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Introduction
Contexte :
Les utilisateurs de matériaux doivent en connaître:
• les propriétés et les performances majeures. Celles-ci couvrent aussi bien le domaine
économique et environnemental que scientifique.
• La physique et la chimie décrivent les grands principes qui assurent la très forte
cohésion de l'état le plus condensé de la matière. D'où vient cette aptitude qu'ont les
atomes à se rassembler, et quelles propriétés pouvons-nous d'emblée prédire ?
• Le concepteur d'un objet listera les exigences de son projet dans un cahier des
charges qui lui permettra, au bout du compte, de choisir un solide approprié.
Quelles subdivisions parmi les matériaux lui permettent d'effectuer ce choix ?
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Elaboration d’un matériau
Composition chimique
Mise en forme
massif polycristallin
monocristalli
n couche mince
nanoparticules
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Notions générales
Segmentation par domaine d'emploi
MATÉRIAUX STRUCTURELS
Ils représentent environ 80% en masse des matériaux. Ils sont utilisés essentiellement pour réaliser des
structures résistantes, d'où l'intérêt prioritaire pour les propriétés et les performances d'ordre mécanique.
MATÉRIAUX FONCTIONNELS
Ils correspondent donc à environ 20% en masse des matériaux. On les recherche pour obtenir des
performances particulières, le plus souvent attachées à des propriétés physico-chimiques. Exemples : les
matériaux semi-conducteurs pour la microélectronique ou les verres pour leur transparence à la lumière
visible.
Segmentation économique
MATÉRIAUX TRADITIONNELS :
Ils sont bien connus, les moins chers, et soumis à une forte concurrence. Ils bénéficient d'une
connaissance largement répandue des conditions de leur mise en œuvre. On trouve de nombreuses
références d'emploi et leur comportement a été abondamment étudié et décrit.
Exemples : aciers de construction, briques, verre à vitre, aluminium courant.
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MATÉRIAUX AVANCES :
Ils proviennent d'extrapolations de matériaux traditionnels par l'optimisation de
certaines propriétés. Ils n'y a pas de rupture technologique majeure et leur mise en
œuvre se fait sans grand risque. Situation de monopoles dans certains cas.
Exemples : tôles revêtues, alliages légers, polymères armés, aciers
MATÉRIAUX NOUVEAUX :
Ils apportent des propriétés nouvelles, voire révolutionnaires, entraînant une rupture technologique. Il y a
peu de recul sur leur emploi, d'où les risques et le prix élevés. Les fournisseurs sont exclusifs et souvent
incertains. Ils atteignent donc lentement le succès.
Exemples : composites haut de gamme (nanotubes, etc), matériaux supraconducteurs.
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Différences entre propriétés et performances QUELQUES PROPRIÉTÉS DES MATÉRIAUX
•module d'élasticité
•limite d'élasticité
•charge à la rupture
•ductilité, allongement à la rupture
•viscosité
Propriétés mécaniques •vitesse de fluage
•capacité d'amortissement
•dureté
•résistance à la fatigue
•résistance à l'usure
•ténacité
•résistance à la corrosion
•résistance à l'oxydation à chaud
Propriétés chimiques
•réactivité avec d'autres produits
•équilibres de phases
•masse volumique
•chaleur spécifique
•coefficient de dilatation
Propriétés physiques •transparence
•conductibilité thermique
•conductibilité électrique
•chaleurs latentes de transformation
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QUELQUES PERFORMANCES DES MATÉRIAUX
•usinabilité
•soudabilité
•aptitude à l'assemblage
Performances technique •aptitude à la mise en forme
•fiabilité
•reproductibilité
•durabilité
•disponibilité
•nocivité
Performances socio-économiques •aptitude au recyclage
•coût
•familiarité
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Comment choisir un matériau ?
8
Les différentes étapes de la vie d'un objet.
Une pièce située dans une machine ou un objet, subit des conditions différentes selon trois époques : sa
fabrication, sa vie en service et son rejet sous forme de déchet.
On peut très souvent observer que les propriétés que l'on espère pour cette pièce sont contradictoires,
selon qu'on s'intéresse à l'une des époques ci-dessus. Par exemple, on souhaite usiner facilement une pièce
métallique, qui ne doit donc pas être dure durant sa fabrication, mais durant sa vie en service, on attend
d'elle la plus grande dureté.
Le concepteur devra donc choisir un matériau adapté à ces conditions variables.
