Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
1
Plan
Introduction
Définition
Cadre juridique
Première partie : la réglementation de la commercialisation intérieure
Chapitre 1 : les acteurs de la commercialisation
Section 1 : les structures d’encadrement et de financement
Paragraphe 1 : les structures d’encadrement
A les structures à vocation générale (Ministères, chambre de commerce,
chambre d’agriculture
B Les structures à vocation spéciale (OCPV, CCA , CCC)
Paragraphe 2 : les structures de financement
A les banques
B les microfinances
Section 2 : les acteurs de la chaine des valeurs
Paragraphe 1 : les producteurs
A les producteurs individuels
B les OPA
Paragraphe 2 : les commerçants
A Les acheteurs de produits
B Les exportateurs/importateurs
C Les transformateurs
Paragraphe 3 : les organisations interprofessionnelles agricoles
Chapitre II : les opérations de commercialisation
Section 1 : l’achat au producteur
Paragraphe 1 : le contrat d’achat classique
A le prix
B la qualité et la quantité
2
Paragraphe 2 : Le contrat d’achat nouveau : l’agriculture contractuelle
A notion
B contenu du contrat
Section 2 : La transformation et la distribution
Paragraphe 1 : la transformation
A la transformation industrielle
B la transformation manuelle et semi industrielle
Paragraphe 2 : la distribution
A les marchés de gros
B les marchés de détail
Deuxième partie : la commercialisation extérieure
Chapitre 1 : la réglementation nationale de la commercialisation extérieure
Section 1 : les acteurs de la commercialisation
Paragraphe 1 : le ccc
A organisation
B attributions
Paragraphe 2 : les exportateurs et les autres acteurs
A les exportateurs
B les autres opérateurs
Section 2 : la réglementation des opération d’exportation
Paragraphe 1 : les opérations techniques
A le contrôle qualité
B le traitement phytosanitaire
Paragraphe 2 : les opérations financières
A le paiement des redevances au CCC
B Le paiement des impôts (DUS)
3
Introduction
Définition de commercialisation
La commercialisation est l’action de commercialiser. Commercialiser signifie « mettre
sur le marché », proposer à la vente.
Au plan strictement juridique, la commercialisation se traduit par la conclusion d’un
contrat. Il peut s’agit d’un contrat civil ou d’un contrat commercial. Le caractère civil
ou commercial d’un contrat est déterminé par l’environnement dans lequel il est
conclu. Il est commercial si, pour l’une des parties au moins, il constitue un acte de
commerce, c’est-à-dire un acte ou un fait juridique qui par sa forme, sa nature ou la
qualité de commerçant de son auteur, est soumis aux règles du droit commercial
(solidarité présumée, liberté de preuve par ex.) Dans les autres cas, le contrat est
civil.
Dans notre cas d’espère, il s’agit de contrat qui porte sur la vente de produits
agricoles. Ainsi la commercialisation met en relation deux types d’acteurs : le
producteur et l’acheteur (qui peut être soit un commerçant, soit un consommateur
final).
Les produits agricoles concernés sont soit des produits bruts, soit des produits qui
ont subi une transformation (produits finis ou semi finis).
La commercialisation des produits agricoles peut inclure plusieurs autres types de
contrat dont le contrat de transport (terrestre ou maritime) et le contrat d’assurance.
La commercialisation des produits agricoles s’appuie sur trois éléments : le prix ; la
quantité et la qualité du produit.
La commercialisation des produits agricoles pose une série de question majeures :
La recherche de débouchés, les prix pratiqués, la transformation, la recherche
agricole, le transport, le conditionnement et le stockage, la sécurité alimentaire, la
fiscalité.
Cadre juridique :
Au plan interne
On peut noter des textes d’ordre général et des textes spécifiques.
Textes de portée générale :
La Constitution ;
Le code civil
La loi d’orientation agricole de Côte d’Ivoire
L’ordonnance sur la concurrence
Ordonnance sur les OIA
4
Textes de portée spécifique :
Ce sont des textes qui traitent spécifiquement de la commercialisation de certains
produits agricoles. On observera en la matière que seule la commercialisation des
productions destinées à l’exportation fait l’objet d’une réglementation stricte au
contraire de la commercialisation des productions vivrières.
