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termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. »
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Les enseignements de la robe du vin p.42
Quelle est la signification de l’intensité de
la couleur d’un vin ? p.44
Les reflets p.46
La brillance p.47
La limpidité p.48
Les jambes p.49
CHAPITRE 4 : EXAMEN OLFACTIF p.52
Le mécanisme de l’odorat p.53
La perception des arômes p.53
1er conseil : Veillez à la température de service. p.54
2ème
conseil : Bien tenir le verre p.56
3ème conseil : L’importance de la lune p.56
Le positionnement du nez au-dessus du verre p.58
Les étapes de l’examen olfactif p.58
Gamme aromatique : les 3 familles p.61
Les arômes qu’on retrouve dans le vin p.64
Une dégustation mémorable : c’est du vécu ! p.66
Le troisième nez p.67
CHAPITRE 5 : EXAMEN GUSTATIF p.69
L’examen gustatif : le bouquet final de
la dégustation ! p.69
Les bases de l’examen gustatif p.70
Le fonctionnement des organes gustatifs p.72
Saveurs : expériences à réaliser chez vous p.73
Le sucre p.74
L’acidité p.75
7
L’amertume p.76
Les tanins p.77
L’astringence p.78
L’examen gustatif : les 3 phases essentielles p.79
Les émotions p.82
CHAPITRE 6 : TOUS MES CONSEILS POUR
OPTIMISER VOTRE CAVE p.84
La température p.85
L’hygrométrie p.87
Quelques règles pour le rangement de votre cave p.91
Le sujet des armoires réfrigérées p.92
CHAPITRE 7 : ACCORDS METS ET VINS
FONDAMENTAUX p.94
Qu’est-ce que l’accord mets et vins ? p.94
Les grands principes de base : comment réussir un
accord mets et vins p.95
Un souvenir marquant qui met en exergue l’intérêt
de l’accord mets et vins p.97
Les accords dans le sens du plat p.99
Les accords d’opposition p.99
L’analyse aromatique définit-t-elle l’accord ? p.101
L’origine, les arômes et la couleur fournissent des
orientations pour le choix du vin p.101
Accords mets et vins : 1 plat, 4 interprétations ! p.102
Résumons les bonnes pratiques des accords
mets et vins p.105
Atelier pratique : accords mets vins avec les trois
plats préférés des Français p.107
En numéro un avec 48 % des suffrages :
le magret de canard p.108
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Le deuxième plat préféré des Français est la côte
de bœuf avec 37 % des suffrages p.111
Sur la troisième marche du podium avec 33% des
suffrages se positionne la raclette p.115
CONCLUSION : ON PASSE À LA PRATIQUE DE
LA DÉGUSTATION ? p.121
Les Galets d’or 2020 p.121
Les saisons de Vessière 2019 p.123
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p.15
p.15
p.15
p.15
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PRÉSENTATION DE L’AUTEUR : DENIS VERNEAU
PRÉSENTATION DE L’AUTEUR :
DENIS VERNEAU
PARCOURS
Né à Parçay Meslay, au cœur du vignoble de Vouvray, Denis Verneau
est bercé par les vins Ligériens quand il débute dans la sommellerie.
Il découvre ce métier lors de son apprentissage par l’intermédiaire
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PRÉSENTATION DE L’AUTEUR : DENIS VERNEAU
d’un jeune chef sommelier qui le prend sous son aile. Émerveillé par ses
connaissances et par ses compétences, il lui transmet rapidement le virus.
Conscient que la valeur des Hommes est la plus grande richesse de son
métier, c’est auprès de Gilles Mony, Eric Beaummard, Olivier Poussier
et grâce aux rencontres avec Fabrice Sommier, Philippe Faure Brac,
Serges Dubs, Philippe Troussart, Christian Matray, pour n’en citer que
quelques un, qu’il a pu grandir et s’épanouir.
Un travail qui ne peut être réalisé sans la présence de grands Chefs
et de grandes tables : on pense notamment à Thierry Marx, Gilles
Etéocle, Marc Veyrat, Joseph Viola, Christian Le Squer, et surtout
Mathieu Viannay.
VISION DU MÉTIER DE
SOMMELIER PAR DENIS VERNEAU
« Notre travail, notre rôle, notre but : le bien-être de nos clients, leur apporter du
plaisir, les accompagner, les écouter, les conseiller. Notre devoir, c’est également
de valoriser la cuisine de nos chefs. Et notre mission, c’est d’être les ambassadeurs
des vignerons. Pour y parvenir, il nous faudra accumuler une somme considé-
rable de connaissances, il nous faudra maîtriser des gestes techniques précis. Il
nous faudra faire preuve de pertinence et de psychologie. Mais tout ce savoir n’a
pas forcément vocation à être reconnu.
Car être sommelier, c’est aussi savoir s’effacer. C’est être au service du vin, au
service du client et au service de la gastronomie. C’est mettre ses compétences
à disposition des autres et pour les autres. C’est apporter la lumière et non
s’illuminer. »
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AVANT-PROPOS PAR MATHIEU VANEL
AVANT-PROPOS PAR
MATHIEU VANEL
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AVANT-PROPOS PAR MATHIEU VANEL
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INTRODUCTION
INTRODUCTION
Chère lectrice, cher lecteur,
Tout d’abord, merci d’avoir acheté ce livre. Il n’est pas comme les autres
sur la même thématique. Il n’est pas écrit par un journaliste quelconque.
Ou un amateur de vin (aussi doué soit-il).
Il a été écrit avec amour et passion par Denis Verneau, Meilleur Ouvrier
de France sommelier 2015. Et il est le fruit de plus de 30 ans d’expé-
riences dans le vin.
Vous trouverez alors des anecdotes et des histoires que seul Denis a
vécues… Et vous allez voir qu’il a mis au service de ce livre ses talents
de conteur. Que vous soyez amateur, confirmé ou expert, ce livre vous
aidera. Dans les pages qui suivent, vous découvrirez tout ce que vous
devez savoir sur :
• l’histoire du vin, des cépages
• la dégustation avec les examens visuels, olfactifs et gustatifs
• les meilleures manières de bien gérer votre cave
• les accords mets-vins (avec des exemples concrets à faire chez
vous !)
• Et bien plus encore.
Nous terminerons l’ouvrage en passant à la pratique, avec 3 vins déli-
cieux, sélectionnés spécialement par Denis Verneau. Vous comprendrez
pourquoi méthode et plaisir vont de pair !
Je n’ai plus qu’à vous souhaiter une bonne lecture et de belles dégustations.
Mathieu Vanel,
créateur du coffret Nature et Vin.
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CHAPITRE 1 : NOTIONS FONDAMENTALES : CONNAÎTRE LE VIN POUR MIEUX LE DÉGUSTER
CHAPITRE 1
NOTIONS FONDAMENTALES :
CONNAÎTRE LE VIN POUR
MIEUX LE DÉGUSTER
Avant toute chose, quelle est la définition du vin ?
Le vin est obtenu exclusivement par la fermentation alcoolique com-
plète ou partielle du raisin frais, foulé ou non, ou du moût de raisin.
Concernant sa composition, le vin est un ensemble d’éléments qui s’as-
socient de manière complexe et inconstante :
De l’eau, des sucres, de l’alcool, des esters, des acides, des minéraux, des
substances azotées, des substances phénoliques, des pigments, des vita-
mines mais également 2 à 3 % de composants qui relèvent encore du
mystère, d’où l’impossibilité de le reproduire en laboratoire.
L’HISTOIRE DE LA VITICULTURE
Le vin serait apparu dans les régions montagneuses du Proche-Orient,
au Néolithique, autour de 6000 av. J.-C. Quand et où précisément, les
archéologues n’ont pas de certitudes.
On peut tout de même localiser son origine entre l’ancienne Mésopo-
tamie (plus ou moins l’Irak actuelle), l’Egypte, la Géorgie et l’Arménie.
Soit globalement dans la plupart des pays situés à l’est de la Méditerra-
née, autour de la mer Caspienne et de la mer Noire.
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CHAPITRE 1 : NOTIONS FONDAMENTALES : CONNAÎTRE LE VIN POUR MIEUX LE DÉGUSTER
Si le vin n’a pas de lieu et de date de naissance officiels, c’est sans doute
que l’Homo sapiens est parvenu à domestiquer la vigne sauvage dans
plusieurs endroits à peu près en même temps, comme l’attestent plu-
sieurs découvertes.