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Critères de choix d’un matériaux
Fonction cahier
des charges
astreintes
+ Objectifs
description
Matériau Forme de l’objet
propriétés
intrinsèques
des matériaux
Procédé
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Critères de choix d’un matériaux
température
Environnement -250°C à 2500°C
Conditions - milieu chimique Durée de vie
d’utilisation - contraintes De la seconde à 60 ans
- irradiation...
Caractéristiques matériaux
et propriétés
Disponibilité
et coût...
Mise en forme
- usinabilité Propriétés
Résistance à Propriétés
- soudabilité mécaniques
- etc... la corrosion physiques
- traction - magnétisme
- résilience - sèche
- humide - conductibilité
- ténacité - densité
- dureté - intercristalline
- fluage - sous contrainte...
- fatigue...
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Principales caractéristiques
des matériaux
12
Quelques
caractéristiques de
matériaux :
Comparaison
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Choix des matériaux
en fonction du domaine
de température d’utilisation
14
15
résistance à un
environnement
chimique
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Résistance à l’usure
17
Classification des formes
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Fiabilité et durée de vie…
très diverse !
lanceur spatial : quelques minutes avec une fiabilité de 100% voiture : 10 ans (3.000 heures réel)
usure et pannes acceptables
avion : 100.000 d’heures de vol… fiabilité maximale… (contrôles réguliers) centrale nucléaire : 30 à 60 ans, suivi
régulier, pannes légères acceptables verre pour stockage de déchets nucléaires : 100.000 ans… contrôle ?
dans un ensemble complexe, il n’est pas souhaitable d’une pièce ait une durée de vie supérieure à la durée de
vie de l’ensemble :
marge de sécurité trop élevée, donc coût trop élevé…
Dans certains domaines où la sécurité est primordiale (aérospatiale, nucléaire) on privilégiera des matériaux
éprouvés à des matériaux innovants, peut être très performants mais au comportement encore mal connu…
Coût
doit prendre en compte tous les aspects :
- matière première
- usinage (équipement, outillage, main d’œuvre…)
- recherche, licences…
- utilisation et entretien (automobile, aviation)
Dans le bâtiment, la matière première représente 50% du coût total, dans l’industrie bio-médical, aérospatiale… ce n’est que 0,1%…
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Caractérisation des matériaux
comportement
environnemental
mécanique, chimique
composition chimique
globale, locale..
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Les différentes échelles
microscopie
macroscopie
microstructure
nanoscopie
(atomique)
m cm mm m nm Å
fractographie chimie et physique du solide
mécanique de la rupture
mécanique
micrographie TEM microscopies
à champ proche
microscopie (AFM, STM)
optique Sonde Atomique°
oeil
MEB
microscopie électronique
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Chimique
Isotopique
Moléculaire Répartition
isotopique Liaison Chimique
nature des molécules nature des liaisons
SIMS
Elémentaire SIMS chimiques
LAMMA.. SIMS
Composition chimique
IR, Raman
élementaire
XPS
FluoX Auger
EPMA Analyse RMN...
Auger
XPS
chimie
...
Echantillon
Observation
Cristallographie
Topographie organisation
Surface Texture des atomes
TEM
MEB distribution des
MO confocale Structure directions
RX
ECP
STM, AFM cristallographiques
organisation interne EBSD
MMB EBSD
(grains, précipités…)
RX
TEM
MO
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Analyse chimique élémentaire
en volume
(globale) localisée
mm3 au cm3
chimie
fluorescence X ponctuelle en profondeur
spectrométries :
- d’émission profils de concentration
- d’absorption
en surface
SIMS
1 à 10nm SDL
Auger RBS
XPS
microanalyse SIMS
m3 HREELS
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Matériaux et toxicologie…
effets toxiques :
- par accumulation : dose minimale avec seuil de toxicité (As, Pb..)
des médicaments utilisent l’As à très faible dose
- par sommation : pas de dose minimale ni seuil, seule compte la dose totale
accumulée (produits cancérogènes)
selon la rapport entre le taux d’absorption et le taux d’élimination
mode d’intoxication :
- voie buccale (ingestion)
- inhalation
nature chimique :
- ingestion : la nature métallique est moins toxique qu’une forme organique
Hg métal et sous forme de methyl-mercure (HgCH3)(action sur le système nerveux)
- inhalation : variable…
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- métaux toxiques
Lors de pollutions industrielles, il peut y avoir une concentration par la chaîne alimentaire…
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U appauvri (U238) : poison chimique pour les reins
risques :
en cas de crash, brûle et forme à 500°C des particul es d’oxydes (UO2, UO3)
facilement respirables… effets toxiques et radioactif…
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27
Sommaire
Les bases Réactions à l’état solide Méthode céramique
Réactions en solution Synthèses en solution : Chimie douce
précipitations de précurseurs mixtes
méthode sol-gel
voies physiques
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2
Réactions à l’état solide : Méthode céramique
Obtenir, à partir d’un mélange de composés solides en poudres, en proportions
stoechiométriques, un nouveau produit par un traitement thermique approprié.
