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TTA 150
édition 2018
TITRE XIII
_
HYGIÈNE ET PREMIERS SECOURS
Expert de domaine :
Commandement des Forces Terrestres / Adjoint interarmées du service de santé des armées
État-Major (CFT/AIA-SSA)
RÉFÉRENCE
Instruction ministérielle n° 1700/DEF/DCSSA/PC/MA du 31 juillet 2014 relative à la
détermination et au contrôle de l'aptitude médicale à servir du personnel militaire.
Chapitre 1
LA VISITE MÉDICALE
La visite médicale périodique est obligatoire pour tout militaire en situation d'activité ou
appartenant à la réserve opérationnelle de niveau 1 quel que soit son grade. La validité de cette
visite est de deux ans sauf mention contraire apportée par le médecin ou exception
réglementaire (personnel navigant par exemple).
L'autorité d'emploi est responsable du suivi de la validité des aptitudes, des convocations aux
visites médicales périodiques et du contrôle de leur exécution.
Le militaire, convoqué pour la visite médicale périodique, remet au médecin des armées :
la Fiche Emploi-Nuisance (FEN) établie par le chef d'organisme pour chaque poste à partir
de l'analyse des risques. Elle permet au médecin de réaliser une surveillance médicale
adaptée ;
la fiche de présentation à la visite médicale périodique complétée par le commandant
d'unité. Ce document précise l'emploi tenu ou à pourvoir, les risques professionnels
identifiés et l'ensemble des aptitudes médicales susceptibles de se révéler nécessaires
avant l'échéance de validité de la visite médicale périodique.
Cette visite concerne le personnel à jour de VMP, apte outre-mer et désigné pour un départ
en mission ou pour une affectation outre-mer.
Même si elle comporte une vérification de l'aptitude médicale à la projection, la consultation
préalable à un départ n'est pas une visite d'aptitude. Elle a pour but de réaliser les actions
nécessaires permettant au militaire de partir en mission.
La visite médicale avant le départ outre-mer et OPEX est décrite dans le titre XXI du TTA
150.
RÉFÉRENCES
Code de la Santé Publique. Partie réglementaire Livre III - Titre II "sécurité sanitaire des eaux
et des aliments" chapitre 1 - section 1 "Eaux destinées à la consommation humaine" ;
Manuel d'hygiène en campagne n° 3478-2/DCSSA ;
Guide d'éducation sanitaire pour les missions extérieures et les séjours outre mer (mise à jour
périodique) ;
Directive n°533/DEF/DCSSA/2 du 14 février 1979 (BOC, 1980 page 2576) sur l'éducation
sanitaire et l'hygiène en campagne ;
Circulaire n°525/DEF/DCSSA/AST/TEC du 21 février 1989 relative à la surveillance médicale
des personnels employés dans les services d'alimentation du ministère de la défense ;
Instruction ministérielle n°1180/DEF/DCSSA/AST/TEC/1 du 16 mai 1994, modifiée, relative à
la prophylaxie dans les armées des maladies transmissibles ;
STANAG 2982 (OTAN) du 26 août 1994, modifié. Besoin essentiel en matière d'hygiène en
campagne ;
Instruction ministérielle n°710/DEF/DCSSA/AST/TEC du 12 mars 1997, modifiée, relative à la
désinsectisation et à la dératisation dans les armées ;
Document guide à l'usage des comités de lutte anti-moustiques (CLAM) n°469/DEF/DCSSA
/AST/TEC du 16 février 1999 ;
Décret n°2001-1220 du 20 décembre 2001, modifié relatif aux eaux destinées à la
consommation humaine, à l'exclusion des eaux minérales naturelles ;
Instruction ministérielle n°3100/DEF/DCSSA/AST/TEC/EPID du 25 mai 2005, modifiée,
relative à la prophylaxie dans les armées de l'infection à VIH et du SIDA ;
« La santé est un état de complet bien-être PHYSIQUE, MENTAL et SOCIAL et ne consiste PAS
SEULEMENT en une ABSENCE DE MALADIE ou d'INFIRMITÉ. La possession du meilleur état
de santé qu'il est capable d'atteindre constitue l'un des droits fondamentaux de tout être humain,
quelles que soient sa race, sa religion, ses opinions politiques, sa condition économique ou
sociale. »
Pour la préservation de la santé :
l'importance de l'éducation pour la santé, dont les enseignements doivent créer de
véritables réflexes d'hygiène, est essentielle tant du point de vue individuel que collectif ;
il faut considérer que l'HYGIÈNE et l'ÉDUCATION POUR LA SANTE ne sont pas
seulement l'affaire du service de santé des armées mais l'AFFAIRE de TOUS et,
notamment, des cadres de contact qui doivent respecter pour eux-mêmes des règles
strictes d'hygiène, de façon à pouvoir les enseigner aux personnels qui leur sont confiés.
Au combat, la MALADIE peut faire fondre les effectifs encore PLUS VITE que les ACTIONS
DIRECTES de l'ENNEMI.
Chapitre 1
HYGIÈNE INDIVIDUELLE
1 - GÉNÉRALITÉS
En effet, la saleté des mains et des ongles est un facteur de dissémination TRÈS
IMPORTANT de certaines maladies contagieuses, par exemple celles dites « à
transmission fécale » : HÉPATITES VIRALES,
FIÈVRES TYPHOIDES, DYSENTERIES BACILLAIRES et
AMIBIENNES, etc.
1.2 HYGIÈNE BUCCO-DENTAIRE
L'hygiène bucco-dentaire n'est qu'un aspect particulier et fondamental de l'hygiène
corporelle.
Pourquoi se brosser les dents ?
Une DENTURE EN MAUVAIS ÉTAT :
EMPÊCHE une bonne mastication, donc une BONNE ALIMENTATION ET UNE
BONNE DIGESTION des aliments ;
entraîne des MAUX de dents, des douleurs dans la mâchoire.
À partir d'un certain degré, une mauvaise denture constitue une VÉRITABLE INFIRMITÉ,
retentissant sur la capacité opérationnelle du combattant et le BIEN-ÊTRE de l'individu.
Elle entraîne par ailleurs une inaptitude, au moins temporaire, à servir dans certaines
conditions (OPEX).
La cause principale des MAUVAISES DENTURES est la CARIE DENTAIRE qui entraîne,
peu à peu, la mort de la dent.
La cause des CARIES est une mauvaise hygiène de vie, en particulier alimentaire
(TABAGISME, ALCOOLISME, ABUS DE SUCRERIES), associée au NON BROSSAGE
régulier des dents.
Comment se brosser les dents ?
Il faut se brosser les dents au minimum deux fois par jour avec un dentifrice fluoré :
avec une brosse à dents, individuelle ;
à changer une fois par mois
; ni trop dure, ni trop souple.
Le brossage doit être vertical, de la gencive vers les dents.
Autres conseils pour la surveillance individuelle de la denture :
Il faut voir un dentiste régulièrement, c'est-à-dire au moins une fois par an, qui réalisera les
soins nécessaires pour maintenir les dents en bon état et un certificat d'aptitude nécessaire
pour la Visite Médicale Périodique (VMP).
1.3 HYGIÈNE DES PIEDS
C'est également un aspect particulier de l'hygiène corporelle qui doit retenir toute l'attention
du soldat et de ses chefs : au cours de la vie militaire, les pieds sont souvent mis à l'épreuve
par le sport, la marche, etc. Enfin, malgré une sophistication croissante des matériels, il ne
faut jamais perdre de vue le fait que les pieds sont et resteront le moyen de transport ultime
des « 100 derniers mètres ». En conséquence, les pieds seront l'objet de soins
constants
, et les mesures élémentaires de bon sens qui suivent seront intégralement appliquées.
Les chaussures :
Que ce soit pour le sport, la marche ou les activités quotidiennes, on choisira les
chaussures avec soins et après essayage avec des chaussettes adaptées afin de ne pas
trop serrer le pied. Elles seront souvent cirées (en principe chaque jour) de façon à :
conserver leur souplesse ;
rester perméables à l'air ;
rester imperméables à
l'eau.
Les chaussettes :
Comme les chaussures, elles doivent être choisies avec soin ; d'une taille adaptée, elles ne
doivent pas serrer et elles doivent être dans une matière qui permette l'évaporation de la
transpiration et en particulier on évitera les chaussettes en fibre synthétique imperméable.
Elles doivent être propres et sèches, changées si possible quotidiennement et en particulier
par temps très froid ou très humide. En cas de grand froid, la superposition de deux paires
de chaussettes dont une en laine permet d'éviter les gelures.
L'hygiène des pieds proprement dite :
Les pieds doivent être :
lavés fréquemment
;
séchés soigneusement y compris entre les
orteils ; talqués après les marches.
Les sujets qui présentent une sudation exagérée (hyperhidrose) utiliseront les pommades et
poudres protectrices fournies ou prescrites par le service de santé des armées.
1.4 HYGIÈNE VESTIMENTAIRE
Les sous-vêtements :
Les sous-officiers et les gradés doivent obtenir de leurs hommes le respect des règles
élémentaires suivantes :
sous-vêtements en coton changés quotidiennement
; sous-vêtements lavés, rincés et séchés
soigneusement.
Adaptation des vêtements aux conditions climatiques :
Les vêtements qui protègent le corps humain contre le froid, parfois contre la chaleur et
souvent contre la pluie, ne doivent pas entraver l'évaporation de la sueur. Ils seront donc
perméables à l'air et mauvais conducteurs de la chaleur.
La toile.
Tous les tissus ne possèdent pas également ces qualités. Les toiles de coton et de lin sont
très perméables à l'air mais bonnes conductrices de la chaleur, c'est-à-dire que ce sont des
tissus de choix pour les vêtements d'été, car ils favorisent l'évaporation de la sueur. Ce ne
sont pas des tissus à retenir pour l'hiver car ils ne conservent pas la chaleur du corps.
À partir des quelques principes, non exhaustifs et simples, exposés ci-dessus, le rôle du
cadre de contact est le plus souvent de simple bon sens. Il s'emploiera notamment à
corriger chez ses hommes les erreurs vestimentaires qui peuvent avoir des conséquences
graves, par exemple :
en climat chaud : l'insolation due à une exposition prolongée sans coiffure au soleil ;
le coup de chaleur d'exercice (nécessitant donc, en prévention, le port de
vêtements amples, aérés, évacuant bien la chaleur) ;
en climat froid : engelures, voire vraies gelures, dues à l'absence de gants ou à des
chaussettes ou chaussures inadaptées, usées, perméables à l'eau, mouillées ou trop
serrées.
1.5 HYGIÈNE ALIMENTAIRE
La ration alimentaire doit être suffisante, soit 3 200 calories par jour, pour un adulte
fournissant une activité moyenne. Elle doit être augmentée en cas d'activité physique ou
sportive importante ou en cas d'exposition au froid. Elle doit également être équilibrée, c'est-
à-dire contenir, à chaque repas, chacun des trois types d'aliments :
PROTIDES : les protides sont surtout apportés par les aliments d'origine animale
(viande, œufs, poisson, lait, fromages, ...) ;
GLUCIDES : les glucides sont contenus dans les sucres, les pommes de terre, les
céréales, les légumes et les fruits ;
LIPIDES : les lipides sont les graisses, soit d'origine animale (beurre) soit d'origine
végétale (huiles, margarine, fruits secs, ...) ;
de plus, la ration alimentaire doit apporter des vitamines en quantité suffisante mais
sans excès.
Enfin la ration alimentaire doit être aussi variée et agréable que possible.
1.6 HYGIÈNE PSYCHIQUE : ADDICTIONS ET TOXICOMANIE
On parle d'addiction au sujet des différents comportements lié à la consommation répétée et
durable de substances psychoactives ou au fait de s'adonner à une activité (jeux d’argent,
jeux vidéo, consommation de produits sucrés) de manière compulsive. Le concept de
toxicomanie fait référence spécifiquement à la consommation de produits licites (alcool,
tabac), illicites (cannabis, cocaïne, héroïne, drogues de synthèse) ou médicaments
détournés de leur usage.
Diverses dans leurs modalités, les conduites addictives se caractérisent par des points
communs :
la recherche d'une expérience de plaisir ;
l'atténuation d'une sensation de malaise interne ;
la perte de la maîtrise de la consommation malgré des conséquences nocives pour la
santé, les finances personnelles et l'insertion socio-professionnelle.
Elles posent un problème de santé publique par leur fréquence notamment chez le sujet
jeune, par leurs complications médicales dans le cas de la prise de substances toxiques et
par leur coût social. En milieu militaire, elles posent à côté des situations d'urgence
médicale ou des aspects médico-légaux des problèmes plus spécifiques, liés en particulier
au contexte opérationnel et à la disponibilité des armes.
1.6.1 Les toxicomanies, un phénomène social
De manière générale, les consommations de substances psychoactives se caractérisent par :
leur fréquence, en touchant une part plus ou moins large de la population en fonction
du produit concerné ;
la précocité des conduites d'abus ou de dépendance ;
le développement de polyconsommations avec l'usage de plusieurs produits à la fois
(cannabis-alcool, tabac-médicaments psychotropes,...).
L'alcool est à l'origine d'une consultation sur cinq en médecine générale et de 20% des
hospitalisations. Il est la troisième cause de mortalité en France après les cancers et les
maladies cardiovasculaires avec près de 40 000 décès par an. Il favorise de nombreux
passages à l'acte (violence, geste suicidaire, accident).
La consommation de stupéfiants : on estime à 150 000 le nombre de sujets dépendants,
avec un âge de plus en plus précoce, entre 17 et 23 ans, et une nette prédominance
masculine. Tous les milieux sociaux sont concernés. La substance la plus utilisée est le
cannabis, avec plus de trois millions de consommateurs occasionnels et un million de
consommateurs réguliers. La principale cause de décès est le surdosage en héroïne, la
complication physique la plus fréquente est la séropositivité VIH. La facilité
d'approvisionnement en médicaments a
favorisé le développement d'une toxicomanie médicamenteuse, les produits les plus
utilisés étant aujourd'hui les psychotropes (anxiolytiques), mais aussi les dérivés de la
codéine, les diurétiques ou les laxatifs.
Le tabac : un tiers de la population adulte fume régulièrement, et 50% des jeunes adultes
entre 18 et 24 ans, avec une augmentation de la proportion féminine depuis quelques
années. Le tabac est en cause dans la survenue d'un tiers des cancers et est à l'origine de
60 000 décès prématurés par an.
1.6.2 Les effets nocifs
Par ailleurs il faut savoir que la consommation d'alcool entraîne une déshydratation en
augmentant le volume des urines et en climat chaud favorise la survenue d'accidents
thermiques (coup de chaleur en particulier).
1.6.3.2 Les CONSÉQUENCES de l'alcoolisme sont toujours GRAVES : pour
l' INDIVIDU lui-même :
troubles du comportement (60 % des agressions sont liées à l'alcool) et du
caractère, avec conséquences légales éventuelles, ruptures professionnelles
et/ou affectives ou désinsertion sociale ;
maladies digestives (gastrite, cirrhose, cancer, ...) ;
atteintes neurologiques affectant les membres (paralysies) et la vision (maladie
du nerf optique qui entraîne des troubles de la vision) ;
delirium tremens (trouble psychiatrique majeur lié à un état de manque
alcoolique).
pour sa DESCENDANCE :
risque de syndrome malformatif pour l'enfant et de retard mental « syndrome
d'alcoolisation fœtale » ;
atmosphère familiale détériorée avec ses conséquences sur les enfants.
pour la SOCIÉTÉ :
coûts des soins ;
augmentation du nombre d'accidents du travail ;
augmentation du nombre d'accidents de la circulation.
pour l' INSTITUTION MILITAIRE :
altération de l'image de l'institution ;
comportement inadapté en situation difficile ou critique qui doit entraîner une
inaptitude en cas d'alcoolisme avéré (toute OPEX présente un risque
d'augmentation de la consommation d'alcool). LE MILITAIRE DOIT EN
PERMANENCE ÊTRE MAÎTRE DE SES DÉCISIONS ET DE SES ACTES.
Toute constatation de difficultés liées à l'alcool doit conduire à une consultation médicale
précoce pour mise en place d'actions de prévention ou de prise en charge adaptées.
1.6.3.3 Les seuils de consommation :
L'organisation mondiale de la santé (OMS) a établi des recommandations. Respecter ces
recommandations ne garantit pas l'absence de tout risque, mais les experts considèrent
toutefois que ce risque est faible. A contrario, plus on dépasse les seuils définis, plus le
risque est important.
Une unité d'alcool désigne la quantité d'alcool présente dans un verre ou une bouteille,
quelle que soit la boisson. Cette mesure permet à chacun de s'assurer que sa propre
consommation respecte les seuils maximums recommandés.
Les unités ne peuvent pas se reporter d'un jour à l'autre : si l'on a pas consommé d'alcool
une journée, cela ne signifie pas que l'on puisse consommer le double le jour suivant !
La constatation sur le lieu de travail de l'ivresse due à l'alcool ou un produit illicite relève de
l'appréciation du commandement. Elle peut être sanctionnée pour violation des règles de
discipline générale militaire, sans qu'il soit nécessaire d'en obtenir une confirmation
médicale. D'autre part, les sujétions particulières de la fonction militaire interdisent aux
forces armées de recruter ou de conserver dans leur rang un personnel dont le
comportement irait à l'encontre des règles de discipline générale militaire et de l'aptitude à
exercer le métier des armes.
Le commandement militaire est autorisé à soumettre son personnel à des tests de
dépistages de l'imprégnation par l'alcool ou par des produits stupéfiants, et à appliquer les
sanctions disciplinaires appropriées.
2.1 LA GALE
La gale est une affection contagieuse qui se transmet par un contact humain direct ou par le
linge infesté, comme dans le cas typique de la literie de la chambre de permanence. Cette
pathologie, dont l'incubation est de 3 semaines, est liée à un parasite, le sarcopte, qui se
manifeste par un prurit ou démangeaison à recrudescence nocturne, entraînant un
"grattage".
Les lésions, sous forme de vésicules, ont des localisations évocatrices : paumes des mains,
entre les doigts.
Pour être radical, le traitement doit prendre en charge :
le patient ;
l'entourage proche ;
le linge.
