÉTHODES D'ESSAI DE DURETÉ LES PLUS FRÉQUENTES
L'essai de dureté Rockwell
La méthode d'essai de dureté Rockwell est rapide ;
développée pour le contrôle de production, elle
permet la lecture directe des résultats ; surtout utilisée
pour les matériaux métalliques. La dureté Rockwell
(HR) est calculée en mesurant, à une charge donnée, la
profondeur de l’empreinte laissée par l’enfoncement
d’un pénétrateur dans le matériau de l’échantillon.
calcul le nombre de dureté
• Après avoir terminé le test, les machinistes calculent le nombre de dureté à
l'aide de la formule de calcul de dureté Brinell.
Test de dureté Vickers

• C'est une autre méthode de mesure de la dureté. Il est plus adapté aux
matériaux souples qui nécessitent moins de charges.
• Vickers utilise un seul pénétrateur diamant pour tous les matériaux, ce qui
facilite ses calculs.
La dureté Brinell (notée HB)

• Le pénétrateur est une bille en acier trempé.


Essais de Traction ESSAI Mécanique
Élasticité
• L’élasticité est la capacité d’un matériau à se déformer, puis à reprendre sa forme
initiale après avoir subi une déformation.
L’essai de traction enregistre le rapport entre la force appliquée
sur l’éprouvette et son allongement. On en déduit la courbe
normalisée σn/εn appelée courbe de traction nominale, qui
dépend du matériau testé. La contrainte nominale σn et la
déformation nominale εn sont définies par :

Le coefficient de striction »Z%» mesure, comme


l'allongement à la rupture, l'aptitude du métal à la
déformation plastique.
Zones sur une éprouvette déformé en
traction
Phénomène d'écrouissage, bien que surtout employé en
compression, il permet d'augmenter la limite élastique Re sans
modifier la résistance à la rupture Rr. Dans un premier temps, le
matériau est déformé plastiquement avant le point de striction C. Au
cours de relâchement, le " déchargement " se fait suivant la droite BO'
parallèle à OA. Après remise en charge, la nouvelle courbe
caractéristique est devenue O'B C avec comme nouvelle
limite élastique ,
Loi de Hooke
La pente de la partie linéaire OA (Figure 1) représente le moduled’Young E (en
MPa ou en GPa) ou module d’élasticité.
On appelle
loi de Hooke la relation

σ élastique= E ε élastique
ESSAI DE CISAILLEMENT

Le module de cisaillement G ou module de Lamé ou

module de Coulomb, exprimé en MPa ou GPa.

le coefficient de Poisson
Essai du Fluage
• L'essai de fluage consiste à appliquer un effort F l'échantillon (traction ou
compression) et à enregistrer son allongement ou sa réduction en fonction du
temps.
Fragilité

• La fragilité est la capacité d’un matériau à se casser lorsqu’il est soumis à des
contraintes.
• Les céramiques telles que le verre ou la porcelaine sont des matériaux qui ont
une bonne fragilité. Lorsqu’elles sont soumises à des contraintes mécaniques, les
céramiques se fissurent ou se cassent avant d’être déformées,
• Lorsqu’un matériau est soumis à des contraintes répétitives, cela peut augmenter
sa fragilité. Plus la force des contraintes est élevée, moins le matériau peut en
supporter les répétitions. Dans ce cas, on parle de fatigue mécanique.
• Généralement, les matériaux qui sont fragiles ne sont ni ductiles ni malléables,
mais ils peuvent être rigides.
La malléabilité

• La malléabilité est la capacité d’un matériau à se déformer sans se rompre et à


conserver sa nouvelle forme. Ainsi, il peut être aplati, courbé ou plié.
• La plupart des métaux et alliages possèdent une bonne malléabilité. C’est
pourquoi ces matériaux sont fréquemment sélectionnés pour les emballages
alimentaires.
• Pour être malléable, le matériau doit conserver la nouvelle forme qu’on lui a
donnée. Par exemple, si on écrase une canette d’aluminium, elle conserve sa
nouvelle forme aplatie. À l’opposé, une éponge écrasée reprend sa forme initiale.
L’éponge n’est pas malléable, elle est plutôt élastique.
• Généralement, les matériaux qui sont malléables sont aussi ductiles.
La résilience

