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UNIVERSITE DES MASCAREIGNES

SEMESTER 1
2019/2020
Module : MATERIAUX 1-MTX1
Matériaux naturel et dérivés
Horaire : 30Hrs -12hrs cours
-8hrs TD
-8hrs TP
-2Hrs DS

CONTENU :
 Définition, identification & classification des matériaux de génie civil. (2hrs)
 Les Propriétés fondamentales des matériaux de construction : (4hrs)
o Les caractéristiques physiques, chimiques, thermique, mécanique, etc.
 Les critères de choix. (1hrs)
 Les granulats : les différents types, classes et les techniques de production.
(1hrs) (TD)
 Définitions et détermination des propriétés fondamentales des granulats du
génie civil :
o Propriétés physique, géométriques, chimiques et mécaniques, etc.
(6hrs)
 Contrôles de la qualité des granulats. (2hrs)
 Optimisation des mélanges granulaires pour la production des bétons de
ciments et des enrobes bitumineux. (4hrs)

Travaux Pratiques en Laboratoire


 TP01 : Analyse granulométriques d`un granulat fin et grossier + porosité des
granulats grossiers. (4hrs)
 TP02 : Equivalent des sables (Propreté) + (teneur en eau des granulats.
(4hrs)

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Contents
CHAPITRE A : Définition, identification & classification des matériaux de génie civil. 4
1.1 Définition général d`un Matériau ....................................................................... 4
1.2 Les matériaux : ................................................................................................. 4
1.3– Pourquoi étudier les matériaux ? .................................................................... 4
1.4 – Comment fonctionnent les matériaux ............................................................ 5
2.1 Perspectives Historiques. ................................................................................. 6
2.2 Les matériaux de construction : un poids lourd du panier du consommateur ! . 7
3.0 Identification & classification des matériaux de génie civil. ............................... 8
3.1 Matériaux de Construction. ............................................................................... 8
3.2 A connaitre sur un matériau de construction : .................................................. 8
3.3 Classification des matériaux de construction par usage ................................... 9
3.4 Les différentes classes de matériaux et des exemples :................................. 10
CHAPITRE B : Les Propriétés fondamentales des matériaux de construction......... 11
4.0 Les propriétés physiques : .......................................................................... 11
4.1 Les masses et les poids volumiques : ............................................................ 12
4.2 Porosité – Compacité ..................................................................................... 13
4.3 Propriétés thermiques :................................................................................... 14
4.3.1 La conductivité thermique : ...................................................................... 14
4.3.2 La dilatation thermique :........................................................................... 15
4.4 Autres propriétés physiques : ......................................................................... 15
4.5 Les propriétés mécaniques : ........................................................................... 15
4.5.1. Déformation élastique – Déformation plastique ....................................... 16
4.5.2 Résistance à la traction ............................................................................ 16
4.5.3 Résistance à la compression ................................................................ 18
4.5.4 Résistance à la flexion ............................................................................. 18
4.6 Autres propriétés mécaniques..................................................................... 19
4.6 Les propriétés hydriques : .............................................................................. 19
4.6.1 La perméabilité :....................................................................................... 19
4.6.2 La capillarité : ........................................................................................... 20
4.6.3 Capacité d’absorption d’eau : ................................................................... 21
4.7 Les propriétés granulométriques : .................................................................. 21
CHAPITRE C : Les critères des choix des matériaux de construction. .................... 22
5..0 LES METHODES DE CHOIX......................................................................... 23
CHAPITRE D : Les Granulats .................................................................................. 33

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6.0 Granulats, origines et caractéristiques............................................................ 33
Introduction ....................................................................................................... 33
6.1 Granulats naturels : ........................................................................................ 35
6.1.1 Granulats roulés ....................................................................................... 35
6.1.2 Granulats concassés ............................................................................... 35
6.2 Granulats artificiels ......................................................................................... 36
6.3 Principales ressources.................................................................................... 38
6.3.1 Origine des roches ................................................................................... 38
6.4.2 Granulats naturels .................................................................................... 40
6.4.3 Minéraux .................................................................................................. 41
6.4.5 Roches massives ..................................................................................... 44
6.4.6 Granulats de roches massives éruptives ................................................. 46
6.4.7 Granulats de roches massives sédimentaires .......................................... 47
7.0 Les techniques de productions des granulats. ................................................ 48

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CHAPITRE A : Définition, identification & classification des
matériaux de génie civil.

1.1 Définition général d`un Matériau


De manière symbolique et résumée, un matériau est une matière dont on fait un
matériel. De manière plus précise et plus complexe, un matériau est la forme
marchande d’une matière choisie en raison de propriétés d’usage spécifiques et
mise en œuvre par des techniques appropriés pour l’obtention d’un objet de
géométrie donnée et à fonction prémédité.
Le concepteur, le constructeur et le chargé de la maintenance d’un ouvrage doivent
savoir parfaitement les propriétés physiques, mécaniques et hydriques des
matériaux qui sont à leur disposition. Ceci permettrait de faire bon choix pour obtenir
des constructions rigides, efficaces, économiques et durables.

1.2 Les matériaux :


Les matériaux de génie civil sont des solides utilisés non seulement pour construire
des maisons, des ouvrages, ou encore aménager son environnement (équipement
collectif, routes, ponts, aménagements urbains).
Bien qu’un grand nombre de matériaux soit connu depuis fort longtemps, leur étude
a débuté très tard, car l’homme a disposé rapidement d’une grande variété de
substances pour tous ses besoins courants, sans avoir à entreprendre de
recherches approfondies. Ainsi il n’a utilisé, au début, que la pierre, l’argile, la
chaux, le plâtre et les matériaux biologiques naturels : bois, laine, fourrures, cuir,
lin, etc.
L’un des grands tournants a sans doute été le moment où l’homme s’est rendu
compte qu’il pouvait modifier la nature même des matériaux : par exemple, changer
l’argile malléable en une pierre dure, par une cuisson à haute température.

1.3– Pourquoi étudier les matériaux ?


Beaucoup de problèmes liés à la conception ne proviennent pas de la conception
proprement dite mais d’une mauvaise utilisation des matériaux !
• Conception : processus de création, de dessin ou de projet dans le cadre de la
fabrication de produits.
• Les ingénieurs choisissent des matériaux qui servent à la fabrication des pièces,
des machines et des structures et peuvent en modifier les propriétés.
• Des mauvais choix peuvent être désastreux :
- Sécurité
- Économique

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1.4 – Comment fonctionnent les matériaux

Propriétés

Composition

Mise En œuvre

Microstructure

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2.1 Perspectives Historiques.
L’évolution du Bâtiment avec des matériaux modernes.

500 000 Ans 500 Ans

1000 Ans -10 Ans


Exemples :

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2.2 Les matériaux de construction : un poids lourd du panier du
consommateur !

Les matériaux de construction figurent, au côté de l'énergie et de l'eau, parmi les


quatre ressources les plus demandées.
Des millions de tonnes en jeu, immobilisées chaque année dans les infrastructures
et les bâtiments.
Les déchets de chantier mobilisent les deux tiers des capacités de décharge, tout au
long de leur cycle de vie que les constructions affectent l’environnement.
La question des déchets est désormais considérée dès la conception des bâtiments,
lorsque la marge de manœuvre est la plus grande.
Depuis 1999, les habitudes des acteurs de la construction changent, mais
relativement lentement.
L'exemple du béton recyclé montre qu'il reste un gros travail de conviction : malgré
une énergie de fabrication trois fois plus faible pour le gravier recyclé que pour le
neuf, malgré l'épuisement probable des ressources en gravier dans un futur proche,
le béton recyclé n'a pas la cote.