Au plan régional :
On peut noter les différents traités créant la CEDEAO, l’UEMOA, l’OHADA
Au plan universel :
On peut noter, entre autres, les traités instituant l’OMC, les relations UE/ACP
5
Première partie : la réglementation de la commercialisation intérieure
La commercialisation intérieure est celle qui se fait à l’intérieur des frontières de la
Côte d’Ivoire. Cette forme de commercialisation est soumise au seul droit interne du
pays (en incluant le droit communautaire).
L’OCPV a été créé par le décret 84-934 du 27 juillet 1984, modifié par le décret 92-
14 du 08 janvier 1992. C'est un Etablissement Public National à caractère
Administratif doté de la personnalité morale et d'une autonomie financière.
Il est soumis à un conseil de gestion de réunissant quatre (4) fois par an et est
composé de huit (8) membres.
6
Le réseau CREP-COOPEC, géniteur de la FENACOOPEC-CI, a été créé en 1976
par l’Etat avec l’aide du centre international du crédit mutuel. Le but était de
permettre aux populations rurales de financer des activités afin de promouvoir le
développement du milieu rural.
La loi n°96-562 du 22 juillet 1996, portant réglementation des institutions mutualistes
ou des coopératives d’épargne et de crédit a dessaisi le ministère de l’Agriculture de
la tutelle des institutions d’épargne et de crédit pour la confier au ministère chargé
des Finances.
B les OPA
La loi d’orientation agricole définit l’Organisation professionnelle agricole comme
« tout groupement de personnes physiques ou morales, à vocation agricole, qui
décident de s’unir pour la défense de leurs intérêts auprès des pouvoirs publics et
des tiers… »
Les agriculteurs peuvent se regrouper en diverses formes d’organisations
professionnelles agricoles dont la plus connue est la forme de société coopérative.
En dehors de l’Acte uniforme relatif au droit des sociétés coopératives, les sociétés
coopératives ne font pas l’objet d’une réglementation particulière. Cependant, pour
certains secteurs d’activités dont spécifiquement le secteur du café-cacao, les
sociétés coopératives sont soumises à des formalités pour obtenir un code. C’est ce
code qui leur permet d’exercer leurs activités. Pour obtenir ce code dont la validité
est d’un an, les sociétés coopératives doivent satisfaire à certaines conditions
notamment celles de l’existence juridique (immatriculation au Registre des sociétés
coopératives, publicité dans un journal d’annonces légales), existence d’un siège
social, capacités technique et financière à exercer les activités prévues à l’objet
social).
7
Dans le vivrier, les acheteurs de produits seront assimilés aux commerçants de gros,
demi-gros et détaillants. Les acheteurs peuvent vendre à d’autres acheteurs ou
directement aux consommateurs.
La profession d’acheteur de produits épouse plusieurs formes juridiques. Il peut
s’agir d’une profession exercée à titre individuel ou dans le cadre d’une société
commerciale (SA ou SARL). Aujourd’hui, de plus en plus, des acheteurs se
regroupent en sociétés coopératives pour exercer leurs activités.
L’activité d’acheteur de produits est fondée sur le principe de la liberté
d’entreprendre. Toutefois, il existe quelques exceptions, principalement au niveau du
café-cacao et de l’anacarde. Dans ces différents secteurs d’activité, la profession est
soumise à une autorisation préalable qui se traduit par un agrément. Il en va ainsi du
décret N°2012-1009 du 17 octobre 2012 fixant les conditions d'exercice de la
profession d'acheteur de produits café et cacao
B Les exportateurs/importateurs
La profession d’exportateur consiste à acheter des produits et de les revendre, soit
en l’état brut, soit après transformation, à l’extérieur du pays.
La profession d’exportateur s’appuie aussi bien sur le droit interne que sur le droit
international, notamment le droit du commerce international.
La profession d’exportateur peut être exercée en tant qu’entrepreneur individuel ou
dans le cas d’une société commerciale ou d’une société coopérative.
