Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Chimie de l’atmosphère
p Les transformations physico
physico-chimiques
chimiques jouent un rôle essentiel sur la composition de
l'atmosphère en constituants traces. La grande majorité des espèces émises dans l'atmosphère
est en effet éliminée par réactions chimiques. Ces processus contrôlent donc le temps de vie de
Emission ces espèces dans le réservoir atmosphérique. De plus, ces transformations chimiques sont à
et dépôt l' i i d
l'origine de certains
t i polluants
ll t quii ne sontt pas, ou peu, é
émis
i ddans l'l'atmosphère.
t hè C' C'estt par
exemple le cas de l'ozone (O3) ou des acides nitrique (HNO3) et sulfurique (H2SO4).
Transformation
L'atmosphère
L atmosphère est un milieu oxydant et ces transformations conduisent donc, pour l'essentiel,
l essentiel, à
chimiq e
chimique une oxydation progressive des éléments :
Bilan
Quantité chimie/transport H → H2O ; C → CO2 ; N → HNO3 ; S → H2SO4
Cx =
Volume D point
Du i tdde vue d
des bil
bilans, l'l'oxydant
d t mis
i en jjeu estt l'l'oxygène
è moléculaire
lé l i ((combustion)
b ti ) :
2 CO + O2 → 2 CO2
CH4 + 2 O2 → CO2 + 2 H2O
T
Transportt 2 SO2 + O2 + 2 H2O → 2 H2SO4
(advection, convection)
Du point de vue des mécanismes réactionnels, l’oxydation atmosphérique suit des chemins
complexes, passant par de nombreuses étapes, notamment de catalyse, et impliquant une
Quelques références : multitude
ltit d d'espèces.
d' è
Physique et chimie de l’atmosphère,
En phase gazeuse, les principaux acteurs des transformations chimiques sont des espèces
R. Delmas, G. Mégie et V.H. Peuch, Belin, 2005
radicalaires (espèces possédant un électron non apparié dans leur couche de valence). En
Introduction to atmospheric chemistry,
chemistry Bernard Aumont raison
i d
de cett él
électron
t «célibataire»,
élib t i lles radicaux
di possèdent
èd t un potentiel
t ti l chimique
hi i ((une é
énergie
i
D. Jacob, Princeton University Press, 1999 aumont@lisa.univ-paris12.fr libre G) élevé et sont considérablement plus réactifs que les espèces non radicalaires (pour2
1
www.lisa.univ-paris12.fr/~aumont lesquelles tous les électrons sont appariés).
Échelle temporelle
réponse à cette question est essentiel 1 mois
CO temps de mélange Exemple: l'énergie de la
aérosols
O3 tropo
intra-hémispherique Energie du rayonnement UV/visible liaison entre l’atome O et
pour (i) apprécier l’espace géographique SO2 Espèces à
Σφi = 1
11 12
Fréquence de photolyse
• Estimation des fréquences de photolyse pour un rayonnement polychromatique
Une réaction de photolyse peut être représentée comme un processus unimoléculaire :
A-B + hν A⋅ + B⋅ dCA⋅ dCAB I(λ) : le flux de photons dans le domaine de longueurs d'onde allant de λ à λ+dλ
v= =- = kCAB (photon.cm-2.s-1.nm-1 si dλ est exprimé en nm)
dt dt
k a la dimension d'un temps-1 et est qualifiée de «fréquence de photolyse». En chimie
atmosphérique, la constante de photolyse k est habituellement notée J. Elle intègre de nombreux ⇒ Nombre de photons absorbés entre λ et λ+dλ (par unité de temps et de volume)
facteurs, notamment l'intensité I du rayonnement solaire, l'efficacité d'absorption σ du
rayonnement par la molécule AB et le rendement quantique primaire φ de dissociation. J est donc Ι(λ) × dλ × σ(λ) × [AB] => (photon.cm-3.s-1)
fonction du composé considéré et varie dans le temps et l'espace
l espace.
