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ECOLE SUPERIEURE DE TECHNOLOGIE

-KHENIFRA-

Mécanique des matériaux

GTER S1 23-24
Sommaire

• Chapitre 1 : Classes des matériaux


• Chapitre 2 : Structures cristallines
• Chapitre 3 : Propriétés et caractérisation des matériaux
Introduction
• Les matériaux sont des solides que l’homme élabore et utilise non seulement pour fabriquer
ses maisons, ses vêtements, ses moyens de transport, ses moyens de communication et
d’information, mais aussi pour construire son équipement industriel, aménager son
environnement (routes, ponts, aménagements urbains) et produire d'énergie.
• Pour beaucoup de matériaux, les propriétés mécaniques déterminent leurs applications
potentielles.
Ce cours fournit une base de compréhension pour les propriétés mécaniques des matériaux.
Chapitre 1 : Classes des matériaux
Un matériau est tout produit (naturel ou artificiel) qui peut être utilisé pour fabriquer des objets. Il peut
être:

D’origines naturelles comme :


 les minéraux : ils sont extraits du sol (eau, terre, sable…)
 les organiques d’origine végétale (bois, coton, lin…)
 les organiques d’origine animale (laine, viande, lait, corne…)
D’origines artificielles : ils n’existent pas dans la nature ; il faut donc un travail humain ou animal
pour transformer des matériaux naturels afin de créer de nouveaux matériaux. C’est ce qu’onappelle
les matériaux de synthèse.
 les métaux que l’on extrait à partir des minéraux (cuivre, zinc, argent, aluminium,...)
 les alliages qui sont des mélanges de plusieurs métaux (bronze, laiton,…)
 les plastiques que l’on crée à partir d’éléments naturels comme le bois, le charbon et
lepétrole... (PVC, caoutchouc, polystyrène, Nylon…)

L’ingénieur groupe les matériaux en trois classes correspondant approximativement à trois types de
comportement.

Le tableau suivant présente les principales propriétés mécaniques.

Propriété
Description Exemples de matériaux
mécanique
Capacité de s’étirer sans se rompre et de Le cuivre
Ductilité
conserver sa nouvelle forme L’or
Capacité de résister à la pénétration et aux L’acier
Dureté
rayures La porcelaine
Capacité de se déformer, puis de reprendre sa Le caoutchouc
Élasticité
forme initiale Le polychloroprène
Le verre
Fragilité Capacité de se casser facilement
La porcelaine
Capacité de s’aplatir ou de se courber sans se L’aluminium
Malléabilité
rompre et de conserver sa nouvelle forme Le cuivre
La fonte
Résilience Capacité de résister aux chocs
La mélamine
Le béton armé
Rigidité Capacité de résister à la déformation
Le contreplaqué

1- Les métaux
 Les métaux sont les matériaux les plus utilisés dans à peu près toutes les industries de base.
 Les métaux sont des matériaux dont les éléments chimiques ont la particularité de pouvoir
former des liaisons métalliques et perdre des électrons pour former des cations (exemple : Fe
→ Fe2+ ou Fe3+)
 Ils sont de bons conducteurs électriques et thermiques
 Leur température de fusion et de vaporisation sont en général élevées
 la plupart ductiles et relativement tenaces
 Sur Terre, on ne trouve quasiment les métaux que sous forme d'oxydes, On préfère les utiliser
purifiés (exemples du cuivre et de l'aluminium) ou sous forme d'alliages.
 L'aluminium est le métal le plus abondant dans la croûte terrestre, suivi du fer
1.1 Alliages à base de fer

Les alliages à base de fer (aciers et fontes) constituent en masse près de 90 % de la production mondiale
de matériaux métalliques. Plusieurs facteurs expliquent cette importance :
• les alliages ferreux se prêtent facilement à une production en masse.
• Ils ont un fort module d’élasticité.
 L’acier est un alliage de fer et de carbone(2,1 % au maximum)
 La fonte contient, quant à elle, de 2,1 à 6,69 % de carbone
 L’acier est un métal ductile : il peut subir des changements de forme par compression ou
extension à chaud ou à froid
 Un des défauts majeurs des aciers est l’altération par l’action de l’atmosphère et par l’action
des divers produits au contact desquels ils peuvent se trouver.

1.2 Alliages non ferreux


Ils ne représentant que 10 % des matériaux métalliques utilisés dans l’industrie (Le bronze,
Titanium,…) leurs propriétés spécifiques sont :
• masse volumique faible
• propriétés électriques
• résistance à la corrosion et à l’oxydation
• facilitée de mise en œuvre.
Ces avantages l’emportent dans certaines applications, malgré le coût de revient plus élevé de ces
alliages.
samarium-cobalt Titanium Le bronze
samarium et de cobalt titane, d’aluminium cuivre et d’étain

2. Polymères
Un polymère est une substance composée de macromolécules organiques qui sont constituées d’un
enchaînement répétitif d’au moins un type de monomère. Les monomères sont reliés entre eux par des
liaisons covalentes. Les chaînes de polymères interagissent entre elles avec des forces plus faibles
comme les liaisons de van der Waals.
2.1 Les polymères thermoplastiques :
ils deviennent malléables quand ils sont chauffés (le comportement d’abord vitreux, devient
caoutchoutique ), ce qui permet leur mise en œuvre et les recycler
Exemples: (Polyéthylène (PE), Polychlorure de vinyle (PVC), Polypropylène (PP), Polystyrène
(PS)…)

2.2 Les polymères thermodurcissables :


Ils durcissent à chaud et/ou par ajout d’un durcisseur en faible proportion. Ce durcissement est en
général irréversible qui les rendent non recyclables ;
• Ce sont des matériaux amorphes et infusibles, il ne peut y avoir aucun déplacement de
chaînes les unes par rapport aux autres.
• Lorsque la température augmente, le matériau ne devient pas visqueux, mais il conserve
sa rigidité jusqu’au moment où il se dégrade.
• On appelle ces plastiques thermodurcissables car, en général, une élévation de
température favorise la réaction de polymérisation et le degré de réticulation, donc la
rigidité
3. Céramiques
Celles-ci sont composées d'éléments métalliques et non métalliques. Le groupe des céramiques
englobe une vaste gamme de matériaux, comme les ciments, les verres, les céramiques
traditionnelles faites d'argile, etc.

