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1. Généralités
1.1. Définitions
La filtration est une opération unitaire qui permet de séparer une phase continue (liquide ou
gazeuse) des matières solides (phase dispersée) qui y sont présentes en suspension. La filtration
consiste dans le passage de la suspension à travers un milieu filtrant adéquat capable de retenir
par action physique, et plus rarement chimique, les particules solides. Le milieu filtrant est
constitué par des particules solides, elles-mêmes déposées sur un support qui peut être, selon
les cas, des feuilles de papier spécial, des tissus, des toiles métalliques, du sable, des gravières.
Pour faciliter l’opération et augmenter la vitesse de passage du liquide, qui dépend de la perte
de charge dans les canaux du milieu filtrant, on exerce une aspiration sur le filtre, ou on
augmente la pression sur le liquide à filtrer. La filtration continue ou discontinue est utilisée
lorsque l’on désire traiter des liquides ou des gaz.
La filtration liquide-solide est très importante du point de vue industriel parce qu’elle permet la
séparation de particules de forme, dimensions et texture très variées, que l’on rencontre souvent
sous forme d’agrégats ou flocs. La séparation se fait grâce au milieu filtrant qui retient les
particules et laisse passer le liquide. Ce liquide est appelé filtrat et la couche de particules
retenues sur le milieu filtrant est le gâteau. Dans cette opération, le but recherché peut être :
▪ La récupération d’un solide, par exemple la précipitation d’un solide dans l’eau ;
▪ La purification d’un liquide, par exemple les eaux usées ;
▪ La récupération et la purification, comme dans les cas de la recristallisation d’un solide
dans un solvant.
1.2. Classifications
La suspension à filtrer est dirigée vers un support filtrant que le liquide seul traverse sous
l’influence d’une différence de pression. La méthode de classification des filtres se base sur la
manière de réaliser ce gradient de pression. On distingue :
▪ La filtration sous pression : lorsque la pression est appliquée sur la face amont de la
surface filtrante, l’autre face restant à la pression atmosphérique ;
▪ La filtration sous vide : si l’on crée une dépression sur la face aval du milieu poreux,
l’autre face restant à la pression atmosphérique ;
▪ La filtration par gravité, quand la suspension s’écoule sous l’action de la pression
hydrostatique.
▪ Le mode d’opération : en continu ou en discontinu ;
▪ La technique de filtration : sur gâteau, à courants croisés ou sur membrane.
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Filtration
2. Théorie de la filtration
2.1. Nature de la surface filtrante
Selon la nature la surface filtrante, on distingue entre :
▪ Masse poreuse : Quand la surface filtrante est constituée d’une masse poreuse formée
par un lit (couche) de sable ou gravière ou d’autres particules agglomérées sous
différentes formes, on parle de filtration en profondeur ou dans la masse. La masse
filtrante est caractérisée par :
✓ Sa granulométrie qui est comprise entre 0,3 et 2,5 mm, en fonction du but
recherché
✓ Sa hauteur, car à chaque granulométrie correspond une hauteur optimale qui
permet de collecter le meilleur filtrat sous une perte de pression minimale.
Couramment, les épaisseurs utilisées sont comprises entre 0,6 et 1 m.
Cette technique est le plus souvent utilisée pour des suspensions peu chargées en
particules solides, généralement des impuretés.
▪ Support : La surface filtrante est constituée d’un support : toile, grille ou membrane
qui comporte de très nombreux orifices et sur laquelle les particules solides vont se
déposer sous la forme d’un lit filtrant ou gâteau d’épaisseur croissante. On parle ainsi
d’une filtration en surface, sur membrane ou à gâteau
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Filtration
∆𝑃 (1−𝜀)2
= ℎ𝑘 𝜇 𝜗0 𝑆0 2
𝐿 𝜀3
𝑑𝑉 ∆𝑃 𝑆 2 ℎ𝑘 (1−𝜀)𝑆0 2
= 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑟 =
𝑑𝑡 𝜇𝑐𝑉𝑟 𝜌𝑆 𝜀3
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Filtration
𝜇𝑟𝑐
𝜇 𝑅0
𝑃𝑇 = 𝑄2 +
𝑄
𝑆 2 𝑆
▪ Filtration sous pression constante « Démonstration pendant le cours »
La filtration à pression constante est le procédé le plus utilisé en pratique. La vitesse de filtration
diminue avec l’épaisseur du gâteau jusqu’à une valeur limite à partir de laquelle l’opération
n’est plus économique. Le calcul se fait en intégrant l’équation différentielle :
𝑉+𝑉𝐹 ∆𝑃 𝑆2 𝑡
∫ 𝑉 𝑑𝑉 = ∫ 𝑑𝑡
0 𝜇 𝑐 𝑟 −𝑡𝑓
3.1. Le débit
La vitesse de filtration, et implicitement le débit, dépend des facteurs suivants :
▪ La nature des particules à retenir ;
▪ La concentration en particules solides à retenir ;
▪ La finesse de filtration recherchée et la perte de pression admissible ;
▪ La qualité de filtration recherchée.
