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Université de Thiès – UFR SET

POTABILISATION DES EAUX DE SURFACE :


La Filtration

Par Ibra Fall WADJI Contact : ifwadji@gmail.com

Thiès , Novembre 2014


LA FILTRATION

Présentation
GENERALITES

LE MILIEU POREUX

ETUDE D’UN CYCLE DE FILTRATION

MISE EN OEUVRE DES MILIEUX POREUX

CONCEPTION DES FILTRES

REGULATION DES FILTRES


LA FILTRATION GENERALITES

INTRODUCTION
L’eau brute, a l’issue des différents traitements qu’elle a pu subir depuis son entre
en station, qu’il s’agisse de la coagulation floculation- de précipitations chimiques
quelconques, se trouve chargée en particules solides plus ou moins décantables.
A partir de ce moment deux voies s’offrent au traiteur d’eau pour éliminer
l’ensemble des particules:
- Décantation suivie d’une filtration : Cette double opération sera nécessaire si les
impuretés se trouvent en concentration telle que le filtre serait très rapidement
colmaté par l’arrivée massive de particules floculées.
- Simple filtration : Cette solution sera adoptée si la teneur en particules est faible.

Il est donc à noter que si la décantation est fréquente, elle n’est pas toujours
nécessaire, par contre la filtration s’avère pratiquement toujours indispensable.

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LA FILTRATION GENERALITES

DEFINITION
La filtration est un procédé de séparation physique qui utilise le passage d’un
mélange solide-liquide à travers un matériau poreux appelé filtre.
La phase liquide traverse le matériau poreux,
La phase solide est retenue par celui ci.

Les particules solides vont donc s’accumuler progressivement dans le filtre et


conduire au colmatage inéluctable de ce dernier si les mesures nécessaires ne sont
pas prises pour y parer.
Il faut donc envisager périodiquement des opérations de nettoyage du filtre.

La filtration est un traitement “d’affinage” qui doit permettre une excellente


élimination : des bactéries - de la turbidité - de la couleur - des goûts et odeurs.

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LA FILTRATION GENERALITES

LOI DE DARCY
Les phénomènes d’écoulement d’un liquide dans un milieu poreux sont régis par
la loi de DARCY: v Vitesse d’écoulement
K Perméabilité de la couche filtrante
dP Perte de charge à travers le filtre
dH Hauteur de la couche filtrante
n Viscosité dynamique de l’eau
On peut également écrire:

On voit ainsi que la perte de charge subie par le fluide lors de le traversée du
milieu poreux est directement proportionnel à : sa viscosité, n - la hauteur du lit,
H – la vitesse d’écoulement, v - et inversement proportionnel à la perméabilité du
milieu au fluide considéré.

3/3 LE MILIEU POREUX


LA FILTRATION LE MILIEU POREUX

NATURE DU MILIEU
De nombreux produits (naturels, synthétiques) peuvent être utilisés dans les
opérations de filtration.
Mis à part le cas des filtres qui sont utilisés dans le cadre de le neutralisation ou
reminéralisation des eaux, le matériau filtrant se doit d’être insoluble et
inattaquable par l’eau et les solides qui se trouvent retenus.
Les sables quartzeux ont été les premiers matériaux à être utilisés pour la filtration
et ils constituent encore le produit de base pour la plupart des filtres actuels.
D’autres types de matériaux existent aussi : l’anthracite- la pierre ponce - les
pouzzolanes - le marbre - le charbon actif.
Les deux derniers cités jouent par ailleurs un rôle important: le premier comme
neutralisant de l’agressivité - le second dans l’élimination de certaines pollutions.
Le choix qui est fait d’un matériau plutôt que d’un autre, fait intervenir des
considérations diverses : Techniques – Economiques.

