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Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC) – Année Académique 2023-2024
Séminaire de Droit International des Affaires. M 1 - BMFI & M I. Séminaire du Pr Banamba
INTRODUCTION
La réalité aujourd’hui nous montre que le droit international des affaires est en pleine expansion.
Certaines entreprises ont un champ d’action mondial ou international. Des produits sont vendus
sur les cinq continents, les entrepreneurs dans le monde ont des stratégies tournées vers le
développement international. Cela se traduit en termes d’exportations ou en termes
d’implantations à l’étranger. L’importance du droit international des affaires n’est donc plus à
démontrer.
Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, le commerce mondial a connu une expansion
importante. Il est au départ limité au commerce des matières premières, des produits
manufacturés et les produits agricoles.
À partir des années 70, au commerce des marchandises s’est ajouté le commerce des services
(transport, assurance, tourisme, banques...). Ce commerce se développe de nos jours beaucoup
plus vite que le commerce des marchandises. A ce domaine désormais classique, il faut ajouter
les investissements internationaux liés à la nécessité de pénétrer les marchés étrangers et liés à
l’internationalisation de la production. Il faut encore ajouter à ce domaine les transferts de droit
de propriété intellectuelle.
L’évolution constatée a obligé les États à définir une politique des échanges mondiaux. Devenus
des opérateurs comme les entreprises, le États ne fixent pas seulement les règles, ils concluent
eux-mêmes des contrats. Ils développent des politiques d’accueil des investissements étrangers
sur leur territoire. Mais aujourd’hui, la problématique générale est de savoir s’il faut réglementer
ou laisser plus de liberté. On s’aperçoit que dans les pays même les plus libéraux, le principe
d’une règlementation globale est consacré
I - La définition
Le droit du commerce international est un corps de règles applicables aux relations commerciales
qui se déroulent entre plusieurs États. On dit encore que le droit du commerce international est
l’ensemble des règles juridiques applicables aux relations commerciales internationales.
C’est un droit complexe, qui entretient des rapports avec de nombreuses branches du droit (droit
international public, droit international privé, droit international économique, le droit des
sociétés, le droit bancaire, le droit des sûretés…). C’est encore un droit complexe car il implique
plusieurs opérateurs, rarement des personnes physiques, pas même des sociétés isolés mais plutôt
des groupes de sociétés, les États en tant qu’opérateurs du commerce international)
II - Les sources du droit du commerce international
Elles sont multiples : elles peuvent être aussi bien internes qu’internationales, conventionnelles,
non conventionnelles, publiques (qui dérivent des États), privées ou découlant de la pratique des
opérateurs etc… Elles peuvent être distinguées en sources nationales et sources internationales.
A- La loi
C’est la principale source interne.
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financières avec l’étranger comme la réglementation bancaire au sujet des mouvements des
capitaux avec l’étranger, le contrôle des changes, la loi fiscale…
B- Les sources internationales
Dans l’ensemble en matière de droit du commerce international, ces règles sont très nombreuses.
Nous avons ainsi :
- Les usages et les pratiques contractuelles du commerce international : C’est un droit qui
n’émane pas des Etats mais qui provient des usages, des pratiques contractuelles observées par
les opérateurs eux-mêmes (commerçants, hommes d’affaires). Un grand nombre d’usages sont
codifiés, et forme un ensemble cohérent sous le nom de Lex mercatoria qui a néanmoins une
véritable valeur juridique. C’est un droit qui est né en dehors des États et qui existe en dehors des
États ?
- Les principes généraux du commerce international : Ils peuvent s’appliquer lorsque les
parties acceptent que leur contrat soit régi par les principes généraux du droit ou par la lex
mercatoria. Ils peuvent même s’appliquer lorsque les parties n’ont pas choisi une loi particulière
devant régir leur contrat. On a ainsi :
* le principe pacta sunt servenda. C’est le principe de l'effet obligatoire du contrat, qui
est lié au respect de la parole donné, ou à la loyauté des affaires. C'est l'un des principes les
mieux reçus, de même pour le principe de bonne foi dans les contrats.
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Dans le droit du commerce international se côtoient de nombreux acteurs qui ont des rôles
respectifs. Il y a des acteurs publics (Titre 1) et des acteurs privés (Titre 2).
Nous évoquerons les organisations internationales à vocation universelle ou régionales les plus
représentatives dans notre domaine. Il y a ainsi d’une part un acteur global, ou encore à vocation
universelle : c’est l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) (Section 1). Nous avons
d’autre part les autres organisations (Section 2).
Section 1 – L’OMC
L’organisation Mondiale du Commerce a succédé au GATT (Parag. 1). Elle est composée d’un
certain nombre d’organes (Parag. 2). Elle pose des règles ayant vocation à régir les échanges
économiques dans la société internationale (Parag. 3).
L’OMC est une véritable organisation internationale, totalement indépendante de l’ONU. Ce qui
n’est pas le cas de la plupart des organisations internationales. L’OMC travaille essentiellement
par consensus.
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Exemple : de conflit Etats-Unis/UE sur les constructeurs aériens, du fait des mesures d’aides à
l’exportation accordées à Airbus par l’Union Européenne. Pour les Américains, ces mesures
faussent concurrence. Cette question a fait l’objet d’une saisine de l’ORD par les Américains.
L’Union Européenne a été condamné.
L’ORD est une juridiction de plus en plus grande. On y vient avec des avocats, des
experts, ...etc. Procédure contradictoire. L’ORD ne peut être saisi que par les Etats ; De plus
l’ORD ne juge que les les litiges entre les États.
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Le GATT et l’OMC ont accepté des entorses aux principes fondamentaux du fait de
considérations politiques et pratiques. Ainsi, on a prévu des exceptions et des dérogations. On a
ainsi :
1- Les exceptions
- Les intégrations régionales.
Les accords d'intégration économique régionale sont des accords par lesquels un ensemble de
pays s'accordent réciproquement des avantages commerciaux préférentiels (par exemple, l'Union
européenne ou la CEMAC) sont considérés comme licites par l'OMC.
Il s'agit des zones de libre-échange (Free trade area) (regroupement d'États formant un seul
territoire douanier à l'intérieur duquel les obstacles aux échanges sont supprimés. Les pays
membres restent indépendants vis-à-vis des pays tiers) et des unions douanières (Customs
union) zones de libre-échange pratiquant un tarif douanier commun et une législation commune
entre les pays membres vis-à-vis des pays tiers.
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D’un point de vue pratique, une subvention n’est pas toujours visible. Un Etat par exemple peut
accorder de l’argent sans vouloir accorder une subvention ; on pense c’est une subvention
indirecte. L’Etat Américain a été accusé de favoriser des entreprises à l’exportation par des
mesures fiscales très favorables.
3- Mesures de Sauvegarde
Un pays membre peut être autorisé à déroger à certaines dispositions des accords de l'OMC en
prenant une mesure d'exception pour protéger la vie ou la santé humaine, animale ou végétale ou
pour assurer la sécurité nationale. Exemple : mesures pour protéger les espèces en voie
d'extinction ou des ressources épuisables ; mesures pour interdire l’importation de la viande
bovine européenne pour cause de maladie ..