• La résilience est la capacité d’un matériau à résister aux contraintes intenses et


brusques.
• Les matières plastiques et certains matériaux composites sont des exemples de
matériaux d’une grande résilience. Ces matériaux ont tendance à absorber
l’énergie d’un impact sans se déformer ou très peu. Cela en fait d’excellents choix
pour les équipements de protection, les articles de sport ou encore les jouets
d’enfants.
• Les matériaux qui ont une bonne résilience ne sont pas fragiles.
Résilience = énergie absorbée par la rupture W (joules) / section au niveau de l'entaille (cm2).
La rigidité

• La rigidité est la capacité d’un matériau à résister à la déformation lorsqu’il est


soumis à des contraintes.
• On retrouve des matériaux d’une bonne rigidité dans tous les types de matériaux.
Par exemple, le noyer (bois), le plexiglas (plastique) et le contreplaqué (matériau
composite) sont rigides. Ces matériaux conservent leur forme, c’est-à-dire qu’ils
ne plient pas, ne s’étirent pas et ne se courbent pas. Cela en fait de bons choix
pour des structures qui supportent des charges élevées comme les bâtiments, les
maisons et les ponts. (La rigidité du béton armée, La rigidité du bois )
• Généralement, les matériaux qui sont rigides ne sont ni ductiles ni malléables,
mais ils peuvent être fragiles.
Ténacité
• La ténacité est la capacité d'un matériau à résister à la propagation d'une
fissure.
• Elle est définie par :
Les propriétés non mécaniques des matériaux

• Lors de la conception d’un objet technique, il faut considérer la


fonction globale de l’objet, mais aussi les facteurs qui risquent de le dégrader
au fil du temps. Connaitre les propriétés non mécaniques des matériaux
permet d’en faire une sélection appropriée.
• Ces propriétés non mécaniques peuvent être chimiques ou physiques.
les principales propriétés non mécaniques des matériaux.

• Le tableau suivant présente les principales propriétés non mécaniques des


matériaux.
La modification des propriétés des matériaux

• La dégradation et la protection:
• La dégradation des matériaux est un processus qui entraîne la modification de
leurs propriétés due aux effets de leur environnement.
• Tous les matériaux, qu'ils s'agissent de matières plastiques, de matériaux
organiques, de céramiques, de métaux ou de matériaux composites, se dégradent
à un rythme plus ou moins rapide. Leur vitesse de dégradation dépend de l'usure
causée par les contraintes répétées, mais aussi de l'environnement dans lequel ils
se trouvent. Par exemple, l'exposition à certains produits chimiques, le
rayonnement ultraviolet ou l'action du gel et du dégel peuvent dégrader certains
matériaux. Leurs propriétés initiales sont alors modifiées par les effets du milieu
ambiant. l'exposition au dioxygène
et à l'eau fait rouiller
la structure d'un pont.
Les métaux et les alliages

• Un métal est un matériau d’apparence brillante qui conduit généralement bien


la chaleur et l’électricité.
• Un métal pur est un élément, car il contient un seul type d’atome.
• Dans la nature, les métaux se retrouvent rarement à l’état pur. Ils sont plus
souvent mélangés à d’autres substances dans des minerais provenant de la
croute terrestre. Une fois que ces minerais sont extraits des mines, ils peuvent
subir divers procédés permettant de séparer les différentes substances qui les
composent.
La bauxite est un minerai qui contient du fer (Fe), de l’oxygène (O), beaucoup
d’aluminium (Al) et plusieurs autres éléments.

les météorites.
Les alliages

• Un alliage est un mélange homogène solide constitué d’un métal et d’une ou


plusieurs autres substances. Ces autres substances peuvent être métalliques ou
non métalliques.
• On classe généralement les alliages en deux catégories : les alliages ferreux et les
alliages non ferreux.

• il ne faut pas confondre les alliages et les matériaux composites. Les alliages sont
des mélanges homogènes comprenant au moins un métal, tandis que les
matériaux composites sont des mélanges hétérogènes
Les alliages ferreux

• Un alliage ferreux est un alliage dont le principal constituant est le fer.