A1 + A2 + B
T, t, atm.
polyphasé monophasé
En général :
29
2
Réactions à l’état solide : Méthode céramique
Les étapes
matières premières
poudres
mélangeage
broyage
matériau désiré
30
5
Réactions à l’état solide : Méthode céramique
Les réactifs
des oxydes simples : ZnO, Cr2O3, Fe2O3, NiO, MgO, ...
choix fonction de :
• propriétés thermiques (temp. fusion, décomposition, sublimation...)
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Réactions à l’état solide : Méthode céramique
Mélangeage / Broyage
Moyens de laboratoire :
Paramètres de travail :
-Milieu dispersif: éthanol, eau…
-pH du milieu dispersif
-Viscosité du milieu dispersif
-Durée du broyage
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=
Réactions à l’état solide : Méthode céramique
Mélangeage / Broyage
Détermination des conditions de broyage
Stabilité de la barbotine (pâte délayée pour les décors des céramique)
100
Potentiel Zéta ( ) Excellente stabilité
80
est le potentiel électrique des
grains de poudres. On étudie la
40
Bonne stabilité: Dispersion stable
Agglomération-Floculation
0 0
33
Réactions à l’état solide : Méthode céramique
Mélangeage / Broyage
Détermination des conditions de broyage
Granulométrie de la poudre
Granulométrie
laser
Microscopie
électronique à
balayage
34
3
Réactions à l’état solide : Méthode céramique
Séchage de la barbotine
Etuve ventilée
Traitement thermique
provoque transformation physico-chimiques qui vont modifier :
- nature des phases en présence (formation de la phase désirée)
- micro-structure du matériau
atmosphère
pour ces choix, s’aider de des
température techniques d’analyse suivantes :
vitesse de montée en température - Analyse Thermogravimétrique-
durée de palier Thermodifférentielle (ATG-ATD)
vitesse de descente en température - Diffraction des rayons X
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Réactions à l’état solide : Méthode céramique
Traitement thermique
Température du traitement thermique
étudier la réaction (ATG, RX) avant de déterminer le traitement thermique adéquat
600°C 900°C
BaCO3 + 6 Fe2O3 BaFe2O4, 5 Fe2O3 + CO2 BaFe12O19
Hexaferrite de baryum
Atmosphère contrôlée
WO3 + V2O3 WV2O6 dans un tube de silice scellé sous vide à 900-1000°C
Enceintes réactionnelles
céramiques réfractaires
Al2O3, ZrO2 Tf >2000°C
SiO2 Tf =1700°C mais flue à 1100°C
graphite Tf >>>2000°C (attention aux carbures)
métaux
Ag Tf =965°C creusets en céramiques réfractaires
Au Tf =1063°C
Pt Tf =1750°C
creusets en platine
Réactions à l’état solide : Méthode céramique
Fours
travaillant de 200 à 1500 °C, plus rarement jusqu’à 2000°C
électriques (effet Joule, induction)
formes diverses : tubes horizontaux, moufles...)
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Réactions à l’état solide : Méthode céramique
Frittage
Définition
Processus physico-chimique par lequel une poudre de fines particules est consolidée en dessous de
sa température de fusion (entre 0,6 et 0,8 Tf) en un matériau massif, résistant, plus ou moins
compact.
Force motrice du frittage
Surface spécifique des poudres fines
Energie de surface très grande
très grande
Exemple :
100 cm3 d'une poudre d'alumine Al2O3 formée de grains de 1 µm développe une surface de 1000 m2
Energie de surface de l'alumine : 1 J/m2, donc 1 kJ pour les 100 cm3
DL
L0 L0 L0
frittage alumine (Al2O3) Réactions à l’état solide : Méthode céramique
(x 5000)
joints de grains
porosité
résiduelle
C. Greskovich, K.W. Lay in Introduction to Ceramics,
Kingery, Bowen and Uhlamnn
1700°C - 6 min pastille après frittage
41
Réactions à l’état solide : Méthode céramique
Canne en alumine
Palpeur
Echantillon
2
1400°C. -6
-8
-10
Fin du retrait
Ici, frittage possible à 1400°C.