Il existe également des mesures de sauvegarde qui permettent à un État de prendre des mesures
d'urgence pour protéger, de façon temporaire, un secteur de son économie. Le Cameroun a
souvent pris ce type de mesures pour protéger l’industrie nationale du poulet.
Section 2 - Les autres organisations
Elles ont vocation à édicter des règles juridiques. Quelques exemples peuvent être cités. On a :
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Toutes les règles émises par ces organismes constituent naturellement une importante source de
droit du commerce international. En effet, il y a une très grande variété d’intervenants (ou
régulateurs) dans le commerce international. Donc il y a un foisonnement de sources.
C- Le Processus de Kimberley
1- Signification : De son vrai nom ‘’Système de Certification du Processus de
Kimberley’’ (SCPK), c’est un système de certification qui définit les conditions de contrôle de
la production et du commerce de diamants bruts. L'objectif du Processus de Kimberley est de
prévenir l'entrée des diamants des zones de conflits dans le marché international. Il s’agit des
diamants bruts utilisés par les mouvements rebelles pour financer la lutte armée contre des
gouvernements légitimes.
Pendant longtemps, le commerce illégal de ces pierres a alimenté ou continue d’alimenter des
conflits dans des pays comme l'Angola, la Côte d'Ivoire, la RDC ou la Sierra Leone, et
récemment la Centrafrique, le Libéria.
En décembre 2000, l'Assemblée générale des Nations Unies adopte une résolution en faveur
de la création d'un cadre de certification international pour les diamants bruts. Le système de
certification du processus de Kimberley est entré en vigueur en 2003.
3- Qui participe au processus ? Le processus de Kimberley est ouvert à tous les pays qui
souhaitent appliquer ses dispositions et qui sont en mesure de le faire. Depuis novembre 2012, le
processus compte 54 participants et l'Union européenne. Les participants au processus de
Kimberley représentent environ 99,8 % de la production mondiale de diamants bruts.
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LA CEMAC
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L’Etat agit tantôt comme un régulateur du commerce international (Section 1), tantôt comme un
acteur du commerce international au même titre qu’une personne privée (Section 2).
Dans le cadre d’une action concertée, les États vont se mettre à 2 ou à plusieurs pour établir des
règles communes du droit international des affaires, dans le cadre de relations bilatérales
(conventions bilatérales) ou multilatérales (conventions multilatérales).
Les États peuvent même se regrouper en association d’États de type économique ou juridique.
Exemple d’association de type juridique : OHADA (entre 17 pays de l’Afrique) ; d’association
de type économique : l’Union Européenne (c’est une zone de libre-échange où règne des
principes de base), l’ALENA (États Unis, Canada et Mexique). La CEMAC (pays d’Afrique
centrale). Les zones intégrées économiques ou juridiques ne fonctionnent que lorsqu’il y a des
frontières communes. En outre, la zone peut avoir des buts économiques voire économiques et
politiques. Ce qui nous intéresse, c’est les règles spécifiques qui s’appliquent à ces zones et qui
modifient le droit du commerce international.
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L’activité de l’État qui nous intéresse est celle qui est effectuée directement par l’État ou par une
entreprise publique. Ainsi, l’État peut intervenir à travers une entreprise publique à caractère
administratif, à travers une société à capital public (SNH) et à travers les sociétés d’économie
mixte (dans lesquelles l’Etat ou une collectivité publique est mlajoritaire).
A- L’immunité de juridiction
Cette immunité bénéficie principalement à l’État, mais elle a été élargie à d’autres personnes que
l’État lui-même. Mais pour les États, les tribunaux considèrent que, l’immunité est fondée sur
l’activité exercée par l’État ou ses démembrements et non sur la qualité de celui qui l’exerce. Un
diplomate est protégé dans sa personne (quel que soit l’acte, il ne peut pas être poursuivi), tandis
que l’État est protégé dans son activité.
Au départ, l’immunité de juridiction qui est d’origine conventionnelle (c’est-à-dire fondée sur les
traités internationaux), protégeait l’État dans tous ses actes. Cela a évolué tout au long du 20ème
siècle puisque l’action même de l’État a évolué spécialement dans le domaine du commerce
international. L’État est devenu un commerçant et n’hésite plus à effectuer directement des
opérations économiques et commerciales. C’est pourquoi l’immunité de juridiction est désormais
devenue relative, c’est-à-dire limitée à certains actes seulement. Désormais on ne peut poursuivre
un État étranger ou un organisme agissant pour le compte de l’État que lorsque l’acte qui est à
l’origine du litige ne constitue pas un acte de puissance publique ou un acte de souveraineté.
Concrètement, pour bénéficier de l’immunité, l’État doit avoir agi en tant qu’Etat souverain. En
revanche, toutes les fois où l’État n’agit pas en tant que souverain c'est-à-dire lorsqu’il se livre à
des activités de gestion privées, le bénéfice de l’immunité lui est refusé.
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B- L’immunité d’exécution
Ce type d’immunité empêche que les biens d’un Etat fassent l’objet d’une mesure d’exécution
forcée dans un autre État. Par mesure d’exécution, on veut parler des saisies principalement.
Comme l’immunité de juridiction, l’immunité d’exécution n’est pas non plus absolue. Elle a
évolué et les tribunaux ont considéré que l’immunité d’exécution devait jouer en fonction de la
nature du bien appartenant à l’Etat et qui fait l’objet de la mesure d’exécution. Selon les
tribunaux, tout dépend de l’affectation des biens objets de la mesure d’exécution. Concrètement,
les biens appartenant à un Etat ne sont pas susceptibles de faire l’objet de mesure d’exécution
lorsque ces biens sont affectés à une activité de souveraineté ou de service public.
A l’inverse, la mesure d’exécution est admise lorsqu’elle porte sur des biens affectés à une
activité commerciale. Deux illustrations nous sont proposées dans l’affaire Eurodif contre
République Islamique d’Iran et l’affaire Sonatrach (Société Nationale de Transport et de
Commercialisation des Hydrocarbures, Algérie) C/ Mr Migeon. Ce sont deux affaires qui
montrent comment à chaque fois le créancier d’un État est protégé.
Dans l’affaire Eurodif, le débiteur était l’État iranien et les biens menacés de saisie étaient les
sommes d’argent qui appartenaient à l’État iranien et qui avaient été remises à un organisme
français (le CEA ou Commissariat à l’Énergie Atomique) dans le cadre de l’exécution d’un
contrat pour le développement de l’énergie nucléaire, qui devait être commercialisé. Du fait de la
rupture du contrat par l’État iranien, la société Eurodif qui prétendait avoir souffert d’un
préjudice a réclamé une indemnisation. À la suite du refus de la République Islamique d’Iran
d’indemniser la société Eurodif, celle-ci a entrepris de saisir les sommes appartenant à l’Iran qui
se trouvaient entre les mains d’un organisme public français (le CEA), qui était le partenaire de
l’État iranien dans l’affaire. L’Iran s’opposa à la saisie en faisant valoir que les sommes d’argent
saisies étaient des biens appartenant à l’État Iranien et pour cette raison ces sommes étaient
insaisissables parce qu’elles étaient protégées par l’immunité d’exécution. Dans cette affaire, les
juges ont refusé de reconnaître l’immunité d’exécution à l’État Iranien parce que les biens saisis
étaient affectés à une activité économique et commerciale relevant du droit privé. Dans cette
décision, les juges font une distinction entre les biens affectés à une mission de service public,
donc protégés par l’immunité d’exécution, et les biens affectés aux simples opérations
commerciales qui eux ne sont pas protégés par l’immunité d’exécution.
