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Chapitre IV : Nanomatériaux et matériaux hybrides

Chapitre IV : Nanomatériaux et matériaux hybrides

IV.1 Définitions
IV 1.1 Nanomatériaux

Un nanomatériau est un matériau dont au moins une dimension externe est à l’échelle
nanométrique, c'est-à-dire comprise approximativement entre 1 et 100 nm, ou qui
possède une structure interne à l’échelle nanométrique.

IV 1.2 Nanomètre

Un nanomètre est une unité de mesure qui correspond au milliardième de mètre ou à un


millionième de millimètre. C’est environ 30000 fois plus fin que l’épaisseur d’un cheveu
et 100 fois plus petit que la molécule d’ADN.

1 nanomètre (nm) = 10-9 m = 0,000000001 m

Figure 1 : Echelle nanométrique.

IV1.3 Nanoscience

Les nanosciences explorent des phénomènes se produisent à l’échelle nanométrique.


Elles cherchent à comprendre les propriétés da la matière à l’échelle nanométrique, pour
cela elles mobilisent les lois de la physique quantique. A l’échelle nanométrique, les
objets possèdent souvent des propriétés chimiques, électriques, magnétiques et

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mécaniques différentes de celles des objets de même composition lorsqu’ils sont macro
ou microscopique.

IV 1.4 Nanotechnologie

Les nanotechnologies regroupent un ensemble de technologie capable d’élaborer des


objets à l’échelle nanométrique. Les nanotechnologies comprennent la fabrication et
manipulation d’objets à l’échelle nanométrique, mais également l’insertion d ces objets
dans des matériaux, des systèmes plus grands.

IV 2 Classification des nanomatériaux


Selon leurs formes, on distingue trois types de nanomatériaux :

1. Les nano-objets
Matériaux ayant une, deux ou les trois dimensions externes à l'échelle
nanomètrique. Elles se présentent sous forme de particules, de fibres ou de tubes
et peuvent être utilisés en tant tels (catalyseur, transport, des médicaments,
polissage…).Ils peuvent être incorporés dans une matrice pour apporter une
nouvelle fonctionnalité ou modifier les propriétés mécaniques, optiques,
magnétique ou thermiques.

Nanoparticule (https://www.unamur.be/services/microscopie/balayage/imagerie-electrons-
secondaires/nanoparticuleor/view.)

Nanotubes de carbone (https://www.lespritsorcier.org/blogs-membres/le-materiau-le-plus-solide-au-monde-lms-n9-


les-nanotubes-de-carbone/).

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Nanofibre de silicium (https://www.linstant-interview.com/176216/marche-mondial-des-nanofils-de-silicium-2020-


2026-par-dowdupont-amprius-sun-chemical/).

Figure 2 : Nano-objets.

2. Les matériaux nanostructurés en surface


Les matériaux nanostructurés en surface peuvent être obtenus notamment par la
réalisation d’un revêtement à partir de nanocouches élémentaires. Celles-ci
permettent de doter la surface de propriétés particulaires et de lui conférer de
nouvelles fonctionnalités en terme d’aspect, de dureté, d’adhérence, de résistance
chimique, de propriétés optiques et électriques.
3. Les matériaux nanostructurés en volume
Les matériaux nanostructurés en volume possèdent une structure intrinsèque
nanomètrique constitués de grains de l’ordre de quelques nanomètres ou de
nanoporosité qui leur confèrent des propriétés particulaires et/ou une grande
surface d’échanges.

IV 3. Fabrication des nanomatériaux


Les nanomatériaux destinés à l’usage industriel peuvent être synthétisés selon deux
approches différentes :
a) Une méthode dite ascendante (bottum up)

Cette méthode permet l’assemblage ou le positionnement d’atomes ou de molécules


de façon précise permettent ainsi la fabrication de matériau dont la structure est
parfaitement maitrisée. Cette méthode fait appel à des procédés d’élaboration
principalement physiques et chimiques.

b) Une méthode dite descendante (top down)


Cette méthode consiste à miniaturiser par les moyens de réduction de taille des
structures existantes. Elle fait appel à des procédés principalement mécaniques
(broyage mécanique).