• Le fer est l’un des éléments les plus présents dans la croute terrestre. Il s’agit d’un
métal ductile (qui peut être étiré), malléable (qui peut être réduit en feuilles) et
magnétique. Toutefois, le fer à l’état pur ne résiste pas à la corrosion ni à l’usure.
• En le combinant au carbone, on peut augmenter sa rigidité et sa dureté. Selon
les proportions de fer et de carbone retrouvées dans l’alliage, les propriétés
seront modifiées différemment.
• Les alliages ferreux les plus courants comprennent du fer et du carbone.
• Cela dit, le fer peut être allié à d’autres éléments comme le chrome, le nickel et
bien d’autres.

.
La fonte et l'acier
• La fonte et l'acier sont en fait des alliages de fer et de carbone +/- 2 %. La
fonte est fragile et dure. Tandis que l'acier est tenace ductile et élastique.
Les métaux non-ferreux
• Les métaux non-ferreux :sont ceux qui ne contiennent pas de fer. Il en existe
plusieurs sortes, exemples : le cuivre et ses alliages (le laiton et le bronze), le
plomb, le zinc, le nickel sont tous des métaux non-ferreux.
• Tous les métaux non ferreux partagent certaines propriétés.
• Haute résistance à la corrosion et à la rouille : Les métaux non ferreux n'ont pas
une teneur importante en fer, ce qui les rend très résistants à la rouille et à la
corrosion. Cela les rend idéales pour la fabrication de gouttières, de toits et
d'autres applications qui nécessitent une exposition aux éléments.
• Non magnétique : Ce type de métal est non magnétique, ce qui les rend idéaux
pour les câblages et l'électronique.
• Poids léger: Ces métaux sont souvent plus légers que les métaux ferreux. La
différence de poids est due à la disparité de la teneur en carbone des deux types
de métaux.
Les métaux non-ferreux
• Prix: sont plus chers que leurs homologues ferreux. Pour deux raisons:
• La premieer est la demande et l'offre de ces métaux.
• La demande est supérieure à leur offre, ce qui les rend assez coûteux à acquérir. L'autre
raison est qu'ils ont des applications dans diverses industries, allant de l'automobile et
de l'aérospatiale à l'ingénierie et à la construction. Cela signifie que de nombreuses
industries recherchent ces métaux dont l'offre est limitée, ce qui les rend plus chers.
• Recyclabilité: Tous les types de métaux sont recyclables avec un risque de dégradation
minimal par rapport aux métaux ferreux.
• Ils conservent également leurs propriétés chimiques au cours du processus. Il est
important de recycler ces métaux car ils ne sont pas facilement disponibles.
• Une autre raison de recycler est que le processus réduit les déchets et protège
l'environnement. Aussi, il économise de l'énergie lors de l'extraction à partir de sources
naturelles et diminue les émissions de gaz qui se produiraient pendant le processus
d'extraction
Les aciers
• Diagramme Fe/carbone

Le diagramme d’équilibre présente trois


domaines, fer α + fer γ et fer γ + cémentite qui
ont en commun un point correspondant à 721°C
et 0,77% de C (en poids); un tel alliage subit à
721°C une transformation eutectoïde : Fe γ <=>Fe
α + Fe3C