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Les États peuvent renoncer à l’immunité d’exécution. Cette possibilité peut se faire au départ au
moment de la signature du contrat et par une clause du contrat, l’État va explicitement accepter
de renoncer à l’immunité d’exécution. Dans tous les cas, la renonciation par l’État à son
immunité d’exécution ne signifie pas du tout que tous ses biens sont susceptibles de faire l’objet
de mesure d’exécution forcée. L’État aura toujours des biens insaisissables, par exemple ceux
qui sont protégés par une immunité diplomatique.
On définit les contrats d’État comme des conventions conclues entre un État et une personne
privée (physique ou morale) étrangère. Très souvent, le contrat d’État est la base d’une opération
d’investissement.
Exemple : contrat entre un État en développement et une entreprise étrangère portant sur
l’exploitation des sources naturelles pétrolières, minières ou forestières.
Une telle convention est à l’origine d’un certain nombre de problèmes juridiques particuliers. En
effet, le partenaire privé de l’État a besoin de sécurité juridique. Il prend un risque en investissant
hors de son pays. L’opération qu’il réalise est pour lui couteuse.
Le partenaire étranger a en face de lui un Etat, qui à travers le contrat poursuis un objectif de
développement. Il recherche l’intérêt général. L’Etat est une entité souveraine qui détient des
pouvoirs importants. Il peut utiliser son pouvoir de créer des lois pour changer l’environnement
du contrat. Il peut mettre un terme au contrat en utilisant ses prérogatives de puissance publique.
Pour tout cela, il peut exister entre l’Etat et ses partenaires de fortes tensions.
D’ailleurs, certains contrats ont donné lieu à des contentieux très célèbres, par exemple dans le
secteur pétrolier. Il apparait donc nécessaire pour le partenaire de l’Etat de prendre un certain
nombre de précautions pour se protéger. Ces précautions existent dans la détermination de la loi
applicable au contrat d’Etat (A) et surtout à par le recours à certaines clauses que le partenaire
étranger peut utiliser pour se protéger contre la toute puissance de l’Etat lorsque le droit de l’Etat
est susceptible de s’appliquer (B).
Au départ, l’idée générale était que l’on ne pouvait soumettre un contrat d’Etat qu’à la loi de
l’Etat partie au contrat. La loi de l’Etat était donc naturellement compétente. Par la suite, on a
assisté à une évolution qui a conduit à remettre en cause progressivement la présomption en
faveur de l’application de la loi de l’Etat. Au cours de cette évolution, de nombreuses décisions
de justice vont admettre dans les contrats où l’Etat intervient comme un particulier, l’application
de la loi de l’Etat n’est plus un impératif. Ainsi si la loi de l’Etat est néanmoins appliquée aux
litiges, c’est parce que les parties d’un commun accord ont accepté la compétence de cette loi.
C'est à partir de cette période que certains juges vont poser le principe selon lequel dans les
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contrats d’État, c’est la loi choisie par les parties qui s’applique. On dit que le principe est celui
de la loi d’autonomie.
L’hypothèse est la suivante : un État conclut un contrat avec une société allemande pour la
construction d’une usine de production d’engrais. Les deux parties lors de la conclusion du
contrat s’accordent pour désigner comme droit applicable, le droit de l’État. En effet, la société
allemande considère que l’analyse de la loi de l’État au moment de la conclusion du contrat lui
procure un certain nombre d’avantages en matière fiscale par exemple et que le droit de l’Etat
peut donc parfaitement s’appliquer à leur contrat. Le contrat est conclu et signé par les deux
parties mais quelques mois après, l’État modifie sa loi fiscale qui malheureusement alourdit la
charge fiscale de la société partenaire de l’État. Ce qui signifie que la loi de l’État va continuer à
s’appliquer au contrat parce que c’est elle qui a été désignée par les parties, mais, elle s’applique
avec de nouvelles dispositions. Pour l’entreprise privée étrangère, cette modification de la loi de
l’État peut être dangereuse et peut entrainer des conséquences néfastes pour la viabilité de
l’entreprise.
Pour se protéger contre un tel risque, l’entreprise étrangère va recourir à des mécanismes
particuliers de désignation du droit applicable au contrat international dans lequel l’État est
impliqué. C’est ainsi que le partenaire va se voir reconnaitre la possibilité d’introduire un certain
nombre de clauses dans le contrat qui le permettent de se protéger de la toute puissance de l’État.
Ce sont des clauses qui visent à neutraliser le pouvoir normatif (de créer des lois) de l’État. Dans
la plupart des contrats d’État, lorsque le droit applicable sera celui de l’État contractant, son
partenaire pourra insérer dans le contrat soit une clause de stabilisation, soit une clause
d’intangibilité, soit enfin une clause d’internationalisation du contrat.
La clause de gel a pour conséquence de conduire à l’application à un litige éventuel du droit qui
a existé au moment de la signature du contrat si ce droit a été modifié après la signature du
contrat.
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- Clause d’intangibilité.
-
Grâce à elle, l’État va permettre à son partenaire de ne pas modifier unilatéralement leur contrat
en faisant usage de ses prérogatives de puissance publique. Exemple : clause interdisant de
modifier le taux d’intérêt prévu dans le contrat pour les mécanismes de remboursement.
Mais de plus en plus, une confusion s’installe entre ces deux clauses.
-
- Clause d’internationalisation du contrat
Ce type de clause permet au partenaire étranger de recourir à un droit qui n’existe pas à l’État.
Concrètement, le choix peut porter sur le droit d’un autre État qui ne peut pas être modifié par
l’État partenaire, soit en procédant à la composition de plusieurs droits existant à plusieurs États.
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Le contrat international qui est l’instrument essentiel par lequel s’accomplissent les opérations
du commerce international, est un contrat particulier. C’est grâce au contrat que les opérateurs
économiques de pays différents peuvent établir des projets communs. Seront envisagés
successivement les problèmes communs des contrats du commerce international (Titre 1),
l’exécution du contrat du commerce international (Titre 2).
Cette particularité tient au fait qu’il s’agit de contrats internationaux, qu’il faut d’abord définir
(Section 1) avant d’envisager la question de la détermination de la loi applicable (Section 2).
- Le critère économique
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• 1ère version
Elle a été donnée par le monsieur MATTER. C’est la définition MATTER.
Selon MATTER, le contrat international est celui qui entraine « un double mouvement de flux
et de reflux de marchandise et de capitaux par-dessus les frontières ». Le critère MATTER est
bien adapté à la vente internationale des marchandises parce que les marchandises passent du
pays du vendeur à celui de l’acheteur et que le paiement suit l’itinéraire inverse.