-12
-14
0 200 400 600 800 1000
Température (°C)
Réactions à l’état solide : Méthode céramique
http://www.techniques-ingenieur.fr/base-documentaire/innovations-th10/innovations-en-materiaux-avances-42186210
43
Réactions à l’état solide : Méthode céramique
Applications de la méthode céramique
une technique ancienne toujours d’actualité
La méthode céramique a permis la fabrication des
premiers supraconducteurs à haute température :
La2-xBaxCuO4, x=0.2
Bednorz et Müller
(1986, prix Nobel 1987)
Chu : YBa2Cu3O7-x 93K
Améliorer la mobilité des espèces réactives : voies en solution permettent d ’opérer à des températures
plus basses
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Réactions en solution : Les méthodes de « chimie douce »
définition
plus ou moins condensés : sols, solutions colloïdales, gels, aérogels, xérogels, céramiques, verres...
méthode sol-gel
Co-précipitation d'hydroxydes
formation de précipités de formule générale M M' (OH)x , z H2O où les cations sont
intimement "mélangés"
le travail de diffusion nécessaire est bien moindre que pour la méthode céramique d'où
des températures et des durées de traitements thermiques plus faibles
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Réactions en solution : co-précipitation d’hydroxydes
Mx+(OH)x pH1 pK1 pH2 pK2 ions formés
A+ AOH AO-
10-2 M
Co-précipitation de 2 cations :
pH pH pH
favorable possible ~ impossible
49
Réactions en solution : co-précipitation d’hydroxydes
Fe 3+ Fe(OH)3
Ni2+ Ni(OH)2
Zn(OH)2 ZnO 2-
Zn2+ 2
0 7 14 pH
50
Réactions en solution : Les méthodes de « chimie douce »
Décomposition de complexes
préparation de complexes organiques mixtes qui sont ensuite détruits par pyrolyse
51
Réactions en solution : Décomposition de complexes
52
Réactions en solution : Décomposition de complexes
Exemple : BaTiO3
propriétés
diélectrique (condensateurs) =10000 (eau =78)
ferroélectrique
voie céramique
BaCO3 (s) + TiO2 (s) BaTiO3 (s) + CO2 (g)
problème : taille des grains
par co-précipitation des oxalates
Ti(OBu)4 (aq) + 4 H2O Ti(OH)4 (s) + 4 BuOH (aq)
dissolution du précipité d ’hydroxyde de Ti dans un excès d ’acide oxalique :
Ti(OH)4 (s) + (COO)2 - (aq) TiO(COO)2 (aq) + 2 OH- + H2O
addition de chlorure de baryum :
Ba2+ (aq) + (COO)2- (aq) + TiO(COO)2 (aq) Ba[TiO((COO)2)2] (s)
oxalate mixte de Ba et Ti
Cu1-xNixCr2O4
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Réactions en solution : Les méthodes de « chimie douce »
Procédé sol-gel
Gels physiques
Gels chimiques
55
Le procédé sol-gel permet de réaliser des couches minces sur des supports très différents :
verres, céramiques, métaux, polymères. Il ouvre, de ce fait, la porte à des applications très
variées.
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Réactions en solution : Procédé sol-gel
Versatilité
Composition ajustable
Chimie contrôlable
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La technique sol-gel est un procédé d’élaboration de matériaux permettant la synthèse de verres, de céramiques et de
composés hybrides organo-minéraux, à partir de précurseurs en solution. Il permet de réaliser des couches minces
constituées d’empilements de nanoparticules d’oxydes métalliques.
Ce procédé s’effectue dans des conditions dites de chimie douce, à des températures nettement plus basses que
celles des voies classiques de synthèse. Ces conditions offrent également la possibilité d’associer des espèces
organiques et minérales pour former de nouvelles familles de composés hybrides organo-minéraux, possédant des
propriétés inédites.
Ce procédé peut être utilisé dans différents domaines tels que l’encapsulation et l’élaboration de matériaux hyper-
poreux, mais c’est dans la réalisation de dépôts en couches minces qu’il trouve sa principale application.
