Explorer les Livres électroniques
Catégories
Explorer les Livres audio
Catégories
Explorer les Magazines
Catégories
Explorer les Documents
Catégories
Introduction
(c) (d)
Figure 1.1: Présentation de nano-objets : a) nanotubes de carbone ; b) nanofilms ; c et d)
nanofibres (Nanoscience, 2004).
Figure 1.5 : Variation du pourcentage d’atomes localisés dans les joints de grains
d’un solide nanocristallin en fonction de la taille des grains (Siegel, 1992).
30 et 3 % pour des tailles de grains de 5, 10 et 100 nm, respectivement (Suryanarayana et al.,
2001). La structure des joints de grains est déterminante pour la diffusivité. Herr et al. ont
observé la formation de la solution solide dans le système Ag-Fe bien que les constituants
soient immiscibles à l’état solide (Herr et al., 1994). Certaines propriétés physiques sont
remarquablement affectées par la taille critique des nanoparticules. En effet, Schmidt et al. ont
remarqué une réduction importante de la température de fusion de l’Au de 1063 à 300°C pour
des particules de diamètre inférieur à 5 nm (Schmidt et al., 2001). La figure 1.6 illustre un
exemple d’arrangement atomique d’un alliage nanocristallin où les atomes solutés avec faible
solubilité ségrègent aisément dans les joints de grains (Gleiter, 1989).
k=k0exp
( )
−Q
KB T
(1.3)
avec k et k0, des constantes caractéristiques du matériau; Q, l’énergie d’activation; KB, la
constante de Boltzman et T, la température.
δ∝
√ A
K (1.4)
Le champ coercitif, Hc, d’une assemblée d’ellipsoïdes monodomaines est de la forme :
2K
Hc=
Ms (1.5)
leurs moments sont indépendants lorsque leur taille (de l’ordre du nanomètre) est voisine de δ.
Le champ coercitif varie comme L6 pour des tailles plus faibles. Ce comportement s’explique
par le modèle d’anisotropie aléatoire ou RAM (Random Anisotropy Model) où les moments
des grains à l’intérieur d’une sphère de diamètre δ sont alignés avec des directions de facile
aimantation réparties de façon aléatoire (Herzer, 1991). Le nombre de grains N dans ce
volume est égal à δ/L. La loi des grands nombres, en √ N , donne alors une anisotropie
effective qui prend la valeur Keff = KL3/2, ce qui conduit pour le champ coercitif la loi en L6
recherchée après une série d’itérations impliquant une redéfinition de δ et de Keff (figure 1.8).
Figure 1.8: Variation de la coercivité d’alliages ferreux en fonction de la taille des grains
(Herzer, 1991).
Un autre phénomène caractéristique des nanomatériaux est l’apparition d’un
comportement superparamagnétique propre à des cristallites ferromagnétiques indépendantes,
à des températures très inférieures à la température de Curie, mais très supérieures à la
température caractéristique des effets d’anisotropie magnétocristalline:
CV
T = KB
'
(1.6)
avec C, l’énergie d’anisotropie par unité de volume et V, le volume. A ces températures, les
lois observées sont analogues aux lois du paramagnétisme de Curie. Toutefois, les moments
ne sont plus les moments atomiques, mais plutôt le moment à saturation totale, M s, d’une
nanoparticule magnétique. La susceptibilité magnétique est donnée par:
2
xVM s
χ=
kB T (1.7)
où x, est le taux du volume total occupé par les particules superparamagnétiques.
1.6.3 Magnétorésistance
La magnétorésistance correspond à la variation de la résistance électrique en présence
d’un champ magnétique. Des effets très importants ont été observés dans des nanostructures
d’empilement alterné de matériau ferromagnétique et de matériau magnétiquement neutre. En
l’absence de champ, le couplage magnétique entre couches ferromagnétiques présente un
caractère oscillant en fonction de l’épaisseur des couches neutres et conduit tantôt à
l’alignement, tantôt à l’antialignement des moments des diverses couches. Lorsqu’à champ
nul les moments sont alignés, l’introduction d’un champ magnétique de valeur croissante
conduit à l’alignement progressif de ces moments, et induit une forte diminution de la
résistance mesurée perpendiculairement aux couches :
R=R0
( 1−α
M2
M 2s ) (1.8)
avec M, l’aimantation totale; Ms, l’aimantation à saturation, et α le coefficient de
magnétorésistance. Ce dernier peut atteindre des valeurs de l’ordre de 40 % à température
ambiante et davantage à basse température dans les nanocouches alternées Fe-Cr, Fe-Cu et
Co-Cu où l’épaisseur de chaque couche est comprise entre 0,5 et 10 nm (Piraux et al., 1994).