• Elles ont une faible conductibilité électrique, ce qui explique leur


utilisation comme isolant dans les systèmes électriques et électroniques.

• Ce sont d'excellents isolants thermiques et elles résistent bien à la


chaleur d'où leur utilisation en cuisine.

• Leur dureté généralement élevée explique que les céramiques sont


recherchées comme matériaux de construction (briques, tuiles, etc.).

• Leur résistance à la corrosion fait en sorte qu'elles résistent à l'action de l'eau ou de la fumée.
• La plupart des céramiques sont par contre relativement fragiles. Toutefois, on peut en contrôler
la composition et la cuisson, ce qui permet de fabriquer des céramiques résistantes offrant une
bonne résilience mécanique.

Céramiques dans le nucléaire Céramiques biomécanique

4. Matériaux composites
Un matériau composite est un matériau qui associe deux ou plusieurs matières différentes,
appartenant parfois à deux classes distinctes, pour obtenir une combinaison de propriétés qui tire
avantage de chacun.
• Ce mélange est effectué de manière à avoir des propriétés optimales, différentes et en général
supérieures à celles de chacun des constituants.
• Un composite est constitué au moins d'une matrice (liant) et d'un renfort.
• Les constituants sélectionnés peuvent améliorer les propriétés suivantes :
rigidité, tenue à la fatigue, résistance à la corrosion, étanchéité, tenue aux chocs, au feu, isolations
thermique et électrique, allègement des structures.
• la matrice est un liant qui protège les fibres
• le renfort ou les fibres apportent la tenue mécanique
• les charges et additifs améliorent les caractéristiques du matériau. Les charges abaissent
souvent le coût de la matière (effet de dilution). Exemples d'additifs : anti-UV,
fongicides, antioxydants.
Exemple: le béton armé = composite béton + armature en acier

4.1 Les verres


Ils sont essentiellement des solides obtenus par figeage de liquide
surfondu. Les verres sont des silicates (–SiO4-) non cristallins qui
contiennent d'autres oxydes (CaO, par exemple) qui en modifient les
propriétés.

• La transparence du verre est l'une de ses propriétés les plus importantes. Ceci est dû à sa
structure amorphe et à l'absence de défauts de taille supérieure à la fraction de
micromètre.
• L'indice de réfraction d'un verre est d'environ 1,5.
• Les verres sont des matériaux fragiles, mais des traitements thermiques ou chimiques
peuvent y remédier.
Chapitre 2 : Structures cristallines

1. Les liaisons atomiques


1.1. Énergie d'Interaction Entre Atomes

À température et pression nulles, tous les éléments du tableau périodique, sauf l'Hélium, se trouvent à l'état
cristallisé. Il existe, donc, des forces d'attraction entre atomes de même nature qui sont suffisantes pour assurer
la cohésion de l'édifice cristallin. Ce sont des forces électrostatiques entre électrons et entre électrons et noyaux.
On peut également observer que les cristaux sont des corps relativement difficiles à comprimer, ce qui traduit
la présence de forces de répulsion qui ne deviennent importantes qu'à courte distance. Ces forces, créent une
énergie d’interaction des atomes dans le cristal.
À la distance d'équilibre des atomes dans un système à deux atomes (a0), l'énergie d'interaction passe par une
valeur minimale appelée énergie de cohésion (U0). Cette énergie correspond à l'énergie nécessaire pour
transformer le système en un ensemble d'atomes libres. Cette énergie de cohésion varie très fortement d'un
élément à l'autre, elle est très fortement liée à la structure électronique.
La formation d’ensembles poly-atomiques stables dits molécules implique que les atomes s’unissent pour former
des entités plus stables. La liaison chimique est un concept qui permet d’expliquer la cohésion de la matière et
par la suite une influence sur les propriétés des matériaux. Il existe quatre types de liaison : la liaison ionique,
covalente, métallique et de van der Walls. La liaison chimique est le résultat de l’union des couches
électroniques externes des atomes qui constitue la molécule.
B
La longueur d’équilibre r0 d’une liaison résulte de la compétition entre un terme répulsif UR =
rn

(avec n compris entre 6 et 12) résultant de l’interpénétration des distributions de charges électroniques et un
A
terme attractif UA = − (avec m < n). L’énergie de liaison U (potentiel de Lennard-Jones) est fonction de la
rm

distance r entre atomes :


B A
U = U R + UA = −
rn rm

Variation de l'énergie de cohésion d'un système à deux atomes en fonction de la distance inter-
atomique (potentiel de Lennard-Jones)
1.2. Liaison covalente

Une liaison covalente est une liaison chimique dans laquelle deux atomes partagent deux
électrons (un électron chacun ou deux électrons venant du même atome) d'une de leurs couches
externes afin de former un doublet d'électrons liant les deux atomes. C'est une des forces qui
produit l'attraction mutuelle entre atomes.
Elle résulte, donc, de la mise en commun d’un ou de plusieurs paires d’électrons par deux
atomes dont la couche électronique externe est incomplète.
Exemple : les éléments qui possèdent sept électrons sur leur couche externe leur manquent un
électron pour que cette couche soit complète. Lorsqu’un atome d’un élément de cette colonne
s’approche à un atome identique, chacun d’eux met un de ses électrons en commun avec son
voisin.

