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Introduction

de droit commercial (Séance 1)

Pr. MOUDINE Lamyaa


Le droit et l’économie : quels liens?
S’agit il de deux matières différentes ?

Droit Economie

Droit Economie
Le droit et l’économie : quels liens?
Il est donc indéniable que les droits économiques et sociaux et les libertés fondamentales jouent un rôle important dans les
échanges, car s’ils n’ont pas de prix pour ceux qui en jouissent, ils ont certainement un coût financier pour les États qui les
reconnaissent.
 Besoin de réglementation ;
 Besoin de sécurisation des opérations ;
 Un facteur pour le choix d’investissement (le droit a un impact sur les IDE) exemple :
 Le dumping économique c’est la vente dans un autre pays à un prix inférieur à celui pratiqué dans le pays d'origine de
l'entreprise (accords de libre échange)
 Le dumping social désigne, pour une entreprise, le fait d'employer des salariés étrangers avec une rémunération
inférieure au salaire habituel ou légal, ou avec des conditions sociales moins favorables que les conditions normales du
pays d'accueil;
 Le dumping fiscal : dumping fiscal, de la part d'un Etat, une fiscalité plus faible que celle des pays voisins afin d'attirer
les capitaux étrangers
 protège les libertés : les libertés d’entreprendre et d’échanger par les règles contractuelles
 l’institution de juridictions impartiales qui peuvent contraindre à l’exécution des conventions.
Définition des concepts

o Définition du droit commercial :


o Ensemble des règles juridiques qui régissent les actes de commerce et les commerçants;
o C’est une branche du droit privé;
o Il est possible de distinguer entre deux critères au sein du droit commercial :
 Le critère objectif est celui qui concerne les actes de commerce mêmes;
 le critère subjectif a à voir avec la personne qui joue le rôle de commerçant.
o Caractéristiques :
 droit professionnel: dans la mesure où il résout des conflits propres aux professionnels, (personnes physiques
et personnes morales);
 consuétudinaire (il se base sur les coutumes des commerçants);
 progressif (il évolue au fil du temps);
 internationalisé (il s’adapte au phénomène de la globalisation).
o la rapidité et la simplicité :
l’instauration de procédures judiciaires simplifiée et par la mise en place d’une durée de
prescription plus courte.
Les commerçants ont observé que les formes juridiques constituent un obstacle à la
conclusion des actes, c’est ce qui explique la mise en vigueur de la liberté de preuve en
matière commerciale.
o La publicité: La publicité est cruciale en matière commerciale, les besoins
d’information des associés, des tiers et des salariés rendent nécessaire la publicité des
situations et des actes commerciaux, on peut citer à titre d’exemple l’inscription au
registre de commerce, dans les journaux d’annonces légales et dans le Bulletin
Officiel.
o Le crédit : Nul ne peut contester le fait que le crédit constitue l’instrument inéluctable
pour les commerçants. Sans le crédit le commerce est inconcevable. Les commerçants
l’utilisent pour investir.
Acte de commerce :

 Acte de commerce : un acte de commerce ou un fait juridique soumis aux règles du droit commercial plutôt qu'aux règles
du droit civil ou du droit administratif en raison de sa nature, de sa forme ou de la qualité de commerçant des parties

 Actes de commerce : prévus à titre indicatif à l’article 6 du code de commerce : « Sous réserve des dispositions du chapitre
II du titre IV ci-après, relatif à la publicité au registre du commerce, la qualité de commerçant s'acquiert par l'exercice
habituel ou professionnel des activités suivantes:

1) l'achat de meubles corporels ou incorporels en vue de les revendre soit en nature soit après les avoirs travaillés et mis en
œuvre ou en vue de les louer ;

2) la location de meubles corporels ou incorporels en vue de leur sous-location ;

3) l'achat d'immeubles en vue de les revendre en l'état ou après transformation ;

4) la recherche et l'exploitation des mines et carrières ;

5) l'activité industrielle ou artisanale ;

6) le transport etc…..; »
Actes de commerce
Activités de distribution : l’achat pour revendre (de biens meubles ou immeubles).

Activités de production – Activités industrielles : (achat et transformation de matières premières,


suivis d’une vente de produits finis ou semi-finis);

Réparation et rénovation des biens d’autrui (activité du teinturier, du garagiste, etc.). La main-
d’œuvre salariée et le matériel doivent être suffisamment importants ; à défaut, l’activité est artisanale
et présente un caractère civil.