Malheureusement ce double critère de flux et de reflux ne couvre pas toutes les variétés
d’opérations ; c’est un critère qui s’adapte mal aux contrats qui portent sur les services.
Exemple1 : une société camerounaise qui souscrit un contrat d’assurance auprès d’un assureur
allemand installée en Allemagne.2 : une société camerounaise qui loue un temps d’ordinateur
alors que celui-ci est situé en France. Le critère MATTER a été jugé insuffisant.
• 2ème version
Cette version est fondée sur le critère de la prise en compte des intérêts du commerce
international. Selon ce critère, doit être considéré comme international le contrat qui met en
jeu les intérêts du commerce international.
Dans une affaire jugée par les tribunaux, un contrat avait été passé entre deux sociétés
françaises sur des marchandises embarquées aux USA à destination du HAVRE en France. Le
mode de paiement était un chèque tiré sur une banque en Angleterre. Le vendeur était une
société française agissant pour le compte d’une société hollandaise dont elle était la filiale. Il a
été jugé que si ce contrat n’entrainait pas de flux et de reflux de marchandises et capitaux, il
mettait néanmoins en jeu les intérêts du commerce international.
• 3ème version
Elle est fondée sur le critère du dépassement du cadre de l’économie international. Selon
cette définition, le contrat international est celui qui dépasse le cadre de l’économie interne.
C’est un critère considéré comme simple et réaliste. Mais c’est un critère qui souffre
d’incertitude, vu la difficulté de séparer l’économie internationale de l’économie nationale. A
quel moment passe-t-on de l’économie nationale vers celle internationale.
Les trois versions du critère économique n’ont pas toujours été efficaces. C’est la raison pour
laquelle on a proposé d’abandonner une appréciation purement économique du contrat
international pour passer à une appréciation juridique du contrat international.
- Le critère juridique
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Les partisans de la définition juridique (ou du critère juridique) adoptent une démarche
différente et considèrent que le contrat international est un contrat qui se rattache à des
normes juridiques différentes (c’est-à-dire à lois de différents Etats), entre lesquels il convient
de choisir. On dit que le contrat international est un contrat qui contient un élément
d’extranéité.
L’élément par lequel le contrat peut être rattaché à plusieurs droits différents peut être le lieu
de conclusion du contrat, le lieu d’exécution du contrat, la nationalité des parties, le lieu de
domicile des parties, etc.
La définition juridique peut être facile d’application. Mais dans certaines hypothèses, on peut
se poser la question de savoir si on est en présence d’un contrat international ou non.
Exemples :
1- : deux hommes d’affaires camerounais qui ont leurs entreprises au Cameroun, se
rencontrent fortuitement au cours d’un voyage dans un aéroport européen ; ils concluent
un contrat concernant leurs entreprises au Cameroun et la question est de savoir s’il s’agit
d’un contrat international ? Le lieu de conclusion du contrat est fortuit, ce n’est donc pas
un contrat international. Le contrat ne peut être donc qualifié de contrat international)
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Il y a deux hypothèses qui peuvent se présenter. D’abord il peut arriver que les parties
choisissent elles-mêmes la loi applicable. Ensuite il peut arriver, et cela est même fréquent,
que les parties ne désignent pas de loi applicable. Dans le premier cas on dit que la loi
applicable est la loi d’autonomie (Parag 1). Dans le second cas on est dans l’hypothèse de
l’absence de choix de la loi applicable (Parag. 2).
La loi d’autonomie signifie la loi choisie par les parties ou la loi désignée par les parties.
Dans un contrat international, la loi d’autonomie (loi choisie par les parties) résulte de la
désignation expresse d’une loi quelconque par les cocontractants. La désignation expresse de
la loi applicable ne pose aucun problème, puisque le choix est facilement identifiable à partir
du moment où il résulte d’une clause du contrat.
Exemple : article 15 du contrat ; « Le présent contrat sera régi par la loi espagnole ».
En général, la question qui se pose ici est de savoir que faut-il faire lorsque les parties ont
omis de désigner la loi applicable à leur contrat international ?
En l’absence d’accord des parties, c’est le tribunal saisi (encore appelé le for saisi) qui a
l’initiative dans ce cas. Et dans cette hypothèse le juge saisi du litige va recourir aux règles de
conflit de lois (Rules of conflict of laws). Les règles de conflit de lois permettent au tribunal
saisi de désigner le droit applicable au litige international.
En matière contractuelle, les règles de conflit susceptibles d’être appliquées sont la loi du lieu
de conclusion du contrat ou la loi du lieu d’exécution du contrat. On peut encore avoir, la loi
nationale du vendeur, la loi de la monnaie du contrat…
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Si très souvent les parties à la négociation sont emmenées à conclure des pré-contrats, c’est
pour tenir compte de la complexité, de la durée, des coûts élevés des négociations
précontractuelles. C’est dans ce cas qu’il parait normal aux parties, dans un souci de sécurité
juridique, d’organiser contractuellement les différentes obligations qui peuvent apparaitre tout
au cours de la négociation.
Il est important de rappeler que les négociations sont dominées par principe de la liberté de
contracter (Section 1). Ce principe permet de comprendre la portée des différents contrats
préparatoires (Section 2).
_. En principe, les parties sont libres de signer ou non le contrat principal à la fin des
négociations. Cela signifie que les négociations ne doivent pas nécessairement aboutir à la
signature du contrat principal. La plupart des systèmes juridiques considèrent la liberté de
négociation comme un principe fondamental. Mais les partenaires aux négociations doivent
négocier de bonne foi.
_. Le principe de la liberté de négociation a pour corollaire un autre principe qui est celui de
la possibilité pour les parties de se retirer des négociations à tout moment. Mais la rupture des
négociations doit se faire dans des conditions convenables. En d’autres termes, la rupture ne
doit pas être abusive. Il y a rupture abusive :
- Lorsque l’un des partenaires a laissé l’autre engager des frais importants (en
termes de transport, d’études, de frais de mission…) sans le mettre en garde sur
la fragilité de la situation et en lui laissant espérer la conclusion du contrat avec
une certaine légèreté, ou encore en s’abstenant de lui signaler qu’on a déjà
conclu ailleurs.
- Lorsque l’une des parties se comporte de mauvaise foi par exemple en
transmettant des informations erronées à son partenaire ou en refusant de lui
communiquer des informations importantes
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On distingue deux types de contrats préparatoires : il y a d’une part les contrats préparatoires
ayant un objet propre (Parag. 1) et d’autre part les contrats préparatoires ayant pour objet la
formation du contrat principal encore appelé avant-contrats (Parag. 2).
La plupart de ces contrats visent principalement à assurer la sécurité et la bonne marche des
négociations. Quelques exemples peuvent être fournis.
•les contrats préparatoires relatifs à la durée des négociations. Ces contrats ont pour
objectif de ne pas laisser se prolonger abusivement les négociations et peuvent se présenter
sous deux variantes : soit les parties s’engagent simplement à faire leur possible pour que le
contrat principal soit conclu avant un certain délai ; soit les parties prévoient un terme ou une
date dont le dépassement met fin aux engagements auxquels les partenaires sont parvenus au
cours des négociations.