Représentation de la liaison covalente entre deux atomes de chlore :

(a) avant la liaison, (b) les deux atomes à l’état lié


Ce partage permet l’établissement d’une liaison de forte intensité puisque la couche externe de
chaque atome comprend alors huit électrons. La figure illustre ce type de liaison pour le cas du
chlore. Les électrons qui participent à la liaison covalente sont localisés dans l’espace ; la
probabilité de leur présence est très élevée dans la direction reliant les centres des atomes.
1.3. Liaison ionique
La liaison ionique est, aussi, une liaison de forte intensité, puisqu’une fois liés, les atomes ont
une couche électronique externe complète à huit électrons. En se liant entre eux par des liaisons
ioniques, les atomes perdent ou gagnent un ou plusieurs électrons et deviennent ainsi des ions
négatifs (anions) ou positifs (cations) alors que la liaison covalente implique un partage
d’électrons.
Exemple : la liaison ionique entre un atome de lithium (Li) et un atome de fluor (F), qui se
combinent pour donner le fluorure de lithium, LiF.
(Li) (F)

(Li+) (F-)

Formation d’une liaison ionique entre un atome de fluor (F) et un atome de lithium (Li) :
(a) structure électronique avant liaison, (b) structure électronique après liaison

Le lithium a un électron de valence alors que le fluor en possède sept. Le lithium cède au fluor
son unique électron de valence, et tous deux ont alors une couche électronique externe complète.
Le lithium se retrouve sous forme d’ions Li+ (cations) et le fluor se trouve, pour sa part, sous
forme d’ionsF- (anions).
La liaison ionique s’établit surtout entre les éléments qui possèdent beaucoup d’électrons de
valence et d’autres qui en ont peu. Les oxydes métalliques (Al2O3, MgO, CaO, Fe3O4, NiO…)
sont des composés à forte tendance ionique.
1.4. Liaison métallique
La liaison métallique s’exerce dans les métaux (corps simple ou alliages) entre les atomes qui
constituent ces corps. Les atomes perdent leurs électrons de valence (électrons de la dernière
couche)et deviennent des cœurs d’atomes qui constituent le squelette de la structure cristalline
du métal. Ces cœurs d’atomes occupent les positions habituelles du réseau cristallin sommets,
centres des faces, centre du cube, etc...
Les électrons de valence, libérés des atomes métalliques et mis en commun entre tous les cœurs
d’atomes, forment une sorte de «gaz d’électrons» négatif qui se répand dans tout le métal. Les
cœurs d’atomes baignent littéralement dans un «bain d’électrons». Ces derniers sont
constamment en mouvement, de façon totalement désordonnée
Cette liaison se caractérise par la mise en commun des électrons de valence qui ne sont plus
localisés entre les atomes (liaison covalente) ou sur un ion (liaison ionique), mais qui sont
répartis dansl’ensemble du réseau d’ions.
Exemple : Le sodium (Na), possède un électron de valence. Pour que la couche électronique
externe soit complète, chaque atome de sodium perd son électron de valence ; en effet, aucun
d’eux n’a la possibilité de céder cet électron ou de le partager avec l’un de ses voisins. Il y a
donc mise en commun de tous les électrons de valence, si bien que le cristal de sodium
métallique peut être schématisé (figure 4) par un réseau d’ions Na+ baignant dans un nuage
d’électrons libres qui ne sont plus localisés dans l’espace. L’ion Na+ a alors une couche externe
complète et la structure électronique est stable.
(Na+)

Liaison métallique du sodium : des ions positifs baignent dans un alliage d’électrons
délocalisés.

Les métaux sont donc essentiellement formés d’éléments qui possèdent peu d’électrons de
valence etceux qui ont le caractère métallique le plus marqué sont qui possèdent un seul électron
de valence.
L’arrangement cristallin des matériaux métalliques résulte des forces d’attraction et de répulsion
qui s’exercent entre des ions positifs et le nuage d’électrons délocalisés. Les structures
cristallines qui en découlent sont de compacité élevée. La mobilité des électrons permet
d’expliquer la conductivité électrique et thermique élevée des métaux.

1.5. Liaisons de faible intensité (liaison de van der Walls et liaison hydrogène)

Il s’agit d’une liaison de type intermoléculaire qui s’exerce entre les molécules d’une substance
(contrairement aux liaisons de covalence qui sont des liaisons intramoléculaires car elles
s’établissent entre les atomes d’une même molécule).
Cette liaison est plus précisément une interaction électrique de faible intensité qui s’exerce entre
les molécules présentant un moment dipolaire.
Par définition ces molécules sont globalement neutres mais présentent un pôle positif (centre
des charges partielles positives localisées sur les atomes les moins électronégatifs) et un pôle
négatif (centre des charges partielles négatives). Il s’exerce une force électrique globalement
attractive entre les pôles de signes opposés des différentes molécules.

Liaison de van der Walls : (a) molécules neutres, (b) création d’un dipôle induit, (c) force de
liaison, (d) molécule polarisée : le dipôle existe en permanence.
2. Réseaux cristallins et mailles élémentaires
Dans un solide cristallin, chaque atome occupe une position bien définie dans l’espace, non
seulement par rapport à ses premiers voisins, mais également par rapport à tous les autres
atomes, quel que soit la distance qui les sépare. La figure ci-dessous représente
schématiquement une portion d’un cristal cubique simple. Chaque atome est placé à chacun des
sommeils des cubes, chaque atome est partagé entre les huit cubes qui ont un sommeil commun.
On appelle nœuds les points auxquels on associe un motif (un atome ou groupe d’atomes). Les
atomes, assimilés à des sphères rigides, sont en contact les uns avec les autres. Un cristal est
formé par la juxtaposition et l’empilement de cubes dans l’espace. On peut choisir, d’une façon
générale, un parallélépipède quelconque défini par trois vecteurs 𝑎⃗, 𝑏⃗⃗ et 𝑐⃗ portés par trois axes
𝑥⃗, 𝑦⃗ et 𝑧⃗, non coplanaires et formant entre eux des angles 𝛼, 𝛽 et 𝛾. Un parallélépipède
n’ayant des nœuds qu’à ses sommets est une maille primitive, et sa répétition dans l’espace
représente le cristal quand un atome ou un motif cristallin est associé à chaque nœud. 𝑎⃗, 𝑏⃗⃗ et 𝑐⃗
sont les paramètres de la maille, appelés aussi vecteurs périodes de la maille.