 Activités d’édition (livres, disques, films, etc.).


 Entreprises de travaux publics et du bâtiment.
 Exploitation des mines (fer, pétrole, cuivre, etc.).
 Entreprises de location de meubles (voiture, matériel de sports, matériel de bricolage, etc.).
 Entreprises de fournitures (de biens ou de services : fourniture d’eau, d’électricité, prestations d’entretien de
chauffage, etc.).

 Entreprises de transport (de biens ou de personnes, quel que soit le mode de transport, par air, mer, ou par voie
terrestre).

 Entreprises de dépôt de meubles et de garde de marchandises.

 Établissements de spectacles publics (théâtre, cinéma, concerts, etc.).

 Établissements de vente aux enchères publiques.


Activités financières (opérations de change et de banque: ouverture des comptes, et même certaines opérations
d’assurance contre la perte de la carte de guichet magnétique).

Activités d’intermédiation ou d’entremise:

Activités de courtage (courtiers d’assurances, courtiers en publicité, etc.) : le courtier cherche à rapprocher les
parties en vue de la conclusion d’un contrat.

Entreprises de commission (commissionnaires de transport, prestataires de services d’investissement, etc.) : le


commissionnaire s’entremet dans la formation du contrat. Il agit pour le compte d autrui mais en son propre nom.

 Agents et bureaux d’affaires (agences de voyages, entreprises de recouvrement de créances, agences de


publicité, etc.) : l’agence d’affaires se charge de mandats pour gérer les affaires d’autrui.

Opérations d’assurance
 Le courtage : Son objectif est de mettre en rapport vendeur et acheteur pour faciliter les transactions, sa fonction est ponctuelle,
elle prenait fin avec la conclusion du contrat

 L’agence commerciale : La commission : L'agent commercial est un mandataire qui, à titre de profession indépendante, sans être lié
par un contrat de louage de services, est chargé, de façon permanente, de négocier et, éventuellement, de conclure des contra ts de
vente, d'achat, de location ou de prestation de services, au nom et pour le compte de producteurs, d'industriels, de commerça nts ou
d'autres agents commerciaux. Il peut être une personne physique ou une personne morale

 Le commissionnaire est celui qui fait des opérations commerciales sous son propre nom, pour le compte d'un commettant qu'il
ne fait pas connaître aux tiers; en conséquence et vis-à-vis de ces derniers il s'engage personnellement. Cette activité présente
donc une différence fondamentale avec celle de l'agent commercial, lequel agit au nom et pour le compte de son mandant. Il se
distingue donc du courtier en ce que sa mission est permanente et qu'il contracte pour autrui et ne se contente pas de mettre les parties
en relation.

 Les bureaux et agences d’affaires, de voyage, d’information et de publicité


o Commerçant : la qualité de commerçant est le fait pour une personne physique ou morale de pratiquer habituellement des actes de
commerce

o Droit commercial & droit des affaires :

-souvent considérés comme des notions synonymes

-Distinction objective : Le droit des affaires régissait également les matières intéressant le droit public, notamment les activités ou les
interventions des personnes publiques et plus particulièrement l’Etat, dans l’économie, à titre d’exemple le domaine des contrats
d’investissement public;

-Distinction subjective : le droit des affaires, ne s’applique pas uniquement aux commerçants, mais également aux agriculteurs, aux
artisans et aux professions libérales.
Définition des concepts : droit des affaires

Il s'agit d'un ensemble de règles applicables aux entreprises, à leurs relations entre elles, mais aussi
plus généralement à la vie des affaires. C'est donc une branche du droit privé, même s'il existe par
ailleurs un « droit public des affaires »). Le droit des affaires regroupe l'ensemble des règles juridiques
qui constituent :

 le droit commercial : code de commerce (loi n° 15-95);

 le droit des sociétés : (loi n° Loi n° 5-96 sur la société en nom collectif, la société en commandite
simple, la société en commandite par actions, la société à responsabilité limitée et la société en
participation);

 la propriété industrielle : La loi 17-97 relative à la protection de la propriété industrielle;

 le droit fiscal : code général des impôts, conventions internationales en matière fiscale;

 le droit pénal des affaires : code de commerce.