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3.0 Identification & classification des matériaux de génie civil.

Traditionnellement, les matériaux ont été classés en métaux, céramiques, verres,


textiles, polymères et matériaux composites, compte tenu à la fois de certaines
propriétés caractéristiques, des méthodes d’obtention et de leur destination
industrielle. Chacune de ces grandes divisions avait sa propre nomenclature, sa
méthodologie, ses normes, de sorte que les comparaisons entre les divers
matériaux étaient souvent difficiles. La science des matériaux, toute récente, vient
unifier les propriétés de tous les matériaux.
Mais dans la construction, il est devenu courant de distinguer les matériaux selon
des domaines d’emploi et des caractéristiques principales. On peut parler des
matériaux de construction, de protection, de décoration, de réparation….

3.1 Matériaux de Construction.


Définition :
On désigne par matériaux de construction tous les corps solides ou liquides,
naturels ou artificiels, susceptibles d’être utilisés sous une forme brute ou plus
ou moins élaborée dans la réalisation des bâtiments et des ouvrages
industriels ou de génie civil.

3.2 A connaitre sur un matériau de construction :


 Sa nature
 Sa composition
 Son origine
 Ses propriétés mécaniques et physiques

 Sa préparation
 Pour un matériau naturel : son extraction
 Pour un matériau artificiel : sa fabrication
 L’utilisation du matériau (son usage)
 A qui sert ce matériau ?
 Comment il est mis en œuvre ?

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3.3 Classification des matériaux de construction par usage

En sciences des matériaux, il est possible de classer les matériaux de base en trois
catégories :
· Les métaux
· Les polymères
· Les céramiques
Mais dans la construction, il est devenu courant de distinguer les matériaux selon
des domaines d’emploi et des caractéristiques principales : les matériaux de
construction et les matériaux de protection.

Les matériaux de construction sont les matériaux qui ont la propriété de résister
contre des forces importantes :

 Produits de gros œuvres et ossatures (gros murs, poteaux, planchers,


charpentes, etc.)
 Pierres et ardoises,
 Granulats,
 Liants hydrauliques,
 Mortiers et bétons,
 Terres cuites : briques,
 Bois,
 Métaux,
 Verres.

 Produits de revêtements extérieurs


 Enduits,
 Produits noirs (goudron, bitume,)

 Produits de revêtements intérieurs


 Enduits,
 Carreaux,
 Dalles,
 Panneaux,
 Peintures

 Produits divers d’installations intérieurs


 Métaux,
 Céramique,
 Verres,
 Matériaux isolants,
 Absorbants thermiques et acoustiques.

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3.4 Les différentes classes de matériaux et des exemples :

Fer et aciers
Métaux et alliages Aluminium et alliages
Cuivre et alliages
Nickel et alliages
Titane et alliages
Polymères Polyéthylène (PE)
Polyméthacrylate de méthyle (PMMA,
Perspex)
Nylon ou Polyamide (PA)
Polystyrène (PS)
Polyuréthane (PU)
Polychlorure de vinyle (PVC)
Polyéthylène Téréphtalate (PET)
Polyétheréther Cétone (PEEK)
Epoxydes (EP)
Elastomères, dont le caoutchouc naturel (CN)
Verres et Alumine (Al2O3, émeri, saphir)
céramiques* Magnésie (MgO)
Verres de silice (SiO2) et silicates
Carbure de silicium (SiC)
Nitrure de silicium (Si3N4)
Ciment et béton
Composites Polymères renforcés par fibre de verre
(PRFV)
Polymères renforcés par fibre de carbone
(PRFC)
Polymères chargés
« Cermets »**
Matériaux naturels Bois
Cuir
Coton/laine/soie
Os
Roche/craie
Silex/sable/agrégats

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CHAPITRE B : Les Propriétés fondamentales des
matériaux de construction
Pour pouvoir utiliser judicieusement les matériaux de construction il est
indispensable de connaitre leurs propriétés.
Les propriétés principales des matériaux peuvent être scindées comme suit :
 Propriétés physiques : la dimension ; la densité ; la masse volumique, la porosité, la
couleur, etc.,
 Propriétés mécaniques : la résistance en compression, en traction, en torsion etc.
 Propriétés chimiques : PH ; l’alcalinité, teneur en sulfate ; teneur en chlorure ; teneur en
matière organique etc.
 Propriétés physico-chimiques : l'absorption, la perméabilité, le retrait et le gonflement etc.
 Propriétés thermiques : la dilatation, la conductivité thermique, la résistance et
comportement au feu, etc.
 Propriétés acoustiques : absorption acoustique, affaiblissement acoustique, etc…

Les propriétés thermiques et acoustiques sont considérées aussi comme propriétés


physiques.
Dans ce cours, seules les principales propriétés d’usage courant seront présentées.

4.0 Les propriétés physiques :


Les propriétés physiques sont les propriétés intrinsèques du matériau.
Un matériau est constitué d’une, deux ou de trois phases de la matière. On
peut trouver du solide, du liquide ou du gaz ou une combinaison des trois
matières. Les matériaux courant de génie civil sont en majorité solides. Des
vides peuvent exister et sont remplis soit d’un liquide (eau en général) ou
d’un gaz (air en général).

En masse En poids
Ma
Gaz (air ou autre) Va Wa
Gaz (air ou autre) Va

Mw Vw Ww Vw
Liquide (eau ou autre) Liquide (eau ou autre)
V V
M W

Vs Vs
Ms Ws

Solide Solide

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La masse ou le poids du gaz est négligeable (Mg =Wg = 0) devant celui
du liquide ou du solide.
4.1 Les masses et les poids volumiques :

La masse volumique d’un matériau est la masse de l’unité de volume de


ce matériau. On distingue :
- La masse volumique absolue pour un corps solide, notée s (exprimée
en g/cm3 ou kg/dm3 ou t/m3), est la masse de l’unité de volume de la matière
qui constitue le matériau sans tenir compte du volume des vides.

𝜌 =

- La masse volumique apparente, notée , est la masse de l’unité de


volume constitué par la matière et les vides qu’elle contient.
𝑀
𝜌=
𝑉
Le tableau suivant donne un aperçu des masses volumiques des
matériaux usuels du Génie Civil.

Tableau 1 : masses volumiques de certains matériaux

Matériau
Masse volumique absolue 𝜌 s (kg/m3) Masse volumique apparente 𝜌 (kg/m3)
Acier 7850 7850
Aluminum 2700 2700
Cuivre 8850 8850
Fonte 7250 7250
Grès 2500 2500
Caoutchouc 1300 1300
Marbre, granit 2800 2800
Calcaire 2500 à 2700
Gravier 1400 à 1700
Ciment 2900 à 3100 1000 à 1100
Sable 2600 à 2700 1500 à 1900
PVC 1350 1350
Tuile cuite 2300
Verre 2500 2500

Remarque : si 𝜌 > 𝜌, cela indique une présence de vides dans le matériau.

De la même façon, on définit les poids volumiques :

- le poids volumique absolu : 𝛾 = (kN/m )3

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- le poids volumique apparent : 𝛾 = (kN/m )
3

La densité d’une substance est le rapport de la masse volumique de la substance à


celle de référence. Pour les liquides et les solides, l’eau est prise comme référence.
Pour les gaz, l’air est pris comme référence.

