Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Comme la filtration classique qui est une filtration frontale, la filtration tangentielle plus
récente est une opération unitaire de séparation « Liquide/Solide ».
La filtration tangentielle est connue dans le monde entier comme étant une étape
importante dans les lignes de process des industries agro-alimentaires,
pharmaceutiques, biotechnologiques ainsi que dans les industries d’amidon et
d’édulcorant. La filtration tangentielle en étant beaucoup plus sélectif à des températures
modérées arrive à remplacer les technologies classiques des filtres rotatifs sous vide ou
filtres à plaques.
13- Quelques définitions :
Perméat :correspond au filtrat ; c’est la fraction du liquide traité qui
traverse la membrane filtrante.
Rétentat : on parle encore de concentrat ; c’est la fraction du liquide traité
qui ne traverse pas la membrane filtrante.
Flux de perméat (noté J) le débit de filtrat pour un m2 de surface
membranaire (l/H/m2)
Seuil de coupure : poids moléculaire des molécules retenues à 90% par la
membrane dans des conditions opératoires données. Il s’exprime en
Dalton (Da) ou g/mol.
Pression transmembranaire : ou différence de pression transmembranaire
notée DPTM ou ∆Pm ; c’est la différence de pression existant entre
l’alimentation (coté rétentat) et le peméat.
Taux de rétention : proportion de molécules retenues par la membrane par
rapport à la concentration de ces molécules dans l’alimentation.
2- Seuils de coupure & applications
On distingue 3 grandes familles de membrane en fonction de leur seuil de
coupure : la microfiltration, l’ultrafiltration, et l’osmose inverse, auxquelles il faut ajouter la
nanofiltration, domaine à cheval sur
l’ultrafiltration et l’osmose inverse
Dans leur globalité, les membranes peuvent être vues en première approximation
comme des milieux poreux qui permettent le passage de certaines matières et en
interdisent d’autres, se comportant comme des filtres dont les pores ont une taille
décroissante lorsque l’on passe de la microfiltration à l’ultrafiltration puis à
la nanofiltration et enfin à l’osmose inverse.
Il faut cependant noter que les membranes d’osmose inverse ne sont pas microporeuse,
mais dense sans porosité apparente et dont la séléctivité résulte d’un mécanisme de
solubilisation-diffusion.
• La microfiltration (MF) met en œuvre des membranes dont le diamètre des pores est
compris entre 0,1 et 10µm. Ces membranes stoppent les particules de taille relativement
élevée comme les particules en suspension et les bactéries. Elles peuvent également
stopper certains ions ainsi que des colloïdes si ces derniers se fixent sur des particules
plus grandes par complexation, précipitation ou floculation. Toutefois, l’objectif principal
de la microfiltration est une séparation solide-liquide.
• Dans le cas de l’ultrafiltration (UF), les pores des membranes ont un diamètre
compris entre 1 et 100nm. De telles membranes laissent passer les petites molécules
comme les sels et arrêtent les molécules de masse molaire élevée (polymères,
protéines, colloïdes). Les applications sont multiples.
• La nanofiltration (NF) permet la séparation de composés de taille voisine à celle du
nanomètre. Les sels ionisés de masse molaire inférieure à environ 300 g/mol ne sont pas
retenus par ce type de membranes. Les sels ionisés multivalents (calcium, magnésium,
aluminium, sulfates…) et les composés organiques non ionisés de masse molaire
supérieure à environ 300 g/mol sont, par contre, fortement retenus.
• Enfin, la dernière de ces filtrations est l’osmose inverse (OI).
Ce sont des membranes qui ne se laissent traverser que par l’eau. L’OI est donc très
utilisée pour la désalinisation de l’eau de mer et concentrer des produits alimentaires.
3- paramètres de fonctionnement & limites
On assimile en général les membranes de filtration tangentielle (FT) à des milieux
poreux incompressibles, c’est-à-dire que le flux de filtrat (ou perméat) J est proportionnel
à la différence de pression appliquée de part et d’autre de ce milieu poreux. Ces
techniques de FT obéissent donc aux mêmes lois de filtration classique ou frontales déja
étudiées dansl’article suivant
On utilise donc la loi de Darcy ou la loi du milieu poreux déjà vue en filtration frontale
Augmentation de viscosité
Ralentissement de la vitesse d’écoulement
Augmentation de la pression osmotique (en OI)
Formation d’un gel irréversible colmatant (en UF)
Ce phénomène est appelé « phénomène de polarisation de concentration »
Les solutions pour limiter les effets négatifs de cette « polarisation de concentration »
sont :
● Enfin, on notera que des analyses statistiques de clichés pris par microscopie
électronique à balayage peuvent permettre de déterminer des tailles moyennes et des
distributions de tailles de pores de ces membranes. Dans ce cas, la taille représente une
moyenne (en nombre, en section ouverte ou en volume) et ne revêt pas la même
signification pour l’utilisateur que les caractéristiques précédentes.