Définition des concepts (droit des affaires)

 le droit comptable (Loi n ° 9-88 relative aux obligations comptables des commerçants);

 le droit du consommateur : la loi n° 31-08 édictant des mesures de protection du consommateur;

 Le droit des investissements publics :

 La loi relative aux contrats de partenariats public privé (loi n° 86-12 relative aux contrats de partenariats public privé);

 La loi relative à la gestion déléguée (loi n° 54-05 relative aux contrats de gestion déléguée;

 Charte des investissements ( Loi-cadre n°18-95 du 3 octobre 1995);

 Conventions internationales: Conventions pour la protection des investissements directs étrangers, accords de libre
échange …
L’originalité du concept (droit commercial)

- La pratique des affaires a engendré des besoins auxquels le droit civil, par son formalisme, ne pouvait répondre, d’où venait la
nécessité de créer une réglementation spécifique aux commerçants, ces derniers ont été groupés et ont appliqué entre eux-mêmes des
règles particulières, des règles propres;

- Les commerçants étaient attachés en principe à des grandes villes où chacune d’elle appliquait des usages et coutumes commerciales
propres. Ainsi pour favoriser le commerce et les échanges commerciaux les commerçants ont cherché l’unification des règles pour
former un droit homogène;

- Le droit commercial est un droit concret, orienté vers la satisfaction des besoins : à travers les opérations de production, de distribution
des biens, ou par les prestations de service (services bancaires, services d’assurance...etc);
L’originalité du concept (droit commercial)

- L’examen du droit positif révèle qu’il existe, pour beaucoup de situations de fait identiques, deux réglementations différentes
selon que l’acte envisagé est civil ou commercial, ou selon que son auteur est un commerçant ou un simple particulier;

- le droit commercial a un domaine original, si le droit civil se préoccupe surtout des personnes et des fortunes et du patrimoine dit
« stagnants », le droit commercial s’intéresse à la production et la distribution des richesses.

- Juridictions particulières, des règles juridiques particulières


Fondement du droit commercial :
Le droit commercial est justifié par trois raisons formant sa raison d’être à savoir :

 La rapidité des opérations :

« Time is money », pour un commerçant le temps a de la valeur, à tenir compte avant tout investissement, ce qui justifie que ce
commerçant a été dispensé des règles et du formalisme de droit civil, souvent longues et couteuses. Ces règles et ce formalisme se
justifie en droit civil par une nécessité de sécurisation maximale des contractants, en effet à force du formalisme en droit commercial,
on finira par l’insécurisation.

 La confiance :

Les rapports entre les commerçants sont fondés sur la confiance, ainsi le fabricant ou le grossiste sont prêts à attendre que le détaillant
ait vendu les articles pour recevoir les fonds.

 La sécurité des créanciers :

Les créanciers qui font confiance à leurs débiteurs sont protégés par des institutions particulières, notamment par :

• Le règlement judiciaire et la liquidation de biens permettant l’exécution du patrimoine du débiteur;

• La solidarité des débiteurs d’une même dette.


Le régime des baux d’immeubles :
 Changement la destination des lieux :

- Le locataire en matière civile ne peut changer la destination des lieux

- par contre le locataire commerçant peur adjoindre à son activité des activités connexes ou complémentaires, un boulanger peut devenir
également pâtissier en vendant de la pâtisserie, bien plus il peut y changer d’activité commerciale sans à avoir demander l’autorisation de
son bailleur ;

 Droit au renouvellement de bail :

- Dans le régime des baux d’habitation, une fois le contrat est terminé, le bailleur peut sous certaines conditions, refuser de renouveler le
contrat et sans indemnité, le droit du locataire est à ce titre est temporaire.

- Au contraire, le locataire commerçant, à l’expiration du contrat, a droit au renouvellement du contrat de bail, si non il a droit à une indemnité
d’éviction, pour réparer la perte de la clientèle, causée par la nécessité de déplacer le fonds de commerce, il jouit en effet, d’un droit « quasi
réel » qui lui confère des perspectives presque aussi importantes que s’il était propriétaire du local.
Le régime des incapacités :

les incapacités permettent de prendre conscience de l’originalité des solutions données par le droit commercial à des
questions que l’on aperçoit aussi en droit civil.