Le principe du procédé sol-gel, autrefois appelé « chimie douce », repose sur l’utilisation d’une succession de
réactions d’hydrolyse-condensation, à température modérée, proche de l’ambiante, pour préparer des réseaux
Il s’agit d’un processus de conversion en solution d’alcoxydes métalliques, tels que les alcoxydes de silicium,
zirconium, aluminium, titane, ... L’espèce métallique soluble peut aussi contenir des constituants organiques qui
Le gel est constitué d’un réseau d’oxyde gonflé par le solvant, avec des liaisons chimiques assurant la cohésion
mécanique du matériau en lui donnant un caractère rigide, non déformable (un gel peut présenter un caractère
élastique, mais pas de viscosité macroscopique). Le gel correspond à la formation d’un réseau tridimensionnel de liaisons
de Van der Waals.
Le temps nécessaire au « sol » pour se transformer en « gel » est appelé temps de gel (ou point de gel).
Il existe deux voies de synthèse sol-gel qui sont :
1. Voie inorganique ou colloïdale: obtenue à partir de sels métalliques (chlorures, nitrates, oxychlorures<) en solution
aqueuse. Cette voie est peu chère mais difficile à contrôler, c’est pour cela qu’elle est encore très peu utilisée.
2. Voie métallo-organique ou polymérique : obtenue à partir d’alcoxydes métalliques dans des solutions organiques.
Cette voie est relativement coûteuse mais permet un contrôle assez facile de la granulométrie.
Dans les deux cas, la réaction est initiée par hydrolyse (ajout d’eau pour la voie alcoxy et changement de pH
pour former des hydroxydes pour la voie inorganique) permettant la formation de groupes M-OH puis
intervient la condensation permettant la formation de liaisons M-O-M.
Le Procédé Sol-Gel : Polymérisation Minérale
ASPECTS CHIMIQUES DE LA POLYMERISATION SOL-GEL PAR VOIE METALLO-ORGANIQUE
L’élaboration de réseaux d’oxydes (oxo- ou hydroxo-polymères), par procédé sol-gel, se déroule via des réactions de polymérisations inorganiques en
solution à partir de précurseurs moléculaires, généralement des alcoxydes métalliques : M(OR)n où M est un métal de degré d’oxydation n (par
exemple : Si, Ti, Zr, Al, Sn<) et OR un groupement alcoxyde correspondant à un alcool déprotonné.
Cette polymérisation se déroule en deux étapes : l’hydrolyse et la condensation. L’hydrolyse et la condensation d’alcoxydes métalliques sont
équivalentes à une substitution nucléophile des ligands alcoxy par des espèces hydroxylées XOH.
M(OR)z + x XOH [M(OR)z-x , (OX)x] + x ROH
(1) Réaction d’hydrolyse (cas où X=H)
M-OR + H2O M-OH + R-OH
Elle a pour but d’engendrer des fonctions réactives M-OH, il s’agit de la conversion de fonctions alcoxy en fonctions hydroxy. La solution ainsi
obtenue est appelée sol.
Ces réactions conduisent à la gélification et à la formation d’un gel constitué de chaînes M-OM (ou M-OH-M) et dont la viscosité
augmente au cours du temps. Ce gel contient encore des solvants et précurseurs qui n’ont pas réagi.
La phase « gel » dans le procédé sol-gel est définie et caractérisée par un « squelette » solide en 3D inclus dans une phase liquide. La
phase solide est typiquement un sol polymérique condensé où les particules se sont enchevêtrées pour former un réseau tridimensionnel.
Les paramètres influençant les réactions sont la température, le pH, la nature du précurseur et du solvant et les concentrations des réactifs.
Un pH acide accélère l’hydrolyse et ralentit la condensation contrairement au pH basique. Un fort taux d’hydrolyse (pH acide) favorise donc la croissance
du réseau et conduit à une solution polymérique. Sous catalyse acide, qui est la voie de synthèse la plus rapide, le gel formé est appelé « gel polymérique
Un taux faible d’hydrolyse (pH basique) favorise plutôt la nucléation et conduit à la formation d’une solution colloïdale. Dans le cas de la catalyse
basique, la taille des pores est contrôlable (contrairement à la catalyse acide). Le gel formé est appelé « gel colloïdal » et possède une structure à larges
pores (clusters).
Par exemple, l’hydrolyse de la silice, selon qu’elle a lieu en milieu acide ou basique, donne des produits
totalement différents. En milieu acide, on obtient une structure polymérique en chaîne qui conduit à des films
denses, tandis qu’en milieu basique on forme des particules colloïdales qui donnent des films poreux.