Tous ces lieux se trouvent relativement proches de celui qui est mentionné
dans la Bible : le mont Ararat, dont les neiges éternelles surplombent le
haut-plateau arménien, au nord-est de l’actuelle Turquie.
Le Livre de la Genèse raconte que c’est au pied du volcan que Noé, à la
fin du Déluge, plante une vigne et connaît l’ivresse et la puissance du
divin nectar.
En Europe, c’est la Grèce qui est historiquement le premier pays à avoir
vinifié.
Puis les Romains, qui ont répandu la culture de la vigne dans de nom-
breux pays au fil de leurs conquêtes, dont la Gaule. C’est à Marseille que
sont certainement nés les premiers vins français.
Pour ce qui est de l’émergence des vignobles du Nouveau Monde :
l’Afrique du sud, l’Australie, les Etats-Unis, l’Argentine, le Chili, entre
autres…elle a commencé vers le milieu du 19e siècle. Ce qui est sûr c’est
que la viticulture n’a pas révélé toutes ses vérités. Il reste encore des
découvertes à faire.
Pour preuve, en janvier 2011, des archéologues ont découvert dans
l’actuelle Arménie, dans la région de la Grotte aux oiseaux proche de
la ville d’Aréni, la plus ancienne et la plus complète cuverie jamais
découverte à ce jour, qui daterait de plus de 6 000 ans !
Ils ont mis au jour un fouloir équipé d’un conduit pour permettre au jus
de raisin de se déverser dans une cuve en argile utilisée pour la fermen-
tation.
Cette découverte prouve notamment que les techniques de vinification
basique étaient déjà maîtrisées.
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CHAPITRE 1 : NOTIONS FONDAMENTALES : CONNAÎTRE LE VIN POUR MIEUX LE DÉGUSTER
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CHAPITRE 1 : NOTIONS FONDAMENTALES : CONNAÎTRE LE VIN POUR MIEUX LE DÉGUSTER
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CHAPITRE 1 : NOTIONS FONDAMENTALES : CONNAÎTRE LE VIN POUR MIEUX LE DÉGUSTER
Le lieu
D’abord, la salle doit être la plus neutre possible tant sur le plan olfactif,
visuel que thermique.
Choisissez un espace bénéficiant d’un bel éclairage. Privilégiez au maxi-
mum la lumière naturelle.
La température de la pièce ne doit être ni trop froide ni trop chaude.
Aux alentours de 19-20°C.
Naturellement, il faut éviter les odeurs extérieures autant que possible.
Elles pourraient fausser la perception olfactive.
Le moment
Bien qu’il n’y ait pas, à mon humble avis, de mauvais moment pour une
dégustation, il existe néanmoins des moments plus favorables.
La meilleure heure pour analyser un vin est 11 heures du matin.
En effet, à cette heure-là, le petit déjeuner est déjà digéré.
Vos papilles gustatives sont en éveil car votre corps attend le repas du
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CHAPITRE 1 : NOTIONS FONDAMENTALES : CONNAÎTRE LE VIN POUR MIEUX LE DÉGUSTER
La verrerie
Choisissez les verres les plus opportuns à votre
dégustation. L’outil ne doit pas influencer la
dégustation du vin.
Les verres INAO ou de type tulipe seront les
plus adaptés à l’analyse des vins. Leur forme
universelle optimisera la collecte des parfums.
Ils ont la particularité d’offrir au vin une
bonne surface de contact avec l’air qui va
développer les arômes et les emprisonner
grâce à sa partie haute plus réduite.
Petite remarque : prenez garde au lieu de Verre INAO
stockage de vos verres.
Lorsqu’ils sont rangés dans un placard ou
dans un carton, des odeurs résiduelles peuvent les avoir imprégnés.
Dans ce cas, rincez vos verres ou avinez-les en versant un peu de vin
dedans.
Faites-le tourner dans le verre et rincez-le de nouveau.
Vous pouvez également agiter vos verres afin de les oxygéner.
De même, vous pouvez opter pour un passage en carafe afin de procéder
à une aération ou une décantation du vin.
Le choix de la carafe à également son importance et elle doit être
adaptée au vin. Une carafe canard, pour les vins âgés, pour éviter les
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CHAPITRE 1 : NOTIONS FONDAMENTALES : CONNAÎTRE LE VIN POUR MIEUX LE DÉGUSTER
tumultes trop importants. Une carafe haute avec un fond large pour
maximiser la surface au contact de l’air.
Autre point important : ne consommez pas des aliments forts en goût
(comme l’ail) juste avant une dégustation de vin. Évitez également les
produits aux saveurs persistantes tels que le café ou le tabac.
Mettez également de côté les dentifrices et les produits mentholés.
Le Sol
La nature du terroir joue un rôle déterminant dans la qualité du raisin
et par conséquent du vin.
Le Microclimat
C’est l’adéquation entre un climat, une exposition, une altitude ou une
particularité topographique.
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CHAPITRE 1 : NOTIONS FONDAMENTALES : CONNAÎTRE LE VIN POUR MIEUX LE DÉGUSTER
La notion de Cru
Elle est déterminée par la synthèse des deux premiers critères cités à
savoir le sol et le microclimat.
Le cépage
Ce sont la ou les variétés de plants de vigne utilisés. Qu’elles soient
régies par un cahier des charges réglementant une appellation ou par
une connaissance et un savoir-faire d’un vigneron.
Les Pratiques Culturales
Le choix de la taille ou de la date des vendanges, entre autres.
Le Millésime
En effet, les conditions atmosphériques (soleil, pluie, température…) de
l’année ont une incidence directe sur la qualité du vin.
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CHAPITRE 1 : NOTIONS FONDAMENTALES : CONNAÎTRE LE VIN POUR MIEUX LE DÉGUSTER
Des choix basés uniquement sur les qualités intrinsèques des vins.
Sur le plan national d’autre part.
La production de vin Bio est en croissance constante de 10 % ou plus
depuis plus de 15 ans.
Le milliard de bouteilles vendues en une année devrait être dépassé aux
alentours de 2022 alors que seulement 349 millions de bouteilles étaient
vendues en 2012.
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CHAPITRE 1 : NOTIONS FONDAMENTALES : CONNAÎTRE LE VIN POUR MIEUX LE DÉGUSTER
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CHAPITRE 1 : NOTIONS FONDAMENTALES : CONNAÎTRE LE VIN POUR MIEUX LE DÉGUSTER
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CHAPITRE 1 : NOTIONS FONDAMENTALES : CONNAÎTRE LE VIN POUR MIEUX LE DÉGUSTER
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CHAPITRE 2 : INTRODUCTION À LA DÉGUSTATION
CHAPITRE 2
INTRODUCTION À LA
DÉGUSTATION
Je vais commencer ce chapitre avec une histoire..
Il était une fois…
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CHAPITRE 2 : INTRODUCTION À LA DÉGUSTATION
DÉGUSTEZ, APPRÉCIEZ,
APPRENEZ !
Il existe un vocabulaire particulier et complexe autour du vin. Chaque
mot ayant une définition et un sens précis.
Le vin, à son origine, était une boisson populaire.
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CHAPITRE 2 : INTRODUCTION À LA DÉGUSTATION
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CHAPITRE 2 : INTRODUCTION À LA DÉGUSTATION
DE QUELLE MANIÈRE
S’ORIENTER VERS LE VIN ?
En cela, il faut dissocier la dégustation professionnelle de la dégustation
d’amateurs. Rien à voir avec les connaissances et les compétences.
L’analyse professionnelle est vraiment l’examen de la qualité intrin-
sèque du vin.
Non sans émotions mais uniquement centrée sur l’analyse : son intérêt
vis-à-vis d’une appellation, vis-à-vis d’un cépage ou d’une région.
L’intérêt pour le restaurateur en lui-même par rapport aux accords
mets et vins, à la diversité du choix et à la construction de la carte
des vins. L’équilibre entre les vins à proposer maintenant et ceux qui
doivent vieillir et naturellement ceux que l’on souhaite faire découvrir à
sa clientèle ainsi qu’aux attentes et aux envies de celle-ci.
La dégustation amatrice est celle qui consiste à apprécier le vin.
L’envie de le partager avec des amis ou la famille. De faire découvrir un
vignoble, un propriétaire.
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CHAPITRE 2 : INTRODUCTION À LA DÉGUSTATION
LES ÉTAPES DE LA
DÉGUSTATION
L’une des premières étapes est de comprendre que chacun a son propre
ressenti, ses propres affinités, sa propre palette gustative et émotionnelle.