Le patient et son entourage proche, c'est à dire la chambrée, le personnel ayant séjourné
dans la chambre de garde, l'entourage familial doivent tous bénéficier soit du traitement
local, soit du traitement par comprimé. Il est important de traiter les personnels concernés
en même temps.
Le traitement local consiste en deux badigeonnages avec un produit type benzoate de
bensyle (ASCABIOL), à 10-15 minutes d'intervalle, pour un temps de contact de 24 heures.
Penser à remettre du badigeon sur les mains après chaque lavage de celles-ci. A l'issue
des 24 heures, une douche avec rinçage abondant est nécessaire pour éliminer le produit.
Un traitement par comprimé peut être aussi proposé.
Il est impératif de traiter tout le linge utilisé dans la semaine qui précède :
draps et serviettes par un lavage en machine avec une température supérieure ou
égale à 60° ;
les vêtements et objets non lavables doivent être vaporisés par un produit insecticide
type APAR ou BAYGON, puis enfermés de façon hermétique dans un sac poubelle
pendant 5 jours ;
vaporiser également un insecticide sur la literie, matelas, coussins, sièges.
Abcès
Panaris
b) Les chlamydioses sont des urétrites plus fréquentes et plus trompeuses car il existe
moins de symptômes que pour les blennorragies mais le risque d'infections des trompes
puis de stérilité chez la femme est bien réel.
c) La syphilis, qui était, avant l'apparition du SIDA, la plus grave des IST, reste une des
plus trompeuses. Elle se manifeste au début par le chancre qui apparaît deux à quatre
semaines après le rapport infectant. Le chancre est une ulcération (plaie) superficielle, non
douloureuse, du gland, du prépuce ou des organes génitaux féminins accompagnée d'une
augmentation du volume des ganglions de l'aine. Toute ulcération de ce type quel qu'en soit
le siège (anus, amygdale, vulve, ...) doit être montrée sans délai à un médecin.
En l'absence de traitement antibiotique approprié, des atteintes de nombreux organes
peuvent la compliquer à long terme, en particulier au niveau cardiologique et neurologique
(syphilis tertiaire).
Syphilis (chancre)
Syphilis pharyngée
d) L'herpès génital se manifeste par l'apparition de petites vésicules (bulles) sur les
organes génitaux se creusant ensuite et engendrant des brûlures et des démangeaisons très
gênantes.
Il est du à un virus (HSV2 ou HSV1) difficile à éradiquer ; les récidives sont fréquentes
(chaque épisode étant contagieux) et nécessitent un traitement prolongé par antiviral.
Les risques pendant l'accouchement sont très importants (transmission à l'enfant).
Condylome de la verge
Condylomes anaux
Chancre mou
g) Les morpions ou poux du pubis (phtyriase) et la gale humaine (scabiose) ne sont pas à
proprement parler des IST, mais ils se contractent lors d'un contact rapproché et de ce fait
peuvent constituer un marqueur de risque sexuel. Ils provoquent des démangeaisons
importantes. Leur élimination est simple, sous réserve que le traitement prescrit soit bien
appliqué.
2.3.2 L'infection par le VIH et le SIDA :
C'est une maladie due à la destruction du système de défense de l'organisme d'un individu
par le Virus de l'Immuno-déficience Humaine (VIH).
2.3.2.1 La transmission du virus.
Elle se fait exclusivement par le sang et les sécrétions génitales et donc principalement à
l'occasion de rapports sexuels homo ou hétérosexuels.
Les muqueuses génitales, du fait de leur fragilité naturelle, sont le siège, lors des rapports,
de petites lésions qui favorisent le passage du virus. Celui-ci, présent dans le sang, le
sperme ou les sécrétions vaginales, peut donc passer indifféremment de l'un vers l'autre
des partenaires.
La contamination peut se faire également par voie sanguine. La transfusion sanguine est
actuellement sans danger dans les pays développés où le dépistage est systématique chez
les donneurs. Par contre l'usage de seringues ou d'aiguilles souillées par du sang est un
mode important de transmission qui explique le grand nombre de séropositifs parmi les
toxicomanes.
2.3.2.2 La séropositivité.
Dans les premiers mois qui suivent la contamination par le virus, le sujet ne ressent
généralement rien. Il fabrique des anticorps qui signent la présence du virus dans son
organisme. Ces anticorps pourront être détectés en moyenne au troisième mois par un
examen du sang. Le sujet est devenu séropositif ; il peut le rester plusieurs années sans
présenter de symptômes de la maladie. Il peut cependant transmettre le virus à son ou ses
partenaires lors de rapports sexuels.
Parmi les sujets séropositifs, certains pourront voir apparaître quelques symptômes :
Elle passe par l'usage de produits sanguins « propres » ce qui est maintenant le cas dans
les pays développés, mais reste malheureusement très incertain dans la plupart des pays à
faible niveau socio-économique. Le service de santé des armées a donc été amené à
mettre en place des stocks de sang sur certains sites où des troupes sont pré-positionnées.
Par ailleurs, un interrogatoire et des examens biologiques doivent être réalisés avant tout
départ en OPEX pour les donneurs de sang volontaires.
L'utilisation de matériels d'injection à usage unique, autre moyen important de lutte contre
cette transmission, qui est la règle pour tous les actes médicaux en France, reste aussi
l'exception dans certaines régions ce qui est la cause de la forte contamination des
toxicomanes.
La protection contre la transmission sexuelle.
En dehors de l'abstinence, la protection contre la transmission sexuelle repose sur deux
conditions principales :
une bonne hygiène de vie, avec en particulier un abandon ou au moins une limitation
du « vagabondage sexuel ». La multiplication des partenaires et la survenue d'IST à
répétition sont évidemment des facteurs de risque importants, surtout dans certaines
régions du monde où la maladie est très présente ;
l'usage systématique du préservatif.
Le préservatif, correctement utilisé, est en effet le seul moyen de protection
efficace. Il est fourni gratuitement par le service de santé des armées dans les régions où le
risque est important, outre-mer en particulier.
Chapitre 2
HYGIÈNE COLLECTIVE AU CASERNEMENT
des hachoirs et autres machines qui doivent être démontés, nettoyés et désinfectés
régulièrement ;
des planches à découper qui doivent être ébouillantées quotidiennement ; à noter
que les matériels en bois doivent maintenant avoir disparu de l'ensemble des
cuisines ;
des couteaux et de l'ensemble des ustensiles de cuisine en général.
1.3 La conservation et le transport des plats préparés à l'avance :
La plupart des germes responsables des TIAC prolifèrent entre + 3°C et + 63°C ; il est donc
impératif de maintenir les denrées alimentaires sensibles en dehors de cet intervalle.
La conservation au réfrigérateur, à une température inférieure à + 3 °C est obligatoire pour
de nombreuses denrées et préparations, en particulier pâtisserie, charcuterie, sauces et
salades.
Les plats chauds doivent être maintenus à une température supérieure ou égale à + 63°C, y
compris pendant leur transport, et être consommés dès que possible.
Les conteneurs de transport de type « norvégienne » doivent par ailleurs être maintenus
dans le plus grand état de propreté. Dans ces conteneurs, les produits chauds et froids ne
doivent pas être mélangés.
L'usage des restes et excédents de repas est à proscrire.
1.4 L'utilisation des produits surgelés :
Le stockage de ces produits, leur décongélation et leur utilisation doivent répondre à un
certain nombre de conditions précises :
conservation à une température inférieure ou égale à -18°C
; décongélation en chambre froide à +4°C maximum ;
utilisation rapide après décongélation.
La recongélation d'un produit décongelé est à proscrire. La congélation de produits frais ne
peut être réalisée que sous réserve du respect des températures précédentes et d'assurer
la parfaite traçabilité des opérations.
AU TOTAL, L'ALIMENTATION COLLECTIVE N'A QUE PEU DE
RAPPORTS AVEC L'ALIMENTATION DOMESTIQUE ET UN CERTAIN NOMBRE DE
GESTES PRATIQUÉS À LA MAISON DOIVENT ABSOLUMENT
ÊTRE PROHIBÉS AU SEIN DES ORGANISMES DE RESTAURATION CAR ILS SONT
DANGEREUX A GRANDE ÉCHELLE.
2 - LES ORDURES
La collecte doit être, autant que possible, quotidienne dans les casernements. Les
conteneurs, fournis par les services de ramassage, doivent être tenus fermés et être aussi
étanches que possible.
Certaines communes réalisent un ramassage sélectif des ordures ménagères qui permet le
recyclage d'une partie des déchets.
Le stockage des poubelles est très souvent un élément de nuisance ; il doit donc faire l'objet
d'une vigilance particulière.
Le local à poubelles doit être clos pour éviter la prolifération des rongeurs et le
regroupement intempestif des chiens et des chats errants ; il doit être orienté au Nord plutôt
qu'au Sud pour limiter les effets nocifs de la chaleur ; il doit être facilement nettoyable (sol et
murs carrelés, sol en pente pour faciliter le drainage des liquides). Enfin, les ouvertures
d'aération doivent être équipées de grillage moustiquaire afin d'éviter la prolifération des
insectes, mouches en particulier.
Le local doit être vidé et nettoyé de préférence chaque jour, désinfecté, désinsectisé et
dératisé aussi souvent que nécessaire.
Les rongeurs et les insectes sont des vecteurs de nuisances, de maladies et d'épidémies ;
ils doivent donc être détruits.
Les rats et les souris, vecteurs de maladies, sont aussi la cause de préjudices matériels
pour les stocks, alimentaires en particulier, qui sont consommés, détruits ou souillés.
Les magasins d'alimentation doivent donc être mis à l'abri des rongeurs.
Les insectes jouent un rôle prépondérant, voire exclusif dans certains cas, dans la
transmission de nombreuses maladies, outre-mer, mais aussi sur le territoire national. Ils
sont par ailleurs la cause d'une gêne et d'un inconfort parfois importants. La lutte contre leur
prolifération fait l'objet de directives particulières adaptées aux circonstances et aux risques.
Cependant, des locaux propres, un traitement correct des ordures ménagères, un
environnement aménagé, permettent déjà d'éliminer une partie de ces désagréments.
La plupart des unités de l'armée de Terre ont conclu, avec des entreprises spécialisées,
des contrats d'entretien qui incluent la désinsectisation et la dératisation.
La leishmaniose est une infection due à un parasite protozoaire (unicellulaire) qui sévit dans
de nombreux pays y compris en Europe ; mais les zones d'endémie principales sont en
Amérique du Sud notamment en Guyane et en Asie notamment en Afghanistan.
Il existe des formes viscérales et des formes cutanées, variables selon l'agent pathogène et
selon le terrain immunitaire du malade.
L'atteinte cutanée se traduit le plus souvent par une papule qui s'ulcère de façon chronique
puis laisse, malgré un traitement bien conduit, une cicatrice définitive (figure ci-dessous).
Les formes cutanées d'Amérique du Sud sont plus graves, a fortiori lors d'atteinte par
Leishmania braziliensis qui peut toucher la muqueuse nasale plusieurs années après la
lésion initiale, entraînant d'importantes séquelles.
La prévention est fondamentale et repose surtout sur la protection contre les piqûres du
vecteur, un phlébotome (petit moucheron) : répulsifs, habits longs imprégnés de
pyréthrinoïde, moustiquaire imprégnée dans laquelle le militaire doit se glisser avant la
tombée de la nuit.
Ce paragraphe est développé dans le chapitre IV, "le risque vectoriel".
Chapitre 3
HYGIÈNE COLLECTIVE EN CAMPAGNE ET EN INTERVENTION
L'hygiène collective en campagne et en intervention fait appel aux mêmes règles générales que
l'hygiène au casernement. Les camps de manœuvre sont maintenant tous dotés des mêmes
conditions de confort et d'hygiène que les installations permanentes. Les règles énoncées dans
ce chapitre s'appliquent donc plus particulièrement aux exercices en « terrain libre » et aux
séjours en zone d'intervention où les conditions d'hygiène sont plus précaires.
Il faut donc :
inculquer les notions essentielles dans les domaines de l'hygiène individuelle et de l'hygiène
collective qui doivent être connues et mises en application par tous les personnels ;
étudier le texte en cadre RESPONSABLE ;
assister aux activités programmées dans le cadre de l'éducation sanitaire : conférences,
projections de films ou de montages audiovisuels ;
en campagne, avoir le souci de s'informer des dispositions pratiques prises par le régiment
pour acquérir une expérience en la matière ;
connaître les conditions particulières de la zone de stationnement de l'unité
; mettre en pratique les conseils et veiller à leur respect.
1 - LE LOGEMENT
2 - L'ALIMENTATION
Ils sont souvent préférés mais ils présentent, outre-mer en particulier, des inconvénients et
des risques importants.
Ces aliments doivent être sains et contrôlés avant leur livraison, pendant leur préparation et
jusqu'à leur consommation.
La viande locale ne doit être consommée que si un contrôle vétérinaire est réalisé et sous
réserve de pouvoir assurer la chaîne du froid jusqu'à la préparation de cette viande. Dans
ce cas, une cuisson à cœur est impérative.
La ration alimentaire peut être améliorée en fournissant des fruits et légumes frais, mais
ceux- ci doivent être soumis à un lavage et à une désinfection selon le protocole suivant :
épluchage (éventuel) ;
lavage soigneux à grande eau ;
désinfection par trempage de 5 à 10 minutes dans une solution javellisée (30 ml
d'eau de Javel à 2,6% dans 50 litres d'eau) ;
rinçage.
L'eau utilisée pour ces opérations doit être de qualité « potable ».
Il s'agit de l'un des principaux problèmes rencontrés pour assurer le soutien d'une troupe en
opération : en effet l'eau est un élément indispensable à la vie. La fourniture d'eau en
quantité suffisante et d'une qualité sanitaire irréprochable représente un objectif majeur pour
garantir la santé des personnels et favoriser une bonne hygiène collective.
Deux catégories d'eaux doivent être considérées : d'une part les Eaux Destinées à la
Consommation Humaine (EDCH) et, d'autre part, les eaux réservées à des usages
qualifiés de « techniques ».
Les eaux destinées à la consommation humaine sont les eaux qui, soit en l'état, soit après
traitement, sont utilisées pour la boisson, pour la cuisson et la préparation des aliments ainsi
que pour tous les autres usages individuels et collectifs qui participent à garantir aux
personnels de bonnes conditions d'hygiène : ablutions, douche, lavage des effets
vestimentaires, entretien des locaux.
La notion d'EDCH s'impose sans aucune ambiguïté :
a. pour les usages alimentaires : boisson, préparation des aliments, lavage de la vaisselle,
entretien des matériels utilisés pour la préparation des denrées ;
b. pour les usages liés à l'hygiène corporelle : lavabo, douche, bain, lavage du linge ;
Les besoins en eau pour les forces armées, qu'ils soient individuels ou collectifs, varient
selon le contexte de l'opération et les usages envisagés. Les besoins individuels varient
notamment selon le climat et l'activité. Il est d'usage de distinguer, selon les circonstances,
des besoins minimaux, normaux et spécifiques.
Les besoins minimaux sont les besoins quotidiens en EDCH pour un combattant engagé
dans une opération ponctuelle de courte durée, se trouvant isolé ou en détachement ; ces
besoins minimaux lui permettent d'assurer uniquement :
a. la boisson ;
b. la préparation des aliments ;
c. le lavage des mains et les ablutions
sommaires. Les besoins minimaux sont les
suivants :
a. par climat tempéré : 10 litres d'eau par homme et par jour ;
b. par climat chaud : 30 litres d'eau par homme et par jour ;
c. de manière exceptionnelle et pendant une durée n'excédant pas trois jours, ces quantités
peuvent être ramenées respectivement à 5 et 10 litres par homme et par jour.
Les critères qualitatifs applicables sont définis par instruction ministérielle. La conformité à
ces critères correspond à la notion d'eau « potable » couramment utilisée.
IMPORTANT : Pour tous les usages « domestiques », une seule qualité d'eau est
acceptable : il s'agit de l'eau « potable ».
En situation précaire, et c'est le plus souvent le cas des troupes en campagne, toute eau
doit être considérée comme suspecte et traitée avant d'être consommée.
Les eaux à utiliser prioritairement pour le traitement et la production d'eau potable sont dans
l'ordre : les eaux du réseau, les eaux souterraines, les eaux de surface (fleuves, rivières,
lacs, etc.)
La filtration :
Le passage à travers les pores d'un filtre permet d'éliminer les particules restantes. Dans
certains cas, comme les filtres à charbon actif ou les membranes échangeuses d'ions, en
plus de la filtration, il y a adsorption des éléments indésirables. Cette adsorption permet de
retenir un certain nombre de substances (gaz, ions métalliques, molécules organiques,...)
qui n'ont pu être éliminées lors des traitements précédents.
L'oxydation :
Elle permet d'oxyder certains éléments contenus dans l'eau pour faciliter les traitements
ultérieurs (préoxydation), d'éliminer certaines substances dissoutes par précipitations (fer,
manganèse, sulfures), de transformer un corps complexe en plusieurs corps simples de
manière à supprimer leur toxicité (phénols) ou à permettre leur dégradation lors de
traitements ultérieurs (micropolluants organiques). Cette oxydation peut être effectuée à
différents niveaux dans une filière de traitement des eaux de consommation (préoxydation,
oxydation intermédiaire, oxydation finale). Elle peut se faire par chloration, ozonation ou
aération.
Traitements d'affinage :
Ils permettent d'amener l'eau à des caractéristiques physicochimiques satisfaisantes pour la
distribution et la consommation d'eau. Il peut s'agir de mise à l'équilibre calco-carbonique,
de neutralisation, d'acidification, de filtration sur produits alcalino-terreux, d'adoucissement,
de reminéralisation.
La désinfection :
C'est l'étape ultime du traitement de l'eau de consommation avant sa distribution. Elle a
pour but la destruction de tous les micro-organismes pathogènes (pouvant provoquer une
maladie) présents dans l'eau. Elle doit aussi empêcher par la suite toute prolifération de
micro-organismes dans la bâche de stockage ou dans le réseau de distribution.