MATERIAUX HYBRIDES ORGANIQUES/INORGANIQUES
La chimie douce mise en jeu dans le procédé sol-gel est compatible avec les réactions de la chimie organique. Il devient ainsi possible
d’associer intimement, au sein d’un même matériau, des espèces minérales et organiques et de former ainsi des matériaux hybrides
aux propriétés spécifiques.
• Ces matériaux peuvent être obtenus à partir de précurseurs mixtes tels que les organo-alcoxysilanes R’(4-x)Si(OR)x bien connus dans
la chimie des silicones.
• Ces molécules comportent simultanément des fonctions hydrolysables (Si- OR) qui donnent naissance à un réseau de silice et des
fonctions organiques (Si-R’) qui restent fixées sur le squelette de silice. Selon sa nature, le groupement organique jouera le rôle de
modificateur ou de formateur.
Dans le premier cas, il confère à la silice des propriétés particulières (hydrophobe, optique, électrique, chimique,<).
Dans le second cas, le groupement organique est polymérisable (vinyl, époxy, méthacrylate) et une double réticulation a lieu (organique
et minérale) conduisant à de véritables copolymères organo-minéraux.
o Ces matériaux hybrides offrent toute une gamme de possibilités nouvelles. Ils se situent entre les verres et les polymères organiques. Ils
présentent la souplesse des polymères associée à la résistance des verres vis-à-vis des rayonnements UV, de la corrosion chimique ou de
la chaleur.
APPLICATIONS
Les rétroviseurs commercialisés en 1959 par la firme allemande Schott Glaswerke furent suivis de beaucoup d’autres produits, en
particulier des revêtements anti-reflet qui améliorent les propriétés optiques des vitrages pour le bâtiment.
Des revêtements permettant d’accroître le contraste optique des écrans cathodiques sont maintenant produits par plusieurs fabricants
de téléviseurs.
Les applications des matériaux sols-gels sont nombreuses. Comme la chimie sol-gel constitue une méthode « douce » d’élaboration
des verres, la principale utilisation concerne la production de fines couches de verre de composition variée.
Dans la synthèse classique des verres, les précurseurs doivent être fondus, et afin d’obtenir une bonne homogénéité
des mélanges, des températures jusqu’à 1400 °C sont fréquemment requises. Grâce au procédé sol-gel, du fait que
le mélange est déjà réalisé à l’échelle moléculaire, des températures de l’ordre de 600 à 900 °C sont suffisantes, ce
qui permet d’économiser de l’énergie. De plus, on peut obtenir des dépôts uniformes sans fusion.
On peut ainsi préparer des verres à haut indice de réfraction à partir de mélanges d’alcoxydes de silicium et
d’alcoxydes de titane ou zirconium, avec la capacité d’atteindre l’indice désiré par un ajustement précis de la
composition du mélange.
Des fenêtres semi-transparentes de diverses couleurs (vert, or, ...) sont par exemple fabriquées de cette manière.
Réactions en solution : Procédé sol-gel
Précurseurs :
· des sels métalliques : chlorures, nitrates, sulfates, ...
