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TTA 150
édition 2018
TITRE XXI
_
L'OUTRE-MER ET L'ÉTRANGER
Expert de domaine :
État-Major Spécialisé pour l'Outre-Mer et l'Étranger (EMSOME)
AVANT-PROPOS ......................................................................................... 5
Section I - LES RAISONS DE LA PRÉSENCE MILITAIRE FRANÇAISE
OUTRE-MER ET À L'ÉTRANGER .............................................................. 7
Chapitre 1 - HISTOIRE DE LA COLONISATION ET DE LA DÉCOLONISATION ............ 9
1 - LES MOTEURS DE LA COLONISATION ........................................................................... 9
2 - LES ÉTAPES DE LA COLONISATION ............................................................................. 10
3 - LA DÉCOLONISATION .................................................................................................... 15
Chapitre 2 - L'HÉRITAGE COLONIAL: L'OUTRE-MER FRANÇAIS ET LES LIENS
FRANCO-AFRICAINS ...................................................................................................... 21
1 - L'OUTRE-MER FRANÇAIS .............................................................................................. 22
2 - LES LIENS FRANCO-AFRICAINS ................................................................................... 25
Chapitre 3 - L'ORGANISATION ADMINISTRATIVE ACTUELLE DE L'OUTRE-MER
FRANÇAIS ........................................................................................................................ 29
1 - LES DÉPARTEMENTS ET RÉGIONS D'OUTRE-MER .................................................... 30
2 - LES COLLECTIVITÉS D'OUTRE-MER............................................................................. 31
3 - LE NOUVEAU STATUT DE LA POLYNÉSIE FRANCAISE .............................................. 32
4 - PARTICULARITES DE LA NOUVELLE CALÉDONIE, DES TAAF ET DE CLIPPERTON. 33
Chapitre 4 - LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE DE LA FRANCE.......................................... 35
1 - LA PLACE DE LA FRANCE DANS LE MONDE ............................................................... 36
2 - PRINCIPES DE LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE DE LA FRANCE ...................................... 37
3 - LES AXES PRINCIPAUX DE LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE DE LA FRANCE ................. 39
Chapitre 5 - L'ORGANISATION GÉOGRAPHIQUE DU MONDE ET SES
CONTRASTES.................................................................................................................. 45
1 - LES GRANDS CONTRASTES DE PEUPLEMENT ........................................................... 45
2 - LES CONTRASTES DE DÉVELOPPEMENT ENTRE LE NORD ET LE SUD .................. 53
3 - PLUSIEURS « NORDS » ET PLUSIEURS « SUDS » ...................................................... 59
AVANT-PROPOS
Chapitre 1
HISTOIRE DE LA COLONISATION ET DE LA DÉCOLONISATION
Le fait colonial est l'un des événements majeurs de l'histoire de l'humanité. Aujourd'hui, plus
des trois quarts des populations des pays développés ou du tiers monde ont un passé colonial,
comme ex-colonisateurs ou comme ex-colonisés. La France n'est pas demeurée à l'écart de la
colonisation. Durant près de quatre cents ans, elle en a même été un des principaux acteurs.
La France a eu une politique coloniale guidée par des motivations diverses qui ont évolué avec le
temps, mais qui ont profondément et durablement marqué ses relations avec les autres nations
colonisatrices et colonisées. Enfin, l'outre-mer français actuel, héritage de la colonisation, confère
à la France une dimension planétaire.
Les militaires ont été un des principaux vecteurs de l'expansion coloniale. Aujourd'hui, ils
sont nombreux à servir dans les DOM-COM (Département d'Outre-Mer et Collectivité d'Outre-
Mer) ou dans des pays, anciennes colonies françaises, avec lesquels la France entretient des liens
privilégiés. Il est donc important pour les militaires de connaître cette période de l'histoire de
France.
Il s'agit tout d'abord de comprendre le processus de l'expansion coloniale de la France
jusqu'à son apogée avant la seconde guerre mondiale, puis d'étudier les causes et les
étapes de la décolonisation jusqu'à la disparition de l'empire au début des années 1960.
Quelles que soient les motivations avancées et quelle que soit la générosité de ceux qui se
sont engagés dans ce qu'ils ont considéré comme une grande aventure, la colonisation a
d'abord été une entreprise intéressée, guidée par des considérations économiques. Puis,
des motivations religieuses, politiques et culturelles servirent à justifier l'expansion coloniale.
Dès le XVIe siècle, l'expansion coloniale a été motivée par le souci d'acquérir
des matières premières (épices, fruits tropicaux, oléagineux, bois précieux et divers
minerais dont en premier lieu, l'or). L'activité missionnaire dès le XVIe siècle (Jésuites en
Amérique du sud, missionnaires protestants dans le Pacifique) a constitué également un
puissant moteur de l'expansion coloniale.
Répartie sur plus de quatre siècles, l'expansion coloniale française a connu deux périodes
majeures :
Le gouverneur général Albert Sarraut (portant l'écharpe) lors d'une cérémonie publique à
Hanoï en 1913. L'Indochine représentait pour les Français ce que l'Inde représentait pour
les Britanniques.
Dès 1814, le traité de Paris restitue à la France quelques unes de ses anciennes colonies :
Saint-Pierre et Miquelon, les Antilles, Saint-Domingue, la Guyane, le Sénégal et les
comptoirs des Indes. En janvier 1830, le roi de France Charles X décide une intervention
militaire contre le dey d'Alger pour un différend financier, sans orientation coloniale. Par la
suite, un nouvel empire colonial français se reconstitue. En avril 1848, la seconde
République abolit, à nouveau, l'esclavage. Napoléon III s'intéresse surtout à l'Extrême-Orient
: Nouvelle- Calédonie (1863), Cochinchine et Cambodge (1863). La troisième République
marque la grande vague de l'expansion coloniale française avec Savorgnan de Brazza au
Congo, Galliéni en Indochine et à Madagascar, Marchand en Afrique centrale, Lyautey au
Maroc,... En 1894, un ministère des colonies est créé.
À la veille de la seconde guerre mondiale, le domaine colonial français représente 12
356 636 km2. Peuplé d'environ 67 800 000 habitants, il est à dominante africaine et
indochinoise :
L'apogée de l'empire est marquée par l'exposition coloniale de 1931, organisée par
Lyautey à Paris au bois de Vincennes qui reçut 8 millions de visiteurs.
M. NGOUPANDÉ, ancien 1er ministre de RCA, a écrit dans l'Afrique sans la France
chez A. Michel 2002 :
« La colonisation a permis d'éradiquer les endémies, de mettre fin aux razzias
esclavagistes et aux massacres inter tribaux, elle a permis le renouveau démographique du
continent noir, elle a stabilisé les populations, fixé les frontières et mis en place une
administration et un embryon d'État moderne, elle a développé l'alphabétisation et
l'éducation » .
Toutefois, il convient de nuancer, car la colonisation n'a pas été qu'une œuvre constructive :
« Et il est vrai que la colonisation a commis des crimes, qu'elle a déstructuré les sociétés
notamment en séparant ou en réunissant des populations par des frontières artificielles, elle
est à l'origine de la balkanisation de l'Afrique également. Elle a imposé des cultures
agricoles de rente et l'enseignement colonial n'était pas toujours adapté » . (M
NGOUPANDÉ)
Domaine colonial de la France et ses productions. Tableau dressé par J. Forest, Paris, 1911
3 - LA DÉCOLONISATION
Cette politique de fermeté a pour principale conséquence de plonger la IVe République dans
une succession d'engagements qui au début grèvent la reconstruction économique d'après
guerre et vers la fin, placent le pays au bord de la guerre civile :
1954 : fin de la guerre d'Indochine et indépendance, cette date marque le début
effectif de la décolonisation française.
1954 : cession à l'Inde des anciens comptoirs (Pondichéry, Chandernagor, Karikal,
Yanaon et Mahé).
1954 : (1er novembre) début de la guerre d'Algérie.
1956 : Maroc et Tunisie accèdent à l'indépendance et échec de l'expédition franco-
britannique visant à reprendre le contrôle du canal de Suez (Égypte).
1956 : nouvelle tentative institutionnelle pour sauver l'empire : la Loi Deferre, dite loi
cadre, institue le suffrage universel et confie des pouvoirs délibérants aux assemblées
territoriales ainsi que la décentralisation administrative.
1958 : alors que la France se divise sur la question algérienne, le Général de Gaulle
revient à la tête de l'État et fait adopter la constitution de la Vème République qui
donne aux membres de l'Union le choix entre l'indépendance immédiate, le maintien
du statut de la loi cadre ou l'appartenance en tant qu'État associé à une Communauté
Française qui est créée.
1960 : le Sénégal et le Mali réclament leur indépendance. Les autres pays africains
demandent et obtiennent en quelques mois leur indépendance. La notion de
Communauté française est remplacée par celle de zone d'influence française.
Le mouvement d'émancipation prendra fin avec l'indépendance de l'Algérie en 1962,
des Comores (sauf Mayotte) en 1975 et du Territoire Français des Afars et des Issas
(Djibouti) en 1977.
Décolonisation de l'Afrique
Chapitre 2
L'HÉRITAGE COLONIAL: L'OUTRE-MER FRANÇAIS ET LES LIENS
FRANCO-AFRICAINS
La France a été une grande puissance coloniale. Entre les deux guerres, l'empire est à son apogée
et le domaine colonial français représente plus de 12 millions de km², peuplés d'environ 70
millions d'habitants. Mais au lendemain de la seconde guerre mondiale, le processus de
décolonisation s'engage rapidement et au début des années soixante, l'empire français disparaît
et ne subsistent que quelques territoires : les Départements et Territoires d'Outre-Mer les DOM-
TOM.
Concernant les TOM, depuis la réforme constitutionnelle de 2003, ces territoires ont été
rebaptisées Collectivités d'Outre-mer (COM). La dénomination de POM (pays d'Outre-mer) est
également utilisée pour la Polynésie et la Nouvelle-Calédonie, même si cette dénomination ne
donne aucun statut juridique.
Héritage de son passé colonial, les DOM-COM, et les relations privilégiées qu'elle
entretient avec ses anciennes colonies africaines confèrent à la France une dimension
planétaire et lui permettent d'exercer une influence internationale significative.
Les militaires sont nombreux à servir dans les DOM-COM ou dans des anciennes colonies
françaises. Il est donc important pour tout militaire de connaître l'héritage colonial de la France.
Il s'agit dans un premier temps de présenter l'outre-mer français dans sa diversité et de
comprendre l'atout géopolitique qu'il constitue pour la France. Dans un second temps, nous
étudierons les relations franco-africaines.
1 - L'OUTRE-MER FRANÇAIS
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, alors que son empire colonial est fragilisé, la
France tente d'en renforcer les fondements par une adaptation du statut législatif des
différents territoires. En 1946, l'Union française est créée. L'Union comprend d'une part la
République (métropole et DOM-TOM) et d'autre part les Territoires (anciens mandats
confiés par la Société Des Nations : Togo, Cameroun, Liban, Syrie) et États associés
(anciens protectorats : Indochine, Maroc et Tunisie).
L'outre-mer français, ultime vestige de l'empire colonial français, rassemble dix espaces : la
Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, la Réunion, la Nouvelle Calédonie, la Polynésie
française, Wallis-et-Futuna, Saint-Pierre-et-Miquelon, Mayotte, les Terres australes et
antarctiques françaises (TAAF), dépourvues de population permanente et enfin, inhabités,
les îlots de Tromelin et de Clipperton ainsi que les îles éparses du canal de Mozambique.
Quoique dispersés sous toutes les latitudes et sur trois océans, ces territoires sont, pour la
plupart, des espaces insulaires tropicaux (à l'exception de la Guyane). Les terres
émergéescouvrent une superficie de près de 120 000 km², soit 22 % de celle de la France
métropolitaine. En 2017, plus de 2,7 millions d'habitants, soit environ 4 % de la population
totale française, habitent ces terres. Les espaces ultramarins permettent à la France de
disposer du deuxième domaine maritime mondial grâce au contrôle d'une Zone
économique exclusive (ZEE) de près de 11 millions de km², soit 97% de la ZEE
nationale.
L'Outre-Mer français
Au début des années 60, l'empire colonial français disparaît et les colonies africaines
de la France accèdent à l'indépendance. Cependant les liens forts tissés par une histoire
partagée unissent la France et l'Afrique.
Alors que les colonies françaises accèdent à l'indépendance, le général de Gaulle initie un
nouveau type de relations avec celles-ci. Prévoyant les difficultés auxquelles elles auraient
à faire face, il s'emploie à faire déboucher la décolonisation sur "l'œuvre nouvelle de la
coopération". Une question d'honneur national selon lui. La France devait donc poursuivre
l'aide financière, économique, technique et culturelle qu'elle avait consentie à ses anciennes
colonies. Un ministère de la coopération est créé et des accords de coopération ou de
défense sont signés avec un certain nombre de pays, notamment africains.
En 1963, l'aide de la France s'élevait à 4,67 % du budget de l'État. La France est toujours
restée fidèle à cette idée de solidarité.
Aujourd'hui, soixante ans plus tard, l'Afrique demeure un partenaire important de notre pays,
les liens privilégiés ne sont pas rompus et le continent africain demeure une priorité en
matière de politique extérieure de la France, s'inscrivant sous le triple signe de la fidélité à
une tradition d'engagement et de solidarité, de l'adaptation de notre coopération et de
l'ouverture à l'ensemble du continent.
Les relations de la France avec le continent africain, notamment dans les domaines
politique et militaire ont évolué : la France encourage et soutient la démocratisation, le
renforcement de l'état de droit et les pratiques de bonne gouvernance, tout en refusant de
s'ingérer dans les affaires intérieures de ses partenaires. Cette évolution ne signifie pas
toutefois un désengagement et la France continue d'honorer les accords de défense qui la
lient à certains pays et maintient un important dispositif de forces pré positionnées environ
3200 militaires français répartis en 2017 entre la république de Côte d'Ivoire, le Sénégal, le
Gabon et Djibouti).
Ces adaptations de la politique africaine de la France trouvent leur prolongement dans le
traitement des questions liées à l'immigration : des méthodes plus souples pour assurer le
contrôle nécessaire des flux migratoires, des politiques spécifiques d'aide au
développement pour les principaux pays d'émigration, ainsi que des moyens permettant de
répondre plus largement aux demandes de bourses d'étudiants.
Témoignage de la nouvelle politique africaine de la France, une réforme des structures
administratives et de notre dispositif de coopération a été mise en place depuis le début des
années 2000 : elle a doté notre pays d'un outil diplomatique unique et moderne mieux
adapté aux enjeux du monde actuel.
L'Afrique est une des priorités de l'action extérieure de la France. Notre pays entend
rester fidèle à un continent auquel l'attachent des liens anciens, et le témoigner
concrètement. La solidarité se traduit tout d'abord par une importante aide publique au
développement (APD) qui s'est élevée à 4 milliards euros en 2016 (40 % du total). En
matière d'aide au développement au profit de l'Afrique, la France se situe au premier rang
des pays développés. L'Afrique demeure un enjeu stratégique majeur sur le plan
géopolitique : elle comptera plus d'un milliard d'habitants dans moins de vingt ans et risque
de devenir la source de fortes pressions migratoires qui intéresseront l'Europe, en premier
lieu la France.
Des efforts considérables sont également engagés sur l'ensemble du continent pour
libéraliser les économies. La France contribue et soutient cette évolution par son aide
publique au développement, mais aussi par l'action de ses entreprises et la présence sur le
sol africain d'une communauté française en sensible diminution (100 000 personnes
environ), ainsi que par son action dans les instances internationales (ONU, FMI, Banque
mondiale ) et l'Union européenne. Par ailleurs, malgré sa marginalisation actuelle, l'Afrique
conservera certainement, sur le plan économique, des relations très étroites avec l'Europe.
Le développement économique du continent représente un enjeu majeur en raison de ses
immenses richesses minières et pétrolières et de son potentiel commercial.
Aujourd'hui, le niveau des intérêts économiques français en Afrique fait de celle-ci un
partenaire commercial important : l'Afrique représente autour de 50 %du commerce
extérieur français. L'Afrique subsaharienne reste le troisième marché du commerce
extérieur français (hors Union européenne). Les liens privilégiés avec l'Afrique francophone
s'accompagnent d'une ouverture aux pays anglophones, lusophones, hispanophones et
arabophones où la France entend désormais être plus présente. Rester engagé, sans
ingérence abusive.
Si la France s'emploie à renforcer ses liens avec ses amis traditionnels, elle ne veut
pas s'immiscer dans les affaires internes des États. L'attitude que la France a adoptée
lors des coups d’état qui ont marqué ces dernières années le Niger, les Comores, la Guinée-
Bissau, la Guinée et la Côte d'Ivoire est une illustration de cette politique : la France a été la
première à les condamner, et à demander un retour rapide à l'ordre constitutionnel, sans
pour autant intervenir dans les débats politiques intérieurs. Cette volonté de non- ingérence
guide l'action de la France dans son approche des questions de sécurité. Dans cette
perspective, en coopération avec les États-Unis et le Royaume-Uni, elle a lancé en 1997 une
initiative pour le renforcement des capacités africaines de maintien de la paix
(RECAMP). Placé sous les auspices des Nations Unies, ce dispositif vise à donner les
moyens aux États africains de prendre une part plus active aux opérations de maintien de la
paix sur leur continent.
