S-1 DROIT 

: Législation vente
d’alcool
Objectifs / Compétences Contenus
   
Connaitre les obligations en matière de La publicité sur l’alcool
publicité sur l’alcool et la protection des Les règles de santé publique et la protection
mineurs. des mineurs.
   
  Dégustation : besoin d’une licence ?
Comprendre le cadre légal de la Cas du vigneron
commercialisation de l’alcool. Site internet de vente et le permis
  d’exploitation
 

Table des matières

I- Obligations en matière de publicité sur l’alcool et protection des mineurs..2
A- Publicité sur alcool en France...............................................................................2
1- Les supports........................................................................................................................... 3
2- Le contenu.............................................................................................................................. 4
B- Le règles de santé publiques et protection des mineurs....................................5
1- Protection de la santé publique............................................................................................... 5
2- La protection des mineures.................................................................................................... 6
II- Comprendre le cadre légal de la commercialisation de l’alcool..................6
A- Débit de boisson et licence....................................................................................6
1- Définition d’un débit de boisson.............................................................................................. 6
2- Catégories de licence et condition d’obtention.......................................................................7
B- Modalité d’obtention de la licence : le permis d’exploitation..............................7
C- Dégustation : besoin d’une licence ? Cas du vigneron.......................................8
D- La vente d’alcool via internet.................................................................................8

I- Obligations en matière de publicité sur l’alcool et

protection des mineurs

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 A- Publicité sur alcool en France
Évolution de la réglementation de la publicité des boissons alcoolisées.

 Décret D’Allarde voté par l’Assemblée constituante 2 et 17 mars 1791 : Liberté du

commerce et de l’industrie.

3 principes :

- Liberté d’entreprendre : droit reconnu à toute personne de se livrer à l’activité

commerciale de son choix.
En pratique : Donne possibilité de créer son entreprise, posséder son outil de
production, choisir son activité et s’établir librement où on le souhaite.

- Liberté d’exploiter : choix offert à chacun d’établir les relations commerciales de son
choix. L’exploitant est seul juge des moyens employés (à condition que ceux-ci soient
licites) pour assurer le succès de son entreprise.
En pratique : Donne possibilité de signer des conventions civiles ou commerciales,
d’achat, de vente etc.

- Liberté de concurrencer : droit reconnu à l’entrepreneur d’entrer en compétition dans

le cadre d’une relation loyale et légale avec d’autres entreprises.
En pratique : Donne possibilité de produire des biens et des services sans entrave ni
monopole et de pouvoir commercer librement.

 Valeur constitutionnelle 

Pour raison santé public, afin de lutter contre l’usage nocif de l’alcool, obligation pour le
législateur d’encadrer la publicité sur l’alcool.

Santé public = discipline qui va prendre en charge de façon collective toutes les dimensions
qui tournent autour de la santé :
 Administrative
 Sociale
 Politique
 Et économique

Protège la santé par la mise en place de système d’urgence, en faisant recherches, études
risque sanitaire et niveau éducatif.

Mise en place des moyens pour préserver santé des individus.

Finalité = améliorer l’état de santé de la population aux niveaux préventif et curatif.

Réglementation de la publicité en faveur de l’alcool = équilibre entre liberté du commerce et

protection de la santé publique.

Cependant certaines restrictions peuvent être justifiées au nom de l’ordre public, au nom de
l’intérêt général ou pour protéger le consommateur.

 Loi EVIN Loi 10 janvier 1991

N’interdit pas la pub sur les produits alcooliques mais encadre strictement son contenu et
son support.

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Le principe est celui du régime dérogatoire qui précise que le principe général est celui de
l’interdiction, mais qu’à titre dérogatoire certains médias et supports prévus par la loi peuvent être
ainsi utilisés.
 Principe fondateur : toute publicité liée à la vente d’alcool est interdite partout où elle
n’est pas expressément autorisée.

Objectif : En aucun cas une pub ne doit être incitative à la consommation d’alcool.