Représentation schématique d’un cristal Maille primitive définie par trois vecteurs non
formé d’un empilement de cubes ⃗⃗ et 𝑐⃗ formant entre eux des angles
coplanaires 𝑎⃗, 𝑏
𝛼, 𝛽 et 𝛾

Selon les relations qui s’établissent entre les trois vecteurs 𝑎⃗, 𝑏⃗⃗ et 𝑐⃗, et les trois angles α, β et
γ, on peut distinguer sept systèmes cristallins différents; en plaçant dans les mailles primitives,
des nœuds supplémentaires soit au centre des bases, soit au centre de chacune des six faces, soit
au centre de la maille, on obtient en tout quatorze réseaux cristallins (réseaux de Bravais)
distincts (Tableau)

Les sept systèmes cristallins et les quatorze réseaux de Bravais


Réseau de Bravais
Relations Relations entre les
Système cristallin A bases A faces
entre les axes angles Simple Centré
centrées centrées

Triclinique 𝑎≠𝑏≠𝑐 𝛼≠𝛽≠𝛾

Monoclinique 𝑎≠𝑏≠𝑐 𝛼 = 𝛾 = 90° ≠ 𝛽


Orthorhombique 𝑎≠𝑏≠𝑐 𝛼 = 𝛽 = 𝛾 = 90°

Rhomboédrique 𝑎=𝑏=𝑐 𝛼 = 𝛽 = 𝛾 ≠ 90°

𝛼 = 𝛽 = 90°
Hexagonal 𝑎=𝑏≠𝑐
𝛾 = 120°

Quadratique 𝑎=𝑏≠𝑐 𝛼 = 𝛽 = 𝛾 = 90°

Cubique 𝑎=𝑏=𝑐 𝛼 = 𝛽 = 𝛾 = 90°

A. Repérage des directions et des plans

Le système d’axe utilisé pour le repérage des directions et des plans est toujours celui qui
correspond aux trois vecteurs de translation du réseau 𝑎⃗, 𝑏⃗⃗ et 𝑐⃗. Le choix de l’origine, situé à
un nœud du réseau, est arbitraire, car tous les nœuds sont géométriquement équivalents. Les
longueurs mesurées le long des axes 𝑥⃗, 𝑦⃗ et 𝑧⃗ qui portent les vecteurs 𝑎⃗, 𝑏⃗⃗ et 𝑐⃗, le sont en
fonction de ces vecteurs pris chacun comme base de mesure. Ainsi, les coordonnées d’un point
au sommet d’une maille sont toujours composées de nombre entiers de fois les vecteurs
périodes.
a) Indice des directions
Une direction est désignée par trois indices : [𝑢𝑣𝑤] ; c’est la direction de la
droite partant de l’origine et passant par le point de coordonnées 𝑢, 𝑣 𝑒𝑡 𝑤.
Par convention et pour simplifier l’écriture, 𝑢, 𝑣 𝑒𝑡 𝑤 sont des entiers dans
dénominateur commun. En effet, la droite passant par le point de coordonnées
2,2,0 passe également par le point 1,1,0 et sa direction est [110]. Comme le
choix de l’origine est arbitraire, toutes les directions parallèles ont les mêmes
indices.
On note qu’un indice est négatif en plaçant un signe moins au dessus de lui
par exemple [12̅1].
La figure ci-contre représente quelques directions indexées dans une maille.
Le vecteur 𝑟⃗ portant la direction [𝑢𝑣𝑤] est décrit analytiquement par l’équation :
⃗⃗ + 𝑣. ⃗𝑏⃗ + 𝑤. 𝑐⃗
𝑟⃗ = 𝑢. 𝑎

Dans certains systèmes cristallins, il existe des directions cristallographiques équivalentes


(c.à.d. ayant la même équidistance entre les nœuds, donc le même vecteur période ; de cette
symétrie découle la notion de famille de directions 〈𝑢𝑣𝑤〉.

b) Indices de Miller des plans

On désigne un plan grâce à trois indices (hkl), appelés indices de Miller. Par définition, les
indices de Miller sont les inverses des intersections du plan avec les trois axes du cristal, ces
intersections étant mesurées en fonction des longueurs a, b et c. Il est entendu que l’origine
des axes ne doit pas être dans le plan à repérer. La démarche à suivre pour déterminer les
indices d’un plan est la suivante : Déterminer les coordonnées des intersections du plan avec
les axes 𝑥⃗, 𝑦⃗ et 𝑧⃗ en fonction des vecteurs périodes 𝑎⃗, 𝑏⃗⃗ et 𝑐⃗ (l’origine des 3 axes ne doit pas
être dans le plan)

1. Prendre les inverses,


2. Réduire les 3 fractions au plus petit commun dénominateur,
3. Les trois numérateurs obtenus représentent trois
indices h, k et l, par rapport aux trois axes 𝑥⃗, 𝑦⃗ et
𝑧⃗
Exemple : plan tramé de la figure ci-dessous en suivant les étapes ci-dessus ; on obtient :

1. Intersection: 1, 1/2, 2/3


2. Inverses : 1/1, 2/1, 3/2
3. Fraction: 2/2, 4/2, 3/2
4. Indice : (243)

Les indices e Miller du plantramé est (234) ; les


intersections entre ce plan et les trois axes 𝑥⃗, 𝑦⃗ et 𝑧⃗
𝟏 𝟐
⃗⃗, ⃗𝒃⃗ 𝒆𝒕 𝒄
sont : 𝟏. 𝒂 ⃗⃗
𝟐 𝟑

Un plan parallèle à un axe porte l’indice 0 par rapport à cet axe, car son intersection avec cet
axe est égale à l’infini et o sait que 1⁄∞ = 0. Tous les plans parallèles ont les mêmes
indices. Ainsi, le plan yOz de la figure a comme indice (100). On note qu’un indice est négatif
en plaçant un signe moins au-dessus de lui, par exemple le plan (11̅2). Comme pour les
directions, on peut définir, grâce à la symétrie du réseau, des familles de plan équivalents, qui
possèdent dans ce cas la même densité surfacique de nœuds. Dans un système cubique, la famille
de plans {100} comprend les plans (100), (010) et (001), c.à.d. toutes les faces du cube.

3. Principales structures cristallines


Les structures cristallines les plus fréquentes présentées par les matériaux métalliques à l’état
solide appartiennent au système cubique et hexagonal. Trois structures principales sont
rencontrées : la structure cubique centrée (CC), la structure cubique à faces centrées (CFC) et la
structure hexagonale compacte (HC).