Elle est également soumise en principe à la liberté d’entreprise. Toutefois, elle est
assortie de quelques exceptions, notamment dans les filières café-cacao et
anacarde.
Au niveau du secteur de café-cacao, on note le décret N°2012-1010 du 17 octobre
2012 Règlementant la profession d'exportateur de café et de cacao.
Les importateurs sont également des commerçants (personnes physiques ou
morales) dont l’activité est soumise à l’obtention d’un code importateur délivré par le
Ministère du commerce.
C Les transformateurs
Il s’agit d’opérateurs économiques dont l’activité est de transformer les produits bruts
en produits finis ou semi-finis. Les transformateurs sont organisés en sociétés
commerciales (PME grandes entreprises), sociétés coopératives ou entrepreneurs
individuels. On peut noter deux grandes formes de transformation : la transformation
industrielle et la transformation semi industrielle. La première fait appel une
technologie et un outillage de pointe tandis que la seconde demeure quasi
traditionnelle.
Il n’existe pas de réglementation régissant la profession de transformateur.
8
Paragraphe 1 : le contrat d’achat classique
Il repose traditionnellement sur le principe de la vente directe. Ainsi, classiquement,
tout contrat de vente suppose la réunion des éléments suivants : le prix, la qualité et
la quantité.
Ce contrat est régi par les principes de droit commun des contrats, à savoir, la
capacité des parties, le consentement, l’objet et la cause du contrat.
A le prix
La politique des prix est régie par l’ordonnance n°2013-662 du 20 septembre 2013
relative à la concurrence. Cette ordonnance pose le principe de la liberté des prix qui
est assorti d’exceptions.
2 Exceptions au principe
La liberté des prix connait des atténuations. Ainsi, l’article 3 de l’ordonnance de 2013
énonce que « Le Gouvernement peut réglementer les prix des biens, produits et
services de première nécessité ou de grande, consommation, après avis de la
Commission de la Concurrence, et de la Lutte contre la Vie chère et notamment
lorsque la concurrence par les prix est limitée en raison de situation de monopole ou
de dispositions législatives ou réglementaires. »
C’est ainsi que peut se justifie le fait que l’Etat fixe d’autorité, les prix de certains
produits en raison de leur importance pour l’économie nationale. C’est le cas pour les
prix du café, du cacao, du coton et de l’anacarde. Le non-respect des prix fixés
constitue une faute susceptible de sanction.
B la qualité
Elle est essentielle en matière de sécurité sanitaire des produits. Il existe des
réglementations de la qualité de certains produits, notamment ceux destinés à
l’exportation.
Il en va ainsi du secteur du café-cacao. La qualité du café exportable est
réglementée par le décret N°2012-1012 du 17 octobre 2012 fixant les modalités de
conditionnement des cafés verts à l'exportation. Celle du cacao exportable est régie
par le Décret N°2012-1011 du 17 octobre 2012 fixant les modalités de
conditionnement du cacao à l'exportation. Mais de façon générale, la qualité est une
priorité pour l’Etat au regard de la loi d’orientation agricole. En effet, selon l’article
9
152. r-: « L'Etat s'assure de la qualité des produits agricoles à travers notamment
l'identification des produits agricoles, la sécurité sanitaire et les modes de production
respectueux de l'environnement. »
B Avantages et inconvénients
L’agriculture contractuelle peut présenter des avantages et des inconvénients tant
pour les agriculteurs que pour les acheteurs, comme cela apparaît ci-dessous.
Toutefois, l’augmentation des contrats négociés dans le monde semble indiquer que
les aspects positifs ont tendance à l’emporter sur les facteurs négatifs.
10
Contactez-nous
Termes et conditions
Emploi
Achats
11
Section 2 : La transformation et la distribution
Paragraphe 1 : la transformation
A Les objectifs
La politique de l’Etat, clairement affichée est de transformer au moins 50% des
produits agricole.
La transformation concerne aussi bien les produits vivriers que les produits
d’exportation.
Au niveau des productions industrielles phares (café cacao, anacarde), la
transformation est au plus bas (30% pour le cacao et 5% pour l’anacarde).
Paragraphe 2 : la distribution
Ici, nous traiterons essentiellement de la distribution des produits vivriers.
