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IV.1.1 Généralités
Un grain de café est composé de 30 % de sucre, 15 à 20% de matières grasses selon les
variétés, 11% de protéines (dont une partie est éliminée lors de la torréfaction), 6 à 13% d'eau
(5% après torréfaction), plusieurs alcaloïdes (dont le principal est la caféine) ainsi que de
matières minérales en petites quantités (potassium, calcium, magnésium et phosphore).
La caféine, en stimulant une partie spécifique du cerveau, attise la réceptivité, la concentration
et la pensée. Elle tend à nous garder éveillé en chassant la fatigue et son action sur les cellules
cervicales peut soulager les maux de tête. Son action digestive n'est plus à démontrer.
Si le café est bien toléré par la plupart des gens, les personnes sensibles à la caféine devraient
se passer de ce noir nectar, de même que les personnes sous sédatif. Mais pour eux, il y a
toujours la possibilité de prendre un café décaféiné.
La caféine est retirée du café encore vert au moyen de solvants aux hydrocarbures chlorés.
La couleur du fruit mûr dépend de la variété du café : certains rouges (Arabica), d’autres
jaunes (Robusta).
Les 2 grains de café vert ou albumen sont protégés de l’intérieur vert l’extérieur par :
- La pellicule argentée ;
- La parche ;
- La pulpe ou mucilage ;
- La peau ou la pellicule rouge.
La cerise est constituée d'un exocarpe (peau), d'un mésocarpe (pulpe), et de deux graines
protégées chacune par un endocarpe appelé parche et une fine membrane (pellicule).
La composition chimique du grain du café vert varie selon l'espèce considérée et, au sein
d'une même espèce, les variations sont parfois importantes. Les chiffres suivants sont des
résultats moyens relevés dans la littérature.
Le traitement consiste à extraire les graines en éliminant les enveloppes (exocarpe, pulpe,
parche et pellicule).
Le diagramme des différentes étapes d’obtention du café vert marchand est présenté ci-
dessous.
On distingue deux types de voies dans la préparation du café : la voie sèche et la voie
humide.
La voie sèche qui est la plus simple et la plus utilisée en Côte d’Ivoire sur Robusta (et Arabica
au Brésil) consiste à faire sécher les cerises récoltées directement au soleil. On obtient alors
du café en coques avec toutes les enveloppes déshydratées ; le décorticage libérera les graines
de ces enveloppes.
Les cerises après récolte, sont disposées au soleil en couches minces (5 cm à 8 cm) sur des
claies ou des aires cimentées et sont brassées plusieurs fois par jour.
La charge moyenne est de 10 à 15 kg/m².
Cette voie est généralement utilisée sur Arabica, fournit un café de meilleure qualité
organoleptique ; les différents types de traitement (lavage par exemple) éliminent la plupart
des micro-organismes et enzymes responsables des réactions survenant dans la pulpe et
responsables d’éventuelles altérations au niveau du café vert.
Comme pour la méthode sèche, on procède à un premier triage manuel pour retirer les fruits
verts ou déjà secs ; les baies doivent toutes être bien mûres.
Elles seront traitées le jour même de la cueillette. Aussi les usines devront fonctionner à plein
régime nuit et jour.
Les principales étapes du traitement des cerises par la voie humide sont présentées par le
schéma ci-dessous.
Le dépulpage
Cette opération permet l'élimination par frottement, de l'exocarpe et d'une partie du mucilage ;
on obtient le café parche mucilagineux humide.
Ainsi les cerises passeront dans deux types de dépulpeur.
Dépulpeur à cylindre
Dépulpeur à disques
L'opération est effectuée par un disque mobile pourvu de cannelures, qui reçoit les fruits
poussés par un axe mobile.
La démucilagination/Fermentation
Elle est appelée aussi fermentation par analogie avec le cacao et permet la dégradation du
mucilage par hydrolyse.
Après le dépulpage, les graines sont encore revêtues de reste de mucilage.
À ce stade, les cerises sont dites en parche et elles doivent être soumises à une fermentation
de courte durée pour permettre une désagrégation de ce reste de mucilage.
En pratique, les fèves séjournent dans des bassins en maçonnerie où, sous l'effet de la chaleur,
la fermentation s'établit rapidement.
La durée du trempage des grains est de six à trente-six heures environ.
Si la fermentation n'est pas faite avec précision, on retrouvera la présence de grains non
désirables
Par la suite, il faudra de nouveau laver les fruits pour éliminer les dernières traces de pulpe et
les résidus formés au cours de la fermentation.