La désinfection permet ainsi l'élimination du risque biologique (risque à court terme). Il peut
subsister quelques germes, car la désinfection n'est pas une stérilisation (destruction de
tous les germes présents dans le milieu).
La désinfection a deux effets recherchés :
l'effet microbicide : capacité de détruire les germes pathogènes déjà présents dans
l'eau ;
l'effet rémanent : effet du désinfectant qui se maintient dans le réseau de distribution
ou dans la bâche de stockage et qui permet de garantir la qualité bactériologique de
l'eau.
Une bonne désinfection repose sur la combinaison des facteurs « concentration du
désinfectant » et « temps de contact ». Ces facteurs diffèrent selon les désinfectants utilisés
et les agents microbiens à éliminer.
Différents procédés de désinfections sont possibles :
Les solutions désinfectantes chlorées sont caractérisées par leur teneur en chlore « actif »
(acide hypochloreux en équilibre avec son ion hypochlorite) exprimée en % (g pour 100 mL
de solution).
D'une manière générale, les solutions désinfectantes doivent être préparées à partir d'eau
potable, froide. Lors de l'utilisation de dérivés chlorés solides (poudre d'hypochlorite de
calcium, comprimés de dichloro-isocyanurate de sodium), il importe de veiller à la complète
dissolution du produit avant utilisation et d'assurer une homogénéisation aussi parfaite que
possible de la solution. Le plus simple est de dissoudre le comprimé ou la poudre dans un
faible volume d'eau (seau, bidon) avant mélange de la solution concentrée ainsi produite à
de plus grands volumes d'eau.
Les principaux agents utilisables pour assurer la chloration de l'eau ou la préparation de
solutions désinfectantes, en contexte opérationnel, sont le dichloro-isocyanurate de sodium
(DCCNa) et l'eau de Javel.
Le dichloro-isocyanurate de sodium (DCCNa).
Ce produit peut être présenté sous forme de :
9° 28 g/l 2,6 %
Table de correspondance
En pratique, la concentration en chlore actif (en g/l) d'une solution d'eau de Javel,
correspond à environ dix fois le pourcentage de chlore actif annoncé sur les emballages.
Ainsi, une eau de Javel annoncée à 2,6 % de chlore actif contient environ 26 grammes de
chlore actif par litre.
La quantité d'eau de Javel à utiliser pour traiter un volume donné d'eau s'obtient par la
formule suivante :
Q (ml) = V x Cl / C % x 10
où :
V est le volume, en litres, d'eau à traiter ;
Cl est la teneur en mg/l de chlore actif désirée ;
C % est le pourcentage de chlore actif de l'eau de Javel utilisée
; Q (ml) est la quantité, en millilitres, d'eau de Javel à utiliser.
Exemple de calcul :
Dans le cas d'un traitement de 1500 litres d'eau à l'aide d'une eau de Javel à 2,6 % de
chlore actif, et pour une teneur en chlore actif fixée à 0,5 mg par litre d'eau, la quantité d'eau
de Javel (à 2,6 %) sera de :
Q (ml) = 1500 x 0,5 / 2,6 x 10 = 28,8 ml donc environ 30 ml, soit, en pratique, 2 cuillerées à
soupe d'eau de Javel.
La STEM produit 10 m3/heure d'EDCH à partir d'une ressource d'eau douce non polluée
chimiquement (module d'ultra-filtration), 6 m3/heure à partir d'une ressource d'eau douce
polluée chimiquement (module d'osmose inverse) et 3 m3/heure à partir d'une ressource
d'eau de mer.
Stockage en eau :
citerne souple 1 500 litres « HELISUP » ;
citerne souple 3 500 litres « PRONAL » ;
citerne souple 3 500 litres « AERAZUR » ;
citerne souple 3 500 litres « SUPERFLEXIT » ;
citerne souple 7 000 litres « PRONAL » ;
citernes rigides 9 500 litres « AFR » type conteneur ISO ;
bac souple 21 000 litres.
Les motopompes :
groupe motopompe type « VICKY » ;
groupe motopompe type «TMC 50/15» ;
rampe de distribution d'eau.
Tous ces matériels doivent être nettoyés et désinfectés au moins tous les 6 mois.
Les protocoles de nettoyage et de désinfection sont définis dans le mémento de la
manœuvre de l'eau du soutien du combattant (SDC 54-001) approuvé le 27 novembre 2013
sous le numéro 8481/DEF/EMB/ETRN/DEP-SDC/NP.
4.1. LA QUANTITE
1 000 personnes, soit l'effectif approximatif d'un régiment, produisent chaque jour :
1,5 tonne d'urine (ou 1 500 litres) ;
250 kg de matières fécales
; 1 tonne d'ordures
diverses.
Laisser ces éléments se répartir de façon anarchique autour d'un cantonnement de
campagne expose à des risques multiples et graves. Cette accumulation, outre les
nuisances et les odeurs qu'elle va provoquer, va entraîner très vite une pullulation d'agents
pathogènes (bactéries et parasites) et une prolifération d'insectes et de rongeurs nuisibles.
Les risques sanitaires sont représentés par :
les maladies dites du « péril fécal » ;
les maladies dites « à vecteurs » c'est-à-dire transmises par les insectes (le
paludisme outre-mer, etc.) ;
la pollution chimique dans certains cas.
Le but est de les rendre inoffensives au plan sanitaire. Cinq techniques principales existent,
le choix dépendant :
de la durée du séjour
; de l'effectif concerné
; de la dureté du sol ;
de la profondeur de la nappe phréatique.
indications : séjour de courte durée ou dans les premiers jours d'une implantation
prolongée ;
nombre d'installations nécessaires : 5 tranchées pour 100 hommes pendant trois jours
+ 3 fosses pour 100 hommes supplémentaires ;
tranchées rectangulaires de 3 m x 0,30 m et de 0,50 à 0,60 m de profondeur ; 60 cm
entre chaque fosse ; le fond des fosses doit être situé à plus de 90 cm d'une nappe
phréatique éventuelle ;
la terre de déblai doit être rejetée à l'arrière, à une petite distance du bord, de façon
que l'usager puisse, de part et d'autre de la tranchée, poser le pied sur un sol ferme
et non sur de la terre meuble ; il est généralement avantageux de disposer une série
de feuillées les unes à côté des autres, par éléments de 3 mètres de longueur. Les
feuillées peuvent être entourées d'écrans improvisés soit en branchages, soit en toile
de tente ; après chaque usage, un peu de terre de déblai est rejetée dans la tranchée
pour recouvrir les excréments (utilisation d'une pelle ou d'une boite de conserve par
exemple). Ce système a l'avantage d'être extrêmement simple et facile à établir ;
l'emplacement des feuillées doit être choisi avec soin à environ une cinquantaine de
mètres de l'endroit occupé par la zone "vie" de l'unité. Il faut également tenir compte
de l'emplacement des cuisines dont les feuillées doivent toujours être éloignées de
plus de 100 mètres.
UNE STRICTE DISCIPLINE DOIT ÊTRE IMPOSÉE AUX PERSONNELS QUI NE
DOIVENT, EN AUCUN CAS, DÉFÉQUER EN DEHORS DES FEUILLÉES QUI DOIVENT
ÊTRE FLÉCHÉES.
une surveillance biquotidienne assure la propreté des bords des tranchées et leur
désinfection soit par du chlorure de chaux en solution à 10 % (et non pas par du
chlorure de chaux en poudre, comme on le fait trop souvent, ce qui entraîne une
répartition inégale du désinfectant), soit par du crésylol sodique en solution à 5 %. Le
chlorure de chaux a l'avantage d'être un excellent désodorisant. Lorsque les feuillées
sont comblées à la moitié environ de leur profondeur, elles doivent être mises
hors de service ; elles sont alors comblées après désinfection et signalées par une
pancarte explicite.
l'adjonction d'un bâti sur la fosse permet d'éviter la pullulation des mouches à
condition de le nettoyer régulièrement ;
une fosse pour 50 hommes pour un séjour excédant une semaine.
Ce ne sont, en somme, que des feuillées de grandes dimensions. La fosse a une largeur de
60 cm environ, une longueur de 2,40 m et une profondeur dépendant de la nature du sol et
de la durée d'utilisation prévue, variant de 1,50 m à 3 m ; on peut calculer environ 30 cm de
profondeur en plus, par semaine d'utilisation.
Une fosse de cette dimension suffit pour 50 hommes et peut servir simultanément à 4
hommes. Pour faciliter son emploi, on dispose, le long d'un bord, à 50 cm environ du sol,
une perche horizontale supportée par des piquets, et qui tient lieu de siège improvisé. Une
seconde perche, plus élevée et en retrait, sert de dossier et s'oppose à tout renversement
en arrière. Un dispositif beaucoup plus perfectionné est constitué par un siège bâti, sorte de
caisse sans fond posée par-dessus la fosse dont elle excède légèrement les dimensions. La
partie supérieure en est percée d'ouvertures circulaires ou carrées munies de couvercles.
Sur une fosse ayant les dimensions données plus haut, on peut disposer quatre ouvertures.
La terre est damée soigneusement tout autour de la base du bâti. Ce dispositif a le très gros
avantage de limiter la pullulation des mouches.
l'emplacement des fosses est choisi selon les mêmes règles que celui des feuillées.
Il peut être entouré, comme celles-ci, d'un écran protecteur.
une discipline extrêmement rigoureuse doit s'opposer à toute malpropreté. En
effet, si le sol du camp est souillé de matières fécales, celles-ci seront ramenées sous
la tente sous les semelles ;
la désinfection de la fosse se fait soit par le chlorure de chaux, soit par le crésylol
sodique ou, mieux encore, par de l'huile lourde de houille (gazole) qui est très efficace
contre les mouches. La terre qui entoure le rebord intérieur du bâti est également
imbibée d'huile lourde.
Le bâti lui-même est nettoyé chaque jour par brossage avec une solution chaude de savon
noir, suivi d'un rinçage soigneux à l'eau de Javel diluée à 20 degrés chlorométriques et d'un
séchage.
Il faut creuser une tranchée périphérique pour détourner les eaux de ruissellement et mettre
en place des caillebotis autour du dispositif.
Une cabine permet l'isolement de l'utilisateur. Sous la cuvette est installé un réservoir de
200 litres d'eau à laquelle est ajouté un produit désinfectant. Un lavabo alimenté par un
réservoir de 50 litres d'eau est également installé dans la cabine pour le lavage des mains.
En cas d'installation prolongée, ces WC chimiques sont installés sur une fosse
préalablement creusée qui reçoit également les eaux et matières usées.
Le réservoir du réceptacle doit être périodiquement vidangé. La filière d'élimination des
excrétas doit être contrôlée.
Elles sont équipées d'un bâti extérieur permettant l'isolement des utilisateurs. Le
creusement de ce type d'installation nécessite un matériel spécifique (tarière à moteur).
Le puits est d'un diamètre de 30 à 40 centimètres et d'une profondeur de 4 à 8 mètres.
Cette installation n'est utilisable que si la nappe phréatique est à au moins 6 mètres en
dessous du sol (minimum 90 cm entre le fond du puits et la nappe phréatique) et que le
terrain est suffisamment meuble.
Il faut prévoir 8 trous pour 100 hommes avec une distance de 1,80 m entre chaque trou.
Utilisation : désinfection par le chlorure de chaux ou le crésylol sodique, ou mieux encore
par de l'huile lourde (gazole) très efficace contre les mouches. La terre qui entoure le rebord
intérieur du bâti est également imbibée d'huile lourde.
Le puisard est une fosse creusée dans le sol, d'environ 1 m dans toutes ses dimensions, et
remplie de cailloux ou de boîtes de conserves écrasées jusqu'à 10 cm du sol environ.
L'espace restant est comblé avec de la terre soigneusement damée. Une épaisseur de toile
à sac huilée est placée sous la dernière couche de terre afin de prévenir les nuisances
(odeurs, insectes).
En cas de mise à disposition du matériel nécessaire, aux quatre coins du puisard, on peut
enfoncer, dans le cailloutis, de longs entonnoirs formés d'une tôle enroulée en cornet et qui
servent à recueillir les urines. Une fois enfoncés, il n'est pas nécessaire de déplacer les
entonnoirs vers les différentes parties du puisard. L'orifice supérieur des entonnoirs doit se
situer entre 60 et 75 cm du sol.
L'entretien est assuré en badigeonnant les entonnoirs à l'huile lourde et en arrosant la terre
de recouvrement du puisard avec le même produit.
Un puisard de cette dimension suffit pour 200 hommes. Bien établi, il peut servir
indéfiniment. Sa mise hors service se fait très simplement en supprimant les entonnoirs.
De la même façon, pour les personnels féminins : des cônes ouverts à leur sommet peuvent
être enfoncés dans le sol.
Il est important, en particulier outre-mer, de creuser et d'entretenir des fossés pour assurer
une bonne évacuation des eaux de ruissellement afin d'éviter la pullulation des insectes et
en particulier des moustiques responsables de la transmission, entre autres, du paludisme.
Les eaux de cuisine sont riches en graisses et entraînent donc une pullulation des mouches
et un colmatage des puisards. Idem pour les eaux de douche, riches en savon.
Il faut donc prévoir un dispositif de séparation des graisses aisément réalisable avec un
tonneau garni de cendres.
Les graisses récupérées seront incinérées, la toile de jute et les cendres changées aussi
souvent que nécessaire.
Les ordures, en particulier les « eaux grasses » qui sont les déchets alimentaires, favorisent
la multiplication des insectes et des rongeurs. Leur élimination repose sur la collecte et la
destruction.
4.5.a. LA COLLECTE
Elle doit se rapprocher autant que possible des conditions appliquées au casernement et
donc être quotidienne. Le local de stockage, quand il existe, doit permettre d'éviter les
intrusions animales. Les poubelles doivent comporter des couvercles.
4.5.b. LA DESTRUCTION
Cet incinérateur est improvisé à partir d'un vieux fût de 180 litres. Les deux extrémités sont
découpées et on perfore l'une d'elles pour former le foyer. On la place alors sur quatre
encoches en forme de V découpées sur les côtés du fût. Le foyer doit se trouver au 1/3 de
la hauteur du fût, en partant du sol. Quatre arrivées d'air sont découpées sur les côtés du fût
en dessous du foyer.
Besoins : un incinérateur par compagnie.
ATTENTION : quelque soit le type d'incinérateur, il ne faut pas brûler d'aérosols ou de
produits explosifs (risque d'explosion avec risque de blessures et de traumatisme sonore).
DANS LE PROBLÈME DE L'ÉLIMINATION DES MATIÈRES USÉES, LA PARTIE LA
PLUS DIFFICILE EST LA COLLECTE. ELLE DOIT DONC ÊTRE
PRÉPARÉE PAR DES CONSIGNES PRÉCISES DONT
L'EXÉCUTION NE PEUT ÊTRE ASSURÉE QU'AVEC UNE DISCIPLINE RIGOUREUSE.
AU TOTAL L'APPLICATION DE CES MESURES N'A QU'UN SEUL BUT : LA
PRÉSERVATION DES EFFECTIFS.
Que ce soit l’élimination des matières excrémentielles, l'élimination des eaux usées ou des
ordures, celles-ci doivent se faire en AVAL du camp et SOUS le vent dominant.
Chapitre 4
LE RISQUE VECTORIEL
BUT RECHERCHE :
Comprendre que :
les forces sont stationnées ou appelées à être projetées dans des zones à haut risque de
maladie à transmission vectorielle (paludisme, dengue, chikungunya, zika, leishmaniose, ...)
; le paludisme peut tuer, la dengue et le chikungunya peuvent entraîner des séquelles, le
zika peut causer des troubles neurologiques chez l'adulte et des malformations du
nourrisson ;
les maladies concernées sont transmises lors de la piqûre d'insectes ou de tiques (=
vecteurs) ;
le risque vectoriel doit être pris en compte dès le déploiement pour ne pas nuire à la
capacité opérationnelle de l'unité ;
la lutte anti vectorielle est une mesure fondamentale car s'il n'y a pas de piqûre, il n'y a pas
de maladie à transmission vectorielle ;
le traitement de prévention du paludisme doit être pris régulièrement pendant la mission ou
le séjour et doit être poursuivi selon la prescription médicale (généralement 4 semaines)
après le retour en métropole ;
toute survenue de fièvre, frissons ou d'autres signes anormaux (maux de tête, douleurs
musculaires, troubles digestifs, éruption cutanée, ...) survenant sur le territoire et au retour
d'une zone à risque doit faire l'objet d'une consultation en urgence pour éliminer un
paludisme.
CONSEILS POUR ABORDER L’ÉTUDE :
étudier le texte en RESPONSABLE ;
assister aux activités programmées dans le cadre des actions de préventions : formations,
conférences, projections de films ;
connaître les conditions environnementales de la zone de stationnement de l'unité ;
avoir compris l'intérêt de la lutte anti vectorielle (LAV) ;
insister sur le fait que l'efficacité de la prévention repose sur la synergie des moyens
employés et pas sur le choix de l'un ou l'autre ;
être en capacité de mettre en œuvre le comité de lutte anti-moustique (CLAM) ;
mettre en pratique les conseils et veiller à leur application sont de la responsabilité du
commandement.
1 - GÉNÉRALITÉS
Les régions intertropicales demeurent la terre d'élection des affections transmises par des
insectes, en particulier les moustiques. En effet, les conditions d'environnement
(températures élevées, humidité, multiplication des collections d'eau, difficultés
d'assainissement, ....) favorisent la pullulation de ces insectes.
En Europe, le militaire peut être aussi confronté au risque vectoriel, notamment aux tiques
mais aussi au moustique Aèdes pouvant transmettre des maladies comme le chikungunya,
la dengue et le zika.
Que représente le risque vectoriel dans les armées ?
Sur les dix dernières années, plus de 4 000 cas de paludisme ont été déclarés dans les
armées, dont cinq décès et 80 formes graves avec hospitalisation. Par ailleurs, 30% à 50%
des cas surviennent dans le mois qui suit le retour en Métropole. Sur l'ensemble des cas de
paludisme déclarés, seuls 56% déclaraient avoir pris leur chimio-prophylaxie. Pour autant,
la prévention du paludisme est globale et ne porte pas uniquement sur la chimio-
prophylaxie. Il convient d'utiliser également à bon escient le répulsif, la moustiquaire etc, ...