photon.cm-2.s-1.nm-1 molécule.cm-3
• Estimation des fréquences de photolyse pour un rayonnement monochromatique
nm cm2.molécule-1
Le nombre de molécules effectuant une transition AB→AB* est égal g au nombre de p photons
absorbés. Soit I(λ) l’intensité du rayonnement incident exprimé en flux de photons
(photons.cm-2.s-1). Le nombre de photons Pa absorbés par unité de temps et de volume est ⇒ Nombre de dissociations entre λ et λ+dλ
donné par la loi de Beer-Lambert : I(λ) x σ(λ) x φ(λ) x dλ x [AB] => (molécule.cm-3.s-1)
dI dC
Pa = = IσC AB = AB*
dl dt constante de vitesse (s-1)
Seule une fraction φ des molécules excitées conduit à la photodissociation. La vitesse de la
transformation AB + hν →A+B est donc :
⇒ soit sur l’ensemble du spectre
dC A dC λ2
v= = φ AB* = IσφC AB = JC AB
dt dt J = ∫ I (λ )σ (λ )φ (λ )dλ
λ1
Par identification : J=Iσφ 13 14
σ (×10-19 cm2.moléculee-1)
Ozone (cf spectres planches suivantes)
(cf. NO2 (cf spectres planches suivantes)
(cf.
σ (ccm2.molécule-1)
10-17
O3 6 NO2
10-18
O3 + hν → O2 + O(1D) (1) NO2 + hν → NO + O 10-19 4
→ O2 + O((3P)) ((2)) 10-20
20
2
suivi de suivi de la réaction très rapide : 10-21
0,6 0,6
NO2 + O2 + hν → NO + O3 (A)
φ
M représente un tiers corps (N2 et O2) 0,4 0,4
02
0,2 0,2
02
Remarque : La réaction de NO avec O3 O3 O2 + O(3P)
0 0
La photolyse de l’ozone est la principale conduit à la formation de NO2
(photon.cm-2.s-1.nm-1)
(photon.cm-2..s-1.nm-1)
1014
source de radicaux OH dans la troposphère
NO + O3 → NO2 + O2 (B) 1013
1014
libre Cette production dépend notablement
libre.
de l’humidité du milieu considéré 1013
Les réactions (A) et (B) sont suffisamment 1012
rapides pour que, en situation diurne, les 1012
1011
La réaction ((2)) n’a p
pas d’incidence sur la concentrations de NO, NO2 et O3 soient
F
F
1010 1011
chimie de la troposphère. O(3P) réagit proches de l’état d’équilibre 240 260 280 300 320 340 360 280 300 320 340 360 380 400 420
λ(nm) λ(nm)
rapidement avec O2 pour reformer O3
initialement photolysé : J
NO2 (+ O2) NO + O3 Section efficace d’absorption σ, rendement quantique φ de photodissociation pour la
O(3P) + O2 → O3 k photolyse de O3 et NO O2 et intensité du flux
f solaire I représentatiff d’un angle zénithal (angle
(
[NO][O3] J 15 que fait le soleil avec la verticale) de 40°. 16
K= =
[NO2] k
Fréquences de photolyse au niveau du sol et pour des conditions continentales (s-1) de ciel clair
réaction
-2-
angle zénithal
Ozone stratosphérique
0 20 40 60 78
NO2 → NO + O(3P) 8.2E-03 7.8E-03 6.5E-03 4.2E-03 1.3E-03 UV protection by the ozone layer
O3 → O2 + O(1D) 3.0E-05 2.6E-05 1.4E-05 3.8E-06 2.7E-07
NO3 → NO + O2 1.3E-02 1.3E-02 1.2E-02 9.0E-03 4.0E-03
NO3 → NO2 + O(3P) 2.5E-02 2.4E-02 2.2E-02 1.7E-02 7.4E-03
HNO2 → OH + NO 1.8E-03 1.7E-03 1.4E-03 9.0E-04 2.8E-04
HNO3 → OH + NO2 6.3E-07 5.7E-07 3.9E-07 1.7E-07 3.1E-08
H2O2 → 2 OH 7 4E-06
7.4E 06 6 9E-06
6.9E 06 5 2E-06
5.2E 06 2 7E-06
2.7E 06 6 9E-07
6.9E 07
HCHO → H + HCO 3.0E-05 2.7E-05 2.0E-05 1.0E-05 2.3E-06
HCHO → H2+ CO 4.3E-05 4.0E-05 3.2E-05 1.8E-05 5.1E-06
CH3OOH → CH3O + OH 5.4E-06 5.0E-06 3.8E-06 2.1E-06 5.4E-07
CH3CHO → CH3 + CHO 6.1E-06 5.5E-06 3.7E-06 1.5E-06 2.4E-07
CH3COCH3 → CH3 + CH3CO 1 1E 06
1.1E-06 9 8E 07
9.8E-07 6 9E 07
6.9E-07 3 1E 07
3.1E-07 5 9E 08
5.9E-08 « Twenty Questions and Answers About the Ozone Layer »
http://ozone.unep.org/Assessment_Panels/SAP/Scientific_Assessment_2010/SAP-2010-FAQs-update.pdf
17 18
Evolution de O3 aux basses et moyennes latitudes Le contrôle des émissions de fréons et halons
Les observations depuis le sol ou par satellite La plupart des nations a signé Observations et projections des
montrent
t t que la
l colonne
l ttotale
t l d'ozone
d' a des traités visant à concentrations de quelques gaz Utilisation de substitut.