4.2 Porosité – Compacité


La porosité est le rapport du volume vide au volume total.

On peut aussi définir la porosité n comme le volume de vide par unité de volume
apparent.

𝑛=
La compacité c’est le rapport du volume des pleins au volume total.

𝑐=
La porosité et la compacité sont liées par relation : n +c =1 (ou 100%)
Pour un matériau sec, on peut déterminer la compacité ou la porosité à partir des
masses volumiques.

𝑐= = × = = 𝑛 =1−

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4.3 Propriétés thermiques :
Plusieurs propriétés thermiques des matériaux de construction doivent être connues
pour orienter le choix de leurs utilisations.
Les matériaux ont plusieurs propriétés thermiques tel que : la conductivité
thermique, la capacité thermique, la résistance thermique, la dilatation thermique, …
4.3.1 La conductivité thermique :
Est la capacité d’un matériau de laisser passer la chaleur à travers son
épaisseur. Elle est appréciée par le coefficient de conductivité thermique 
qui est égal à la quantité de chaleur traversant un échantillon de matériau de
1 m d’épaisseur et de 1 m2 de surface, pendant une heure, avec une
différence de température entre les deux faces de 1 0C. Elle s’exprime en
W/m.0C. Elle caractérise le transfert de chaleur à travers un matériau. Dans
les métaux, les électrons libres sont responsables de la transmission de la
chaleur. Dans les matériaux non métalliques, il n’y a pas d’électrons libres, la
vibration élastique des atomes est responsable de la conduction. Les
matériaux non métalliques sont moins conducteurs que les matériaux
métalliques.

Le tableau 2 donne des exemples de valeurs de 𝝀.

Masse volumique Conductivité


Matériaux Composition
𝝆 kg/m3 thermique 𝝀 (W/m.°C)
Air sec 1.3 0.02
Béton plein 2200 à 2400 1.75
Béton traditionnel
Béton caverneux 1700 à 2100 1.4
Béton léger Béton à l’argile expansée 1000 à 1600 0.46 à 0.52
Béton cellulaire 400 à 800 0.16 à 0.33
Bois Bois feuillus (chêne, hêtre, frêne) 800 à 1000 0.23
Panneaux de particules Pressées à plat 600 à 700 0.15
Eau 1000 1
Laine de verre 30 à 100 0.041
Laine de roche 30 à 100 0.041
Comprimé 500 0.1
Liège
Expansé dur 100 à 150 0.043
Classe I 9 à 13 0.044
Polystyrène expansé
Classe II 13 à 16 0.042
Acier 7850 52
Cuivre 8850 380
Zinc 7130 112
Pierre dures 2350 à 2580 2.2
Pierres calcaires Pierres fermes 2160 à 2340 1.7
Pierres tendres 1650 à 1840 1.05

Asphalte Pur 2100 0.7

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4.3.2 La dilatation thermique :
Le coefficient de dilatation thermique peut être définit comme le taux de la
variation de longueur avec la température, pour l’unité de longueur.

𝛼= x (m/m.°C)

Le tableau 3 donne des exemples de valeurs de 𝝀


Tableau 3 : Dilatation thermique de certains matériaux
Dilatation thermique 
Matériaux
(m/m.°C)
Acier - Fonte 11,5.10-6
Aluminium 23,1.10-6
Béton 1.10-5
Caoutchouc variable
Cuivre 16,5.10-6
Enduit monocouche 9.10-6
Mortier de ciment 8. 10-6 à 11. 10-6
Laine minérale 0.00025
Liège 0
Pierre naturelle 5. 10 à 13. 10-6
-6

Plâtre 18. 10-6


Terre cuite 5. 10-6

4.4 Autres propriétés physiques :


Il existe plusieurs autres propriétés physiques des matériaux tel que :
 Les propriétés acoustiques : la résistance acoustique, l’absorption acoustique,
 Les propriétés thermiques : la capacité thermique, la fatigue thermique, …
 Les propriétés électriques : la résistance électrique, la conductibilité
électrique, …
 Les propriétés magnétiques
 La couleur

4.5 Les propriétés mécaniques :


Le comportement mécanique peut être considéré comme la caractéristique
essentielle de la majorité des matériaux du Génie Civil. Ces matériaux sont soumis à
des efforts de traction, compression, cisaillement, torsion, fatigue,
Tout ensemble de forces extérieures sur un corps engendre des contraintes
(normales 𝝈 ou cisaillement 𝝉), qui provoquent des déformations.
Toute contrainte provoque la déformation puis la rupture du corps. Les lois de la
mécanique des milieux continus donnent les différentes relations entre la contrainte
et la déformation.

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4.5.1. Déformation élastique – Déformation plastique

Lorsque l’on effectue un essai de mise en charge et si, après décharge le corps
reprend les mêmes formes qu’il avait avant l’essai et qu’il ne reste aucune
déformation résiduelle, on dit que le corps a un comportement parfaitement
élastique (Fig 2). De nombreux corps soumis à des charges peu élevées ont un
comportement presque élastique et la déformation est approximativement
proportionnelle à la contrainte. Si l’on reporte les mesures sur un diagramme
contrainte (σ) et déformation (ε), on obtient une ligne droite. Ce type de déformation
est appelé élasticité linéaire.

Figure 2 : déformation

La déformation est dite plastique, si après décharge le corps ne reprend pas les
mêmes formes qu’il avait avant l’essai, il reste quelques déformations (fig 3). Cette
déformation est appelée aussi déformation résiduelle.

Figure 3 : déformation plastique

4.5.2 Résistance à la traction


La résistance à la traction d’un matériau est définie comme étant la
résistance maximale atteinte par le matériau durant un essai de traction
selon un processus d’essai normalisé.
Si l’échantillon a une section S et la force maximale supportée
par le matériau avant rupture étant F, alors la résistance à la
traction est :

𝜎 = (En MPa)

L’essai se réalise sur des éprouvettes de différentes formes suivant la

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nature du matériau (fig. 4).

F F

F F

Figure 4 : différentes éprouvettes pour l’essai de traction

La représentation du résultat de l’essai se fait sur une courbe (, ) ou (l, F).
Trois comportements sont possibles pour un matériau.


 Comportement fragile : Le matériau ne
présente pas de comportement plastique. La
rupture se produit dans la zone de déformation
élastique. Le verre, le béton, la céramique, la
fonte sont des matériaux fragiles. 



 Comportement ductile : une déformation
plastique permanente suit la déformation
élastique. La majorité des métaux présentent
ce type de comportement



 Comportement élastique non linéaire : la


déformation élastique n’est pas proportionnelle
à la charge qui la provoque. Ce type de
comportement caractérise certains polymères
et élastomères. 

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4.5.3 Résistance à la compression

La résistance à la compression d’un matériau est définie comme étant la


résistance maximale atteinte par le matériau durant un essai de
compression selon un processus d’essai normalisé.
Si l’échantillon a une section S et la force maximale supportée par le
matériau avant rupture étant F, alors la résistance à la compression est
:

𝜎 = (en MPa)

L’essai consiste à soumettre une éprouvette de forme cubique/cylindrique à 2 forces


axiales opposées. La forme de l’éprouvette, son élancement, les forces de
frottement matériau/plateau influent considérablement sur le résultat.
L’essai de compression ne permet pas d’atteindre la rupture si le matériau est
ductile. Cet essai est surtout utilisé pour les matériaux fragiles tel que le béton et la
céramique.