En effet les négociations peuvent entrainer des frais importants, par exemple pour
l’accomplissement d’études préalables. Il s’agit par exemple d’études qui sont faites sur la
faisabilité du projet en négociation. Ces études peuvent être faites par l’une des parties à la
négociation ou encore par les deux parties ou même par un tiers. L’importance de ces coûts
apparait en cas d’échec des pourparlers et un contrat préparatoire permet de fixer bien à
l’avance le montant du préjudice qu’aura subi l’une des parties. Des difficultés peuvent
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survenir en l’absence d’accord sur les différents coûts lorsque ceux-ci sont élevés et que les
négociations ont échoué. La partie qui a supporté la charge des coûts aura tendance à en
réclamer le remboursement.
L’importance d’un tel engagement doit être signalée puisqu’en principe, l’obligation de
s’abstenir de négocier avec un tiers n’existe pas en dehors d’un tel engagement. Les
négociations avec un tiers sont des situations courantes, même à un stade très avancé des
pourparlers ; d’ailleurs elles sont utiles parce qu’elles permettent de susciter la concurrence.
•les contrats préparatoires ayant pour objet le secret de toute information échangée. Les
parties aux pourparlers peuvent conclure un accord dont l’objet est de garder dans le secret les
informations qui vont être communiquées ou qui ont dû être communiquées à un partenaire au
cours des négociations. Ces informations sont en effet communiquées uniquement dans le but
de permettre à l’autre partie de contracter en pleine connaissance de tous les éléments pouvant
avoir une influence sur son consentement. Si ces informations sont divulguées par le
partenaire aux négociations, sa responsabilité peut être engagée.
Ces contrats s’appellent souvent les contrats de confidentialité (ou lorsque l’engagement
prend forme dans une clause, on parle de clause de confidentialité).
Exemple : lorsque les Brasseries du Cameroun négocient avec Coca-Cola pour l’acquisition
d’une première licence de fabrication de ce produit, l’entreprise Coca-Cola a intérêt à retarder
le plus souvent possible la communication du secret de fabrication et avant de le
communiquer, elle va s’entourer d’une garantie soit en concluant un contrat de confidentialité
ou de secret, soit en insérant dans le contrat de négociation une clause de secret ou de
confidentialité pour protéger la proportion, le dosage… dans la fabrication du produit.
Bien évidemment la clause de secret exclut la protection des informations qui sont déjà
connues, sans fraude, du partenaire au moment de la négociation du contrat ou bien des
informations qui sont déjà connues du public. Les clauses de confidentialité prévoient
généralement :
- l’objet de l’obligation de confidentialité, c'est-à-dire, les informations qui doivent
être considérées comme confidentielles ;
- les personnes astreintes à l’obligation de confidentialité ;
- la durée de l’obligation de confidentialité.
Les clauses de confidentialité sont présentes dans les contrats dans lesquels le secret est un
élément de réussite. Exemple : contrat de recherche, de savoir-faire...
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Dans certaines hypothèses, tous les éléments essentiels du contrat final sont arrêtés et il reste
aux parties à régler quelques questions de détail. En attendant, l’une des parties est autorisée à
commencer l’exécution du contrat. La question est dans ce cas de savoir si en cas de rupture,
alors même que le contrat n’a pas été totalement conclu, les engagements qui en résultent sont
des engagements contractuels ?
Lorsque les pourparlers (ou négociations), surtout dans le cadre du commerce international
sont appelés à durer un certain temps, ils sont souvent accompagnés par divers documents,
notamment, la Lettre d’intention encore appelée Protocole d’accord (Head of agreement) ou
Memorandum of understanding (MOU)
Les lettres d'intention sont destinées soit à organiser la négociation soit à préparer le futur
contrat.
En effet, la lettre d’intention indique parfois les points sur lesquels un accord est intervenu. Il
est courant qu’à mi- parcourt des négociations un accord fasse le bilan des négociations en
fixant les points sur lesquels un accord a déjà été trouvé.
La question qui se pose est de savoir quelle est la valeur juridique de ces différents
documents ? En d’autres termes, dans quelle mesure les parties sont-elles liées par ces
différents documents ?
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En général, il est important d’être très attentif lors de la rédaction de ces écrits ou documents.
Pour le droit anglais, ces documents n’ont aucune valeur contractuelle. Ils sont "subject to
contract" (c'est à dire à condition qu'un contrat soit conclu) c'est à dire que ces documents
sont de simples instruments de travail.
Dans les pays de droit français, ces documents peuvent servir à interpréter le contrat
définitif une fois formé. En cas de litige, ces documents sont souvent utilisés pour aider le
juge à rechercher ce que les parties ont voulu vraiment dire dans le contrat, leur volonté
réelle. Mais ici aussi, pour se protéger d’une telle interprétation, les parties peuvent
clairement marquer ou préciser qu’elles ne s’engagent pas encore en incluant une clause
« subject to contract » dans l’accord. Ainsi, le document est dépourvu de toute force
juridique.
Une autre manière de procéder est de préciser à côté de la signature qui est apposée « bon
pour la lettre d’intention uniquement, sans engagement contractuel ». Cette précision
permet de marquer clairement qu’il n’y a pas d’intention juridique de s’engager. En
l’absence de telles précisions, on peut considérer qu’il y a eu échange de consentement qui a
fait naitre le contrat.
Comme recommandation, si les parties ne veulent pas être liées, il vaut mieux qu’elles le
précisent en ajoutant la mention « subject to contract ». A l’inverse, si elles veulent être
liées, il faut aussi l’indiquer clairement en faisant apparaitre dans le document
précontractuel une phrase du style « nous sommes déjà liés conventionnellement en ce qui
concerne les points suivants… ».
Par exemple : une partie essaye de lier l’autre partie tout en se laissant une certaine marge
de manœuvre pour pouvoir se désengager. Il est dangereux de débuter l’exécution d’un
contrat alors que les parties se trouvent encore dans une « zone grise » c'est-à-dire qu’elles
ne savent pas encore s’il y a contrat ou non. L’idéal est de faire alors un accord ponctuel
pour le début de l’exécution et de faire signer à l’autre partie une lettre par laquelle elle
autorise le début des engagements. On est ainsi quasiment certain d’être dédommagé en
cas de rupture des pourparlers.
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Une fois le contrat valablement conclu, chacun des partenaires doit désormais remplir ses
obligations. Mais il peut arriver que l’exécution du contrat international ne soit pas effective
ou pose problème d’inexécution. L’inexécution du contrat international est un risque auquel
les parties doivent faire face et contre lequel le droit a prévu un certain nombre de techniques
juridiques ou bancaires et financières, permettant aux parties de se protéger.
L’exécution du contrat international peut être perturbée par un certain nombre de facteurs
volontaires ou imprévisibles. Ce qui peut encore amener les parties à se protéger. La
protection peut consister, dans la prise de mesures destinées à assurer ou à maintenir
l’équilibre contractuel, ou pour éviter les conséquences d’un évènement inattendu. Dans tous
les cas, les parties peuvent recourir à des opérations sur les capitaux (Chap. 1), aux
techniques d’adaptation du contrat aux changements des circonstances (Chap. 2).