Par ailleurs, il faut prendre en compte le risque de saturation des moyens santé et
d'évacuation par hélicoptère, en particulier lors des phases d'engagement
opérationnel.
Ce chapitre présente les vecteurs (insectes ou tiques) les plus fréquemment rencontrés
ainsi que les maladies les plus courantes qu'ils transmettent.
Les signes cliniques sont décrits (de façon succincte), les moyens de prévention, vaccin ou
médicaments quand ils existent ainsi que les moyens de lutte anti-vectorielle à mettre en
œuvre. Cette dernière partie sera détaillée par type de vecteurs en abordant à la fois les
mesures physiques et chimiques.
2.1.a. GÉNÉRALITÉS
Seule la femelle pique, elle se nourrit de sang pour assurer la maturation de ses œufs. En
Afrique elle pique essentiellement de la tombée de la nuit au lever du jour. En
Guyane, elle peut piquer la journée. Sa piqûre est indolore.
Son vol est silencieux et a une portée relativement réduite : environ 400 m de son lieu
de naissance (gîte larvaire). Le moustique adulte se repose dans les taillis, les
buissons, les hautes herbes, mais on peut aussi le retrouver dans les maisons
(rideaux, sous le lit, ...).
Les gîtes larvaires sont des collections d'eau propre. Les flaques, les boîtes de
conserve, les ornières, les pneus usagés, les plantes engainantes, notamment à la saison
des pluies, mais aussi les eaux permanentes tels que les marigots, les rizières, les lagunes,
les réservoirs d'eau à ciel ouvert représentent des gîtes potentiels. La durée du cycle
larvaire (passage de l’œuf à l'éclosion) est de 1 à 3 semaines, ce qui signifie qu'une
collection d'eau stagnante susceptible de disparaître rapidement (inférieur à 7 jours) ne
représente pas un gîte "producteur".
Ce moustique est très largement répandu, dans toutes les régions inter et subtropicales, dans
lesquelles stationnent des troupes françaises :
Actuellement il n'existe pas de vaccin efficace contre le paludisme, seule la mise en œuvre
systématique et conjointe de ces moyens de prévention permet de diminuer le risque de
paludisme et des formes graves qui peuvent être associées :
la prévention des piqûres de moustiques ; la
prise d'une chimioprophylaxie adaptée ;
la consultation urgente en cas de symptômes.
La chimio-prophylaxie est indispensable et obligatoire dans le cadre militaire. Adaptée à la
zone impaludée, son efficacité est indéniable mais non absolue ; elle doit toujours être
associée au respect des mesures individuelles de protection anti-vectorielle. Plusieurs
médicaments sont disponibles, le choix dépend du statut des personnels (permanent,
tournants), de la tolérance des individus vis-à-vis du médicament, des recommandations
des autorités sanitaires, de la zone à risque et de la saison dans certains cas. Seul le
médecin référent de l'unité ou en charge de la mission peut prescrire le médicament le
mieux adapté au contexte et à la mission.
La molécule la plus souvent utilisée est la DOXYCYCLINE (ex : Doxypalu®) : Elle doit être
prise tous les jours et au milieu d'un repas (ou d'une collation) avec un grand verre
d'eau. Le traitement sera débuté le jour du départ. Il sera poursuivi pendant toute la
durée du séjour et pendant 4 semaines suivant le retour de la mission. En effet, le
parasite met plusieurs jours à plusieurs semaines pour se développer et se multiplier dans
le sang.
Tout défaut, retard ou prise irrégulière de ce traitement expose au risque de maladie.
Il est possible de programmer une alarme (téléphone, montre), de mettre le traitement à
disposition lors des repas et dans les sacs d'alerte pour ne pas oublier de le prendre. En
cas d'oubli ou de doute, il faut rattraper le plus tôt possible la prise du traitement. En cas
d'allergie ou d'intolérance, ne pas attendre sans prendre de traitement : consulter un
médecin pour changer de traitement.
Les effets secondaires sont rares : ce sont surtout des troubles digestifs qui peuvent être
évités en prenant le traitement au milieu du repas et avec un grand verre d'eau. Parfois, la
doxycycline peut favoriser la survenue de "coup de soleil", une protection solaire est donc
conseillée en complément, en particulier pour les personnels ayant une peau "sensible".
Il existe beaucoup de « légendes » à propos d'autres effets (troubles la mémoire, fatigue, ...)
: la doxycycline est prescrite depuis longtemps pour le traitement de l'acné, sans que ces
effets soient décrits par les personnes ayant pris ce traitement.
Important ! : Une prise régulière de chimioprophylaxie ne dispense pas de consulter
un médecin en urgence, en cas de fièvre ou de signes cliniques anormaux pendant
ou après le séjour. Dans ce cas il faut informer le médecin de la notion de séjour en
zone impaludée afin qu'il puisse évoquer le paludisme et faire le diagnostic dans les
meilleurs délais.
2.2.a. GÉNÉRALITÉS
L'Aedes est un moustique affectionnant principalement les zones urbaines ; Aedes aegypti
et Aedes albopictus (moustique tigre) peuvent transmettre les virus responsables de la
dengue, du chikungunya ou du zika ; l'Aedes pique principalement le jour surtout en début
et fin de journée, à l'extérieur mais aussi à l'intérieur des maisons, son vol est bruyant et
sa portée peut atteindre 1 à 2 km. Les gîtes larvaires sont domestiques (soucoupe de
vase, plantes engainantes, pneus, ...) avec de l'eau propre, dans des zones le plus souvent
ombragées.
NB : La fièvre jaune ne sera pas abordée ici étant donnés l'absence de cas recensé dans
les armées et l'existence d'un vaccin efficace présent dans le calendrier vaccinal appliqué
aux Armées.
Ces trois maladies se traduisent volontiers par un syndrome pseudo-grippal avec fièvre
élevée d'apparition brutale, douleurs musculaires, articulaires (chikungunya en particulier),
une éruption cutanée, une conjonctivite (zika) et des maux de tête.
Il existe des formes hémorragiques pour la dengue qui peuvent être sévères et nécessitent
une consultation en urgence.
Dans le cas du chikungunya, des douleurs chroniques articulaires invalidantes sont possibles.
Pour le zika, des complications neurologiques peuvent se voir chez l'adulte et lors de la
grossesse, des malformations neurologiques congénitales peuvent être observées en cas
d'infection.
2.3.a. GÉNÉRALITÉS
Encéphalite japonaise
C'est une maladie infectieuse grave à expression neurologique (encéphalite). Elle se
manifeste brutalement et se caractérise généralement par une fièvre, des maux de tête et
une conscience altérée. Il n'existe pas de traitement spécifique efficace. Le risque de
séquelles et de mortalité est important.
West Nile
Virus responsable d'un tableau pseudo-grippal (fièvre, maux de tête, douleurs musculaires)
avec toux, éruption cutanée et parfois des complications neurologiques.
Encéphalite japonaise
Il existe un vaccin efficace contre cette maladie. Le déploiement de militaires dans les
zones à risque restant exceptionnel, la vaccination est réalisée au cas par cas lors de la
mise en condition du personnel.
Avant tout départ dans des zones de projection nouvelles, il est important de se référer aux
documents officiels du service de santé des armées qui précisent les moyens de prévention
à mettre en œuvre en tenant compte de la localisation et de la période de projection.
West Nile
Il n'existe pas actuellement de vaccin ni de traitement spécifique de cette maladie.
Le virus responsable atteint l'homme, les chevaux et certains oiseaux. Il est recommandé
de signaler la présence de cadavres d'oiseaux et de surtout pas les manipuler.
Les mesures de lutte antivectorielle contre les moustiques doivent être mises en place dans
les zones et pendant les périodes identifiées à risque (transmission saisonnière) précisées
par les notes de service du service de santé des armées.
2.4.a. GÉNÉRALITÉS
C'est un insecte de type « moucheron » très petit. Il vit en forêt, dans la canopée et descend
se nourrir à la tombée du jour ou lors de l'abattage des arbres (réalisation de DZ). Sa
piqûre est douloureuse.
Il transmet lors de son repas sanguin, le parasite responsable de la leishmaniose.
Les militaires se contaminent essentiellement en forêt lors de missions ou de stages de
formation à la vie en forêt comportant des séquences de "survie".
Cas de leishmaniose
cutanée déclaré en 2015 à
Kairouan
2.5.a. GÉNÉRALITÉS
Les tiques sont des acariens (type ixode). Elles vivent dans la végétation et visent
essentiellement les parties découvertes du corps se trouvant à leur portée, généralement le
bas des membres inférieurs mais elles sont capables ensuite de se déplacer sur d'autres
parties du corps.
La tique (mâle ou femelle) va s'accrocher à la peau et mordre, en enfonçant son rostre qui
va lui permettre de se gorger du sang indispensable à son développement. C'est lors de ce
repas sanguin, qu’elle peut transmettre, dans les 24 à 72 heures, les agents (virus,
bactéries, ...) responsable de maladie.
Tique (ixode)
Maladie de Lyme :
On l'observe en France, en Europe de l'est. On rencontre la tique du printemps à
l'automne ; souvent en milieu humide et boisé mais aussi dans les prairies et même parfois
dans les parcs en zones urbanisées.
Encéphalite à tique :
On l'observe en Europe centrale, du nord et orientale, au nord de l'Asie centrale, de la
Chine et du Japon principalement en zone rurale du printemps à l'automne.
La population militaire est particulièrement exposée du fait :
de la grande concentration d'unités et de camps d'entraînement dans la région nord-
est de la France ;
de la nature des activités militaires qui amènent fréquemment les hommes au contact
du vecteur (manœuvres, bivouacs, marche en forêts, ...).
Maladie de Lyme
Apparition d'une rougeur centrée sur le point de morsure de la tique avec parfois douleurs
musculaires ou articulaires. En l'absence de traitement, la maladie peut évoluer vers des
formes graves, avec notamment des atteintes neurologiques sévères.
Encéphalite à tiques
Maladie virale à début brutal avec fièvre, maux de tête et frissons puis apparition de signes
neurologiques (obnubilation, agitation, ...). Risque de séquelles neurologiques ou de décès.
D'autres insectes peuvent transmettre des maladies, mais le risque est plus faible pour les
militaires. Les mouches, les taons, les punaises (triatomes) peuvent transmettre des
maladies telles que les filarioses, arboviroses ou trypanosomiases.
Simulie
mouche Tsé-tsé
Taon
Poux de corps
Punaise
Il n'existe pas de conduite à tenir type. Le rôle du CLAM est de déterminer la stratégie
à mettre en œuvre en tenant compte des contraintes locales et d'adapter cette
stratégie selon les situations.
4.1. L'INFORMATION
Elle doit être systématique pour tous les personnels susceptibles d'être affectés en
zone à risque (paludisme, dengue, chikungunya, zika, ...) et ce, quelle que soit la
durée du séjour.
Elle évoquera les risques, les mesures de prévention qui doivent être présentées comme
obligatoires. L'information insistera aussi sur la notion de consultation en urgence en
cas de survenue de fièvre que ce soit pendant le séjour ou après le retour en
métropole (en précisant alors au médecin, lors de la consultation, la notion de séjour dans
une zone où sévissait le paludisme).
Il est à noter que 43 % des cas de paludisme observés sont dus à une mauvaise
observance de la chimio-prophylaxie. Des séances d'information sont organisées par le
personnel du service de santé des armées. Le soutien du commandement est
indispensable pour la réalisation des séances de sensibilisation.
Afin d'améliorer la prévention des maladies transmises par les moustiques, des films sont
mis à disposition sur le site de la DRHAT (note n°504713/CFT/DIV.FPE/BFORM/NP). Ces
derniers peuvent être visualisés indépendamment les uns des autres.
Lien hypertexte à ouvrir via Mozilla Firefox :
Lutte anti-vectorielle dans les armées
Chemin d'accès :
http://drhat-formation.intradef.gouv.fr/eLearning/data/ead-terre/lm_data/lm_42326/index. html
Dès le coucher du soleil et jusqu'à une heure après le lever du soleil, l'ordre doit être donné
de restreindre les activités nocturnes et de porter des vêtements imprégnés d'insecticide
couvrant les membres : treillis ou vêtements manches baissées, pantalons longs,
chaussures fermées, y compris au retour de garde et de patrouille.
Protection contre les vecteurs des arboviroses :
Porter des vêtements longs imprégnés d'insecticide en toutes
circonstances. CAS PARTICULIER DU SPORT ET DE LA TOILETTE
Pour le sport en tenue courte, il est recommandé de recouvrir les parties découvertes de
répulsifs et d'éviter les positions statiques.
Pour la toilette, il est recommandé de porter des vêtements amples, longs et imprégnés
d'insecticides et de maintenir les portes d'accès aux blocs sanitaires fermées.
En cas de garde statique en zone de haute nuisance vectorielle, il est préconisé d'utiliser la
moustiquaire de tête.
MOYENS CHIMIQUES
le port de treillis pré-imprégnés d'insecticide à base de permethrine doit être
généralisé : efficace jusqu'à 20 lavages pour un treillis neuf ; ensuite, il est
nécessaire de ré-imprégner le treillis. L'efficacité de la ré-imprégnation disparaît après
4 lavages. Chaque personnel doit percevoir lors d'une affectation ou projection en
zone à haut risque de maladies à transmission vectorielle une dotation suffisante en
treillis neufs pré-imprégnés (souvent stockés sous plastique). Idéalement une dotation
de 3 treillis neufs est nécessaire pour un séjour de 4 mois. Ces treillis doivent servir
pour la mission et ne pas être remplacé par d'anciens treillis même en bon état.
L'insecticide des anciens treillis ayant disparu, ils sont moins efficaces que les neufs ;
l'utilisation de produits répulsifs est nécessaire afin de protéger les zones de
peau découvertes. Il faut penser à renouveler les applications. La durée
d'action est courte, de 2 à 3 heures lors d'activités physiques soutenues, de
sudation importante et de baignade. Attention certains produits à base de DEET
(produit chimique connu depuis les années 1950 comme répulsif contre les insectes)
peuvent altérer les plastiques comme les verres de montre par exemple. Il est
recommandé d'appliquer ces répulsifs au moins 20 à 30 minutes après
l'application d'une crème solaire ;
les lits seront systématiquement équipés de moustiquaires au quartier comme
sur le terrain. Les moustiquaires fournies sur les théâtres doivent être pré-
imprégnées d'insecticides avec une durée d'efficacité de 5 ans. Celle-ci doivent-être
correctement disposées (absence d'espace de passage pour les moustiques),
entretenues (attention aux déchirures et fermetures) ;
imprégnation tissulaire. Les treillis, les vêtements de sport, etc. peuvent être
imprégnés manuellement.
Pour une meilleure efficacité les recommandations du fabricant doivent être rigoureusement
observées (nombre de pulvérisations, temps de séchage, nombre de lavages autorisés, ...).
Avant toute manœuvre ou déplacement sur des zones à risques, il est impératif de consulter
les recommandations émises par le service de santé des armées qui précisent les périodes
d'activité des tiques et rappellent les modalités de prévention.
Seuls la mise en œuvre des moyens individuels de lutte anti-vectorielle et le respect des
consignes lors des déplacements de personnels permettent de limiter l'exposition.
MOYENS PHYSIQUES
limitation des contacts avec la végétation (éviter de s'allonger dans l'herbe, par
exemple) ;
pour les activités extérieures, port de vêtements couvrant (manches baissées,
chaussettes et chaussures hautes, pantalon couvrant) ;
inspection corporelle minutieuse en binôme à la recherche de tiques fixées à la peau,
dès retour de zone à risque (mission de moins d'un jour) ou chaque soir (mission de
plusieurs jours) ;
retrait le plus rapidement possible de toute tique accrochée à la peau avec matériel
adapté (type tire-tics®). Ce retrait doit s'effectuer de préférence au service médical
par des personnes expérimentées ;
l'utilisation d'alcool pour aider à enlever la tique est inefficace.
MOYENS CHIMIQUES
utilisation de répulsifs cutanés ;
port de treillis pré-imprégnés disponibles.
Les personnels chargés de la mise en œuvre doivent être formés à l'utilisation des
matériels et produits et identifiés pour permettre un meilleur suivi en cas de problème
d'exposition.
Lors de la mise en œuvre, évacuer les personnels, les animaux et protéger les
aliments. Ne pas fumer, ne pas manger, ne pas boire.
Des insecticides en aérosol et des diffuseurs électriques peuvent être utilisés à l'intérieur
des maisons et compléter les dispositifs mis en place (grillage moustiquaire, moustiquaire,
...). Les serpentins insecticides ne peuvent être utilisés qu'en extérieur.
b) Péri domiciliaires
S'il est possible de choisir un site d'implantation, il faut privilégier un lieu élevé, peu arboré,
bien ventilé, loin des collections d'eau (plus d'un km) et à distance d'au moins un km des
populations locales.
MOYENS PHYSIQUES
Dans tous les cas, il s'agit d'aménager l'environnement. Il faut tendre à détruire tous les
gîtes larvaires et limiter les gîtes de repos des insectes adultes. Cela nécessite :
d'identifier les gîtes larvaires potentiels et de les traiter si possible en réalisant
:
le comblement méthodique de toutes les collections d'eau, l'élimination sur site
des plantes à tiges engainantes pouvant contenir de l'eau et le drainage des
terrains ;
l'enlèvement de tous les objets usagés susceptibles de constituer un gîte (fûts,
bouteilles, pneus, boîtes de conserves, ...) ;
l'entretien scrupuleux des canalisations (favoriser la circulation d'eau en
éliminant les obstacles), la protection des citernes et autres récipients destinés à
conserver l'eau (mise en place de couvercles, pose de toile tendue sur les
orifices).
de repérer les zones susceptibles de servir de repos aux moustiques adultes en
privilégiant :
La destruction des taillis, des buissons, des herbes hautes, dans un rayon d'au moins 400
mètres autour des habitations ou du bivouac.
