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CHAPITRE 3 :

Méthodes de purification

de l’eau industrielle

Présenté par:
Dr MAHDI. K
Les classes de polluants
Afin de pouvoir analyser les traitements de purification des eaux, il est indispensable dans un
premier temps de classifier les impuretés. Il y a plusieurs manières de classifier les impuretés.
L’intérêt d’une classification est pour définir les traitements de purification applicables pour
éliminer ces impuretés.

Remarque : les minéraux solubles


non ionisés n’existent pas
Une classification alternative
Une autre manière de classifier est de parler de polluants primaires ou secondaires, en fonction
de leur concentration habituelle dans l’eau.

 Polluants primaires

Les polluants primaires, dont la concentration dans l’eau


dépasse souvent les 5 ppm sont :

• Bicarbonate HCO−3

• Calcium Ca++

• Chlorure Cl−

• Magnésium Mg++

• Silice SiO2

• Sodium Na+

• Sulfate SO2−
 Polluants secondaires

On définit comme polluants secondaires ceux dont la


concentration dépasse souvent 0.1 ppm :

• Ammoniac NH3

• Bore B+3

• Fluor F−

• Fer Fe++

• Nitrate NO−3

• Potassium K+

• Strontium Sr+

 Polluants tertiaires
Les polluants tertiaires sont ceux dont la concentration dépasse souvent 0.01 ppm :
• Aluminium/Arsenic/Baryum/Bromide/Cuivre/Plomb/Lithium/Manganèse/Phosphate/Zinc.
 Les traces

Les traces sont ces polluants dont la concentration est généralement inférieure à 0.01 ppm :

• Antimoine Sb/Cadmium/Chrome/Cobalt/Mercure/Nickel/Etain Sn/Titane T.

 Produits de cycles biologiques

Il s’agit en particulier des produits des cycles suivants :

-Organismes vivants

-Cycle du carbone :O2,CH4, CO, CO2, carbone organique

-Cycle de l’azote : azote organique, NH+4, NO−2, NO−3

 Radionucléides : essentiellement le Radon, qui est un problème réel pour la santé humaine
Les technologies de la purification de l’eau

I. Les procédés de filtration particulaire

Généralement, tout système de purification de l’eau dans l’industrie comprend une première étape de
filtration particulaire. La filtration est nécessaire pour protéger le matériel de purification de l’eau, qu’il
s’agisse de pompe, etc …

La filtration particulaire et la microfiltration utilisent des matériels semblables et obéissent à des règles
semblables.

On distingue aussi la microfiltration qui concerne les seuils de filtration inférieurs au micron.
Les mécanismes de filtration

Il y a 4 mécanismes de filtration fondamentaux :

1. L’interception directe ou criblage

2. Le mouvement brownien

3. L’adsorption

4. Le Bridging ou formation de gâteau de filtration

 L’interception directe
l'interception directe considère les particules de taille moyenne qui ne sont pas assez grosses et pas
assez petites pour se diffuser dans le flux.
 Le mouvement brownien
Même lorsque un écoulement est laminaire (écoulement dans la même direction), les particules
en suspension dans l’eau ont un mouvement en partie aléatoire

 L’adsorption
les molécules vont de la solution vers les parois des pores du matériau filtrant.
 Le Bridging ou formation de gâteau de filtration

lorsque les pores des filtres ont une taille inférieure aux particules solides à
filtrer ce qui assure la rétention du solide qui forme ainsi un gâteau. Le liquide
traverse le gâteau et le média (filtre) et donne un filtrat plus ou moins pauvre en
particules solides.