1- Les supports

L’art L3323 du Code de la Santé Publique énumère tous les supports publicitaires
(publicité directe ou indirecte) admis :

NB : Est considérée comme publicité́ indirecte, au sens de l’article L. 3323-3, « la publicité́ en faveur
d'un organisme, d'un service, d'une activité́ , d'un produit ou d'un article autre qu'une boisson
alcoolique qui, par son graphisme, sa présentation, l'utilisation d'une dénomination, d'une marque,
d'un emblème publicitaire ou d'un autre signe distinctif, rappelle une boisson alcoolique. »

Supports sur lesquels aujourd’hui il est interdit de faire la pub sur l’alcool :

- Télévision ou cinéma.
- Publications destinées aux mineures.
- Radio sur créneaux où enfants susceptibles de l’entendre ex mercredi 7h – Minuit
interdit ; autres jours : 17h – Minuit interdit.
- Sites destinés à la jeunesse, ou dédiés au sport ou à l’activité physique.
- Distribution aux mineures de documents ou objets publicitaires nommant,
représentant ou vantant les mérites d’une boisson alcoolisée.
- Le parrainage (ou sponsoring) interdit mais mécénat autorisé. Exemple : Heineken ne
peut pas parrainer une équipe de foot mais peut faire un don avec mention de son
nom dans les documents diffusés.

Possibilité de le faire mais à des conditions assez strictes :

- Dans la presse écrite hormis ce qui touche à la jeunesse.

- Radio sur catégories de radios et tranches horaires déterminées (mercredi entre 00h
et 7h et les autres jours 00h à 7h et 17h à 00h).

- Affiches et enseignes, affichettes et objets mais uniquement à l’intérieur des lieux de

vente à caractère spécialisé (lieux de vente où exploitant détient licence autorisant à
vendre des boissons alcooliques, les débits temporaires, les installations
permanentes de vente directe de boissons alcooliques par les exploitants agricoles)

- Sur véhicules utilisés pour la livraison des boissons MAIS uniquement sous forme
d’inscription avec désignation produits, nom et adresse du fabricant, des agents ou
dépositaires.

- Sur objets strictement réservés à la consommation de boissons contenant de l’alcool,

marqués à leurs noms, par les producteurs et les fabricants de ces boissons MAIS
uniquement à l’occasion de la vente directe de leurs produits aux consommateurs et

3
 aux distributeurs ou à l’occasion de la visite touristique des lieux de fabrication ; ex :
tire-bouchon, verres, seaux mais pas sur stylo, parapluie, cendrier.
Ces objets peuvent être vendus ou offerts.

- Envoi de messages, circulaires commerciales, catalogues et brochures par les

producteurs, fabricants, négociants, concessionnaires ou entrepositaires mais
mentions qui sont dans ces documents doivent se limiter à l’indication :

 du degré volumique d’alcool

 de l’origine
 de la dénomination
 de la composition du produit
 du nom et de l’adresse du fabricant
 du mode d’élaboration
 des modalités de vente
 et du mode de consommation du produit.

- En faveur des fêtes et foires traditionnelles consacrés à des boissons alcooliques

locales et en faveur des musées, universités, confréries ou stages d’initiation
œnologique.

- Sur internet législateur réintervenu en 2009, a apporté des limites : pub ne doit pas
être intrusive (= pas possible de zapper pour lire suite du contenu ; ex : vidéo type
Youtube) et pas interstitielle (= pas de pub entre 2 pages, ni en plein écran) et
exclusion de toute pub en faveur de produits alcooliques sur sites principalement
destinés à la jeunesse ou dédiés au sport, activités physiques.

NB : Plus stricte dans les Outre-Mer car vrai pb.

Préfet décide du périmètre sur lequel on ne verra jamais de pub ou inscription qui rappelle le
nom d’une marque d’alcool.

2- Le contenu

La loi limite les contenus des pub en faveur des boissons alcooliques à leurs éléments dits
« objectifs ». Pub doit être essentiellement informative.

But : permettre présentation produits afin que consommateur puisse se livrer à un choix
éclairé sans pour autant inciter à la consommation.