A la différence des productions d’exportation, les produits vivriers ne font pas l’objet
d’une réglementation spécifique rigoureuse même si la LOACI dispose en son article
164 que « l’Etat…organise et réglemente les circuits de commercialisation agricole
des produits agricoles. »
12
La distribution en détail est essentiellement tournée vers le consommateur. Celle-ci
peut se faire soit sur les marchés de quartier, soit dans les grandes surfaces.
La distribution en détail induit la question de la sécurité alimentaire au triple point de
vue de la qualité (conditions de stockage et de conservation, notamment), de la
disponibilité (quantité) et du prix.
13
plan technique et par le Ministère de l’Economie et Finances au plan financier.
En matière de régulation
Assurer la gestion de toutes les activités de la Filière Café-Cacao ;
Contrôler la qualité du Café et du Cacao ;
Agréer les opérateurs de la Filière Café-cacao ;
Assister le gouvernement dans les négociations des accords ; internationaux
portant sur la commercialisation du Café et du Cacao et d’en assurer la mise
en œuvre ;
Assurer la participation financière de l’Etat aux organisations internationales
du Café et du Cacao ;
Encadrer le développement des projets visant à contribuer à l’amélioration de
la qualité des produits.
En matière de stabilisation
Réaliser la prévision des récoltes du Café et du Cacao ;
Procéder au suivi des stocks physiques du Café et du Cacao ;
Fixer les prix d’achat aux producteurs de Café et de Cacao et de veiller au
respect de l’application de ces prix ;
Organiser et contrôler la commercialisation intérieure du café et du cacao ;
Organiser et contrôler la commercialisation extérieure du café et du cacao ;
Gérer la messagerie électronique pour les opérations de vente à l’exportation
du café et du cacao ;
Mettre en œuvre les mécanismes de stabilisation des prix au bénéfice des
producteurs de Café et de Cacao ;
Gérer les opérations de conditionnement et d’exportation du Café et du
Cacao ;
Mettre en place un système de compensation entre le prix d’achat garanti aux
producteurs et le prix de vente à l’exportation du Café et du Cacao ;
Produire et de diffuser les statistiques au plan national et international ;
Concevoir et exécuter des programmes d’actions commerciales ;
En matière de développement
Rechercher et mettre en œuvre toutes mesures visant à accroître la
productivité du café et du cacao ;
Rapprocher les innovations technologiques et de la recherche scientifique des
producteurs ;
Aider le Gouvernement à lutter contre les pires formes du travail des enfants
dans la cacaoculture ;
Favoriser l’amélioration de la qualité de la production et le conditionnement du
Café et du Cacao ;
Promouvoir la transformation industrielle du Café et du Cacao ;
Promouvoir les opérateurs nationaux exportateurs de Café et de Cacao ;
Promouvoir le Café et le Cacao ivoiriens sur le marché international ;
Elaborer avec les structures d’accompagnement et de développement ainsi
qu’avec les partenaires de la Filière Café-Cacao, les conventions dans les
14
domaines de la recherche, de la vulgarisation et du Conseil Agricole et d’en
suivre l’exécution ;
Organiser la veille stratégique et sanitaire de la Filière Café-Cacao en vue de
l’anticipation des enjeux et des défis du secteur ;
Assurer la promotion de la consommation nationale ;
Favoriser la contribution de la Filière Café-Cacao au développement rural ;
Réaliser toutes autres activités entrant dans le cadre de ses missions et
d’attribution sauf avis contraire du Gouvernement.
Ces opérateurs doivent être titulaires d'un agrément en qualité d'exportateur de café
et de cacao en cours de validité. L’agrément est délivré par l'organe chargé de la
régulation de la Filière Café-Cacao et de la stabilisation des prix du Café et du Cacao
dans les conditions fixées par décret.
A le contrôle qualité
15
C’est l’activité qui consiste à s’assurer que le produit correspond aux normes et
critères de qualité définis par les textes en vigueur.
La réglementation impose le contrôle qualité avant toute exportation de café ou de
cacao.
B le traitement phytosanitaire
Il est également pratiqué avant l’exportation aussi bien dans les magasins de
stockage que dans les cales des navires destinés au transport des produits.