Remarques

-La qualité de de la filtration évolue au cours de la vie d’un filtre : par exemple les filtres à
sables filtrent assez mal pendant leurs premières heures de fonctionnement, mais la qualité de
la filtration s’améliore grâce à la formation du gâteau

-Le filtre arrêtera des particules aussi de dimensions inférieures à son micronage. Cela grâce
aux mécanismes de formation de gâteau, au mouvement brownien, et à l’adsorption.
Les types de filtres

 Les filtres à poche

Le filtre à poche industriel est constitué d’un corps cylindrique, la plupart


du temps en inox. Il peut accueillir une poche filtrante ou plusieurs. Le
liquide à filtrer arrive par le haut du filtre, dans la poche. Cette poche
filtrante est supportée par un panier support qui encaisse les efforts
mécaniques. Les seuils de filtration des poches vont de 1 à 2000 microns.

Le liquide passe au travers de la poche filtrante laissant les polluants à


l’intérieur de celle-ci. Le liquide sort par le piquage inférieur, débarrassé
de ses impuretés.
 Les filtres autonettoyants
Fonctionnement

1. Le produit à filtrer entre par le haut du filtre autonettoyant. Le fluide


passe au travers de l’élément filtrant, déposant au passage les impuretés
indésirables sur la surface de l’écran filtrant. Le liquide propre traverse
l’écran filtrant et sort par le piquage latéral inférieur.
2. Les résidus retenus par l’élément filtrant sont repoussés par un racleur
automatique qui balaye et racle la surface intérieure dans un mouvement
de va-et-vient vertical.
3. L’action combinée du racleur et du flux du liquide dirige les résidus vers la
chambre inférieure du filtre automatique.
4. Les impuretés ainsi regroupées sont évacuées par des chasses périodiques
au moyen d’une vanne de purge. Cette opération peut être effectuée sans
arrêt du procédé de filtration.
Ces filtres ont des inconvénients qui limitent leurs applications :

1. Le cout d’investissement est généralement élevé

2. Les filtres autonettoyants ont un seuil de filtration de quelques dizaines de m3, ce qui est
insuffisant pour certaines applications

3. L’installation est relativement complexe

4.Ils sont beaucoup plus complexes, lourds, et couteux parce que ils ont en principe au moins
un moteur électrique qui actionne le dispositif de nettoyage, et un système pour l’eau de
lavage.
 Les filtres à cartouches

La cartouche sédiment en fibres de polypropylène permet de stopper les fines particules


de l’eau suivant leur taille (à partir de 5 microns de filtration)

La cartouche lavable plissée en polyster cellulose Cette cartouche à tamis présente


l’avantage d’être réutilisable (à partir de 5 microns de filtration)

Les cartouches polyphosphate Ceux-ci ont la propriété d’éviter la formation de dépôts


de tartre et de calcaire (à partir de 5 microns de filtration)
La cartouche au charbon actif cette cartouche élimine le mauvais goût et les
odeurs présentes dans l’eau.

(Agitation + aspiration)
Efficacité d’un filtre à cartouche

L’efficacité d’un filtre est définie par :


ε = (N1 − N2)/N1
Avec :
• ε : efficacité du filtre
• N1 : nombre de particules de taille égale au seuil de filtration du filtre que l’on trouve dans un
volume d’eau donnée avant la filtration (le nombre de particules en amont)

• N2 : nombre de particules de taille égale au seuil de filtration du filtre que l’on trouve dans un
volume d’eau donnée après la filtration (le nombre de particules en aval)

- on peut aussi déterminer le facteur Beta comme facteur d'efficacité du filtre :

β =N1/N2 Ce qui est équivalent à écrire : β = (1 – ε)/ε


 Les filtres à sable

On parle généralement de filtres à sable même si le média filtrant n’est pas du sable. Il s’agit

de sable vert, ou un autre média filtrant.

Le sable vert est un sable qui est recouvert d’une couche d’oxyde de manganèse, il a la

propriété d’oxyder le fer dissous dans l’eau, et aussi l’hydrogène sulfureux. Une fois que ces

impuretés ont été oxydées, elles tendent à etre adsorbés par la couche de charbon actif.

