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OCTOBRE 2020

C U LT U R E J U R I D I Q U E D E L’ E N T R E P R I S E

2020-2021

Dominique TROUSSEAU
dominique.trousseau@externe.junia.com

TITRE II – DROIT DE L’ACTIVITE


ECONOMIQUE
F
CHAPITRE II L ’ENTREPRENEURIAT
Entreprendre c’est initier une activité
économique à titre indépendant
• C’est une liberté protégée par la Constitution ( Section I )
• Elle peut être exercée à titre individuel ( Section II )
• Mais aussi sous forme sociale ( Section III )

L’entreprise est une unité de production de biens ou de services


disposant d’une certaine autonomie de décision .
Pour les besoins de l’analyse statistique et économique , les entreprises
sont classées par catégories selon des critères fixés par le décret n°
2008-1354 du 18 décembre 2008 .
Catégories d’entreprises (Décret n° 2008-1354 du 18 décembre 2008 )

ENTREPRISES SALARIES CHIFFRE D’AFFAIRES ou TOTAL DU BILAN

MICROENTREPRISE -10 Jusqu’à 2 M€ ou Jusqu’à 2 M€

PME -250 Jusqu’à 50 M€ ou Jusqu’à 43 M€

ETI -5000 Jusqu’à 1500 M€ ou Jusqu’à 2000 M€

GRANDES ENTREPRISES        
SECTION I. – LA LIBERTE D’ENTREPRENDRE ET DE
COMMERCER
 § 1 - Le principe constitutionnel de la liberté du commerce et de l’industrie et
exceptions
Les activités commerciales sont protégées par un principe constitutionnel : La liberté du commerce et de l’industrie votée par
la loi des 2 et 17 mars 1791.
Comme toutes les libertés, celle d’entreprendre et de commercer n’est pas absolue.
Elle connaît des atténuations plus ou moins importantes qui sont les suivantes :
Interdiction d’exercice : Mineurs, majeurs incapables, condamnations pénales
Interdiction des activités contraires à l’Ordre Public et aux Bonnes Moeurs (Trafic de stupéfiant, d’êtres humains, d’organes,
proxénétisme, Défense nationale)
Incompatibilités : Fonctionnaires , Officiers ministériels( huissiers , notaires , ) membres de certains ordres ( Architectes ,
avocats , médecins )
Activités réglementées :

Il s’agit d’activités nécessitant :

- Soit la possession d’une attestation de formation ou d’un diplôme : Agent immobilier,


Alimentation ( boucherie, boulangerie, pâtisserie , poissonnerie, ) Carreleurs,
Coiffeurs, Contrôleur automobile, Diagnostiqueur immobilier , Expert automobile, Génie
climatique ( métiers du )
- Soit la délivrance d’une autorisation ou d’un agrément : Agences de voyages ,
Assurances, Débits de boissons, Grandes surfaces, Pharmacies, Taxis,

Pour la liste complète et plus de détail : guichet-entreprises.fr


 EXTENTION GEOGRAPHIQUE : Les libertés du Marché Intérieur
Par ailleurs il convient de rappeler que les règles du Marché Intérieur européen confèrent une dimension très large
aux activités commerciales, industrielles et de services.
La libre circulation des marchandises
La liberté d’établissement qui permet aux opérateurs installés dans un Etat de s’établir :
- A titre principal dans un autre Etat
- A titre secondaire en créant des filiales ou des succursales dans les autres Etats.
La libre prestation de service qui permet :
- D’accomplir des prestations de services au-delà des frontières étatiques
- De rechercher et de bénéficier de prestations réalisées dans les autres Etats
La libre circulation des capitaux qui permet les placements financiers transnationaux bien évidemment dans le respect
des obligations déclaratives fiscales.
Ces 4 libertés profitent aux entreprises françaises et à celles établies dans d’autres Etats de l’U.E.
 Il existe 2 façons d’entreprendre :
- L’exercice individuel
- L’exercice sous la forme sociale

Le choix d’un mode d’exercice et même d’un type de société résultera de la prise en considération de différents
critères qui seront examinés après avoir passé en revue les caractéristiques des principales formes de société.

SECTION I - L’EXERCICE INDIVIDUEL


C’est la pratique d’une activité économique indépendante par une personne physique.
Cet acteur agit en tant que personne physique et il est reconnu comme tel dans l’environnement économique.
( ex : une personne physique dénommée Benoit DUBOIS pourra , sous réserve de compétences parfois
sanctionnées par un diplôme , exercer et être reconnu en tant que commerçant , artisan, agriculteur , micro-
entrepreneur, professionnel libéral tel qu’avocat ou médecin )
 En résumé, l’acteur économique et la personne physique ne font qu’un.
L’entreprise individuelle est la façon la plus simple d’exercer une activité indépendante. L’entrepreneur individuel
dispose une grande liberté d’action très appréciable mais il encourt aussi un risque financier accru.
§ 1 – Les personnes concernées et les risques financiers liés à l’unicité du patrimoine
A – Les personnes concernées