substitut
diminuée de 3% et 6% respectivement aux progressivement limiter les chlorés et bromés
La stratégie consiste à
latitudes moyennes de l'hémisphère nord et émissions des gaz susceptibles
substituer aux CFC des
sud durant ces deux dernières décennies. de contribuer à la consommation
espèces possédant un
de O3 dans la stratosphère
temps de résidence court
L’augmentation des teneurs en brome et en (fréons et halons). Le premier
dans l’atmosphère. L’espèce
chlore de la stratosphère n’explique qu’une protocole a été signé à Montréal
est alors principalement
partie de la diminution observée de O3. en1987. Ce p protocole a ensuite
dégradé dans la
dance (ppt))
L’origine de cette diminution de O3 été amendé à plusieurs reprises.
troposphère, limitant les
demeure donc en partie non identifiée. Une impacts stratosphériques.
hypothèse fréquemment avancée est Les HCFC ont ainsi été
Atmospheric abund
l’ i t
l’existence d
de ttransformations
f ti hété
hétérogènes
è proposés comme substituts
à la surface d’aérosols liquide d’acide aux CFC. La présence de la
sulfurique (aérosols omniprésents dans la liaison C-H confère au
strato), notamment la transformation : HCFC une réactivité
supérieure à celle de leur
aérosols homologue non hydrogéné
(R28) N2O5 + H2O 2 HNO3
(donc un temps de
résidence plus court) . Les
1980
HCFC sont ainsi
Evolution relative de la colonne totale d’ozone principalement dégradés
au cours des deux dernières décennies ((figure dans la troposphère, par
g
réaction avec le radical OH
OH.
du haut) et variation latitudinales entre 2000 et
Par exemple :
1980 (en bas). La réduction est maximale après 31 Projection des teneurs en chlore de la 32
l’éruption volcanique du Pinatubo (en 1991). stratosphère en fonction des traités ratifiés. HCFCl2 + OH → CFCl2 + H2O
Evolution de la couche d’ozone
-3-
Chimie de la troposphère
33 34
Oxydation du CO en CO2
CO est « inerte » vis à vis de O2, O3, NO3. Son seul puits notable est la réaction avec OH :
CO + OH → CO2 + H (lent)
H + O2 → HO2 (rapide)
( O2) → CO2 + HO2
( ) CO + OH (+O
(a) 2 4 10-13
ka=2,4.10 13 cm3.molécule
lé l -11.s-11
Remarque :
Pour les conditions moyennes de la troposphère,
troposphère la principale réaction
d’initiation est liée à la photolyse de O3 :
(c) O3 + hν (+H2O) → 2 OH
Colonne de NO2 moyenne mesuré en 2004 par l’instrument Sciamachy embarqué sur Pour les milieux riches en NOx, la principale réaction de terminaison est :
39 (d) OH + NO2 (+M) → HNO3 (+M) 40
satellite. Les sources urbaines et industrielles sont clairement identifiables.