L’art L3323-4 du CSP précise le contenu que doit respecter la publicité en faveur des
boissons alcoolisées. Publicité pour une boisson alcoolique doit se limiter à indiquer : 

 Le degré volumique d'alcool

 L'origine du produit (géographique, historique)
 La composition du produit
 Les nom et adresse du fabricant, agents et dépositaires (accès au produit)
 Le mode d'élaboration du produit
 Les modalités de vente
 La référence aux terroirs de production
 La dénomination (marque)
 Le message sanitaire (l'abus d'alcool est dangereux pour la santé)

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La loi Evin a contraint les publicitaires à changer de langage et à proscrire toute mise en
scène avec acteurs dans laquelle le consommateur pourrait se retrouver.

Toute pub en faveur de boissons alcooliques, à l’exception de circulaires commerciales

destinées aux personnes agissant à titre professionnel ou faisant l’objet d’envois nominatifs ainsi
que les affichettes, tarifs, menus ou objets à l’intérieur de lieux de vente à caractère spécialisé,
doit être assortie d’un message sanitaire : L’abus d’alcool est dangereux pour la santé.

Filière viticole et ARPP (Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité) ont établi un

code d’autodiscipline permettant de défendre collectivement son applicabilité.

Sur supports écrits : conseillé de faire figurer :

Mention « L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération »
 Message à l’horizontal, en corps gras, avec couleur tranchant avec le fond du
message.
 Taille égale à 1/100ème de la somme hauteur + largeur de la pub, avec un décalage
par rapport au bord de la pub de 2X la hauteur d’une lettre.

En radio : message conseillé : « Pour votre santé attention à l’abus d’alcool ».

NB : « À consommer avec modération » installée par l’usage n’est pas réglementaire.

B- Le règles de santé publiques et protection des mineurs

1- Protection de la santé publique

La vente d’alcool est encadrée :

 Pour éviter l’alcoolisation massive de nuit

Exemple : Stations-services Interdiction vente alcool à emporter 18h-8h.

 Pour en limiter l’accès ou la rendre moins attractive

Exemple : Interdiction vente alcool à crédit et via des distributeurs.

Exemple : Boissons ABV titrant plus de 18°.

 Pour prévenir les atteintes à l’ordre public et protéger la personne

Exemple : Répression de l’ivresse publique et manifeste (en dehors de toute quantité

d’alcool, mais s’attachant au comportement de la personne).

Exemple : Le taux maximal d’alcool dans le sang est de 0,2 g/l pour les conducteurs
en période probatoire et 0,5 g/l pour les autres.

Remarque : Loi interdit vente pour prix forfaitaire ou offre gratuite alcool à volonté.
Dégustation dans fêtes ou foires restent autorisées.
Si Happy hours doit également vendre des boissons sans alcool à prix réduit.

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 2- La protection des mineures

& Loi Roselyne Bachelot 2009 : Interdiction vente d’alcool à tous mineurs de moins de
16 ans.

& Loi sur la modernisation de notre système de santé 2016 : Renforcement de la

prévention : suite à augmentation de l’alcoolisation des jeunes chez les 15-25 ans,
Interdiction vente d’alcool étendue à tous les mineurs de moins de 18 ans.

Plusieurs mesures tendent à protéger les jeunes des dangers de l’alcool  :

- Loi interdit vente d’alcool ou même de proposer gratuitement alcool dans tous les
lieux publics.
- Pièce d’identité peut être demandé en cas de doute sur l’âge (que ce soit dans café,
restaurant, magasin…). Art. L3342-1 du Code de la Santé Publique.
Si impossibilité de justifier qu’il est majeur, droit de refuser de le servir.
NB : Cette mesure s’applique pour tous types de boissons alcoolisées (alcools forts,
bières, vins…), pour consommation sur place ou à emporter.

- Pas le droit d’entrer dans un débit de boissons pour qqn de moins de 16 ans sauf si
accompagné de son père, mère, tuteur ou tout autre personne de plus de 18 ans
ayant la charge de le surveiller.

- Faire boire un mineur jusqu’à l’ivresse = délit punissable d’une amende de 7500 €
maximum. Art. L3353-4 du Code de la Santé Publique.

23/10

II- Comprendre le cadre légal de la commercialisation de

l’alcool
A- Débit de boisson et licence

1- Définition d’un débit de boisson

Débit de boissons = Tout établissement dans lequel va être vendu ou offert gratuitement des
boissons alcooliques, qu’elles soient destinées à être consommées sur place ou emportées.
Exploitation d’un tel établissement est une activité réglementée subordonnée à
l’accomplissement de formalités administratives.