MOYENS CHIMIQUES
Les pulvérisations spatiales d'insecticides :
Elles ont pour but de détruire les insectes autour des habitations. La méthode est coûteuse
et d'efficacité modérée. Elle est généralement mise en œuvre lors d'épidémie ou de
nuisances importantes.
Le matériel utilisé est généralement un pulvérisateur thermique. Les produits utilisés ont une
durée d'action (rémanence) variable nécessitant de renouveler les applications en fonction
des recommandations du fournisseur et de l'évolution du risque.
La mise en œuvre (préparation, épandage, et nettoyage du matériel), le stockage et
l'élimination de ces produits nécessitent le strict respect des recommandations du
fournisseur.
Une protection complète de l'opérateur est obligatoire (combinaison, gants, masque avec
cartouche filtrante et chaussures imperméables).
Les combinaisons utilisées pour ces traitements sont en général à usage unique ainsi que
les cartouches filtrantes du masque.
Les personnels chargés de la mise en œuvre doivent être formés à l'utilisation des matériels
et produits et identifiés pour permettre un meilleur suivi en cas de problème d'exposition.
Privilégier sa mise en œuvre aux heures les plus fraîches sans vent et aux heures de
moindre fréquentation humaine (ex: très tôt le matin). Attention au coup de chaleur.
Dans certains cas, cette pulvérisation peut être réalisée en collaboration avec les
acteurs civils locaux de la lutte anti-vectorielle (LAV).
L'épandage d'insecticides dans les collections d'eau :
Il permet de détruire les larves d'insectes par épandage de granulés de larvicides.
L’épandage se fait à l'aide de pulvérisateurs. Se référer pour sa mise en œuvre aux
recommandations du fournisseur.
L'efficacité de ce traitement dépend du renouvellement des pulvérisations (généralement
tous les 10 jours).
B) CONTRE LES PHLÉBOTOMES ET LES TIQUES
La lutte anti-vectorielle ne repose pas sur la mise en place de mesures collectives
spécifiques en dehors de la prise en compte des recommandations du service de santé
des armées lors de toute préparation de mission (manœuvre, OPEX).
Elle repose principalement sur le respect de l'application des mesures individuelles
de lutte anti-vectorielle.
5 - CONCLUSION
Dans ces zones à haut risque, les contraintes d'exercice, les conditions d'hygiène précaire,
l'intensité des engagements peuvent modifier les comportements (stress, ...) et augmenter
le risque de survenue de pathologies émergentes (contexte humanitaire). Elle nécessite une
vigilance de tous les instants.
La prophylaxie anti-palustre associée au respect de l'application des mesures
individuelles de lutte anti-vectorielle doit impliquer fortement le commandement
. Leur efficacité repose sur l'observance parfaite de toutes les mesures préconisées. La
mise en œuvre du CLAM est impérative, dès l'implantation des forces dans les zones
à haut risque vectoriel. La qualité de son animation et du suivi de ses actions sont un
gage de préservation des effectifs et de fait de la capacité opérationnelle des forces.
Néanmoins, les contraintes générées quotidiennement dans la vie de l'unité avec les
difficultés propres aux activités outremer entraînent rapidement une démobilisation.
Aussi, tous les cadres doivent montrer l'exemple et devront avoir à cœur d'informer,
de sensibiliser sans relâche tous les personnels, afin de les convaincre de l'intérêt et
de la faisabilité de cette prévention nécessaire à leur protection et au maintien en
condition opérationnelle des forces outre-mer et en opération. Le commandement
devra bien sûr vérifier la bonne application des mesures de prévention, individuelles
et collectives.
RÉFÉRENCES
Arrêté du 24 juillet 2007 fixant le référentiel national de compétences de sécurité civile relatif à
l'unité d'enseignement “ prévention et secours civiques de niveau 1 - version consolidée au 25
avril 2017 ;
Recommandations de la Direction Générale de la Sécurité Civile et de la Gestion des Crises,
relatives à l'unité d'enseignement prévention et secours civiques de niveau 1 - version 2017 ;
Instruction ministérielle n°1043/DEF/EMA/ORH/OR - n°151315/DEF/DGGN/SRH relative à
l'enseignement du secourisme dans les forces armées du 22 août 2007 ;
Circulaire n°340057/DEF/RH-AT/EP/PMF/DS/39 relative au secourisme et au sauvetage au
combat dans l'armée de Terre du 12 juin 2016 ;
Directive n°506008/CFT/DIV.LOG/BSAN/PILDOM/DS relative à l'enseignement du
secourisme dans l'armée de Terre du 21 avril 2016 ;
Directive n°506015/CFT/DIV.LOG/BSAN/PILDOM/DS relative à la formation des sauveteurs
au combat de premier niveau et des opérateurs de premiers secours au combat pour l'armée
de Terre du 22 avril 2016 ;
Lettre n°504808 du 23 mai 2017 sur la politique du secourisme dans l'armée de Terre de
l'EMAT ;
Référentiel interne de formation et de certification de pédagogie initiale et commune appliquée
à l'emploi de formateur en prévention et secours civiques - version 2017 ;
Fiches techniques PSC1 2017 (version 1).
Chapitre 1
GENERALITES
Les gestes de secourisme restent la base de la prise en charge d'un blessé et doivent être
adaptés au contexte dans lequel se trouve le militaire.
En dehors du service, dans le cercle familial ou sur la voie publique, ce sont les textes civils qui
sont applicables : il s'agit du PSC1 (Prévention et Secours Civiques de niveau 1).
En service, le PSC1 est toujours valable mais dès qu'il s'agit de porter secours en ambiance
opérationnelle, il est complété par le secourisme militaire qui comprend le sauvetage au combat
de niveau 1 (SC1) et l'enseignement des pathologies circonstancielles.
Ce PSC1 est un pré-requis à toute formation ultérieure de secourisme militaire.
L'enseignement de base est dispensé par un formateur PSC1. D'une durée de 8 heures,
comprenant 7h10 de face à face pédagogique, il est sanctionné par l'attribution d'un certificat de
compétences de citoyen de sécurité civile – prévention et secours civiques de niveau 1. Cette
formation concerne tous les militaires et doit être délivrée en école de formation initiale pour les
officiers et sous-officiers et pendant la formation générale initiale pour les engagés volontaires de
l'armée de Terre.
Des formations complémentaires peuvent éventuellement être suivies, compte tenu de leur intérêt
dans l'organisation et la prise en charge des secours sur le terrain.
Elles intéressent surtout les cadres, les moniteurs de sport, les moniteurs commando et le
personnel du domaine de spécialité santé comme l'auxiliaire sanitaire par exemple.
L'unité d'enseignement du PSC1 a pour objectif de faire acquérir à toute personne les
compétences nécessaires à l'exécution d'une action citoyenne d'assistance à personne en
réalisant les gestes élémentaires de secours, conformément aux dispositions en vigueur.
Chapitre 2
PREVENTION ET SECOURS CIVIQUES DE NIVEAU 1
RÉFÉRENCES
Arrêté du 24 juillet 2007 fixant le référentiel national de compétences de sécurité civile relatif à
l'unité d'enseignement prévention et secours civiques de niveau 1 - version consolidée au 25
avril 2017 ;
Recommandations de la Direction Générale de la Sécurité Civile et de la Gestion des Crises,
relatives à l'unité d'enseignement Prévention et Secours Civiques de niveau 1 - version 2017
;
Instruction ministérielle n°1043/DEF/EMA/ORH/OR - n°151315/DEF/DGGN/SRH relative à
l'enseignement du secourisme dans les forces armées du 22 août 2007 ;
Circulaire n°340057/DEF/RH-AT/EP/PMF/DS/39 relative au secourisme et au sauvetage au
combat dans l'armée de Terre du 12 juin 2016 ;
Directive n°506008/CFT/DIV.LOG/BSAN/PILDOM/DS relative à l'enseignement du
secourisme dans l'armée de Terre du 21 avril 2016 ;
Directive n°506015/CFT/DIV.LOG/BSAN/PILDOM/DS relative à la formation des sauveteurs
au combat de premier niveau et des opérateurs de premiers secours au combat pour l'armée
de Terre du 22 avril 2016 ;
Lettre n°504808 du 23 mai 2017 sur la politique du secourisme dans l'armée de Terre de
l'EMAT ;
Référentiel interne de formation et de certification de pédagogie initiale et commune appliquée
à l'emploi de formateur en prévention et secours civiques - version 2017 ;
Fiches techniques PSC1 2017 (version 1).
Chapitre 1
LE SAUVETAGE AU COMBAT DE NIVEAU 1
PRÉAMBULE
L'enseignement du secourisme dans l'armée de Terre est une composante à part entière de la
préparation de chaque combattant à sa mission opérationnelle.
La prise en charge du blessé de guerre nécessite que chaque combattant sache pratiquer les
premiers gestes de secours adaptés à l'état du blessé en attente d'une prise en charge
paramédicale ou médicale. Dans le cas d'un blessé grave, les gestes de secourisme tels
qu'enseignés dans le PSC1 sont insuffisants pour maintenir la victime en vie jusqu'à l'arrivée des
secours médicalisés. Il apparaît donc indispensable d'adapter ce PSC1 à l'institution militaire ;
c'est ce qu'on appelle le Sauvetage au Combat de niveau 1 (SC1).
Cet enseignement, d'une durée minimum de 7 heures, est conçu et mis en œuvre
conjointement par l'armée de Terre et le service de santé des armées.
Une formation continue au SC1, de 4 heures tous les ans doit également être effectuée.
Cette formation, élaborée exclusivement pour répondre aux spécificités des situations de combat,
permet aux militaires d'acquérir les savoir-faire indispensables à la réalisation des premiers
secours dans un milieu hostile. Elle est destinée aux personnels déjà titulaires de la formation «
Prévention et secours civiques de niveau 1 » (ou diplôme équivalent) qu'elle vient compléter et ne
doit pas s'apparenter à une remise à niveau d'une quelconque qualification de secourisme
antérieure.
Cette formation, essentiellement pratique, sera effectuée par un formateur titulaire de l'attestation
au SC1 et à jour de formations continues, dans un contexte réaliste adapté aux missions et
matériels du régiment.
DOCUMENT A CONSULTER : Manuel de secourisme militaire du combattant est
consultable sur le lien suivant :
http://portail-cefos.intradef.gouv.fr/TELECHARGEMENT/SC1.pdf
Chapitre 2
LES PATHOLOGIES CIRCONSTANCIELLES
1.1. GENERALITES
Les risques naturels mais aussi les explosions sont à l'origine d'éboulis et d'effondrements
qui peuvent piéger les victimes. L'intervention des forces armées dans les zones urbaines
étant devenue fréquente, les mêmes circonstances peuvent piéger les combattants.
Le « crush syndrom » ou syndrome des ensevelis est un ensemble de manifestation
clinique résultant de la souffrance musculaire consécutive à l'écrasement prolongé d'une
partie du corps.
Il fut initialement décrit (par BYWATERS) en 1941, lors des bombardements de Londres.
En temps de guerre, il s'agit de victimes ensevelies lors de bombardements d'immeubles ou
d'abris, ou de victimes de réaction de panique dans les espaces clos avec compression
inter humaine.
La compression d'une partie du corps, généralement un ou plusieurs membres, empêche le
sang de circuler correctement. Cette situation entraîne, dans un premier temps, la mort des
muscles comprimés. Il s'en suit alors une fabrication de toxines, issues de la mort des tissus
musculaires. Tant que la compression est maintenue, ces toxines ne se répandent pas dans
le reste de l'organisme car la circulation sanguine, au niveau du membre comprimé, est
interrompue.
Lorsque la victime est dégagée, la compression est levée et les toxines sont alors
brutalement libérées. Elles peuvent atteindre le cœur et entraîner une détresse circulatoire
(arrêt cardio- ventilatoire). Elles peuvent aussi atteindre le rein et entraîner une insuffisance
rénale, c'est-à- dire que le rein, dont le rôle est normalement de filtrer le sang, ne pourra plus
assurer cette fonction.
En somme, le « crush syndrom » associe : une mort (nécrose) des tissus
musculaires, un risque de défaillance circulatoire (choc) et d'insuffisance rénale.
Le crush apparaît après 2 heures de compression. Il se traduit par une peau froide,
livide et insensible au niveau de la zone comprimée. Ces caractères évoquent la mort de
la zone comprimée. On note également une impossibilité de bouger (le muscle mort ne
peut plus remplir son rôle). Attention, il ne s'agit pas d'une impossibilité de bouger liée à la
douleur mais bien d'une impossibilité de type paralysie.
Lors du dégagement de la victime, la circulation du sang se rétablit dans la zone
comprimée, engendrant :
un go nflement (œdème) susceptible d’entraîner un état de choc (défaillance
circulatoire) ;
la libération de toxines dans le sang contribuant à l'état de choc et pouvant entraîner
un arrêt cardio-respiratoire ;
une insuffisance rénale (urines rares et foncées). Il n'est souvent pas facile de s'en
rendre compte ; les urines foncées peuvent avoir tâchés les vêtements d'une couleur
foncée tirant sur le brun rouge ;
une déshydratation et une hypothermie.
2.1. GENERALITES
Le traumatisme par effet de souffle est une pathologie fréquente en temps de guerre
(explosions, bombardements, déflagrations).
Il est aussi devenu un accident du temps de paix. Les explosions (liquides inflammables et
gaz) sont plus fréquentes avec les attentats et la progression des risques technologiques.
2.1.a. DEFINITION
Le traumatisme par effet de souffle ou "Blast" est l'ensemble des lésions causées sur
l'organisme par une ou plusieurs ondes de choc (augmentation brutale de la pression
atmosphérique suivie d'une dépression immédiate) causées par une déflagration ou une
détonation. L'intensité des liaisons diminue à mesure que l'on s'éloigne du lieu même de
l'explosion ; elle est démultipliée en espace clos.
2.2. SYMPTOMES
a ) PHASE INITIALE
Immédiatement après l'explosion, la victime est hébétée, stupéfaite. Elle présente une
surdité dans presque tous les cas. Attention, ce signe peut-être masqué ou amoindri par le
port de protections auditives.
b ) PHASE DE LATENCE
Caractérisée par une absence complète de signes évidents (en absence de lésions
associées). Le sujet peut être euphorique, agité. La surdité persiste.
c ) PHASE D'ETAT
On observe une décompensation brutale plus ou moins rapide de l'état général.
3.1. GENERALITES
Les brûlures sont des lésions de destruction plus ou moins complètes de la peau et des
tissus sous-jacents. Ces brûlures résultent du contact du corps avec une source de chaleur
provoquée par :
la présence de flammes de matériaux en combustion : matériaux solides (bois, papier,
matières plastiques, etc.) ou de liquides inflammables ;
la projection ou le contact avec des liquides très chauds (eau le plus souvent, huile
ou tout autre liquide en milieu industriel) ;
des solides portés à haute température
; des gaz chauds ;
b ) ETENDUE DE LA BRULURE
Le secouriste doit évaluer l'étendue d'une brûlure car elle conditionne sa conduite à tenir :
gestes de secours, qualité de l'alerte.
Pour évaluer cette étendue, le secouriste peut s'aider de la surface de la paume de la main
de la victime qui est égale à 1% de la surface totale de sa peau, quel que soit l'âge, ou par
la règle des « 9 » de WALLACE.
c ) LOCALISATION DE LA BRULURE
Elle doit être décrite avec précision notamment s'il s'agit de localisations particulières à
risques comme :
les brûlures de la face, souvent associées à des brûlures des voies aériennes
(présence de traces noires autour des narines et de la bouche, présence de toux ou
de crachats noirs qui seront systématiquement recherchés en cas de victimes
d'incendie) ;
les brûlures du cou ;
les brûlures des mains, des plis de flexion, des pieds ;
les brûlures à proximité immédiate des orifices
naturels.
d ) DOULEUR DE LA BRÛLURE
La présence de douleur associée à la brûlure renseigne le médecin sur l'atteinte ou non des
structures nerveuses. La brûlure qui est douloureuse pourra guérir plus facilement que
lorsque les nerfs sont atteints et que la brûlure n'est pas douloureuse.
Compte tenu des circonstances de survenue, les brûlures cutanées peuvent être associées
à d'autres atteintes qui aggravent l'état de la victime :
lésions par effet de souffle au cours d'explosions (avec atteinte respiratoire) ;
blessures également par explosion (fractures par exemple) ;
intoxication par fumée ou gaz ;
hémorragies.
LE REFROIDISSEMENT DE LA BRÛLURE DOIT SE FAIRE LE PLUS TÔT POSSIBLE,
PENDANT 15 MINUTES.
Si on est en présence d'un brûlé à plus de 20% de la surface corporelle, on ne
refroidit que les localisations à risque.
Ce sont, le plus souvent, des brûlures profondes qui se produisent dans le trajet d'un
passage du courant (muscles, tendons).
Dans la plupart des cas, le courant domestique à basse tension provoque des brûlures qui
ne sont pas visibles. Seul apparaît, sous forme de petites zones brûlées, le point d'entrée et
le point de sortie du courant.
Lors d'accidents avec des courants de haute tension, on peut par contre constater des
véritables carbonisations des tissus.
Le sauveteur doit, après avoir coupé l'alimentation électrique :
assurer le dégagement de l'électrisé en veillant à ne pas être atteint à son tour (seul le
dégagement du courant de basse tension est possible) ;
réaliser un examen succinct de la victime pour constater l'absence de troubles
ventilatoires ou cardiaques ;
faire allonger l'électrisé et le laisser au repos même s'il est conscient
; protéger la brûlure par un pansement sec ;
surveiller la victime en attendant la prise en charge par les secours.
Le sauveteur doit appliquer les pansements humides qui mettent les régions atteintes à
l'abri de l'air (le phosphore brûle spontanément à l'air ambiant).
Le sauveteur doit :
éteindre ce qui brûle par des enveloppements, des chiffons humides ou de la boue
humide ;
après l'extinction, pratiquer les mêmes soins que pour un brûlé.
4.1. GENERALITES
Ce sont des accidents fréquents dans nos pays tempérés. La morsure de serpent est
considérée comme une plaie grave car profonde et septique. Les piqûres d'insectes ou
morsures d'arachnides sont généralement peu graves ; toutefois la localisation et le nombre
de piqûres peuvent être des facteurs aggravants, plus particulièrement sur une victime
isolée ou allergique.