Il s’agit des commerçants, des artisans, des agriculteurs, des micro-entrepreneurs, des professionnels libéraux,.
(Nous aborderons uniquement les commerçants, les artisans et les micro-entrepreneurs)
1° –Le commerçant
Définition
« Sont commerçants ceux qui exercent des actes de commerce et en font leur profession habituelle »
Telle est la définition posée par l’Article L121-1  du code de commerce
Cette définition exige :
- la réalisation d’actes de commerce ( Essentiellement des actes de négoce >> Achats pour revendre )
- de façon professionnelle c’est-à-dire de manière à procurer des revenus
Il faut aussi préciser que la qualité de commerçant exige un travail indépendant ce qui exclut les personnels
salariés qui interviennent dans la réalisation des actes de commerce. Ces derniers sont placés sous la
subordination de leur employeur.
LES ACTES DE COMMERCE PAR NATURE
• Article L110-1 du code de commerce
LE NEGOCE
« La loi répute actes de commerce :
1° Tout achat de biens meubles pour les revendre, soit en nature, soit après les avoir travaillés et mis
en œuvre ;
2° Tout achat de biens immeubles aux fins de les revendre, à moins que l'acquéreur n'ait agi en vue
d'édifier un ou plusieurs bâtiments et de les vendre en bloc ou par locaux ;
3° Toutes opérations d'intermédiaire pour l'achat, la souscription ou la vente d'immeubles, de fonds de
commerce, d'actions ou parts de sociétés immobilières ;
4° Toute entreprise de location de meubles ;
5° Toute entreprise de manufactures, de commission, de transport par terre ou par eau ;
6° Toute entreprise de fournitures, d'agence, bureaux d'affaires, établissements de ventes à l'encan, de
spectacles publics ;
7° Toute opération de change, banque, courtage, activité d'émission et de gestion de monnaie
électronique et tout service de paiement ;
8° Toutes les opérations de banques publiques ;
9° Toutes obligations entre négociants, marchands et banquiers ;
10° Entre toutes personnes, les lettres de change. »
LES ACTES DE COMMERCE PAR NATURE
( SUITE )
Article L110-2 du code de commerce
« La loi répute pareillement actes de commerce :
1° Toute entreprise de construction, et tous achats, ventes et reventes de
bâtiments pour la navigation intérieure et extérieure ;
2° Toutes expéditions maritimes ;
3° Tout achat et vente d'agrès, apparaux et avitaillements ;
4° Tout affrètement ou nolisement, emprunt ou prêt à la grosse ;
5° Toutes assurances et autres contrats concernant le commerce de mer ;
6° Tous accords et conventions pour salaires et loyers d'équipages ;
7° Tous engagements de gens de mer pour le service de bâtiments de
commerce »
LES ACTES DE COMMERCE PAR LA FORME
Article L210-1 du code de commerce
« Le caractère commercial d'une société est déterminé par sa forme ou par son objet.
Sont commerciales à raison de leur forme et quel que soit leur objet, les sociétés en nom
collectif, les sociétés en commandite simple, les sociétés à responsabilité limitée et les
sociétés par actions »

LES ACTES DE COMMERCE PAR ACCESSOIRE


Actes accomplis en rapport avec l’activité d’un commerçant
Ex : Achat d’une camionnette par un fleuriste pour réaliser des livraisons à domicile
Actes civils accomplis par un non commerçant mais qui se rattachent à une
opération commerciale
Ex : Souscription de parts sociales par de futurs associés
 L’Environnement du commerçant : Le fonds de commerce, le bail commercial
 Le fonds de commerce
Le commerçant est propriétaire d’un fonds de commerce.
Le fonds de commerce est un bien meuble qui ne doit surtout pas être confondu avec l’immeuble dans
lequel est exercé le commerce.
Celui-ci est constitué  par :
- Des éléments corporels parmi lesquels figurent : le matériel et l’outillage, les marchandises,
- Des éléments incorporels : La clientèle, le nom commercial, l’enseigne, le droit au bail, les licences ou
autorisations, les brevets, marques, dessins et modèles
Les opérations juridiques portant sur le fonds de commerce et notamment sa vente ou sa mise en location
gérance sont encadrées par la loi.
 Le bail commercial
Très souvent, le commerçant n’est pas propriétaire de l’immeuble à l’intérieur desquels il exerce son activité,
mais il est locataire. Il dispose d’un bail commercial encadré par le code de commerce.
Le contrat de bail commercial est destiné principalement aux commerçants aux artisans et aux industriels.
La loi ouvre le recours au bail commercial à d’autres fins telles que par exemple l’enseignement ou encore
aux artistes .
La durée du contrat de bail est de 9 ans ( 1 ) mais le locataire peut donner congé à l’expiration d’une période 3 ans.

Le bénéficiaire du bail commercial dispose du droit légal au renouvellement de celui-ci.

En cas de refus de renouvellement du bail, sauf motifs légitimes( 2 ) , il doit verser au locataire une indemnité dite
d'éviction égale au préjudice causé par le défaut de renouvellement.

Le commerçant locataire dispose donc d’une protection légale destinée à éviter que son activité soit fragilisée par une
trop grande insécurité juridique.

( 1 ) Sauf bail saisonnier ou bail dérogatoire qui ne peut excéder 3 ans

( 2 ) Parmi lesquels figurant notamment l’existence d'un motif grave et légitime à l'encontre du locataire ou encore si
l'immeuble doit être totalement ou partiellement démoli comme étant en état d'insalubrité reconnue par l'autorité
administrative ou s'il est établi qu'il ne peut plus être occupé sans danger en raison de son état.

2°) L’artisan
C’est un travailleur indépendant qui exerce une activité de production, de transformation, de réparation ou de prestation
de service relevant de l’artisanat.

Lors de son installation, il ne peut employer plus de 10 salariés.


Pour pouvoir obtenir la qualité d’artisan, une personne doit justifier d’un CAP ou d’un
BEP, ou d’un titre homologué de niveau équivalent, soit d’une expérience professionnelle
de trois années au moins.

Les activités qui peuvent présenter un risque pour la santé ou la sécurité des personnes
ne peuvent être exercées, quel que soit le statut juridique choisi, sans être titulaire d’un
diplôme ou d’un titre spécifique.

Il s’agit par exemple :


des activités d’entretien et de réparation de véhicules et des machines
de la construction, de l’entretien et de la réparation de bâtiments

L’artisan est immatriculé au répertoire des métiers.

