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FONCTIONNEMENT DE LA BRASSERIE
La bière est une boisson alcoolique obtenue par la fermentation alcoolique d’un
hydrolysat d’amidon de malt et/ou d’autres céréales. Elle est gazéifiée par le gaz
carbonique issu de la fermentation, aromatisée et amertumée par des extraits de houblon.
La composition chimique de la bière détaillée pour un litre à 5% d'alcool par volume est
présentée ci-dessous.
L’ORGE
L’orge commune est une céréale à paille, plante herbacée annuelle de la famille des
graminées bien adaptée au climat méditerranéen.
L’orge est caractérisée par ses épis aux longues barbes.
Parmi les variétés cultivées de l’orge, on distingue :
- Les orges d’hiver, résistantes au froid jusqu'à −15 °C et sont semés fin
septembre début octobre ;
- Les orges de printemps, sensibles au gel, au cycle végétatif plus court, sont
semées en février - mars.
La composition chimique moyenne des variétés d’orge est présentée dans le tableau ci-
dessous.
LE MALT
Le malt est obtenu par un procédé appelé « maltage » ; Le malt d'orge utilisé par les brasseurs
est de l’orge placée dans des conditions (humidité et température) propices à la germination et
au développement du grain dans le but de produire les amylases qui vont provoquer les
réactions de saccharification de l’amidon.
D’autres enzymes comme les protéases sont également développées pour l’hydrolyse des
protéines du grain.
On brasse de la bière avec différentes céréales germées (orge, blé, avoine, riz, maïs), mais
l'orge transformée en malt, reste la plus utilisée. Elle renferme en effet un taux de sucres
fermentescibles plus élevé et permet d'obtenir une bière de meilleur goût.
Le malt peut être de couleur différente en fonction du degré de sa torréfaction.
Le tableau ci-dessous présente les caractéristiques de deux types de malt.
L'eau constituant 80 à 90% de la bière est le solvant qui a pour rôle de provoquer l’extraction
des sucres et des protéines du malt et les arômes du houblon.
Ses qualités déterminent la clarté et le goût de la bière et doit donc être sélectionnée avec soin.
Les proportions des principaux sels minéraux contenus dans l'eau (sodium, calcium, chlorure,
bicarbonate, sulfate, magnésium...) seront des facteurs de qualité de l’eau à prendre en compte
pour la fabrication car ils peuvent avoir des conséquences non négligeables sur le goût de la
bière.
Le tableau ci-dessous présente les teneurs des principaux minéraux d’une bonne eau de
brassage.
Composants Proportions
Eau 12,5%
Cendres 5,0 à 7,5%
Cellulose 12,0 à 13,0%
Matières azotées 12,0 à 17,0%
Huiles essentielles 0,4 à 0,8%
Acides amères et résines 5,0 à 12,0%
4-4) LA LEVURE
Deux espèces de levure sont utilisées en brasserie : les levures de l’espèce Saccharomyces
cerevisiae et celles de l’espèce Saccharomyces carlbergensis.
On présente ci-dessous, les images de cellules de la levure de bière.
- Les protéases et les peptidases qui transforment les protéines des grains en
peptones puis en aminoacides ;
- Les amylases α et β pour l’hydrolyse de l’amidon en sucres fermentescibles
(dextrines, dextroses, maltoses, et le glucose).
5-2) LE BRASSAGE :
a) Principe
- dissoudre les sucres et les peptides qui se sont préformés dans les grains d’orge pendant le
maltage ;
- faire agir les enzymes synthétisées dans les grains d’orge pendant le maltage ;
-faire agir les protéases restant dans le malt touraillé pour continuer la transformation des
protéines en polypeptides, en peptides eten acides aminés;
- aériser le moût par l’utilisation de houblon.
Ainsi, placées dans des conditions favorables d’humidité et de température de travail, les
enzymes de la céréale maltée et des succédanées (riz, maïs ou blé) du brassin vont se réactiver
pour dégrader l'amidon en sucres fermentescibles et produire des acides aminés à partir de
protéines.