4.5.4 Résistance à la flexion


La résistance à la flexion est définie comme étant la résistance maximale
atteinte sur la face inférieure d’une éprouvette, en général, prismatique de
section (bxh) soumise à un essai de flexion trois points ou quatre points (fig.
5).
F

L
L

Flexion trois points Flexion quatre points

Figure 5 : essais de flexion

Pour la flexion trois points : pour la flexion quatre points


. .( )

La résistance à la traction sur certains matériaux (comme le béton) est difficile à


réaliser. On réalise l’essai indirect de traction par flexion.

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Cet essai est réalisé généralement sur des éprouvettes prismatiques en mortier ou
en béton. On le réalise aussi sur les bordures de trottoir, les carreaux en céramique,
les carrelages, les dalles, …
4.6 Autres propriétés mécaniques
Il existe plusieurs autres propriétés mécaniques des matériaux tel que :
 La résistance au cisaillement : la contrainte de cisaillement est tangentielle
à la section
 La fatigue : caractéristique d’un matériau soumis à des charges cycliques.
Risque de perte de résistance, perte de plasticité et augmentation de
l’incertitude sur les propriétés.
 Le fluage : Lorsqu'un corps est soumis à l'action prolongée d'une force, la
déformation instantanée apparaissant lors de la mise en charge est suivie
d'une déformation différée lente, c’est le fluage (fig. 6).
 La relaxation : Lorsqu’un corps a subi une déformation déterminée, la
diminution de la contrainte dans le temps est appelée relaxation (fig. 7).
 La dureté : c’est la mesure de la résistance d’un matériau à la pénétration.
En Génie
 Civil, l’échelle de Mohs est encore utilisée pour les minéraux.
 La ductilité

  




 t t t t


Figure 6 : Fluage Figure 7 : Relaxation

4.6 Les propriétés hydriques :


Ces propriétés caractérisent le comportement d’un matériau envers les fluides.
L’eau est l’ennemi numéro un du Génie Civil. Il faut choisir les matériaux les
moins perméables, les moins capillaires, ...
4.6.1 La perméabilité :
C’est la propriété qu’a un matériau de se laisser traverser par un fluide pour
une surface donnée, dans un temps donné et à une pression et une
température données. C’est une propriété du système fluide – milieu
poreux.
La température intervient par son influence sur la viscosité du liquide. La
pression intervient par son action sur le volume des vides.
La perméabilité d’un matériau est définie par le coefficient k et s’exprime en m/s
(tableau 4).

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Tableau 4 : Quelques ordres de grandeur de la valeur de k (m/s)

Perméabilité k en Classification exemple de matériau


m/s
10 à 10-1
-3 Perméable gravier
10-5 à 10-3 Sable
Semi-perméables
10-9 à 10-5 Sable argileux - Limon
10-12 à 10-9 Argile - calcaire
Imperméables
10-14 à 10-12 Granit

4.6.2 La capillarité :
C’est la faculté qu’a un matériau d’aspirer et d’adsorber un liquide avec
lequel il est en contact (effet de mèche). Dans un capillaire (de petit rayon),
l’eau peut monter jusqu’à une hauteur qui est définie par la loi de Jurin :

𝟐𝑻𝒄𝒐𝒔𝜶
𝒉=
𝒓. 𝜸𝒘

Où T :la tension superficielle (8. 10-4 N/cm pour l’eau)


R : le rayon du capillaire R : rayon du ménisque,
𝛾𝑤 : pression hydrostatique de l’eau

Plus le rayon du capillaire est petit, plus la hauteur du liquide est élevée (fig. 8).

T  r=1mm
h=1.6cm
r=0.1mm h=16cm
2r r=10𝜇m h=16m
r=0.1𝜇m h=160m

Eau

Figure 8 : phénomène de capillarité

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4.6.3 Capacité d’absorption d’eau :
C’est la capacité qu’a un matériau d’absorber l’eau dans lequel il est soumis
en permanence. Cette capacité est liée à la porosité interne du matériau.

4.7 Les propriétés granulométriques :


Les matériaux granulaires tel que le gravier ou le sable possèdent une granulométrie
qui peut être définie par une courbe granulométrique : pourcentage de tamisât en
fonction de la dimension des particules.

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CHAPITRE C : Les critères des choix des matériaux de
construction.

Disponibilité et coût.. Magnétisme

Propriétés physiques Conductibilité

Densité

Sèche , humide
Matériaux

Résistance à la corrosion
Intercristalline, sous
contrainte...

Traction,résilience ,ténacité
Propriétés Mécaniques
,dureté,fluage,fatigue...

Usinabilité,
Mise en forme
soudabilité,etc...

Milieu chimique,
Environnement
contraintes,irradiation...

Température Ex :-250°C à 2500°C

Durée de vie De la seconde à 60 ans

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5..0 LES METHODES DE CHOIX
Les méthodes de choix sont basées sur l'utilisation de bases de données qui
associent les matériaux et les procédés. Pour réaliser le choix de ces milliers de
références, on utilise les critères définis en conception ou identifiés dans le cahier
des charges. Plusieurs méthodes sont alors possibles suivant les informations
dont on dispose et le degré d'optimisation souhaitée :
 Sélection basée sur les propriétés : possibilité de choix direct, de poser des limites
ou d'effectuer des comparaisons.
 Sélection par comparaison des indices de performance.
 Sélection multi-contrainte et multi-objectif.
Ces méthodes peuvent être utilisées simultanément dans un même choix de
matériau.
Sélection à partir des diagrammes de propriétés
Cette méthode consiste à rechercher les matériaux répondant aux critères choisis
suivant trois types de sélection :
 Par choix direct : on sélectionne par exemple uniquement les matériaux usinables
ou uniquement les matériaux ferreux.
 En posant des limites : on sélectionne les matériaux dont une propriété, par exemple
la dureté, est supérieure à une valeur spécifiée.
 Par comparaison : on génère un diagramme d'une propriété en fonction d'une autre.
On peut ensuite sélectionner graphiquement les meilleurs compromis.

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Principales caractéristiques
des matériaux

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Choix des
matériaux en
fonction du
domaine
de température

Quelques caractéristiques de
Matériaux : Comparaison

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Résistance à un
environnement
chimique

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Résistance à l’usure

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Le choix des matériaux de construction s’articule autour de 6 grands critères :

 Leur apparence, évidemment le premier critère pour une maison se voulant «


design », au look très travaillé, n’est pas le meilleur gage de qualité, mais reste
un critère à prendre en compte.
 Leur solidité sera surtout prise en compte par les architectes et maîtres
d’œuvre. Quoiqu’il en soit, les matériaux modernes couramment utilisés dans
les constructions ne présentent aucun problème de solidité, il s’agit donc
rarement d’un vrai critère de choix.
 Leur résistance, à l’usure, aux intempéries et à certains phénomènes comme
les incendies ou même les tremblements de terre, est un critère plus important,
car il y a une plus grande variabilité entre les matériaux. Ainsi le béton a une
très bonne résistance au feu (à moins d’être exposé à de très hautes
températures). A noter, le bois n’est pas le matériau le plus dangereux en cas
d’incendie, ni le plus vulnérable à l’humidité.
 L’isolation, qui représente à la fois la capacité à garder la fraîcheur en été,
celle à conserver la chaleur en hiver, mais aussi l’isolation sonore. Point à
savoir, elle a tendance à s’accroître avec l’épaisseur du matériau. En France,
les surfaces habitables sont annoncées en ne comptant que le « plancher » :
les murs en sont exclus, ce qui incite les promoteurs à construire des bâtiments
aux murs très fins, et donc beaucoup moins isolants.
 L’impact environnemental est souvent lié à l’isolation : une meilleure isolation
garantit des économies d’énergie ; les matériaux les plus isolants sont aussi
les plus « écolos ». Il faut aussi envisager le matériau sous l’angle d’un bilan
complet, évaluant consommations et d’énergie et émissions causées par le
matériau, sa production, son transport et son devenir (après démolition, en
toute fin de vie de la construction).
 Le coût, enfin, doit lui aussi être tempéré par l’isolation fournie par le matériau.
Un matériau plus cher, mais plus isolant et donc plus économe en énergie, peut
sur la durée se révéler le moins coûteux… Ce qui devrait nous inciter à
construire écologique !