Il peut bénéficier du bail commercial.


3°) Le Micro – entrepreneur (ex autoentrepreneur)
Ce statut a été créé en 2008 par la loi de modernisation de l’économie (Loi LME) sous
l’appelation initiale d’auto-entrepreneur devenue micro –entrepreneur avec la LOI n°
2014-626 du 18 juin 2014 relative à l'artisanat, au commerce et aux très petites
entreprises 
(Cette loi entendait faciliter le développement de l’entrepreneuriat à titre individuel en
créant un régime incitatif car simplifié et accessible soit à titre principal soit à titre
complémentaire d’une activité salariée ou d’une retraite)
La micro entreprise consiste en l’exercice à titre principal et exclusif d’une activité
commerciale, artisanale, ou libérale. Elle peut aussi être une activité de complément
développée par un salarié, un retraité ou encore un étudiant.
Ce statut est adapté à une activité économique de petite dimension et prévoit
régime social et fiscal adapté.
•Le régime de la micro entreprise s’applique aux activités dont le chiffre d'affaires annuel n'excède pas :

 176 200 € pour une activité de vente de marchandises, d’objets, de fournitures, de denrées à emporter ou à


consommer sur place, ou pour des prestations d’hébergement, y compris les meublés de tourisme classés, à l’exception
de la location de locaux d’habitation meublés dont le seuil est de 70 000 € ;

 72 600 € pour les prestations de services relevant de la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) ou des
bénéfices non commerciaux (BNC) ;

 En cas d’activité mixte (vente et prestations de services), le chiffre d’affaires global ne doit pas dépasser 176 200 €
incluant un chiffre d’affaires maximal de 72 600 € pour les prestations de services.

 Pour plus d’informations ( notamment fiscales et sociales ) >> https://www.autoentrepreneur.urssaf.fr

https://bpifrance-creation.fr
B – Les risques financiers liés à l’unicité de patrimoine

L’entrepreneur individuel dispose d’un patrimoine unique ( c’est-à-dire composé d’un actif et d’un passif ) qui ne
sépare pas ce qui est personnel de ce qui est professionnel.
Patrimoine de Benoit DUBOIS Entrepreneur individuel
ACTIF PASSIF

Bien immobilier servant de logement Charges et dettes personnelles


( appartement ou maison ) , compte de dépôt , Charges et dettes professionnelles
livret A , Plan d’épargne Logement , PEA ,
Biens mobiliers, voiture ,
Fonds de commerce, Camionnette ,
Créances professionnelles

Par suite, en cas de difficultés financières professionnelles, ses créanciers peuvent poursuivre le recouvrement
des sommes qui leur reviennent tant sur son actif patrimonial qui mêle des actifs personnels et professionnels.
Ses biens personnels pourront être saisis .
 Bien évidemment, ces E.I. souscrivent une ou plusieurs assurances de responsabilité civile
Cependant, ces assurances ne couvrent pas notamment les dettes.
Conscient de ce que cette situation est constitutive d’un frein à l’entrepreneuriat, le législateur est intervenu de
différentes façons pour protéger les biens personnels de l’E.I.
 § 2 – La protection du domicile de l’EI et de ses autres biens fonciers
(LOI n° 2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques )
 A - La résidence principale 

Elle est de droit insaisissable, sans démarche particulière à effectuer.

La résidence principale de l’entrepreneur individuel (commerçant, artisan, agriculteur, professionnel libéral) est
insaisissable par ses créanciers professionnels. Cette insaisissabilité est énoncée par l’article L 526-1 du code de
commerce.
Ce texte prévoit aussi que lorsque la résidence principale est utilisée en partie pour un usage professionnel, la
partie non utilisée pour un usage professionnel est de droit insaisissable, sans qu'un état descriptif de division
soit nécessaire.
En outre, il spécifie que lorsque la domiciliation de l’entrepreneur individuel dans son local d'habitation ne fait
pas obstacle à ce que ce local soit de droit insaisissable, sans qu'un état descriptif de division soit nécessaire. 

Attention : Cette insaisissabilité est inopposable au fisc en cas de fraude fiscale ou d’inobservation grave et
répétée des obligations fiscales
 B - Les autres biens fonciers bâtis ou non bâtis non affectés à l’activité

L’entrepreneur individuel peut aussi protéger ses autres biens immobiliers non affectés à son usage
professionnel.
Cependant pour ces autres biens la protection nécessite de réaliser une déclaration d’insaisissabilité.
Cette déclaration doit obligatoirement être réalisée devant notaire sous peine de nullité.
Elle doit contenir la description détaillée des biens et l'indication de leur caractère propre, commun ou indivis.
L’acte notarié est publié au Fichier Immobilier.
Il en est fait mention au registre de publicité légale à caractère professionnel auprès duquel est immatriculé
l’entrepreneur individuel.
Enfin,  l’insaisissabilité de la résidence principale et la déclaration d’insaisissabilité des autres biens immobiliers
peuvent faire l’objet d’une renonciation et même ensuite d’une révocation de cette renonciation à condition dans les
2 cas de respecter les conditions de validité (acte notarié) et d’opposabilité (publicité) prévus par la loi.
 
§ 3 – La déclaration d’un patrimoine d’affectation : L’E.I.R.L.

C’est la LOI n° 2010-658 du 15 juin 2010 qui a créé le statut  de l'entrepreneur individuel à
responsabilité limitée
Contrairement à ce que ce sigle pourrait laisser croire, l’EIRL n’est pas une société (comme la SARL par
exemple) c’est un régime juridique de protection financière.
Il concerne un entrepreneur individuel commerçant, artisan, agriculteur, professionnel libéral ou encore micro-
entrepreneur.
L’EI peut adhérer au régime de l’EIRL soit lors de la création ou en cours d’activité.
La protection consiste à attribuer à son activité individuelle UN PATRIMOINE D’AFFECTION qui seul
pourra être saisi à raison des dettes professionnelles.