Par ailleurs, la détermination de tailles de pores par microscopie ne se base que sur
l’observation d’ouvertures de pores, sans infor¬mation sur le caractère traversant ou non
des pores observés.
une application grand public de cette fonction de la microfiltration est le lait microfiltré
« Marguerite » distribué par certaines grandes surfaces dont la longue conservation est
obtenue par réduction bactérienne par microfiltration, alors que les propriétés
nutritionnelles et organoleptiques du lait sont préservées en réduisant les phases de
chauffage à leur minimum.
42- L’ultrafiltration (UF) :
L’ultrafiltration (UF) est une opération de séparation par membrane qui concerne la rétention
de macromolécules (protéines, polysaccharides, etc.) et d’autres espèces de taille analogues
comme des virus ou des particules colloïdales (argiles, silice, TiO2 …). Bien entendu, toutes
les espèces de plus grandes dimensions sont retenues également.
Les applications dans le domaine agroalimentaire sont très nombreuses, mais la plus
importante concerne encore l’industrie laitière
L’ultrafiltration (UF) est utilisée depuis près de 40 ans sur tous les sites de
transformation pour la standardisation du lait en protéines (on utilise le
rétentat pour enrichir le lait de fromagerie en en protéines) pour les laits
de fromagerie (1,8 < FCV < 4). Des membranes organiques spirales ou
tubulaires de seuil de coupure < 10 kg.mol –1 pour limiter la transmission
des protéines solubles sous 200 à 400 kPa produisent des rétentats, avec
des flux dans la plage 70 à 120 L · h–1.m–2.
L’ultrafiltration peut être utilsée pour la confection de préfromage liquide :
Le FCV peut atteindre 7 pour préparer ces préfromages liquides dont
l’extrait sec permet la transformation en fromage sans égouttage. (C’est le
cas de la fromagerie Guilloteau qui a créé ses « pavé d’Affinois » avec ce
procédé.)
L’ultrafiltration est aussi utilisée pour confectionner du fromage frais
lissé avec un meilleur rendement de 3 à 25% supérieur que la technologie
classique de centrifugation.
L’ultrafiltration (150 kg · mol–1) permet de concentrer du coagulum (lait
entier ou écrémé préalablement acidifié et coagulé) jusqu’à des FCV dans
la plage 2,6 à 6,5. Le rétentat est un fromage frais lisse qui représente
plus de 80% de la production de fromage frais lisse dans le monde.
43- La nanofiltration (NF) :
Les espèces concernées par la nanofiltration (NF) ont des tailles proches de celle de la
molécule d’eau. Des molécules et des ions sont souvent partiellement retenus par ces
membranes dont les rayons de pores varient de 0,5 à 1 nm environ. Plus que toutes les
autres, ces membranes présentent des mécanismes de sélectivité mixte basés à la fois
sur la charge et sur la taille des molécules. Elles permettent donc des séparations entre
ions et petites molécules sur la base de leur taille. Les tailles de pores étant petites, les
pressions nécessaires sont plus élevées qu’en ultrafiltration et les flux sont en général
modérés (10 à 30 L · h–1 · m–2).
Les applications de la nanofiltration sont développées dans le domaine du traitement de
l’eau, et du traitement de certains fluides biologiques, comme la concentration-
déminéralisation du lactosérum par exemple.
44- L’osmose inverse (OI) :
Les membranes sont des membranes denses et, pour obtenir des flux de transfert
élevés et vaincre la pression osmotique des solutions traitées, on est amené à utiliser
des pressions relativement élevées (25 à 50 bar environ).
4.4.1-Particularités de l’OI :
Pression osmotique (Π) :
L’osmose est le transfert de solvant à travers une membrane sous l’effet
d’un gradient de concentration. Si on considère un système à deux
compartiments séparés par une membrane semi-sélective et contenant
deux solutions de concentrations différentes, l’osmose se traduit par un
flux d’eau dirigée de la solution diluée vers la solution concentrée.
Si on applique une pression sur la solution concentrée, la quantité d’eau
transférée par osmose va diminuer. Avec une pression suffisamment forte,
le flux d’eau va même s’annuler : cette pression est nommée la pression
osmotique π (en faisant l’hypothèse que la solution diluée est de l’eau
pure). Si on dépasse la valeur de la pression osmotique π, on observe un
flux d’eau dirigé en sens inverse du flux osmotique : c’est le phénomène
d’osmose inverse.
5- Les installations de FT