Préparés par voie humide, les cafés en parches sont séchés au soleil sur claies surélevées par
rapport au niveau du sol ou sur aires en ciment durant 8-10 jours ; la charge est de 15 à 20
kg/m².
Pour ces cafés en parche, le séchage solaire permet d'obtenir une qualité supérieure à celle du
séchage artificiel, surtout lorsque les claies sont utilisées.
Cette étape doit être conduite progressivement si l'on veut éviter l'éclatement de la parche, ce
qui aurait pour conséquence de modifier de façon accentuée la teinte du grain.
Dans les grandes plantations, on commence le séchage dans les terrasses (six à douze jours)
selon la température) pour le terminer dans des séchoirs artificiels mécaniques.
Pratiquement jamais utilisé sur les cerises, sauf parfois en fin de séchage, le séchage artificiel
est plutôt réservé au café parche humide ; une grande prudence doit être observée durant la
première phase du séchage pour éviter la détérioration organoleptique du café, et il est même
recommandé de sécher le café au soleil durant 2 ou 3 jours avant d'employer un séchoir
artificiel.
Une température maximum du produit de 60° C ne devra pas être dépassée, car la
détérioration des qualités organoleptiques se manifeste rapidement au café vert au-delà de
cette valeur de température.
La dessiccation est complète lorsque le grain, toujours dans sa coque, est transparent comme
du verre fin, très fragile
Le café est généralement cultivé dans des zones dont les caractéristiques climatiques
(humidité-température) sont défavorables à la conservation.
Les conditions d’entreposage peuvent être différentes selon que le café est stocké en coque, en
parche ou en vert. La coque et la parche assurent généralement une protection mécanique
efficace du grain contre les insectes et une barrière au transfert de l'eau, en raison de l'espace
vide entre ces parois et le grain.
Pour le café vert (marchand) il est conseillé de descendre jusqu'à 11 % de teneur en eau pour
assurer une bonne conservation, surtout dans les zones côtières. A ce niveau les moisissures et
les enzymes ont une activité fortement réduite.
Pour les cafés enveloppés de leur coque ou parche, on peut être moins draconien et s'arrêter à
12-13 %. Même s'il y a remontée ultérieure, la prolifération des moisissures sera beaucoup
moins rapide que si le grain avait été conservé directement à cette valeur.
Les moisissures banales se développent surtout au-delà de 70 % H.R. avec en particulier
Aspergilusniger, Aspergillus ochraceus, Rhizopussp.
Les levures et les bactéries pourront aussi se multiplier, mais seulement pour des Humidités
Relatives supérieures à 85 %.
Dans l'entomofaune déprédatrice des stocks, on notera Araecerusfasciculatus,
Lasiodermaserricornis, Triboliumcastaneum, Carpophilusdimidiatus et Haemophloeussp.
Le plus dangereux est de loin Araecerusfasciculatus et l'Arabica est nettement plus sensible
aux piqûres de cet insecte que le Robusta.
Lorsque la teneur en eau augmente en cours de stockage, une réaction chimique, dont le
processus est encore mal connu, peut entraîner la décoloration de la graine: c'est le
phénomène du blanchiment.
La reprise d'eau par le grain entraîne un gonflement notable de celui-ci et il est important d'en
tenir compte, car il peut provoquer la rupture des coutures de sacs et mettre en danger les
ouvrages lorsque le stockage est réalisé en silo.
Un moyen de stockage simple à petite échelle en magasin amélioré a été mis au point avec
succès dans une zone côtière où l'humidité relative est en permanence très élevée.
Il consiste à utiliser le toit du magasin comme collecteur de chaleur solaire et à ventiler le
magasin avec l'air aspiré au travers du collecteur ; le collecteur lui-même est constitué de
tôles ondulées peintes en noir et doublées au-dessous par des panneaux de fibres délimitant un
espace de 6 cm entre les deux parois.
La ventilation n'intervient que lorsque le réchauffement de l'air est suffisant pour abaisser
l'humidité du café stocké (voir courbe équilibre air-café ci-dessous).
.
IV.4.1 Objectif
Avant les opérations de transformation des grains de café, les cafés «voie sèche» (café coque)
et «voie humide» (café parche) subissent les opérations suivantes:
IV.5.1.1 Définition
La torréfaction est l'action d'exposer le café vert à un chauffage indirect. Elle donne un arôme
qui rappelle l'odeur des aliments un peu grillés, calcinés. .
La torréfaction a pour but de développer les arômes mais aussi rendre le café friable, facilitant
la mouture.
La torréfaction du café doit être réalisée le plus proche possible du moment où il sera bu, les
propriétés organoleptiques du café torréfié se dégradant facilement.