Les grains de ferrite et cémentite qui se forment


sont petits et étroitement liés; ils constituent un
agrégat eutectoïde appelé perlite.
Microstructures des différentes régions de FeC
Effets des éléments aditifs
• L'addition de divers éléments d'alliage permet de s'adapter au milieu spécifique
dans lequel doit être utilisé l'acier, et de modifier ses propriétés mécaniques
• L’acier est principalement un alliage de fer et de carbone et de certains éléments
supplémentaires tels que le manganèse et le silicium. L’alliage fait ici référence à
l’ajout d’autres éléments pour obtenir les propriétés mécaniques (résistance à la
traction, rendement, ténacité, etc.) souhaitées, physiques (dureté, couleur, etc.)
et chimiques (par exemple, résistance à la corrosion).
Différents éléments d’alliage ont leur propre effet sur les propriétés de l’acier
Effet du carbone (C) sur l’acier
• Le carbone est un stabilisant austénitique puissant, il augmente la résistance à la
traction des aciers en augmentant la quantité de carbure présent.
• Le carbone augmente la capacité de durcissement de l’acier afin qu’il puisse être
efficacement trempé et revenu.
• Le carbone avec ses effets uniques sur l’acier fournit une transformation
allotropique à l’acier.
• Le carbone diminue fortement la ténacité et la résistance à la corrosion des aciers
ferritiques.
• Le carbone martensitique augmente la dureté et la résistance, mais diminue la
ténacité. Cet effet est plus présent sous forme de cémentite lamellaire (en
couches) dans la perlite plutôt que de particules rondes (globulaires/sphéroïdales).
Effet Silicium (Si) sur l’acier

• Le silicium augmente la résistance à l’oxydation, à la fois à haute température et


dans des solutions fortement oxydantes à basse température. Le silicium étant un
stabilisateur de ferrite, il favorise les microstructures ferritiques.
• Le silicium augmente la résistance de l’acier ainsi que sa fonction principale de
désoxydant. Il modère l’augmentation de la capacité de durcissement.
Effet du manganèse (Mn) sur l’acier

• Le manganèse est ajouté jusqu’à 1,8 % en poids. Il se combine avec du soufre pour former
des inclusions de sulfure de manganèse moins nocives dans les aciers à haute teneur en
soufre, évitant ainsi les problèmes de fissuration à chaud pendant le soudage. Il augmente la
résistance de l’acier mais moins que le silicium. Il aide à augmenter la ténacité de l’acier à
température ambiante. Le manganèse augmente considérablement la capacité de
durcissement de l’acier
• Le manganèse est généralement utilisé pour améliorer la ductilité à chaud. Son effet sur
l’équilibre ferrite/austénite varie avec la température : à basse température, le manganèse
est un stabilisateur d’austénite, mais à haute température, il stabilise la ferrite. Le manganèse
augmente la solubilité de l’azote et est utilisé pour obtenir des teneurs élevées en azote dans
les aciers inoxydables duplex et austénitiques. Le manganèse, en tant que formateur
d’austénite, peut également remplacer une partie du nickel dans l’acier inoxydable.
Effet Nickel (Ni) sur l’acier

• La raison principale de l’ajout de nickel est de favoriser une microstructure


austénitique. Le nickel augmente généralement la ductilité et la ténacité. Il
réduit également la vitesse de corrosion à l’état actif et est donc avantageux
en milieu acide. Dans les aciers à durcissement par précipitation, le nickel
est également utilisé pour former les composés intermétalliques qui sont
utilisés pour augmenter la résistance. Dans les nuances martensitiques,
l’ajout de nickel, combiné à une réduction de la teneur en carbone,
améliore la soudabilité.
• Le nickel a peu d’effet sur la résistance et la capacité de durcissement de
l’acier, mais améliore considérablement sa ténacité à basse température en
favorisant une austénitique stable même à température ambiante. Le nickel
augmente également la résistance à la corrosion atmosphérique de l’acier.
Effet chrome (Cr) sur l’acier

• C’est l’élément d’alliage le plus important et il confère aux aciers inoxydables leur
résistance de base à la corrosion. Tous les aciers inoxydables ont une teneur en Cr d’au
moins 10,5% et la résistance à la corrosion augmente la teneur en chrome plus élevée. Le
chrome favorise une microstructure ferritique.
• Le chrome a peu d’effet sur la résistance de l’acier mais augmente la capacité de
durcissement de l’acier. Il augmente la résistance de l’acier à la formation de tartre/oxyde
lorsqu’il est chauffé à des températures élevées, ce qui en fait un élément d’alliage
principal pour les matériaux à haute température tels que les aciers Cr-Mo. De plus, il se
combine avec le carbone pour former des carbures de chrome qui sont plus stables que la
cémentite, c’est-à-dire qu’ils ne se décomposent pas avec le temps dans les applications à
température élevée. Le chrome aide à maintenir la résistance de l’acier et réduit son
écoulement (fluage) à des températures plus élevées et pendant de plus longues périodes.
Effet molybdène (Mo) sur l’acier