3.1. Structure Cubique Centrée CC


3.1.1. Séquence d'empilement

Les structures compactes sont obtenues en empilant des couches d'atomes, assimilés à des
sphères rigides, de manière que les atomes de la couche supérieure soient placés dans les “vides”
ou interstices de la couche inférieure.
 La première couche a des atomes en A (couche A) assemblés en disposition carrée créant
ainsi des vides de la même forme.
 Les atomes de la seconde couche peuvent se trouver dans ces vides appelés interstices
(couche B).
 La troisième couche a des atomes occupant les interstices de la couche B et qui, se
superposent exactement sur les atomes de la couche A. La séquence d’empilement est
alors AB AB AB…

3.1.2. Calcul de la coordinence

Par définition, la coordinence d'un atome est le nombre de plus proches voisins à la même
distance suivant les trois directions de l'espace. Si on considère l'atome rouge avec un cercle
jaune, on constate qu'il est entouré, à la même distance, par 4 atomes dans la couche A du bas et
4 atomes dans la couche A du haut. On obtient donc une coordinence pour cet atome égale à 8.

3.1.3. Symétrie de l'empilement AB AB…

La maille décrivant cet empilement est une maille cubique centrée notée CC
 Coordonnées des atomes : au sommet (0, 0, 0) et au centre de la maille (1/2, 1/2, 1/2).
 Calcul de la multiplicité (nombre d’atome par maille élémentaire) : n = 8 x 1/8 + 1 = 2.
 Détermination du plan de densité maximale : Le plan de densité maximale est le plan qui
contient le plus grand nombre d’atomes. Dans le cas du cubique centré, c’est le plan
(110) contenant l’atome du centre. On dit que le plan (110) est le plan de densité
maximale.
 Détermination de la rangée de densité maximale : De même que pour le plan, la rangée
de densité maximale est la rangée qui contient le plus grand nombre d'atomes. Dans cette
symétrie c'est la rangée [111] qui passe par l'atome central et contient donc le plus grand
nombre d'atomes : on dit que la rangée [111] est la rangée de densité maximale.
 Relation rayon atomique-paramètre de maille :
A partir de la rangée de densité maximale, on peut écrire que :

 Calcul de la compacité : La compacité est la fraction de volume occupé par la matière.


Elle définitdonc le pourcentage de volume occupé par l’ensemble des atomes dans la
maille, d’où la formule :

L'atome étant assimilé à une sphère, son rayon s'écrit :

En remplaçant dans la formule de la compacité on obtient :

D'autre part on a :
En simplifiant dans cette formule on obtient : C = 0.68 = 68 %. On a donc 68% du
volume de la maille occupé et 32% vide. On dit que la symétrie cubique centrée est
pseudo-compacte.

3.2. Structure Hexagonal Compact HC


3.2.1. Séquence d'empilement

D'après la figure ci-dessous la première couche a des atomes en A (couche A)


assemblés en disposition triangulaire créant ainsi deux types de vides représentés
par des triangles «apex vers le haut » et des triangles « apex vers le bas ».


Pour les atomes de la seconde couche, ils peuvent se trouver dans un seul type de
vide, soit apex vers le haut ou apex vers le bas (couche B).
Pour la troisième couche on a deux possibilités :
 Les atomes occupent le même type d’interstices que les atomes de la couche B
et de ce fait, on obtient une couche décalée par rapport à la couche A appelée
couche C. La séquence d’empilement est alors ABC ABC ABC…
 Les atomes de la troisième couche occupent le deuxième type d’interstices, différent
par rapport à ce qui a été occupé par les atomes de la couche B. On obtient dans ce
cas une couche qui se superpose parfaitement avec la couche A. La séquence
d’empilement est alors AB AB AB… (Système hexagonal compact HC).
3.2.2. Calcul de la coordinence
Coordinence = 12
3.2.3. Symétrie de l'empilement AB AB… dans une disposition triangulaire
La maille décrivant cet empilement est une maille hexagonale compacte notée HC.
 Coordonnées des atomes : au sommet (000) et au centre de la maille (1/3, 2/3, 1/2) ou
(2/3, 1/3, 1/2).
 Calcul de la multiplicité: n = 4 x 1/6 + 4 x 1/12 + 1 = 2.
 Détermination du plan de densité maximale : Le plan de densité maximale dans
l'hexagonal compact est le plan (001)
 Détermination de la rangée de densité maximale: les rangées de densité maximale sont
la rangée [110] et [100].

 Relation rayon atomique-paramètre de maille :


A partir de la rangée de densité maximale et de la figure 4.13, on peut écrire que : a = 2R
𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑑𝑒 𝑙′𝑎𝑡𝑜𝑚𝑒
 Calcul de la compacité : 𝐶 = 𝑛 × 𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑚𝑎𝑖𝑙𝑙𝑒
 Le volume de la maille est : 𝑉 = 𝑎2 𝑐. 𝑠𝑖𝑛(2𝜋 ⁄ 3)
𝑐 8
On montre que la relation entre les deux paramètres c et a est : 𝑎 = √3

En utilisant la relation a = 2R on obtient une compacité C = 0.74 = 74%. Donc pour le HC


on a : 74% de volume occupé et 26% de volume vide.

3.3. Structure Cubique à Faces Centrées CFC


3.3.1. Séquence d'empilement

D'après la figure :

 La première couche a des atomes en A (couche A) assemblés en disposition


triangulaire créant ainsi des vides triangulaires de deux types.
 Pour les atomes de la seconde couche, ils peuvent se trouver dans un seul type de
vide (couche B).
 Pour la troisième couche, les atomes occupent le même type d’interstices que les
atomes de la couche B et de ce fait, on obtient une couche décalée par rapport à la
couche A appelée couche C. La séquence d’empilement est alors ABC ABC
ABC… (Système cubique à faces


3.3.2. Calcul de la coordinence

La coordinence est égale à 12. En effet, si nous considérons l’atome de la couche


A, ilest en contact avec 6 de la couche B et 6 de la couche C vue un empilement
ABC ABC.
3.3.3. Symétrie de l'empilement ABC ABC… dans une disposition triangulaire
La maille décrivant cet empilement est une maille cubique à faces centrées

 Coordonnées des atomes : au sommet (0, 0, 0) et au centre des faces (0, 0,1/2), (0, 1/2,
0) et (1/2, 0, 0).