Ce patrimoine d’affectation doit obligatoirement être constitué de valeurs nécessaires à l’activité professionnelle :

Ex : Fonds de commerce, matériels, outillages, véhicules, immeubles.

On peut y ajouter facultativement les valeurs utilisées dans l’activité ( mais qui ne sont pas nécessaires par nature ) Ex :
Véhicule à usage mixte
Cette affectation d’un patrimoine nécessite une déclaration au Centre des Formalités d’Entreprises, et en outre un
acte notarié si un bien immobilier est concerné.
Elle sera mentionnée au répertoire approprié (RCS etc. …)
L’adhésion au régime de l’EIRL nécessite d’en informer les créanciers antérieurs. Elle nécessite également de faire
figurer la mention « Entreprise individuelle à responsabilité limitée » ou le sigle « EIRL » complémentairement à
son nom auquel peu s’ajouter un nom de fantaisie.
Enfin, l’adoption du régime de l’EIRL peut être complétée par la déclaration d’insaisissabilité des biens fonciers non
affectés à l’activité.
LE SAVOIR INDISPENSABLE SUR L’ENTREPRENEUR INVIDIDUEL

1°) Les acteurs concernés : Agriculteurs, Artisans , Commerçants, Micro entrepreneurs,


Professions libérales
2°) Une gouvernance indépendante ( Liberté décisionnelle )

Mais
3°) Risques financiers liés à l’Unicité de patrimoine :
Les biens non professionnels peuvent être attaqué par les créanciers professionnels ! En effet,
ceux sont mêlés avec les biens professionnels dans le patrimoine unique de l’E.I.
Existence de protections :
- Insaisissabilité légale de la résidence principale
- Possible protection d’autres biens fonciers non affectés à l’activité professionnelle
- Adhésion au Régime de l’EIRL
SECTION III – L’EXERCICE SOUS FORME SOCIALE

En dépit des récentes règles protectrices de l’entrepreneur individuel , certains opérateurs choisissent d’exercer sous la
forme sociale.
Ils procèdent à la création d’une personne morale (une société ) dédiée à leur activité .

Il y a donc dissociation entre la personne physique (appelée associé) et la personne morale.


Il s’agit de 2 personnes juridiques différentes disposant chacune d’un patrimoine distinct
La société ainsi crée dispose d’une personnalité juridique propre avec ses attributs habituels :
• Un nom >> dénomination sociale (raison sociale >> Stes civiles)
• Un domicile >> le siège social
• Un objet >> L’activité de la Sté
• Un patrimoine (actif et passif)
• Des droits et des obligations
 Les règles générales applicables à toutes les sociétés figurent dans le code civil. Elles constituent le Droit général des
sociétés.  
 Les règles supplémentaires particulières à certaines sociétés se trouvent dans le code de commerce ou, par exemple
,dans le code rural et de la pêche maritime
§ 1 – Définition de la société

LES ASSOCIES LES STATUTS

« La société est instituée par deux ou plusieurs


LES
personnes qui conviennent par un contrat d'affecter à APPORTS

une entreprise commune des biens ou leur industrie en PARTAGER DES


vue de partager le bénéfice ou de profiter de l'économie AVANTAGES

qui pourra en résulter.


Elle peut être instituée, dans les cas prévus par la loi, par l'acte de volonté d'une
seule personne.
Les associés s'engagent à contribuer aux pertes. »
• Article 1832 du code civil OU DES
INCONVENIENTS
Article 1833 du code civil
(Modifié par loi n°2019-486 du 22 mai 2019 - art. 169 relative à la croissance et la transformation des
entreprises)

« Toute société doit avoir un objet licite et être constituée dans l'intérêt commun
des associés. La société est gérée dans son intérêt social, en prenant en
considération les enjeux sociaux et environnementaux de son activité »

Affirmation de la responsabilité sociale et environnementale des entreprises ( RSE )


§ 2 – les éléments spécifiques du contrat de société

A – Les statuts Statuts

Le contrat de société est matérialisé par les statuts de celle-ci.

Selon l’article 1835 du code civil :

« Les statuts doivent être établis par écrit. Ils déterminent, outre les apports de
chaque associé, la forme, l'objet, l'appellation, le siège social, le capital social, la
durée de la société et les modalités de son fonctionnement. 
Les statuts peuvent préciser une raison d'être, constituée des principes dont la
société se dote et pour le respect desquels elle entend affecter des moyens
dans la réalisation de son activité »
La modification des statuts
Article 1836 

« Les statuts ne peuvent être modifiés, à défaut de clause contraire, que par accord unanime des
associés.