Le risque est plus important dans les zones intertropicales ou subtropicales (fréquence des
missions extérieures en Guyane, en Afrique, ...) par la variété d'animaux venimeux.
Tarentule
Bitis Nasicornis
Un sujet peut être mordu par un serpent au cours d'exercices, de randonnées, de bivouacs.
Il s'agit le plus souvent d'une morsure unique située sur les parties exposées et découvertes
du corps.
Sous nos climats européens, nous ne trouvons le plus souvent que deux types de serpents :
la couleuvre, inoffensive
; la vipère, venimeuse.
La morsure de vipère est souvent moins grave qu'on ne le pense généralement ;
cependant, lorsqu'elle est renouvelée (marche sur un nid) ou localisée à la tête, au cou, elle
peut être dangereuse. Mais toute morsure n'est pas suivie d'envenimation.
La plaie qui en résulte est caractérisée par :
la plaie elle-même (deux points rouges par où coule une sérosité sanglante) ;
l'intoxication partielle ou générale due au poison (venin) injecté au moment de la
morsure : les effets sur le système nerveux sont les plus importants et apparaissent
progressivement (30 minutes au plus tard). Ceci se voit plus volontiers avec les
vipères des Balkans.
a ) SYMPTOMES
enflure et rougeur hémorragique autour de la morsure
; douleur à l'endroit de la morsure ;
angoisse du sujet ;
faiblesse musculaire
généralisée ; signes de
paralysie ;
insensibilité dans la partie atteinte du corps ;
après quelques temps, la ventilation et le pouls s'accélèrent ;
des maux de tête, des sueurs, des vomissements et coliques peuvent apparaître.
b ) CONDUITE A TENIR
Ne pas poser de garrot, ne pas pratiquer d'aspiration.
1. Victime accompagnée :
calmer et rassurer le blessé qui ne doit pas partir en courant pour chercher du secours
: cela ne ferait qu'augmenter la vitesse de propagation du venin ;
mettre le blessé au repos absolu, le porter s'il est nécessaire de le
déplacer ; retirer bague et bracelet en cas de morsure à la main;
désinfecter la plaie si possible ;
réaliser un pansement légèrement compressif sur la blessure ;
immobiliser le membre atteint avec une attelle ;
En cas de morsure par serpents tropicaux, les signes sont beaucoup plus importants et les
conséquences plus graves.
Les venins sont hémotoxiques (toxiques pour le sang), neurotoxiques (nerf, cerveau),
cardiotoxiques (cœur), myotoxiques (muscles). Il peut exister une combinaison de ces
différentes actions.
Les mesures immédiates vues plus haut restent valables. L'évacuation vers le poste de
secours ou l'hôpital le plus proche est impérative, et ce de manière urgente en vue d'une
éventuelle sérothérapie extrêmement efficace (mortalité divisée par trois). Seul un médecin
peut effectuer cette sérothérapie.
Compte tenu de la gravité de ces morsures, il convient ici d'insister sur la prévention déjà
mentionnée plus haut :
ne jamais être seul ;
inspecter son duvet avant de se coucher ;
renverser ses chaussures avant de les
mettre ; porter des chaussures montantes ;
se déplacer en réalisant des vibrations dans le sol (taper le sol).
D'une manière générale ces animaux sont très craintifs et s'enfuient dès qu'ils entendent du
bruit.
Le venin reste toxique longtemps après la mort du serpent (se méfier des animaux morts :
persistance du réflexe de morsure un certain temps après la mort).
Un cas particulier :
le cobra cracheur :
il vise ce qui brille (donc les yeux) ; il est précis à 3 mètres.
Son venin engendre de graves lésions de la cornée.
En cas de projection de venin dans les yeux :
rincer rapidement, abondamment et longtemps les yeux
avec du sérum physiologique ou de l'eau.
Les piqûres d'insectes (abeilles, guêpes, bourdons, moustiques, mouches) sont le plus souvent
bénignes. Quelques cas cependant présentent un réel danger :
une piqûre dans la cavité buccale, la gorge ou au cou peut exceptionnellement
provoquer une obstruction des voies respiratoires due à un gonflement local (guêpes,
abeilles) ;
une hypersensibilité aux piqûres d'insectes ou morsure d'arachnides peut provoquer
des réactions allergiques potentiellement dangereuses ;
transmission de maladies mortelles : paludisme, fièvre jaune, maladie du sommeil,
fièvres hémorragiques en zone d'endémie (pays tropicaux et équatoriaux).
4.3.a. SYMPTOMES
a ) AU NIVEAU DE LA PIQÛRE
démangeaisons, douleurs locales lancinantes, cuisantes ;
un gonflement et une rougeur de 5 à 10 cm de diamètre peuvent apparaître en
quelques minutes et jusqu'à quelques heures.
b ) ACTIONS PARTICULIERES
éviter de gratter et de frotter ;
enlever avec précaution l'aiguillon ;
refroidir la zone atteinte à l'aide d'un linge frais ;
tamponner la blessure avec un antiseptique autorisé
; surélever le membre piqué.
En cas de piqûre dans la cavité buccale ou la gorge ou en cas de réaction allergique
généralisée :
alerter immédiatement le poste de secours ;
faire sucer de la glace au patient (si possible)
; maintenir la victime au repos, la rassurer ;
surveiller les fonctions vitales et agir en conséquence jusqu'à l'arrivée des secours.
Les morsures ou les piqûres des araignées et scorpions de nos régions sont assimilables à
des piqûres d'insectes. Dans les régions tropicales, ces morsures sont potentiellement
dangereuses et le recours médical s'impose.
Scorpion
4.3.c. PREVENTION
5.1. GENERALITES
En hiver, le risque d'apparition d'accidents dus au froid augmente lors des activités militaires
se déroulant à l'extérieur, surtout si le froid et l'humidité se conjuguent. Par ailleurs,
certaines activités augmentent plus spécifiquement le risque : opération en haute montagne,
saut en parachute à ouverture retardée, mission subaquatique, ... Ces accidents peuvent
être bénins (engelures, gelures) ou graves, avec ralentissement des fonctions vitales puis à
l'extrême arrêt cardio-respiratoire.
Le bon fonctionnement de l'organisme humain nécessite le maintien de sa température
centrale à 37 degrés. Lors de l'exposition au froid, il est nécessaire de corriger la tendance
à la baisse de cette température centrale par deux moyens :
augmentation de la production de chaleur dans le corps
; diminution de la déperdition de chaleur vers l'extérieur.
Par temps froid, la protection cutanée est insuffisante ; des moyens complémentaires sont
alors nécessaires : vêtements adaptés, abris, chauffage.
l'origine géographique ou raciale : les personnels originaires de pays chauds sont plus
prédisposés aux lésions dues au froid ;
l'âge : chez l'adulte, la sensibilité augmente avec l'âge
; les antécédents de lésions dues au froid ;
la fatigue : réduction de l'activité physique et manque de sommeil réduisent la
résistance au froid ;
l'activité : le travail musculaire est une importante source de chaleur ; cependant un
excès d'activité physique peut entraîner une transpiration qui, en s'accumulant dans
les vêtements, peut réduire leur pouvoir isolant ;
l'immobilité entraîne une diminution de la production de chaleur, avec refroidissement
corporel, particulièrement au niveau des extrémités ;
l'alimentation : la privation de nourriture favorise les accidents dus au froid. Une ration
de 3600 à 4000 calories est suffisante pour des personnels correctement protégés.
Elle peut être augmentée lors d'efforts physiques intenses ;
l'alcool, le café, le tabac, les drogues :
l'alcool provoque une fausse sensation de chaleur en accélérant la circulation
sanguine cutanée, avec pour conséquence une augmentation des pertes
caloriques, une perte du "frisson" et donc l'accélération du refroidissement du
corps ;
le tabac et le café entraînent une vasoconstriction, facteur favorisant l'apparition
de gelures.
Selon la durée d'exposition au froid et l'intensité du froid, les accidents constatés sont plus
ou moins étendus.
s'ils ne concernent qu'une partie du corps, ils se manifestent par des gelures ;
s'ils intéressent la totalité de l'organisme, à côté de possibles atteintes locales,
s'installe une diminution progressive de la température centrale : c'est l'hypothermie.
a ) GELURE SUPERFICIELLE
La peau est pâle, parfois violacée, la sensibilité est diminuée. Il peut parfois apparaître des
"bulles" de même aspect que celles provoquées par les brûlures. Lors du réchauffement à
ce stade, la peau devient rouge et douloureuse.
b ) GELURE PROFONDE
La peau est violacée et totalement insensible. Des bulles plus volumineuses au contenu
sanglant apparaissent.
Gelure profonde
c ) LE PIED DE TRANCHÉE
Aspect pathologique particulier qui s'apparente aux gelures, lié à l'action du froid positif
humide, pas forcément très intense, sur les tissus.
Cela n'arrive pas que dans des tranchées ; cela peut arriver à un pilote de char qui bouge
peu, dans un froid humide.
Pied de tranchée
5.3.b. L'HYPOTHERMIE
- Définition : la baisse de la température centrale du corps entraîne des troubles dès que
celle-ci atteint 35 degrés. En cas d'immersion dans l'eau, la survenue de l'hypothermie est
accélérée, la conductivité thermique de l'eau étant vingt-cinq fois supérieure à celle de l'air.
- Signes d'alarme :
ralentissement de l'activité physique et psychique avec conscience
conservée ; frisson intense généralisé (le frisson disparaît en dessous de 32
degrés) ; apparition de douleurs musculaires (surtout dans la nuque).
- Signes de gravité :
troubles de la conscience, le sujet est
hébété ; disparition du frisson et rigidité
musculaire ; peau livide.
L'évolution se fait vers l'inconscience puis l'arrêt cardio-respiratoire.
Dans tous les cas, soustraire la victime du froid, l'isoler dans un endroit chaud
(habitation, véhicule, ambulance, ...), lui ôter les vêtements surtout s'ils sont mouillés
ou humides.
b ) LA GELURE PROFONDE
mettre la victime au repos strict ;
réchauffer la zone gelée, en la couvrant ;
protéger la peau par un pansement aseptique ;
alerter les secours de l'unité et évacuer en urgence ;
couvrir et surveiller les fonctions vitales, en particulier la conscience : risque de
survenue d'un coma, si hypothermie généralisée associée.
5.4.b. L'HYPOTHERMIE
5.5.b. ENTRAINEMENT
Un entraînement physique régulier limite les risques d’accident lié au froid, de même qu'un
acclimatement progressif.
Quelque soit la température extérieure, l'hypothermie doit être prévenue chez tout
blessé en l'isolant du sol et en le couvrant. En effet, un blessé a toujours tendance à se
refroidir et cela va aggraver son état.
6 - LE COUP DE CHALEUR
6.1. GENERALITES
Fréquent en milieu militaire, le coup de chaleur est un accident très grave, survenant lors
d'efforts physiques et/ou dans des conditions climatiques particulières. Il peut entraîner la
mort.
Le coup de chaleur est la conséquence de l'impossibilité pour l'organisme d'évacuer les
calories. Il y a donc élévation de la température centrale.
6.2. CAUSES
Le coup de chaleur survient le plus souvent lors d'une activité physique intense chez un
jeune peu entraîné, en ambiance thermique chaude.
Cette augmentation de température peut être due à de nombreux facteurs :
température ambiante chaude (à partir de 23 degrés) ;
degré d'humidité dans l'air important (difficilement mesurable) ;
absence de vent ;
exercices physiques ;
acclimatement et entraînements insuffisants ;
équipements et vêtements inadaptés ;
alimentation, en particulier en eau, insuffisante ;
sujets prédisposés ou fragiles ;
sujets en surcharge pondérale
; médicaments, alcool ;
fatigue.
6.3. SIGNES
Il faut agir rapidement avant l'aggravation des signes et l'apparition d'un coma.
soustraire à la chaleur et mettre immédiatement au repos absolu dans un endroit frais
et ventilé ;
faire alerter les secours de l'unité par un tiers ;
refroidir en déshabillant le sujet, puis l'asperger avec de l'eau ou l'essuyer avec un
linge humide, ventiler avec ventilateur ou serviettes ;
faire boire, si conscient, de l'eau fraîche par petite quantité et fréquemment ;
6.5. PREVENTION
7.1. DEFINITIONS
Les contraintes imposées aux combattants, notamment dans le cadre des opérations
extérieures avec la possible rencontre avec la violence et la mort, peuvent être à l'origine de
diverses manifestations pathologiques.
Le stress renvoie à un ensemble de perturbations biologiques et physiologiques liées à
une modification de l'environnement du sujet. Réponse adaptative, le stress permet la
mobilisation des ressources du combattant pour faire face et résoudre une situation
menaçante. S'il se prolonge, le stress peut devenir néfaste pour le combattant en
dépassant ses capacités de résistance.
Le traumatisme psychique est quant à lui l'expression de la rencontre entre un
combattant et un événement qui prendra une dimension traumatique par la confrontation à
la mort.
Les troubles sont variés, fluctuants dans le temps, en associant des manifestations
psychiques, physiques et comportementales concomitantes à l'évènement stressant. Leur
expression est en lien direct avec l'intensité, la durée ou la répétition de ce dernier.
manifestations psychiques :
vécu de malaise intense ;
sensation de mort ou de catastrophe imminente
; peur de perdre la raison, de devenir fou ;
inquiétude pour l'avenir, pour soi ou pour les autres ;
changement de caractère (irritabilité, agressivité).
manifestations physiques :
plaintes somatiques (douleurs diverses) ;
difficultés à respirer, sensation d'étranglement ou d'étouffement, oppression
thoracique ;
nausée, diarrhée, spasme digestif ;
sueurs, bouffées de chaleur, mains moites, bouche
sèche ; tremblements, secousses musculaires ;
fatigue, épuisement sans raison particulière.
manifestations comportementales :
maladresse dans certains gestes habituels ;
changement des habitudes (consommation excessive de tabac et
d'alcool) ; comportement désordonné de fuite ou d'agitation ;
état de prostration et de repli ;
désordre émotionnel (pleurs,
cris,...).
La prise en charge du combattant en état de stress aigu obéira à des principes de simplicité
et d'immédiateté, quelles qu'en soient ses manifestations.
mettre en sécurité le combattant en le soustrayant de la zone de combat
; désarmer pour éviter tout usage inapproprié de son arme ;
rassurer et réconforter ;
proposer des boissons, de la nourriture, des couvertures ;
aider le combattant à verbaliser et mettre des mots sur ce qu'il ressent ;
pouvoir dès que possible orienter vers un soutien plus spécifique (médecin d'unité,
psychologue, psychiatre).
Généralement, ces manifestations ont une évolution favorable, en disparaissant dans les
jours qui suivent, une fois que le sujet se trouve à distance de la situation stressante.
Parfois l'intensité ou la persistance des symptômes nécessiteront une prise en charge
spécialisée et un rapatriement sanitaire.
L'état de stress post-traumatique est une pathologie qui s'exprime en général à distance,
plusieurs mois après la rencontre avec un événement traumatique. Il nécessite une prise en
charge spécialisée psychiatrique réalisée en métropole, en conjuguant le plus souvent
traitement médicamenteux et approche psychothérapique.
La prévention des réactions pathologiques liées au stress s'appuie sur différents piliers.
Avant la mission : la préparation
mise en œuvre d'un entraînement suffisant développant la résistance physique et
mentale ;
une instruction soutenue permettant d'améliorer l'efficience dans l'action par la
répétition des exercices ;
le renforcement de la cohésion du groupe (unité, groupe, binôme) en favorisant une
ambiance de confiance et de respect ;
la sensibilisation du personnel sur la mission en tant que telle et sur ce qu'elle peut
impliquer concrètement ; sur le fait qu'un certain degré de peur et d'anxiété soit une
réaction naturelle et non un signe de lâcheté ; sur le fait qu'il est important de
verbaliser ses émotions (raconter une situation mal vécue, un sentiment
d'impuissance)
; rappeler les consignes de sécurité.
Pendant la mission : la gestion
favoriser les temps de repos des hommes (la fatigue est un facteur de stress) ;
favoriser l'écoute et le dialogue au sein de son groupe en autorisant une circulation
de l'information, comme par exemple au sujet des camarades blessés voire décédés
; déceler les éventuelles tensions et malentendus par une proximité suffisante avec le
groupe ;
savoir reconnaître tout changement d'attitude chez une personne (prostration,
mutisme, irritabilité, agitation, ...) ;
encourager l'occupation des personnels quand l'inaction domine le temps
opérationnel, en suscitant des loisirs collectifs ;
lutter contre l'isolement en préservant le lien avec les familles.
Après la mission : la vigilance
être à l'écoute de ses hommes, en facilitant le recours aux soins quand des difficultés
sont repérées au sein de son personnel ;
repérer des signes d'alarme (consultations répétées au centre médical, recours
excessif à l'alcool, repli, ...).
RÉFÉRENCES
Arrêté du 24 juillet 2007 fixant le référentiel national de compétences de sécurité civile relatif à
l'unité d'enseignement prévention et secours civiques de niveau 1 - version consolidée au 25
avril 2017 ;
Recommandations de la Direction Générale de la Sécurité Civile et de la Gestion des Crises,
relatives à l'unité d'enseignement Prévention et Secours Civiques de niveau 1 (PSC1) -
version 2017 ;
Instruction ministérielle n°1043/DEF/EMA/ORH/OR - n°151315/DEF/DGGN/SRH relative à
l'enseignement du secourisme dans les forces armées du 22 août 2007 ;
Circulaire n°340057/DEF/RH-AT/EP/PMF/DS/39 relative au secourisme et au sauvetage au
combat dans l'armée de Terre du 12 juin 2016 ;
Directive n°506008/CFT/DIV.LOG/BSAN/PILDOM/DS relative à l'enseignement du
secourisme dans l'armée de Terre du 21 avril 2016 ;
Directive n°506015/CFT/DIV.LOG/BSAN/PILDOM/DS relative à la formation des sauveteurs
au combat de premier niveau et des opérateurs de premiers secours au combat pour l'armée
de Terre du 22 avril 2016 ;
Lettre n°504808 du 23 mai 2017 sur la politique du secourisme dans l'armée de Terre de
l'EMAT ;
Référentiel interne de formation et de certification de pédagogie initiale et commune de
formateur - version 2017 ;
Référentiel interne de formation et de certification de pédagogie appliquée à l'emploi de
formateur en prévention et secours civiques - version 2017 ;
Fiches techniques PSC1 2017 (version 1).