 Calcul nombre d’atome par maille : n = 8 x 1/8 + 6 x 1/2 = 4.
 Détermination du plan de densité maximale : Le plan de densité maximale dans
l'hexagonalcompact est le plan (111)
 Détermination de la rangée de densité maximale: la rangée de densité maximale est
la rangée [110].
 Relation rayon atomique -paramètre de maille : A partir de la rangée de densité
maximale et de la figure, on peut écrire que :


 Calcul de la compacité :


On a donc 74% du volume de la maille occupé et 26% vide. On dit que la symétrie
cubique à facescentrées est une symétrie compacte.

3.4. Sites interstitiels


Les sites interstitiels sont, en quelque sorte, les espaces vides entre les atomes.
On distingue deux formes parmi les sites interstitiels : les sites octaédriques (SO)
et les sites tétraédriques (ST). Les sommets de ces sites correspondent au centre
des atomes.

 Sites tétraédriques : Un site est dit tétraédrique s’il est délimité par un
tétraèdre formé par quatre atomes voisins.
 Sites octaédriques : Un site est dit octaédrique s’il est délimité par un
octaèdre formé par six atomes voisins.

4. Défauts cristallins
L'état cristallin a été considéré jusqu'ici comme un empilement parfait d'atomes régulièrement
répartis selon un système propre au matériau considéré. Lorsqu’un défaut existe à l’échelle d’un
atome, on parle d’un défaut ponctuel, en dépit du fait que ce défaut occupe un certain volume.
Ces défauts ponctuels déforment le réseau et génèrent un champ de contrainte dans le cristal
qui englobe un volume plus grand que celui du défaut lui-même. On distingue trois types
principaux de défauts ponctuels.

Défauts ponctuels dans un cristal : (A) lacune ; (B) atome étranger interstitiel ; (B’)
atome auto - interstitiel ; (C) atome étranger ensubstitution. Les flèches indiquent
l’interaction du défaut avec son entourage.

Le défaut ponctuel le plus répandu est la lacune, qui correspond au décrit d’un atome
sur un site du réseau idéal (A). De même, il est possible qu’un atome soit placé à un
endroit qui n’est pas prévu dans la cellule élémentaire. Si l’atome en question est de
même taille que les autres atomes formant le réseau, il est appelé un auto-interstitiel
(B’). Par contre, si l’atome en question est nettement plus petit que ceux formant le
réseau, on parle d’un atome interstitiel(B).
Par extension, on peut aussi parler d’un défaut ponctuel si dans un réseaud’atome A se
trouve un atome de type B sur un site prévu dans la cellule élémentaire. On parle en ce
cas d’un atome en substitution (C, C’).

Défauts linéaires (1D)


Ceux sont des défauts qui s’étendent suivant une dimension. Ils sont appelés
dislocations. La présence des dislocations a été postulée depuis les années 1930 et
depuis, leur existence a été prouvée par plusieurs techniques expérimentales,
notamment par le microscope électronique à transmission (MET). Les dislocations
peuvent adopter deux formes idéalisées montrées en figure: les dislocations coin et les
dislocations vis.
Les premières peuvent être représentées par un plan cristallographique qui se termine
à l’intérieur du réseau cristallin (a). Les secondes peuvent être comprises comme la
ligne de séparation entre le réseau cristallin non perturbé et une zone de décalage partiel
du réseau cristallin par rapport à la région avoisinante du réseau (b).

Schémas des deux types de dislocations a) : dislocation coin – b) : dislocation vis

Défauts plans (2D)


En général, les métaux ne sont pas constitués d'un seul cristal de taille macroscopique,
mais plutôt d'un grand nombre de cristaux intimement liés les uns aux autres. On appelle ces
cristaux des grains et leurs couches de séparation des joints grains.
Les joints de grainsont le lieu privilégié de la ségrégation d’atomes étrangers, ils
constituent des obstacles au mouvement des dislocations et jouent un rôle primordial
dans les propriétés mécaniques du polycristal.
Les joints de grains schématisés (en haut) et leur manifestation
réelle (en bas) à l’exemple de fer pur.
Chapitre 3: Propriétés et caractérisation des matériaux
Les essais mécaniques sont l'étape indispensable pour accéder aux grandeurs caractéristiques
des matériaux, du module d'Young à la limite d'élasticité, en passant par la ténacité ou la
résistance à la fatigue, et ce dans des conditions variables, par exemple de température ou de
vitesse de sollicitation.
Ils sont des donc expériences dont le but est de caractériser les lois de comportement des
matériaux qui établissent une relation entre les contraintes (pression=force/surface) et les
déformations.
Cependant, la déformation d’une pièce dépend de la géométrie de la pièce et de la manière dont
sont exercés les efforts extérieurs sur cette pièce.

1) Essai de traction
Cet essai consiste à placer une éprouvette du matériau à étudier entre les mâchoires d'une
machine de traction qui tire sur cette éprouvette jusqu'à sa rupture.
C’est l’essai le plus classique, il consiste à exercer sur une éprouvette cylindrique ou
parallélépipédique (plate) deux forces égales et opposées qui vont la déformer
progressivement puis la rompre.