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LA FILTRATION LE MILIEU POREUX

CARACTERISTIQUES PHYSIQUES DU MILIEUPOREUX


1. Granulométrie :
La Taille Effective (TE): qu’on appelle encore “diamètre effectif” correspond a la
grosseur des mailles du tamis qui laisse passer 10% de la masse de l’échantillon.
TE ------> 10 %
Le coefficient d’uniformité (CU): se détermine en faisant le rapport suivant :
Il est souhaitable que ce rapport soit inférieur à 1,6,
mais dans certains cas on peut admettre 1,8.
La forme des grains : elle peut être sphérique (lorsqu’il s’agit de sables de mer ou
de rivière), anguleuse dans le cas de matériaux concasses.
On a remarqué qu’à granulométrie égale, des particules anguleuses généraient une
perte de charge inférieure à celle provoquée par des grains sphériques.
La perte à l'acide : Elle traduit la sensibilité du matériaux aux acides et donc au CO2
agressif. Elle se mesure en pesant le matériau après qu’il ait été mis au contact de
HCl à 20 % durant 24 H.

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LA FILTRATION LE MILIEU POREUX

CARACTERISTIQUES PHYSIQUES DU MILIEUPOREUX


1. Granulométrie :
La friabilité: représente la capacité d'un matériau à donner des "fines" suite à des
chocs- mécaniques ou thermiques. Elle se détermine en soumettant le matériau à
un concassage qui s'effectue dans des conditions déterminées, puis a comparer la
nouvelle courbe granulométrique à la courbe initiale.
La densité relative du sable : peut être déterminée expérimentalement en divisant
sa masse par le volume d'eau qu'il déplace.

La porosité : On appelle porosité le rapport du volume des vides par le volume


total, occupé par le matériau.

Vv volume des vides - Vs volume des grains - Vt volume total - ρu masse unitaire
sèche du matériau - ϒs densité relative du sable.

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LA FILTRATION LE MILIEU POREUX

CHOIX DE LA CRANULOMETRIE
Ce choix est à faire en liaison avec l’épaisseur de la couche de matériau filtrant. En
général plus le sable sera fin, plus l’épaisseur de la couche pourra être réduite.
Cependant il pourra en résulter certains inconvénients.
Les domaines d’application des TE courantes pour un CU de l’ordre de 1,2 à 1,8
0,3 < TE < 0,5: Filtration très rapide , sous pression, jusqu’à 25 sinon 50 m/h. Ce
procédé peut être appliqué aux eaux peu charges (turbidité < 100 mg de SiO2)
soumises a une filtration directe après coagulation.
La dP est de plusieurs bars et le colmatage du filtre est rapide. Le lavage de tels
filtres s’effectue à l’eau seule.
0,6 < TE < 0,8 : On utilisera ce matériau dans les cas suivants:
- Filtration sans décantation préalable, avec ou sans coagulant, pour des eaux dont
la turbidité est inférieure a 50 mg de SiO2.
- Filtration d’eaux décantées à vitesse limitée, environ 7 m/h, en filtre ouvert,
pouvant être augmentée sous pression.

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LA FILTRATION LE MILIEU POREUX

CHOIX DE LA CRANULOMETRIE
0,6 < TE < 0,8 : On utilisera ce matériau dans les cas suivants:
Une dP de 0,6 bar est un maximum.
Utilisé en couche homogène reposant sur un plancher, ce matériau est lavé au
mélange air eau. Il peut également intervenir sous forme de couches hétérogènes
reposant sur des couches supports, dans ce cas le lavage s’effectue à l’eau seule.
0,9 < TE < 1,35 : En couche homogène, c’est la granulométrie la plus fréquemment
utilisée dans les pays européens; on l’applique à:
- la filtration des eaux décantées
- la filtration des eaux peu turbides, avec coagulation sur filtre.
- la filtration directe des eaux brutes peu chargées, en vue d’utilisations
industrielles.
La dP limite est de 0,3 bar.
Elle convient parfaitement aux filtres à plancher, lavables à l’eau et à l’air, et permet
des vitesses de filtration allant jusqu’à 15 et 20 m/h.