Les filtres avec une couche de sable vert permettent de réduire les concentrations de fer

dissous, et d’hydrogène sulfuré à moins de 0.01 ppm.


Schéma d’un filtre à sable
-Les filtres à sable sont généralement économiquement intéressants pour des débits d'au moins
quelques m3/h d’eau très chargée en particules.

-Le gâteau de filtration joue un rôle important : au début, le filtre à sable filtre assez mal, et au
bout de quelques heures de fonctionnement l’efficacité de filtration s’améliore

Facteurs influençant la performance d’un filtre


De nombreux facteurs liés au fluide et aux particules en suspension dans le fluide influencent les
performances d’un filtre, ce qui rend les comparaisons difficiles. Les facteurs suivants influencent la durée
de vie d’un filtre :

• Caractéristique des particules

• Déformabilité : les particules déformables ne peuvent pas passer à travers des pores de diamètre inférieur à
leur taille

• Densité : une densité très différente de celle du fluide tend à améliorer la qualité de la filtration

• Quantité : s'il y a beaucoup de particules, il y a bien sur formation rapide d’un gâteau de filtration
• Caractéristiques du fluide

• La concentration du fluide

• Température : elle peut avoir un effet sur le média, surtout sur le plastique, et a un
effet sur la viscosité du liquide.

• Débit et vitesse d’écoulement

Le choix d’une technologie de filtration

Le choix de la méthode de filtration dépend essentiellement de la charge en particules de l’eau à filtrer


et du seuil de filtration voulu.

Pour un effluent faiblement chargé en particule: on utilise le filtre à cartouche ou filtre à poche.

Pour un effluent qui a une charge élevée en particule: on utilise le filtre autonettoyant ou le filtre à
sable.

Pour un effluent qui a une charge très élevée en particule: on utilise un filtre à sable.
II. Ultrafiltration

Les membranes d’ultrafiltration ont des pores (diamètre compris entre 0.001 et 0.1 micromètre), ils
sont observables au microscope.
Il y a un grand choix de matériaux de membrane : polypropylène, polyamide, acétate de cellulose,
vinyle fluore, PVC, etc.

L'ultrafiltration permet donc de retenir, en particulier les protéines et les virus, mais aussi les
particules en suspension les plus fines qui s’échappent à la microfiltration : certaines algues
,bactéries,, etc.
Installation d’ultrafiltration

L'eau brute circule le long des module de membrane d’ultrafiltration de longueur plus de 3
mètre comprend des feuilles doubles enroulées en spirale et de porosité de I nm.
Membrane utilisée dans l’ultrafiltration
III. La Chloration
 Principe
Le principe de fonctionnement de la chloration est d’une extrême simplicité : on injecte
du chlore dans l’eau avec une pompe pour injection ou un injecteur Venturi, et l’on attend
que le chlore agisse. La chloration est très peu employée en purification de l’eau dans
l’industrie, essentiellement en raison du problème insoluble posé par le résidu de chlore et
de dérivés chlorés présents dans l’eau désinfectée.

Une pompe à injection


lV.L'OZONISATION

L’ozone est utilisé pour déstructurer les particules organiques ainsi que les
macromolécules. Il permet simultanément d’éliminer les algues présentes dans
les eaux de surface.

La dose d’ozone appliquée à ce stade est voisine de 1 mg · L–1.

Exemple de destruction d'une macromolécule par l’ozone

Réaction entre l'ozone et le phénol. Les groupes phénol réagissent avec l'ozone
relativement rapidement.
L’ozonation parvient en règle générale à diminuer la toxicité des composés dans l’eau
et à augmenter leur biodégradabilité.

En conséquence, l’ozonation est couplée à une filtration biologique sur charbon actif
en grains afin d’achever l’élimination des molécules organiques déstructurées et
adsorber l’ozone résiduel en phase liquide.

Production d'ozone : générateur d'ozone


exemple de système de génération d'ozone

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