Débits de boissons sont classés en 3 grands types d’établissements en fonction de

l’activité commerciale exercée :
- Débits de boissons à consommer sur place (cafés, discothèques, pub etc.).
- Débits de boissons à emporter (supermarchés, épiceries, cavistes, vente à
distance ou via internet etc.).
- Les restaurants (boissons vendues uniquement à l’occasion d’un repas).

NB : Débits de boissons temporaires (pendant une foire par ex) ne sont pas soumis à licence
=> Autorisation de la mairie suffit.

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 2- Catégories de licence et condition d’obtention

Les différents types de licences selon la nature des boissons

NB : Licence restaurant :

- Si restaurateur vend boissons alcoolisées uniquement à l’occasion des repas, pour
accompagner nourriture, il doit être titulaire d’une licence restaurant.
- Si vente d’alcool en dehors des repas (bar-restaurant), il doit être titulaire d’une
licence de débit de boissons à consommer sur place (licence III ou licence IV).

Conditions pour obtention de la licence :

 Nationalité

Depuis 2017, plus de condition de nationalité requise pour obtention d’une licence de débit
de boissons (restaurant ou à consommer sur place).

 Incapacités du débitant

- Être majeur ou mineur émancipé

- Ne pas être sous tutelle = mesure de protection pour un individu qui aurait facultés
mentales diminuées

- Ne pas avoir été condamné à certaines peines pour : infraction pénale ou

proxénétisme (interdiction définitive), vol, escroquerie. Pour le délit d’abus de
confiance, l’incapacité peut être levée au bout de 5 ans.

B- Modalité d’obtention de la licence : le permis d’exploitation

Pour obtenir licence de débit de boissons ou licence restaurant, il faut 2 choses :

- Avoir permis d’exploitation, délivré par un organisme agréé, après Formation

spécifique.
Formation spécifique porte sur prévention et lutte contre l’alcoolisme, protection de
mineurs, répression de l’ivresse publique, lutte contre le bruit.
Permis valable 10 ans, renouvelable après un stage de 6 heures.

- Effectuer déclaration préalable en mairie (via un formulaire CERFA)

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 C- Dégustation : besoin d’une licence ? Cas du vigneron
Définition dégustation : opération qui consiste à juger de la qualité d’un vin à partir des
impressions qu’il provoque à l’odorat et au goût.

!! Dégustation reste consommation d’alcool donc même avec accord des parents, interdit
pour les mineurs.

Pour faire déguster des vins, de manière gratuite ou payante, un vigneron peut avoir
besoin de demander une licence.

Plusieurs cas à prendre en compte pour le vigneron :

- Si dégustation gratuite de ses propres vins sur son exploitation => pas besoin de
licence.

- Si dégustation gratuite mais porte sur vins élaborés avec des raisins achetés à un
autre viticulteur => Licence III.

- Si dégustation payante et a lieu sur son exploitation et ne concerne que ses vins :
licence semblerait facultative. Il faudra demander confirmation au maire de la
commune car dans certains départements, administration exige détention licence III.

- Dans tous les autres cas, dès lors que dégustation payante => s’apparente à une
vente à consommer sur place => Licence III.

D- La vente d’alcool via internet

Vente d’alcool sur internet est considéré comme vente d’alcool à emporter.

 Tombe sous la législation des débits de boissons.

 Obligatoire pour le cybervendeur français de détenir petite licence à emporter (pour

boissons Groupe 1 et Groupe 3) ou licence à emporter (pour boissons des Groupes
1 à 5).

 Strictement interdit de vendre de l’alcool aux mineurs. Propriétaire du site web est
donc tenu d’afficher très clairement cette mention à ses visiteurs ainsi que sur ses
reçus de commandes.

 Affichage de messages à caractère sanitaire est obligatoire « L’abus d’alcool est

dangereux pour la santé » et « À consommer avec modération ».

NB : Pour la vente à l’international, il faudra adapter la réglementation du pays à laquelle elle
est destinée.