L'aide publique au développement contribue aussi à la consolidation des progrès de la
démocratie et de l'état de droit. La coopération française consacre ainsi chaque année un
milliard d'euros au développement institutionnel, dont plus de 400 millions au renforcement
de l'état de droit.
Chapitre 3
L'ORGANISATION ADMINISTRATIVE ACTUELLE DE L'OUTRE-MER
FRANÇAIS
Les départements et régions d'outre-mer (DROM) ont été créés par la loi du 31
décembre 1982.
Ils ont le même statut que les départements métropolitains, mais l'article 73 de la
Constitution prévoit la possibilité d'adapter les textes législatifs et leur organisation
administrative en raison de leur situation particulière.
Guadeloupe,
Martinique,
Guyane,
La Réunion,
Mayotte est le cinquième département outre-mer validée par le conseil
constitutionnel. Les deux lois (organique et ordinaire) ont été promulguées le 07
décembre 2010 et publiées au journal officiel du 08 décembre 2010.
Les régions d'outre-mer, à la différence des régions métropolitaines, sont mono-
départementales c'est-à-dire constituées d'un seul département. Deux collectivités se
trouvent ainsi superposées (département et région) avec un seul préfet mais chacune
possédant son assemblée délibérante : le conseil départemental et le conseil régional.
La réforme constitutionnelle du 28 mars 2003 prévoit, après accord de leurs électeurs, la
possibilité de créer une collectivité se substituant aux prérogatives du département et de la
région. La possibilité d'une telle collectivité a été votée par les guyanais et martiniquais.
Depuis janvier 2016, création en Martinique et en Guyane d'une collectivité unique exerçant
les compétences dévolues au département et à la Région tout en demeurant régie par
l’article 73 de la constitution. Les collectivité territoriale de Martinique (CTM) et la collectivité
territoriale de Guyane (CTG) disposent réciproquement d'une assemblée et d'un conseil
exécutif.
Chapitre 4
LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE DE LA FRANCE
Vieille nation inspiratrice des idéaux inscrits dans la Déclaration universelle des droits de
l'Homme, la France a depuis très longtemps revendiqué et exercé une influence sur les affaires
du monde. Aujourd'hui encore dans un contexte international renouvelé, marqué par la
mondialisation, le développement des nouvelles technologies et la domination sans partage des
Etats-Unis, la France entend tenir sa place et faire valoir ses idées sur la scène
internationale en conduisant une politique étrangère originale et indépendante.
Dans le respect des grands principes de liberté, d'égalité et de fraternité, hérités de la Révolution
de 1789, la politique étrangère de la France est guidée tout à la fois par le souci de « défendre ses
intérêts, de contribuer, par sa diplomatie, sa culture, sa recherche et sa présence multiforme, à
"civiliser" la mondialisation, de poursuivre la construction d'une Europe forte qui soit dans le
monde de demain un pôle de stabilité, dont elle est un des principaux moteurs » . (Hubert
VÉDRINE, ministre des Affaires étrangères dans sa préface de La France dans le monde aux
éditions la Documentation Française).
Il est indispensable pour les militaires de connaître les fondements et l'organisation de la
politique étrangère de la France.
« La puissance militaire constituant un instrument incontournable de la politique extérieure et du
poids d'une nation » (Mme Michèle Alliot-Marie, Ministre de la Défense à la conférence des
ambassadeurs, le 28 août 2002),
Il s'agit de mettre en évidence tout d'abord la place que la France occupe sur la scène
internationale, puis de définir les principes et l'organisation de la politique étrangère de la
France, enfin d'en étudier les axes principaux.
La France est, à bien des égards, une grande puissance. En effet, même si
aujourd'hui elle ne représente qu'environ 1 % de la population mondiale, elle dispose
d'atouts considérables, qui lui confèrent une dimension internationale indéniable :
grâce à ses possessions d'outre-mer, elle est présente dans quatre océans
(Atlantique, Pacifique, Antarctique et Indien). Cette situation lui permet d'être
membre de plein droit d'organisations régionales ou internationales telles que la
Commission de l'Océan indien, la Communauté du Pacifique, ou l'
Association des États de la Caraïbe. En outre depuis l'entrée en vigueur du
nouveau droit de la mer, elle dispose du troisième territoire maritime dans le monde
avec une zone économique exclusive d'une superficie de 11,4 millions de km2.
au plan économique, elle est la cinquième puissance mondiale, elle est en outre le
deuxième exportateur agricole, le deuxième investisseur de capitaux et le troisième
exportateur de brevets technologiques.
au plan militaire, la France est l'une des nations détentrices de l'arme nucléaire. Par
ailleurs, elle dispose d'une capacité d'intervention significative en entretenant en
permanence des forces pré positionnées : forces de souveraineté (dans les DOM-
COM) et forces de présence (en Afrique et aux EAU).
au plan culturel, la France connaît également un grand rayonnement. La
communauté linguistique francophone se déploie sur les cinq continents et le français,
parlé par un grand nombre de locuteurs, est l'une des quatre langues des anciennes
puissances coloniales avec l'anglais, le portugais et l'espagnol.
Consciente de ses spécificités et désireuse de maintenir sa position sur l'échiquier
international dominé par « l'hyper-puissance américaine », la France entend développer
une politique étrangère originale.
La France est guidée par l'ambition de voir triompher, partout dans le monde, les valeurs
républicaines, dont elle a été l'inspiratrice et que les institutions internationales ont
consacré en des textes solennels. Depuis la seconde guerre mondiale, l'influence qu'elle a
exercé sur les affaires du monde a évolué, mais les principes, qu'elle a appliqués en
matière de politique étrangère sont demeurés constants.
Ainsi dans son action internationale, elle a toujours veillé à préserver son
indépendance. Ce souci l'a conduite à se doter d'une capacité de défense autonome,
reposant sur la dissuasion nucléaire, ainsi qu'à des initiatives diplomatiques originales,
notamment au Proche Orient ou en Asie, démontrant qu'elle demeurait maîtresse de ses
choix et refusait tout alignement inconditionnel.
Elle a toujours affirmé sa solidarité vis à vis du monde libre auquel elle a démontré son
appartenance par ses prises de position au Conseil de sécurité de l'Organisation des
Nations- Unies (ONU), son appartenance à des alliances (OTAN) son engagement militaire
aux côtés de ses alliés traditionnels comme ce fut le cas dans le Golfe Persique, lorsque
l'Irak envahit le Koweït en 1990 et en Afghanistan en 2001.
Par ailleurs, située au troisième rang mondial pour l'aide au développement, son action au
profit des pays les plus défavorisés a été également constante, notamment vis à vis des
états d'Afrique et d'Asie avec lesquels elle avait des liens historiques.
2.2. Organisation
La France est membre de l'Organisation des Nations Unies (ONU) depuis sa création
le 26 juin 1945 et elle appartient à son instance suprême : le Conseil de sécurité, où
elle occupe un siège permanent au même titre que les États-Unis, la Grande -
Bretagne, la Russie et la Chine.
Le français est l'une des six langues officielles de l'ONU et l'une des deux langues de
travail. Paris accueille le siège de l'Organisation des Nations Unies pour la science, la
culture et l'éducation, l'UNESCO.
Par ailleurs, elle prend une part très active aux actions conduites dans le cadre des Nations
Unies dans le but de maintenir ou de rétablir la paix, notamment au Moyen-Orient, en
Afrique et en Asie, dans les pays avec lesquels elle est unie par des liens d'amitié anciens.
La France est le quatrième contributeur financier de l'organisation. En 2017, les
10 principaux pays contributeurs au budget des opérations de maintien de la paix des
Nations Unies sont :
États-Unis d'Amérique (28,47 %),
Chine (10,25 %),
Japon (9,68 %),
Allemagne (6,39 %),
France (6,28 %),
Royaume-Uni (5,77 %),
Fédération de Russie (3,99
%), Italie (3,75 %),
Canada (2,92 %),
Espagne (2,44 %).
Le budget approuvé des opérations de maintien de la paix de l'ONU pour l'exercice
allant du 1er juillet 2017 au 30 juin 2018 est d'environ 6,8 milliards de dollars. Ce
montant finance 15 opérations de maintien de la paix dans le monde en 2018.
En 2018, les casques bleus français sont aujourd'hui essentiellement présents au Liban
au sein de la FINUL (650 soldats). Des officiers servent également sous la bannière de
l'ONU au sein des états-majors de la Force : MINUSMA (Mali) avec 35 officiers, MINUSCA
(RCA) avec 8 officiers et FINUL avec 18 officiers.
Au Moyen-Orient, elle a toujours œuvré pour le retour de la paix, tant dans le conflit israélo-
palestinien en exigeant en particulier le retrait des territoires occupés par Israël et en
favorisant le dialogue entre l'État hébreu et l'Organisation de Libération de la Palestine
(remplacée en 1994 par l'autorité palestinienne), qu'au Liban lors du conflit de 1996 et 2006
en facilitant un accord de cessez-le feu.
L'Afrique, où elle entretient des relations privilégiées avec de nombreux États, constitue une
priorité pour la France (chaque année un sommet, rassemblant les chefs d'État de France et
d'Afrique, contribue à renforcer les liens). Elle n'a jamais ménagé ses efforts pour résoudre
les crises et les conflits, qui déchirent le continent.
La France est par ailleurs à l'origine du renforcement des capacités africaines de maintien
de la paix (concept RECAMP) dans le cadre d'une initiative européenne de coopération
avec l'Afrique.
En ex-Yougoslavie, elle a également pris part aux opérations militaires conduites par
l'Alliance atlantique sous mandat de l'ONU et elle s'est investie pour amener les belligérants
à accepter un plan de paix global.
Ainsi la France participe très activement à de nombreuses actions conduites par les
Nations-Unies dans le domaine du maintien de la paix, mais elle soutient également
les initiatives visant à faire respecter les droits de l'homme ou à améliorer les
conditions de vie des populations.
Fidèle à sa tradition, la France mène une diplomatie active dans le domaine des droits
de l'homme. Elle a en particulier soutenu la création des tribunaux internationaux pour
juger les crimes contre l'humanité ou les actes de génocides commis en ex-Yougoslavie et
au Rwanda, ainsi que le principe de l'institution d'une cour pénale internationale permanente
pour juger les violations graves des droits de l'homme.
Le gouvernement français a créé, dès 1947, une commission nationale consultative des
droits de l'homme et la France accueille aujourd'hui à Strasbourg le Conseil de l'Europe,
institution destinée à promouvoir en Europe les droits de l'homme et l'État de droit, ainsi que
la Cour européenne des droits de l'homme. Ces dernières années elle fut l'un des premiers
États à garantir les droits de l'individu face à l'informatique et elle s'est fait l'avocat d'un droit
humanitaire s'imposant à l'action des États.
L'action humanitaire visant à apporter une aide aux populations en situation de détresse, est
également une des priorités de la France. Outre ses contributions aux organismes
humanitaires internationaux tels que l'Office humanitaire européen (ECHO), elle appuie
techniquement et financièrement les opérations des organisations non-gouvernementales
(ONG). Les principales zones d'intervention sont actuellement l'Afrique des Grands lacs,
l'Europe centrale et le Caucase.
La France occupe aussi une place de premier plan dans les actions de déminage
humanitaire et de lutte contre les mines anti-personnel, auxquels elle consacre des moyens
budgétaires et humains importants. Depuis 1978, l'Armée française a conduit une vingtaine
d'opérations extérieures de déminage et de formation au Liban, au Cambodge, en Angola,...
Elle a signé le 1er juillet 1998 la convention d'Ottawa d'interdiction totale des mines anti-
personnel et procédé à la destruction de toutes les mines de ce type.
Enfin la France est particulièrement impliquée dans l'aide au développement en faveur des
pays les plus défavorisés. L'aide française est principalement concentrée sur l'Afrique,
compte tenu de ses liens historiques avec divers États de ce continent, mais elle tend à se
diversifier et concerne aujourd'hui des pays du bassin Caraïbe, d'Asie ou du Pacifique.
Depuis 1990, date du sommet de la Baule, la France lie le niveau de son aide bilatérale aux
progrès réalisés par les pays bénéficiaires en matière de démocratie et de respect des
droits de l'homme. A cette coopération bilatérale, il convient d'ajouter les mesures prises par
l'Union européenne, qui depuis 1963 apporte son aide aux pays défavorisés dans le cadre
d'une convention. A l'origine, la convention dite de Yaoundé au profit de dix-huit états
africains et malgache qui a été renouvelée à cinq reprises, a pris le nom de convention de
Lomé, puis en 2000 de Cotonou. Elle concerne désormais soixante-dix états d'Afrique, des
Caraïbes et du Pacifique (pays ACP).
3.4. La Francophonie
Chapitre 5
L'ORGANISATION GÉOGRAPHIQUE DU MONDE ET SES CONTRASTES
Établie comme science depuis le XIXe siècle, la géographie répond au besoin de comprendre
l'organisation globale de la planète. L'analyse géographique de ce monde laisse ainsi apparaître
un espace fragmenté et inégal, aux multiples contrastes.
A l'échelle de la planète, les contrastes de peuplement sont nombreux, à la fois culturels et
démographiques. Par ailleurs, les contrastes économiques sont également très marqués,
opposant un Nord riche à un Sud moins riche, en voie de développement. Enfin, le Nord
lui-même n'est pas économiquement homogène, tout comme le Sud où des pays comblent
leur retard économique alors que d'autres s'enfoncent au contraire dans la pauvreté.
L'islam est né au VIIe siècle en Arabie avec le prophète Mahomet, lequel aurait reçu la
visite d'un ange lui révélant l'existence d'Allah. L'islam a lui aussi connu très rapidement un
schisme : on distingue aujourd'hui les musulmans sunnites (90 % des musulmans) et les
musulmans chiites (10 %). Au total les musulmans sont plus d'un milliard dans le monde et
viennent de dépasser récemment les catholiques. Ils sont 780 millions en Asie, 310 millions
en Afrique et 32 millions en Europe.
On dénombre près de 6000 langues dans le monde mais un tiers d'entre elles sont parlées
par moins de 1000 personnes, et donc menacées de disparition. Une centaine de langues
servent à l'expression de 95 % de la population mondiale et les 6 langues les plus
répandues sont parlées par près de la moitié de l'Humanité. L'anglo-américain n'est pas la
langue la plus parlée dans le monde mais tend néanmoins à devenir la langue universelle.
On trouve plus de 2000 langues différentes rien qu'en Afrique, soit 30 % des langues
parlées dans le monde, alors que l'Afrique ne compte que 750 millions d'habitants soit 12 %
de la population mondiale.
L'espagnol, le portugais et le français sont parlés couramment dans les anciennes colonies
européennes d'Afrique et d'Amérique latine.
On distingue plusieurs grandes aires culturelles dans le monde. Pour les délimiter,
on utilise généralement comme critères les religions, les langues et les modes de vie
des habitants. Mais ces critères ne sont qu'indicatifs, car il est souvent très difficile
de délimiter précisément les aires culturelles en raison de leurs nombreuses
imbrications et des métissages qui se sont produits au cours des siècles.
L'aire indienne est essentiellement centrée sur l'Asie du Sud (Inde, Bangladesh, Sri Lanka,
etc.). Deux religions se partagent cette aire culturelle : l'hindouisme et l'islam.
L'aire sinisée regroupe ce que l'on appelle familièrement les « peuples jaunes » : Chine,
Japon, Corée, etc. Elle se caractérise par son système agricole fondé sur la riziculture ainsi
que par un système d'écriture complexe : les idéogrammes. C'est là que le bouddhisme est
principalement implanté. D'autres religions y sont également répandues comme le
shintoïsme, le confucianisme, le taoïsme.
L'aire indo-malaise regroupe des pays tels que l'Indonésie, la Malaisie, les Philippines, etc.
Les religions y sont très variées et très imbriquées : islam principalement mais aussi
christianisme et bouddhisme.
Une petite partie de la Terre seulement est habitée. En effet, les 2/3 des terres émergées
du globe sont entièrement vides de population. Environ 75 % de la population mondiale est
concentrée sur seulement 10 % de la surface des continents. Pour chaque continent, la
population mondiale se répartit aujourd'hui de la manière suivante :
Mais une analyse plus fine permet de distinguer sur chacun de ces continents certains
foyers de peuplement plus denses que les autres.
Ainsi, il existe quatre foyers de peuplement principaux :
l'Asie de l'Est (Chine orientale, Japon, Corée) qui compte près de 2 milliards
d'habitants,
l'Asie du Sud (Inde, Pakistan, Bangladesh, etc.) environ 1,5 milliard d'habitants,
l'Europe (de l'Atlantique à la Russie occidentale) qui compte environ 740 millions
d'habitants,
l'Asie du Sud-Est (Indonésie, Philippines, péninsule indochinoise) avec plus de 500
millions de personnes.
On distingue également six autres foyers de peuplement secondaires qui sont dans
l'ordre décroissant :
le foyer proche-oriental (Égypte, Turquie, etc.) avec près de 180 millions de
personnes, le foyer du Golfe de Guinée (Nigeria, Côte d'Ivoire, Ghana, Togo, etc.)
avec plus de 170 millions d'habitants,
le foyer de l'Amérique centrale avec 160 millions d'habitants,
le foyer du nord-est de l'Amérique du Nord (le quart nord-est des États-Unis,
le sud-est du Canada) avec 140 millions de personnes, la façade atlantique de
l'Amérique du Sud avec 140 millions de personnes,
le foyer des Grands lacs d'Afrique orientale avec plus de 100 millions d'habitants.