En aucun cas, les engagements d'un associé ne peuvent être augmentés sans le consentement de
celui-ci »
N.B. : La transformation régulière d’une société en une société d’une autre forme n’entraîne pas la
création d’une personne morale nouvelle Idem pour la prorogation ou pour tout autre modification
statutaire.
L’imperfection des statuts 1839
Si les statuts ou si des formalités sont imparfaites toute personne intéressée ou le Parquet peuvent
demander en Justice que soit ordonnée la régularisation sous astreinte (Prescription 3 ans a/c de
l’immatriculation ou de la modification des statuts)
Responsabilité
Les fondateurs et les organes de gestion, d’administration sont solidairement responsables du
préjudice causé par l’imperfection visée ci-dessus
B – Les conditions de validité du contrat de société
Les conditions de validité du contrat de société sont :

1°) Celles relatives à tous les contrats

Rappel : Consentement non vicié, capacité de contracter , objet certain et licite

2°) Des conditions spécifiques au contrat de Sté :

1 °) Une pluralité d’associés (au minimum 2 associés )

Exceptions légales : ( 1 seul associé)

• L’EURL (Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée) introduite par une loi du 11 juillet 1985
• La SASU (La Société par actions simplifiée unipersonnelle) introduite par la LOI no 99-587 du 12 juillet 1999 sur
l'innovation et la recherche
2°) Des apports (3 types)

 En numéraire fonds à déposer en Banque, notaire ou CDC. (Règles spécifiques gouvernent la libération)

 En nature :

• (Biens mobiliers corporels >> machines, marchandises, mobilier par exemple


• ou incorporels >> Droits d’auteur, Brevets, marques

Ces apports en nature peuvent se faire soit en pleine propriété, en jouissance , ou en usufruit

Ils sont évalués par un Commissaire aux apports (Commissaires aux Comptes)
( Dérogation pour les SARL si aucun apport en nature n’excède 7500 euros et si la valeur totale des apports en
nature ne dépasse pas la moitié du capital - Même règle si un seul associé )

 En industrie (Apport de son travail, de ses compétences techniques)

• possible dans les SAS , les SARL mais Impossible dans les SA, les SCA et les SCS

• ATTENTION ! Le capital social est constitué par l’addition des apports en numéraire et des apports en nature
( Les apports en industrie ne participent pas à la formation du capital social )
APPORTS EN SARL : EXEMPLE
SARL EDINOR AU CAPITAL DE 40 000 EUROS
5 ASSOCIES
Valeur nominale des parts = 200 €uros
Gérant désigné Léo BRASSEUR

A - APPORTS EN NUMERAIRE
GREGORY BONTE 50 PARTS 200 € 10 000 €
LEO BRASSEUR 30 PARTS 200 € 6 000 €
EVA MEUNIER 50 PARTS 200 € 10 000 €
BENJAMIN ROUX 25 PARTS 200 € 5 000 €

B - APPORTS EN NATURE
LEO BRASSEUR MACHINE OUTIL 9 000 €

CAPITAL SOCIAL 40 000 €

C- APPPORTS EN INDUSTRIE

MARIE DUJARDIN
COMPETENCE EN GRAPHISME
STYLISME
3°) La participation aux bénéfices et aux pertes

Cette exigence résulte directement de l’article 1832 du code civil.

Les droits des associés dans le capital social sont en principe proportionnels à leurs apports.

Il en va de même en ce qui concerne leur participation aux bénéfices et leur contribution aux pertes, sauf clause
contraire.

La part de celui qui n’a apporté que son industrie est égale à celle de l’associé qui a apporté le moins. Sauf clause
contraire. (1844-1 C civil)

Il est interdit de faire figurer dans les statuts des clauses léonines .( totalité du profit pour 1 associé , en l’excluant des pertes
ou excluant tout profit et totalité des pertes)

4°) L’affectio societatis

C’est une condition de validité du contrat de société qui n’est pas expressément définie par la loi , mais qui a été crée par
les juridictions . La Cour de Cassation définit l’affectio societatis comme : « la  volonté non équivoque de tous les associés de
collaborer ensemble et sur un pied d'égalité à la poursuite de l'oeuvre commune » Cour de Cassation, Chambre
commerciale, du 9 avril 1996, Pourvoi n° 94-12.350,

Plus synthétiquement c’est la volonté de s’associer et ensuite d’œuvrer à l’intérêt commun .


 La présence de l’affectio societatis est indispensable à la validité du contrat de société

Exemple : Une société commerciale avait confié à une personne ( M. X. ) le lancement à Toulouse d’un
nouveau restaurant dont elle était propriétaire .

Après avoir lancé et assumé le début d’exploitation de l’établissement durant 2 ans M. X a cessé ses
fonctions, puis a réclamé et obtenu en justice le paiement d’indemnités .

Pour s’opposer à la décision ainsi rendue , la société commerciale a excipé du fait que ce responsable
d’exploitation lui avait apporté son industrie et avait l’intention de s’associer à celle-ci . Autrement dit la
société commerciale voulait qu’il soit considéré comme associé et donc sans droit à salaires ou autres
indemnités. ( L’associé apporteur en industrie perçoit des dividendes équivalents à ceux servis au plus petit
apporteur )

Cependant , la cour d’appel de Toulouse a retenu que durant ce début d’exploitation M. X... avait refusé la
signature de quatre projets successifs de statuts d'association ce dont il résultait qu’il n’avait jamais existé
une volonté non équivoque de tous les associés de collaborer ensemble et sur un pied d'égalité à la
poursuite de l'oeuvre commune . En outre , ce responsable d’exploitation n’avait cessé de réclamer un statut
de salarié . Il existait un désaccord entre les parties sur la forme juridique de collaboration
L’affectio societatis faisant défaut , le chargé d’exploitation n’a jamais eu la qualité d associé .
Rejet du Pourvoi formé par la société commerciale
Cour de Cassation, Chambre commerciale, du 9 avril 1996, 94-12.350
 La disparition de l’affectio societatis durant la vie sociale peut constituer un motif de dissolution judiciaire d’une société

L’affectio societatis , condition de validité du contrat de société doit aussi de se poursuivre durant toute la vie de la société

Sa disparition par suite de mésentente entre associés générant une paralysie du fonctionnement de la société permet
d’obtenir du juge la dissolution anticipée de la société

• La disparition de l'affectio societatis, par suite de la mésentente des associés, constitue un juste motif de dissolution à la
condition de se traduire par une paralysie du fonctionnement de la société . Dans cette affaire la cour d'appel a rejeté
la demande de dissolution formée par un associé après avoir constaté que les difficultés rencontrées n'étaient pas
suffisamment graves pour paralyser le fonctionnement social,

Cour de cassation, 3ème Chambre civile, 16 mars 2011, 10-15.459

• Approbation par la Cour de Cassation d’un arrêt de Cour d’appel ayant prononcé la dissolution d’une société civile
professionnelle crée par des notaires en raison de la paralysie du fonctionnement normal de l’étude résultant tant du
comportement d’un des associés que de la mésentente permanente entre les associés ayant entraîné la disparition de
tout affectio societatis . Rejet du pourvoi formé par le demandeur de la dissolution .