On enregistre l'allongement et la force appliquée, que l'on convertit ensuite en déformation et


contrainte. Deux repères A et B matérialisent la longueur utile de l’éprouvette (Lo). La section
de l’éprouvette Soobéit à la relation : 𝐿0 = 𝐾. √𝑆0 .
L0 (mm) est la longueur initiale et S0 (mm²) est la section initiale de l’éprouvette.
La valeur de K est différente pour chaque type de matériau.
• Pour les aciers et les fontes à graphite sphéroïdal : K = 5.65
• Pour les fontes malléables : K = 3
Lc = longueur calibrée : Lc = Lo + 2.d

a) Diagrammes de traction conventionnel


Le diagramme de traction est dit conventionnel lorsque l'on rapporte les mesures de
résistance unitaire et d'allongement unitaire aux valeurs initiales S0 et L0de l'éprouvette. Il
représente l'évolution de la charge R = F/S0en fonction de l’allongement : e = (L-L0)/L0

Diagramme conventionnel de traction


On distingue les domaines suivants :
 OA : domaine élastique, la charge est proportionnelle à l’allongement (R = E.e), et le
matériau (l’éprouvette) est parfaitement élastique (se comporte comme un ressort
parfait). Le coefficient de proportionnalité E est appelé module d' YOUNG (en MPa).
 A : Seuil du domaine élastique. La contrainte en ce point s’appelle limite élastique Re.
 AB : domaine de déformation permanente homogène ou de déformation plastique
répartie.
 B : point de charge maximale ou début de la striction. La contrainte en ce point
s’appelle résistance mécanique ou charge à rupture Rm. La valeur de la déformation à
la rupture 𝜀𝑟 représente une des
grandeurs caractéristiques de la ductilité.
 BC : domaine de striction ou de déformation plastique localisée.
 C : point de rupture de l’éprouvette.

b) Caractéristiques classiques de l’essai de traction


De la courbe de traction, on peut dégager les propriétés suivantes :
 Module d’élasticité longitudinale E (N/mm2) : il caractérise la pente de la droite
de proportionnalité précédente et l’élasticité du matériau testé. Plus E est grand,
𝑑𝜎
plus le matériau est rigide et inversement.𝐸 = 𝑑𝜀

Exemples : Eaciers = 2.105 MPa, Eélastomères = 1 MPa (1 MPa = 1 N/mm2)

 Loi de Hooke ( 𝜎 = 𝐸𝜀) : cette loi ou équation de droite OA, traduit la


𝑛 𝑛
proportionnalité Précédent (𝜎 en 𝑚𝑚2 , E en 𝑚𝑚2 et 𝜀 sans unité)

 Limite élastique Re (N/mm2) : elle marque la fin du domaine élastique (point A).
Pour les valeurs supérieures, le matériau ne se déforme plus élastiquement mais
plastiquement (l’éprouvette ne retrouve plus ses dimensions initiales après
déchargement, il subsiste un allongement permanent).
Certaines courbes de traction ne présentent pas de limite apparente d’élasticité nette
(aciers austénitiques, aluminium...). C’est pourquoi qu’on la définit à 0.2% de
déformation plastique. La limite d’élasticité conventionnelle est 𝑅𝑒 (0.2%) =
𝐹𝑒 (0.2%)
𝑆0
 La résistance à la traction Rm (N/mm2) qui est définie par la contrainte nominale
maximale
𝐹𝑚
𝑅𝑚 =
𝑆0

𝐿𝑢 −𝐿0
 L’allongement après rupture :𝐴(%) = . 100, Avec Lu= longueur de
𝐿0

l’éprouvette après rupture.


 Le coefficient de Poisson permet de caractériser la contraction de la matière
perpendiculairement à la direction de l'effort appliqué. Le coefficient de Poisson fait
partie des constantes élastiques. Il est compris entre -1 et 0,5 (dans le cas où le matériau
est parfaitement incompressible exemple le caoutchouc),il est calculé par l’expression
ci-après :

c) Comportement en traction des matériaux


On peut distinguer plusieurs comportements selon le type de matériaux
(métalliques, polymères, céramiques et composites). On présente ci-après trois
différents types de comportements mécaniques possibles des matériaux en
traction.
 Comportement fragile : le matériau ne présentant pas de domaine plastique,
la rupture se produit alors que les déformations sont purement élastiques ;
le verre, la fonte grise, certains aciers bruts de trempe, les céramiques, le
béton et la plupart des polymères thermodurcissablessont des matériaux qui
ont un comportement fragile.
 Comportement ductile : une déformation plastique permanente
accompagnée généralement d’un durcissement du matériau suit la
déformation élastique. De nombreux matériaux présentent ce type de
comportement : la majorité des métaux et des alliages, et certains
polymères thermoplastiques.
 Comportement élastique non linéaire : la déformation élastique (réversible)
n’est pas proportionnelle à la charge qui la provoque. Un tel comportement
est caractéristique de certains polymères thermoplastiques et des
élastomères.

2) Essais de dureté
Les essais de dureté sont d’une grande utilité pour le métallurgiste à cause de leur simplicité et
de leur caractère peu descriptif. Mais il faut bien noter que la dureté n’est pas une propriété
simple des matériaux métalliques. La dureté caractérise la résistance à la déformation et les
valeurs obtenues permettent certains classements, les essais les plus courant se font par
pénétration.

L’essai consiste à enfoncer un pénétrateur dans le métal à essayer. La charge est constante et
on mesure la dimension de l’empreinte. Celle-ci est grande lorsque le métal est mou. La dureté
H s’exprime par le rapport de la force sur la surface de l’empreinte : H = F/S
On aurait tendance à exprimer H en MPa, mais pour insister sur le caractère conventionnel de
l’essai de dureté les chiffres de dureté sont sans dimension. Les essais les plus classiques sont
les essais de BRINELL, VICKERS, et ROCKWELL.

a. Essai BRINELL
L’essai consiste à imprimer dans la pièce à essayer une bille en acier ou en carbure de
tungstène de diamètre D sous une charge F, et à mesurer le diamètre d de l’empreinte laissée
sur la surface après enlèvement de la charge.

La dureté Brinell HB est un nombre proportionnel au rapport F/S où S est la surface en mm2
de l’empreinte.

Avec F = charge d’essai en N.

D = diamètre de la bille en mm

d = diamètre de l’empreinte en mm

K = 30 pour les aciers


K = 2,5 ; 5 ou 10 pour l’aluminium et ses alliages
K = 5, 10, 30 pour le cuivre et ses alliages.
Conditions d’essais

 L’essai est normalement conduit à température ambiante.