La dégustation fait appel à vos sens et nous ne sommes pas tous égaux
face à cela. Certaines personnes ont des prédispositions sensorielles.
J’ai tendance à dire que la dégustation est une relation intime que vous
partagez avec le vin.
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CHAPITRE 2 : INTRODUCTION À LA DÉGUSTATION
Pour moi, la première règle en dégustation, c’est que tant que l’on dit
ce que l’on pense, on ne se trompe jamais. Soyez maître et conscient de
vos émotions.
Les premiers chapitres ont été créés afin de vous aider à maîtriser les
techniques et le vocabulaire de la dégustation.
Ils vont vous permettre de mettre des mots sur vos émotions de façon
simple mais méthodique afin de pouvoir plus précisément développer
vos connaissances en dégustation. Apprendre à mieux définir vos goûts
et à bien choisir les vins.
Ne perdez jamais de vue que derrière chaque bouteille il y a une histoire,
une identité, un caractère, une authenticité, une personnalité et une
émotion.
En suivant ces différentes étapes, vous mènerez à bien une dégustation
de vin, du début à la fin. Rien de vraiment compliqué. Faites confiance
à vos sens, car même s’il est important d’avoir des repères, l’essentiel est
d’écouter vos émotions.
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CHAPITRE 2 : INTRODUCTION À LA DÉGUSTATION
C’est encore plus vrai lors de la dégustation des vins naturels. Ils ont
souvent ce « petit supplément d’âme » que certains qualifient de carac-
tère vibratoire ou vivant. Ce sont des vins qui se ressentent plus qu’ils
ne s’analysent.
Je vous livre quelques astuces pour bien débuter cet apprentissage :
Il ne faut jamais se laisser impressionner par une étiquette.
Que ce soit dans un sens ou dans l’autre. Ne pas surestimer ou sous-
estimer une appellation.
La dégustation n’est pas une science. De plus, nous sommes perfectibles et
pas toujours dans les meilleures dispositions pour évaluer objectivement
un vin. Personne ne peut déguster à votre place.
Chacun doit rester maître de son opinion et il convient à tous de se faire
son propre goût.
Un autre conseil, sachez être patient. Laissez-vous le temps d’apprendre.
Mesurez votre progression. La dégustation, c’est l’école de l’humilité.
Elle requiert différentes qualités et elle met en valeur la persévérance, la
constance et l’indulgence.
Encore un point que j’aimerais souligner :
Commencez par déguster des séries de 4 vins au maximum.
Au-delà de ce nombre, vos papilles et vos sens vont rapidement saturer.
Vous pourrez progressivement passer à 6, 8 et 10 vins. C’est souvent le
nombre de vins dégustés lors d’une séance dans les clubs de dégustation.
En tant que professionnels, il nous arrive de déguster plus d’une quaran-
taine, voire une centaine de vins dans la journée.
On ne réalise pas toujours que le métier de sommelier est un métier à
risque !
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CHAPITRE 2 : INTRODUCTION À LA DÉGUSTATION
L’analyse visuelle
Le but étant de déterminer l’aspect du vin.
La limpidité : transparent, limpide, voilé, trouble, opaque.
La brillance : terne, mat, brillant, éclatant.
La viscosité : fluide, épais, gras, visqueux.
L’intensité : pâle, soutenue, claire, profonde, dense, intense, opaque.
La couleur :
• Pour les Vins blancs : incolore, jaune vert, jaune pâle, citron,
paille, doré, miel, orangé.
• Pour les Vins rouges : pourpre, cerise, rubis, grenat, fauve, acajou,
brique, tuilé.
L’analyse olfactive
Le but étant d’identifier les arômes du vin.
L’intensité : fermé, pauvre, discret, aromatique, ouvert, fort, intense.
Les arômes : nommer les arômes par famille (fruité, végétal, minéral…)
puis les sous-familles. Pour les fruits, précisez par exemple les fruits
rouges. Puis approfondissez votre analyse en désignant la fraise, la
cerise … Concernant les arômes minéraux, vous pouvez citer éventuelle-
ment le silex ou la pierre à fusil.
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CHAPITRE 2 : INTRODUCTION À LA DÉGUSTATION
L’analyse gustative
Le but étant de déterminer les saveurs ainsi que les sensations tactiles.
L’acidité : plat, mou, rafraîchissant, nerveux, vert, agressif, acerbe.
L’onctuosité : souple, coulant, tendre, suave, sirupeux, mielleux,
onctueux, lourd.
L’amertume : faible amertume, amertume moyenne, forte amertume
Les tanins : fin, solide, ample, charpenté, fondu, charnu, velouté, dur,
ferme, astringent, amer, rustique, agressif
L’équilibre : établissez un profil gustatif, corps léger, moyen ou corsé.
Les arômes : nommez les arômes par famille puis les sous-familles
comme lors de l’analyse olfactive.
La longueur : courte, moyenne, longue, très longue.
La conclusion : notez vos impressions générales et le potentiel de garde.
N’oubliez pas de noter tout cela dans un carnet et de le conserver pré-
cieusement.
Vous aurez l’occasion de relire vos notes avant de servir un vin, et puis si
vous dégustez pour la 2ème fois ce vin, vous pourrez comparer vos ressen-
tis avec votre 1ère dégustation !
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CHAPITRE 3 : ANALYSE VISUELLE
CHAPITRE 3
ANALYSE VISUELLE
La vue est le premier de nos sens à être sollicité lors de la dégustation.
Pourtant, ce premier examen est souvent délaissé lors des débuts de
l’apprentissage.
On commence souvent par les grands préceptes du vin comme le fait
que le vin est élaboré à base de raisin, et qu’on le trouve en 3 couleurs….
Son approche succincte est souvent réduite à ce strict minimum : blanc,
rouge ou rosé. Or, si on y regarde de plus près, vous constaterez qu’il
existe une myriade d’autres nuances, dont certaines insoupçonnées.
C’est pour cela que l’examen visuel est important et que cette première
approche est si riche en enseignement. Elle révèle énormément d’indices
pour la suite de la dégustation : l’intensité de la couleur, les reflets, le
disque, les larmes.
Sans parler évidemment de l’émerveillement qu’apporte cette palette de
couleur qui est la première invitation au voyage !
En voici quelques exemples :
• Les blancs ne sont jamais vraiment blancs, mais gris ou jaunes,
avec des nuances vertes, dorées, ocres, ambrées ou rousses.
• Les rouges, selon leur âge, selon leur origine, se déclinent de l’au-
bergine au tuilé, en passant par le rubis, la cerise, le pourpre, le
cuivre ou… le bordeaux.
• Les vins rosés, eux, paradent dans leur tenue : églantine, chair,
œil de perdrix, pelure d’oignon, abricot, saumon, corail, groseille,
grenadine ou pivoine.
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CHAPITRE 3 : ANALYSE VISUELLE
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CHAPITRE 3 : ANALYSE VISUELLE
des reflets verts qui peuvent orner leur robe, mais parce que les produc-
teurs vendangent et embouteillent les vins particulièrement tôt. Ce sont
des vins jeunes, à boire dans l’année qui suit l’embouteillage.
Mais le vin vert peut être blanc, rouge ou rosé, tant qu’il est jeune.C’est
à devenir fou !
Et le petit dernier qui a fait son apparition depuis peu : le vin bleu. Plus
proche du produit marketing que d’une réelle révolution. Il est fabriqué
dans le sud de l’Espagne et commercialisé en France dans la petite ville
de Sète.
La société à l’origine du projet souhaitait révolutionner le secteur du
vin en lui apportant une touche d’innovation colorée. La couleur bleu
turquoise, aussi surprenant que cela paraisse, est naturelle, mais enten-
dons-nous bien, le vin n’est pas naturellement bleu.
Sa couleur vient d’un procédé de fabrication. Produit à base de cépage
chardonnay, on ajoute au moût des peaux de raisin rouge que l’on laisse
macérer.
Cette peau contient des anthocyanes, à l’origine de la couleur du liquide.
Néanmoins, cette molécule ne devient rouge qu’à partir d’un pH supé-
rieur à 7. Or le pH du vin est compris entre 3 et 4. En cherchant bien, il
existe également un vin bleu produit en Corse depuis le XIXe siècle, sous
le nom d’Imajyne.
Nourri par des minéraux naturels tels que des herbes et des algues. Sa
fabrication est protégée par un brevet.