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CHAPITRE D : Les Granulats

6.0 Granulats, origines et caractéristiques

Introduction
On appelle granulat un ensemble de grains d’origine minérale, de dimensions
comprises entre 0 et 80 mm, provenant de roches meubles, massives, de minerais ou
de leurs transformations thermiques et de sous-produits de l’industrie. Ses granulats
des matériaux pierreux de petites dimensions sont produits par l’érosion ou le broyage
mécanique (concassage) des roches.
Le tableau 3.1 donne une idée plus précise de cette définition.
Le domaine d’application des granulats peut aider à leur définition :
 Utilisés liés avec du ciment ou du bitume, ils représentent 80 à 90 % des
mortiers et bétons hydrauliques destinés au bâtiment et ouvrages d’art, mais
aussi des enrobés et graves traitées destinés aux assises de chaussées et des
voies ferroviaires ;
 Utilisés non liés, ils représentent 100 % des drains, des filtres et de certaines
assises.
Pour certains auteurs il faut y ajouter les matériaux extraits de roches massives ou
meubles et mis en œuvre tels quels (tout-venant) pour faire des remblais, par
exemple. En fait, ces matériaux représentent le domaine distinct des terrassements
avec ses aspects particuliers : extractions, traitements en général en place,
compactage, stabilité, méthodes d’études particulières, etc.
Ce qui va distinguer le granulat du tout-venant, c’est l’aspect préparation après
extraction qui en fait un produit industriel répondant à des critères dimensionnels,
physico-mécaniques et chimiques très stricts :

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Tableau 3.1 Granulats. Origines et caractéristiques

Les granulats sont classés suivant leur granularité, qui est la distribution
dimensionnelle de leurs grains, ce qui conduit aux appellations normalisées du tableau
B où D et d représentent respectivement la plus grande et la plus petite dimension du
granulat avec des conditions de refus à D et de tamisât à d comprises entre 1 et 15
%.
Les granulats sont dits naturels lorsqu’ils sont extraits de leur site géologique d’origine
et artificiels dans les autres cas ; ils sont dits légers lorsque leur masse volumique
réelle ρr est inférieure à 2 g/cm3, courants si ρr est comprise entre 2 et 3 g/cm3 et
lourds au-delà de 3 g/cm3.
Il s’agit là d’un chiffre moyen et assez stable couvrant les quinze dernières années.
Cela représente 6 t/an par habitant, ce qui est caractéristique des pays industrialisés
dans le monde.

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Après l’extraction des sables et graviers alluvionnaires (sablières, gravières,
ballastières) et l’abattage à l’explosif des roches massives comme les granites, les
calcaires, etc. (carrières), le tout-venant est criblé, ou criblé et concassé pour
constituer les granulats.
Les granulats les plus couramment utilisés dans le bâtiment et le génie civil ont une
masse volumique réelle comprise entre 2 et 3 Mg/m3.

6.1 Granulats naturels :


6.1.1 Granulats roulés : ils sont les résultats de la désagrégation des roches par
l’eau, le vent ou le gel.
Ainsi ils se sont formés des dépôts sédimentaires de grains de grosseur allant du
sable fin aux gros blocs, de natures minéralogiques différentes.
Trois catégories de granulats roulés existent dans la nature :
- Les granulats de rivière (d’oued).
- Les granulats de mer.
- Les granulats de dunes.
N.B. : Les granulats roulés se caractérisent par leur aspect de grains arrondis
et polis.

6.1.2 Granulats concassés (de carrières) : ils proviennent du concassage de roches


dures (granits, porphyres, basaltes, calcaires durs…etc.). Ils sont caractérisés par un
aspect anguleux à arêtes vives.

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6.2 Granulats artificiels :
Ils proviennent de la transformation thermique des roches (exemple : laitier du haut
fourneau) ou de démolition d’ouvrages.
(Issus de déchets d’industrie - avec traitement - ex : scories…)
Les granulats artificiels sont initialement d’origine minérale, ils résultent d’un procédé
industriel comprenant en autres des transformations thermiques et sont considérés
comme sous-produits. On identifie deux types principaux de granulats artificiels sur le
marché :

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6.3 Principales ressources
6.3.1 Origine des roches
L’homme exerce ses activités sur la partie solide la plus superficielle de l’écorce
terrestre. Mis à part les rares surfaces où la roche saine affleure, il rencontre toujours
dans la nature la même succession verticale : terre arable en surface, sur une
profondeur de 0 à 1 m, zone altérée meuble en dessous, de 0 à 30 m, et roches saines
en profondeur qui peuvent être meubles (argiles, sables, etc.) ou massives (calcaires,
granites, etc.) (Figure 3.1).
Cette distinction entre roches meubles et massives est importante sur le plan
technologique, mais elle ne coïncide pas avec leur genèse.
À l’origine du globe terrestre, qui se chiffre en milliards d’années, il s’est formé, par
refroidissement en surface du magma en fusion, des silicoaluminates de potassium,
sodium, calcium, magnésium et fer (pour ne citer que les principaux). Coordonnés par
l’oxygène, qui représente en volume 98 % de cette matière, ces éléments s’associent
pour constituer les minéraux.
Selon la composition chimique des magmas d’origine, il s’est formé des associations
minéralogiques différentes, que l’on appelle roches magmatiques, et qui peuvent être
schématisées par les deux extrêmes que sont les granites riches en silice, K et Na, et
les gabbros, plus pauvres en silice et plus riches en Ca, Fe et Mg.
En général, ces roches sont massives, sauf le cas de certaines projections
volcaniques (cendres, pouzzolanes, etc.) qui sont parfois meubles.

L’apparition de l’eau et d’événements climatiques semblables à ceux qui existent


actuellement a entraîné une évolution de surface de ces roches (ou altération) :
dissolution, désagrégation, transport et dépôt (ou sédimentation) dans les lits des
rivières, les lacs, les mers de sables, graviers, argiles, vases et boues riches en
calcium.
D’autres minéraux se forment dans ces nouvelles conditions : argiles, carbonates
comme la calcite ou la dolomite, etc.
Le développement de la vie végétale (1 milliard d’années ?) introduit la sédimentation
d’un élément nouveau, le carbone, qui est à l’origine des charbons et pétroles.
Ces roches sédimentaires meubles peuvent se consolider par précipitation chimique
de la silice et du calcium, et parfois du magnésium dissous, et donner les grès,
calcaires, dolomies, etc.
La transformation de ces roches magmatiques et sédimentaires sous l’action de
contraintes σ et de températures θ élevées conduit aux roches métamorphiques. Elles
sont caractérisées par un feuilletage ou une schistosité dus aux contraintes orientées
(schistes, ardoises, etc.) et par une recristallisation due à ces deux facteurs (σ, θ )

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(micaschistes, gneiss). Il peut y avoir schistosité sans recristallisation, comme pour
les ardoises, ou recristallisation sans feuilletage (cornéennes).