Les sucres nous donneront par la suite par fermentation, l’alcool et le gaz carbonique présents
dans le produit fini.
Le brasseur doit donc suivre un processus de fabrication très précis suivant des paliers de
températures pour mettre les enzymes dans des conditions optimales et éviter de les dénaturer.
Dans un premier temps, le brasseur doit concasser les grains de malt pour en faire de la farine
ni trop fine, ni trop grossière pour à la fois rentabiliser l’extraction et faciliter la filtration du
brassin.
Lors du brassage, l’eau est le solvant. C’est elle qui dissout les sucres, les protéines et la
plupart des autres substances contenues dans le malt. Elle doit donc être en quantité suffisante
et d’une température convenable.
On met le malt et des farines d’autres céréales, comme le maïs, le riz ou le blé dans
d’immenses bassins et on ajoute de l’eau tiède tout en brassant le mélange appelé brassin.
Le brasseur joue sur la durée d’exposition du moût aux températures désirées, d’où les
différents paliers de température présentés ci-dessous.
La première, la plus souvent utilisée, est dite par infusion et se fait de la façon
suivante :
- on met les grains (malt + autres grains) dans l’eau des cuves à 45°C ;
- on fait monter la température progressivement en ajoutant de l’eau chaude ou en faisant
chauffer la cuve.
La deuxième façon est dite par décoction et les étapes sont les suivantes :
Les amylases (α et β) sont des catalyseurs biologiques qui vont hydrolyser la molécule très
complexe de l’amidon. Les amylases α et β ont le même substrat (amidon), néanmoins, elles
permettent d'obtenir des produits différents. Ce sont les spécificités de l'enzyme (spécificité de
substrat, d'action...).
Les dextrines sont des «morceaux» de la molécule d’amidon. Elles vont encore se simplifier
pour donner le maltose puis le glucose (c’est ainsi que l’on peut dire que l’amidon est un
polymère du glucose). Ces réactions ont lieu en quelques heures de brassage.
En fin de brassage, une fois que le brasseur a extrait du brassin ce qu'il voulait, il porte le
moût à ébullition pour dénaturer les enzymes et arrêter les réactions d’hydrolyse.
- Pour des températures trop faibles (ici inférieures à 10°C), l'enzyme ne catalyse pas
l’hydrolyse de l'amidon : son activité est pratiquement nulle.
- Pour des températures trop fortes (supérieures à 70°C), l'enzyme est dénaturée de
manière irréversible : son activité est annulée de façon irréversible.
Le brasseur recherche donc toujours les températures optimales pour optimiser le rendement
au brassage.
Chaque enzyme possède un pH dit optimal dépendant de l’enzyme et sous lequel son activité
est maximale.
Pour un pH trop faible (inférieur à 3) ou trop élevé (supérieur à 8), l'enzyme n'agit plus : elle
est inactivée par ionisation.
Le pH est donc à surveiller de très près ; il peut avoir de grosses répercussions sur l'activité
des enzymes. Aussi, le brasseur va rechercher le pH optimal de manière à optimiser son taux
d'extraction (facteur de rendement), mais aussi pour ne pas endommager les enzymes.
On fait passer le brassin dans une cuve de filtration ou un filtre-presse pour obtenir deux
types de produit à la sortie :
- La partie solide retenue du brassin est appelée drèche ; on la lave avec de l’eau chaude
afin de récupérer le résidu d’extrait ; on la fait sécher ensuite pour l’utiliser comme
aliment pour le bétail pour sa richesse en protéines, en fibres en résidu d’amidon ;
- La partie liquide du brassin est le moût, contenant les sucres fermentescibles et les
protides.
La cuisson a pour but de stabiliser le moût en détruisant les enzymes du malt et les micro-
organismes.
C’est au moment de la cuisson du moût que l’on ajoute le houblon et certains arômes.
On fait bouillir le moût dans une cuve pendant deux heures et on y ajoute, en deux tranches,
l’incontournable houblon.