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CHAPITRE 3 : ANALYSE VISUELLE
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CHAPITRE 3 : ANALYSE VISUELLE
Notez bien que je n’utilise pas le mot de « certitude », parce que je crois
que les certitudes sont les pires ennemies du dégustateur ! Nous en
reparlerons aussi…
Si vous dégustez un vin effervescent, observez la taille des bulles. Obser-
vez leur abondance et leur diffusion qui ont tendance à révéler la finesse
et l’onctuosité du vin.
Le choix de la verrerie sera encore plus important pour ce type de vin.
OBSERVEZ AVANT DE
DÉGUSTER
La couleur de la robe d’un vin a plusieurs origines.
Ses nuances sont parfois apportées par son cépage.
Par exemple : le Pinot-Noir se caractérise souvent par une robe rubis.
Le Sauvignon lui se pare généralement d’une teinte d’un jaune très pâle.
Son intensité peut être le reflet de sa localisation, sa profondeur l’accent
de ses origines sudiste ou nordiste.
Le visuel peut vous donner une indication sur la potentielle jeunesse du
vin, un indice de son évolution subtile ou marquée…
Il peut aussi vous aiguiller sur un potentiel taux de sucre résiduel. Et
évidemment il ne saurait cacher un caractère pétillant !
Tant d’informations à collecter nécessitent un minimum d’organisation
et une certaine méthodologie.
Commençons par la première observation :
Elle portera sur le fait qu’il s’agit d’un vin tranquille ou d’un vin effer-
vescent.
Observez-vous la présence d’une mousse sur la surface du vin ?
Si oui, est-elle : faible, abondante, persistante ?
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CHAPITRE 3 : ANALYSE VISUELLE
LES ENSEIGNEMENTS DE LA
ROBE DU VIN
La seconde observation portera sur la robe du vin.
La couleur variera en fonction du type de vin (blanc, rosé, rouge).
Voici par exemple quelques teintes que l’on croise régulièrement.
Pour les vins blancs : du Jaune vert au Jaune paille en passant par l’Or
pâle, pour finir sur le doré et l’orangé.
Pour les vins rouges, on parlera de Framboise, de Cerise, de Rubis, de
pourpre ou de Grenat profond.
Une fois que vous avez établi la teinte. Quelle en est la signification ?
Eh bien, ces différences de teinte ont plusieurs origines :
L’ensemble des variétés de raisins rouges cultivés pour l’élaboration du
vin en France sont des raisins rouges à jus blanc. La pulpe des raisins
donne un jus blanc.
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CHAPITRE 3 : ANALYSE VISUELLE
Ce sont les peaux des raisins qui transmettent la couleur rouge, plus
ou moins intense, au vin lors de la macération grâce à ses pigments
colorants. Plus on laisse macérer, plus on colore le vin.
Ce temps de macération peut varier de quelques heures pour les vins
rosés à une trentaine de jours pour certains vins rouges.
L’origine de la couleur pour le vin rouge est donc principalement due
au cépage.
Il existe des cépages riches en pigments colorants (les anthocyanes),
comme le cabernet-sauvignon ou le malbec, et d’autres cépages moins
riches en pigments colorants, comme le pinot noir ou le gamay.
Cela explique également la couleur des vins rosés.
Il suffit que la macération soit encore plus courte, pour que le jus soit
moins coloré par les peaux.
La teneur en anthocyanes ainsi que diverses interactions chimiques
telles que le milieu acide ou basique, les copigments et d’autres facteurs
jouent un rôle sur l’intensité du rouge.
Il est à noter d’ailleurs que les anthocyanes sont des composés antioxy-
dants de la famille des flavonoïdes et qu’ils ont des bénéfices multiples
sur la santé !
Pour le vin blanc, c’est différent : il peut être réalisé avec des raisins
blancs ou noirs dès lors que l’on ne laisse pas les peaux macérer après le
pressurage.
La peau de certaines variétés de raisin blanc, tel que le gewurztraminer,
est légèrement mouchetée de rose. Elle a une certaine incidence sur l’in-
tensité de la robe de ces vins.
En Champagne, on parle de Blanc de Blancs. Ce sont des vins issus uni-
quement du cépage Chardonnay.
Il faut savoir que plus de 2/3 des raisins plantés en Champagne sont
des raisins rouges.
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CHAPITRE 3 : ANALYSE VISUELLE
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CHAPITRE 3 : ANALYSE VISUELLE
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CHAPITRE 3 : ANALYSE VISUELLE
Donc aussi surprenant que cela puisse paraître, il peut s’avérer plus
facile de deviner le millésime d’un vin que son appellation. Surprenant !
LES REFLETS
Pour analyser visuellement un vin, on va observer les reflets.
En inclinant légèrement votre verre et en le plaçant au niveau de votre
regard, vous allez observer les reflets qui vous apercevez.
C’est cette analyse qui pourra vous donner une idée de l’âge du vin.
À titre d’illustration, un vin blanc avec des reflets argentés est sûrement
âgé de deux ans au maximum.
Quelques généralités :
Les vins blancs arborant des reflets verts dans leur jeunesse évolueront
vers l’ambré avec le temps.
Les rosés passeront d’un rose violacé à des tons orangés lors de leur
maturité.
J’aime à penser que les reflets sont le miroir de l’âme du vin…
En réalité, cette empreinte du temps a une explication :
La couleur du vin va évoluer, en raison des phénomènes d’oxydation et
de modification chimique.
Elle entraîne des différences de teintes. Les anthocyanes disparaissent
peu à peu et les tanins prennent le relai de la coloration, poussant ainsi
le rouge vers le brun.
Au bout de nombreuses années, le vin s’éclaircit, et la couleur devient
plus orangée.
Vous pourrez constater cette transformation sur les vins rouges de
Bourgogne de plus de 15 ans. Ils arborent des teintes tuilées caracté-
ristiques.
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CHAPITRE 3 : ANALYSE VISUELLE
Petite remarque, dans le cas du vin blanc, une teinte plus soutenue
virant sur l’orangée peut aussi caractériser un vin riche en sucre : doux,
moelleux ou liquoreux.
La sucrosité joue en effet sur la teinte du vin blanc.
Voici les nuances de couleur par type de vin.
LA BRILLANCE
Concentrons-nous sur la brillance du vin.
C’est-à-dire la capacité du vin à refléter la lumière, puis sur sa limpidité
qui ira de la transparence au trouble.
Concernant la brillance, il s’agit d’évaluer le reflet de la lumière à la
surface du vin.
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CHAPITRE 3 : ANALYSE VISUELLE
LA LIMPIDITÉ
La limpidité est liée à l’état sanitaire du raisin. On caractérise la lim-
pidité par les adjectifs suivants : opaque, trouble, voilé, flou, laiteux,
opalescent, transparent, limpide, cristallin. La présence de particules
vous indiquera le degré de filtration que le vinificateur a exercé.
Parfois, on peut observer la présence de dépôts. Cela signifie pour un
vin rouge qu’il n’a pas été filtré ou qu’il a évolué.
Pour un vin blanc, on peut apercevoir des cristaux blancs. Il s’agit de
la manifestation de l’acide tartrique et du potassium sous la forme de
cristaux transparents de très petite taille.
L’acide tartrique est contenu naturellement dans le raisin et c’est en
grande partie ce qui lui donne sa fraîcheur, son acidité. Ces cristaux
sont incolores et très peu solubles dans le vin. Si le vin n’a pas été soumis
au froid pendant son élevage en cuve, ils peuvent précipiter plus tard en
bouteille. Leur présence n’altère en rien le goût du vin et la précipitation
de cristaux de tartre ne constitue jamais un défaut.
De nos jours, la plupart des vins sont stabilisés au froid afin d’éviter ces
imperfections. Est-ce les dictâtes de la perfection ou tout simplement la
maîtrise des techniques modernes ?
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CHAPITRE 3 : ANALYSE VISUELLE
LES JAMBES
Le dernier point de l’observation visuelle, c’est en effet les jambes. Ou
les larmes.
Les jambes ou larmes du vin se forment le long du verre. C’est la capilla-
rité qui apparaît sur le verre. On les caractérise par les adjectifs fluide,
épais, gras ou visqueux.
Pour bien les observer, il suffit d’incliner puis de redresser le verre et
d’observer la manière dont les larmes descendent le long de la paroi afin
d’en déterminer sa viscosité.