Chapitre 1
LES PLAIES ET LES HÉMORRAGIES
1 - GÉNÉRALITÉS
Les plaies ou blessures sont des déchirures de la peau voire des tissus sous-jacents : muscles,
tendons, nerfs, vaisseaux.
En fonction des causes de survenue elles peuvent être parfois très profondes et étendues.
Quand elles atteignent des parties du corps comme la tête, la poitrine ou le ventre, elles
peuvent perforer ces zones ; ce sont alors des plaies pénétrantes qui peuvent occasionner
des lésions très graves au niveau des organes vitaux (poumons, cerveau, cœur, etc.).
La gravité d'une plaie dépend donc :
immédiatement :
de l'hémorragie qu'elle peut entraîner en raison de son étendue et/ou de sa
profondeur ;
des lésions des organes vitaux, qu'elle a entraînées (par exemple cerveau =
trouble de la conscience).
secondairement : des risques d'infection que la présence de corps étrangers et de
souillures dans la plaie peut provoquer.
2.1.a. LA CONTUSION
Un choc ou un coup peut provoquer une rupture des vaisseaux situés immédiatement sous
la peau. Le sang s'échappe dans les tissus sous l'épiderme, donnant une coloration violette
et un aspect gonflé à la peau qui peut ne pas être rompue, c'est l'hématome. Ces
hématomes sont parfois très étendus traduisant une lésion plus profonde comme une
fracture ou une lésion interne.
Il s'agit d'une plaie simple, superficielle, qui n'atteint pas la peau en profondeur. Elle donne
un aspect rouge et suintant de la peau. Cette lésion est très douloureuse. Elle est en règle
générale provoquée par une chute ayant entraîné un glissement ou par une friction. Elle
contient souvent des petits corps étrangers incrustés sous la peau qui peuvent entraîner
des infections secondaires.
La coupure est provoquée par un objet tranchant (verre, lame d'un couteau, ...). Il s'agit de
l'aspect le plus fréquent d'une plaie. Elle peut être accompagnée d'un saignement abondant
ou d'une lésion d'un organe vital sous-jacent.
C'est une plaie souvent profonde car provoquée par un objet pointu (clou, arme blanche,
balle, ...) qui a traversé bien souvent les organes sous jacents. La gravité de cette plaie ne
doit pas être méconnue même si elle ne parait pas extérieurement très importante.
2.1.e. LA LACERATION
Une plaie simple est une petite coupure superficielle ou écorchure (éraflure) saignant peu
et non située à proximité d'un orifice naturel ou de l'œil.
Toute plaie qui ne correspond pas à la description d'une plaie simple est une plaie
grave.
En cas de doute, la plaie est considérée comme grave.
On dispose de matériels :
Il s'agit d'une « trousse d'urgence » perçue auprès du service de santé des armées.
Le sauveteur installe le blessé pour réaliser les soins dans la position appropriée en
fonction de son état :
allongé sur le dos pour les plaies graves
; en position assise pour les plaies
simples.
Il s'agit du traitement d'une hémorragie qui est décrit dans la partie 5 de ce chapitre.
Pour les plaies de la poitrine et en particulier pour les plaies pénétrantes, le sauveteur doit
respecter les règles suivantes :
ne jamais retirer un corps étranger fiché dans la poitrine ;
La conduite à tenir face à une plaie soufflante du thorax est enseignée dans le SC1.
Pour les plaies du ventre et en particulier pour les plaies pénétrantes, le sauveteur doit
respecter les règles suivantes :
ne jamais retirer un corps étranger fiché dans le ventre ; ne pas effectuer de nettoyage
de la plaie ;
si les intestins sortent par une partie de la plaie, ne pas y toucher et ne pas
tenter de les réintégrer dans le ventre ;
s'il n'y a pas de corps étranger dépassant de la plaie :
protéger la plaie par la mise en place d'un pansement large type C (dotation du
SSA), modérément serré et l'humidifier régulièrement pour éviter qu'il ne colle
aux viscères ;
installer le blessé allongé sur le dos et si possible maintenir les genoux pliés.
Le sauveteur doit :
réaliser un pansement compressif quand la plaie est profonde et/ou saigne
abondamment ;
veiller à la parfaite fixation de ce pansement ;
allonger le blessé sur le côté même s'il est conscient, pour éviter l'obstruction des voies
aériennes par des caillots de sang ;
surveiller attentivement la reprise éventuelle du saignement abondant qui peut être
masquée ; dans ce cas de figure, refaire un pansement compressif plus serré.
Les critères de gravité d'une morsure sont les mêmes que pour les
plaies : localisation ;
aspect ;
mécanism
e.
Dans tous les cas et même pour les morsures les plus bénignes, il faut respecter des
règles strictes vis-à-vis de l'animal mordeur.
Il peut arriver qu'un membre ou une autre partie du corps (nez, oreille) soit sectionné ou
arraché. De nos jours, Il est possible de « réimplanter » un membre amputé à l'aide de
technique de microchirurgie. Il est donc essentiel :
d'arrêter le saignement et de lutter contre la détresse circulatoire ;
de retrouver et de préserver le membre sectionné.
Les techniques d'arrêt des hémorragies à utiliser sont les mêmes que celles décrites ci-
après (cf. les hémorragies).
Les soins à apporter au membre sectionné sont les suivants :
envelopper le membre sectionné dans un linge stérile
; placer le tout dans un sachet plastique ;
placer ce sachet dans un autre sac (autre sac plastique) rempli de glace ou dans un sac
réfrigérant. Le froid aide à préserver le membre amputé ;
écrire sur le sac le nom de la victime et l'heure de survenue de l'amputation ;
remettre le tout aux secours qui assureront le transport de la victime vers l'hôpital.
Il existe des lots tout prêts permettant la prise en charge d'une amputation de membre.
En aucun cas, le membre amputé ne doit entrer directement en contact avec de la glace.
Les auxiliaires sanitaires disposent d'un kit membres arrachés en dotation dans le service
de santé des armées.
5 - LES HÉMORRAGIES
La perte abondante ou prolongée de sang conduit à une détresse circulatoire qui menace
immédiatement ou à très court terme la vie d'une victime car ses organes vitaux (cerveau,
cœur, poumon) sont privés d'oxygène.
Sous l'effet de l'hémorragie, la quantité de sang de l'organisme diminue.
Dans un premier temps, le cœur augmente la fréquence de ses contractions pour
compenser cette perte et maintenir un débit et une pression suffisante dans les vaisseaux
pour assurer la distribution de sang à l'organisme.
Dans un deuxième temps, si le saignement n'est pas arrêté, la pression s'effondre, le
débit diminue, la pompe se désamorce et le cœur s'arrête.
Tout saignement nécessite une action de secours immédiate, rapide et efficace.
Au combat, c'est le garrot qui est le moyen le plus rapide et le plus efficace pour
stopper une hémorragie des membres.
Des maladies peuvent être transmises par le sang en cas de plaie même minime des mains du
secouriste.
Il convient donc de :
se protéger par le port de gants à usage unique ou, en leur absence, en interposant
un morceau de plastique, au mieux en glissant sa main dans un sac imperméable ;
utiliser une technique d'arrêt du saignement qui n'expose pas au contact direct du
sang ;
toujours se laver les mains, les désinfecter (eau de javel, Dakin, ...) et retirer les
vêtements souillés de sang le plus tôt possible après que l'action de secours soit
terminée ;
éviter de porter les mains à la bouche, au nez ou aux yeux ou de manger avant de
s'être lavé et désinfecté les mains.
A la suite d'un contact avec le sang d'une victime, le secouriste doit prévenir son
responsable et consulter un service d'urgence.
Ces techniques sont décrites dans les PSC1 et SC1 (sections III et IV).
Chapitre 2
LES ATTEINTES TRAUMATIQUES DES MEMBRES
1 - GÉNÉRALITÉS
Les membres supérieurs (bras, avant-bras, main) et inférieurs (cuisse, jambe, pied) sont
souvent l'objet de blessures lors de différents accidents ou d'actions de combat.
Il peut s'agir soit de plaies de la peau, des muscles et des tissus sous-jacents, soit de
lésions des os et des articulations qui assurent la constitution de ces membres, soit d'une
combinaison de ces différents éléments. Le cas extrême les regroupant toutes est le pied de
mine.
Pied de mine
Suivant le type d'accident (choc direct, chute) les forces qui s'exercent sur tout ou partie du
membre peuvent créer des lésions de gravité très différentes :
les fractures correspondent à un bris de l'os ; dans les situations les plus graves,
plusieurs fragments osseux sont visibles dans la plaie : ce sont des fracas de
membres.
Suivant les circonstances, le bris est :
En urgence, sur le terrain, il est parfois difficile devant une atteinte traumatique des
membres de pouvoir affirmer avec certitude que le blessé présente une contusion grave du
membre, une entorse, une luxation, une fracture simple ou complexe.
Dans tous les cas, si la douleur, la difficulté à mobiliser le membre atteint sont présentes, il
convient d'adopter une attitude simple permettant de faire face à toutes les situations avec
un triple objectif :
ne pas aggraver la blessure initiale par des gestes
intempestifs ; calmer la douleur que ressent la victime ;
dans certains cas, faciliter ou permettre le déplacement sur des distances relativement
courtes.
5.2. L'INFECTION
C'est un risque secondaire pour toutes les fractures ouvertes ou les plaies plus ou moins
souillées de terre et débris divers.
5.3. LA COMPRESSION
L'œdème ou l'hématome peuvent comprimer les vaisseaux et les nerfs et provoquer des
extrémités froides, des fourmillements, une perte de sensibilité ou de motricité.
En utilisant différents matériaux rigides pour réaliser une attelle improvisée avec :
une planchette en bois (dimension 10 cm x 30 cm environ) ;
des revues roulées.
Dans ces deux cas, l'attelle improvisée :
est maintenue en place par des bandes de toile, ou des bandages improvisés (foulard,
mouchoir) ;
est associée à la mise en place d'une écharpe improvisée qui permet une meilleure
immobilisation du membre.
L'utilisation du matériel de dotation permet une meilleure immobilisation du membre atteint. Elle
se réalise en respectant les mêmes règles que pour l'immobilisation sans matériel.
L'immobilisation d'un membre inférieur sans matériel ne se pratique que dans des situations
exceptionnelles d'isolement, pour une fracture grave de la cuisse ou de la jambe.
La technique consiste à solidariser le membre atteint au membre sain qui sert ainsi de tuteur.
Le sauveteur :
maintient le membre allongé pendant toute la durée de l'immobilisation ;
accole les deux membres l'un contre l'autre en rapprochant le membre sain du
membre blessé après avoir assuré un calage par des vêtements au niveau des
genoux et des chevilles ;
Comme pour le membre supérieur, des attelles SAM SPLINT peuvent être utilisées.
Chapitre 3
LA RELÈVE ET LE TRANSPORT D'UN BLESSE
1 - GÉNÉRALITÉS
Dans un contexte opérationnel dangereux, le blessé sera immédiatement mis à l'abri. Cela
implique une mobilisation du blessé par des techniques décrites dans ce chapitre.
Une fois le blessé mis à l'abri et les premiers soins d'urgence administrés, on procédera à
son évacuation. Celle-ci pourra être réalisée dans de bonnes conditions avec des matériels
éprouvés ou à l'aide de moyens de fortune.
Certaines méthodes décrites ci-après ne pourront pas être réalisées suivant l'équipement
porté par la victime.
2.1. GENERALITES
Lors de la mise à couvert, le sauveteur doit veiller à sa propre sécurité (il doit se dissimuler
de l'ennemi) tout en ménageant son blessé et en économisant ses forces.
Il doit respecter trois principes de base :
agir après analyse de son environnement
; éviter de mobiliser le blessé inutilement ;
éviter les secousses lors des
manipulations.
La technique de relève est conditionnée par :
les conditions générales de la menace au
combat ; la condition physique du sauveteur ;
la nature du terrain ;
la distance à effectuer pour se mettre à l'abri.
Si la distance à parcourir n'est pas trop longue et que l'on ne dispose pas de brancard, les
sauveteurs réalisent un portage.
Ce procédé de portage n'est pas utilisable lorsqu'il existe une fracture du membre
supérieur, le blessé étant soutenu par les bras.
Les différents procédés du portage en position assise ne peuvent être utilisés que chez des
blessés :
conscients car ils participent souvent eux-mêmes à leur maintien ;
ne présentant aucune fracture ou blessure grave du membre supérieur ou de la
cuisse ;
ne présentant aucune suspicion de lésion de la colonne vertébrale.
Ils conviennent parfaitement pour :
des blessures de la cheville et de la jambe après immobilisation
; des blessures de l'abdomen ou du thorax après pansement.
Trois procédés peuvent être employés :
Le blessé est ramassé en position semi-assise, les sauveteurs se placent de chaque côté
du blessé.
Le relevage d'un blessé couché ne pourra se faire que sous les directives d'un
équipier secouriste.
une fois le blessé installé, le couvrir pour le protéger du froid (veste, couverture) ;
dans le cas de blessure du thorax, le blessé est installé si possible en position assise
ou semi-assise pour disposer du meilleur confort respiratoire, en disposant des
vêtements ou son sac à dos, sous sa tête et son dos pour le maintenir ainsi sans
accentuer la fatigue ;
dans le cas de blessure de l'abdomen, le blessé est allongé sur le dos, les genoux
seront maintenus fléchis en glissant dessous des vêtements, des couvertures, le sac
à dos ou le duvet roulé ;
dans le cas de fracture des membres inférieurs, ceux-ci seront calés latéralement
avec une couverture roulée ou des vêtements pour limiter tout déplacement.
d ) FIN DU TRANSPORT
Synchroniser les mouvements de poser.
Le blessé doit être laissé dans la position du transport.
Portoir souple
Brancard filet
EN RÉSUMÉ :
Pour relever et transporter un blessé
si on est seul :
le blessé est maintenu immobile jusqu'à l'arrivée des secours ;
sinon, en particulier au combat, il faut le traîner sur de courtes distances pour le
mettre à l'abri (sauvetage au combat de premier niveau).
s'il y a plusieurs sauveteurs et pas de brancard :
OPTION n°1 (courtes distances) : le blessé est porté à bras (si les lésions
présentées ou suspectées ne risquent pas d'être aggravées par cette
manœuvre) ;
OPTION n°2 (longues distances) : le blessé est porté en brancard de fortune.
dans tous les autres cas, il faut utiliser le brancard ordinaire.
4.1. GÉNÉRALITÉS
Sur les théâtres d'opérations extérieures, les véhicules blindés peuvent être exposés à des
attaques directes ou indirectes. Les Véhicules de l'Avant Blindés (VAB), largement
employés sur ces théâtres sont fréquemment la cible d'Engins Explosifs Improvisés (EEI).
Dans certaines situations, un blessé situé à l'avant du VAB, ne peut s'extraire de lui même.
Le contexte tactique peut alors imposer d'extraire les blessés afin de les rassembler sur une
zone sécurisée à plusieurs centaines de mètres du lieu de l'explosion. Les attaques pouvant
être combinées à des tirs directs ou indirects, l'exposition des sauveteurs au combat doit
être minimisée afin de ne pas augmenter les pertes humaines.
Lors d'attaques directes ou indirectes des véhicules blindés, l'accès aux blessés est
toujours délicat. Dans le cas de dommages mécaniques mineurs, si le ou les véhicules
touchés peuvent poursuivre leur progression sur la route, ces véhicules s'extrairont de la
zone dangereuse. Les blessés éventuels seront traités prioritairement à bord des engins
blindés lors de ce dégagement « sur roues ». En cas d'immobilisation du véhicule, l'accès
aux blessés se fera dans un premier temps à l'intérieur par le personnel valide du véhicule
immobilisé.
Les places du pilote et du chef de bord du VAB sont difficiles d'accès, le seul lien intérieur
avec l'arrière du véhicule est le couloir latéral droit. Ce dernier est d'une part étroit et
d'autre part souvent encombré par du matériel, il peut donc s'avérer très difficile de s'y
glisser avec l'ensemble des moyens de protection balistique.
En raison de l'impossibilité d'accéder aux blessés par le couloir intérieur du VAB, une
solution extérieure doit être envisagée afin de dispenser les premiers soins de sauvetage au
combat (voire d'extraire le personnel, si la situation tactique l'impose). À bord des VAB, cette
extraction par un accès extérieur peut se concevoir au niveau des trappes supérieures ou
au niveau des portes latérales.
La première solution reste celle enseignée classiquement dans les unités de l'armée de
Terre sous blindage. Dans un contexte où l'ennemi est potentiellement présent et à
distance de tir, cette technique d'accès par les volets supérieurs montre ici ses limites. Il
paraît évident qu'un ou plusieurs sauveteurs « perchés » sur le toit du VAB constituent des
cibles à haute valeur ajoutée.
L'extraction d'un blessé par une équipe médicale à l'aide de l'attelle d'immobilisation cervico-
thoracique est réalisée en 20 minutes en moyenne. Dans un contexte d'extrême urgence,
cette extraction sera réalisée sans utiliser d'attelle. Ce contexte regroupe les urgences
absolues ( danger de mort imminente) ou des circonstances particulières (véhicule en
feu, danger de sur accident, ...).
Les sauveteurs devront tout d'abord accéder au toit du VAB puis une fois à l'aplomb des
trappes, les ouvrir complètement avec une séquence de déverrouillage-verrouillage des
organes de sécurité de la dite trappe. Dans un second temps ils devront se pencher et saisir
le blessé par ses éléments vestimentaires de protection balistique afin de hisser leur
camarade blessé sur le toit du véhicule.
Cette technique, dite de la porte latérale, offre des améliorations par rapport à l'extraction
décrite ci-dessus, notamment en diminuant la hauteur de travail des sauveteurs et en
apportant une solution de démultiplication de la force à utiliser pour extraire le blessé. Cette
technique d'extraction nécessite la présence d'au moins deux sauveteurs au combat (quatre
étant le nombre optimal).