On trouve ensuite des facteurs naturels qui permettent d'expliquer cette inégale
répartition de la population à la surface du globe : les climats, la végétation, les reliefs, les
cours d'eau. Ainsi, les espaces vides ou très peu peuplés correspondent aux régions
arides ou semi-arides (Sahara, Arabie, Chine occidentale, Australie...), aux régions froides
(Groenland, Antarctique, Nord canadien, Sibérie...), aux forêts équatoriales comme
l'Amazonie. A l'inverse les espaces très peuplés correspondent à des régions de basses
altitudes (50 % de la population mondiale vit en dessous de 200 m d'altitude) et aux vallées
des grands fleuves comme le Nil en Égypte ou le Gange en Inde, favorables à l'agriculture.
Ils correspondent également souvent aux zones littorales propices aux échanges : 70 % de
la population mondiale vit à moins de 300 km de la mer.
Il y a également des facteurs historiques et socio-économiques. On constate en effet
qu'il y a 2000 ans, plus de 50 % de la population mondiale se concentrait déjà dans les
grands foyers de peuplement actuels. Dès cette époque, en Asie de l'Est et dans le sous-
continent indien, on maîtrise parfaitement les techniques agricoles, telles que la riziculture,
permettant déjà de nourrir des populations nombreuses. En Europe, la révolution agricole
qui débuta au XVIIIe siècle généra également l'accroissement rapide de la population.
La croissance démographique est très variable suivant les continents. Le tableau ci-dessous
donne les estimations de population pour 2040 et, entre parenthèses, la progression par
rapport à l'année 2000 :
En Europe, la fécondité a commencé à baisser dès la fin des années 60. Sont en cause de
multiples facteurs : le déclin du nombre des mariages et l'augmentation des divorces, la
perte d'influence des Églises (qui incitaient à la procréation), la généralisation des moyens
contraceptifs (pilule, préservatif), l'avortement, le développement du travail des femmes,
l'allongement de la durée des études qui retarde d'autant la date du mariage, la crainte de
l'avenir en raison de la crise économique, le développement de l'individualisme dans des
sociétés de plus en plus marquées par la recherche de l'épanouissement personnel.
Aujourd'hui, l'Europe renouvelle de moins en moins ses générations. Des pays comme la
Russie, l'Allemagne, l'Italie, la Hongrie, etc., connaissent un phénomène de dépopulation : il
y a désormais plus de décès que de naissances. Les pays d'Europe compteront à l'avenir
de moins en moins de jeunes, mais aussi de plus en plus de personnes âgées en raison de
l'allongement de la durée de vie. Outre le manque de main-d'œuvre, se posera le problème
de l'augmentation des dépenses de santé et des difficultés pour le financement des
systèmes de retraites.
Dans les pays d'Afrique et d'Asie, la forte fécondité a plusieurs explications : le poids de
la religion, notamment l'islam, les conventions sociales et les traditions culturelles, le
manque d'éducation des femmes et leur ignorance des méthodes de contraception. Il y a
également des raisons économiques. De plus, dans ces pays, la notabilité est plus
importante pour répondre à une nécessité matérielle : les enfants, servant de main d'œuvre,
sont une source de revenus pour les familles. De plus, dans nombre de pays d'Afrique ou
d'Asie, les systèmes de retraites n'existent pas ou ne fonctionnent que pour les classes
sociales favorisées. Pour pallier ce problème, ce sont les enfants qui vont jouer le rôle «
d'assurance retraite ». Par exemple, une fois devenu âgé et ne pouvant plus travailler, un
père pourra compter sur ses enfants pour qu'ils le prennent en charge et s'occupent de lui
matériellement (habitation, nourriture, argent). Les parents ont donc tout intérêt à avoir
plusieurs enfants afin d'assurer matériellement leur fin de vie. Par ailleurs, l'explosion
démographique des pays du Sud s'explique aussi par la baisse très sensible du taux de
mortalité infantile, grâce aux progrès médicaux. Cette explosion démographique pose de
graves problèmes : accroissement de la pauvreté, chômage, tensions sociales, etc. C'est
pour cette raison que de nombreux États ont entamé depuis plusieurs années des politiques
malthusiennes : interdiction d'avoir plus d'un enfant comme en Chine, stérilisation des
hommes qui le souhaitent, etc.
Les contrastes de peuplement sont donc très marqués sur la planète, tant d'un point de vue
culturel que démographique. Mais ils le sont tout autant en ce qui concerne le
développement économique, social et sanitaire.
Les contrastes économiques entre les pays du Nord et du Sud sont très importants. Le Nord
produit par exemple 80 % de la richesse mondiale (le but des tableaux suivants est de
donner des ordres de grandeurs) :
SUD 20 % 30 % 20 % 20 %
Par ailleurs, on constate également d'importants écarts en ce qui concerne les secteurs
d'activités économiques. Le tableau ci-dessous montre que le Nord possède un secteur
tertiaire (les services) très important alors que les PED emploient encore largement leur
main-d'œuvre dans le secteur primaire (l'agriculture) :
NORD 2 à 10 % 25 à 35 % 55 à 80 %
(variable selon les
pays)
SUD 40 à 80 % 10 à 20 % 10 à 45 %
(variable selon les
pays)
Les contrastes sociaux et sanitaires entre Nord et Sud sont également forts. Le tableau
suivant donne quelques exemples de ces contrastes :
NORD 95 % 2% 13 75 ans
SUD 70 % 35 % 69 63 ans
Selon certains indicateurs économiques, environ 1,5 milliard d'habitants du Sud vivent
aujourd'hui plus difficilement qu'au début des années 80. L'écart entre les pays les plus
riches et les pays les plus pauvres a donc augmenté. Ainsi, au début des années 60, cet
écart était de 1 à 30 entre les 20 % plus riches habitants de la planète et les 20 % plus
pauvres. Aujourd'hui, l'écart est de 1 à 60. Au cours des années 80 et 90, nombre de pays,
notamment en Afrique subsaharienne, ont connu une chute considérable de leurs revenus.
Toutefois, on constate également qu'entre 1960 et 2015 l'IDH a progressé partout. Le
nombre des pays ayant un IDH inférieur à 0,5 a fortement diminué. Pour l'ensemble des
PED, la croissance économique a été plus forte que celle des pays développés ces
dernières années, notamment en Asie de l'Est et en Amérique latine.
Les facteurs qui permettent d'expliquer de tels écarts de développement sont divers.
Certains experts accusent le Nord d'être responsable du
sous- développement du Sud. Mais d'autres experts soulignent l'existence
de facteurs politiques et économiques internes aux pays du Sud. Par ailleurs, les
facteurs naturels sont quant à eux très secondaires.
Les écarts de développement entre le Nord et le Sud ont souvent été expliqués par le fait
que le Nord « exploiterait » économiquement le Sud, empêchant ainsi celui-ci de se
développer normalement. Cette exploitation économique se serait d'abord produite lors de
la colonisation, laquelle aurait désorganisé les économies naissantes des pays indigènes.
Cette exploitation économique se serait ensuite poursuivie après la décolonisation et jusqu'à
nos jours, avec la mise en place d'un système d'échange inégal entre Nord et Sud : les pays
du Sud seraient contraints de céder à bas prix des biens primaires (denrées agricoles,
minerais, énergies), alors que les pays développés du Nord écouleraient dans les pays du
Sud des biens manufacturés à des prix élevés. Conséquence : le Nord se serait ainsi enrichi
pendant plus de
40 ans au détriment du Sud qui, lui, se serait appauvri et endetté et n'aurait pu se
développer. Cette théorie « tiers-mondistes » répond à une volonté de culpabilisation
systématique des pays riches.
Mais ces explications, très à la mode dans les années 70, sont aujourd'hui nuancées par
d'autres experts. Tout d'abord, certains pays comme l'Éthiopie, l'Afghanistan ou le Libéria
n'ont jamais été colonisés par les Européens et sont pourtant aujourd'hui parmi les plus
pauvres du monde. A l'inverse, des anciennes colonies sont devenues des pays riches :
États- Unis, Canada, Nouvelle-Zélande, Corée du Sud, Hongkong, Singapour... La
colonisation n'est donc pas forcément la cause des retards des pays du Sud.
Le retard économique des pays du Sud par rapport au Nord, depuis ces 40 dernières années,
peut s'expliquer par un problème de gouvernance : corruption, laxisme, gabegies
financières, pillage des ressources économiques des pays du Sud par leurs propres
dirigeants, absence chez ces mêmes dirigeants des notions « d'intérêt général » ou de «
biens publics », détournement des aides étrangères, etc.
Le retard économique du Sud s'explique également très souvent par des choix hasardeux
de stratégies de développement : beaucoup de pays du Sud, après la décolonisation, ont
fait le choix du socialisme (dirigisme), voire du communisme (collectivisme). Les échecs de
ces stratégies de développement ont été patents, et parfois ont déstabilisé les économies
traditionnelles de certains pays bien plus sûrement que ne l'a fait la colonisation.
Depuis une dizaine d'années, tous les pays du Sud qui avaient opté pour le socialisme ou le
communisme ont renoncé à poursuivre dans cette voie et se sont réorientés vers le
libéralisme économique (exceptés Cuba et la Corée du Nord).
L'explosion démographique de nombreux pays du Sud peut également freiner le
développement en aggravant les problèmes sociaux tels que le chômage, la pauvreté,
l'analphabétisme, etc.
Les nombreuses Guerre interétatique et intra-étatiques , destructrices et coûteuses, ont
aussi une très lourde responsabilité dans les retards de développement de nombreux pays
du Sud.
Enfin, on peut également invoquer des inadaptations ou des rigidités culturelles chez
certaines populations face au modernisme, surtout en Afrique, ou encore la fuite à l'étranger
des élites (ingénieurs, médecins, etc.).
Dans certains pays du Sud, les conditions naturelles (climats, ressources du sous-sol,
enclavement, etc.) peuvent effectivement constituer un handicap au développement
économique. Cependant, des conditions naturelles défavorables ne sont jamais
insurmontables. Par exemple des pays comme la Corée du Sud ou Taiwan sont dépourvus
de pétrole ou de minerais et pourtant sont aujourd'hui parmi les pays les plus industrialisés
et les plus riches. A l'inverse un pays comme la République démocratique du Congo (RDC)
regorge dans son sous-sol d'or, de diamant, de minerais rares, etc., et pourtant se retrouve
parmi les plus pauvres de la planète. Tout dépend en fait de la politique menée par les
gouvernements, des stratégies économiques mises en œuvre. Il faut donc fortement
relativiser l'impact des facteurs naturels.
Les écarts de développement entre Nord et Sud sont donc importants et pourtant, cette
vision des choses doit être nuancée car il apparaît que des pays du Sud rattrapent
progressivement leur retard sur les pays du Nord.
Il convient de distinguer deux types de Nord. D'une part le Nord riche, celui de l'Europe de
l'Ouest, de l'Amérique du Nord, de l'Australie, du Japon. Depuis plus d'un siècle, il a fondé
son développement économique sur le capitalisme. L'Europe de l'Ouest, le Japon et
l'Amérique du Nord forment ce que l'on appelle la « Triade », c'est-à-dire les trois plus
grands pôles économiques de la planète, entre lesquels s'effectuent 75 % des échanges
mondiaux de marchandises et de services.
D'autre part, il y a le Nord en transition postcommuniste. Ces pays sortent de
plusieurs décennies de communisme et, depuis 1990, ont entamé leur conversion au
capitalisme. Ils connaissent encore d'importantes difficultés économiques et sociales. Le
niveau de vie de leur population est très nettement inférieur à celui des autres pays riches
du Nord. Certains pays comme la Pologne, la Hongrie, la République tchèque, la Slovénie
sont plus en avance que des pays comme la Roumanie ou la Bulgarie. La Russie, bien que
possédant un potentiel économique très important et des ressources naturelles abondantes,
se débat encore à l'heure actuelle dans les restructurations économiques et sociales.
L'Amérique latine possède une avance certaine non pas tant en termes de croissance que
de développement (IDH proche de 0,85 par exemple). A l'inverse, le continent le plus en
retard dans son développement est l'Afrique subsaharienne. Entre les deux, l'Asie de l'Est et
l'Asie du Sud-Est sont en train de rattraper leur retard. Les pays arabes, grâce au pétrole,
sont également au dessus de la moyenne des PED, même si leur croissance
démographique reste élevée en raison du poids de l'islam.
La notion de Tiers-Monde est aujourd'hui devenue trop réductrice, trop simpliste. D'abord
d'un point de vue politique : en effet le Tiers-Monde, c'est-à-dire le « troisième monde »,
avait encore une certaine signification du temps de la Guerre froide, lorsque les blocs Est et
Ouest s'opposaient. Entre les deux blocs capitaliste et communiste, le Tiers-Monde se
voulait neutre. Depuis la chute du Mur de Berlin en 1989, les blocs ont disparu rendant ainsi
politiquement obsolète la notion de « troisième monde ».
D'autre part, d'un point de vue économique : l'image d'un Tiers-Monde économiquement
homogène, victime du sous-développement, la faim, la surpopulation ne correspond plus
aux réalités d'aujourd'hui. Il existe désormais parmi les pays du Sud une très grande
diversité des situations de développement comme le montre bien le tableau précédent.
Certains sont toujours très en retard mais d'autres ont considérablement progressé, à tel
point qu'ils rattrapent le Nord riche et parfois dépassent le Nord postcommuniste. Pour cette
raison, parler du « Tiers-Monde » en tant que tel n'a plus vraiment de sens.
Les NPI regroupent quatre pays d'Asie de l'Est : la Corée du Sud, Taïwan, Singapour
et Hong Kong (rattaché en 1997 à la Chine). On les appelle également les « Quatre
Dragons d'Asie ». Ce sont les pays les plus riches du Sud et qui connaissent un niveau de
développement comparable à bon nombre de pays du Nord. Désormais, les économistes vont
même jusqu'à les ranger parmi les pays du Nord. Leur décollage économique a
vraiment commencé dans les années 70 et s'est accentué tout au long des années 80. Au
départ, ce sont des « pays-ateliers » spécialisés dans des industries nécessitant beaucoup
de main d'œuvre, comme le textile, l'habillement. Ils ont par la suite diversifié leurs
industries, notamment dans les secteurs de pointe : électronique, HIFI, vidéo, etc.
Aujourd'hui, un pays comme la Corée du Sud se classe au 2e rang mondial pour la
construction navale, 5e pour la pétrochimie et l'automobile, 6e pour la sidérurgie, 8e pour la
production d'électricité nucléaire.
Des monarchies se sont enrichies uniquement grâce aux exportations de pétrole qui leur
procurent une véritable rente financière : ce sont les « pétromonarchies ». Grâce à cette
manne de pétrodollars, des pays comme l'Arabie Saoudite, le Koweït, les Émirats
Arabes Unis, le Qatar, Oman ou encore le Brunei, ont mis sur pied une industrie à
dominante pétrochimique mais aussi des activités bancaires et commerciales. De même, la
rente pétrolière a permis à certains de ces pays la construction d'usines de dessalinisation
d'eau de mer, très coûteuses, mais qui aujourd'hui permettent l'irrigation de zones autrefois
totalement arides. Désormais, l'Arabie saoudite est autosuffisante en blé et en exporte
même. La richesse de ces pays attire beaucoup d'immigrés en provenance des autres pays
du Proche Orient et d'Asie.
A l'inverse, on distingue parmi les pays du Sud des États qui stagnent ou qui
s'enfoncent dans les difficultés économiques : les pays stationnaires et les PMA.
Cette catégorie regroupe des pays qui possèdent un certain potentiel de développement
économique mais qui, pour certains d'entre eux, sont handicapés par des problèmes
internes. Par exemple, l'instabilité politique ou la guerre civile empêchent le Nigeria ou
l'Algérie de progresser sur la voie du développement, bien que ces deux pays possèdent
d'importantes ressources naturelles (gaz ou pétrole). Certains pays pétroliers comme la
Libye ou l'Iran sont handicapés par leur isolement diplomatique et commercial
consécutif à l'embargo
américain. L'Irak, qui possède pourtant les deuxièmes réserves mondiales de pétrole, a été
victime de 25 ans de dictature de Saddam Hussein, plus soucieux de ses intérêts propres
que de ceux de son peuple. Aujourd'hui l'Irak vit dans l'incertitude politique et connaît des
troubles intérieurs inquiétants pour son avenir. Le Pakistan, puissance nucléaire, dépense
beaucoup dans le domaine militaire mais au détriment du reste de son économie. Les
anciennes républiques communistes d'URSS en Asie centrale, comme le Kazakhstan,
l'Ouzbékistan ou le Turkménistan, ont pris du retard dans la libéralisation de leur
économie. La Corée du Nord ou Cuba conservent encore des économies de type
communiste totalement archaïques qui paralysent toute forme nouvelle de développement
économique.
Les PMA sont les pays les plus pauvres du monde. Être un PMA c'est présenter un état
alarmant en terme d'espérance de vie, de mortalité infantile, de ration calorique et
d'alphabétisation et posséder une économie peu diversifiée et sous-industrialisée. L'ONU en
dénombre officiellement aujourd'hui une cinquantaine alors qu'ils n'étaient que 25 en 1971.