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CHAPITRE 3 : ANALYSE VISUELLE
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CHAPITRE 3 : ANALYSE VISUELLE
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CHAPITRE 4 : EXAMEN OLFACTIF
CHAPITRE 4
EXAMEN OLFACTIF
En réalité, l’analyse olfactive du vin est un exercice difficile à appréhen-
der au début.
C’est à ce moment-là qu’on doit mettre des mots sur des arômes et donc
faire appel à notre mémoire olfactive.
Et ce n’est pas si simple.
J’ai tendance à dire que la dégustation est une relation intime que vous
partagez avec le vin.
Pour moi la première règle en dégustation est que, tant que l’on dit ce
que l’on pense, on ne se trompe jamais.
Un exemple : lors d’une dégustation d’un vin rouge, vous sentez le par-
fum du cassis.
L’ensemble des autres participants sentent la groseille.
Au fur et à mesure, vous risquez de vous persuader qu’il sent la groseille.
Sauf que si vous dégustez à nouveau ce même vin quelques mois plus
tard, il y a de fortes chances que vous sentiez de nouveau le cassis car
c’est votre marqueur olfactif.
Et là vous pourrez vous dire : la dernière fois que j’ai senti le cassis c’était
dans tel vin, tel cépage ou telle région.
Si jamais vous sentez le cassis et que les autres personnes sans exception
sentent l’abricot, là, il y a peut-être une rééducation à faire.
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CHAPITRE 4 : EXAMEN OLFACTIF
LE MÉCANISME DE L’ODORAT
Pour cette analyse, il faut d’abord connaître le mécanisme de l’odorat.
On distingue l’odeur perçue par voie nasale directe (c’est-à-dire par
inspiration par les narines) de l’arôme perçu par la voie rétronasale (ce
qu’on appelle rétro-olfaction, c’est-à-dire les arômes perçus par pas-
sage interne de la cavité buccale aux fosses nasales).
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CHAPITRE 4 : EXAMEN OLFACTIF
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CHAPITRE 4 : EXAMEN OLFACTIF
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CHAPITRE 4 : EXAMEN OLFACTIF
Vous pouvez également jouer avec la température des vins que vous
servez en fonction des plats avec lesquels vous les accompagnez. Sur
un même vin servi sur une entrée froide ou un plat chaud, on n’aura
pas la même appréhension. Ne perdez pas de vue qu’un vin servi à une
température mal ajustée ne pourra pas révéler et développer pleinement
son bouquet.
Une température trop basse « casse » les arômes du vin.
Alors qu’une température trop élevée fait ressortir ce caractère alcoo-
leux du vin et déséquilibre la perception olfactive.
Je me souviens d’une dégustation que j’avais organisée sur le thème de
l’influence que nous pouvons avoir sur la perception du vin.
L’incidence de certains détails dont celui de la température. J’avais
servi à l’aveugle le même vin à savoir un Marsannay rouge du Domaine
Méo-Camuzet à deux températures différentes. Le premier verre à 12
degrés et le second à 16 degrés. Le premier vin a été décrit comme un
vin discret, léger, agréable mais d’un intérêt moyen. Le second, lui, a
exprimé un tempérament affirmé, beaucoup d’élégance, un bouquet
intense et persistant. Donc ne négligez jamais ce détail.
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CHAPITRE 4 : EXAMEN OLFACTIF
Dégustez en fonction du
calendrier lunaire
Sur le même principe, il est aussi intéressant de suivre ce calendrier
lunaire pour la dégustation.
Qu’est-ce que cela signifie ?
En fonction de sa position par rapport aux 12 constellations du zodiaque,
on divise le végétal en quatre états : la racine, la feuille, le fruit et la
fleur. Pour faire simple, nous pouvons résumer les quatre phases selon la
méthode suivante :
Les Jours racine :
Il est désigné comme un mauvais jour pour la dégustation du vin. Le
vin ne livrera pas tous ses arômes. Préconisez alors les vins structurés à
dominante minérale si cela devait se présenter.
Les Jours fleur :
Lorsque la lune est dans l’un des signes de l’air, ce jour est parfait pour
déguster des vins aromatiques tels que ceux issus du cépage viognier ou
ceux issus du cépage sauvignon blanc. Préconisez également les vins à
dominante florale.
Les Jours feuille :
Lorsque la Lune est dans l’un des signes de l’eau, ce sont les jours où les
plantes se concentrent sur leur production de chlorophylle, une journée
non propice à la dégustation. Éventuellement plus enclin à la dégus-
tation des vins peu tanniques ou des vins aux tanins souples et soyeux.
Les Jours fruit :
C’est quand la Lune est dans l’un des signes du feu. C’est le meilleur
moment pour la dégustation. Alors profitez-en !
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CHAPITRE 4 : EXAMEN OLFACTIF
LE POSITIONNEMENT DU NEZ
AU-DESSUS DU VERRE
Voici une de mes astuces : Le position-
nement de votre nez au-dessus du verre.
Imaginons que vous partagez votre verre
en deux parties.
Humez toujours sur la partie supérieure
de celui-ci, là où se concentrent les
arômes et non dans la partie inférieure
où se concentre l’alcool.
Je vous invite à en faire l’expérience. Elle
est encore plus flagrante avec les spiri-
tueux.
Le premier nez
Il vous faut sentir votre vin sans l’aérer. Sans agiter votre verre.
Ce premier nez est assez doux et révèle peu ou moins d’arômes en géné-
ral. C’est naturel : les parfums étant encore peu développés.
C’est souvent le meilleur moment pour déceler les défauts éventuels du
vin.
On y retrouve particulièrement les notes de liège, de beurre rance, de
caoutchouc, d’œuf pourri, de poussière et de piqûre acétique.
À ce stade, vous allez déterminer :
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CHAPITRE 4 : EXAMEN OLFACTIF
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CHAPITRE 4 : EXAMEN OLFACTIF
Le deuxième nez
Cette étape consiste à agiter votre verre par des mouvements giratoires
de manière à faire tourner le vin.
On sent alors le « deuxième nez ».
Le but de cet exercice est de mettre le vin en contact avec l’air et d’en
libérer les arômes qu’il renferme.
C’est effectivement le « deuxième nez » qui aide à identifier et à carac-
tériser plus précisément le vin dégusté.
C’est le moment d’explorer les différentes nuances aromatiques afin d’en
extraire les senteurs perceptibles.
Un point sur le sens de rotation du verre.
Il est amusant de noter que la plupart des dégustateurs le font dans le
sens inverse des aiguilles d’une montre.
C’est le cas en France et en Europe alors que nos amis de l’hémisphère
Sud le font dans le sens opposé. Cette incidence semble s’expliquer.
Après de nombreuses discussions avec
des vignerons et des œnologues à ce sujet,
il en ressort qu’il faudrait tourner le verre
dans le sens des aiguilles du montre afin
d’avoir un ressenti sur le futur du vin.
C’est un mécanisme complexe qui joue
sur des macros molécules en mouvement.
C’est infinitésimal et dépend du ressenti
et de la concentration de chacun.
Voici pour la petite parenthèse qui m’a
été rapportée par un des grands messieurs
de la culture biodynamique. Cela peut, si
vous le souhaitez, faire l’objet d’une thèse
si le sujet vous interpelle !
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CHAPITRE 4 : EXAMEN OLFACTIF
Il faut noter que si vous êtes amené à ne sentir aucune différence entre
le premier et le deuxième nez, c’est que vous êtes en présence d’un vin
fermé et qu’il serait certainement utile, voire indispensable, de le passer
en carafe si vous souhaitez absolument le servir.
GAMME AROMATIQUE :
LES 3 FAMILLES
Concernant la gamme aromatique, nous allons pouvoir discerner trois
grandes familles.
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CHAPITRE 4 : EXAMEN OLFACTIF
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CHAPITRE 4 : EXAMEN OLFACTIF
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CHAPITRE 4 : EXAMEN OLFACTIF
Trop basse, elle favorise la rétention des esters et peut être responsable
de notes fruitées très exacerbées.
La fermentation malolactique apporte elle aussi des arômes au vin,
notamment des notes beurrées et lactées.
Mais la plus grande incidence de la fermentation malolactique sur le
vin se retrouve dans la perception gustative. Nous en reparlerons donc.
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CHAPITRE 4 : EXAMEN OLFACTIF
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CHAPITRE 4 : EXAMEN OLFACTIF
UNE DÉGUSTATION
MÉMORABLE : C’EST DU VÉCU !
Je me rappelle une de mes grandes émotions de dégustation. Il y a fort
fort longtemps. Je venais de prendre le poste de commis sommelier au
restaurant La Poularde à Montrond les Bains, près de Saint-Etienne.