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LA FILTRATION LE MILIEU POREUX

CHOIX DE LA CRANULOMETRIE
1,35 < TE < 2,5 : Ce type de matériau trouve son application dans les domaines
suivants:
- Dégrossissage des eaux industrielles
- Traitement tertiaire des eaux résiduaires.
- Couche support pour des garnitures dont la TE est de 0,4 à 0,8 mm.
3 < TE < 25
Utilisation presque exclusive en couches support.

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LA FILTRATION LE MILIEU POREUX

EPAISSEUR D'UNE COUCHE FILTRANTE


Quand on filtre sur un matériau de granulométrie donnée et que l’on augmente
progressivement l’épaisseur de la couche filtrante, on constate après maturation
du filtre que :
La turbidité du filtrat diminue jusqu’à une certaine valeur
Cette valeur reste stable et ne s’améliore plus si l’on continue à faire
croître l’épaisseur de la couche filtrante .
Cette valeur définit la hauteur minimale de lit filtrant a mettre en œuvre pour
obtenir le meilleur filtrat correspondant a la granulométrie du matériau utilisé.
Il en résulte, pour une vitesse de filtration donnée, une perte de charge minimale
(Voir loi de DARCY)

La perte de charge dP étant fonction de l’épaisseur traversée dH, toute


augmentation de cette épaisseur entraînera un accroissement de dP, et cela sans
que la qualité de l’eau filtrée s’en trouve améliorée.

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LA FILTRATION LE MILIEU POREUX

EPAISSEUR D'UNE COUCHE FILTRANTE


Il est cependant évident que la durée de vie du filtre, que l’on peut traduire comme
sa capacité de rétention des particules, est fonction de l’épaisseur du lit filtrant, et
qu’il convient de se ménager une certaine hauteur supplémentaire de la couche
filtrante.

Pour pouvoir utiliser au mieux le lit filtrant, c’est a dire profiter de l’encrassement
de la quasi totalité de la hauteur disponible, il faut disposer d’une perte de charge
telle que le temps mis par le filtre pour l’atteindre, soit légèrement inférieur au
temps au bout duquel la turbidité de l’eau atteint la valeur maximale que l’on s’est
fixée.

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LA FILTRATION LE MILIEU POREUX

EPAISSEUR D'UNE COUCHE FILTRANTE


Cas pratique : H1 la hauteur de la couche filtrante – t1 le temps mis pour que la
turbidité de l’eau atteigne sa valeur maximale admissible - t2 le temps au bout
duquel la dP tolérable est dépassée
1. t2 ˃ t1
Il est donc encore possible,
dans ce cas, d’utiliser le filtre
avant que la perte de charge
maximale soit atteinte.

Un tel filtre est mal conçu, il


faut augmenter la hauteur du
filtrant.

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LA FILTRATION LE MILIEU POREUX

EPAISSEUR D'UNE COUCHE FILTRANTE


1. t2 ˂ t1

La perte de charge maximale


est atteinte bien avant que
l’eau ne soit affectée d’une
turbidité excessive.

La encore le filtre est mal


conçu, dans ce cas il faut
diminuer la hauteur du lit.

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LA FILTRATION LE MILIEU POREUX

EPAISSEUR D'UNE COUCHE FILTRANTE

Si l’installation le permet il est encore possible de modifier le débit:


Dans le premier cas on pourra l’augmenter,
Dans le second le réduire.

En règle générale, on peut dire par ailleurs que plus le sable est fin, plus on peut
diminuer l’épaisseur de la couche filtrante.
Toutefois, les pertes de charges seront aussi plus importantes.