Les PMA se situent presque tous en Afrique subsaharienne, c'est-à-dire en Afrique noire :
RDC, Soudan, Éthiopie, Somalie, Mali, Niger, Mauritanie, Centrafrique,
Mozambique, Madagascar, etc. Il y en a aussi en Asie : Afghanistan, Bangladesh,
Birmanie, Laos, Cambodge, etc. Ces pays ont connu une forte dégradation de leur
économie et une baisse du revenu par habitant depuis les années 80. Leur économie demeure
encore très fortement marquée par l'agriculture et par une forte pression démographique.
Les sociétés humaines d'aujourd'hui restent donc encore très contrastées, que ce
soit par leurs cultures, leurs démographies ou encore leurs degrés de
développement de plus en plus hétérogènes.
RÉFÉRENCES
Monographies de l'état major spécialisé pour l'outre-mer et de l'étranger (EMSOME).
Portail intradef des opération extérieures : http://portail-armees.intradef.gouv.fr/operations/
Almanach du marsouin 2017
Chapitre 1
L'ORGANISATION DU COMMANDEMENT OUTRE-MER
« Un visage de l'armée de Terre pour l'OME, un visage de l'OME pour l'armée de Terre. »
L'état-major spécialisé pour l'outre-mer et l'étranger (EMSOME) est né le 1er
juillet 2016 de la transformation de l'école militaire de spécialisation de l'outre-mer et de
l'étranger en état-major, tête de chaîne organique pour l'OME. Depuis janvier 2017,
l'EMSOME est implanté à l’école militaire de Paris (75) quittant ainsi la Caserne Guynemer
de Rueil-Malmaison (92).
Dans le cadre du nouveau modèle de l'armée de Terre "au contact !", le CEMAT a
voulu placer les formations terrestres de l'outre-mer et de l'étranger sous un
commandement organique possédant l'expertise de l'OME .
Sous la tutelle du commandement des forces terrestres (CFT), l'EMSOME a désormais la
responsabilité organique des onze formations terrestres stationnées OME et
garantit leur performance en liaison avec les COMIA et les commandements et directions de
l'armée de Terre. L'état-major élabore les directives, organise, coordonne et pilote
l'ensemble des domaines qui participent à la capacité opérationnelle des formations
terrestres OME.
La satisfaction des besoins des unités est également du ressort de l'EMSOME. Interface
entre les régiments, le CFT et l'EMAT, le champ d'action de ce nouvel état-major couvre les
domaines des ressources humaines, de la chancellerie, de la logistique, de l'entraînement
spécialisé et de tout ce qui concourt à la préparation opérationnelle. L'EMSOME contribue
par ailleurs à la définition de la politique des forces terrestres OME, avec pour objectif de
valoriser la capacité d'entraînement interarmes et interarmées et les capacités de
manœuvre et de tir.
La mission de l'EMSOME s'inscrit dans la continuité de celle que le général Crène, chef
d'état-major de l'armée de Terre, avait fixé (le 6 décembre 1999) au CMIDOME : "informer
et former les militaires et les civils de la Défense désignés pour servir outremer et à
l'étranger, qu'ils soient permanents ou tournants".
Les théâtres ou les zones d'opération se caractérisent tous par un environnement général
qui leur est propre. La vocation première de l'EMSOME consiste en l'acculturation
préalable des soldats envoyés en mission hors de l'hexagone. Dans ce cadre, il s'agit
de livrer les "clefs" qui permettront aux unités, ainsi qu'à chaque individu, de s'adapter et de
s'intégrer naturellement dans un environnement nouveau, avec un comportement adapté
qui permettra de réussir sa mission. Cette acculturation permet aux soldats (et à leurs
familles) d'appréhender le plus justement possible leur expatriation et leur mission dans un
but opérationnel.
L'EMSOME assure de manière permanente la formation sur 23 destinations avec ses
instructeurs spécialisés. Elle fait appel à des intervenants militaires extérieurs pour compléter
ce panel. Des conférenciers extérieurs issus d'organismes spécialisés dans les questions
de géopolitique (DGRIS), d'économie, de géographie ou d'histoire viennent compléter ce
dispositif, contribuant ainsi à une meilleure compréhension du milieu socioculturel dans
lequel les militaires évolueront et à l'acquisition d'un comportement adapté. L'état-major
attache une grande importance à l'actualisation de ses informations à partir de sources
ouvertes uniquement.
Par le biais des formations territoire qu'elle propose, l'EMSOME participe à la mise en
condition avant projection des unités programmées sur une OPEX ou une MCD .
Après contact par mail auprès de la division formation deux mois avant la date souhaitée, les
instructeurs se déplacent dans les garnisons pour y dispenser une formation à
l'interculturalité spécifique au territoire de destination.
L'EMSOME est également la maison mère des Troupes de marine , avec à sa tête le
père de l'Arme , garant des traditions et de la cohésion des Troupes de marine. Il élabore et
conduit toutes les actions visant à valoriser le patrimoine culturel de l'Arme et à transmettre
et pérenniser ses traditions pour renforcer la capacité opérationnelle de l'armée de Terre.
Gardien des traditions, le père de l'Arme est l'interlocuteur du CEMAT pour ce qui ressort du
patrimoine culturel de l'Arme et des unités (appellations, filiations, emblèmes, fanions,
insignes...) en s'appuyant sur l'expertise du conservateur du musée des TDM et de son
équipe.
Le père de l'Arme entretient naturellement des liens étroits et constants avec la fédération
des anciens dont la collaboration et le dynamisme contribuent pleinement au rayonnement
des traditions de l'Arme à travers le comité national des traditions.
La maison mère organise le rassemblement des Troupes de marine à Fréjus et
participe avec la FNAOM-ACTDM à l'organisation du pèlerinage à Bazeilles. Elle
réalise également les publications de l'Arme (L'Ancre d'Or-Bazeilles et l'Almanach du
marsouin) avec le comité national des traditions (CNT).
Adresse postale :
EMSOME - École militaire - 1 place Joffre - Case postale n°5
75007 PARIS
Adresses numériques :
- Adresse fonctionnelle : emsome@intradef.gouv.fr
- Portail EMSOME : http:// portail-emsome@intradef.gouv.fr
Chapitre 2
L'OUTRE MER FRANÇAIS ET LES FORCES DE SOUVERAINETÉ
Les forces de souveraineté constituent, par leurs richesses économiques et humaines, un joyau
national. Elles comptent 2,5 millions d'habitants. La zone économique exclusive qu'elles apportent
à la France nous place au troisième rang mondial en termes de rayonnement maritime.
C'est pour assurer la protection de cet atout que la Défense consent un effort important, d'autant
qu'éloignées et isolées, nos collectivités, pays et départements d'outre-mer sont situés dans des
environnements parfois instables.
Le Livre blanc de la défense et de la sécurité nationale de 2013 fixe comme priorité la protection
du sanctuaire national, tant outre-mer qu'en métropole. Nos compatriotes ultra-marins ont autant
de besoins et de droits en termes de protection que les ressortissants métropolitains.
Parmi les militaires et civils de la Défense stationnés outre-mer au sein des forces de
souveraineté, l'armée de terre présente un dispositif cohérent et suffisant pour remplir sa mission.
Elle prend sa juste part dans la protection du territoire national, tant sur les infrastructures (centre
spatial de Kourou), que dans la lutte contre l'orpaillage (HARPIE) ou contre le terrorisme
(VIGIPIRATE, SENTINELLE), assure une présence et une information générale sur le territoire
(Îles Éparses, tournées de province), et joue un rôle éminent en termes de partenariat et de
rayonnement de la France (DIO, manœuvres interalliées, accueil
dans nos centres d'entraînement et d'aguerrissement). Les forces de
souveraineté constituent également un élément avancé, une base opérationnelle en cas de
projection dans les sous-régions au sein desquelles peuvent éclater des crises (exemple en 1997
de l'opération AZALÉE aux Comores ou en 2004 de l'opération CARBET en Haïti).
Les missions de courte durée des unités élémentaires présentent enfin une capacité
d'entraînement spécifique (exercices, centre d'aguerrissement en milieu lagunaire ou tropical) qui
offre à l'armée de terre une possibilité de continuum de formation inédit pour son personnel (en
miroir des passages en centres d'entraînement spécialisés de métropole).
1 - LE BASSIN CARAIBE
Bassin caraibes
ESPACE GÉOGRAPHIQUE
Émiettement du continent américain, la Caraïbe est une des régions les plus fragmentées
du monde. Située de part et d'autre du tropique du Cancer, elle est baignée à l'Est par
l'océan Atlantique et à l'Ouest par la mer des Antilles (une fois et demie la Méditerranée).
Dans sa définition la plus extensive, le bassin Caraïbe se compose d'un arc continental (5
États des États-Unis, 7 États d'Amérique Centrale et 5 États d'Amérique du Sud) et de
l'archipel des Antilles (700 îles dont 98 sont habitées).
Superficie : 235 000 km2 (archipel des Antilles hors arc continental).
Climat : très varié selon la latitude, l'altitude, l'arc continental et l'archipel, les îles
humides et les îles sèches.
Végétation (du nord au sud) : frange désertique au nord, tropicale sur les îles et l'isthme,
zone équatoriale au sud.
Population : 38 millions d'habitants (archipel avec les 3 Guyane).
ESPACE POLITIQUE
ESPACE ÉCONOMIQUE
Très dépendante des importations et peu diversifiée, la Caraïbe bénéficie d'un regain
d'intérêt de la part des grandes puissances régionales.
CARICOM (Caribean Community) créé en 1973 avec plus de 14 pays de la Caraïbe la
plupart anglophones.
CBI (Caribean Basin Initiative) créé en 1982 avec 22 états de la Caraïbe et d'Amérique
centrale.
AEC (association des États de la Caraïbe) créé en 1994, avec 25 États de la Caraïbe.
PIB/hab (en dollars US) de 1 235 $ (Haïti) à 49 000 $ (EU) ; Cuba : 9 700 $, Martinique : 21
350 $, Guadeloupe : 20 045 $, République Dominicaine : 19 287 $. (IEDOM 2012).
Monnaies : l'euro (£) et le dollar ($).
ESPACE CULTUREL
LE DISPOSITIF
Le commandement des forces armées en Guyane est assuré par un officier général (
COMSUP FAG) qui occupe également la fonction de commandant de la zone de
responsabilité permanente (ZRP) Guyane et de commandant de la base de défense
(COMBdD) des FAG. Les FAG sont centrées sur deux principales emprises : l'île de
Cayenne et Kourou. La ZRP des FAG comprend les zones maritimes Antilles et Guyane
avec les territoires, eaux territoriales et espaces aériens inclus dans le périmètre, dont ceux
des îles des Caraïbes, à l'exclusion des départements des Antilles ; elle comprend
également les pays de l'arc Caraïbes, les territoires du bassin de l'Amazonie et le
département de la Guyane. Depuis juillet 2011, la ZRP des FAG et celle des forces armées
aux Antilles (FAA) ont été regroupées au sein d'une seule et même ZRP (ZRP Amérique
latine Caraïbes).
Le COMSUP FAG est placé sous l'autorité du chef d'état-major des armées (CEMA), dont il
est le représentant local. Son autorité s'exerce sur l'ensemble des formations des trois
armées et des directions et services communs qui sont affectés dans sa zone.
Le COMSUP FAG dispose d'un état-major interarmées et commande 2 100 militaires des
trois armées.
Les forces armées en Guyane sont constituées d'éléments de :
l'armée de Terre
LES MISSIONS
Les FAG exercent des missions de soutien de l'action de l'Etat et contribuent aux
missions de souveraineté.
A ce titre, les 3 missions principales des FAG sont les suivantes :
garantir la protection du territoire national ;
contribuer au maintien de la sécurité dans la zone de responsabilité permanente
unique Caraïbes (ZRP) ;
participer à la préservation des intérêts de la France notamment via la
sécurisation du centre spatial guyanais (opération Titan).
Principal point d'appui du théâtre « Caraïbe » avec les FAA, les FAG sont plus
particulièrement engagées dans la lutte contre les trafics illégaux, la pêche illégale, le
pillage des richesses halieutiques et l'orpaillage clandestin (opération Harpie). Le cas
échéant, elles sont en mesure de conduire, d'appuyer ou de participer à un déploiement
opérationnel dans la zone considérée (exercice multinational, opération de secours
d'urgence, intervention en cas de catastrophe naturelle, etc.).
Enfin, les FAG constituent un environnement privilégié pour l'entraînement des forces grâce
au centre Centre d'entraînement en forêt équatoriale (CEFE). Mis œuvre par le 3ème
REI, il participe à la préparation opérationnelle des forces , mais également à la
mission de coopération régionale et internationale . Situé à Régina, sur les bords de
l'Approuague, le CEFE est la référence française dans le domaine du combat en forêt
équatoriale, et l'une des quatre « écoles de la jungle » reconnues internationalement. Il a
pour but d'entraîner, instruire, aguerrir les unités françaises et étrangères qui participent aux
différents stages (aguerrissement, spécialisation forêt, combat, etc). Il dispose pour se faire
d'un encadrement d'instructeurs et d'aide-moniteurs forêt hautement qualifiés. Créé en
1986, le CEFE a déjà accueilli plus de 35 000 stagiaires.
Remarque
Opération Titan : au sein d'un dispositif interarmées, lui-même intégré dans un dispositif
interministériel, environ 50 militaires surveillent en permanence les abords du CSG. Cet
effectif atteint près de 350 militaires lors des phases de transfert ou de lancement (quatre à
cinq jours par mois). Il peut atteindre, en cas de lancement sensible, jusqu'à 400 militaires.
Opération Harpie : lancée officiellement par le Président de la République en février 2008,
Harpie est une opération interministérielle de grande envergure. Elle est menée
conjointement par les forces de l'ordre (police aux frontières, gendarmerie) et les FAG. Placée
sous l'autorité du préfet et du procureur de la République pour la partie judiciaire, elle vise à
éradiquer l'orpaillage illégal.
Opération Pol-pêche : la mission de police des pêches des FAG s'inscrit dans un cadre
interministériel associant d'autres services de l'Etat (affaires maritimes, douanes et
gendarmerie). L'action des FAG et plus particulièrement centrée sur l'observation des activités
de pêches, l'interrogation de navires de pêche, la vérification des journaux de bord, la
vérification des engins de pêche et le contrôle des maillages, l'appréhension des navires,
matériels et produits de la pêche.
1.1.a. LA GUYANE
Les forces armées aux Antilles (FAA) garantissent la protection du territoire national et
animent la coopération régionale depuis les départements de la Martinique et de la
Guadeloupe. Elles constituent un dispositif interarmées à dominante aéromaritime de
premier plan sur le Théâtre Caraïbes , en coordination avec les forces armées en Guyane
(FAG).
LE DISPOSITIF
Le commandement des forces armées aux Antilles est assuré par un officier général (
COMSUP FAA) qui occupe également la fonction de commandant de la zone maritime
Antilles et de commandant de la base de défense (COMBdD) FAA. Les FAA sont centrés
sur deux principales emprises : la Martinique et la Guadeloupe. La zone de
responsabilité permanente (ZRP) des FAA comprend le département des Antilles. Depuis
juillet 2011, la ZRP des FAA et celle des forces armées de Guyane (FAG) ont été
regroupées au sein d'une seule et même ZRP (ZRP Amérique latine Caraïbes). En
Guadeloupe, le commandant militaire (COMILI) représente le COMSUP FAA auprès du
préfet.
Le COMSUP FAA est placé sous l'autorité du chef d'état-major des armées (CEMA), dont il
est le représentant local. Son autorité s'exerce sur l'ensemble des formations des trois
armées et sur les directions et services interarmées qui sont affectés dans sa zone. Il est,
en tant que commandant de la zone maritime Antilles, assistant du préfet de région et
délégué du Gouvernement pour l'action de l'Etat en mer. Il conseille le préfet de la zone,
notamment pour l'élaboration des plans généraux de protection.
Le COMSUP FAA dispose d'un État-Major interarmées et commande près de 1 000
militaires des trois armées.
Les forces armées aux Antilles sont constituées d'éléments de :
l'armée de Terre
le 33e RIMa (régiment d'infanterie de marine) avec 1 compagnie de commandement et
de logistique, 2 compagnies de combat, 1 compagnie de réserve et un centre
d'aguerrissement outre-mer et de l'étranger (CAOME) implantés en Martinique et une
compagnie de réserve implantée en Guadeloupe ;
la Marine nationale
La base navale implantée dans le Fort Saint Louis à Fort-de-France avec
: 2 frégates de surveillance : Ventôse et Germinal ;
1 bâtiment de transport léger : Dumont d'Urville ;
1 remorqueur portuaire côtier : Maïto ;
1 patrouilleur côtier de la gendarmerie maritime La Violette basé en Guadeloupe ;
l'armée de l'Air
2 détachements d'hélicoptère embarqué de la Marine nationale : 1 Panther de la
flottille 36F et 1 Alouette III de l'escadrille 22S ;
1 pôle aéronautique étatique basé au Lamantin : cette structure interministérielle
regroupant des unités aéronautiques du ministère de la Défense (qui en assure la
tutelle), du ministère de l’Économie et des Finances et du ministère de l'Intérieur
constitue une plate forme logistique d'accueil et de soutien de renforts arrivant par
voie aérienne, en provenance de Guyane ou de métropole, dans le cadre d'opérations
de secours d'urgence ou de lutte contre le narcotrafic en haute mer.
La Base de Défense des Antilles, créée en janvier 2011, assure les missions de soutien
commun au profit des organismes, directions et unités opérationnelles du ministère de la
Défense stationnés aux Antilles. Le soutien commun et l'administration générale sont
assurés par le Groupement de Soutien de la Base de Défense Antilles (GSBdD).