Figure 3.1 – Coupe classique des cinquante premiers mètres de l’écorce terrestre

La notion d’intermédiaire est omniprésente en géologie :


 Entre les compositions chimiques extrêmes des magmas, tous les termes de
passage existent, conduisant à des compositions minéralogiques variées :
granites→granodiorites→diorites →gabbrodiorites →gabbros
 Entre les modes de dépôts, d’alimentation et de cimentation des roches
sédimentaires, tous les intermédiaires existent :
Calcaires→calcaires dolomitiques→dolomies
Calcaires→calcaires gréseux→grès →quartzites
Calcaires→calcaires argileux→marnes →argiles

 Ainsi qu’entre les modes de transformation des roches métamorphiques :


Sables argileux→schistes→schistes tachetés →cornéennes
Toutes ces roches sont soumises aux altérations météoriques et alimentent la
formation des sédiments, elles peuvent être soumises à l’action du métamorphisme.
Cela montre toute la complexité de l’origine des roches qui peut être schématisée
dans la (figure 3.2).
Si l’on ajoute à cela les perturbations mécaniques dues aux déformations de l’écorce
terrestre (plissements, fissurations ou diaclases, failles), on comprendra qu’il est en
général difficile de définir la géométrie d’un gisement sans le secours de la géologie.

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Les granulats peuvent être naturels, artificiels ou recyclés.
Les granulats naturels sont des grains minéraux qui proviennent de roches massives
ou meubles n’ayant subi aucune transformation autre que mécanique.
Les granulats artificiels sont des grains minéraux qui résultent d’un procédé industriel
comprenant des transformations thermiques ou autres.Les granulats recyclés sont
obtenus par traitement d’une matière inorganique précédemment utilisée dans la
construction.
6.4.2 Granulats naturels
Les roches exploitées pour la production de granulats naturels sont des roches
massives d’origine éruptive ou sédimentaire, constituées de minéraux fortement liés
entre eux, et des roches meubles d’origine sédimentaire, formées d’éléments
détritiques non consolidés.

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L’action des agents atmosphériques (pluie, neige, vent, vagues, marées,) provoqua la
désagrégation des roches existantes. Le produit de cette désagrégation s’accumule
alors sous forme de sédiments donnant naissance aux roches sédimentaires. Ces
sédiments se transforment en roches cohérentes durant des millions d’années.
L’action de la température, de la pression sur les roches sédimentaires peut engendrer
l’apparition de roches métamorphiques
6.4.3 Minéraux
Ce sont les constituants des roches ; ils conditionnent donc, dans une large mesure,
leurs propriétés.
Le quartz (SiO2) est le minéral le plus fréquent, en particulier dans les sables marins
et alluvionnaires, dans les grès, les quartzites et les schistes.
Il est inaltérable, dur et résistant.
Il pose des problèmes d’adhésivité avec les liants hydrocarbonés que l’on sait
résoudre par dopage des surfaces. Il peut conduire à des inconvénients à terme (5 à
30 ans suivant le climat) lorsqu’il présente une grande surface spécifique ou que son
réseau cristallin a été déformé : dans les milieux basiques des bétons hydrauliques, il
participera au développement de gels gonflants (phénomènes de réactions alcalis-
silice).

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C’est un minéral dur, donc favorable pour maintenir la rugosité de surface des
chaussées, favorable comme agent abrasif, mais qui, en contrepartie, usera
rapidement les engins de terrassement, d’extraction, de foration, de criblage et de
concassage. Les feldspaths (silicates d’alumine avec K, Na et Ca) sont surtout
abondants dans les roches magmatiques et métamorphiques.
Lorsqu’ils ne sont pas altérés, ou qu’ils ont subi une altération hydrothermale,
ils ne posent pas de problèmes particuliers. Par contre, l’altération météorique a pu
détruire en partie leur réseau cristallin, avec un développement d’argiles plus ou moins
nocives susceptibles de polluer les sables de concassage ou la surface des gravillons
et de nuire à l’adhésivité des liants.
Les micas (silicates d’alumine avec Mg et K), présents dans la plupart des
roches magmatiques et métamorphiques, ont une forme lamellaire et sont très
tendres. Ils sont gênants par leur forme et leur faible cohésion interfoliaire peu
favorable à l’adhésion des liants.

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Mais ce n’est qu’au-delà de 10 % qu’ils sont néfastes, et s’ils sont de grande
taille(millimétrique). Les argiles, très proches des micas, s’en distinguent par leur
petite taille (micrométrique) et leur aptitude à fixer de l’eau.
On les trouve dans toutes les roches sédimentaires et leur présence est surtout
gênante dans les sables, où elles entraînent des diminutions de résistance en
présence de liants hydrauliques et une sensibilité à l’eau, à long terme, avec les liants
hydrocarbonés.
À la surface des plus gros éléments, elles font écran vis-à-vis de tous les liants.
Dans le cas d’utilisation sans liants, elles favorisent les déformations. Les autres
silicates, surtout présents dans les roches magmatiques et métamorphiques, sont très
stables (silicates de métamorphisme) ou ont un rôle peu connu (pyroxènes,
amphiboles, péridots).
Il est évident que leur état d’altération météorique, comme pour les feldspaths,
est le point le plus important. Les carbonates, parmi lesquels la calcite (CaCO3) est la
plus commune, sont assez tendres et très stables et s’associent très bien aux liants
(liaison épitaxique avec le ciment, par exemple).
La calcite constitue l’essentiel des calcaires, avec une substitution fréquente de
Ca par Mg (calcaires magnésiens, calcaires dolomitiques, dolomies) qui conduit à un
minéral plus dur et un peu plus abrasif : la dolomite. Le gypse (CaSO4 , 2H2O), très
tendre et assez soluble dans l’eau, est présent dans certaines roches sédimentaires
de pays secs. Les réactions qu’il provoque avec les ciments (formation d’ettringite
gonflante) sont à éviter. L’anhydrite (CaSO4) pose les mêmes problèmes.
La pyrite (FeS2), parfois présente dans certaines roches métamorphiques et
alluvionnaires, est un minéral instable : oxydation facile laissant des traînées de
rouille sur les façades en bétons, formation d’ettringite gonflante avec les ciments,
attaque acide des parties métalliques des ouvrages.

Sur le plan mécanique, les minéraux peuvent être classés en trois groupes :
 Durs et résistants : quartz et silicates de métamorphisme ;
 Résistants et moyennement durs : feldspaths et silicates ferromagnésiens ;
 Tendres et moyennement résistants : carbonates et micas.
On verra dans le tableau3-2 les répercussions que cela entraîne sur les propriétés
des roches.