Le droit civil est dominé par le principe de protection des incapables, c’est-à-dire les mineurs et les majeurs dont les
facultés mentales sont insuffisantes pour conclure des actes juridiques, ces personnes ne peuvent mener seules la vie
juridique, elles doivent toujours assistées par des personnes capables, si elles concluent seules des actes
désavantageux pour elles, elles peuvent en obtenir l’annulation.

En droit commercial, le mineur peut avoir une autorisation spéciale, l’article 13 du code de commerce, prévoit à
ce titre que l'autorisation d’exercer le commerce par le mineur et la déclaration anticipée de majorité prévues par le
code du statut personnel, doivent être inscrites au registre du commerce. En droit marocain, la capacité est régie par
le code de la famille qui s'acquiert, pour le garçon et la fille jouissant de leurs facultés mentales, à dix-huit ans
grégoriens révolus.
Le régime applicable au débiteur en cas de cessation de paiement

La cessation des paiements est le statut juridique d'une personne physique ou d'une personne morale qui ne
peut pas rembourser ses dettes parvenues à échéances (passif exigible) avec ses liquidités (actif disponible).
Le régime applicable au débiteur en cas de cessation de paiement

• En droit civil : le créancier conserve son droit de poursuite à l’encontre de son débiteur;

• En droit commercial : elle est régie par un texte particulier, c’est le livre V du code de commerce, qui
permet au chef d’entreprise de demander au président du tribunal de commerce la suspension provisoire
des poursuites judiciaires des créanciers, le président rend une ordonnance qui suspend ou interdit toute
action en justice de la part de tous les créanciers dont la créance a son origine antérieurement à ladite
ordonnance et tendant :

1) à la condamnation du débiteur au paiement d’une somme d’argent ;

2) à la résolution d’un contrat pour défaut de paiement d’une somme d’argent. Elle arrête ou interdit
également toute mesure d’exécution de la part de ces créanciers tant sur les meubles que sur les
immeubles

Protéger l’entreprise
Protection de l’emploi
Injonction de payement

En matière commerciale, l'agent chargé de l'exécution notifie à la


partie condamnée la décision qu'il est chargé de mettre en exécution et
la met en demeure d'y acquiescer ou de l'informer de ses intentions, et
ce, dans un délai n'excédant pas dix (10) jours courant à compter de
la date de dépôt de la demande d'exécution.
Sur le plan de la preuve :

En matière commerciale la preuve est libre et peut être apportée par


n’importe quel moyen ( écrit , oral ou par témoignage). Alors qu’en
droit civil, l’acte écrit est nécessaire.
Prescription

Matière civile :

Toutes 1es actions naissant d'une obligation sont prescrites par quinze ans.

Matière commerciale :

 Article 228 « Toutes actions résultant de la lettre de change contre l'accepteur se prescrivent
par trois ans à compter de la date de l'échéance. »

 Article 5 « Les obligations nées, à l'occasion de leur commerce, entre commerçants, ou entre
commerçants et non commerçants, se prescrivent par cinq ans, sauf dispositions spéciales
contraires. »
Lettre de change et le billet à ordre (effets de
commerce)

La lettre de change est un écrit par lequel une personne (créancier) dénommé tireur, donne à un débiteur,
appelé tiré, l’ordre de payer à l’échéance une certaine somme, à une personne appelé bénéficiaire.

Billet à ordre est un écrit par lequel une personne appelée souscripteur (le débiteur) c’est dire le client,
reconnait sa dette, et s’engage à payer à une autre personne appelée bénéficiaire (le créancier c’est-à-dire le
fournisseur ou un tiers désigné par lui), une certaine somme à une date déterminée.
La solidarité

En matière civile, la solidarité passive ne se présume pas et doit être expressément stipulée;

La solidarité : entre associés notamment dans les sociétés en nom collectif (SNC), la solidarité est indéfinie entre associés.
Compétence des juridictions

Juridictions spécialisées, les conflits de nature commerciale ne sont pas soumis aux juridictions ordinaires :
tribunal de 1ère instance, Cour d’appel, Cour de cassation.

Possibilité d’arbitrage et de médiation :

Loi portant création des juridictions de commerce « Les parties pourront convenir de soumettre les différends ci-
dessus énumérés à la procédure d’arbitrage conformément aux dispositions des articles 306 à 327 du code de
procédure civile. »

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