La France met en œuvre un service militaire adapté (SMA) avec deux régiments
implantés en Guadeloupe et en Martinique. Il a pour mission de former les jeunes Antillais
volontaires. Le RSMA est placé sous les ordres directs du COMSUP uniquement en cas de
réquisition du Préfet, dans le cadre d'un protocole et du contrat opérationnel.
LES MISSIONS
Les FAA exercent des missions de soutien de l'action de l’état et contribuent aux
missions de souveraineté. A ce titre, elles garantissent la protection du territoire national
et contribuent au maintien de la sécurité dans la zone de responsabilité permanente Antilles
ainsi qu'à la préservation des intérêts de la France.
Les missions permanentes de souveraineté :
protéger le territoire national, les installations stratégiques et contribuer au maintien
de la sécurité,
assurer la prévention et la préservation des intérêts de la France dans la zone de
responsabilité contre toute forme d'agression extérieure,
soutenir l'action de l'État aux Antilles et participer à la lutte contre le narcotrafic.
Les missions de crise sur le territoire ou à l'extérieur :
conduire ou participer à une opération militaire,
mener des opérations de secours d'urgence (assistance humanitaire, catastrophe
naturelle).
Remarque
Les missions de souveraineté essentiellement axées sur la surveillance des pêches et action
de l’état en mer dans un bassin maritime fermé d'une taille équivalente à deux fois la
surface de la mer Méditerranée et une zone économique de 138 000 km2. Les FAA mènent
des missions de surveillance maritime et de service public (lutte contre le narcotrafic en haute
mer, lutte contre la pollution maritime, police des pêches, sauvetage en mer). La lutte
contre le narcotrafi c est effectuée en coopération inter-administration et internationale,
principalement en lien avec l'agence interministérielle de lutte contre le narcotrafic aux USA la
Joint InterAgency Task Force-South (JIATF-S). La JIATF-S est une force
opérationnelle américaine travaillant en coopération avec 15 pays dont la France, les Pays-
Bas, le Canada, le Royaume-Uni, la Colombie ou encore le Venezuela ;
1.2.a. LA MARTINIQUE
1.2.b. LA GUADELOUPE
ESPACE GÉOGRAPHIQUE
Limitée au sud par les quarantièmes rugissants, la zone sud de l'océan Indien, représente le
point de passage obligé d'une très grande part des approvisionnements en matières
premières de l'Europe, des États-Unis et du Japon.
Climat : deux saisons caractérisent la région ; une saison sèche de décembre à avril qui
favorise la venue des cyclones et une saison humide de mai à septembre.
Végétation (du nord au sud) : forêt de montagne étagée, forêt claire, savane herbeuse ou
boisée.
Population : de 24,6 hab/km2 au Mozam bique à 680 hab/km2 à l'Île Maurice.
ESPACE HISTORIQUE
Fortement marquée par les présences anglaise et française, la région est une zone
majoritairement anglophone sauf pour les îles qui sont marquées par la culture française.
Du VIIe au XVe siècle : différents royaumes et États constituent la région ; royaume
shona du Zimbabwe et les États des Bantous.
Du XVIe au XVIIIe siècle : royaume Bantou, royaume de Madagascar et apparition des
premiers établissements européens portugais et français.
Entre 1880 et 1957 : colonisation européenne des Comores, Madagascar et La Réunion par
la France ; l'Afrique du Sud par la Grande-Bretagne et les Hollandais (Boers) ; l’Île Maurice
par la Grande-Bretagne ; le Mozambique par le Portugal.
ESPACE POLITIQUE
ESPACE ÉCONOMIQUE
Zone disposant d'un sous-sol très riche en minerais, de fortes potentialités économiques
mais inégalement réparties. La région ne peut mettre en valeur ses richesses en raison de
tensions interethniques et une forte croissance démographique (Tanzanie, Mozambique,
Comores)
PIB/hab à Madagascar 600 $ et au Mozambique 800 $ (les plus faibles), aux Seychelles 18
900 $ (le plus élevé).
Monnaies : l'euro, le rand (Afrique du Sud), le metical (Mozambique), le shilling tanzanien,
(Tanzanie), la roupie mauricienne et seychelloise (l'île Maurice et les Seychelles), l'ariary
(Madagascar), le franc comorien (les Comores).
ESPACE CULTUREL
Les forces armées dans la zone sud de l'océan Indien (FAZSOI) garantissent la
protection du territoire national et animent la coopération régionale depuis La Réunion et
Mayotte. Elles constituent le point d'appui principal du théâtre « océan Indien ».
LE DISPOSITIF
Les FAZSOI font partie des forces de souveraineté françaises basées sur les
territoires d'outremer. A ce titre, elles contribuent à l'exercice de la souveraineté
française et à la préservation des intérêts de la France dans cette région.
Le commandement des forces armées dans la zone sud océan Indien est assuré par un
officier général (COMSUP FAZSOI) qui occupe également la fonction de commandant de la
zone de responsabilité permanente (ZRP) de la zone Sud océan Indien et de commandant
de la base de défense (COMBdD) FAZSOI. La ZRP comprend la zone maritime Sud de
l'océan Indien, avec les territoires (notamment ceux des Seychelles et des Comores) ainsi
que le département de La Réunion , le territoire de Mayotte, les îles Eparses et les
Terres
australes et antarctiques françaises (TAAF). A Mayotte, le commandant militaire
(COMILI) représente le COMSUP FAZSOI auprès du préfet.
Le COMSUP FAZSOI est placé sous l'autorité du chef d'état-major des armées (CEMA),
dont il est le représentant local. Son autorité s'exerce sur l'ensemble des formations des
trois armées et des directions et services communs qui sont affectés dans sa zone.
Le COMSUP FAZSOI dispose d'un état-major interarmées et commande 1 600
militaires des trois armées .
Les forces armées dans la zone sud océan Indien sont constituées d'éléments de :
l'armée de Terre avec :
Le 2e RPIMa (régiment parachutiste d'infanterie de Marine), implanté à Pierrefonds
(La Réunion) ;
le DLEM (Détachement de Légion étrangère de Mayotte) à Dzaoudzi ;
la Marine nationale avec :
A La Réunion, la base navale est implantée dans le Port-des-Galets avec :
deux frégates de surveillance : le Nivôse et le Floréal embarquant chacune un
hélicoptère Panther ;
un patrouilleur ;
une vedette côtière de surveillance de la gendarmerie maritime
; A Mayotte, l'élément de base navale (ELEBN) détient :
une vedette côtière de surveillance de la gendarmerie maritime
; une vedette ;
un chaland de transport de matériel ;
l'armée de l'Air avec un détachement air (DA 181) situé à Sainte-Marie, à proximité de
l'aéroport international, comprenant :
l'escadron de transport (ET50) équipé de deux avions de transport Casa.
La base de défense des FAZSOI, créée en janvier 2011, assure les missions de soutien
commun au profit des organismes, directions et unités opérationnelles du ministère de la
Défense stationnés à La Réunion et à Mayotte. Le soutien commun et l'administration
générale sont assurés par le Groupement de Soutien de la Base de Défense La Réunion -
Mayotte (GSBdD).
La France met en œuvre un service militaire adapté (SMA) avec un régiment à La
Réunion (RSMA-R) et un groupement à Mayotte (GSMA-M). Leur mission consiste à
former les jeunes Réunionnais et Mahorais volontaires. Le RSMA est placé sous les ordres
directs du COMSUP uniquement en cas de réquisition du Préfet, dans le cadre d'un
protocole et du contrat opérationnel.
LES MISSIONS
Principal point d'appui du théâtre « océan Indien » , les FAZSOI sont engagées dans la
lutte contre les menaces régionales comme la piraterie, l'immigration irrégulière et la pêche
illicite et conservent une capacité d'intervention rapide. Le cas échéant, elles sont en
mesure de conduire, d'appuyer ou de participer à un déploiement opérationnel dans la zone
considérée (exercice multinational, opération de secours d'urgence, intervention en cas de
catastrophe naturelle, etc.).
Les FAZSOI assurent donc un éventail varié de missions qui sollicitent les capacités des
trois armées :
des missions de souveraineté dans la ZRP des FAZSOI en maintenant une présence
permanente sur les îles Eparses Europa, Juan de Nova et Glorieuses en assurant des
missions de police des pêches, de lutte contre l'immigration irrégulière, de recherche
et de sauvetage en mer, de lutte contre la piraterie et de surveillance des approches
maritimes ;
des missions de la surveillance et de la protection de la navigation commerciale et
des intérêts français dans la ZEE ;
des missions d'assistance aux populations en cas de catastrophe naturelle (cyclones,
éruption volcanique, ...) en complément des capacités et des actions au sol des
services spécialisés de l'Etat ;
la participation aux activités de coopération régionale ;
des missions de formation avec le Centre d'aguerrissement tropical de la Réunion
(CATR) du 2ème RPIMa et un Centre d'instruction et d'aguerrissement nautique
(CIAN) du DLEM ;
la conduite ou la participation à une opération militaire dans un environnement
national ou multinational dans la zone.
Enfin, les FAZSOI constituent un environnement privilégié pour l'entraînement des forces
grâce au centre d'aguerrissement tropical du 2e RPIMa basé à la Réunion et au Centre
d'instruction et d'aguerrissement nautique du détachement de la Légion Etrangère implanté
à Mayotte.
2.1.a. LA RÉUNION
2.1.b. MAYOTTE
ESPACE GÉOGRAPHIQUE
Bassin Pacifique : Le "Grand Océan" ainsi que les pays riverains. Océanie
: Australie, Nouvelle-Zélande, Papouasie-Nouvelle-Guinée et les États
insulaires du Pacifique.
Superficie : 180 000 000 km2 pour le "bassin Pacifique", dont 8,5 millions
de terres émergées pour l'Océanie.
Climat : tempéré, tropical humide, équatorial.
Végétation : désertique, tropicale, de type atoll.
Population : 38 millions (dont 24,4 millions pour l'Australie et 6,4 millions
pour la Papouasie-Nouvelle-Guinée) avec une densité qui va de 480
hab/km2 à Nauru à 1,4 hab/km2 à Pitcairn. 7 500 îles dont 500 habitées.
ESPACE HISTORIQUE
Sillonné au XVIe siècle par les premiers navigateurs européens (Magellan en 1 521 et
Mendana en 1 595), le Pacifique ne fut exploré systématiquement qu'au XVIIIe siècle par
les navigateurs anglais et français dont Wallis, Cook, Bougainville, La Pérouse,
d'Entrecasteaux.
En 1890 : les Espagnols possèdent les Philippines et la Micronésie ; les Hollandais l'Ouest
de la Nouvelle-Guinée ; les Français la Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna, les
établissements français d'Océanie ; les Américains Hawaï, les Samoa Orientales ; les
Anglais, le reste.
En 1900 : l'Espagne est évincée et ses colonies sont partagées entre Américains (Philippines,
Guam), Allemands et Japonais (Micronésie). De plus, Berlin conquiert la Papouasie
orientale et en 1906 Français et Anglais s'établissent aux Nouvelles-Hébrides.
En 1919 : les colonies allemandes sont partagées, dans le cadre du mandat de la SDN,
entre Japon, l'Australie et la Nouvelle-Zélande qui récupèrent chacun la Micronésie, la
Papouasie et les Samoa Orientales.
En 1945 : après la défaite du Japon, les États-Unis récupèrent, dans le cadre de la tutelle
de l'ONU, l'ensemble micronésien.
De 1960 à 1990 : les décolonisations menées par la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas, le
Royaume-Uni et les États-Unis permettent à toutes ces îles d'accéder à l'indépendance,
sous des formes variées. Indépendances : Nouvelle-Zélande en 1907 ; Îles Salomon et
Tuvalu en 1978 ; Samoa Occidentales en 1962 ; Nauru en 1968 ; Îles Fidji en 1970 ; Tonga
en 1970 ; Kiribati en 1979 ; Vanuatu (ex condominium franco-britannique des Nouvelles-
Hébrides) en 1980.
Nouvelle-Calédonie : accords de Nouméa en 1998 (collectivité "sui generis"). Polynésie
française : pays d'outre-mer au sein de la République française depuis février 2004.
ESPACE POLITIQUE
États indépendants, États indépendants associés, territoires dotés d'une autonomie interne,
monarchies.
ESPACE ÉCONOMIQUE
ESPACE CULTUREL
LE DISPOSITIF
LES MISSIONS
Principal point d'appui du théâtre « Pacifique » avec les forces armées en Polynésie
française (FAPF), les FANC assurent un éventail varié de missions qui sollicite les capacités
des trois armées :
des missions de souveraineté essentiellement axées sur la surveillance des pêches
et l'action de l'Etat en mer dans une zone économique exclusive (ZEE) de 2 millions
de km2 (en comptant la Nouvelle-Calédonie, les îles Matthew et Hunter ainsi que
celles de Wallis et Futuna). Les FANC mènent des missions de surveillance maritime
et de service public (lutte contre la pollution, police des pêches, sauvetage en mer,
lutte contre les trafics illicites, évacuation sanitaire,...). Les FANC sont également
sollicitées pour les interventions NEDEX et les feux de brousse.
le secours aux populations en cas de catastrophes naturelles ou de situations
humanitaires graves dans la zone. Les FANC participent aux plans Cyclone et
Tsunami en liaison avec le Haut-commissariat de la République ;
la participation à des missions lutte contre la pêche illicite en liaison avec leurs
proches voisins (Vanuatu, Salomon, Papouasie) ;
la participation aux activités de coopération régionale : la France, nation
riveraine du Pacifique Sud entretient des relations privilégiées avec l'Australie et la
Nouvelle-Zélande par le biais d'accords ou d'organisations internationales (FRANZ,
QUAD) ;
l'animation de la coopération régionale et interalliée : tous les deux ans les
FANC organisent l'exercice interarmées multinational Croix du Sud au cours duquel
les nations de la zone Pacifique se retrouvent pour mener conjointement un exercice
d'aide humanitaire et d'évacuation de ressortissants. Autre exemple, la participation à
l'opération annuelle Castor réalisé dans le cadre de la convention mixte (Etat et
gouvernement de la Nouvelle-Calédonie) de coopération avec le Vanuatu.
LE DISPOSITIF
Le commandement des forces armées en Polynésie française est assuré par un officier
général ( COMSUP FAPF ) qui exerce également la fonction d'Amiral commandant la zone
de
responsabilité Asie-Pacifique (ALPACI) et de commandant de la base de défense
(COMBdD) des FAPF. Les FAPF sont principalement centrés sur Papeete. La zone de
responsabilité permanente (ZRP) des FAPF s'étend sur la région Asie-Pacifique. La
COMSUP FAPF exerce ainsi ses compétences sur tout l'océan Pacifique et les pays
riverains à l'exclusion de la zone maritime de Nouvelle Calédonie, des îles mélanésiennes,
de l'Australie et de la Nouvelle Zélande placés sous la responsabilité du COMSUP
FANC.
Commandant du centre d'expérimentation du Pacifique (COMCEP), le COMSUP
FAZSOI est également chargé de la surveillance des anciens sites d'expérimentations de
Moruroa et de Fangataufa .
Le COMSUP FAPF est placé sous l'autorité du chef d'état-major des armées (CEMA), dont
il est le représentant local. Son autorité s'exerce sur l'ensemble des formations des trois
armées et des directions et services communs qui sont affectés dans sa zone. Il conseille le
préfet de la zone, notamment pour l'élaboration des plans généraux de protection.
Le COMSUP FAPF dispose d'un état-major et commande environ 900 militaires des trois
armées .
Les forces armées en Polynésie française sont constituées d'éléments de :
l'armée de Terre avec :
le régiment d'infanterie de marine du Pacifique-Polynésie (RIMaP-P) ;
la Marine nationale dont la base navale est implanté à Papeete avec :
une frégate de surveillance : le Prairial embarquant un hélicoptère Alouette III ;
trois avions de surveillance maritime Guardian (flottille 25F) ;
deux hélicoptères Dauphin N3 (flottille 35F) ;
le patrouilleur de service public Arago ;
l'armée de l'Air avec le détachement air (DETAIR) composé :
d'un escadron de transport de deux avions de transport tactique Casa 235 (ETOM
0082).
La Base de Défense de Polynésie française, créée en janvier 2011, assure les missions de
soutien commun au profit des organismes, directions et unités opérationnelles du ministère
de la Défense stationnés en Polynésie française. Le soutien commun et l'administration
générale sont assurés par le Groupement de Soutien de la Base de Défense Polynésie
française (GSBdD).
LES MISSIONS
Principal point d'appui principal du théâtre « Pacifique » avec les forces armées en Nouvelle
Calédonie (FANC), les FAPF assurent la capacité d'intervention régionale de la
zone par un volet maritime , en complémentarité avec les FANC pour le volet
aéroterrestre. Les FAPF assurent un éventail varié de missions qui sollicite les capacités
des trois armées :
des missions de souveraineté essentiellement axées sur la surveillance des pêches
et l'action de l'Etat en mer sur les 5 030 000 km2 de la zone économique exclusive
(ZEE) de Polynésie française et sur les cinq archipels ;
la participation au plan Cyclone et Tsunami en liaison avec le Haut-
commissariat de la République et de manière générale le secours aux populations et
avec les FANC ;
la participation aux tâches de service public, en particulier en matière de
secours maritime, d'évacuations sanitaires et de soutien aux populations ;
la c onduite ou la participation à une opération militaire dans un
environnement national ou multinational dans la zone ;
les interventions NEDEX (Neutralisation Enlèvement et Destruction d'Explosifs) ; Au
titre du COMCEP, le COMSUP FANC est également chargé d'assurer la protection et
la surveillance radiologique, biologique, et géo-mécanique des anciens sites
d'expérimentations.