J’étais l’assistant de M. Eric Beaumard. Pour les personnes qui ne
connaissent pas cet homme, je vous invite à chercher des informations
à son sujet.
En résumé, c’est un des plus grands sommeliers français. Un homme
d’une culture et d’un savoir extraordinaire. Il a été Meilleur Jeune Som-
melier, Meilleur Sommelier de France, Meilleur Sommelier d’Europe et
vice Meilleur Sommelier du Monde.
Bref, lors d’un déjeuner au restaurant, un client commande une bouteille
de La Tache 1966. Pour indication, nous étions en 1990. Mr Beaumard
s’occupe de l’ouverture de la bouteille, goûte le vin comme il se doit afin
de vérifier s’il n’y a pas de défaut.
Une fois le service effectué auprès de la table, il rapporte le verre à
l’office et m’invite à le déguster. Je plonge mon nez dans le verre et là,
un monde merveilleux m’est apparu. Tout en délicatesse et en harmonie.
Subtile essence de sous-bois et d’humus. Je repose le verre sans l’avoir
goûté. Je retourne en salle et une dizaine de minutes plus tard je retourne
à l’office pour humer de nouveau ce breuvage. Le nez est encore plus
merveilleux et explosif. Quelques notes de truffes apparaissent. Je fais
des allers-retours pendant presque une heure et à chaque fois les arômes
du vin m’envoûtent. Ses notes de truffes sont de plus en plus présentes et
elles embaument toute la pièce.
Donc après une heure, je redonne le verre à M. Beaumard. Il me demande
si je l’ai dégusté et je lui réponds que non.
Il m’invite à le goûter et je lui dis que je ne le souhaite pas, ou plus
précisément que je n’ai pas besoin de le boire.
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CHAPITRE 4 : EXAMEN OLFACTIF
J’ai pris un tel plaisir à le sentir qu’il m’a totalement comblé. Pire peut-
être, j’ai peur d’être déçu en le dégustant. Peur d’atténuer l’émotion qu’il
m’a procurée. Son seul parfum a suffi à rendre cette dégustation mémo-
rable !
LE TROISIÈME NEZ
Enfin, j’aime aussi évoquer le 3ème nez :
C’est cette sensation que l’on capte lorsque l’on sent son verre vide. Cela
peut être l’émergence d’un nouvel arôme. Une subtilité au sein d’une
famille aromatique.
Mais c’est souvent un parfum exacerbé qui marque de son empreinte
l’examen olfactif.
Maintenant que vous êtes arrivé à la fin de cette analyse, que peut-on
déduire de ces arômes ? Les arômes sont liés au cépage, à la maturité
du raisin, à son origine géographique, à la géologie de son sous-sol, à la
vinification, à son élevage et à l’âge du vin…
Bref, à de nombreux facteurs !
Retenez alors que les arômes évoluent au cours du temps.
Que le vin est une matière vivante qui évolue au cours de l’année et
chaque année.
Que ces arômes de fruits frais, de fleurs évolueront vers des fruits confits,
puis sur des notes de sous-bois et de champignons.
Il faut apprendre à « gravir » ces différentes étapes, au fur et à mesure.
Premièrement reconnaître les arômes, puis en déduire une indication
du cépage, une indication de la région ainsi qu’une indication d’âge.
C’est un processus qui s’apprend et se découvre pas à pas.
Mais s’il y a une chose que vous devez retenir et c’est le plus important :
rien ne remplace la pratique.
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CHAPITRE 4 : EXAMEN OLFACTIF
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CHAPITRE 5 : EXAMEN GUSTATIF
CHAPITRE 5
EXAMEN GUSTATIF
Nous abordons la troisième étape de la dégustation. Celle que vous
attendez tous : l’examen gustatif. Plus que le point final d’une histoire,
c’est le bouquet final d’une grande réjouissance.
C’est certainement la phase qui est la plus en corrélation avec le plaisir
de la dégustation.
On reconnaît les fins gourmets à leur palais.
Alors n’attendons plus et ouvrons ce chapitre !
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CHAPITRE 5 : EXAMEN GUSTATIF
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CHAPITRE 5 : EXAMEN GUSTATIF
Pour cela, il vous faut faire passer le vin sur toute la langue, et le
mâcher. Cela peut durer 8/10 secondes, c’est donc assez long, prenez
votre temps.
Votre salive va transporter les molécules vers les cellules réceptrices de
vos bourgeons du goût.
Vous aspirez un peu d’air par la bouche, une partie de celui-ci remonte
vers le nez et emporte encore plus de composés olfactifs. Les odeurs sont
ainsi amplifiées. C’est ce qu’on appelle la rétro-olfaction.
Ce mécanisme porte également le nom de voie rétronasale ou encore
l’olfaction rétronasale. Les odeurs, en passant par la bouche, sont néan-
moins légèrement modifiées.
Un vin mélangé à l’air aspiré est plus oxygéné. De plus, il est légèrement
chauffé par la bouche (37°C) et enfin il commence à réagir au contact
de la salive.
Avec cette méthode, les arômes suivent une trajectoire à l’arrière du
palais. Ils atteignent alors l’épithélium olfactif présent dans les fosses
nasales, aussi appelé bulbe olfactif.
Il s’agit d’une zone spécialisée dans la détection des odeurs. Ainsi, cette
méthode vous permet une meilleure analyse de l’aspect aromatique du
vin que vous dégustez.
L’examen gustatif est la combinaison du goût et de la rétro-olfaction.
Quand un vin rosé vous rappelle la fraise, c’est en fait une combinaison
de goûts acide-sucré, et des composés olfactifs similaires à ceux de la
fraise qui sont perçus par rétro-olfaction.
Faites l’expérience de vous boucher le nez en mastiquant (et si possible
dans l’obscurité pour ne pas être influencé par la vue) : la fraise devient
alors difficile à identifier.
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CHAPITRE 5 : EXAMEN GUSTATIF
LE FONCTIONNEMENT DES
ORGANES GUSTATIFS
Sachez que la bouche est constituée de différents organes de réception :
les bourgeons du goût. Ils contiennent les cellules sensorielles, et sont
situés dans la cavité buccale. Les bourgeons du goût de la langue sont
regroupés dans les papilles. Les papilles gustatives sont situées sur diffé-
rentes zones de la langue. La langue possède environ dix mille papilles
gustatives dont chacune comprend cinquante cellules gustatives. Cer-
taines papilles repèrent plus particulièrement les saveurs : ce sont les
papilles caliciformes et les fongiformes, alors d’autres captent les sen-
sations tactiles.
Une fois ces molécules sapides repérées, elles transmettent le message
via les neurones au centre nerveux. Chaque zone de la langue distingue
un goût particulier qui va plus ou moins provoquer des sensations com-
plémentaires bien précises ainsi qu’une sensation de salivation.
Ces papilles peuvent faire la distinction entre les différentes saveurs
de base qui sont au nombre de quatre : le salé, le sucré, l’acidité et
l’amertume.
Discernons déjà la localisation de ces saveurs sur la langue :
• L’extrémité est sensible au sucré.
• Les bords supérieurs captent l’acidité.
• Le salé est réparti sur tout le tour
intérieur de la langue.
• L’arrière de la langue détecte
l’amertume.
• La partie centrale est presque
insensible.
Voici le schéma qui relie ces quatre
perceptions aux différentes zones de la
langue.
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CHAPITRE 5 : EXAMEN GUSTATIF
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CHAPITRE 5 : EXAMEN GUSTATIF
LE SUCRE
Le goût sucré des vins a pour origine les sucres résiduels, les glycérols et
l’alcool. La perception sucrée atteint son maximum après 2 secondes et
disparaît après 10 secondes.
On décline un vin de sec à liquoreux en passant par fondu, souple,
tendre, gras, doux et moelleux.
Pour un vin sec, nous n’avons pas de perception sucrée lors de la dégus-
tation. Dans la législation, on considère un vin comme étant sec s’il
contient moins de 4 grammes de sucre par litre.
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CHAPITRE 5 : EXAMEN GUSTATIF
L’ACIDITÉ
On caractérisera le goût acide dans les vins par les adjectifs suivants :
plat, équilibré, frais, nerveux, vif, acerbe, agressif, acide et très acide.
Il persiste autant que le goût salé.
L’acidité est la fraîcheur, la vivacité, et est essentielle à la conservation
du vin.