Interprétation qualitative du bilan
La conversion de NO en NO2 par HO2
rapide 1 conduit à « perturber » l’équilibre en
NO2 (+ O2) NO + O3
2 consommant NO (qui devient alors en déficit)
et en produisant NO2 (qui devient alors en
excès) La position d’équilibre
excès). d équilibre est rétablie par
déplacement de l’équilibre chimique dans le
OH HO2 sens 1, donc dans le sens de la production
lent
d’ozone. Le système NO, NO2, O3 reste donc
dans un état proche de l’état d’équilibre
CO CO2 malgré une production nette de O3
CO CO2
Remarque : il ne peut y avoir O3+ hν (+H2O)
accumulation de O3 que si la
quantité produite (par conversion initiation
cycle catalytique
de NO en NO2) est supérieure à OH HO2 des HOx -
la quantité consommée (par propagation
p p g
photolyse) pour l’initiation de la HNO3
chaîne radicalaire. Dans un terminaison cycle catalytique
intervalle de temps donné, le NO2 NO
des NOx
Distribution moyenne de CO à 700 mbar et pour l’année
l année 2004 (mesures effectuées par nombre de cycles effectués doit
le radiomètre MOPITT, embarqué sur le satellite TERRA) être supérieur au nombre
41 d’initiations. 42
O3
Application numérique :
O2 O3
[CO] = 100 ppb ; [NO2] = 0.1 ppb ; ka = 2,4.10-13 ; kd = 1,4.10-11 cm3.molecule-1.s-1
=> Lc ≈ 20 43 44
Chimie du méthane Chimie du formaldéhyde
CH4 : principal hydrocarbure dans la chimie de la troposphère libre
En prenant [OH] ≈ 106 molécules.cm-3 => τCH4 ≈ 5-6 ans H et HCO réagissent rapidement avec O2 selon :
H + O2 → HO2
Oxydation en milieu « riche » en NOx Oxydation en milieu « pauvre » en NOx HCO + O2 → HO2 + CO
(g) CH4 + OH (+O2) → CH3O2 + H2O (g) CH4 + OH (+O2) → CH3O2 + H2O
soit les
so es réactions
éac o s gglobales
oba es
(h) CH3O2 + NO → NO2 + CH3O (j) CH3O2 + HO2 → CH3OOH + O2
(i) CH3O + O2 → HCHO + HO2 (m.1) HCHO + hν → 2 HO2 + CO
(b) HO2 + NO → OH + NO2 Evolution de CH3OOH (m.2) HCHO + hν → H2 + CO
2 ×(1)
( ) NO2 + hν ((+O2) → NO + O3 (n) HCHO + OH → H2O + HO2 + CO
(k) CH3OOH + hνh → CH3O + OH
CH4 + 4 O2 → HCHO + H2O + 2O3 pour des conditions de fort
ensoleillement, Jk= 5.10-6 s-1 ; τ ≈ 50 h Pour des conditions de fort ensoleillement,
Jm ≈10-4 s-1, et (m.1) = 40% // (m.2) = 60%
(l) CH3OOH + OH → CH3O2 + H2O (66 %)
τHCHO = 1/Jm ≈ 3 heures
→ CH2OOH + H2O (34 %)
HCHO + OH kn = 9,2.10-11 cm3.molecule-1.s-1
τHCHO = 1/kn[OH] ≈ 3 heures
kl= 5,5.10-12 cm3.molecule-1.s-1 ; τ ≈ 50 h
45 46
Cette transition est essentiellement pilotée par la concentration en NO. Le calcul précédent n’a de sens que si les réactions (1) et (2) sont respectivement les
principales réactions de formation et de consommation de O3.
Estimation de la concentration seuil en NO Exemple de réactions supplémentaires :
Production nette de O3 si : vitesse de formation > vitesse de consommation formation : CH3O2+NO → NO2+CH3O
consommation : O3+hν H2O) → 2 OH
hν ((+H
• réaction
é ti d de fformation
ti : HO2 + NO → OH + NO2 (1)
(NO2 + hν (+O2) → NO + O3) [NOx] ≈ quelques dizaines de ppt correspond à la concentration seuil généralement
observée. Ce niveau de concentration est celui typiquement rencontré dans la
• réaction de consommation : HO2 + O3 → OH + 2 O2 (2)
oposp è e libre.
troposphère be
k1[NO]
Soit une production nette si : v1 > v2 => >1
k 2 [O 3 ]
puits
Colonne troposphérique moyenne en O3 pour les mois de juin, dépôt 1055 770 1825 575 480 1055
juillet et août (observations satellitales) O3+hν →2 OH 865 480 1345 335 240 575
((HO2, OH)) + O3 865 380 1245 390 240 630
total 2785 1630 4415 1300 960 2260
49 50
Les observations montrent que les concentrations d'ozone troposphérique ont augmenté au cours
du XXème siècle. Cet accroissement résulte essentiellement des émissions massives d'oxyde
d'azote ((NOx)) associées aux p
processus de combustion ((biomasse et combustible fossile).
)
51