Le traitement phytosanitaire complète le contrôle qualité en ce qu’il vise à s’assurer
que le produit est sain en n’est pas contaminé par des parasites.
Le commerce international, tel que résultant des règles de l’OMC s’appuie sur des
principes fondateurs que sont :
1 La Clause de la nation la plus favorisée (NPF): Aux termes des Accords de l'OMC,
les pays ne peuvent pas, en principe, établir de discrimination entre leurs partenaires
commerciaux. Si vous accordez à quelqu'un une faveur spéciale (en abaissant, par
exemple, le droit de douane perçu sur un de ses produits), vous devez le faire pour tous
les autres membres de l'OMC.
16
Ce principe est dénommé traitement de la nation la plus favorisée (NPF) Son
importance est telle qu'il constitue le premier article de l'Accord général sur les tarifs
douaniers et le commerce (GATT), qui régit le commerce des marchandises. Il est aussi
une clause prioritaire de l'Accord général sur le commerce des services (AGCS).
17
Le traitement national s'applique uniquement une fois qu'un produit, service ou élément
de propriété intellectuelle a été admis sur le marché. Par conséquent, le prélèvement de
droits de douane à l'importation n'est pas contraire à ce principe même lorsqu'aucune
taxe équivalente n'est perçue sur les produits de fabrication locale.
L'un des moyens les plus évidents d'encourager les échanges est de réduire les
obstacles au commerce, par exemple les droits de douane (ou tarifs) et les mesures
telles que les interdictions à l'importation ou les contingents qui consistent à appliquer
sélectivement des restrictions quantitatives. Périodiquement, d'autres problèmes
comme les lourdeurs administratives et les politiques de change ont aussi été
examinés.
18
industrialisés sur les produits industriels, qui ont été ramenés vers le milieu des années
90 à moins de 4 pour cent.
Dans les années 80 cependant, le champ des négociations a été élargi pour
comprendre les obstacles non tarifaires au commerce des marchandises et des
domaines nouveaux comme les services et la propriété intellectuelle.
L'ouverture des marchés peut apporter des avantages mais elle exige aussi des
ajustements. Les Accords de l'OMC autorisent les pays à introduire pas à pas les
changements, par une "libéralisation progressive". Les pays en développement
disposent généralement d'un délai plus long pour s'acquitter de leurs obligations.
1 La question du coton
Les subventions aux exportations de coton devront cesser à partir de 2006. Toutefois,
comme le rappellent les producteurs africains (notamment Bénin, Burkina Faso, Mali et
Tchad), 90% des aides aux producteurs américains de coton sont internes. L'accord
définit comme "objectif prioritaire" la réduction des subventions internes.
2 Les exportations des pays les moins avancés (PMA)
les pays développés devront s'engager à importer 97% (le principe d'exceptions,
comme le textile aux Etats-Unis et le riz au Japon, ayant été accepté) des produits des
pays les moins avancés (PMA) sans droit de douane ni contingent à partir de 2008.
19
Paragraphe 1 : Des accords de Lomé à l'accord de Cotonou
Ces préférences sont dites non réciproques car les pays ACP n'ont pas à accorder aux
produits européens des préférences commerciales par rapport aux produits d'autres
origines1.
Les produits tropicaux (café, cacao, huile de palme et de coprah, etc.) qui
bénéficient d'une entrée en franchise (sans droits de douane) ;
Les produits concurrençant des produits européens qui sont soumis à certaines
restrictions. Mais c'est aussi sur ces créneaux, où l'accès n'est pas libre, que les
préférences dont bénéficient les produits ACP par rapport aux produits d'autres
origines sont les plus importantes.
La Convention de Lomé n'a pas enrayé la marginalisation des ACP dans les échanges
internationaux : la part des exportations ACP sur le marché européen n'a cessé de
décroître, passant de 6,7 % de l'ensemble des importations européennes en 1976 à 3
1
Exemple : alors que les produits ACP de la catégorie « fleurs coupées, plantes vivantes et arbres » entrent
librement sur le marché européen, les produits équivalents provenant d'Amérique latine par exemple sont soumis
à un droit de douane de 7,4 % en moyenne. La marge préférentielle est donc de 7,4 %.