C’est l’élément principal qui permet de choisir les accords avec les mets.
Certains cépages sont plus acides que d’autres, comme le pinot noir, le
sangiovese ou le riesling.
En chimie, la mesure de l’acidité est le pH (abréviation de potentiel
hydrogène). Ce paramètre sert à définir si un milieu est acide ou basique.
Il varie dans un vin entre 2,7 pour un vin acide et 3,9 pour un vin mou.
Pourtant, le pH n’est jamais indiqué sur l’étiquette, rarement dans les
fiches de dégustation et peu de chroniqueurs de vin le mentionnent.
L’acidité est l’élément le plus important des trois composantes du vin
(acide-sucre-tanins), puisqu’il influe sur les deux autres.
À tel point qu’un vin qui contient 6 grammes de sucre, mais a un pH de
3,4, semblera moins sucré qu’un vin qui a 5 grammes de sucre avec un
pH de 3,6.
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CHAPITRE 5 : EXAMEN GUSTATIF
De même que plus un vin a de l’acidité (donc un pH bas), plus les tanins
nous paraissent intenses.
En conclusion, plus le pH est bas, plus le vin sera éclatant, vif, vivace,
croquant, acidulé, nerveux, acide, mordant et jusqu’à vert, coupant et
acerbe. Plus le pH est élevé, plus le vin sera tendre, rond, sucré ou doux.
À titre de comparaison, le pH d’un jus de citron oscille entre 1,8 à 2,6,
celui du vinaigre entre 2 et 3 et celui d’une bière entre 4,2 à 4,5. Un pH
de 7 est considéré comme étant neutre (c’est normalement le cas de l’eau
du robinet).
L’AMERTUME
Quant à l’amertume, elle est lente à se développer. Elle augmente et
demeure longtemps. Outre ces saveurs élémentaires, elle va mettre en
évidence d’autres paramètres.
Des sensations d’ordre thermique liées à la température du vin. Des
caractères tactiles tels que la chaleur due à l’alcool, l’astringence appor-
tée par les tanins ou l’effervescence en cas de présence de CO2.
Une notion d’équilibre ou de déséquilibre (acidité / moelleux pour les
vins blancs, acidité / moelleux / tanins pour les vins rouges). Ainsi que
la persistance et la longueur en bouche, exprimée en secondes ou en
caudalies.
La notion d’alcool peut se traduire par les termes :
• Léger : pour un vin peu alcoolisé.
• Corsé : pour vin riche en alcool et en extrait sec.
• Généreux : concernant un vin riche en alcool, bien constitué et
structuré.
• Capiteux : lorsque l’on est en présence d’un vin très riche en alcool
et charpenté.
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CHAPITRE 5 : EXAMEN GUSTATIF
LES TANINS
Pour ce qui est des tanins, on parlera de :
• Souple : vin peu tannique, agréable à boire.
• Ferme : vin où dominent légèrement l’astringence et l’acidité.
• Dur : même caractère que le précédent mais plus prononcé.
• Astringent : vin ayant un excès de tanins. Il donne en bouche un
sentiment de sécheresse. L’astringence s’atténue au cours du vieil-
lissement.
Les tanins proviennent des substances organiques que l’on retrouve
dans la peau du raisin, dans les pépins, dans les rafles (la partie végé-
tale de la grappe de raisin) et aussi du bois neuf utilisé lors de l’élevage.
Ils sont apportés lors de la macération.
C’est pourquoi ils sont peu présents dans les vins blancs et dans les vins
rosés.
Les cépages à peau épaisse comme le Cabernet Sauvignon ou la Syrah,
ont un niveau de tanins beaucoup plus élevé. Ce sont eux qui apportent
la charpente au vin.
L’intensité des tanins déterminera aussi le potentiel de garde du vin.
En vieillissant les tanins se fondent. Lorsqu’ils sont très présents dans
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CHAPITRE 5 : EXAMEN GUSTATIF
L’ASTRINGENCE
L’astringence est plus une sensation qu’une saveur. Il n’en reste pas moins
qu’elle est indissociable de l’univers gustatif.
En analyse sensorielle, l’astringence se manifeste par un rétrécissement
ou un étirement de la muqueuse buccale. Elle occasionne une sensation
de dessèchement. Les tanins constituent la cause principale de cette sen-
sation. Décrite de cette manière, l’astringence peut apparaître comme
un défaut du vin.
Mais cela dépend avant tout de son équilibre avec les autres caractéris-
tiques qui le constituent : le taux de sucre, la dose d’alcool et le niveau
d’acidité. Elle est renforcée par l’amertume et l’acidité.
L’astringence est nécessaire à l’équilibre d’un vin. Pour Emile Peynaud,
l’astringence en excès dans le vin porte atteinte à son équilibre et à sa
qualité.
Mais un vin manquant d’astringence semble plat, fade et sans intérêt.
Pour rappel, les cépages les plus tanniques sont le tannat, le malbec, le
mourvèdre, les cabernets et le merlot.
Dans la pratique, on ressent l’astringence en croquant dans une pomme
à cidre, en mangeant des noix, des olives vertes, de l’artichaut ou de la
châtaigne crus.
Sachez également que plus la température de service est élevée, moins
la sensation d’astringence se fera sentir. Cela dépend également des
aliments auxquels vous l’associez. Certains fromages associés à certains
vins rouges sont loin de faire bon ménage, comme par exemple le chèvre
frais et les fromages à croûtes fleuries.
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CHAPITRE 5 : EXAMEN GUSTATIF
L’EXAMEN GUSTATIF :
LES 3 PHASES ESSENTIELLES
Maintenant que nous avons clarifié ces points, nous pouvons aborder la
phase gustative à proprement parler.
Cet examen se compose de trois phases distinctes : l’attaque, la bouche
et la fin de bouche.
Ce sont les trois pièces d’un puzzle qui, une fois assemblées, dévoilent le
profil organoleptique d’un vin.
L’attaque
C’est la première impression que donne le vin. Elle donne une première
idée du vin et notamment les premiers éléments sur sa structure. Est-elle
décevante, franche ou intense ?
L’attaque correspond au moment où les goûts sucrés seront les plus
dominants. Nous déterminons si le vin est plutôt de nature acide ou
moelleuse.
À vous d’en mesurer l’intensité. Posez-vous la question :
L’acidité est-elle : molle, souple, franche ou vive ?
Pour rappel, l’acidité fait saliver la bouche et rend les vins vifs et rafraî-
chissants.
La douceur est-elle légère, modeste ou soutenue ?
Pour un vin blanc, l’acidité du vin doit être en accord avec son moelleux.
Pour un vin rouge, l’analyse porte sur l’équilibre de l’équation Acidité,
Moelleux et Tanins.
Le milieu de bouche
Les sensations se développent en bouche pendant une dizaine de
secondes. La diminution des goûts sucrés coïncide avec l’augmentation
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CHAPITRE 5 : EXAMEN GUSTATIF
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CHAPITRE 5 : EXAMEN GUSTATIF
La fin de bouche
Après avoir avalé le vin ou recraché en cas de dégustation, les arômes
persistent en bouche. C’est ce que l’on appelle la longueur.
Attention, la longueur ne doit pas prendre en compte l’acidité, l’amer-
tume, ou le sucré mais uniquement les arômes. On mesure la persistance
aromatique en Caudalie.
Une seconde équivaut à une Caudalie. On commence à parler de vin de
qualité lorsque sa longueur en bouche atteint entre 8 et 10 caudalies.
Les plus grands vins peuvent atteindre jusqu’à 20 caudalies et plus.
Vous pourrez également reconnaître un grand vin par sa capacité à se
développer en bouche une fois avalé.
Les questions que vous devez vous poser sont : la fin de bouche est-elle
plaisante ou non ?
La longueur en bouche, cette empreinte laissée par le vin, est-elle courte
ou longue ?
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CHAPITRE 5 : EXAMEN GUSTATIF
LES ÉMOTIONS
Il y a une notion qu’il me faut évoquer également. Un aspect que j’aime
aborder et qui fait partie pour moi de la magie du vin.
Si rien ne doit être plus important que la valeur intrinsèque du vin, il
peut exister une valeur émotionnelle autour d’un flacon.
Vous avez peut-être dans votre cave une bouteille de l’année de nais-
sance d’un de vos enfants, ou une bouteille de votre mariage ou d’un
autre moment de vie qui vous a marqué.
Cette bouteille, vous la regardez parfois quand vous descendez en cave.