11/11 ETUDE D’UN CYCLE DE FILTRATION


LA FILTRATION
ETUDE D’UN CYCLE DE
FILTRATION
De par son principe même, un filtre ne peut fonctionner indéfiniment.
il s'encrasse progressivement,
les pertes de charges deviennent prohibitives,
la qualité de l'eau filtrée diminue
à un certain moment il ne retient plus les particules.
On dit alors que le filtre est crevé et il convient alors de procéder à sa remise en
état par un lavage qui éliminera les particules retenues.
EVOLUTION DES PERTES DE CHARGES
La mesure des pertes de charges, associée à celle de le turbidité du filtrat, permet
de suivre le "vieillissement" d'un filtre.
1. Principe de la mesure de dP:
Le schéma suivant expose le principe de cette mesure: H hauteur de couche du lit
filtrant - P hauteur de l'eau au dessus du réceptacle du filtrat. P représente la perte
de charge maximum par construction du filtre.

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LA FILTRATION
ETUDE D’UN CYCLE DE
FILTRATION
EVOLUTION DES PERTES DE CHARGES
1. Principe de la mesure de dP:
dP représente la chute de pression que
subit l'eau lorsqu'elle traverse le milieu
poreux.

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LA FILTRATION
ETUDE D’UN CYCLE DE
FILTRATION
EVOLUTION DES PERTES DE CHARGES
1. Perte de charge au démarrage :
Elle est encore appelée perte de
charge du filtre propre

On peut accéder expérimentalement


à cette valeur en mesurant la
dénivellation dans le tube de pression
du dispositif ci contre, au cours de la
phase de démarrage du filtre à une
certaine vitesse.

La perte de charge exprimée en


hauteur d’eau est donnée par la
distance AB.

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LA FILTRATION
ETUDE D’UN CYCLE DE
FILTRATION
EVOLUTION DES PERTES DE CHARGES
2. Evolution des pertes de charge en phase d’exploitation :

Au fur et a mesure de l’encrassement du filtre


la perte de charge subit une évolution
représentée par la courbe ci contre.
On peut également mesurer les pertes de
charges qui se manifestent aux différents
niveaux du filtre et traduire les résultats par un
graphique sur lequel on porte:
en abscisses : les pressions exprimées en
hauteur d’eau do, d1, d2,. . l
en ordonnées : le niveau des prises de pression,
A’, B’ , C’, D’ (qui correspondent aux niveaux A, B
, C, D lus sur la colonne) et mesurés à partir du
dessus du plancher D

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LA FILTRATION
ETUDE D’UN CYCLE DE
FILTRATION
EVOLUTION DES PERTES DE CHARGES
2. Evolution des pertes de charge en phase d’exploitation :

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LA FILTRATION
ETUDE D’UN CYCLE DE
FILTRATION
EVOLUTION DES PERTES DE CHARGES
2. Evolution des pertes de charge en phase d’exploitation :
- Filtre non en service :
Point B : Au point B situé au sommet du lit filtrant, la pression est toujours égale à la
hauteur d’eau AB reportée en B’b sur le graphe.

Point C : Au point C du lit filtrant la pression a pour valeur AC reportée sur


le graphe en CC, quand le filtre est à l’arrêt.

Point D : De même la pression statique au niveau du plancher est Egale a AD que


l’on reporte en D’d.

C’est ainsi que tous les points représentatifs de la pression statique aux différents
niveaux du filtre sont sur la droite A’d, qui est à 45° par rapport à l’axe des
pressions.

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LA FILTRATION
ETUDE D’UN CYCLE DE
FILTRATION
EVOLUTION DES PERTES DE CHARGES
2. Evolution des pertes de charge en phase d’exploitation :
-Filtre en service :

Point C : La pression au point C, du fait de la manifestation de la perte de charge,


diminue et devient égale à C’C1, la perte de charge est alors représentée par CoC1.
CoC1 est donc la perte de charge du sable entre les niveaux B et C .

Point D : De même au niveau du plancher, la pression en D devient égale à D’d1 et la


perte de charge dans le sable propre correspond à d,d1.

Tant que le sable est propre, bC1d1 est une droite puisque les pertes de charge
sont proportionnelles à l’épaisseur du sable traversé.