20
% en 1998. La tendance est la même au niveau des produits agricoles.2
Enfin, les exportations ACP demeurent très dépendantes du marché européen : ainsi,
41% des exportations totales des ACP sont destinées à ce marché.
B l'accord de Cotonou
Du point de vue commercial, l'Accord de Cotonou engage une réforme radicale : des
accords de libre-échange entre l'Union européenne et des groupes régionaux ACP
devraient succéder au système des préférences non réciproques, au plus tard en 2008.
Cette réforme aura inéluctablement un impact considérable sur les pays ACP. De fait,
ce nouvel accord, d'essence libérale, en rupture totale avec la vision initiale de Lomé,
risque d'aller à l'encontre d'un véritable développement économique et social durable
des pays ACP.
Les trois raisons évoquées pour expliquer la réforme de l'Accord de Lomé sont :
2
Entre 1962-64 et 1991-93, la part de marché des produits alimentaires exportés par l'Afrique subsaharienne
sur les marchés de l'OCDE est passée de 8 à 2,3 %, celle des matières premières agricoles de 5,6 à 2,9 %. Les
pertes concernent surtout les produits agricoles traditionnels, comme les produits oléagineux, le cacao et le café.
21
tiers.
A : Objectifs et principes
1 Objectifs
Les accords de Cotonou précisent que cette lutte se fera « en cohérence avec (…) une
intégration progressive des Etats ACP dans l'économie mondiale ». C'est un
changement radical d'orientation par rapport à Lomé qui visait à réformer l'ordre
économique international3. Les autres objectifs4 poursuivis à travers les APE devraient
permettre de soutenir l'insertion dans l'économie mondiale des pays ACP.
2 Principes
3
Alors que la coopération sous Lomé avait pour but « un développement global autonome et auto-entretenu
(des Etats ACP) fondé sur leurs valeurs sociales et culturelles, leur capacité humaine, leurs ressources
naturelles, leurs potentialités économiques, etc. », les accords de Cotonou souscrivent au concept de
développement dans la logique du marché et du libéralisme.
4
Ces objectifs sont :
22
qui leur donne la possibilité d'avoir un accès direct aux possibilités de financement
communautaire.
Les APE comprennent d'autres dimensions. En particulier, il est prévu de soutenir les
pays ACP pendant la phase préparatoire. Cela pourrait notamment prendre la forme
d'une compensation partielle des coûts d'ajustements fiscaux et de balance des
paiements liés au processus de libéralisation.
Des appuis sont également prévus sur les autres dimensions du commerce : services,
concurrence, propriété intellectuelle, mesures sanitaires et phytosanitaires, commerce
et environnement, etc. Il s'agit essentiellement de soutenir les efforts de mise en
conformité des législations nationales avec les règles multilatérales.
L'OMC prévoit que l'ouverture du marché doit s'effectuer selon des règles de
réciprocité. Les ACP seront donc obligés d'ouvrir leur marché aux produits de l'UE, en
échange de quoi l'UE leur accorde une aide financière pour compenser le coût de
l'ouverture. Même les systèmes de quota avec des prix garantis dans le cadre des
Protocoles de Lomé sur les produits de base, tels la banane, le sucre, la viande bovine
et le rhum, sont promis à terme au démantèlement.
Au total, les APE sont en vigueur depuis le 1 er janvier 2008, mais ils ne sont pas
obligatoires. Les PMA qui ne signeront pas d'APE bénéficieront de toute façon d'un libre
accès au marché européen pour tous leurs produits dans le cadre de l'initiative « tous
sauf les armes ».
23
Par contre, les pays ACP non-PMA qui ne signeraient pas d'APE perdront une partie de
leurs avantages et seront soumis à un dispositif alternatif (SPG probablement).
L'Accord de Cotonou créé donc une distorsion entre pays ACP PMA et non-PMA.
Pour ce qui concerne le bloc ouest de l’Afrique (CEDEAO), un APE a été signé le 3
septembre 2016 en l’union européenne et la CEDEAO.
24