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I/ Filtration

1-Définition :

La filtration est un procédé destiné à clarifier un liquide qui contient des MES en le faisant
passer à travers un milieu poreux constitué d’un matériau granulaire.

2-Principe :

La filtration peut jouer plusieurs rôles au sein de la filière de traitement en fonction des
caractéristiques du matériau filtrant utilisé et des conditions de mise en œuvre.

Son application première est de retenir les particules en suspension dans l’eau, que celle –ci
existent dans l’eau brute ou qu’elles aient été formées lors des étapes préalables de traitement
(oxydation, coagulation-floculation).

Depuis quelques années, la filtration peut aussi servir à l’élimination biologique de certains
composés ou à l’adsorption de micropolluants.

Paramètre définissant la filtration :

Vitesse de filtration VF (en m/h) = débit en m3 /h


Surface filtrante en m2

Temps de contact TC (en minutes)= volume de matériau filtrant en m3


Débit en m3/h

3- Matériaux de filtration :

3-1 : types de matériaux :

Les matériaux utilisés sont des granules libres non adhérant les uns aux autres, insolubles et
inattaquables par les liquides ni par les solides retenus.

Dans les premières étages on peut trouver : Le quartz, la pierre ponce, ou l’anthracite.

Pour les filtres bicouches: la pouzzolane (roche volcanique poreuse) est réservée à la
déferrisation sous pression.

Le deuxième étage : peut contenir le charbon actif qui est utilisé pour améliorer la
qualité organoleptique et retenir les micropolluants.
3-2 : caractéristiques du matériau filtrant :

Le milieu poreux est caractérisé par :

La granulométrie : la mesure des dimensions des grains dans un mélange ainsi que la
détermination de leur répartition statique. Elle est caractérisée par une courbe
représentative des pourcentages en poids des grains passants à travers les mailles d’une
succession de tamis normalisés.

La Taille Effective(TE) : c’est l’ouverture laissant passer 10% de produit (TE 10).

Le Coefficient D’uniformité (CU): c’est le rapport de maille laissant passer


respectivement 60% et 10%.
CU= TE60

TE10

La forme des grains : ils peuvent être soit anguleux (matériau concassé) ou ronds
(sable de rivière et de mer).

4-Types de filtration :

 La filtration su support mince : tamisage, microtamisage, bougies de céramiques.


 La filtration sur lit de sable (filtrant unique ou multicouche) autrement appelée
filtration en profondeur: est le procédé le plus courant dans le traitement des eaux de
surface.

La filtration sur sable : les tailles de grains pour la filtration se situent entre 0.8 mm à 1.5 mm
avec une hauteur de 1 mètre, en utilise juste au dessus des buses une couche de 10 cm de
sable grossier de taille entre 3 mm à 6 mm.

La capacité de rétention du sable 0.8 mm à 1.25 mm est de 0.5 à 1 kg.de MES par m3 les
MES ne doivent pas dépasser 30 g/ m3 à l’entrée d’un filtre.

La vitesse de filtration varie de 0.5 m/h à 70m/h en fonction de la hauteur de l’eau et la


pression et l’épaisseur du sable.les matières en suspension se logent entre les grains du
matériau filtrant.

5- Les filtres sous pression : ce sont en générale des filtres métalliques fermés.

-VF : 5 à 20m/h.

Hauteur : 1m.

6-Filtre en fonctionnement :

6-1 Mécanisme de filtration :

La filtration se déroule dans le volume des vides du matériau (la porosité ε) trois mécanismes
sont possibles :

 la capture caractérisée par l’interception des particules par frottement.


 La fixation par les forces d’adsorption de types VAN DER WALLS et facilité par une
faible vitesse d’eau.
 Le détachement sous l’influence de la vitesse de l’eau lors du lavage.

6-2 variation de turbidité - perte de charge :

La perte de charge : expression qui représente l’état d’encrassement d’un filtre. Elle
correspond à travers les mailles d’une différence de pression entre l’amont et l’aval du
matériau filtrant. Elle est généralement exprimée en m de colonne d’eau (m CE).la perte de
charge au sein d’un milieu poreux est proportionnelle à la vitesse de filtration (loi de Darcy).

V= K ∆ P =1 . ∆P

η∆H η R ∆H

Oύ :

V : vitesse de filtration

K : perméabilité de la couche filtrante

P : perte de charge à travers la couche filtrante

∆ H : hauteur de la couche du milieu poreux considéré

η : viscosité dynamique de l’eau

R : résistance à la filtration de la couche filtrante

7- lavage des filtres :

Le lavage des filtres est réalisé en inversant le sens d’écoulement de l’eau. Le sable est mis en
expansion (tendance à s’agrandir) et les impuretés moins denses que le sable, sont décollées
par phénomène de frottement intergranulaire.