Cour de cassation, 1ère Chambre civile, 16 octobre 2013


§ 3 – La création de la société
A - La société en formation ( période antérieure à l’immatriculation au RCS )
Avant que la société n’acquiert une existence légale avec son immatriculation , les associés fondateurs doivent :
- accomplir des formalités administratives ( Immatriculation et autres )
- effectuer des dépenses ( achats de matériels , de marchandises)
- conclure des contrats ( prendre un bail commercial , etc .. )
Ils sont responsables des actes ainsi accomplis (solidairement si la société est commerciale )
Pour éviter que ces actes engagent les associés fondateurs et restent à leur charge il est possible de les faire
reprendre par la société.
 Reprise des actes
Les actes accomplis devront mentionner qu’ils l’ont été au nom et pour le compte de la société X... en formation .
La reprise des actes préalables à l’immatriculation sera le plus souvent inscrite dans les statuts signés par les
associés . ( Un état annexé aux statuts énumère la liste et le détail des actes concernés )
B - La naissance de la société

« Les sociétés autres que les sociétés en participation visées au chapitre III jouissent de la personnalité morale à
compter de leur immatriculation Jusqu'à l'immatriculation, les rapports entre les associés sont régis par le contrat de
société et par les principes généraux du droit applicable aux contrats et obligations. » (1842 C CIVIL)

1°) Formalités de constitution

1 – Rédaction et signature des statuts

2- Immatriculation de la société ( et Obtention d’un Numéro SIRENE ) auprès :


- d’un Centre de Formalités des Entreprises)
- ou en ligne sur le site « guichet –entreprises.fr » (1 ).

3- Publicité journal d’annonces légales ( Ex La Voix du Nord , La Gazette Nord Pas de Calais, Nord Eclair, l’Echo de la Lys ,
l’Avenir de l’Artois , Nord Littoral, La Semaine dans le Boulonnais )

4 – Publicité au BODACC (Bulletin officiel des annonce civiles et commerciales )

( 1 ) Le service guichet –entreprises.fr , service à compétence nationale géré par le ministère de l ’Economie sera
prochainement géré par l’INPI et deviendra prochainement l’organisme unique de référence pour les créations et
modifications d’entreprises (La loi PACTE du 22 /05/2019 et décret n° 2020-946 du 30-07-2020)
STATUTS TYPE DE L'EURL.pdf
2°) Autres formalités ou vérifications à réaliser : ( Liste non limitative )

- Assurances de responsabilité entreprise


- Adhésion à un organisme de gestion agréé ou contrat avec un expert-comptable
- Vérification sur le site de l’INPI ( 1 ) (Dénomination, nom commercial, enseigne, marque,)
- Vérification sur le site de l’ AFNIC (nom de domaine)
- Si embauche de salariés >> Adhésion à une caisse de retraite complémentaire et à la médecine de du
travail
- Ouverture registre du personnel
- Obligations comptables : Livre journal etc …
( 1) la propriété intellectuelle comprend :

A ) La propriété littéraire et artistique qui est protégée :

- par le droit d’auteur sur les œuvres y compris les logiciels et les droits voisins (Artistes interprètes, producteurs de vidéos, de phonogrammes, entreprises de com audiovisuelles)

B ) La propriété industrielle protégée

Par le brevet, les dessins et modèles, les marques et signes distinctifs ( dénomination sociale, nom commercial, enseigne , nom de domaine )
§ 4 – La vie de la société
A - Le fonctionnement de la société
1 -  Organes de gestion (représentants légaux >> gérants dans les SARL)
Il s’agit du ou des dirigeants de la société qui sont appelés :
- Gérant dans les SARL et EURL
- Président dans les SAS
- PDG dans les SA ( Pdt du CA et fonction de DG ) ou DG
Dans certaines SA , la direction est assurée un collège appelé Directoire et un Conseil de surveillance
Ces dirigeants sont nommés et révoqués par les associés. ( publicité JAL RCS Bodacc)
Ils doivent diriger et gérer dans l’intérêt de la société. Leurs actes engagent la personne morale. Dans les
SARL et SA , la société est engagée même pour les actes qui excéderaient l’objet social.
2 – Les Associés

Ayant réalisé des apports personnels dans l’intérêt de la société , il disposent bien naturellement de droits
assez étendus
Le droit à l’information (communication du rapport de gestion annuel, P.V. d’assemblées, comptes sociaux ,
poser des questions écrites, demander en Justice une expertise de gestion )
- Un droit de vote ( proportionnel à leurs actions ou parts sauf dispositions statutaires contraires pour certaines sociétés )

Il s’exerce :
- lors de consultations écrites (PME et TPE)
Ou
- lors des assemblées d’associés
Assemblée Générale Ordinaire ( AGO ) >> Examen des Comptes , affectation résultats , nomination , révocation
des dirigeants )
Assemblée Générale Extraordinaire ( AGE ) >> ( modification des statuts , dissolution anticipée etc )
- Droit de participation aux bénéfices ( proportionnel à leurs actions ou parts sauf dispositions statutaires contraires )