Cette technique nécessite la présence d'au moins deux sauveteurs au combat et n'est pas
dénuée de risques pour le blessé (risque neurologique en cas de lésion du rachis,
traumatisme lors de l'extraction, chute, ...) comme pour les sauveteurs (mauvaise réception
et chute).
4.4. CONCLUSION
L'extraction sous le feu est un acte de combat, visant à soustraire le combattant blessé du
feu de l'ennemi.
La mise en œuvre de l'extraction d'urgence d'un blessé, à bord d'un VAB, dans des
conditions optimales et un délai minimum, passe par un entraînement régulier des
sauveteurs au combat au quartier et sur différents types de véhicule ou dans le cadre
des Mises en Condition avant Projection (MCP) et Validations Avant Projection (VAP).
Dans bien des cas, les exigences du combat, la mission même du combattant, passent
avant le désir de tout faire pour sauver un camarade.
Il convient dès lors de :
rendre compte au chef de tout blessé laissé sur le terrain. Alertée par radio, l'équipe
d'auxiliaires sanitaires viendra à son secours ;
marquer la place du blessé par tout moyen susceptible de signaler la présence de la
victime. Ce signal pouvant dans certaines circonstances constituer une cible pour
l'ennemi, recourir à cette consigne sur ordre ;
installer le blessé dans une "position d'attente" adaptée à sa détresse selon les
recommandations du PSC1 et du SC1 ;
assurer la surveillance du blessé et rendre compte de l'évolution de son état.
Chapitre 4
LA MENACE NUCLÉAIRE, RADIOLOGIQUE, BIOLOGIQUE OU
CHIMIQUE
BUT RECHERCHE :
Inculquer les notions essentielles dans les domaines de la protection médicale contre les effets
des agents NRBC qui doivent être connues et mises en application par tous les personnels.
RÉFÉRENCES :
DIA 3.8 (A)_NRBC(2012) : Doctrine interarmées de la défense NRBC n°015/DEF
/CICDE/DR du 11 janvier 2012 ;
PIA-3.8 (B) (CD-SF) : Directives opérationnelles interarmées NRBC ;
PIA-3.8.1 : Mémento sur l'emploi d'une force projetée sous menace biologique n°00014/DEF
/EMA/EMP.1/DR du 8 janvier 2004 ;
PIA-3.8.2_MCO-NRBC (2008) : Mémento interarmées pour la mise en condition
opérationnelle avant déploiement sous menace NRBC en milieu extrême n°864/DEF/EMA
/MA4/NP du 3 juin 2008 ;
PIA-3.8.3 : Cadre d'emploi de l'intervention des forces armées en cas d'accident
radiologique sur une installation nucléaire civile (DR-SF) n°4386/DEF/EMA/CPCO/CDT
/DR-SF du 29 octobre 2013 ;
PIA-3.8.4_SSA (2014): Principes de médicalisation d'une victime d'un événement NRBC
par le SSA n°506 999/DEF/DCSSA/PC/ERS/NP du 27 mars 2014 ;
PIA-3.8.5_SSA (2014): Mémento d'emploi de l'UMDA n°507 169/DEF/DCSSA/PC/ERS
/NP du 31 mars 2014 ;
Circulaire relative à la doctrine nationale d'emploi des moyens de secours et de soins face à
une action terroriste mettant en œuvre des matières chimiques n° 700/SGDN/ PSE/PPS du
7 novembre 2008 http://circulaire.legifrance.gouv.fr/pdf/2009/04/cir_1349.pdf
Circulaire relative à la doctrine nationale d'emploi des moyens de secours et de soins face à
une action terroriste mettant en œuvre des matières radioactives n° 800/SGDSN/ PSE/PPS
du 18 février 2011 http://www.sgdsn.gouv.fr/IMG/pdf./2011_02_18_800-2.pdf
Fiches Biotox/Piratox/Piratome http://ansm.sante.fr/Dossiers/Biotox-Piratox-Piratome
/Biotox-Piratox-Piratome/(offset)/0
NRBC 50 001(DR) DNBC 201 : Mémento d'emploi des forces terrestres projetées en ambiance
biologique édition 2006 ;
NRBC 54 201 : Guide d'instruction collective pour la défense NRBC des forces terrestres
édition 2013 ;
NRBC 55 001 : Mémento de défense NRBC édition 2015 ;
NRBC 34 001 (TTA 601) : Manuel de défense NBC VOL 1 (DR) 2011 amendé en juin
2012.
CONSEILS POUR ABORDER L'ÉTUDE :
Comprendre que :
- sa propre protection est essentielle pour permettre de porter secours ;
- l'extraction de la zone dangereuse, la mise à l'abri et la restauration si possible de la protection
de la victime sont les premières actions à mener ;
Un événement nucléaire ou radiologique (NR)
- peut induire un risque d'irradiation et/ou de contamination ;
- un irradié n'irradie pas ;
- la dangerosité de l'irradiation sera réduite par l'augmentation de la distance par rapport à la
source, la disposition d'écran et la réduction du temps de présence à proximité de la source ;
- la contamination peut être externe ou interne.
Un événement biologique (B)
- passera souvent inaperçu ;
- nécessite le renforcement des mesures d'hygiène et de lutte contre les animaux vecteurs est
essentiel et qu'il faut suivre les recommandations du SSA.
Un événement chimique (C)
- peut induire un risque de contamination et/ou d'intoxication ;
- le prétraitement (pyridostigmine) des intoxications par les neurotoxiques de guerre n'est pris que
sur ordre du commandement sous peine d'effet indésirables ;
- l'auto-traitement d'urgence des intoxications par les neurotoxiques de guerre doit être effectué
dès l'apparition des premiers signes cliniques de l'intoxication.
Ce chapitre ne se substitue pas aux autres documents consacrés à la défense nucléaire,
radiologique, biologique et chimique (NRBC) et les conduites à tenir face à ces attaques ou
événements NRBC doivent être parfaitement maîtrisées.
Les aspects spécifiquement d'action secouriste sont présentés ici. Les principes de la
décontamination médicale sont également brièvement présentés. Seuls les sous-officiers
affectés au sein du régiment médical pourront avoir à participer à la mise en œuvre de la
décontamination médicale approfondie au sein d'une Unité Médicale de Décontamination des
Armées (UMDA).
1 - PRINCIPES GENERAUX
Les effets de l'arme nucléaire sont triples : mécaniques (50% de l'énergie libérée de la
puissance nominale), lumino-thermiques (35% de la puissance) et radiatifs (15%).
sur les effets mécaniques directs sont dus à l'onde de pression qui
l'homme,
apparaît à la suite de l'explosion. C'est le « Blast Injury » qui se traduit par des
lésions des organes creux et des hémorragies des organes pleins. A ces lésions de
blast,
s'ajoutent les lésions dues à la projection des victimes contre un obstacle par
l'onde de pression, lorsqu'elles ne se sont pas abritées ou jetées à terre ;
les effets indirects résultent de lésions de polycriblage et de polytraumatismes dues
à la projection d'objets, à l'écroulement d'immeubles (crush injury pour les
ensevelis) ou aux incendies (brûlures). Ces effets sont finalement plus meurtriers
que les effets directs. Les victimes présenteront donc des atteintes conventionnelles
(fractures, plaies, brûlures, ...) sur lesquelles il faudra pratiquer les gestes de
sauvetage décrits dans les autres chapitres.
les effets directs du flash lumino-thermique sont représentés par les brûlures
cutanées et oculaires. Ces brûlures cutanées intéressent surtout les parties à
découvert, mais aussi les parties couvertes selon la nature (synthétiques) et la
couleur (sombre) des vêtements.
La gravité des brûlures va décroître en fonction de l'éloignement du point d'explosion (point
0). Cette gravité va dépendre également :
de la topographie, de la profondeur (1er ou 2ème degré) et de l'étendue des brûlures
; de l'éventuelle contamination externe associée par des particules β ;
du risque d'infection favorisée par les conditions d'hygiène précaires
engendrées ; des lésions associées (polytraumatismes) ;
les effets indirects du flash sont dus aux incendies et aux émanations de différents
gaz de combustion. Les victimes peuvent être brûlés classiques, et/ou des
des
intoxiqués.
Suite à l'explosion d'une bombe nucléaire, un flux intense de radiations (neutrons) est émis.
Le personnel exposé à ce flux sera fortement irradié en cas d'exposition directe entraînant
un syndrome irradiation aigu rapidement mortel. D'autre part, le souffle de l'explosion va
entraîner la dispersion massive de poussières et de matériaux contaminés par les radiations
les rendant ainsi radioactifs à leur tour. Le nuage de retombées va ensuite se déposer au
sol et sur le personnel présent. Ainsi, le sol et l'eau au voisinage de l'explosion sont
fortement radioactif. En cas de non protection, les personnes seront contaminées par ces
poussières radioactives par deux voies différentes :
la contamination externe se fait sur les parties découvertes et entraîne l’apparition
d'un syndrome cutané radio-induit pouvant aller jusqu'à de graves brûlures
radiologiques ;
la contamination interne se fait par passage de poussières radioactives à travers
une plaie cutanée, par ingestion (digestive) ou inhalation (respiratoire) entraînant à
moyen ou long terme un risque de cancers.
Cette contamination par des particules doit être prise en compte lors de l'évacuation et de la
prise en charge médicale. Il faut avant tout prévenir toute ingestion ou inhalation de ces
particules par la protection des voies aériennes et l'interdiction de fumer, consommer
de l'eau ou des aliments dans la zone.
A la suite de la dispersion de radionucléides par une bombe sale, les mêmes précautions
devront être prises mais le nombre de victimes sera inférieur.
L'utilisation des antidotes (DTPA, Bleu de Prusse, comprimés d'iodure de potassium pour
protéger la glande thyroïde) se fera sur consignes données par le SSA.
L'émission de rayonnements ionisants par une source radioactive obéit à une loi de
décroissance dans le temps sur laquelle on ne peut agir. Il est donc nécessaire d'utiliser, en
permanence, des moyens de protection adaptés. Le maintien à distance de la source, la
réduction du temps d'exposition et l'utilisation d'écrans sont les actions de protection à
mettre en œuvre.
C'est la dispersion des agents biologiques par voie aérienne (aérosols liquides ou solides)
qui représente théoriquement le danger le plus important. Les conséquences seront très
variables selon qu'il s'agit d'un agent biologique (virus ou bactérie) contagieux ou non ou
qu'il s'agit d'une toxine (absence d'aérosolisation secondaire significative, absence de
réplication). Dans le cas de certaines maladies contagieuses, le commandement peut
décider une mise en quarantaine ou une restriction de mouvements des troupes et
populations.
Dans un très grand nombre de cas, et en l'absence de moyens de détection biologique de
terrain parfaitement efficaces, les premiers cas humains mettront en évidence
l'exposition à des agents biologiques.
Dans le cas où des agents biologiques auraient été dispersés par un agresseur, les victimes
devront être considérées potentiellement porteuses de contamination (exemple de la
contamination par des spores de bactéries, ...). La protection des voies aériennes, des
yeux et des plaies est essentielle.
La contamination volontaire des ressources alimentaires, de l'eau ou d'autres produits de
consommation est un scénario parfaitement envisageable. Il conviendra de suivre
scrupuleusement les ordres donnés sur la base des consignes et conseils proposés par les
spécialistes NRBC et le SSA.
4.1. GENERALITES
Les agents chimiques peuvent se rencontrer sous les trois états de la matière : solide,
liquide ou gazeux. Si les agents de guerre chimique sont principalement des liquides plus
ou moins volatils, les différents toxiques chimiques susceptibles d'être rencontrés peuvent
se présenter sous ces trois états.
Les neurotoxiques de guerre et les vésicants (ypérite, lewisite) constituent les 2
grandes familles d'armes chimiques. Toutefois, lors d'un accident industriel, une exposition
à d'autres familles de toxiques chimiques est possible. Les principes généraux énoncés au
début de ce chapitre doivent être suivis.
Les NOP constituent l'élément essentiel de l'arsenal chimique de certains pays et ils
peuvent être employés dans un but militaire ou terroriste. Les NOP ayant un intérêt militaire
sont
classés en deux groupes : les agents G (tabun, sarin, soman, sarin cyclohexylique, ...),
les agents V (VX ou A4 et ses analogues comme le VX russe ou chinois).
Ce sont des toxiques dits létaux car une intoxication sans traitement médical peut
conduire à la mort pour des doses faibles. La cible biologique de ces toxiques est un
neurotransmetteur essentiel à la vie et dont l'action se trouve bloquée.
Les NOP sont toxiques à la fois par inhalation de vapeurs et par contact avec la forme
liquide, qu'elle contamine des surfaces ou bien qu'elle soit mise en contact avec la peau ou
les muqueuses non protégées lors de la dispersion.
Une contamination doit toujours être crainte lors de la manipulation des victimes
d'une exposition à ces agents.
Il est possible de protéger une partie du stock circulant de l'enzyme cérébrale cible
(acétylcholinestérase) au moyen d'un médicament : le bromure de pyridostigmine. Ce
médicament protégera partiellement en permettant uniquement de survivre à une exposition
à un NOP à des doses plus élevées.
Ce « prétraitement » (puisqu'il est pris avant tout contact avec le toxique) ne dispense en
rien du port des moyens de protection respiratoire et cutanée.
La pyridostigmine (30 mg par comprimé) doit être prise sur ordre de la hiérarchie, à
raison d'un comprimé toutes les huit heures. Il peut entraîner quelques gênes
passagères. En cas d'effets indésirables importants, il faut se rapprocher du médecin
traitant.
Il est inutile de prendre deux comprimés à la fois. Cela n'assurera pas une protection
supplémentaire mais augmentera les effets indésirables.
La durée d'utilisation de ce « pré-traitement » ne doit pas excéder 14 jours. Depuis
2008, l'utilisation de ce médicament en tant que prétraitement de l'intoxication par NOP est
encadrée par une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) pour une utilisation militaire
exclusive.
Pyridostigmine
Qu'il y ait eu ou non ordre de prise de bromure de pyridostigmine avant l'événement ayant
conduit à l'exposition au NOP, l'intoxication doit être combattue au plus vite, dès
l'apparition des premiers signes évocateurs. La parfaite connaissance de ces signes
permettra non seulement une injection à temps mais préviendra aussi les injections
injustifiées.
L'administration par le personnel ou son binôme d'un AIBC se fait dès l'apparition des
premiers signes cliniques, suivi, en cas de persistance des symptômes d'intoxication,
de l'injection d'un second AIBC 15 minutes après la première injection.
A noter :
L'AIBC est à garder à une température comprise entre +2 et +8°C pour une
conservation optimale (4 ans à partir de la fabrication du contenu).
La durée de conservation après la reconstitution n'est qu'au maximum de 6 mois.
L'ypérite est un agent chimique qui présente une très forte toxicité et entraîne
principalement des atteintes des yeux, de la peau et des voies aériennes. Sous un
climat tempéré, l'ypérite s'évapore lentement et constitue d'abord un risque « liquide ».
Malgré cette volatilité réduite, plus de 80% des victimes de l'ypérite de la première guerre
mondiale ont présenté des lésions liées aux vapeurs.
Bien que faisant partie des toxiques létaux, l'efficacité militaire de l'ypérite réside dans ses
propriétés d'incapacitation et son effet cancérogène à long terme.
Selon la quantité d'ypérite inhalée à l'état de vapeur ou en contact avec la peau à
l'état de vapeur ou de liquide, la symptomatologie est d'apparition plus ou moins
rapide.
1 - Au niveau de l'œil
Ce sont les premiers symptômes à apparaître après l'exposition à des vapeurs, les yeux
étant les organes les plus sensibles. Ils sont toutefois inconstants.
si l'intoxication est légère, 4 à 12 heures après le contact avec le toxique
apparaissent un larmoiement, des picotements, une sensation de brûlure et des
démangeaisons oculaires ;
si l'intoxication est sévère, le délai d'apparition de ces signes cliniques est compris
entre 1 et 2 heures. Ces derniers s'accompagnent d'une douleur intense, d'une
gêne intense à la lumière (photophobie) et d'une contraction incontrôlée et répétée
des paupières. Une conjonctivite (yeux rouges) apparaît avec œdème et brûlures
sur
les paupières. Une infection secondaire est fréquente et des lésions cornéennes
sont possibles. La cécité n'est en général que passagère.
2 - Au niveau de l'appareil respiratoire
Les lésions commencent au niveau des voies aériennes supérieures et s'étendent
proportionnellement à la dose reçue. Les effets les plus précoces après une exposition faible,
concernent donc le nez (irritation ou sensation de brûlure des narines avec hypersécrétions
nasales, saignement de nez), sinu (irritation ou douleurs) et le pharynx (irritation,
les s
douleur, sensation de brûlure de la gorge). Ces signes s'observent après un temps de
latence, de 2 à 4 heures en cas d'intoxication sévère et de 12 à 24 heures si celle-ci est
légère. Les effets pathologiques deviennent ensuite plus importants proportionnellement à
la dose
Le CS est actuellement le seul lacrymogène utilisé par les forces de l'ordre en France.
Toutefois, les dérivés du piment (oléorésine capsicum) contenant de la capsaïcine (pepper
sprays), déjà largement utilisés en auto-défense, sont également amenés à équiper les
forces de l'ordre.
6 - LA DÉCONTAMINATION MEDICALE
L'Unité Médicale de Décontamination des Armées (UMDA) est une structure de soins
servie conjointement par deux équipes médicales du SSA et des auxiliaires sanitaires
spécialisés du régiment médical (RMED). Elle sera le plus souvent intégrée au sein d'un site
de décontamination dit élargi, aux côtés des chaînes de décontamination personnels, petits
matériels et véhicules, armées par les personnels des forces. Les personnels non blessés
et les personnels servant au sein de l'UMDA lors d'une relève seront ainsi décontaminés au
sein
d'un CEntre de Reconditionnement du PErsonnel (CERPE). Les opérations de
décontamination s'exécutent en effet de façon graduée, selon les contraintes tactico-
opérationnelles.