Chapitre 3
LES FORCES DE PRÉSENCE FRANÇAISES A L'ÉTRANGER
Les forces de présence sont déployées à l'étranger et agissent dans le cadre d'accords de
partenariat de défense qui lient la France à un certain nombre d'États africains ou du Proche et
Moyen-Orient. Elles ont pour vocation d'assurer la protection immédiate des ressortissants
nationaux et européens en cas de crise régionale, ainsi que d'assurer un appui à l'architecture de
paix et de sécurité en Afrique. Par sa présence, l'armée de Terre développe, outre son rôle
préventif (AMO), une double capacité de projection et d'intervention (missions EMA),
d'entraînement (mission armée de Terre).
Très appréciées des forces armées et de la population des États hôtes, les forces de présence
déployées en MLD comme en MCD contribuent directement au rayonnement international de la
France.
1 - AFRIQUE DE L'OUEST
ESPACE GÉOGRAPHIQUE
Limitée au nord par le tropique du Cancer et au sud par l'équateur, l'Afrique occidentale est
une zone charnière entre le désert et la forêt, entre les populations blanches (arabo-
berbères) et les populations noires, entre l'Islam et le Christianisme, entre les modes de vie
nomade et sédentaire.
Population : 320 millions d'habitants avec une densité qui va de 12 hab/km2 (Mali), à 181
hab/km2 (Nigéria).
ESPACE HISTORIQUE
Nigeria, le Togo, le Bénin (ex- Dahomey) ; en 1961, la Sierra Léone ; en 1965, la Gambie ;
en 1974, la Guinée-Bissau et en 1975, le Cap-Vert.
ESPACE POLITIQUE
Tous les États sont des républiques unitaires sauf le Nigeria (république fédérale à 36
états). Organisations sous régionales : CEDEAO/UEMOA/G5 Sahel.
ESPACE ÉCONOMIQUE
ESPACE CULTUREL
Créés le 1er août 2011, suite au traité signé entre la France et le Sénégal, les éléments
français au Sénégal (EFS) constituent, à Dakar, un « pôle opérationnel de coopération
» (POC) à vocation régionale. Les EFS disposent par ailleurs de la capacité d'accueillir, de
soutenir voire de commander une force interarmées projetée. S'inscrivant ainsi dans une
posture de prévention, les EFS demeurent un point d'appui matérialisé par l'existence d'un
noyau clé de poste de commandement interarmées (PCIA) et d'escales navale et
aéronautique.
LE DISPOSITIF
LES MISSIONS
En tant que force de présence française en Afrique, les éléments français au Sénégal ont pour
principales missions :
d'assurer la défense des intérêts français et la protection de nos ressortissants
;
d'appuyer nos déploiements opérationnels dans la région ; de
contribuer à la coopération opérationnelle régionale.
Ainsi, les éléments français au Sénégal :
assurent une veille opérationnelle dans leur zone de responsabilité permanente (ZRP) ;
mettent en œuvre les accords de coopération militaire bilatérale, dans le cadre du
traité de partenariat de défense signé avec le Sénégal en 2013 : à ce titre, les EFS
sont en mesure d'appuyer les opérations de Search and Rescue (SAR) mais
également de contribuer aux missions de sécurité civile en soutien des autorités
gouvernementales sénégalaises ;
appuient les Etats africains de leur ZRP dans le renforcement de leur sécurité
collective. A ce titre, les EFS : mènent des actions de coopération opérationnelles et
civilo-militaires ciblées ; accompagnent le renforcement des capacités africaines en
appuyant la formation de leurs contingents et en soutenant leur engagement dans les
missions de maintien de la paix ;
participent à la préparation opérationnelle des unités françaises et étrangères pour
l'aguerrissement et le combat en zone semi-désertique.
1.1.a. LE SÉNÉGAL
Les forces françaises en Côte d'Ivoire ont été créées le 1er janvier 2015. L'établissement
d'une force française prépositionnée sur le sol ivoirien s'inscrit dans la continuité de l'accord
de partenariat de défense de 2012 qui scelle une proximité ancienne entre la France et la
Côte-d'Ivoire. Elles constituent l'une des deux bases opérationnelles avancées en Afrique.
Faisant suite à l'opération Licorne, dont la mission a été achevée le 26 janvier 2015, les
forces françaises en Côte d'Ivoire ont un statut de force de présence, c'est-à-dire qu'elles
sont implantées en Côte d'Ivoire pour assurer un relais opérationnel sur une zone d'intérêt
stratégique. Elles répondent ainsi aux orientations du livre blanc sur la défense et la sécurité
nationale de 2013, qui définit cette région comme une des priorités stratégiques de la
France.
LE DISPOSITIF
LES MISSIONS
2 - AFRIQUE CENTRALE
ESPACE GÉOGRAPHIQUE
Limitée au nord par le Tropique du Cancer (Tchad) et au sud par l'Angola, l'Afrique centrale
présente une grande diversité bioclimatique mais reste surtout marquée par la présence de
la grande forêt. Elle est le deuxième bassin hydrographique du monde.
Onze pays composent la communauté économique des États de l'Afrique centrale
(CEEAC) : Tchad, Centrafrique, Cameroun, Guinée Équatoriale, Gabon, Sao Tomé-et-
Principe, Congo Brazzaville, République Démocratique du Congo, Burundi, Angola, Rwanda.
Superficie : 6 640 600 km².
Climat (du nord au sud) : désertique, sahélien, tropical, équatorial.
Végétation (du nord au sud) : désert, steppe, savane arborée, forêt dégradée, forêt
équatoriale. L'Afrique centrale dispose du second massif forestier au monde et constitue
une des zones les plus riches en terme de biodiversité.
Population : 124 millions d'habitants (en majorité des Bantous). L'Afrique centrale est
sous-
peuplée.
ESPACE HISTORIQUE
L'Afrique centrale est une zone essentiellement francophone. La population bantoue y est
très largement majoritaire. Partie du Tchad pour fuir l'invasion arabe, elle occupe
aujourd'hui une zone allant du Cameroun à l'Afrique du Sud.
Du VIIe au XVe siècle : différents empires et états constituent la région ; Empire Kanem-
Bornou et royaume du Loango.
Du XVIe au XVIIIe siècle : apparition des premiers établissements européens ;
portugais, néerlandais, belge, espagnol, et français.
Colonisation : Congo Brazzaville, Gabon, RCA, Tchad par la France ; Cameroun par
l'Allemagne puis la France ; Rwanda, Burundi par l'Allemagne puis la Belgique ; Guinée
Équatoriale par l'Espagne et la RDC par la Belgique.
Indépendances : 1960 : Gabon, RCA et Tchad ; 1961 : RDC (ex-Zaire) et Cameroun ;
1962 : Rwanda et Burundi ; 1968 : Congo Brazzaville et Guinée Équatoriale ; 1975 : Sao
Tomé-et-Principe et Angola. ; 1961 : la Sierra Léone ; en 1965 : la Gambie ; en 1974 : la
Guinée-Bissau et en 1975 : le Cap-Vert.
ESPACE POLITIQUE
Tous les États sont des républiques unitaires. La nature des régimes reste très disparate :
présidentiel (Tchad, RDC, RCA, Congo-Brazzaville, Gabon, Cameroun) ; parlementaire
(Sao Tomé-et-Principe) ; présidentiel à parti unique (Guinée Équatoriale). La communauté
économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC) regroupe les pays de la sous-région,
tandis que les pays de la zone franc, Tchad, RCA, Gabon, Congo Brazzaville, Cameroun et
Guinée Équatoriale forment la communauté économique et monétaire d'Afrique centrale
(CEMAC).
ESPACE ÉCONOMIQUE
ESPACE CULTUREL
Religion : sur fond d'animisme, la religion chrétienne est majoritaire, sauf au Tchad (Islam).
La France déploie des forces armées au Gabon depuis l'indépendance de ce pays en 1960
conformément aux accords de défense d'août 1960. Répondant aux orientations du livre
blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2013, les éléments français au Gabon
(EFG) ont remplacé les forces françaises au Gabon (FFG) au 1er septembre 2014. Elles
constituent à ce titre le second « pôle opérationnel de coopération » (POC) à vocation
régionale avec Dakar. Tout en restant un point d'appui opérationnel et logistique, les EFG
portent désormais leur effort sur les actions de coopération régionale. Elles visent plus
particulièrement à accompagner les États africains dans le renforcement de leur sécurité
collective et, ainsi, à contribuer à la stabilité régionale.
LE DISPOSITIF
LES MISSIONS
En tant que force de présence française en Afrique, les EFG ont pour principales missions :
d'assurer la défense des intérêts français et la protection de nos ressortissants
;
d'appuyer nos déploiements opérationnels dans la région ; de
contribuer à la coopération opérationnelle régionale.
Ainsi, les EFG :
assurent une veille opérationnelle dans leur zone de responsabilité permanente
(ZRP) ; mettent en œuvre les accords de coopération militaire bilatérale, dans le
cadre du traité de coopération en matière de défense signé avec le Gabon en 2011 ;
appuient les Etats africains de leur ZRP dans le renforcement de leur sécurité
collective. A ce titre, les EFG mènent des actions de coopération opérationnelles et
civilo-militaires ciblées et accompagnent le renforcement des capacités africaines en
appuyant la formation de leurs contingents et en soutenant leur engagement dans les
missions de maintien de la paix.
Les EFG sont également sont en mesure de soutenir les unités françaises et alliées
déployées ou projetées dans la région dans le cadre d'une opération ou d'un exercice.
2.1.a. LE GABON
3 - AFRIQUE DE L'EST
ESPACE GÉOGRAPHIQUE
La façade orientale de l'Afrique présente une certaine unité géographique par ses reliefs
volcaniques, l'axe du Nil et la continuité du rivage. On distingue trois pôles :
le pôle éthiopien : pays de la Corne de l'Afrique (Éthiopie, Somalie, Érythrée,
Djibouti) ;
le pôle kenyan : cinq pays autour du Lac Victoria dont les trois pays de l'ancienne
East Africa britannique, le Kenya, l'Ouganda et la Tanzanie ;
le pôle soudanais : le Soudan et le Soudan du sud ont fait sécession en juillet 2011
après un référendum.
Superficie : 6 145 000 km².
Climat : allant de l'aridité totale au Nord Soudan à la chaleur tropicale et humide de la haute
vallée du Nil, tropical nuancé par l'altitude en Éthiopie, désertique sur les côtes d'Érythrée,
de Djibouti et de la Somalie.
Végétation : variété de paysages allant des déserts de Libye et de Nubie aux verts plateaux
éthiopiens et aux massifs volcaniques du rift africain jalonnés de nombreux lacs.
Population : 232 millions d'habitants avec une densité (hab/km²) qui va de 12,7 au
Soudan à 99,7 en Ouganda.
ESPACE HISTORIQUE
ESPACE POLITIQUE
ESPACE ÉCONOMIQUE
PIB/hab en Somalie, estimation de 600 $ (le plus faible), à Djibouti 2 700 $ (le plus élevé).
Monnaies : dinar soudanais (Soudan), livre sud-soudanaise (Soudan du sud), nafka
(Érythrée), birr (Éthiopie), franc djiboutien (Djibouti), shilling somalien (Somalie), shilling
ougandais (Ouganda), shilling kenyan (Kenya), shilling tanzanien (Tanzanie).
ESPACE CULTUREL
Principales langues officielles : : le français, l'anglais, l'arabe, l'amharique, le swahili,
l'ougandais.
Religion : sur fond animiste, 80 % de musulmans et 20 % de catholiques.
La France est présente à Djibouti dans le cadre du protocole de 1977 mis à jour en 2011 et
fixant les conditions de stationnement des forces françaises. Les FFDJ arment une des
deux bases opérationnelles avancées de la France en Afrique et la seule base sur la
façade Est de l'Afrique capable d'offrir un point d'appui pour projeter des forces en cas de
crise sur le continent africain ou vers l'Océan Indien.
Les FFDJ constituent le contingent français le plus important numériquement de l'ensemble
des forces pré-positionnées avec un effectif actuel de 1 425 militaires se réduisant
progressivement pour atteindre 1 350 à terme.
Les 3 composantes des armées sont représentées : Terre (5e RIAOM incluant un
DETALAT), Air (base aérienne 188 incluant un escadron de chasse et un escadron de
transport outre-mer), Marine (base navale pour le soutien des bâtiments français en escale
à Djibouti). Elles sont soutenues par la base de défense des forces françaises de Djibouti
(BFFDJ) qui comprend les directions et services interarmées ainsi que le groupement de
soutien. Les formations sont implantées à Djibouti-ville à l'exception des commandos marins
à Arta et du centre d'entraînement au combat et d'aguerrissement de Djibouti (CECAD)
partiellement à Arta plage.
LE DISPOSITIF
LES MISSIONS
Positionnées sur la façade Est de l'Afrique, les FFDj constituent une plate-forme
stratégique, opérationnelle et logistique aussi appelée base opérationnelle avancée
(BOA). A ce titre, les FFDj sont en mesure d'accueillir mais également projeter rapidement
des forces en cas de crise dans la sous-région, vers l'océan Indien ou le Moyen-
Orient.
En tant que BOA, les FFDj :
sont en mesure de soutenir les opérations dans la zone en facilitant notamment les
mouvements des forces (acheminements, désengagements, relèves humaines et
matérielles) ;
fournissent un point d'appui logistique aéroportuaire aux forces françaises mais aussi
aux forces djiboutiennes et aux contingents alliés engagées dans la région ;
forment un réservoir de forces aguerries, acclimatées et entraînées rapidement
projetables en cas de crise dans la sous-région ;
assurent une présence militaire en mesure d'assurer la protection des ressortissants
dans leur zone de responsabilité permanente (ZRP).
L'autre volet de la mission des FFDj consiste à :
mettre en œuvre la coopération militaire bilatérale avec la République de Djibouti en
contribuant à la défense du territoire djiboutien, de son espace aérien et de ses eaux
territoriales et en se tenant prêtes à fournir, si besoin, un appui aux opérations de
secours sur terre et en mer ;
animer la coopération régionale avec les alliés présents dans la sous-région et
soutenir, le cas échéant, les opérations multinationales comme l'opération
européenne de lutte contre la piraterie, Atalante. A ce titre, les FFDj accueillent les
détachements espagnols et allemand et le FHQSA (état-major de soutien logistique)
et assurent le soutien des bâtiments français mais aussi étrangers engagés dans
cette opération ; accompagner les Etats africains de leur ZRP dans l'appropriation de
leur sécurité nationale collective. Pour cela, les FFDj délivrent des formations et
contribuant à la préparation opérationnelle des contingents africain avant leur
engagement au sein de missions multinationales ou d'opérations de maintien de la
paix. A ce titre, depuis 2006, les FFDj envoient un détachement d'instruction
opérationnelle (DIO) pour la formation des bataillons ougandais aux missions de
maintien de la paix et destinés à être déployés en Somalie dans le cadre de
l'opération AMISOM ;
réaliser des actions civilo-militaires au profit de la population régionale ;
contribuer à l'aguerrissement en milieu désertique des unités permanentes ou en
mission de courte durée des FFDj mais aussi des unités ou des écoles venues de
métropole, des forces djiboutiennes ou encore des forces alliées grâce aux
infrastructures du CECAD.
DJIBOUTI
4 - PROCHE ORIENT
ESPACE GÉOGRAPHIQUE
Le Proche-Orient comprend :
- la Syrie (185 000 km², environ 20 millions d'habitants dont 5 millions de réfugiés) ;
- la Jordanie (92 000 km², environ 6 millions d'habitants) ;
- le Liban (10 400 km², environ 6 millions d'habitants) ;
- l'Egypte (1 000 000 km², environ 80 millions d'habitants) ;
- Israël (21 000 km², environ 7 millions d'habitants).
L'Autorité palestinienne est un « Proto Etat », Etat en formation de 6020 km² ; 4 816 503
habitants.
ESPACE HISTORIQUE
ESPACE POLITIQUE
ESPACE ÉCONOMIQUE
PIB/hab : Israël : 37 300$ ; Liban : 7914$ ; Jordanie : 4088$ ; Égypte : 3514,50$ ; Syrie :
2062$ (avant la guerre civile).
Monnaies : dinar jordanien ; Livre égyptienne ; Livre libanaise ; Livre syrienne ; Shekel
israélien.
ESPACE CULTUREL
LE DISPOSITIF
L'officier général en poste à Abou Dhabi est le commandant des forces françaises
aux Émirats Arabes Unis (COMFOR FFEAU) et le commandant de la zone maritime de
l'océan Indien (ALINDIEN).
En tant que COMFOR FFEAU, ce dernier dispose d'un état-major interarmées et
commande environ 650 militaires des trois armées répartis en trois implantations distinctes
:
La base navale (BN) accueille le haut commandement et l'état-major interarmées,
ainsi que l'ensemble des organismes de soutien communs ou spécialisés des FFEAU.