Il s’exerce après que l’AGO ait décidé de la distribution aux associés  des bénéfices sous forme de dividendes 
C'est un droit pécuniaire ,  c.a.d. financier que l'on peut englober dans le cadre plus large d'un droit  patrimonial 
En effet, être associé c'est aussi être propriétaire de parts sociales ou d'actions qui ont une valeur financière qui
entrent dans le patrimoine de chaque associé .  Ces parts ou ces actions peuvent être cédées 
  
La responsabilité financière des associés
(Précisions)
• Le principe : Une responsabilité limitée aux apports
• Les atténuations :
- Le cautionnement d’un prêt bancaire : Avant d’octroyer un prêt à l’entreprise , les
banques exigent de l’associé qu’il cautionne  personnellement le remboursement de ce
prêt. En cas d’insolvabilité de l’entreprise, la banque se retournera contre l’associé . ( BPI
France intervient en complément des

LE DANGER POUR UN ASSOCIE DE SE PORTER CAUTION


L’associé qui cautionne un prêt un prêt bancaire pour sa société engage ses biens
personnels …
Si la société ne sait plus rembourser le prêt :
La banque pour recouvrer son dû  pourra provoquer la vente des biens personnels  de
l’associé y compris immobiliers …
ILLUSTRATION 

Arrêt n° 521 du 16 septembre 2020 (19-15.939) - Cour de cassation - Première chambre civile ​

Une société est mise en liquidation judiciaire .  La banque  qui avait octroyé un prêt à cette société s'est retournée  contre
les associés qui s'étaient portés caution pour ce prêt  . 

Pour recouvrer la somme de 107 300,60 euros  qui restait   à rembourser  par la société , la banque a, par décision de
justice,  fait vendre  la maison de l'un des associés . 
•La responsabilité civile d’un associé dirigeant ​

Lorsque le comportement fautif d’un dirigeant a généré un préjudice pour la société ,


pour d’autres associés ou encore pour des tiers , celui-ci peut être poursuivi en
responsabilité civile en vue d’une condamnation à indemniser les victimes . ​

Les situations sont les suivantes : ​


•Dépassement des pouvoirs statutaires ​
•Faute grave  de gestion préjudiciable à l’entreprise et parfois qui a concouru à sa
liquidation judiciaire.    Le dirigeant peut alors être condamné personnellement à
combler une partie du passif. ​
B – Durée et fin de la société ​
Elle est fixée par les statuts. ​   La loi (1838 du C civil)  limite sa durée à 99 ans. ​

La prorogation est décidée à l’unanimité des associés ou à la majorité prévue par les statuts (Les associés
sont consultés un an avant l’expiration de la durée de la Sté) 1844-6  C Civil. ​
D'autres causes peuvent générer la fin de la société : ( art 1844-7 ) 

2° Par la réalisation ou l'extinction de son objet ; 

3° Par l'annulation du contrat de société ; 

4° Par la dissolution anticipée décidée par les associés ; 

5° Par la dissolution anticipée prononcée par le tribunal à la demande d'un associé pour justes
motifs, notamment en cas d'inexécution de ses obligations par un associé, ou de mésentente entre associés
paralysant le fonctionnement de la société ; 

6° Par la dissolution anticipée prononcée par le tribunal dans le cas prévu à l'article 1844-5 ; 

7° Par l'effet d'un jugement ordonnant la liquidation judiciaire ; 

8° Pour toute autre cause prévue par les statuts.


ANALYSE COMMUNE
DE LA VIE D’UNE SOCIETE
PUBLICITE DE LA CREATION DE LA SOCIETE DANS UN JOURNAL D’ANNONCES LEGALES
Publicité au BODACC ( Bulletin Officiel des annonces civiles et commerciales )
Immatriculation au RCS ( Registre du Commerce et des Sociétés )
Détails du RCS relatifs à l’identité de la société
Extrait K BIS Sté PROCOPE.pdf
§ 4 - Etude comparative des EURL et SARL , SASU et SAS et des SA

Selon la loi , une société est commerciale

• soit à raison de son objet , c’est-à-dire lorsqu’elle réalise des actes de


commerce comme par exemple les activités de négoce, de fabrication,
de transport, de banque , d’ assurance etc …
( Pour une liste exhaustive des actes de commerce Cf. Articles L 110-1 et L 110-2 du code de commerce )

• Soit à raison de sa forme


« Sont commerciales à raison de leur forme et quel que soit leur objet, les sociétés en
nom collectif, les sociétés en commandite simple, les sociétés à responsabilité limitée
et les sociétés par actions » (article L 210-1 du code de commerce)
Les sociétés commerciales revêtent donc des formes juridiques très diverses
que l’on classe souvent en 3 groupes :
1°) Les sociétés de personnes
• Société en nom collectif (SNC)
• Société en Commandite simple (SCS )
2°) Les sociétés à responsabilité limitée
• L’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée ( EURL)
• La Société à responsabilité limitée (SARL )
3°) Les sociétés de capitaux
• Société anonyme ( SA)
• Société en commandite par actions (SCA)
• Société par actions simplifiée( SAS ) et SAS Unipersonnelle ( SASU )
• Société européenne ( SE )
Quelques mots sur les sociétés de personnes
Les sociétés de personnes présentent les 3 caractéristiques principales suivantes :
• Un fort lien personnel et de confiance existe entre les associés
• Ils sont responsables indéfiniment et solidairement des dettes sociales .
- Indéfiniment : cela signifie d’une part que l’associé d’une société de personne répond des dettes
sociales sur l’ensemble de ses biens personnels .
-Solidairement : cela signifie qu’ un créancier de l’entreprise peut exiger de tout associé le paiement
de la totalité de sa créance .
• Les cessions de parts sociales à des tiers sont soumises à l’agrément de tous les
associés . Il s’agit en effet de conserver à ces sociétés la prise en considération de la
personne des associés . On parle d’intuitu personae .
( A l’ extrême opposé , les actions des SA cotées en bourse s’échangent
quotidiennement en masse et par voie informatique sans aucun lien préalable entre le
vendeur et l’acheteur ) On parle de façon caricaturale d’intuitu pecuniae .
Figure 2 : Répartition des sociétés créées par forme juridique      