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6.4.5 Roches massives

Ce sont des assemblages de minéraux ; elles ont donc, en général, des propriétés en
partie liées à celles des minéraux. Mais l’assemblage est rarement parfait du fait de la
présence de vides.
Ces vides sont parfois grossièrement sphériques (pores) et dus au dégazage des
roches magmatiques (basaltes vacuolaires, pouzzolanes) ou à une cimentation
incomplète des roches sédimentaires (grès, calcaires poreux). Ils se présentent
parfois sous forme de fissures très fines dues à des contraintes d’origine thermique
ou mécanique et peuvent, dans ce cas, affecter toutes les roches. Pores et fissures
conduisent à des diminutions de résistance, de même lorsque les cristaux deviennent
plus gros (millimétriques ou plus).
Une autre particularité est aussi défavorable vis-à-vis de la résistance et surtout de la
production d’éléments plats au concassage :
C’est l’anisotropie de la roche due à une orientation privilégiée de certains minéraux
(micas par exemple) ou à une disposition en lits alternés de minéraux différents.
Enfin, l’état d’altération des silicates autres que le quartz entraîne, en général, une
diminution de la qualité. Ces tendances sont indiquées dans le tableau 1. Les figures
3.3 et 3.4 et le tableau 3.2 classent les roches massives les plus exploitées en France
en fonction de leur composition minéralogique et de leur structure.
Tableau 3.2 Influence des caractéristiques des roches sur leur propriété [23]

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Figure 3.3 – Roches magmatiques

Figure 3.4- Roches sédimentaires

Les gisements de roches magmatiques se présentent sous la forme de masses


importantes enracinées en profondeur (roches plutoniques), leur extension en surface
est en général plus limitée qu’en profondeur. Les coulées de laves ont une extension
en surface variable, avec un enracinement assez réduit (roches volcaniques).
Ces roches sont toujours parcourues de fissures (diaclases), parfois de failles, qui
sont des cheminements privilégiés pour l’altération météorique, source de pollution
argileuse.

UDM 19/20 –Mtx 1 45


Les roches sédimentaires massives se présentent toujours en bancs de quelques
mètres à quelques dizaines de mètres d’épaisseur, horizontaux lors de leur dépôt,
mais qui ont pu être perturbés lors des déformations de l’écorce terrestre jusqu’à se
trouver verticaux. Ces déformations et des phénomènes de retrait lors de leur passage
de l’état meuble à l’état massif font qu’elles sont parcourues de cassures (diaclases)
souvent remplies d’argiles.
Les roches métamorphiques se présentent en bancs d’épaisseur et d’orientation
variables qui peuvent, pour les termes de passage aux roches magmatiques,
s’enraciner en profondeur. Elles sont aussi parcourues de diaclases.

6.4.6 Granulats de roches massives éruptives


Deux familles de roches massives éruptives sont classiquement distinguées : les
roches magmatiques et les roches métamorphiques.
 Les roches magmatiques sont issues des profondeurs de l’écorce terrestre.
Elles résultent du refroidissement d’un magma. Deux types de roches sont ainsi
différenciés : les roches plutoniques et les roches volcaniques.
Les roches plutoniques proviennent d’un refroidissement lent du magma, piégé
par l’écorce terrestre. Elles ont affleuré à la surface de l’écorce terrestre par
suite de mouvements tectoniques ou de l’érosion des formations sus-jacentes.
Elles se caractérisent par leur structure grenue, où les minéraux sont largement
développés et bien visibles à l’œil nu (granites, diorites, gabbros, etc.).
Les roches volcaniques proviennent d’un refroidissement rapide du magma, qui
s’est épanché et solidifié à la surface de l’écorce terrestre sous forme par
exemple de coulées de lave. Elles se caractérisent par leur structure fluidale,
microlitique voire vitreuse, où la plupart des minéraux n’ont pas eu le temps de
se développer et sont de ce fait invisibles à l’œil nu (rhyolites, andésites,
basaltes, etc.).
 Les roches métamorphiques résultent, quant à elles, de la transformation des
roches superficielles sous l’effet d’une élévation de la température et/ou de la
pression, au fur et à mesure de leur enfouissement en profondeur par l’action
de phénomènes multiples et complexes. Elles ont été remontées à la surface
de l’écorce terrestre par des mouvements de soulèvement de grande ampleur.
Elles se caractérisent par une orientation plus ou moins marquée de certains
minéraux, voire par une structure feuilletée (gneiss, leptynites, amphibolites,
quartzites, cornéennes, etc.).
Les granulats ayant pour origine les roches éruptives conviennent
généralement bien à la confection des bétons hydrauliques et à l’exécution des
travaux de viabilité courants. Beaucoup sont les constituants de choix des
techniques routières et plus particulièrement de celles destinées aux couches
de roulement. Certains peuvent être utilisés pour la réalisation du ballast des
voies ferrées.

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6.4.7 Granulats de roches massives sédimentaires

Les roches massives sédimentaires se sont formées à la surface des continents et


au fond des océans. Elles englobent notamment les roches siliceuses et les roches
carbonatées.
Les roches siliceuses, d’origine principalement détritique, proviennent de la
cimentation des grains d’un sable (grès à grès quartzeux voire quartzitiques, selon le
degré de remplissage des vides laissés entre les grains par la silice qui les lie, etc.).
Leur résistance dépend essentiellement de leur porosité.
Les roches carbonatées ont une origine organo-chimique : origine organique par
l’accumulation de débris de coquilles ou l’activité coloniale de coraux, origine chimique
par la précipitation des carbonates qui constituent généralement le ciment. Les
structures peuvent être très variées, suivant la dimension, la forme et la proportion
des coquilles, l’importance du ciment, le pourcentage des autres minéraux et des
pores (calcaires, calcaires dolomitiques, etc.).
Leur résistance est conditionnée en grande partie par leur porosité.
Les roches massives calcaires affleurent dans les bassins sédimentaires et les
chaînes plissées récentes.

Les granulats calcaires satisfont aux exigences techniques de la demande courante :


bétons hydrauliques et viabilité. La plupart donnent de bons matériaux routiers mais
leur emploi pour la réalisation des revêtements de chaussées reste limité parce qu’ils
sont sensibles au polissage et cela d’autant plus que leur pâte est plus fine et que leur
pureté est plus grande.

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7.0 Les techniques de productions des granulats.

La production des granulats nécessite deux principaux types d`opérations :


-L’extraction
-Le Traitement

L’extraction des granulats s’effectue dans les carrières qui utilisent des techniques
différentes selon qu’il s’agit de roches massives ou de granulats alluvionnaires
meubles, exploités à sec ou en milieu hydraulique.
Le traitement est réalisé dans des installations de traitement généralement situées
sur le site de la carrière.
Parfois, les installations peuvent se situer à un endroit différent du site d’extraction.
En général, on retrouve les cinq mêmes principales étapes de production :
• Décapage des niveaux non exploitables,
• Extraction des matériaux,
• Transfert sur les lieux de traitement,
• Traitement des granulats pour obtenir les produits finis,
• Remise en état du site exploité.

LE DÉCAPAGE (OU DÉCOUVERTE)


Découvrir, c’est retirer les terrains situés au-dessus des niveaux à exploiter :
• terre végétale,
• roches plus ou moins altérées,
• Niveaux stériles.
Les matériaux de découverte, terres végétales et matériaux stériles, doivent être
stockés indépendamment de façon à pouvoir être utilisés lors du réaménagement de
la carrière, sans pour autant gêner les différentes phases de l’exploitation.
La prise en compte de la quantité des terrains à découvrir importe dans l’étude d’un
gisement. Une découverte jugée trop importante peut éventuellement amener à
renoncer à l’ouverture d’une exploitation.