Élément de force maritime, placé sous le commandement organique d'ALFAN depuis
le 1er septembre 2015, la BN Abu Dhabi assure le soutien spécifique des forces
maritimes en relâche opérationnelle aux Émirats Arabes Unis et participe aux
missions des FFEAU. Elle peut accueillir tous les types de bâtiments de la marine
nationale, à l'exception du porte-avions, ce dernier pouvant accoster à proximité
immédiate dans le port de commerce de Mina Zayed.
La base aérienne 104 (BA 104) est implantée au sein de la base aérienne
émirienne d'Al Dhafra, à 60km d'Abou Dhabi.
La BA 104 est une base aérienne à vocation de combat de l'Armée de l'air, sur lequel est
stationné l'escadron de chasse 1/7 « Provence ». Par ailleurs, la base est conçue pour
accueillir d'autres aéronefs (avions de chasse mais aussi transporteurs, ravitailleurs, etc).
LES MISSIONS
En tant que force de présence, les FFEAU ont pour principales missions :
d'appuyer nos déploiements opérationnels dans la région ;
de développer la coopération militaire bilatérale avec les EAU et d'animer la
coopération régionale ;
d'accueillir les troupes venues de métropole et les contingents étrangers pour parfaire
leur aguerrissement en milieu désertique et en zone urbaine moyen-orientale.
Statut : émirats (7 émirats composent les EAU dont Abou Dhabi est le plus important).
Capitale : Abou Dhabi.
Langues : arabe, anglais.
Décalage horaire : + 3 h (hiver) + 2 h (été).
Transport : 6 000 km de Paris, 6 h de vol.
Monnaie : dirham ou arabe émiratie dirham (AED).
Économie : PIB/hab : 26 000 € (parmi les plus élevés au monde).
Climat : aride subtropical. Les mois d'été vont de mai à septembre avec des températures
de 27 à 32°c pouvant atteindre plus de 40°c en juillet et août. Les mois d'hiver d'octobre à
avril, affichent des températures autour de 24°c.
Relief : le désert couvre 70 % de l'Émirat.
Population : 1 500 000 habitants (un tiers de la population des EAU).
Religion : musulmane (majoritairement sunnite).
Chapitre 4
LES FORCES ARMÉES FRANÇAISES A L'ÉTRANGER EN OPÉRATION
EXTÉRIEURE
1 - OPÉRATION DAMAN
Présente depuis 1978 au Liban, la France est l'un des principaux pays contributeurs de la
Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), avec près de 900 soldats. Les
militaires français au Liban sont déployés dans le cadre de l'opération Daman, nom
de la participation française à la FINUL.
La grande majorité arme la Force Commander Reserve (FCR), qui est en mesure
d'intervenir très rapidement au profit de tous les contingents déployés sur l'ensemble de la
zone d'action de la FINUL, dans le cadre de la résolution 1701.
Une trentaine de cadres sont affectés à l'état-major de la FINUL, à Naqoura.
Le Senior National Representative (SNR), représentant des éléments français, est aussi le
chef d'état-major de la FINUL.
La FCR compte environ 870 militaires, qui sont notamment équipés de véhicules blindés
de combat d'infanterie (VBCI), de véhicules blindés légers (VBL), de radars Cobra et de
missiles sol-air Mistral. Placée directement sous les ordres du commandant de la FINUL, la
FCR est en mesure d'agir au profit des bataillons déployés sur l'ensemble de la zone
d'action.
Missions de la FCR
Composition de la FCR
La FCR se compose :
d'une compagnie d'infanterie, équipée de VBCI ;
d'un escadron d'éclairage et d'investigation, équipé de VBL ;
d'une section de défense sol-air très courte portée, équipée de Mistral
; d'une batterie de radars Cobra.
Depuis l'été 2016, la compagnie sur VBCI a été remplacé temporairement par une
compagnie d'infanterie finlandaise à 160 militaires. Il apporte un soutien opérationnel à la
France suite aux attentats de Paris en novembre 2015.
Elle comporte également une unité de commandement et d'appui, qui comprend notamment
un peloton de circulation routière et une section du génie.
Le soutien logistique est assuré par la compagnie de maintenance adaptée au théâtre
(CiMAT), qui entretient le parc d'engins et de matériel de la FCR pour lui assurer un haut
niveau de capacité opérationnelle, et par une unité multifonctions logistique (UML), qui
s'occupe du soutien de la FCR dans des domaines aussi variés que l'équipement du soldat,
la restauration, la santé, ou encore, la production d'énergie.
Articulation de la FCR
L'articulation de la FINUL
Dispositif FINUL
1.1. LE LIBAN
Carte du Liban
Superficie : 10 452 km2, le pays s'étend sur environ 200 km du nord au sud et sur 50 km de
l'ouest à l'est.
Pays frontaliers : Syrie (375kms), Israël (79 kms).
Langues : arabe (officielle), le français est une langue seconde employé dans
l'enseignement tout comme l'anglais.
Décalage horaire : UTC + 2 (+1h par rapport à Paris).
Transport : 3500 km, soit 4h d'avion.
Monnaie : livre libanaise.
Climat : méditerranéen, doux et humide en hiver et chaud et sec en été. 300 jours de soleil
par an.
Relief : la plaine littorale présente un développement exceptionnel et d'une grande fertilité.
La densité de population est élevée. Les Monts Liban, épine dorsal nord-sud du pays,
culmine à 3080m (Kornet al-Saouda). La ligne de crête des monts de l'anti-Liban marque la
frontière libano-syrienne.
Population : 6 millions, 600 hab./km².
Religion : pays multiconfessionnel, 18 communautés religieuses reconnues. Le Liban
compterait 54 % de musulmans (dont environ 27 % de chiites et 27 % de sunnites), 5 % de
druzes, 41 % de chrétiens (23 % de maronites, 8 % de grecs orthodoxes, 5 % de melkites,
1
% catholiques romains, 1 % de protestants et 2 % d'autres groupes chrétiens) et 1 %
d'autres confessions.
2 - OPÉRATION BARKHANE
Opération Barkhane
Lancée le 1er août, 2014, Barkhane est une opération conduite par les armées
françaises. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat
avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Mauritanie, Mali, Niger,
Tchad et Burkina-Faso.
Regroupés depuis le mois de février 2014 au sein d'un cadre institutionnel baptisé du nom de
« G5 Sahel », ces pays ont décidé d'apporter une réponse régionale et coordonnée aux
défis sécuritaires, ainsi qu'aux menaces que font peser sur eux les groupes armés
terroristes (GAT). Dans ce cadre, ils ont manifesté leur volonté de conduire leur action aux
côtés de la France considérée comme « un partenaire stratégique ayant toujours soutenu
les pays du Sahel dans leurs actions de lutte contre le terrorisme ».
La présence des forces françaises est maintenue au Mali comme au Tchad, mais les
moyens présents dans ces pays sont désormais mutualisés et les zones d'engagement
étendues à l'ensemble de la BSS.
L'opération Barkhane est commandée par un officier général depuis un poste de
commandement unique stationné à N'Djamena, au Tchad (poste de commandement
interarmées de théâtre ou PCIAT).
Missions
Dispositif
L'opération Barkhane regroupe 4000 militaires, une vingtaine d'hélicoptères, 200 véhicules
de logistique, 200 blindés, 6 avions de chasse, 3 drones et une dizaine d'avions de
transport.
Ces 4000 militaires sont répartis sur deux points d'appui permanents à Gao (Mali) et à
N'Djamena (Tchad). Ce dispositif n'est pas figé et le commandant de la force pourra faire
basculer ses efforts (troupes et moyens) en fonction de la menace à laquelle il sera
confronté.
Depuis ces deux points d'appui permanent, des détachements seront déployés sur des
bases avancées temporaires (BAT). Ces bases constituent des « plateformes relais » à
partir desquels seront conduites les missions, aux côtés des soldats des pays dans
lesquels se situent ces bases.
L'emploi de l'ensemble des moyens aériens – hormis les moyens des détachements de
l'aviation légère de l'armée de terre (ALAT), ainsi que les aéronefs des forces spéciales –
est planifié depuis Lyon par le JFACC AFCO (Joint Force Air Component Command –
Commandement de la composante air de la force interarmées de l'Afrique centrale et de
l'ouest).
2.1. LE G5 SAHEL
2.1.a. LA MAURITANIE
2.1.b. LE MALI
Statut : république.
Capitale : Bamako.
Superficie : 1 241 231 km² (2 fois celle de la France).
Pays limitrophes : 7 pays limitrophes :l'Algérie au nord, le Niger et le Burkina Faso à l'est,
la Côte d'Ivoire, la Guinée au sud, la Mauritanie, et le Sénégal à l'ouest.
Langues : le Français est la langue officielle. De nombreuses langues courantes : mandingue
(bambara, malinké, dioula), tamasheq, poular, senoufo, bobo, songhaï.
Indépendance : de la France, le 22 septembre 1960 (fête nationale).
Décalage horaire : UTC + 0 (H-1 par rapport à Paris l'hiver).
Transport : 4170 km entre Paris et Bamako en 4h50 de vol.
Monnaie : franc CFA.
Climat : le grand nord du pays est désertique car totalement occupé par le Sahara. On
distingue trois saisons au Mali : la saison fraîche de novembre à mars, la saison chaude
d'avril à fin juin et l'hivernage, la saison des pluies qui se manifeste sous forme d'orages
nocturnes principalement.
Relief : le Mali est un pays plat légèrement vallonné, avec des altitudes généralement
comprises entre 250 et 500 mètres. Quatre grands ensembles composent le relief : les
plateaux gréseux soudano-sahélien (plateau mandingue, falaise de Bandiagara et monts
Hombori), collines et plaines soudano-sahéliennes, delta intérieur du Niger et le massif de
l'Adrar des Ifoghas avec ses ergs et ses hauteurs.
Population : 17 millions d'habitants. Le Mali est une mosaïque ethnique avec 20 ethnies
principales (60 au total). 2 groupes ethno-culturels : les arabo-berbère : 9% (Arabe/Maure et
Touareg) et le groupe subsaharienne : 91% (population noire), une véritable cohabitation au
Sud (autour de l'ethnie Bambara). Populations du Nord mal intégrées.
Religion : 90% de musulmans, 9% d'animistes, 1 % de chrétiens au sein d'un État laïc.
L'Islam possède 2 courants : 80% Malékite (sunnite) imprégné de sagesse soufie et 20%
Wahhabite (sunnite) principalement à Bamako, Gao. L'Animisme est la religion originelle du
Mali : esprits, ancêtres, nature, forces surnaturelles. Très présent et souvent pratiqué en
parallèle de l'islam.
2.1.c. LE NIGER
2.1.d. LE TCHAD
3 - OPÉRATION CHAMMAL
Lancée le 19 septembre 2014, Chammal est une opération conduite par les armées
françaises en coordination avec nos alliés présents dans la région, pour assurer un soutien
aérien aux forces armées irakiennes dans leur lutte contre le groupe terroriste autoproclamé
Daech.
Ces actions sont réalisées à la demande du gouvernement de l'Irak et dans le cadre
des décisions du Conseil de sécurité des Nations unies, en particulier sa Résolution
2170 du 15 août 2014.
Initialement, l'opération Chammal visait seulement à assurer un soutien aérien aux forces
armées irakiennes dans leur combat contre Daech. Elle repose désormais sur deux volets
complémentaires : un volet aérien (mission de frappes et de renseignement) et un volet
formation (conseils aux forces irakiennes ainsi qu'aux Peshmergas).
Le 7 septembre 2015, le Président de la République dénonce la préparation d'attaques
terroristes contre la France par Daech depuis la Syrie. Afin de se protéger contre cette
menace, le chef des armées étend la zone d'action de l'opération Chammal à la Syrie. Le
20 novembre 2015, l'adoption de la résolution 2249 des Nations Unies marque la
ferme détermination des Etats à combattre par tous les moyens la menace terroriste,
qu'il s'agisse de Daech ou les groupes armés associés à Al-Qaïda.
Commandée par le chef d'état-major des armées (CEMA) à partir du centre de planification
et de conduite des opérations (CPCO), cette opération est réalisée sous le contrôle
opérationnel de l'amiral commandant la zone océan Indien (ALINDIEN).
Missions
L'objectif de l'opération Chammal et des forces alliées est dans un premier temps de mettre
les éléments de Daech à la portée des forces armées irakiennes, c'est-à-dire de renverser
le rapport de force.
Pour ce faire, l'action des forces françaises consiste à fournir un appui aérien aux
forces armées irakiennes ;
Cet appui aérien comporte deux volets : des missions de renseignement, et des
missions de frappes, qu'elles soient planifiées à l'avance ou non ;
Ces opérations s'inscrivent dans le temps long.
3.1. L'IRAK
3.2. LA SYRIE
carte de la Syrie
Statut : république.
Capitale : Damas.
Superficie : 185 180km² (1/3 de la France).
Langues : la langue arabe est la langue officielle du pays, la grande majorité des syriens
parlent l'arabe syrien, variante dialectale de l'arabe. De nombreux Syriens instruits parlent
l'anglais, le russe et le français (surtout dans la bourgeoisie et la communauté chrétienne, il
y a moins de 4 500 francophones de nos jours).
Indépendance : de la France, le 17 avril 1946.
Décalage horaire : UTC+2 (+1h par rapport à Paris en hiver).
Transport : 3300 km de la France, 4h de vol.
Monnaie : livre syrienne.
Climat : la côte (nord-ouest de la Syrie) a un climat méditerranéen avec quatre saisons. Le
plateau central et la vallée située à l'est ont un climat aride avec une saison chaude et une
saison douce.
Relief : mont Hermon (2 814 m).
Population : En six ans de guerre, la Syrie a perdu un quart de sa population qui était de
22 millions d'habitants en 2011. Plus de cinq millions de personnes ont fui le pays,
principalement dans les États voisins. Aujourd'hui, 13,5 millions de personnes vivent dans le
besoin en Syrie.
Religion : les Syriens sont à 90% musulmans (75% de Sunnites, 5% de Chiites, 10 % de
Alaouites, 3% de Druzes). Les chrétiens arabes et non arabes représentes 10% de la
population.
OPÉRATION SANGARIS
Enfin, quelques officiers sont détachés au sein du FHQ de la MINUSCA à Bangui. Une unité
de drones tactiques (SDTI) d'une centaine de militaire du 61e RA a été déployé au début de
l'année 2017 en renfort de la force de l'ONU.
4.1.a. La MINUSCA
Statut : république.
Capitale : Bangui.
Superficie : 622 984 km² (France + Belgique).
Pays frontaliers : la République Centrafricaine, aussi appelée Centrafrique, est un pays
sans accès à la mer d'Afrique centrale, entouré par le Cameroun à l'ouest, le Tchad au
nord, le Soudan à l'est, la République démocratique du Congo et le Congo Brazzaville au
sud. L'essentiel de la frontière sud du pays est marqué par le fleuve Oubangui.
Langues : le français est la langue officielle, mais parlé principalement par le gouvernement
et les couches aisées de la population. Il est compris par la majorité de la population. La
langue nationale est le sango, langue utilisée dans l'enseignement et actuellement promue
par les autorités.
Indépendance : de la France, le 13 août 1960.
Fête nationale : 1er décembre, jour de défilé sur l'avenue des Martyr (anniversaire de la
proclamation de la République Centrafricaine du 1er décembre 1958).
Décalage horaire : UTC + 1 (-1h en été et +0h en hiver par rapport à Paris).
Transport : 5175 km entre Paris et Bangui en 7h de vol.
Monnaie : franc CFA, 1 EUR = 656 XAF.
Chapitre 5
LE SERVICE MILITAIRE ADAPTÉ
PRÉSENTATION
3 MODES D'ACTION :
SERVIR AU SMA
Les cadres militaires servant au SMA sont détachés du ministère des Armées pour la durée
de leur affectation. Le SMA constitue une forme particulière du champ d'action "social"
pratiqué par les armées. Sa finalité n'est pas de former des combattants mais bien
d'encadrer de jeunes volontaires sous statut militaire.
Le défi véritable, pour un cadre affecté au SMA, est de parvenir à faire accepter et adopter,
à un jeune sans repère, des normes de comportement et un système de valeurs qui lui
permettront de mieux trouver sa place dans la société.
Autonome et responsable, chacun apporte ses compétences humaines et professionnelles
au service du territoire où il est affecté et participe directement au succès de la mission
confiée.
Chapitre 6
LE SERVICE AU SEIN DES MISSIONS DE COOPÉRATION MILITAIRE
PRÉSENTATION
Les récentes crises au Mali et en Centrafrique ont montré le souci des États africains de
prendre en main la gestion des crises sur leur continent. Les actions de formation et
d'expertise conduites par la DCSD, au profit du renforcement des capacités
africaines sont autant d'efforts engagés par la France pour contribuer à la
prévention des conflits et œuvrer à la reconstruction des pays. Ces efforts ont
naturellement vocation à être menés en synergie avec ceux déployés par les organisations
internationales, et en premier lieu les Nations Unies et l'Union européenne. La France a pris
la mesure des défis à relever pour renforcer les capacités africaines et faire face aux
menaces transverses qui affectent la stabilité de nombreux pays africains : terrorisme,
criminalité transnationale, insécurité maritime, trafics de toutes natures. Ces fléaux
impactent l'Afrique et menacent jusqu'à la sécurité des pays européens. À cet égard, nous
devons faire face de manière conjointe à des enjeux majeurs. Pour répondre à ces défis, la
DCSD a mis en place des instruments spécifiques appelés "fonds de solidarité prioritaire" à
même d'apporter une réponse régionale pour chacune des problématiques transfrontalières
(sécurité maritime, trafics de stupéfiants, sécurité aéroportuaire, renforcement des
structures administratives et judiciaires).