3.2. La concentration de la suspension
La proportion solide/liquide permet de définir avant tout :
▪ Le but de l’opération : clarification, extraction du gâteau ou les deux ;
▪ Le mode de fonctionnement avec :
- La durée du cycle, dans le cas d’utilisation des filtres discontinus,
- La vitesse de rotation dans le cas d’une filtration en continu.
3.3. Les caractéristiques physico-chimiques du liquide
3.4. Le ou les produits à récupérer.
3.5. La nécessité ou non de laver le gâteau.
3.6. Le degré de séchage du gâteau.
Afin d’arriver à une solution définitive il est nécessaire d’effectuer des essais de filtration sur
des appareils pilotes et avec des échantillons parfaitement représentatifs du produit à filtrer :
Les essais réalisés, soit au niveau du laboratoire, soit à l’échelle semi-industrielle, doivent
apporter des précisions au sujet :
▪ Du milieu filtrant à choisir ;
▪ De la surface filtrante nécessaire à un type d’opération ;
▪ De la durée des cycles ou de la vitesse de filtration ;
▪ Des conditions de lavage et de séchage ;
▪ De l’amélioration de la filtrabilité en modifiant les caractéristiques du dépôt de sédiment
par un apport d’adjuvants (afin d’augmenter la porosité et de diminuer la compressibilité
du gâteau).
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Filtration
4. Appareillage
4.1. Généralités
Il existe actuellement plusieurs centaines de modèles de filtres propres à satisfaire les besoins
spécifiques de plus en plus divers des industries chimique, alimentaire, nucléaire, mécanique,
etc.
Parmi les modèles usuels de filtres, on distingue généralement les filtres sous pression et les
filtres à vide. Il y a dans ces deux catégories les filtres destinés à la clarification, l’extraction,
la sécurité et le dégrossissage.
Clarification
Pour la clarification, on utilise :
▪ Les filtres à sables (sous pression);
▪ Les filtres à plaques (sous pression);
▪ Les filtres à tambour rotatif à pré-couche (sous vide).
Extraction
La gamme de filtres utilisés essentiellement pour l’extraction se compose :
▪ Des filtres à tambour (sous vide ou sous pression),
▪ Des filtres presses (sous pression),
▪ Des filtres à bande (sous vide),
▪ Des filtres à table ou plans horizontaux (sous vide),
▪ Des filtres à trémie ou godets (sous vide),
▪ Des filtres statiques Nutsche.
Dégrossissage
En dégrossissage on utilise principalement les filtres à tamis (sous pression).
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Filtration
Le liquide à filtrer est guidé dans un tambour rotatif. Ce tambour est composé à sa périphérie
de solides plaques recouvertes de toile Inox. Les impuretés plus grosses que les perforations
sont piégées contre la face intérieure des plaques filtrantes. Le tambour tourne lentement (3 à 8
t/m, suivant modèle) et entraîne les impuretés hors de l’eau. Une rampe de rinçage située au
sommet du tambour, nettoie alors les plaques pour évacuer les impuretés dans le canal de sortie
des boues. Les filtres sont conçus pour résister à toute corrosion, car ils sont entièrement
construits en Inox 304 ou Inox 316 L pour les applications en eau agressive.
Fonctionnant essentiellement en continu, les filtres à bande sont constitués par une ou deux
bandes sans fin en caoutchouc perforé supportant une bande de toile filtrante, tendue entre deux
tambours Figure 3
Un dispositif à vitesse réglé entraîne le tambour de tête, tandis que le tambour de queue est
réglable pour assurer la tension des bandes. Un deuxième système de rouleaux indépendants
tend la toile filtrante, qui ne se calque sur la bande que dans la zone de filtration.
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Filtration
Les filtres à cartouches consistent en une enveloppe cylindrique dans laquelle sont placées
parallèlement une ou plusieurs cartouches (filtres mono ou multi cartouches). La filtration se
fait dans la profondeur d’une masse filtrante qui peut être en textile, en porcelaine poreuse ou
en métal pour des finesses de filtration comprises entre 0,2 et 50 μm.
Ces filtres mettent en jeu des surfaces de filtration faibles (5 à 10 dm2 par cartouche) et sont
donc réservés soit pour les faibles consommations, soit pour les liquides peu chargés en matière
en suspension.
Lorsque la ou les cartouches sont colmatées, le filtre doit être ouvert et les cartouches sont soit
remplacées par des cartouches neuves, soit régénérées par lavage. Le nettoyage des cartouches
est fait par contrecourant, par ultrasons ou par trempage dans un bain permettant de dissoudre
les impuretés retenues.
Dans cette catégorie, une série de disques (Figure 5) verticaux divisés en secteurs et garnis de
toiles filtrantes sont fixés parallèlement sur un arbre mis sous vide par une tête distributrice.
Comme dans le cas du filtre rotatif à tambour, les disques plongent dans une auge
d’alimentation en bouillie, et les sédiments sont retenus par aspiration sur les deux parois de
chaque disque ; ensuite ils sont essorés et raclés de façon analogue aux filtres à tambour.
Pour le même encombrement, ces filtres disposent d’une surface filtrante presque deux fois
supérieure à celle d’un filtre rotatif. Le diamètre des disques peut aller de 1,2 à 3,6 m2 avec
une surface filtrante de 280 m2.
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