Pour éviter toutes ces difficultés, les deux parties exigeront des garanties d’exécution. On
trouve dans le commerce international une multitude d’instruments. Il y a le financement à
l’importation (Section 1), le financement à l’exportation (Section 2) et les sûretés (Section 3).
Lorsqu’un acheteur veut importer une marchandise, il est nécessaire qu’il mette en place un
mécanisme de financement. Il peut recourir à un mécanisme de paiement par des banques
(pour l’achat de matières premières ou d’équipements) (Parag. 1) ; il peut recourir à une
société financière (pour l’acquisition d’un avion ou des engins de travaux) (Parag. 2).
A- Le crédit documentaire
Dans la vente internationale, il y a des positions contradictoires entre les souhaits des parties ;
ainsi le vendeur ne veut pas se dessaisir de sa marchandise sans être sûr qu’il sera payé ;
l’acheteur ne veut pas payer sans être sûr que la marchandise sera livrée.
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La pratique du commerce internationale a ainsi mis en place des mécanismes de paiement qui
sont en même temps des garanties de paiement, parmi elles, le crédit documentaire. Dans une
opération de vente normale, le paiement se fait à la livraison ; cette pratique est facilement
envisageable dans une pratique commerciale internationale.
Pour éviter tous ces inconvénients, la pratique a inventé le crédit documentaire. Ici le
paiement sera assuré par le banquier du vendeur, dès que ce dernier présente à sa banque
certains documents prouvant l’expédition des marchandises conformément à celles
commandées par l’acheteur.
C’est une opération par laquelle une banque ((banque émettrice/issuing bank), s’engage
irrévocablement, à la demande et pour le compte de son client acheteur/importateur (donner
d’ordre/applicant), à régler à un tiers exportateur/vendeur (bénéficiaire/beneficiary), dans un
délai déterminé, un certain montant, contre la remise de documents strictement conformes et
cohérents entre eux, justifiant de la valeur et de l’expédition de marchandises ou de
prestations de services.
Il peut arriver que le banquier, pour ouvrir le crédit bancaire, s’engage personnellement
envers le vendeur. Le crédit est ouvert dans un accord intervenu entre l’acheteur et son
banquier en exécution d’une clause contenue dans le contrat de vente (contrat commercial
conclu entre l’acheteur et le vendeur). Dans tous les cas les relations entre le vendeur
bénéficiaire du crédit et la banque sont indépendantes de celles nées du contrat de vente et du
contrat de crédit.
Dans l’ordre émis par l’acheteur doivent être indiqués quels sont les documents qui doivent
être produits par le vendeur et qui établissent la preuve de la réalité de l’expédition des
marchandises par le vendeur. En contrepartie de l’ouverture du crédit, l’acheteur s’engage à
rembourser les sommes versées par la banque au vendeur, à payer une commission et à
donner des garanties. La banque adresse une lettre de crédit dénommée accréditif
(documentary credit) au vendeur soit directement soit par l’intermédiaire de la banque
notificatrice. Le contenu de l’accréditif est le suivant :
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Le mécanisme du crédit documentaire d’autant plus utilisé qu’on le retrouve parfois sous
d’autres formules. Par exemple :
- l’acheteur peut convenir avec son banquier de reconduire automatiquement le
montant de son crédit à intervalle : c’est le crédit renouvelable ou «credit
revolving»
- l’acheteur et le banquier peuvent prévoir une clause spéciale appelée «red clause»
que le vendeur est autorisé à recevoir tout ou partie du crédit avant l’expédition des
marchandises et la remise des documents, ce qui permet au vendeur de préfinancer
la fabrication des marchandises à expédier.
Les documents qui doivent être présentés au paiement dans le cadre de l’exécution du crédit
documentaire doivent être vérifiés tour à tour par la banque du vendeur, de l’acheteur et par
l’acheteur lui-même. Il s’agit de vérifier la conformité des documents tels qu’ils sont prévus
par l’accréditif.
La Stand By Letter of Credit (SBLC) est une forme de garantie documentaire émise pour
garantir l’exécution d’une obligation. C’est une garantie bancaire payable dès la demande en
contrepartie de la présentation des documents préalablement désignés par les parties.
C’est un engagement pris par une personne morale, l’émetteur ( établissement de crédit), vis-
à-vis d’un tiers, le bénéficiaire, de lui payer, sur ordre et pour le compte du donneur d’ordre,
une somme d’argent déterminé si celui-ci n’a pas satisfait à une obligation.
La LCSB a une double vocation selon qu’elle est utilisée à l’import ou à, l’export, elle servira
à garantir un paiement ou une indemnisation.
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La mise en jeu se fait donc par la présentation des documents requis et conformes au contrat.
La 3ème possibilité est la plus recherchée car les entreprises ne disposent pas tout le temps des
disponibilités nécessaires pour acheter directement le bien. Cette technique est très utilisée en
matière de biens d’équipement qui ont une grande valeur (ex : avion).
Ce crédit pose des problèmes notamment de loi applicable car c’est une opération à 3
personnes : le vendeur, l’établissement financier, le crédit preneur (cf. Convention
internationale d’Ottawa du 29/05/1988 entrée en vigueur en 1995).
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Avantage car l’entreprise se décharge de tout risque financier sur l’établissement financier.
Cette opération pose aussi des problèmes de loi applicable (cf. Convention internationale
d’Ottawa du 28/05/1988 entrée en vigueur en 1995).
Ce sont, les crédits à moyen et long terme (CMLT) (Parag. 1) et les crédits à moyen et long
terme de la finance islamique (Parag. 2).
Ces crédits concernent essentiellement les exportations de biens d’équipement lourds tels que
les unités de production, les ensembles industriels, les usines clef-à-main, mais ils profitent
aussi aux biens d’équipement moyens ou légers et aux prestations de service qui
accompagnent habituellement la livraison ou l’installation (études, transfert de technologie,
communication de savoir-faire, assistance technique).
Les CMLT sont relatifs à des créances comprises entre 18 mois et 07 ans. Au-delà, il s’agit
d’un financement à long terme. La durée du crédit est calculée à compter de la livraison ou de
la bonne mise en place du matériel vendu.
B- Les bénéficiaires
Le bénéficiaire de ce type de crédits peut être un fabricant ou un fournisseur qui réalise une
opération d’exportation. Il s’agit dans cette hypothèse des crédits à moyen et long terme à
l’exportation encore appelé crédit fournisseur (1) ; il peut être aussi l’acheteur/importateur à
l’étranger : dans ce cas, on parle d’un crédit à moyen et long terme à l’exportation bénéficiant
à l’acheteur ou crédit acheteur (2).
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Les risques restent à la charge de l’exportateur qui dans ce cas est obligé de souscrire une
assurance-crédit dont le bénéficiaire est la banque. Le crédit consenti repose sur le contrat
commercial ou contrat de base, c’est-à-dire contrat conclu entre l’explorateur et l’importateur.