RÉFÉRENCES
Directive générale relative au comportement du personnel dans l'exécution du service outre-
mer et à l'étranger n°209 bis/DEF/EMAT/MG/COORD-OM/DR
TTA 150, titre XIII
Directive n°508775/CFT/DIV.PO/BCPO/MCP du 28 mai 2014
Instruction n°812/DEF/DRH-AT/PRH/EG relative aux normes médicales d'aptitude applicables
au personnel militaire de l'armée de terre du 15 septembre 2014
Chapitre 1
LA PRÉPARATION AVANT PROJECTION
Mémento des procédures de projection (personnel et fret) pour les OPEX et les missions
OME de l'armée de Terre
Lien hypertexte :
http://portail-cft-lille.intradef.gouv.fr/index.php/bureau-formation/section-pilotage-et-
formation-individuelle/langues/documentation/send/75-4-documentation/659-memento-de-
conduite-des-releves-opex-ome
Chemin d'accès intraterre :
http://portail-cft-lille.intradef.gouv.fr → GED CFT → EMOT → Documentation → Mémento
de conduite des relèves OPEX/OME
2 - LA PRÉPARATION MÉDICALE
L'organisation des actions de mise en condition sanitaire de départ est une responsabilité
du commandement. Le suivi de la validité des visites médicales et des décisions d'aptitude
doit être rigoureux. La qualité de ce suivi participe à la bonne marche de la préparation
opérationnelle sur le plan médical.
Le service de santé des armées a élaboré des fiches techniques disponibles sur le portail
intrasan.
Lien hypertexte :
http://www.sante.defense.gouv.fr/site/index.php?
id_path=4_3&idpub=5476&idb=63&idsd=11
Chemin d'accès intrasan :
http://www.sante.defense.gouv.fr → Sous-directions → Plans-Capacités / PC → PC/MA PC
/MA >> Bureau médecine d'armée → Médecine d'armée → Visites de départ et de retour
OPEX
La Visite Médicale Périodique (VMP), décrite dans le titre XIII du TTA 150, détermine
l'aptitude du militaire à être désigné pour une OPEX, une mission ou une affectation à
l'étranger.
Dans le cas d'un départ en mission de courte durée ou en OPEX, la durée de validité du
certificat médico-administratif d'aptitude au départ outre-mer doit couvrir l'ensemble de la
période de déploiement.
Cette visite concerne le personnel à jour de VMP, apte outre-mer et désigné pour un départ
en mission ou pour une affectation outre-mer.
Même si elle comporte une vérification de l'aptitude médicale à la projection, la consultation
préalable à un départ n'est pas une visite d'aptitude. Elle a pour but de réaliser les actions
nécessaires permettant au militaire de partir en mission :
contrôle et mise à jour éventuelle des vaccinations réglementaires, avec vérification
du carnet international de vaccination ;
contrôle de la mise en condition médicale (vaccination, groupe sanguin, état dentaire,
état psychologique, prise d'une thérapeutique susceptible d'interférer avec les
mesures de prophylaxie, etc...) ;
actualisation et remise au militaire de son livret médical réduit ;
délivrance d'une information adaptée aux risques sanitaires de la zone de projection ;
identification des donneurs potentiels de sang, susceptibles d'être sollicités lors de la
projection.
Le contrôle de l'aptitude médicale porte sur :
le profil médical (qui doit être conforme au profil minimal pour la projection qui est
établi par chaque armée, direction et service) ;
l'absence de contre-indication formelle à la projection survenue depuis la dernière
VMP :
alcoolisme chronique ou toxicomanie
; mauvais état bucco-dentaire ;
affection présentant un risque de décompensation pendant la mission
; thérapeutique incompatible avec les contraintes opérationnelles ;
grossesse (un test de dépistage est réalisé lors de la visite).
l'existence éventuelle d'affections qui, sans constituer une contre-indication formelle
à la projection, peuvent justifier des recommandations, voire des explorations
médicales ou une consultation spécialisée préalable au départ ;
la validité du panoramique dentaire.
Panoramique dentaire
2.2.a. La prévention
Avant projection et/ou sur le théâtre, le Service de Santé des Armées dispense une
information personnalisée sur les risques sanitaires liés au territoire d'intervention. Cette
information est individuelle (projection isolée) ou collective (projection d'une unité constituée
du corps). Elle porte sur l'hygiène générale en campagne et les risques sanitaires
spécifiques du territoire de projection. (TTA 150 titre XIII)
Si cela est nécessaire, le service de santé fournit avant le départ, pendant la durée de la
projection et pour le retour les médicaments antipaludéens ainsi que les répulsifs anti-
moustiques.
3 - LA PRÉPARATION INTERCULTURELLE
3.1. OBJECTIF
L'EMSOME détient un rôle particulier dans la mise en condition avant projection des
unités et du personnel, la première de ses missions étant de conduire des actions de
formation dans ce domaine. Parmi celles-ci, on retrouve les actions suivantes :
informer les militaires désignés pour des missions de longue ou courte durée ;
former le personnel inséré en état-major multinational (OTAN) désigné en mission de
longue durée afin de faciliter leur adaptation au milieu ;
participer à la formation du personnel des autres armées, voire d'autres ministères,
après un protocole d'accord avec la DRH-AT/SDF.
Les aires géographiques traitées par l'EMSOME couvrent les pays et territoires hors
métropole où stationnent de façon temporaire (OPEX) ou permanente des unités
constituées de l'armée de Terre ou du personnel des armées en mission de coopération et
de défense. Elles englobent tout pays ou territoire susceptible d'intéresser les Armées, soit
dans le cadre des forces de présence ou de souveraineté, soit dans un cadre conjoncturel
(OPEX ou exercice).
L'EMSOME est donc un acteur majeur de la mise en condition avant toute projection
OME tout personnel désigné pour servir en mission outre-mer ou à l'étranger, plus
particulièrement pour traiter de l'aspect "connaissance du milieu". La structure
dispose d'une division formation composée d'instructeurs ayant eux- mêmes servis sur les
théâtres ou territoires concernés, et met à jour régulièrement sa base de données.
Chapitre 2
RÈGLES ET PRINCIPES DE COMPORTEMENT
Quelque soit le niveau d'entraînement atteint, le soldat en projection extérieure aura à faire
face en un temps très court à un changement brutal et profond de son mode de vie et de
son environnement dont les effets pourraient être accentués par un engagement
opérationnel immédiat.
Il importe donc qu'il adopte un comportement général favorisant :
la prise en compte de la mission,
l'adaptation au milieu physique,
l'intégration dans le milieu humain.
Le déploiement initial sur un théâtre d'opération ou la relève d'unité, que ce soit dans le
cadre des forces stationnées OME ou en opération extérieure, sont toujours des phases
délicates.
Afin de faciliter la prise en compte de la mission, il est nécessaire :
de connaître et d'appliquer strictement les consignes de sécurité,
de se faire rappeler ou expliquer les consignes autant que nécessaire,
d'observer son environnement et de rendre compte immédiatement de toute situation
semblant anormale ou de tout incident.
Les missions de courte durée se déroulent très souvent dans un environnement interarmées et
/ou multinational. Pour l'image de l'unité, celle de l'armée de Terre et de la France, il est
indispensable d'adopter un comportement exemplaire.
Pour cela, il faut :
connaître les grades et appellation des armées côtoyées,
montrer en toute occasion respect aux autorités locales, maîtrise de soi et
compétence dans l'exercice de la fonction,
respecter les usages militaires des représentants des autres armées ou des autres
nations.
La relation avec le régiment d'accueil doit être fondée sur la confiance réciproque et la
connaissance mutuelle des rôles et compétences.
S'il revient au corps d'accueil de conseiller, il faut cependant que le personnel des unités en
mission de courte durée :
respecte le cadre d'accueil,
s'intègre dans le régiment d'accueil en adoptant un comportement ouvert et
participatif et en rejetant tout repli sur soi,
apporte une contribution à l'amélioration des activités et des installations,
mettre à profit la durée de la mission pour améliorer les savoir-faire opérationnels.
Une mission peut se dérouler dans un contexte local difficile pouvant avoir une incidence
forte sur le moral et sur la capacité opérationnelle de l'unité.
Dans ce cadre particulier l'attention portée par chacun vis à vis de ses pairs est un puissant
facteur de cohésion et l'entretien de liens avec la base arrière un moyen efficace de
supporter l'éloignement.
Quelles que soient les circonstances opérationnelles, le militaire doit :
garder le contrôle permanent de ses facultés morales, intellectuelles et physiques
notamment en bannissant la consommation de drogue et l'abus d'alcool,
être attentif aux difficultés des autres en demeurant à leurs côtés et si nécessaire leur
venant en aide,
se tenir informer de la vie de sa formation d'origine,
informer ses proches sur sa situation sans diffuser des informations sensibles
relatives aux opérations en cours.
Chapitre 3
LA PRÉPARATION DES FORCES
1 - LE CCPF
1.1. MISSION
1.2. ORGANISATION
Pôle Champagne ;
Chapitre 4
LES CENTRES D'AGUERRISSEMENT OME (CAOME)
1 - L'AGUERRISSEMENT
Définition
Objectif
Culture de l'aguerrissement
L'aguerrissement doit être intégré systématiquement dans toutes les activités. L'enjeu
est de taille pour l'état-major de l'armée de Terre (EMAT) qui élabore la politique
d'aguerrissement au combat (PAC). Dans le cadre de la préparation opérationnelle
interarmes, l'aguerrissement doit être envisagé à tous les niveaux.
Le commandement des forces terrestres (CFT), est l'autorité fonctionnelle en matière de
préparation opérationnelle. Il définit en liaison avec les états-majors de division, les
commandements spécialisés et tous les acteurs de la préparation opérationnelle, les
objectifs, le contenu et les modalités de mise en œuvre et de contrôle de la PAC au sein
des formations et des centres d'entraînement spécialisés.
Aguerrissement
RÉFÉRENCES
Mémento portant sur le contrôle des éléments de l'armée de terre au retour d'opérations
extérieures (validé par message n°461/DEF/EMAT/CCOAT/OLCFLT/DR du 07 avril 2004).
Décret n° 2005-796 du 15 juillet 2005 relatif a la discipline générale militaire.
Code de procédure pénale (article 40).
Chapitre 1
PRÉPARATION MATÉRIELLE
1.1. Généralités
Les contrôles (traficabilité, lavage des véhicules, commandement) sont placés sous la
responsabilité du responsable logistique de théâtre (ADCONFRANCE) qui fait
procéder aux différentes opérations nécessaires.
Il fait effectuer le contrôle sanitaire sur le théâtre, selon les prescriptions de la
Direction centrale du Service de Santé ou des autorités sanitaires de théâtre.
Il veille au Respect des règles d'empotage des conteneurs et à l'établissement des
documents d'accompagnement.
Il rappelle les consignes en vue d'empêcher les importations de denrées prohibées
(stupéfiants, armement...) ainsi que celles assujetties à la réglementation douanière
(spiritueux, cigarettes, matériels vidéo et audio...).
Le contrôle de commandement est exécuté sous l'autorité du chef de corps (GTIA)
des éléments rentrants, assisté de la Prévôté, notamment et surtout pour les caisses
d'allègement des unités et les caisses nominatives.
Contrôle de traficabilité :
Ce contrôle est tout aussi important pour les opérations de pré-acheminement vers la
plate-forme portuaire de théâtre que pour le post-acheminement en France.
Missions :
vérifier l'aptitude à rouler, conformément aux normes de circulation en métropole avec
une attention particulière portée sur les organes de sécurité ;
catégoriser les véhicules (aptes, inaptes).
Mesures à prendre par les formations concernant leurs matériels de dotation :
Le chef de corps de l'unité de théâtre est seul responsable de l'état de ses matériels,
pendant le séjour et au retour. Ses équipes de soutien assurent les visites techniques. Elles
définissent et s'engagent sur l'état de traficabilité.
Contrôle du lavage :
Contrôle de commandement :
Cet aspect du contrôle recouvre les matériels et denrées (ainsi que le vrac) chargés dans les
véhicules et les remorques, dans les shelters ou dans les conteneurs.
Chaque commandant de formation doit informer préalablement son personnel sur les
dispositions légales et réglementaires en vigueur.
Les responsabilités de l'empotage, du respect des règles techniques et du contrôle des
conteneurs sont les suivantes :
pour les conteneurs d'allègement et d'environnement des unités, les
commandants des formations expéditrices ;
pour les conteneurs logistiques de théâtre le chef de corps de l'unité logistique de
théâtre concernée, en liaison avec les cellules spécialisées de l'ADCONFRANCE.
Les formations responsables exécutent les opérations de procédure douanière (fiche
d'empotage, état de colisage, FR 302, etc.) en liaison avec les structures de transit
déployées sur le théâtre.
Dans le cadre d'une relève programmée ou d'un désengagement planifié, les règles du
transport international sont appliquées. Chaque conteneur (y compris les conteneurs vides)
doit être plombé. La prévôté procède à la mise en place des plombs . Exceptionnellement ,
en l'absence de prévôt, le conteneur est plombé sous la responsabilité d'un officier désigné
par le chef de corps de l'unité concernée.
Dans le cadre d'un désengagement d'urgence, un contrôle à priori sera effectué, au mieux,
en ZRA.
Afin de prendre en compte les contraintes liées à l'utilisation des différents modes de
transport et de faciliter, notamment, les embarquements et débarquements par voies ferrée
et maritime, sur le théâtre comme à l'arrivée en France, les résultats des contrôles
(traficabilité, lavage des véhicules) sont portés sur une fiche de contrôle du véhicule,
apposée sur la face interne du pare-brise (sans gêner la visibilité) et lisible de
l'extérieur.
Cette fiche autorise une lecture directe au débarquement du bateau permettant ainsi, d'une
part, d'alléger la charge du contrôle métropolitain et, d'autre part, de ne pas retarder les
opérations de post-acheminement.
En outre, les contrôles de traficabilité et de lavage, seront mentionnés sur le carnet de bord
du matériel avant le départ du théâtre.
Chapitre 2
LE RESPECT DE LA RÉGLEMENTATION
2 - LA CONVENTION DE WASHINGTON
« La convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages
menacées d'extinction » est un accord intergouvernemental signé le 3 mars 1973 à
Washington.
Son objet fondamental est de protéger les espèces animales et végétales menacées
d'extinction par les échanges internationaux en en contrôlant le commerce. Elle est
aussi connue sous le nom de convention de Washington.
Le contrôle s'applique aussi bien sur les animaux que les végétaux, vivants ou morts, qu'à
toutes les parties reconnaissables ainsi qu'aux produits dérivés (manteau de fourrure par
exemple). Toute personne transportant des plantes ou des animaux inscrits dans les
annexes de la convention est concerné quel que soit le but de l'opération (cadeaux, usage
personnel).
Les espèces inscrites ne peuvent faire l'objet d'un transport que sous le couvert des
documents prévus par la convention (permis d'exportation, permis d'importation..) délivrés
par les autorités compétentes ( généralement le ministère de l'environnement, pour la
France c'est par exemple le ministère de l'environnement, sous le couvert scientifique du
muséum d'histoire naturelle).
Les espèces animales et végétales concernées par la convention sont énumérées dans les
trois annexes de la convention :
annexe I : espèces menacées d'extinction (environ 830) par le commerce. La
convention en interdit généralement le commerce international des spécimens.
Cependant, leur commerce peut être autorisé dans des conditions exceptionnelles,
pour la recherche scientifique. Quand c'est le cas, un permis d'exportation ou certificat
de réexportation et un permis d'importation sont délivrés (voir l'Article III).
annexe II : espèces vulnérables (environ 32500) dont le commerce n'est pas interdit
mais réglementé. Cette annexe dresse la liste des espèces qui, bien que n'étant pas
nécessairement menacées actuellement d'extinction, pourraient le devenir si le
commerce de leurs spécimens n'était pas étroitement contrôlé. Elle comprend aussi
ce que l'on appelle les "espèces semblables", c'est à dire celles dont les spécimens
commercialisés ressemblent à ceux des espèces inscrites pour des raisons de
conservation. Le commerce international des spécimens des espèces inscrites à
l'Annexe II peut être autorisé. Quand c'est le cas, un permis d'exportation ou un
certificat de réexportation est délivré; un permis d'importation n'est pas nécessaire.
annexe III: espèces inscrites (environ 300) dans le cadre national d'un pays. Cette
annexe correspond à la liste des espèces inscrites à la demande d'une partie qui en
réglemente déjà le commerce et qui à besoin de la coopération des autres Parties
pour en empêcher l'exploitation illégale ou non durable. Le commerce des spécimens
des espèces inscrites à cette annexe n'est autorisé que sur présentation des permis
ou certificats appropriés.
Il revient au commandement de veiller au respect de cette convention, qui limite le
commerce d'espèces végétales et animales lors du retour de mission.
Les armes ne sont portées qu'en tenue militaire. Toutefois elles peuvent l'être en tenue
civile sur autorisation ou instructions spéciales du ministre des Armées ou du
commandement ;
Les armes sont obligatoirement portées par les militaires lorsqu'ils participent à
l'encadrement de militaires en armes ou lorsqu'ils en ont reçu l'ordre du commandement de
leur formation administrative pour l'exécution de missions particulières.