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LA FILTRATION
ETUDE D’UN CYCLE DE
FILTRATION
EVOLUTION DES PERTES DE CHARGES
2. Evolution des pertes de charge en phase d’exploitation :
-Filtre en service : L’encrassement progressif entraîne une augmentation des dP.
C1 et d1 passent respectivement en C2 et d2. La ligne représentative des pertes de
charges aux différents niveaux s’incurve, et l’on obtient la courbe bC2d2. Cette
courbe laisse apparaitre deux parties: bC2 incurvée - C2d2 rectiligne. Signification:
Entre B et C, la variation non linéaire de la perte de charge montre qu’un facteur
autre que la hauteur du sable traversée intervient pour fixer cette perte de charge.
C’est l’encrassement du filtre qui modifie l’allure de la courbe.
La limite de pénétration des impuretés correspond au niveau C, là ou débute le
segment rectiligne, et entre C2 et d2, la dP suit de nouveau la loi de DARCY.
C2 caractérise la hauteur BC du “front de filtration” à un instant donné. On peut
donc dire que la hauteur minimale de sable à utiliser est BC.
De même, la perte de charge minimale à prévoir avant encrassement est C0C2.
Le déplacement du point C2 au cours de l’encrassement représente l’avancement du
front de filtration.

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LA FILTRATION
ETUDE D’UN CYCLE DE
FILTRATION
EVOLUTION DES PERTES DE CHARGES
2. Evolution des pertes de charge en phase d’exploitation :
-Filtre en service : L’encrassement progressif entraîne une augmentation des dP.
Lorsque le filtre ne donne plus d’eau claire, la perte de charge maximale P2 est
atteinte et la courbe représentative des pressions aux différents niveaux du filtre est
donnée par bcfdfef.

Elle atteint le plancher sans retrouver une allure linéaire, par conséquent le front de
filtration a dépassé le plancher. On dit alors que le filtre est “crevé”.

Si on avait utilisé une épaisseur de sable plus importante, la courbe serait par
exemple redevenue linéaire au point ef et la hauteur supplémentaire de sable
nécessaire aurait été égale à DE.

Dans ces conditions t1 et t2 auraient retrouvé des valeurs voisines.

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LA FILTRATION
ETUDE D’UN CYCLE DE
FILTRATION
LE COLMATAGE
On appelle colmatage, l’obstruction progressive des interstices du matériau filtrant
liée au fonctionnement du filtre.
Le colmatage entraîne l’augmentation des pertes de charge que l’on constate au
cours du vieillissement du filtre.
- Si l’on fonctionne a pression d’alimentation constante, le débit va
baisser.
- Si l’on veut travailler à débit constant il est nécessaire d’augmenter la
pression d’alimentation au fur et a mesure du colmatage.

On observe que la vitesse de colmatage est fonction :


de la nature des particules retenues
de la vitesse de filtration
des caractéristiques du matériau filtrant

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ETUDE D’UN CYCLE DE
FILTRATION
LE LAVAGE
A un certain moment les pertes de charge deviennent prohibitives et turbidité de
l’eau atteint la limite imposée.
Il est donc nécessaire de remettre le filtre en état par un lavage approprié. La quasi
totalité des installations utilise un lavage en deux temps: air et eau - eau seule
1. Lavage au mélange air et eau: Il a pour but d’agiter la masse filtrante afin que les
grains puissent se frotter les uns aux autres facilitant ainsi le décrassage de leur
surface.
Le débit d’eau doit être modéré pour ne pas entraîner le matériau filtrant mais
suffisant pour provoquer une bonne agitation. En général le débit est tel que :
5 < Q < 10 m3/h
L’air est insufflé sous une pression de 0,4 bar et sa vitesse est de l’ordre de 40 a 60
m/h
2. Lavage à l’eau: Il permet d’entraîner les particules détachées hors du filtre et
nécessite le passage de l’eau durant 8 à 10 mn avec une vitesse d’environ 20 m/h.