Le processus est généralement le suivant :

 Détassage à l’eau à faible débit de l’ordre de 5 à 7 m3.h-1.m-2 durant 2 mn.


 Lavage à fort débit d’air et faible débit d’eau pour brasser le sable et décoller les
impuretés.
 Dégazage pendant quelques minutes pour éviter toute embolie gazeuse du filtre.
 Rinçage à fort débit d’eau, pour éliminer les impuretés, jusqu’à obtenir de l’eau claire.

La hauteur des goulottes d’évacuation des eaux sales est en correspondances en évitant une
trop grande hauteur qui augmenterait les volumes d’eaux nécessaires au lavage.

II/ Adsorption sur charbon actif

Introduction

La grande capacité d’adsorption des matières organiques et des pesticides par le


charbon est liée à sa forte porosité. Afin d’augmenter encore sa microporosité et sa capacité
d’adsorption, on l’active par traitement thermique.
Le charbon devient alors du Charbon Actif.

L’adsorption sur le charbon actif est un processus physico-chimique, utilisé dans les
filières d’eau potable pour fixer les substances impossible à éliminer par les traitements
classique (clarification, filtration et désinfection).

La finalité de l’utilisation du charbon actif a évolué au cours du temps, ses applications


chronologiques ont été : la déchloration, la lutte contre les mauvais goûts puis la réduction
des matières organiques dissoutes et des pesticides, et en fin la filtration biologique pour
éliminer le COD (carbone organique dissous).

1- Phénomène d’adsorption

1.1 Cinétique et forces d’adsorption

Il s’agit d’un transfert d’une phase liquide contenant l’adsorbat vers une phase solide avec
rétention des solutés à la surface du charbon actif dénommé adsorbant. Ce processus
comporte plusieurs étapes.

Il existe deux types de liaison entre les adsorbats et l’adsorbant :

-adsorption non spécifique : attraction physique de type VAN DER WALLS dont
l’énergie est de l’ordre 5 kcal/mole, elle se crée entre le soluté et la structure cristalline
carbonique hydrophobe du charbon actif, il n’y a pas de modification de l’identité chimique
de l’adsorbat. Ce phénomène est réversible, un relargage des molécules fixées est possible.

L’adsorption non spécifique est d’une faible sélectivité vis-à-vis des solutés une compétition
intermoléculaire existe entre les pesticides et les molécules composants le carbone organique
total ou COT.

-adsorption spécifique : c’est des liaisons de nature chimique, de forte énergie (25-
400 kcal/mole) se déroulent entre des composés ionisables et les groupements fonctionnels
présents en bordure des microcristaux du charbon. Ce processus est irréversible.

2.2 Isothermes d’adsorption

Il s’agit de l’équilibre entre les molécules de l’adsorbat fixées et celles restées libre dans la
phase liquide.

III/ Adoucissement

L’adoucissement est un traitement physico-chimique dont l’objectif est de limiter l’entartrage


des canalisations et des équipements de distribution de l’eau (dépôt de carbonate de calcium
et de magnésium). Il constitue le plus souvent un prétraitement dans la filière des traitements
nécessaires à l’obtention d’eau purifiée, d’eau déminéralisée, d’eau pour dilution des
solutions concentrées de dialyse rénale ou d’eau pour le fonctionnement de certains appareils
à usage hospitalier

(la blanchisserie, la production de vapeur, la production d’eau chaude, les installations de


chauffage central, la production de glace technique…). Les ions de sodium remplacent les
ions calcium et magnésium. La conductivité d’une eau adoucie n’est donc pas ou peu
modifiée par rapport à la conductivité de l’eau arrivant à l'entrée de l'établissement.

Les résines échangeuses d’ions

Les résines anioniques et cationiques sont utilisées dans le traitement des eaux brutes (20). Le
principe de la technique repose sur l’adsorption d’ions chargés sur une matrice solide qui
présente une charge électrique inverse. Les ions de la solution sont attirés par la charge
électrique opposée de la matrice. Les liaisons ioniques sont déplacées, en retour la résine
libère en solution des ions et assure la neutralité électrique de la solution.
Les résines échangeuses d’ions sont utilisées pour adoucir l’eau (échange des ions calciums
par des ions sodiums) et pour la dénitratation (échange des ions nitrates par des ions
chlorures).
Un tableau récapitulatif reprend les utilisations courantes des résines échangeuses d’ions pour
le traitement des eaux brutes.

La saturation de la résine impose la régénération de celle-ci qui se déclenche et se déroule


automatiquement selon un processus d'échange ionique à rebours:

R2-Ca + 2 Na+ → 2 R-Na + Ca ++

• Elle s'effectue avec des pastilles de NaCl.

• Les ions Na+ se fixent à nouveau sur la résine tandis que les ions Ca++ et Mg++ sont
évacués à l'égout sous forme de CaCl2 et de MgCl2.

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