IV.5.1.2 L’appareillage
Le café vert, après un dernier dépoussiérage, arrive par une trémie située en haut de l'appareil.
Il est alors introduit dans un cylindre horizontal, muni de pales métalliques qui vont l'agiter
pendant toute la durée de la torréfaction.
Au moment de l’introduction du café dans le cylindre, la température y est comprise entre
180°C et 220 °C.
L'arrivée d'une masse de matière froide (café) la fait chuter à 120 °C. Elle va remonter à 200
°C en 15 minutes.
Pendant la cuisson, la température ne doit pas dépasser les 250°C.
La source de chaleur doit être régulée car les réactions du café évoluent au cours de la
torréfaction : en début, le café est endotherme (il absorbe la chaleur), en fin de torréfaction il
est exotherme (c'est lui qui libère de la chaleur).
Le contrôle de la torréfaction est automatique pendant les 17 premières minutes. Mais, à partir
de ce moment, seul l'homme peut juger de la parfaite torréfaction du café (œil-nez-oreille).
Pour ce faire, il dispose d'un hublot en mica qui lui permet de voir le café à l'intérieur, mais
surtout d'une sonde avec laquelle il retire quelques grains de café, ce qui lui permet d'évaluer
correctement.
L'artisan prélève quelques grains et en vérifie la couleur. Chaque café d'origine possède ses
particularités et est torréfié différemment.
Quand le café est torréfié à point, il doit être refroidi rapidement à l'air. En effet, il
continuerait sa cuisson, si on le laissait en l'état et l'on obtiendrait une torréfaction plus
poussée que celle désirée.
A la fin, le conducteur ouvre la porte métallique du cylindre et le café tombe dans un bac de
refroidissement équipé de pales, de brosses et d'un puissant ventilateur afin de stopper
rapidement par refroidissement forcé, le processus de cuisson.
Les artisans torréfacteurs utilisent encore des matériels à capacité limitée qui torréfient le café
en douze à quinze minutes.
Les industriels sont aujourd’hui équipés de matériels à grande capacité qui torréfient presque
en permanence de façon automatisée sur des lits d’air chaud en continu.
Les réactions chimiques observées après évaporation de l’eau sont les suivantes :
- Vers 190°, le café doit être sorti et refroidi rapidement car la combustion interne
continue.
- Entre 200 et 230°, commence la décomposition pyrogène et l'apparition des huiles
aromatiques.
- Le café produit sa propre chaleur avec dégagement de CO2 à l’intérieur des cellules
des grains. A ce moment, leur couleur vire au brun foncé. Ils dégagent alors une odeur
exquise.
- Augmentation du volume sous l’effet de la chaleur (environ 60%) ;
- Perte de poids (environ 20%) par évaporation de l’eau.
.
Les nuances observées du café torréfié.
Le grain vert dans de bonnes conditions se conserve plusieurs années mais il en n'est tout
autre du café torréfié. Ses ennemis sont l'oxygène, l'humidité et la lumière.
Tout d'abord les arômes libérés par la torréfaction s'exhalent, d'où la délicieuse odeur régnant
chez le torréfacteur, puis il vieillit, mais contrairement au vin, ce processus ne lui est pas
favorable.
Au contact de l'air, la cire et les graisses qu'il contient s'altèrent.
L'idéal étant de moudre son café soi-même : on note une différence marquante entre du café
fraîchement moulu et un autre âgé de quelques jours. Plusieurs systèmes ont ou existent :
- Le pilon : système le plus ancien, il consiste à broyer les grains dans un mortier avec un
pilon ; aspect peu pratique et la mouture obtenue reste grossière ;
- Avec une meule à deux disques d'acier ;
- Le moulin à bois ou en fonte à lames avec la manivelle sur le haut et leur tiroir de
récupération en bas ;
- Le moulin électrique, le plus pratique. Deux systèmes qui cohabitent ;
- Le broyeur : le meilleur mais aussi le plus cher ;
- L'opération dans tous les cas ne doit durer trop longtemps, au risque d'échauffer le grain.
Un café moulu s'oxydant en cinq jours, il est donc essentiel de le protéger de cette oxydation.
Pour cela les cafés sont moulus et emballés sous vide après la torréfaction.
Ainsi protégés, ils peuvent alors se conserver sans problème plusieurs mois, voire plusieurs
années.
Une date figure d'ailleurs sur chaque emballage pour indiquer la date limite conseillée de
consommation.
Mais dès que l'emballage est ouvert, l'oxydation reprend.
Les torréfacteurs s'appliquent à créer des conditionnements qui préservent le café moulu du
contact avec l'air.