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LA FILTRATION
ETUDE D’UN CYCLE DE
FILTRATION
LE LAVAGE
2. Introduction de l’air et de l’eau: On utilise des buselures fixées sur le plancher du
filtre pour amener l’eau et l’air nécessaires aux opérations de lavage. Ces buselures
peuvent être de deux types suivant qu’elle sont destinées au lavage à l’eau seule ou
au mélange de l’air et de l’eau. Dans ce dernier cas le dispositif le plus adapté est
celui qui fait appel à des buselures à queue.
Une telle buselure comporte:
-Une tête à fentes très fines s’opposant au passage du matériau filtrant,
-Une queue munie d’un trou à sa partie supérieure et d’une fente à sa partie
inférieure.
L’air injecté sous le plancher forme un matelas qui vient alimenter les trous et les
fentes des buselures en assurant un excellent mélange de l’air et de l’eau.
Afin d’éviter la formation de chemins préférentiels dans la masse filtrante, il faut
avoir une densité de buselures environ 50/m2 de plancher, et le débit d’air doit être
de l’ordre de 1 m3 /buselure/h.

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LA FILTRATION
ETUDE D’UN CYCLE DE
FILTRATION
LE LAVAGE
2. Introduction de l’air et de l’eau:

13/13 MISE EN OEUVRE DES MILIEUX POREUX


LA FILTRATION
MISE EN OEUVRE DES MILIEUX
POREUX

Certains facteurs peuvent influencer le déroulement du cycle.


Le caractère homogène/hétérogène du milieu poreux-Le nombre de couches,
FILTRATION SUR COUCHE UNIQUE HETEROGENE
Pour les traitements d'eau potable, on utilise parfois des filtres répondant aux
caractéristiques suivantes:
Milieu filtrant constitué de sable dont TE est Egale a 0,55 mm,
Lavage effectué a l'eau seule à une vitesse de l'ordre de 40 m/h.
Durant cette opération, le sable qui au départ était homogène dans sa masse, ne va
plus l'être, du fait de l'agitation provoquée par la grande vitesse de lavage.
Apres le lavage, une certaine décantation des grains de sable se produit, mais un
"classement hydraulique" préside à cette sédimentation et l'on observe:
Que les particules les plus fines (0,3 mm) restent en surface,
Que les grains les plus gros (0,9 mm) se retrouvent au bas du lit filtrant.
Le matériau devient donc hétérogène et les impuretés sont retenues dans les
premiers cm du lit. Il va en résulter une mauvaise utilisation de toute la hauteur de
filtration disponible.

1/6
LA FILTRATION
MISE EN OEUVRE DES MILIEUX
POREUX

FILTRATION SUR COUCHE UNIQUE HETEROGENE


Aussi d’importante dP se manifestent dans les couches supérieures et peuvent
entraîner des dépressions à certains étages du filtre. Il pourra alors se produire un
dégazage de l’eau.

La partie hachurée correspond


à la zone “sous vide”

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LA FILTRATION
MISE EN OEUVRE DES MILIEUX
POREUX

FILTRATION SUR COUCHE UNIQUE HOMOGENE


On appelle filtre a couche homogène un filtre dont le matériau filtrant a une taille
effective constante sur toute la hauteur du lit filtrant, et ce à tout instant.

La granulométrie est plus élevée que dans le cas précédent, la TE environ 0.95 mm.
Ce filtre est lavé selon le processus classique en deux phases, air et eau puis eau
seule.

Il ne se produit pas d’expansion du matériau et l’arrivée d’air provoque un


brassage complet du sable qui se retrouve à l’issue de l’opération parfaitement
homogénéisé.

Le rinçage a l’eau seule n’entraîne pas non plus d’expansion, par conséquent aucun
risque de classement hydraulique n’est à craindre si l’opération est convenablement
conduite.