 La charge est appliquée progressivement, sans chocs ni vibrations et maintenue à sa
valeur finale pendant 10 à 15 s.
 On prépare la surface pour éviter toute altération.
 Epaississeur de la pièce ≥8×la profondeur d’empreinte (aciers) ≥10×la profondeur
d’empreinte (Al, Cu et alliages).
 La pièce doit reposer sur un support rigide
b. Essai VICKERS
L’essai consiste à imprimer dans la pièce à essayer un pénétrateur en forme de pyramide droite
à base carrée d’d’angle au sommet 136° sous une charge F et à mesurer la diagonale d et
l’empreinte laissée sur la surface après enlèvement de la charge.

La dureté Vickers est proportionnelle au rapport F/S avec S est la surface de l’empreinte
considérée comme pyramide droite.

Avec F : charge d’essai en N

d : diagonale de l’empreinte en mm

Conditions d’essais

 L’essai est normalement conduit à température ambiante.


 La charge est appliquée progressivement, sans chocs ni vibrations et maintenue à sa
valeur finale pendant 10 à 15 s.
 On prépare la surface pour éviter toute altération.
 Epaisseur de la pièce ≥1,5×d
 La charge d’essai sera : 49 N ≤ F ≤ 981 N (pour les aciers) 49 N≤F≤1180 N (pour Al,
Cu, et
alliages).

 Méthode à éviter pour pièces à gros grains (pièces moulées).


 La préparation de surface très soignée (rectification, polissage) est un inconvénient de
l’essai Vickers, qui est par ailleurs le plus précis.
c. Essai ROCKWELL
L’essai consiste à imprimer, en deux temps dans la couche superficielle de la pièce à essayer,
un pénétrateur de type normalisé (cône ou bille) et à mesurer la profondeur de l’empreinte.

Afin d’obtenir une surface de référence à partir de laquelle sera mesurée la pénétration du
poinçon, on soumet celui-ci à une pré-charge faible P égale à 10 Kg par exemple, puis une
seconde charge P’.

On mesure ensuite la distance e séparant les deux positions successives occupées par
l’extrémité du pénétrateur. L’utilisation de la précharge permet d’éliminer les erreurs dues aux
irrégularités de l’état de surface du métal.

Conditions d’essais

 L’essai est normalement conduit à température ambiante.


 La charge est appliquée progressivement, sans chocs.
 On prépare la surface pour éviter toute altération.
 Epaisseur de la pièce ≥8×e (profondeur de pénétration) pour les aciers ≥10×e pour les
alliages d’aluminium et de cuivre.
 La pièce doit reposer sur un support rigide.

Correspondance entre mesures de dureté

La dureté dépend à la fois de la limite élastique et de la capacité de durcissement


par déformation. En effet des déformations de l'ordre de 8 à 10% sont réalisées
lors de l'essai. Il est donc difficile de relier quantitativement des mesures de
dureté faites sur le même matériau suivant différentes méthodes.
Cependant il existe des tables de correspondance commodes malgré leur
caractère approché (cf. Tableau NF A 03-172 / 173 pour aciers non alliésou
faiblement alliés). Des formules empiriques ont également été proposées
comme, par exemple pour les aciers, par l'IRSID.

HV = 1.4 R p + 1.6 R m

* Remarques sur les essais de dureté


Quelle que soit la méthode utilisée, il est indispensable de faire plusieurs
mesures et d'adopter une valeur moyenne pour la dureté.

 La pénétration du poinçon dans le métal détermine un écrouissage dans la


région voisine de l'empreinte, il faut donc effectuer les essais en des points
suffisamment distants les uns des autres pour que les mesures ne soient
pas faussées.
 Le temps pendant lequel la charge est appliquée sur le pénétrateur modifie
d’une façon notable la dimension l’empreinte de dureté, il est donc
important de fixer ce facteur.
 La dureté est très sensible à la grosseur des grains du métal.
3) Essai de résilience
La connaissance des caractéristiques mécaniques déduites de l'essai de traction peut être
insuffisante, puisque des ruptures peuvent être obtenues en dessous de la limite élastique dans
des conditions particulières qui rendent le métal fragile.
Un des moyens pour caractériser la fragilisation du métal sous l'action d'un choc est l'essai de
résilience sur éprouvette entaillée qui consiste à rompre d'un seul coup de mouton pendule, une
éprouvette entaillée en son milieu et reposant sur deux appuis. On détermine l'énergie W
absorbée dont on déduit la résilience.
La résilience est l'énergie exprimée en Joules par cm² nécessaire pourproduire la
rupture de l'éprouvette.

Machine d'essai
Un couteau fixé sur un marteau oscille dans un plan vertical autour d'un axe O. Une partie
de l'énergie emmagasinée dans la chute du pendule est utilisée pour rompre l'éprouvette.
Le centre de gravité du pendule est très voisin de l'arête du couteau du pendule

Exécution de l'essai
 Le couteau est écarté de la verticale à une hauteur correspondant à une énergie de départ
W0 = 300 Joules.
 On libère le couteau, dans sa chute, en passant à la verticale, il brise l'éprouvette.
 On mesure la hauteur à laquelle remonte le pendule pour calculer l'énergie non absorbée
W1.
 On calcule la différence W0 - W1 = W = P(h0 - h1)
Eprouvettes
Différents types d'éprouvette ont été définies pour l'essai de résilience. Les plus classiques
sont définies par la norme AFNOR. Il s'agit de :
 L'éprouvette CHARPY entaillée en U (NF A 03-156).
 L'éprouvette entaillée en V (NF A 03-161) appelée couramment Charpy V. C'est cette
dernière qui est la plus utilisée.
a. Eprouvette entaillée en U
 Longueur de l'éprouvette 55 mm
 Hauteur de l'éprouvette10 mm
 Largeur de l’éprouvette 10 mm
 Hauteur restant à fond d’entaille 5 mm

 Rayon à fond d'entaille1 mm±0,07


KU : énergie W absorbée par la rupture (J(Joules) et KCU : résilience (J/cm²).
b. Eprouvettes entaillée en V
 Longueur de l'éprouvette 55 mm±0,6
 Hauteur de l'éprouvette10 mm
 Angle d'entaille 45° ±2°
 Hauteur restant à fond d'entaille 8 mm ±0,06
 Rayon à fond d'entaille 0,25 mm
KV : énergie W absorbée par la rupture (J(Joules) et KCV : résilience (J/cm²).

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