• Le molybdène augmente considérablement la résistance à la corrosion uniforme et


localisée. Il augmente légèrement la résistance mécanique et favorise fortement
une microstructure ferritique. Cependant, le molybdène augmente également le
risque de formation de phases secondaires dans les aciers ferritiques, duplex et
austénitiques. Dans les aciers martensitiques, il augmente la dureté à des
températures de revenu plus élevées en raison de son effet sur la précipitation du
carbure.
• Molybdène Augmente la capacité de durcissement, légèrement plus que le
chrome. Il forme un carbure plus stable que la cémentite et augmente la résistance
de l’acier à la déformation (fluage), donc également un élément d’alliage important
pour les aciers d’application à haute température tels que les aciers Cr-Mo
Effet vanadium (V) sur l’acier

• Le vanadium forme des carbures et des nitrures et favorise la ferrite dans la


microstructure. Le vanadium est ajouté pour la résistance et la ténacité via le
raffinement du grain dans les aciers bruts de laminage (contrôle) ainsi que dans
les aciers normalisés. Il aide en conservant une dureté et une résistance plus
élevées après revenu dans les aciers trempés et revenus. Également ajouté dans
certains aciers destinés aux applications à température élevée tels que les aciers
Cr-Mo-V pour les réacteurs. Il augmente la dureté des aciers martensitiques en
raison de son effet sur le type de carbure présent. Il augmente également la
résistance à la trempe. Il n’est utilisé que dans les aciers inoxydables qui peuvent
être trempés
Effet du niobium (Nb) sur l’acier
• Le niobium, également connu sous le nom de colombium aux États-Unis, est un puissant
formateur de ferrite et de carbure. Comme le titane, il favorise une structure ferritique.
Dans les aciers austénitiques, il est ajouté pour améliorer la résistance à la corrosion
intergranulaire (nuances stabilisées), mais il améliore également les propriétés mécaniques
à haute température. Dans les nuances ferritiques, du niobium et/ou du titane sont parfois
ajoutés pour améliorer la ténacité et minimiser le risque de corrosion intergranulaire. Dans
les aciers martensitiques, le niobium abaisse la dureté et augmente la résistance au revenu.
• Il est ajouté pour la résistance et la ténacité car une fine dispersion de carbures de niobium
favorise le raffinement du grain. Il aide également à conserver la granulométrie fine dans les
zones de soudure affectées par la chaleur. Le niobium est ajouté dans l’acier inoxydable en
tant qu’élément stabilisant (un autre élément stabilisant est le titane) car il se combine
facilement avec le carbone et empêche la formation de carbure de chrome dans l’acier
inoxydable.
Effet cuivre (Cu) sur l’acier

• Du cuivre est ajouté pour augmenter la résistance à la corrosion et la résistance


de l’acier. Le cuivre favorise une microstructure austénitique. Les effets du cuivre
sur la ténacité et la capacité de durcissement sont faibles. Il augmente la
résistance à la corrosion atmosphérique de l’acier. Les quantités totales de cuivre
ajoutées sont faibles pour éviter la brièveté à chaud de l’acier.
Effet du bore (B), Effet de l’azote (N) sur l’acier

• Du bore ajouté à des aciers à relativement faible teneur en carbone en très petites
quantités pour augmenter la capacité de durcissement des aciers destinés à être
trempés et revenus. Le bore est un agent de renforcement très puissant lorsqu’il est
utilisé en combinaison avec du molybdène, du titane ou du vanadium

• L’azote est un formateur d’austénite très résistant qui augmente également de


manière significative la résistance mécanique. Il augmente également la résistance à
la corrosion localisée, notamment en association avec le molybdène. Dans les aciers
inoxydables ferritiques, l’azote réduit fortement la ténacité et la résistance à la
corrosion. Dans les nuances martensitiques, l’azote augmente à la fois la dureté et
la résistance, mais réduit la ténacité.
Effet aluminium (Al) sur acier
Effet Titane (Ti) sur l’acier