Le houblon fournit au moût, par l’intermédiaire de ces résines, des acides qui stérilisent et
donnent l’amertume à la bière.
Pour garder un peu des huiles essentielles du houblon, on l’incorpore une première fois après
une heure de cuisson et on en ajoute le reste par portions jusqu’à la fin.
On ajoute aussi d’autres produits aromatisants. Leur nom et quantité restent secrets. Ils
donnent le cachet particulier à la bière de chaque marque. Cependant, on sait maintenant que
la plupart des bières dites blanches sont aromatisées avec des pelures d’orange et de la
coriandre (plante aromatisant d’Europe).
Le moût cuit est refroidi à l’eau glycollée de 100 à 12°C dans un échangeur à plaques.
Lors du refroidissement, on doit s’assurer que le moût reste stérile et qu’il y ait eu une
quantité suffisante d’oxygène dissout pour assurer une bonne fermentation.
5-6) LA FERMENTATION
L’ensemencement
On réalise toujours une aération du moût par barbotage d’oxygène avant l’ensemencement ;
l’oxygène favorisera la multiplication des cellules de levures du moût. accomplir les activités:
c’est la vie aérobie.
Les levures utilisées sont des levures de culture, c'est-à-dire des levures au départ sauvages et
qui sont par la suite adaptées dans l’industrie à travailler dans des conditions déterminées.
Le moût ensemencé est versé dans une cuve et est laissé au repos. Après plusieurs heures, on
observe une mousse à la surface.
Après quelques jours, la mousse devient brune, car les résines amères et le tanin se sont
oxydés.
La fermentation est arrêtée lorsque, après observation au microscope, on constate que les
levures se tiennent en agrégats ; elles décantent, entraînant ainsi la clarification de la bière.
La garde suit la fermentation primaire. Sa durée est variable et elle se fait à une température
comprise entre 2 et 3°C. Elle est réalisée par le reste de levures ; les autres ayant décanté à la
fin de la fermentation primaire.
Pendant la garde, la bière achève sa maturation, s’affine et développe tout son arôme.
Par la garde de la bière l’on cherche les trois buts suivants :
- La saturation de la bière en gaz carbonique ;
- La clarification de la bière par le dépôt des matières en suspension;
- La maturation pour affinage du goût de la bière.
En pratique, le moût est placé dans une cuve fermée et maintenue à basse température (proche
de 0°), d’où le gaz carbonique ne pourra s’échapper, afin de saturer le moût en gaz
carbonique.
Après la fermentation principale, la teneur en CO2 est de seulement 0,2 %.
Par la garde, cette teneur en CO2 atteint les 0,40 – 0,45 %.
Pour obtenir ce taux, il faut démarrer la fermentation secondaire quand la teneur en sucre
fermentescible dans le moût est encore de 0,4 à 0,5 %.
En fin de fermentation la levure excrète différent composés, tel que des acides aminés,
peptides, acides nucléiques, phosphate organique et minéraux. Cette excrétion contribue à la
caractéristique et à la bonne valeur nutritionnelle de la bière.
Aux basses températures des cuves de garde, beaucoup de matières en solution dans la bière
deviennent insolubles, et forment un précipité dans les tanks. Des cellules de levure se
déposent également ; ceci explique la clarification de la bière.
Les courbes de fermentation de la bière sont présentées ci-dessous.
Avant la mise en bouteilles ou en fûts, la bière est filtrée pour éliminer les levures et les
matières en suspension.
Les types de filtre utilisés sont les filtres à plaques stérilisantes et les filtres à bougies.
Dans la plupart des cas, des adjuvants de types kieselguhr sont utilisés pour faciliter la
filtration (modération de la pression).
5-8) LE CONDITIONNEMENT
Les bières à conditionner sont stockées dans des tanks d’attente (installés dans des salles de
basses températures (autour de 0 à + 1°C) pour les mettre à l’abri du phénomène d’oxydation.
a) Le soutirage en fût
b) Le soutirage en bouteilles
Les bouteilles
- Les bouteilles sont transportées par un ruban mobile et arrivent devant la soutireuse ;
- Elles sont placées sur plateau fixé sur une tige animée par un mouvement montant et
descendant, provoqué par un piston ;
- En montant, les bouteilles sont appuyées contre les robinets de soutirage ;
- Elles font un tour avec la machine et se remplissent pendant ce temps.