Il est conseillé de ne pas trop tarder à consommer le café d'un emballage ouvert ; il conserve
environ une semaine, toute ses qualités, et de conserver au réfrigérateur.
Le paquet sellé sous vide reste l'emballage le plus classique utilisé ; d'autre lui préfère la boîte
métallique qui reste pourtant plus coûteuse.
Les extraits solubles du café moulu sont obtenus à l’eau chaude, le solvant approprié à
l’extraction du café.
Le débit d’eau, la qualité de l’eau et la température sont les principaux facteurs de rendement
de cette opération.
L’extraction du café débute à 100°C et se termine vers 180°C et les rendements sont
excellents.
Ces cafetières fonctionnent idéalement sur des plaques (électriques ou cuisinières à foyer
bois/charbon).
Les types d’extracteurs industriels sont du type à immersion décrit en cours d’extraction
(COURS D’OPERATIONS UNITAIRES).
Deux types de procédés sont mis en œuvre pour le séchage de l’extrait de café.
Le plus courant est l’atomisation décrite pendant l’étude des opérations unitaires.
La poudre de café obtenue est fine et difficilement solubilisée ; aussi, elle est généralement
agglomérée pour l’instantanéiser, c'est-à-dire la rendre instantanément soluble dans l’eau.
Le séchage par atomisation est la méthode de séchage le plus souvent utilisée pour le café en
poudre.
La tour d’atomisation est schématisée ci-dessous.
La tour d’atomisation
Le concentré de café est pulvérisé en gouttelettes d'un diamètre de 50-80 μm au haut d'une
tour de séchage, au moyen de buses ou de disques tournant.
Dans le haut de la tour également, on insuffle de l'air filtré très chaud d'une température de
150-300°C.
L'eau dans les gouttelettes s'évapore rapidement, en l'espace d’un centième de seconde.
Ceci a pour conséquence que les particules et l'air sont rapidement refroidies.
La température des particules à la fin du séchage s'élève seulement à 65-75°C.
Après avoir été retirée de la tour de séchage et éventuellement séchée encore une fois dans le
séchoir à lit fluidisé, la poudre est séparée en plusieurs étapes de l'air de séchage à l'aide de
cyclones, et refroidie avec de l'air froid.
Le café aggloméré est la forme la plus populaire de café soluble. Il représente plus de la
moitié des ventes dans la majorité des pays consommateurs, bien qu’il perde des parts de
marché au profit de la forme lyophilisée.
L’agglomération est un procédé qui non seulement améliore la solubilité mais aussi
transforme la poudre de café en granules plus attrayants.
COURS DE TECHNOLOGIE ALIMENTAIRE Page 17
Telle que nous l’avons décrit pour le lait, le processus de l'agglomération comprend :
Il existe différents procédés pour extraire la caféine du grain de café. Dans tous les cas, une
substance liant la caféine est utilisée.
Avant ce traitement, le café contient entre 1 et 2,5% de caféine, dont il ne subsiste que
maximum 0,1% après l’extraction. Cela signifie qu’une tasse de café normal contient en
moyenne 75 milligrammes de caféine, tandis qu’une tasse de café décaféiné n’en contient plus
que 3 milligrammes en moyenne.
Il est par ailleurs techniquement très difficile d’extraire la totalité de la caféine contenue dans
le café.
Il existe deux manières pour extraire la caféine du café.
a ) La méthode H2O
b ) La méthode DCM
Trois variétés de caféier dont les baies sont naturellement décaféinées ont été découvertes.
Cela permettra d'obtenir un café décaféiné de meilleure qualité, dont l'arôme ne sera pas altéré
par les solvants utilisés pour extraire la caféine.
Ainsi, trois variétés de caféiers semblent être incapables de produire l'enzyme qui permet de
transformer la théobromine en caféine. Ils contiennent 15 fois moins de caféine que les plants
normaux.
IV.5.6 La dégustation
Avec leur vocabulaire imagé, il faudrait un ouvrage complet pour rendre compte de la poésie,
parfois quelque peu ésotérique de leur langage.
Voici un bref résumé des principaux critères utilisés :
La tasse est la couleur du liquide obtenu. Elle peut être très fine, bonne, discrète, pauvre,
lourde, grossière, suspecte ou encore mauvaise.
La saveur est parfois acidulée (ce que recherche l'amateur d'arabica), aigre, amère,
astringente, douce ou salée.
L'arôme est composé de plusieurs centaines de composants nés de la torréfaction. Il sera
animal, brûlé, fumé, caoutchouc, caramel, rioté, épicé (cannelle ou girofle), floral, fruité
ou encore citronné.
Le corps, enfin, est ce qui reste en bouche après la dégustation.