• L’aluminium est ajouté en quantités substantielles. L’aluminium améliore la résistance à l’oxydation et est
utilisé dans certaines qualités résistantes à la chaleur à cette fin. Dans les aciers à durcissement par
précipitation, l’aluminium est utilisé pour former les composés intermétalliques qui augmentent la
résistance à l’état vieillissement .
• Le titane est un puissant formateur de ferrite et de carbure, abaissant la teneur effective en carbone et
favorisant une structure ferritique de deux manières. Dans les aciers austénitiques à teneur élevée en
carbone, il est ajouté pour augmenter la résistance à la corrosion intergranulaire (nuances stabilisées),
mais il augmente également les propriétés mécaniques à haute température. Dans les nuances ferritiques,
du titane est ajouté pour améliorer la ténacité, la formabilité et la résistance à la corrosion. Dans les aciers
martensitiques, le titane abaisse la dureté de la martensite en se combinant avec le carbone et augmente
la résistance au revenu. Dans les aciers à durcissement par précipitation, le titane est utilisé pour former
les composés intermétalliques qui sont utilisés pour augmenter la résistance
• Le titane est un élément qui est principalement ajouté pour lier le carbone, également connu sous le nom
de stabilisation du carbure. Cela améliore la soudabilité car la combinaison de carbone et de titane
(carbures de titane) est stable et difficile à dissoudre dans l’acier. Cela minimise les occurrences de
corrosion intergranulaire
Désignation des aciers
La désignation des matériaux est soumise à des « normes » qui permettent de retenir un codage utilisé par les
industriels de France (NF) et plus généralement de la Communauté Européenne (EN).

(ex. : S 235. E 295)

S; Symbole pour aciers d’usage général


235: Valeur minimale de la limite élastique en Mpa
E: Les aciers de construction mécanique : E

Valeur minimale de la limite élastique en MPa


S’il s’agit d’un acier moulé, la désignation est
précédée de la lettre G, GE
Les aciers faiblement ALLIES:
Exemple de désignation :

0,30% c

2%Ni 1,5 Cr
chris.duporge.chris.duporgLes aciers fortement alliés :
Exemple de désignation :
e.chris.duporge.chris.duporge.chris.duporge.chris.duporge
Rappel propriétés et phases du diagramme
Fe- C
• Ductilité : aptitude d'un corps de se laisser tirer sans se rompre.
• Malléabilité : aptitude du métal à se laisser réduire en feuilles minces par laminage. Cette
caractéristique dépend de la plasticité.
• Résilience : résistance d'un métal aux chocs.
• Ténacité : résistance à la rupture d'un métal.

• Austénite : l'austénite est une solution solide de carbone dans le fer γ.


• Cémentite : (ou carbure de fer) la cémentite est constituée de molécules composées d'atomes de
fer et d'atomes de carbone.
• Pour obtenir un carbure de fer, il faut 3 atomes de fer et un atome de carbone (Fe3C).
• Ferrite : la ferrite est une solution solide de carbone dans le fer α.
• Perlite: est un composant biphasé présent dans l'acier et la fonte. Elle est de composition
eutectoïde et sa température de transformation est de 727 °C , C'est un agrégat formé de 88,9 m.
% de ferrite et 11,1 m.% de cémentite
• Martensite : solution solide sursaturée de carbone. La martensite est un composant de trempe.
Les principaux traitements thermiques de
masse
• La trempe : qui durcit la pièce mais qui crée des contraintes au cœur de la masse,
• Le revenu : qui élimine les contraintes internes,
• Le recuit: qui permet de retrouver les caractéristiques de l’acier avant traitement,
• Objectifs des traitements thermiques des alliages ferreux:
• Contrôler les propriétés mécaniques ;
• Modifier la nature des constituants présents.
• Modifier la forme et la répartition des constituants.
• Atténuer les hétérogénéités de composition chimique.
• Conséquences :
• Elimination des contraintes internes et modification de leur répartition avec modification de la
microstructure.
• Rétablit les propriétés d’un acier écrouit

Vous aimerez peut-être aussi