Le soutirage en bouteilles peut se faire de façon semi-automatique pour les faibles débits.
Les bouteilles ainsi remplies sont encapsulées pour passer ensuite à la pasteurisation.
Devant un poste de contrôle, les bouteilles sont arrêtées brusquement et on envoie à travers la
bière un rayon lumineux qui transmet la présence de la moindre impureté à une cellule photo-
électrique. Celle-ci met en action un dispositif mécanique qui écarte la bouteille contenant la
bière à impureté.
La pasteurisation en tunnel
L’espace libre dans le col de la bouteille doit être d’au moins de 2,5 cm 3, sinon on arrive à
des pressions trop élevées, et on risque d’avoir des bouchages non étanches.
5-11) ETIQUETAGE
a) Généralités
Il existe de nombreux modèles d’étiqueteuses, qui diffèrent beaucoup l’une de l’autre d’après
leur mode de fonctionnement. Elles ont cependant toutes des parties essentielles communes
qui sont :
- Le magasin à étiquettes ;
- Le dispositif de prise de l’étiquette ;
- Le dispositif d’encollage ;
- Le dispositif de pose ;
- La station de fixation de l’étiquette.
L'étiquette de bière est un morceau de papier ou de plastique collé sur une bouteille de bière et
sur laquelle sont imprimées des informations légales et publicitaires ; ces informations
permettent au consommateur d'être averti de certains risques et d'effectuer son choix.
L'étiquette peut être illustrée de dessins, de photos, de reproductions d'œuvres d'art
C'est en Allemagne, en 1850 que sont apparues les premières étiquettes de bière, avec
l'avènement de la bouteille en verre et de la bière blonde.
En France, il faudra attendre 1868 ; les premières machines à étiqueter arriveront elles vers
1893.
On trouve bien des types d'étiquettes selon les matériaux utilisés pour la bouteille elle-même.
De même il existe plusieurs formes d'étiquettes, qui se placent à divers endroits (face, dos et
col de la bouteille).
De façon générale, les mentions suivantes doivent obligatoirement apparaître sur l'étiquette :
dénomination, par exemple « bière », « bière spéciale », « bière artisanale » ;
le cas échéant, le traitement subi (pasteurisation ou non) ;
quantité nette de produit en centilitres ou autres mesures ;
nom et adresse du brasseur ou du brasseur-négociant ou de l'embouteilleur ;
nom du pays d'origine pour celles destinées à l’exportation ;
code barre ;
pourcentage du volume d'alcool si supérieur à 1,2 %, l’erreur tolérée étant de 0,5 % ;
logo prévention femme enceinte ;
logo d'appellation ou d'indication géographique protégée ;
date limite de consommation (DLC) et/ou date limite d'utilisation optimale (DLUO),
ingrédients contenus, par ordre décroissant selon leur poids (matières premières,
épices…) ;
Le maître brasseur peut ajouter des informations supplémentaires ; selon la région ou
l'appellation, l'étiquette devra respecter des standards spécifiques :
mention plus précise du type de bière ou de fermentation : « blonde », « de garde »... ;
type de brassage : rauchbier, dampfbier... ;
nom des distributeurs, par exemple « sélectionné par... », « importé par... » ;
médailles ou autres prix accordés à la bière ;
recommandations de température de service ;
conditions de conservation du produit.
Le circuit alimentaire
On trouve généralement en grande surface les grandes marques de bière comme Heineken,
Kronenbourg, 1664 ou encore des cocktails à base de bière comme la Desperados ou le
Panaché et le Monaco de la marque Panach’ filiale du groupe Heineken.
Les recharges sont en général des fûts d’environ 5 litres, jetables et recyclables.