Les propriétés mécaniques peuvent être affectées par les jonctions triples, les pores et
les impuretés. Takeuchi et al. ont montré que les impuretés incrustées dans les poudres
compactées de Cu et Pd, obtenues par condensation sous gaz inerte, ont réduit
considérablement le module d’Young (Takeuchi et al., 2001). L’existence de pores libres et
denses dans le Ni de taille de grains inférieure à 20 nm, préparé par électrodéposition, a dévié
la relation de Hall-Petch (Shiotz et al., 1999).
Kim et al. ont montré que les modules d’Young du Cu, Fe et Pd diminuent avec la
diminution de la taille des grains et que l’effet de la porosité est plus important que l’effet de
la taille des grains (Kim et al., 1999 ; Sharma et al., 2003). Fu et al. ont traité le matériau
nanocristallin comme un composite à l’intérieur du grain. Ces auteurs ont montré que les
joints de grains peuvent agir comme barrière au flux plastique et comme source de
dislocations. L’anisotropie élastique engendre une contrainte supplémentaire dans les joints de
grains de proche voisinage (Fu et al., 2001).
1.7.1 Superplasticité
Les matériaux nanocristallins exhibent une superplasticité à température ambiante et à
grande vitesse de déformation. Le cuivre pur nanocristallin obtenu par électrodéposition (L =
20 nm) est un matériau quasiment extensible à l’infini avec un taux de déformation de 5000%
car il est exempt de défauts structuraux. Sa superplasticité est expliquée par des mouvements
de glissement des joints de grains accompagnés par une rotation des grains au lieu des
mouvements de dislocations (figure 1.9) (Ovid’Ko et al., 2002). Il a été montré que la
superplasticité de l’alliage nanocristallin Pb-62Sn, à température ambiante, est due à sa faible
température de fusion (Mishra et al., 1997). Le même phénomène a été constaté à 350°C dans
le Ni préparé par électrodéposition (Mukherjee et al., 2002), Ni3Al à 300°C (Mcfadden et al.,
1999) et 1420Al à 725°C (Mcfadden et al., 2001) obtenus par déformation plastique sévère où
la taille des grains est de 20, 50 et 100 nm, respectivement. Dans le cas des céramiques où les
coefficients de diffusion sont faibles, la superplasticité était plus importante lors de la
compression, entre 250 – 300°C, de TiO 2 nanocristallin que TiO2 de taille micrométrique
(Hahn et al., 1997; Mayo et al., 1997). La superplasticité à l’échelle nanométrique a été
détectée pour des vitesses de déformation de l’ordre de 10 4 s-1 dans les nanocomposites Si3N4-
SiC. L’unique inconvénient est la présence d’une phase liquide intergranulaire indésirable
(Izaki, 1990).
Figure 1.9: Déformation rotationnelle dans des matériaux nanostructurés (Ovid’Ko, 2002).
1.8. Broyage mécanique haute énergie
Le broyage mécanique haute énergie peut être décrit comme étant un mécanisme de
déformation à grande vitesse (103 à 104 s-1) suite aux phénomènes répétés de fracture et
soudage qui, dans un premier temps, donnent naissance à une structure lamellaire puis
progressivement à une structure de grains nanométriques équiaxes. Pendant la première étape,
la déformation se développe de manière inhomogène avec des bandes de cisaillement
présentant de très fortes densités de dislocations. Durant la seconde étape, les bandes se
réorganisent en paroi séparant des sous-grains faiblement désorientés. Cette sous-structure est
déjà à l’échelle nanométrique. Les rotations de grains conduisent à une orientation aléatoire
des cristallites. En outre, dans les joints apparaissent des vides nanométriques qui amorcent
les ruptures suivies de soudures sur les surfaces vierges, ainsi, libérées.
Le broyage mécanique haute énergie permet : (i) d’allier des métaux en dessous de
leur limite de solubilité mutuelle sans avoir à les fondre ; (ii) de synthétiser des alliages
immiscibles tels que le Fe-Cu et le Fe-Pb, et (iii) de produire certains carbures (Fe3C, Fe7C3) à
partir d’alliages à base de fer sans aucun problème de sublimation (Matteazzi et al., 1993). Le
broyage mécanique permet également d’atteindre des structures cristallographiques hors
équilibres stabilisées par le terme d’énergie de surface.
1.8.1.7 Contamination
L’une des limitations du broyage mécanique haute énergie réside dans les risques de
contamination. En effet, les poudres peuvent être contaminées par l’atmosphère présente dans
les broyeurs ou par les particules de matière qui peuvent être arrachées aux billes ou aux
jarres au cours des chocs. Pour réduire cette contamination, il est souhaitable d’utiliser des
billes et des jarres du même matériau que celui de la poudre broyée.