72
Réactions en solution : Procédé sol-gel
2 < pH < 7 polymérisation en milieu de chaîne, puis agrégation des espèces condensées gels particulaires
73
Réactions en solution : Procédé sol-gel
"spin-coating"
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Réactions en solution : Procédé sol-gel
opale naturelle
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Réactions en solution : Procédé sol-gel
Utilisation d’un agent structurant Matériaux poreux
Synthèse de la silice mésoporeuse MCM-41 Kresge, C.T.; Leonowicz, M.E.; Roth, W.J., Vartuli, J.C.; Beck,
J.S. Nature. 1992, 359, 710
76
Réactions en solution : Procédé sol-gel
Synthèses bio-inspirées
Les diatomées :
des sources
d’inspiration
pour la synthèse de
nanomatériaux à
base de silice
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Réactions en solution : Procédé sol-gel
Avantages :
Inconvénients :
78
Réactions en solution : Procédé sol-gel
Exemples
LiNbO3
propriétés
ferroélectrique
propriétés en optique non linéaire : doublage de fréquence IR visible (applications militaires)
mélange de phases
voie sol-gel
dans EtOH
LiOEt + Nb2(OEt)10 LiNbO3
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Réactions en solution : Procédé sol-gel
Exemples
propriétés
SnO2 : semi conducteur de type n déficient en oxygène
on le dope avec Ti4+ ou In3+ : ITO pour former des électrodes transparentes (CTO)
80
Particularité expérimentale
Méthode hydrothermale
définition originale : chauffer réactifs en présence d ’eau dans un récipient clos
appelé autoclave
P augmente et l ’eau reste liquide au-dessus de son point
d ’ébullition normal
T > 100°C, P >1 bar
réaction par transport chimique
remarques :
La méthode hydrothermale donne structures thermodynamiques plutôt que cinétiques
Conditions remplies dans la nature : zéolithes naturelles
81
Méthode hydrothermale
- pureté
- permet choix de la morphologie et taille des particules
- faible dispersion de taille des particules
- cristallinité – possibilité d’obtenir des monocristaux
- facilement transposable vers de grandes échelles (industrie)
82
Méthode hydrothermale
Exemple
Fibres
83
Méthode hydrothermale
Contrôle de la morphologie et taille des particules
Particules d ’oxyde de fer
Influence de l ’anion
Complexation
84
Méthode hydrothermale
, 350°C
Cr2O3 (s) , CrO 3 (s) CrO2 (s)
400 bars
H2O (l)
synthèse hydrothermale
H 2O
Cr2O3 (s) + CrO3 (s) 3 CrO2 (s)
623 K
CrO3 (s) CrO2 (s) + 1/2 O2 (g)
85
Méthode hydrothermale
Dispositif expérimental
Paramètres :
- température
- pression
- vitesse d’agitation
- vitesse d’injection de la solution
(IPCMS, Strasbourg)
86
Méthode hydrothermale
Monocristaux
Quartz SiO2
gradient de température
silice + solution alcaline
T2
T1 > T2
87
Méthode hydrothermale
Monocristaux
http://www.geolite.com/emerald.htm
88
Méthode hydrothermale
Zéolithe A : Na12[(AlO2)12(SiO2)12].27H20
gel blanc
Zéolithe A : Na12[(AlO2)12(SiO2)12].27H20
[Smart&Moore 2005]
90
Méthode hydrothermale
Metal Organic Frameworks
+ augmenter T
acide dicarboxylique présence d'une base (NaOH)
MeOH
100°C dans « bombe »
recouverte de téflon
3 jours
solide orangé
réseau 3D dans lequel
les entités trimères avec dianions fumarate
restent intactes -O C-CH=CH-CO -
2 2
91
autres possiblités selon acide di-carboxylique utilisé : Méthode hydrothermale
702 000 Å3
taille des pores : de 29 à 34 Å
90% espace vide !
5900 m2/g
93
Méthode hydrothermale
Caractérisations in situ
RX
synchrotron
RMN
94
Méthode hydrothermale
Applications Matériaux de l’Institut Lavoisier (MIL)
Les MILs à base de fer
et leurs larges pores comme nanovecteurs pour répondre
au défi de la restitution efficace dans le corps humain de
médicaments grâce à de nouveaux nano-vecteurs non
toxiques susceptibles d’un adressage ciblé dans
l’organisme.
MIL 101
95
Mécanosynthèse (Mechanical Alloying)
Naissance aux Etats-Unis - Années 70
Broyeurs :
96
Mécanosynthèse
97
La synthèse micro-onde
Principe
Principe
99
Synthèse micro-onde
Appareillage
IPCMS, Strasbourg
10
Synthèse micro-onde
Applications
µO 500W
Y2O3 + 6 CuO + 4 Ba(NO3)2 YBa2Cu3O7-x
5 min./broyage/15min/…
total = 2 h
Oxydes n’absorbant pas fortement les micro-ondes
10
Synthèse micro-onde
temps
hétérogénéité
températures de réaction
10
Synthèse par combustion
alternative à la méthode céramique
10
solution aqueuse de
comburant La(NO3)3.6H2O + Al(NO3)3.9H2O + Mn(NO3)2
+
combustible Glycine (NH2CH2COOH)
LaMn1-xAlxO3
10
Synthèse par combustion
[Smart&Moore, 2005]
10
Synthèse de monocristaux
nécessaire pour : connaissance de la structure cristalline
liquide
vapeur sursaturée
à partir de solvants
10
Synthèse de monocristaux
10
Synthèse de monocristaux
méthode de Kyropoulos
idem mais germe fortement refroidi et immobile http://www.energycontrolsystems.net/
méthode de Bridgman-Stockbarger
matériau dans une ampoule scellée déplacée lentement
dans un gradient thermique
http://www.stanford.edu/group
/scintillators/scintillators.html
10
Synthèse de monocristaux
Méthode Verneuil
faire tomber à intervalles réguliers le solide pulvérulent dans la flamme d ’un chalumeau
ou d ’un four à plasma, provoquant ainsi la fusion de fines particules recueillies en bas de
l ’appareillage sur un germe fixé sur une embase métallique refroidie et animée de
mouvements de rotation et translation
http://www.geminterest.com/
rubis
http://www.gemmes-infos.com/
10
Synthèse de monocristaux
Four optique Crystal System pour fusion de zone verticale (Tmax ~ 2200°C, P max = 10 bars)
http://www-drfmc.cea.fr
11
Synthèse de monocristaux
11
Synthèse de monocristaux
inclusions de solvant
11
Synthèse de monocristaux
Méthode du flux
sel ou mélange de sels ayant un point de fusion aussi bas que possible suceptible
de dissoudre la phase que l ’on veut préparer
après solidification totale on lave le mélange dans un solvant approprié qui dissout
les sels et seulement eux
exemple : BaTiO3
choix du flux difficile :
11
Synthèse de monocristaux
[Lebeugle et al.