La mise en place d’un crédit importateur ou d’un crédit acheteur se caractérise par deux (2)
contrats :
- D’abord, la conclusion d’un « contrat commercial », entre le vendeur/exportateur et
l’acheteur/importateur, et ce contrat prévoit le paiement au comptant irrévocable et
définitif. Un soin particulier doit être apporté à la clause relative aux délais du contrat
commercial car ces derniers déterminent le point de départ de la période de remboursement du
crédit.
- Ensuite un second contrat qui est le « contrat financier » encore appelé « contrat
d’ouverture de crédit » entre l’acheteur/l’importateur étranger et une ou plusieurs entreprises
financières situées dans le pays des vendeurs/exportateurs ; et ce contrat doit prévoir un prêt
d’un montant suffisant pour pouvoir payer le prix du contrat commercial. La conclusion du
contrat financier est souvent une condition d’exécution du contrat commercial. Il constitue un
élément essentiel du contrat de base (elle est ainsi une condition suspensive).
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La finance islamique s’impose désormais dans le monde moderne. Ses bases remontent au 7e
siècle où elle est apparue dans les pays. Elle propose des produits des financements et des
techniques juridiques propres (B) dont les principes de base doivent au préalable être relevées
(A).
Elle décrit des valeurs morales applicables aux actions : ce qui est prescrit, recommandé,
indifférent, blâmable, interdit de telle sorte que les pratiques autorisées sont dites halal alors
que les illicites sont dites haram.
Cette notion est connue sous l’expression « profit and lost sharing » ou partage du profit et
de la perte. Il est donc important de souligner la règle de base de la finance islamique qui
repose sur le partage de risque. Le client et la banque partagent le risque de tout
investissement à partir des termes convenus, et divisent tout profit entre les deux parties.
2- Les interdictions
L’application de ces principes aboutit à un certain nombre d’interdictions qui s’expriment de
la manière suivante :
- Le Coran interdit le prêt à l’intérêt (ribâ). Cette interdiction constitue est la principale
source de difficulté dans les opérations de financement immobilier. La rémunération
est possible à travers les revenus effectivement générés par l’actif que le préteur (la
banque) finance. Le ribâ correspond à deux notions distinctes dans la finance
islamique, le taux d’intérêt et l’usure. En conséquence, aucune banque islamique ne
peut pratiquer le prêt. En effet, le profit est interdit (prohibé).
- Le Coran interdit encore les aléas ou risque de perte (gharar) ou ce qui est lié au
hasard (maysir). Le gharar prohibe la vente des biens dont l’existence ou les
caractéristiques ne sont pas certaines. Exemple : vente de marchandises dont le
vendeur n’est pas encore en état de livrer ou encore les contrats qui dépendent des
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événements imprévisibles. Ce qui exclut aussi les opérations futures qui n’ont pas de
lien avec l’économie réelle. En effet, on considère que la richesse ne peut être générée
qu’à travers des investissements sur des actifs tangibles.
- Enfin, les ressources financières des banques islamiques ne doivent pas avoir de lien
avec des activités haram telles que l’alcool, le jeu, le commerce des armes, la
pornographie ou le commerce du porc. Cette interdiction se rapproche dans notre droit
de tout ce qui touche l’ordre public et les bonnes mœurs.
Ces principes nécessitent dans les pays non islamiques une adaptation des opérations
financières respectant l’ensemble de ces règles, qui s’ajoutent aux règles du droit bancaire
classique, et plus généralement aux lois existant dans les différents pays où s’installent les
banques islamiques et avec laquelle ces principes doivent être compatibles. De nombreux
pays dans le monde ont en effet autorisé sur leur territoire le développement de la finance
islamique.
La Moucharaka est l’association entre deux ou plusieurs parties dans le cadre d’un projet
spécifique en vue de partager les profits et les pertes selon les règles prévues par le contrat.
On peut rapprocher ce type de contrat à une sorte de société de participation entre une banque
et son client dans le cadre d’un projet. Aujourd’hui, la forme la plus proche de la Moucharaka
est la Joint Venture qui est une forme de coopération entre les parties pour mettre en place un
projet spécifique en vue de partager les bénéfices.
La Moucharaka est la forme la plus désirée dans le domaine de financement, elle répond à
tous les éléments essentiels prescrits par la charia comme l’absence des taux d’intérêt, la
présence du risque, le principe du partage des profits et des pertes.
Important : la Moucharaka est un contrat formé entre les parties pour mener un projet. Dans
ce contrat les pertes sont partagées mais en proportion de l’apport en capital de chaque
partenaire et les bénéfices sont partagés librement, par un mécanisme déterminé par le contrat.
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Dans ce type de contrat, le client et la banque participent ensemble au financement d’un projet
et assument conjointement le risque au prorata de la contribution de chacun au capital et ils
partagent les dividendes selon la répartition convenue à l’avance.
Parallèlement à la finance participative, il existe au sein des banques islamiques des produits
financiers spécifiques pour financer les opérations à caractère commercial. Il s’agit
essentiellement de financer des contrats de vente islamique. Ils sont de plusieurs types : le
contrat Mourabaha (a), le contrat Salam (b) et le contrat Istisna’a (c).
a. Le contrat Mourabaha
Cet instrument constitue sans doute la vente la plus populaire et la plus utilisée par les
banques islamiques. À ce titre, un peu plus de 70%des actifs des banques proviennent des
finances Mourabaha de deux façons, soit lorsque le client veut acquérir un bien ou financer un
stock de l’entreprise (c’est la Mourabaha pure), soit lorsque le client a besoin de liquidités
(c’est la Mourabaha inversée encore appelée Tawarruq).
b. Le contrat Salam
c.
C’est la vente d’un bien dont la livraison se fera dans le futur alors que le payement se fait au
comptant. Dans ce contrat, la banque islamique intervient comme un acheteur de la
marchandise qui sera livrée à terme à son client.
Il faut rappeler qu’en principe, toute opération commerciale dont l’objet est inexistant est
prohibée par la loi islamique car elle impose le gharar (le hasard)
c- Le contrat Istisna’a
d.
Il s’agit d’un contrat d’entreprise par lequel une partie (Moustasnti) demande à une autre
(Sani) de lui construire un objet, ou d’acquérir des marchandises pour son compte, moyennant
un payement au comptant ou un payement fractionné, ou échelonné ou encore un payement à
terme. La description de l’objet ou de la marchandise, les délais de livraison, le prix et les
modalités de payement doivent être précisés dès le départ.
Ce mode de payement ressemble à celui de Salam, pourtant il comporte une particularité car il
porte sur un objet du contrat non achevé au moment de la signature du contrat. Bien plus, à la
différence du contrat Salam, le prix n’est pas payé en totalité au moment de la vente ni même
à l’avance. Le payement s’effectue plutôt en fonction de l’avancement du projet. À cet effet, à
la fin du projet, le constructeur livre l’ouvrage (le bien) à la banque qui le transfère à son
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client qui règle la banque selon les modalités convenues. C’est un contrat dans lequel l’une
des parties s’oblige à exécuter un ouvrage ou à accomplir un travail moyennant une
rémunération que l’autre partie s’engage à lui payer.