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Figure 3 : Approches de fabrication des nanomatériaux.

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IV.4 Les procédés de fabrication des nanomatériaux

Les procédés de fabrication des nanomatériaux sont classés en trois grandes catégories :
fabrication par voie chimique, par voie physique et par procédés mécaniques.

a) Voie physique
Par voie physique, l’élaboration des nanomatériaux peut être réalisée à partir d’une phase
vapeur extraite d’un matériau source par chauffage (fusion en creuset)ou par
bombardement (faisceaux d’électrons, pyrolyse laser),ou par voie PVD (physical Vapor
Deposition).
b) Voie chimique
Plusieurs techniques de fabrication sont couramment utilisées dans l’industrie.Par voie
sol-gel ou par dépôt vapeur CVD (chemical vapor deposition).
c) Voie mécanique
Parmi les techniques d’élaboration, la technique dite de mécanosynthèse (mechanical
alloying) consiste généralement à broyer des poudres micrométrique (1 à 30 µm) de
plusieurs alliages.

IV4.1 Dépôt en phase vapeur chimique (CVD)


Le dépôt en phase vapeur chimique (CVD) est une méthode dans laquelle le ou les constituants
d'une phase gazeuse réagissent pour former un film solide déposé sur un substrat.

Les composés volatils du matériau à déposer sont éventuellement dilués dans un gaz porteur et
introduits dans une enceinte où sont placés les substrats. Le film est obtenu par réaction
chimique entre la phase vapeur et le substrat chauffé.

A titre d'exemple, le dépôt d'un film de tungstène très réfractaire peut se faire à l'aide d'une
méthode décrite par l'équation suivante :

Cette formule implique que si l'on mélange deux gaz WF et H2, une couche de tungstène peut
être obtenue.

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Figure 4 : Schéma de principe de dépôt en phase vapeur chimique(CVD), réacteur à parois


chaudes.

IV.4.2 Evaporation sous vide (voie PVD)


Cette méthode consiste simplement à évaporer ou à sublimer le matériau à déposer dans un
creuset sous vide en le chauffant à haute température. Le matériau évaporé est déposé par
condensation sur le substrat à recouvrir et une couche est formée sur le substrat. Il existe
plusieurs méthodes pour chauffer le matériau : à l'aide d'un filament réfractaire par effet Joule, à
l'aide d'un faisceau d'électrons intense et énergétique, typiquement 5 à 10 KeV ou à l'aide d'un
laser.

Le schéma de principe est présenté sur la figure 5.

Figure 5 : Schéma de principe d'un système de chauffage par un

faisceau d'électrons.

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IV.5 Applications des nanomatériaux en fonction des secteurs d’activité


Secteurs d’activité Exemples d’applications
Automobile, aéronautique et aérospatial Matériaux renforcés et plus légers ; peintures
extérieures avec effets de couleur, plus
brillantes, anti-rayures, anti-corrosion et anti-
salissures ; capteurs optimisant les
performances des moteurs ; détecteurs de
glace sur les ailes d’avion ; additifs pour diesel
permettant une meilleure combustion ;
pneumatiques plus durables et recyclables…
Electronique et communications Mémoires à haute densité et processeurs
miniaturisés ; cellules solaires ; bibliothèques
électroniques de poche ; ordinateurs et jeux
électroniques ultra-rapides ; technologies sans
fil ; écrans plats…
Chimie et matériaux Pigments ; charges ; poudres céramiques ;
inhibiteurs de corrosion ; catalyseurs multi-
fonctionnels ; textiles et revêtements anti-
bactériens et ultra-résistants…
Construction Ciments autonettoyants et anti-pollutions,
vitrages autonettoyants et anti-salissures ;
peintures ; vernis ; colles ; mastics…
Énergie Cellules photovoltaïques nouvelle génération ;
nouveaux types de batteries ; fenêtres
intelligentes ; matériaux isolants plus efficaces
; entreposage d’hydrogène combustible…
Défense Détecteurs d’agents chimiques et biologiques ;
systèmes de surveillance miniaturisés ;
systèmes de guidage plus précis ; textiles
légers et qui se réparent d’eux-mêmes…

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