]
11
Elaboration de couches minces
Voies chimiques
Voies physiques
Dépôts physiques en phase vapeur
- pulvérisation cathodique
- ablation laser
- épitaxie par jet moléculaire
11
Elaboration de couches minces : voies chimiques
Spray pyrolysis
Dépôt de NiO
Précurseur : Solution aqueuse de sels de nickel (NiCl2.6 H2O)
11
Elaboration de couches minces : spray pyrolysis
Dépôt de MgO
11
Elaboration de couches minces : voies chimiques
sortie du gaz
chauffage
entrée
du
gaz
substrat
11
Dépôt chimique en phase vapeur
Exemple LiNbO3
Ar/O2
substrat
720 K
Nb (OMe)5 470 K
11
Dépôt chimique en phase vapeur
Autre exemple :
multiferroïques
N Jehanathan et al
Nanotechnology 21 (2010) 075705
12
Dépôt chimique en phase vapeur
12
Dépôt chimique en phase vapeur : ALD
application : Al2O3
Précurseur : Al(CH3)3
Oxydant : H20
en surface du substrat : des groupements OH
http://www.asm.com
Steven M.
George,
Chemical
Reviews, 2010,
Vol. 110, No. 1
12
Elaboration de couches minces : voies physiques
Physical Vapor Deposition : PVD
Pulvérisation cathodique
Mode DC
(DC sputtering)
Substrat (Anode)
sur lequel on souhaite déposer le
matériau de la cathode
e- + Ar Ar+ + 2 e-
- simple à mettre en oeuvre
- taux de dépôt élevés
Cible (Cathode) - obtention de couches minces de métaux ou
contient le matériau ablaté
par les impacts des ions positifs oxydes simples de bonne qualité cristalline
http://www.etafilm.com.tw/PVD_Sputtering_Deposition.html
- difficultés de contrôler la stoechiométrie
d’oxydes complexes
Mode RF (radiofréquence)
- stabilité plasma
lorsque problèmes de charge sur la cible (oxydes)
12
Elaboration de couches minces : pulvérisation cathodique
(IPCMS-Strasbourg)
12
Elaboration de couches minces : ablation laser
a. interaction laser-cible
b. transport des espèces reactives (10-100 eV)
c. condensation – croissance du film
12
Elaboration de couches minces : ablation laser
Ablation laser
(IPCMS-Strasbourg)
12
Elaboration de couches minces : ablation laser
Grande versatilité
Inconvénients
Applications notables
les supra conducteurs
les hétérostructures d’oxydes
les multiferroïques
12
Elaboration de couches minces : ablation laser
12
Elaboration de couches minces : voies physiques
Klaus Ploog
Paul Drude Institut
12
Elaboration de couches minces : épitaxie par jet moléulaire
Cellules de Knudsen
(IPCMS-Strasbourg)
13
Elaboration de couches minces : épitaxie par jet moléulaire
MnAs
GaAs(001)
Elaboration de couches minces : épitaxie par jet moléulaire
13
Elaboration de couches minces
Vers des clusters pour bénéficier de la technique la mieux adaptée à chaque matériau
pour déposer des multicouches hybrides
évaporateur
pulvérisation cathodique
organic MBE
(IPCMS Strasbourg)