Sur le plan pratique, la formule contractuelle utilisée dans le cadre de l’Istisna’a procure aux
entreprises ou aux Etats un financement à moyen ou long terme pour la fourniture, la
construction ou la fabrication des produits finis.
Enfin, c’est une formule contractuelle souvent utilisée pour le financement de grands projets
dans divers secteurs comme les grandes infrastructures (routières, aéroportuaires…),
industries aéronautiques, navales, etc.)
Elles sont nombreuses. Mais l’une des garanties les plus utilisées est la garantie autonome
(stand-alone warranty, autonomous and independent guarantie)
En cas de mise en jeu de la garantie, la banque émettrice (issuing bank) est tenue de payer
immédiatement, dès réception de la demande conforme du bénéficiaire, sans pouvoir se
prévaloir des termes du contrat commercial. « On paie d’abord, on discute ensuite ».
Cette garantie est irrévocable. De plus, elle constitue un engagement autonome et indépendant
de l'obligation principale (contrat de base).
La garantie peut être à première demande (ou inconditionnelle) (first demand guarantee),
c’est-à-dire payable dès son appel en jeu par le bénéficiaire sans fourniture d'aucun motif et
sans tenir compte de l'opposition éventuelle du donneur d'ordre. Elle peut être aussi
documentaire (conditionnelle) (conditional guaranty) payable sur présentation de documents
cités dans l'acte de garantie.
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Cette garantie est destinée à montrer le sérieux de l’offre faite par l’exportateur à l’acheteur
étranger qui a lancé un appel d’offre à l’international. Par ce moyen, l’acheteur potentiel
s’assure que le soumissionnaire ne se retirera pas.
Cependant, l'acheteur (Maître d’Ouvrage) ne versera l'avance (ou l'acompte) prévue que s'il
reçoit de l’exportateur (vendeur ou fabricant) (supplier) une garantie de restitution d'avance
destinée à lui assurer le remboursement ou la restitution de tout ou d'une partie de cette
avance dans le cas où l'exportateur ne remplirait pas ses engagements contractuels.
Concrètement, pour verser l’acompte, le Maître d’Ouvrage posera comme condition la
réception préalable de la garantie autonome d’un banquier garant pour compte du donneur
d’ordre.
Son montant varie en général entre 5 et 15%. Elle entre en vigueur dès le versement de
l'acompte et s'éteint à la livraison de l'objet du contrat.
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Cette garantie nommée également « garantie de bonne fin » a pour objet de rassurer l’acheteur
(ou le Maître d’Ouvrage), sur la capacité technique du client (vendeur ou entreprise) à honorer
son contrat en qualité. C’est l'engagement pris par la banque contre-garante, dès requête du
vendeur, à payer au bénéficiaire le montant garanti, au cas où ce vendeur/entreprise ne
s'acquitterait pas de ses obligations contractuelles quant à la qualité ou la quantité des biens
fournis ou prestations réalisées.
En général, cette garantie ne dépasse pas 10% de la valeur du contrat. Elle entre en vigueur
dès la date de son émission, et elle vient à la suite de la garantie de soumission qui est libérée
à la signature du contrat.
Dans le commerce international, il sera parfois exigé à une partie au contrat de souscrire une
assurance pour sécuriser une opération de commerce international. Certains pays ont
d’ailleurs mis en place des organismes d’assurance à l’exportation pour protéger leurs
ressortissants qui interviennent dans les opérations de commerce international. On a ainsi, par
exemple l’assurance-crédit qui couvre les risques de non-remboursement, l’assurance-
transport qui couvre les risques liés au transport des marchandises, et qui est souvent imposée
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Souvent, lorsque des contrats de longue durée ou de long terme comme les contrats
d’approvisionnement sont conclus, il arrive que se produisent un évènement imprévisible
dont la conséquence est que le contrat ne présente plus grand intérêt pour l’une des parties.
L’évènement peut être une révolution technologique, une guerre, une décision politique…
En principe, il n’appartient pas au juge de refaire le contrat à la place des parties. En d’autres
termes, les obligations assumées par les parties doivent être exécutées, même si elles
doivent exécutées de bonne foi. Mais, pour autant, l’obligation d’exécuter un contrat ne doit
pas conduire au suicide économique. Certains juges sont donc amenés à traiter le problème
de manière favorable. Mais les parties peuvent prévoir dans leur contrat des dispositions qui
leur permettent d’éviter les conséquences de telles situations. Par exemple, les parties
peuvent éviter de conclure des contrats pour de très longue durée, ou bien elles peuvent
prévoir que le contrat est révisable tous les ans ou à des intervalles déterminés.
On peut prévoir dans le contrat une clause de hardship. Ainsi, en cas de survenance
d’évènements imprévisibles, les parties se mettront d’accord pour renégocier les points qui
ont été perturbés par les circonstances économiques. Les clauses de hardship se présentent
toujours en 2 parties :
Les clauses de hardship, lorsqu’elles sont prévues dans un contrat, font naître
incontestablement une certaine insécurité car il n’est pas facile d’organiser l’imprévisible.
Certains pensent d’ailleurs que ces clauses sont difficiles à mettre en œuvre.
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Exemple : une entreprise qui doit livrer des produits manufacturés ou bien qui doit
construire un ouvrage, est victime d’un incendie. L’entrepreneur doit-il verser une indemnité
à son client (ou le Maître d’Ouvrage)? S’il n’est pas responsable, quel est le sort de son
obligation qui est de livrer un produit ou qui effectue une prestation ? Que devient
l’obligation de l’autre partie ? Le contrat est-il résilié ou bien simplement suspendu ?
L’entreprise peut s’engager à faire des livraisons à nouveau dès la reconstruction de l’usine.
Mais on peut se demander si l’autre partie doit tout de même payer pour les marchandises
non livrées ? Ou bien, peut-elle s’adresser ailleurs pendant la reconstruction de l’usine
incendiée ?
Pour éviter ces questions délicates lors de la survenance des évènements, les parties
peuvent prévoir des clauses de force majeure.
Pour qu’une clause de force majeure soit applicable, il est nécessaire que les évènements
envisagés dans la clause soient imprévisibles. Il faut qu’il soit insurmontable ou irréversible,
en ce sens que le débiteur n’a pu empêcher ni l’évènement, ni ses conséquences néfastes
sur le contrat.
Enfin il faut que l’évènement soit extérieur ou indépendant de la volonté des parties, cela
signifie qu’aucune faute ne soit reprochée à celui qui veut se prévaloir de la force majeure.
Dans tous les cas, les évènements envisagés dans la clause doivent être tels qu’ils rendent
impossible l’exécution soit définitivement, soit temporairement.
Dans les clauses de force majeure, les parties doivent prévoir l’exonération du débiteur,
dans ce cas il ne doit verser aucune indemnité, la suspension du contrat avec
éventuellement sa prolongation quand cela est possible, une obligation à la charge des
parties de faire tout leur possible pour que l’obstacle soit levé le plus tôt possible.
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Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC) – Année Académique 2023-2024
Séminaire de Droit International des Affaires. M 1 - BMFI & M I. Séminaire du Pr Banamba
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