en %
SAS à associé
SARL hors SARL Autres Autres
Années SARL unipersonnelles unique ou Total
unipersonnelles SAS sociétés
unipersonnelles
2015 19 30 27 21 4 100
2016 16 24 33 23 4 100
2017 15 21 37 24 3 100
2018 16 21 37 24 3 100
2019 14 20 37 26 3 100

Lecture : en 2019, la part de l'ensemble des SARL unipersonnelles parmi les sociétés créées s'établit à 14
%.
Champ : ensemble des activités marchandes non
agricoles.
Source : Insee, répertoire des entreprises et des établissements (Sirene).
Figure 1 : Évolution du nombre de créations d'entreprises    

en milliers

Entreprises individuelles hors


Années Sociétés Micro-entrepreneurs
micro-entrepreneurs

2010 164 100 359


2011 167 91 292
2012 160 83 308
2013 159 104 275
2014 166 102 284
2015 172 130 223
2016 189 142 223
2017 198 152 242
2018 201 182 308
2019 218 211 386
 
Lecture : en 2019, le nombre de créations de sociétés s'élève à 218 400.
Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
Source : Insee, répertoire des entreprises et des établissements (Sirene).  
  EURL et SARL SASU - SAS S.A.
ASSOCIES 1( EURL ) 2 mini à 100 maxi 1 ( SASU ) - 2 minI Minimum 2 et 7 si cotée
CAPITAL LIBRE / PARTS SOCIALES LIBRE/ACTIONS 37 000 € MINI / ACTIONS
Libération des apports en Possibilité : 20 % à la constitution - le Possibilité : 50 % à la constitution - le solde Possibilité : 50 % à la constitution - le
numéraire solde délai 5 ans à/ c immat délai 5 ans à/ c immat solde délai 5 ans à/ c immat
TRANSMISSION ENTRE ASSOCIES = LIBRE VERS DES ENTRE ACTIONNAIRES = LIBRE
CF STATUTS
TIERS = AGREMENT MAJORITE VERS DES TIERS =CF STATUTS
OBLIGATIONS DES ASSOCIES      
RESPONSABILITE FINANCIERE LIMITEE AU MONTANT DES APPORTS LIMITEE AU MONTANT DES APPORTS LIMITEE AU MONTANT DES
APPORTS
DROITS DES ASSOCIES
INFORMATION + DROIT DE VOTE +
INFORMATION + DROIT DE VOTE + INFORMATION + DROIT DE VOTE + APPROBATION DES COMPTES =
  APPROBATION DES COMPTES = AGO + APPROBATION DES COMPTES = AGO + AGO + PARTICIPATION AUX
PARTICIPATION AUX BENEFICES PARTICIPATION AUX BENEFICES BENEFICES
  NOMINATION/ REVOCATION DU GERANT, CF STATUTS
  NOMINATION du CA
IR ( BIC) pour l’associé unique de l’EURL
CRITÈRES DE CHOIX D’UN MODE D’ENTREPRENEURIAT
1°) La nature et la dimension de l’activité
 La forme de l’entreprise individuelle peut être envisagée pour une activité, indispensable du secteur
alimentaire et à rayonnement local telle que la boucherie ou la boulangerie . A titre de précaution
l’adhésion au régime de l’EIRL serait pertinent pour se prémunir contre les difficultés financières liées à
éventuelle future concurrence si l’environnement démographique y est propice . ( Arrivée possible de grandes
surfaces )
 La forme sociale sera préférablement retenue pour une activité appelée à connaître un développement
conséquent car liée par exemple aux nouvelles technologies ( Nouvelles énergies , Génie informatique)
 Pour faciliter l’obtention de financements : En effet cette activité peut nécessiter la recherche de
financements qui seront plus facilement délivrés à une société disposant d’une image et d’un projet forts .
 Pour accueillir de nouveaux associés disposant de compétences élevées
 Pour limiter la responsabilité financière aux apports ( Par définition , les nouvelles technologies ne le restent
pas longtemps et peuvent être rapidement supplantées par d’autres … )
2°) Le souci d’indépendance
L’entrepreneur soucieux de conserver une parfaite souveraineté décisionnelle pourra opter pour l’entreprise
individuelle . Il pourra également opter pour ou la forme sociale unipersonnelle , c’est-à-dire créer une société
où il sera le seul associé comme l’EURL ou la SASU . Ces sociétés unipersonnelles sont prisées des créateurs
d’entreprises désireux d’indépendance mais souhaitant une responsabilité financière limitée à leurs apports.

3°) Les conditions administratives d’exercice :


La forme sociale génère des tâches de gestion substantielle ( Assemblées, comptabilité complète etc … )
Certains entrepreneurs seront attirés par une forme d’exercice autorisant une gestion administrative allégée.
C’est le cas de la microentreprise ( absence de TVA jusqu’à un certain plafond et comptabilité très simplifiée )

4°) Le régime fiscal et social


Le régime fiscal et social pourra aussi influencer le choix du mode d’exercice
Ainsi par exemple une jeune créatrice pourra retenir la SARL avec un statut de gérante minoritaire afin de
bénéficier des indemnités journalières de maternité en cas de grossesse .

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