3/6
LA FILTRATION
MISE EN OEUVRE DES MILIEUX
POREUX

FILTRATION SUR COUCHE UNIQUE HOMOGENE


Le graphique suivant, tout a fait semblable a celui que nous avons explicité lors de
l’étude du cycle de filtration, représente les variations de pression d’un filtre
particulier fonctionnant sur le principe de la filtration sur couche homogène.
La courbe bcfdf représente l’état des
pressions au sein du lit filtrant
lorsque celui ci est encrassé et
nécessite un lavage. Observation:
- En aucun endroit il ne se produit de
“depression”,
- Le filtre possède encore une
hauteur de sable CD utilisable avant
son encrassement total.

Cette hauteur de sable non utilisée


constitue une sécurité.

4/6
LA FILTRATION
MISE EN OEUVRE DES MILIEUX
POREUX

FILTRATION SUR LIT MULTICOUCHE


En traitement d’eau de consommation elle présente un certain intérêt pour les
opérations de déferrisation et de démanganisation.
La technologie de ces filtres est la suivante:
Une partie du sable supérieur est remplacé par un matériau plus léger et de
granulométrie plus forte, environ 2 a 3 fois celle du sable sous jacent.
La couche supérieur du lit est en général constituée par de l’anthracite, mais on
utilise également des schistes poreux, des matériaux volcaniques, des produits
synthétiques.

5/6
LA FILTRATION
MISE EN OEUVRE DES MILIEUX
POREUX

FILTRATION SUR LIT MULTICOUCHE

6/6 CONCEPTION DES FILTRES


LA FILTRATION CONCEPTION DES FILTRES

Les filtres peuvent être ouverts ou sous pression mais en ce qui concerne les eaux
de consommation la plupart des installations sont du type ouvert.
LES FILTRES OUVERTS
Leur structure est en général en béton, et le plus souvent les eaux qu’ils
reçoivent ont été préalablement floculées et décantées. Ces filtres
fonctionnent à des vitesses comprises entre 4 et 20 m/h, à l’exception
toutefois des filtres lents, et on les classe en filtres rapides classiques et
filtres à grande vitesse.
Les premiers travaillent dans la gamme 5 h 10 m/h, les seconds dans celle de
7 a 20 m/h.

Il en existe de nombreux types dont quelques uns sont présentés ci


Après.

1/5
LA FILTRATION CONCEPTION DES FILTRES

LES FILTRES OUVERTS

2/5
LA FILTRATION CONCEPTION DES FILTRES

LES FILTRES OUVERTS

3/5
LA FILTRATION CONCEPTION DES FILTRES

LES FILTRES SOUS PRESSION


Leur armature est en général métallique et ils peuvent être verticaux ou
horizontaux. Le premier cite est beaucoup plus fréquent.
Les vitesses de filtration utilisées vont de 5 à 50 m/h

FILTRE HORIZONTALTYPE FH

4/5
LA FILTRATION CONCEPTION DES FILTRES

LES FILTRES SOUS PRESSION

FILTRE VERTICAL- TYPE FV 2 FILTRE VERTICAL - TYPE FECM

5/5 REGULATION DES FILTRES


LA FILTRATION REGULATION DES FILTRES

L’évolution naturelle d’un filtre conduit a son encrassement. Il en résulte


une augmentation des pertes de charges
une diminution du débit.
Une régulation s’impose donc et selon le système utilisé on classera les filtres en:
Filtres a encrassement - Filtres à débit constant - Filtres a débit variable

FILTRES A ENCRASSEMENT
Ce sont des filtres à débit constant et à niveau variable. Une équirépartition du
débit total à filtrer est réalisé à l’entrée des filtres où l’eau chute d’une hauteur
variable suivant l’état du colmatage.
Quand le filtre est propre le sable est juste couvert d’eau dont le niveau est
maintenu par la cote du déversoir de sortie d’eau filtrée.

A encrassement maximal le niveau atteint la cote du plan d’eau d’alimentation.


En général l’élévation de ce niveau d’eau est de 1,5 à 2 m suivant la granulométrie.