L’EXTRACTION EN TERRAIN MEUBLE

En site terrestre (milieu sec)

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Quand le gisement de granulats alluvionnaires se situe au-dessus du niveau d’eau
(nappe phréatique, eau de la rivière…), on exploite directement les matériaux avec
les engins traditionnels de travaux publics tels que pelles ou chargeuses (bulldozers
munis d’un large godet basculant).
L’extraction peut avoir lieu en fouille (par le haut) ou en butte (par le bas) avec une
progression latérale du front de taille.

En site immergé (milieu hydraulique)


L’extraction peut être réalisée par des engins flottants : drague à godets ou à grappin.
Dans le cas de sites immergés peu profonds, l’exploitation pourra avoir lieu depuis la
rive avec des pelles à câble équipées en dragueline, des pelles hydrauliques ou des
excavateurs à godets. Le dragage ramène à la surface le “tout-venant” qui est ensuite
chargé sur bateaux, sur camions ou sur bandes transporteuses en bord de rive.

L’EXTRACTION DES ROCHES MASSIVES


Dans ce type de gisement compact, l’extraction des roches nécessite l’emploi
d’explosifs. Les tirs de mine provoquent l’abattage d’une grande quantité de matériaux
éclatés. Les éclats de roches (éléments généralement de plusieurs décimètres) sont
ensuite chargés et transportés vers le centre de traitement.
Procéder à un tir nécessite un plan de tir comprenant :
 Le forage de trous (leur disposition, leur nombre),
 Le choix des explosifs,
 Le déclenchement du tir.

Le tir est placé sous la responsabilité d’un professionnel spécialisé : le “boutefeu”. Un


tir de mine peut abattre jusqu’à plusieurs dizaines de milliers de tonnes de roche en
seule opération.

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1. Déblaiement
d’un front de
taille après tir de
mine

2. Les pelleteuses
décapent la terre
végétale pour la
stocker.

3.Forage de trous en vue


d’un tir de mine

4.Abattage d’une grande


quantité de roches à l’aide
d’explosifs

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5. Extraction en terrain meuble

6. Extraction en site immergé


au moyen d’une dragueline

7. Godet de dragueline déversant


des granulats

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LE TRAITEMENT DES GRANULATS
Les opérations de concassage, criblage et lavage permettent d’obtenir, à partir du
gisement, une gamme très variée de granulats qui répond aux divers besoins
techniques.
Les opérations de concassage, criblage et lavage peuvent avoir lieu dans des ordres
différents et à une ou plusieurs reprises pour fabriquer des granulats diversifiés à
partir de la même roche de départ, qu’elle soit alluvionnaire ou massive.

LE TRANSFERT VERS LES INSTALLATIONS DE TRAITEMENT

La manutention des matériaux entre le lieu d’extraction et le centre de traitement (le


plus rapproché possible) s’effectue soit en continu, soit en discontinu.
La manutention continue est assurée par des transporteurs à bandes. La disposition
des unités de bandes transporteuses est modifiée en fonction de la progression de
l’exploitation.
Dans le cas d’extraction en milieu hydraulique, on peut parfois utiliser un système de
tuyauteries ou de bandes transporteuses flottantes entre la drague et la berge.

La manutention discontinue est assurée par :


• Des camions et dumpers pour les extractions terrestres,
• Des bateaux ou barges dans le cas d’exploitations immergées assez loin des rives.

LE CONCASSAGE
Les phases de concassage s’effectuent dans des concasseurs qui permettent de
réduire, de façon successive, la taille des éléments.
Il existe différents types de concasseurs :
 Concasseurs à mâchoires,
 Concasseurs à percussion,
 Concasseurs à projection centrifuge,
 Concasseurs giratoires.

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La fabrication des granulats à partir de roches massives nécessite toujours plusieurs
opérations de concassage.
Dans le cas de granulats alluvionnaires, le concassage ne s’effectue que sur les plus
gros éléments (galets, gros graviers) ou dans des cas particuliers.

LE CRIBLAGE
Les opérations de criblage ou de tamisage permettent de sélectionner les grains, le
crible ne laissant passer dans ses mailles que les éléments inférieurs à une certaine
taille. On peut ainsi, par une succession de criblages, trier les grains et obtenir des
granulats de tous les calibres possibles.

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LE LAVAGE
Débourber, laver ou dépoussiérer permet d’obtenir des granulats propres. La propreté
des granulats est une nécessité industrielle. La présence de boues d’argiles ou de
poussières mélangées aux matériaux ou enrobant les grains empêche leur adhérence
avec les liants (ciment, chaux, bitume, laitier), ce qui interdit alors leur utilisation. Dans
tous les cas, les eaux de lavage sont décantées dans des bassins spéciaux, de façon
à pouvoir être réutilisées ou restituées propres à la rivière ou au lac. Les opérations
de criblage et de lavage sont souvent réalisées conjointement, une rampe de jets
d’eau étant disposée au-dessus du crible.

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Schéma 1

Schéma 1
1. Dragueline pour exploitation en eau
2. Extraction en terrain meuble à sec
3. Trémie d’alimentation
4. Transfert des alluvions par bande transporteuse
5. Criblage
6. Stockage intermédiaire
7. Lavage des granulats
8. Tapis élévateur “sauterelle”
9. Stockage en tas
10. Reprise sous stock
11. Transport par voie d’eau
12. Transport par camion
13. Pesée sur bascule
14. Pilotage de l’installation et bureaux
15. Réaménagement du plan d’eau et façonnage des berges

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Schéma 2
1. Gisement exploitable
2. Front de taille
3. Blocs de roches issus du tir de mine
4. Marteau brise-roche
5. Concasseur primaire
6. Stockage en tas
7. Installation de traitement couverte : concassage secondaire, criblage
8. Stockage en silos
9. Chargement et transport par train
10. Ancienne zone d’exploitation réaménagée

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STOCKAGE ET LIVRAISON
En fin de traitement, on obtient des produits de qualité répondant à des critères bien
précis en fonction :
• De la nature des granulats (calcaires, siliceux, éruptifs, selon le gisement),
• De la forme des grains (anguleux, arrondis),
• De la nature des opérations : concassé, criblé, lavé…,
• De la granulométrie.
L’exploitant peut être amené à réaliser des mélanges avec des proportions précises
pour chaque composant, ceci en vue d’utilisations bien particulières ou pour
économiser les gisements.
Une fois réduits, traités et classés, les granulats sont acheminés vers les aires de
stockage, soit sous forme de tas individualisés, soit en trémies ou silos.
Différents moyens de transport (train, camion ou péniche) permettent ensuite de les
livrer à la clientèle. Ils peuvent être également travaillés sur place dans le cas de
l’installation d’une centrale à béton ou d’une centrale d’enrobage au bitume, sur le site
même de la carrière.
1. 2.

3
2.Partout où c’est possible, la
1. Vue d’ensemble des
voie d’eau est utilisée pour le
installations de traitement
transport des granulats.
d’un site de granulats
alluvionnaires

3.Certaines carrières
sont directement reliées
au réseau ferré, ce qui
permet le transport des
granulats par train.

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Schéma d’une installation d’élaboration de granulats [23]

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CHAPITRE E :
Définitions et détermination des propriétés fondamentales
des granulats

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