1/9
LA FILTRATION REGULATION DES FILTRES

FILTRES A ENCRASSEMENT

2/9
LA FILTRATION REGULATION DES FILTRES

FILTRES A DEBIT CONSTANT


Le niveau de l’eau sur les filtres est pratiquement constant. l’eau filtrée est restituée
2 à 3 m plus bas à un débit constant et égal au débit entrant divisé par le nombre de
filtres.
Le maintien de ce débit constant quel que soit le degré d’encrassement des filtres
est assure par un régulateur placé à la sortie de chacun d’eux et qui agit:
soit en régulateur de niveau,
soit en régulateur de débit.
Cet organe crée une perte de charge auxiliaire importante lorsque le filtre est
propre et qui s’annule lorsque le filtre est totalement encrassé.

1. Exemple du régulateur hydraulique :


Il fait appel:
à un organe de régulation, le siphon
à un organe de détection et de commande, la boite de partialisation.

3/9
LA FILTRATION REGULATION DES FILTRES

FILTRES A DEBIT CONSTANT


1. Exemple du régulateur hydraulique :

4/9
LA FILTRATION REGULATION DES FILTRES

FILTRES A DEBIT CONSTANT


1. Exemple du régulateur hydraulique :
Le siphon : Il est constitué par deux tubes concentriques, l’eau provenant du filtre
par le tube intérieur et s’écoulant dans la vasque de restitution par le tube
extérieur.
La boîte de partialisation : La boîte de partialisation est un dispositif qui permet
d’introduire de l’air au sommet du siphon. On conçoit que si de l’air est introduit à
ce niveau, il va en résulter une “gêne” a l’écoulement de l’eau, autrement dit une
perte de charge. L’instrument est réglé de telle sorte que la perte de charge
générée soit maximum en début de cycle, c’est à dire quand le filtre est propre.
Au fur et a mesure de l’encrassement, les pertes de charges augmentent.
Afin de compenser ce phénomène qui conduirait à une diminution du débit, on va
réduire l’apport d’air qui est à l’origine de la perte de charge auxiliaire et donc
réduire du même coup cette dernière.
Ainsi la perte de charge “totale” sera maintenue constante de même que le débit
du filtre. Le débit d’air est asservi au niveau de l’eau dans le filtre.

5/9
LA FILTRATION REGULATION DES FILTRES

FILTRES A DEBIT CONSTANT


1. Exemple du régulateur électronique :
L’organe de réglage est une vanne installée en sortie d’eau filtrée, commandée par
un vérin hydraulique. Un capteur de pression fournit un signal électrique
proportionnel à sa hauteur d’immersion. Ce signal est comparé à la valeur de
consigne relative au niveau à maintenir constant.
Tout déséquilibre entre la valeur de consigne et la valeur mesurée se traduit au sein
du régulateur électronique par un ordre visant soit à ouvrir, soit à refermer la vanne
de sortie d’eau filtrée.

6/9
LA FILTRATION REGULATION DES FILTRES

FILTRES A DEBIT CONSTANT


1. Exemple du régulateur électronique :

7/9
LA FILTRATION REGULATION DES FILTRES

FILTRES A DEBIT VARIABLE


Il existe des installations qui comportent des filtres ne travaillant: ni a niveau
variable - ni avec régulation individuelle.

L’eau filtrée s’écoule dans des vasques individuelles dont le déversoir (9) est calé de
façon telle que le lit filtrant soit couvert à l’arrêt des filtres, c’est à dire que la masse
filtrante reste “en eau”. Chaque sortie de filtre (7) est équipée de deux vannes:
l’une pouvant être soit ouverte, soit fermée - l’autre prenant diverses positions en
vue de créer une perte de charge auxiliaire

L’alimentation ( 1) en eau brute est ajustée en fonction du niveau dans la citerne


d’eau traitée (11) grâce a un détecteur de niveau (12) et un régulateur général (13).
Le débit d’eau brute sera donc réglé en fonction du niveau dans la citerne et il va en
résulter un niveau variable sur les filtres.

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LA FILTRATION REGULATION DES FILTRES

FILTRES A DEBIT VARIABLE

9/9 FIN

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