Vous imaginez le moment où vous allez la déguster. Maintes fois, vous
avez envisagé de l’ouvrir mais vous avez jugé l’instant peu opportun.
Vous la chérissez tel un trésor. Le jour où vous allez l’ouvrir, il y aura
l’émotion apportée par le vin mais également la charge émotionnelle
qui l’accompagne.
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CHAPITRE 5 : EXAMEN GUSTATIF
Elle est indéniable. Elle est, je pense, souhaitable. Elle est difficilement
quantifiable. Mais elle est source de bonheur et de plaisir. Et le vin véhi-
cule toutes ces valeurs.
La naissance d’un vin, c’est l’expression d’un terroir, l’identité d’un
cépage, la générosité ou les caprices de la nature, l’humilité et le
savoir-faire d’une femme ou d’un homme. La volonté de chacun de vous
procurer de l’émotion.
Oserais-je terminer par cet extrait de Gargantua de François Rabelais :
« Mieux vaut boire et s’en ressentir, que ne pas boire et s’en repentir. »
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CHAPITRE 6 : TOUS MES CONSEILS POUR OPTIMISER VOTRE CAVE
CHAPITRE 6
TOUS MES CONSEILS POUR
OPTIMISER VOTRE CAVE
La cave est primordiale pour le bien-être de vos bouteilles.
Car toutes les dégustations que vous avez réalisées ou auxquelles vous
avez participé, toutes les visites et toutes les rencontres que vous avez
faites ont eu pour conséquence l’acquisition d’un certain nombre de
bouteilles.
Vous avez et vous allez accumuler suffisamment de connaissances afin
de les servir et de les déguster dans les meilleures conditions.
Mais avant cette étape, elles vont séjourner un court ou un long moment
dans cette pièce fraîche, humide, sombre et accueillante.
Car acheter des vins, c’est bien, mais les conserver, c’est mieux. Le vin est
un produit vivant et capricieux, d’une grande sensibilité.
Il faut donc le ménager et entreposer les bouteilles dans une bonne cave.
La cave idéale n’existe certainement pas mais il est important de respec-
ter certaines règles et de veiller à leur maintien.
Je vais vous parler des différents principes sur lesquels il faut être vigi-
lant afin que vous puissiez profiter pleinement de vos vins.
Je me sens privilégié car j’ai la chance, en tant que sommelier dans un
grand restaurant, de détenir la clef d’une porte derrière laquelle sont
conservées près de 20 000 bouteilles.
C’est un écrin exceptionnel.
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CHAPITRE 6 : TOUS MES CONSEILS POUR OPTIMISER VOTRE CAVE
LA TEMPÉRATURE
C’est certainement l’élément principal et celui qui cristallise toutes les
attentions.
Il faut premièrement différencier deux critères : la température de la
cave en elle-même et les variations de température sur une année, prin-
cipalement entre l’été et l’hiver. L’idéal étant d’avoir une cave fraîche et
constante.
On estime que la perfection se situe autour d’une température de 11°C
ou 12°C.
C’est celle la plus appropriée à la conservation du vin. Cela reste vrai si
vous souhaitez conserver vos bouteilles pendant au moins une vingtaine
d’années avant de les ouvrir.
Si votre cave est à une température de 13°C, 15°C ou 18°C ce n’est pas
forcément un problème, tout comme si elle est à 10°C ou 8°C.
Par contre si elle dépasse les 22°C cela devient problématique.
En effet, au-dessus de cette température, le vin se dilate et peut s’in-
filtrer entre le verre et le bouchon : la bouteille fuit, on dit qu’elle est
« couleuse ». Le vin risque alors de s’oxyder et de s’abîmer.
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CHAPITRE 6 : TOUS MES CONSEILS POUR OPTIMISER VOTRE CAVE
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CHAPITRE 6 : TOUS MES CONSEILS POUR OPTIMISER VOTRE CAVE
L’HYGROMÉTRIE
C’est le deuxième critère d’une cave de qualité. Elle doit se situer entre
70 % et 80 %.
Sachant qu’un taux plus élevé n’est pas néfaste au vin.
Si vous avez visité des domaines ou maisons en Champagne, vous êtes
peut-être descendu dans ces caves creusées dans la craie où l’hygromé-
trie avoisine les 95 %.
Un milieu sain pour le vin mais beaucoup moins pour les étiquettes,
voire les bouchons.
C’est donc un équilibre à trouver. Alors quel est le degré d’humidité
idéal ?
Les spécialistes vous diront 75 %.
En fait, cela dépend surtout de la durée de conservation souhaitée pour
vos grands crus.
Plus vous désirez garder longtemps une bouteille (disons plus de 10 ans)
plus l’humidité de la cave doit être élevée.
Sachez cependant qu’une humidité supérieure à 80 % va sans doute
abîmer les étiquettes et faire apparaître des tâches de moisissure sur
celles-ci. Attention, l’excès d’humidité est un terrain propice au déve-
loppement des bactéries.
Voici quelques petites astuces pour conserver vos étiquettes :
Entourer la bouteille au niveau de l’étiquette avec une feuille de papier
cellofrais.
L’autre possibilité est de vaporiser de la laque à cheveux sur les étiquettes
pour les protéger.
Le point qui est incontestable c’est qu’une atmosphère sèche est le plus
grand ennemi de la cave.
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CHAPITRE 6 : TOUS MES CONSEILS POUR OPTIMISER VOTRE CAVE
• Les odeurs :
Le vin respire à travers son bouchon. Il est même fort sensible aux mau-
vaises odeurs. Le vin est même une éponge à odeurs et au cours d’une
longue période de conservation, elles peuvent se transmettre au vin.
Donc aucune odeur parasite ne doit perturber la cave.
Ne pas stocker de produits odorants nuisibles et néfastes pour le vin
tels que de l’essence, du fuel, du vernis, de la peinture, des solvants ou
du White Spirit. Il faut proscrire également certains aliments comme
les oignons, l’ail et les poireaux. Attention aussi aux anciens cartons
qui, avec l’humidité, peuvent moisir et donner un mauvais goût à vos
bouteilles.
• Les vibrations :
Beaucoup de caves urbaines sont exposées à ce danger : métro, circu-
lation automobile ou appareils ménagers de type machine à laver. Au
cours du vieillissement certains constituants du vin précipitent sous
forme de cristaux le fameux dépôt.
Si vos bouteilles sont soumises à des vibrations constantes, ces particules
sont sans cesse remises en suspension empêchant le vin de bien décanter.
Elles auront pour incidences de troubler le vin en remettant le dépôt en
suspension, mais aussi de nuire à la bonne maturité de vos bouteilles.
Comment savoir s’il y a des vibrations dans votre cave ?
Posez des pièces de 5 centimes sur vos bouteilles : si une partie d’entre
elles tombe dans la semaine, il y a peut-être un problème.
Des idées de solutions : Pour atténuer les vibrations, éviter de placer les
bouteilles directement sur le sol ou contre les murs. Vous pouvez éga-
lement placer des caoutchoucs sous les casiers pour amortir les chocs.
Evitez tant que possible d’y entreposer des bouteilles de longue garde.
• La lumière :
La cave doit être sombre car l’un des principaux ennemis du vin reste
la lumière.
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CHAPITRE 6 : TOUS MES CONSEILS POUR OPTIMISER VOTRE CAVE
Le vin doit être conservé à l’abri de la lumière car celle-ci perturbe les
phénomènes chimiques et biologiques responsables du vieillissement.
Elle dégrade les tanins. Pour être plus précis, la lumière augmente le
potentiel d’oxydoréduction du vin. Autrement dit, elle accélère son
vieillissement. C’est pourquoi la plupart des vins de garde sont mis dans
des bouteilles colorées. Cela permet de filtrer les U.V. qui sont néfastes
pour le vin. Donc empêchez la lumière d’entrer par les soupiraux.
L’éclairage, quant à lui, doit être doux et si possible filtrant, seulement
allumé en cas de besoin.
Préférez une ampoule douce ou une bougie plutôt que des néons.
Je fais un petit aparté concernant les armoires réfrigérées. La cave dans
la salle de séjour est agréable et esthétique mais le vieillissement des vins
sera accéléré. Préférez un lieu clos et sombre. Pas de soucis par contre
si c’est une cave où les vins ne séjourneront pas plus de quelques mois.
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CHAPITRE 7 : ACCORDS METS ET VINS FONDAMENTAUX
CHAPITRE 7
ACCORDS METS ET VINS
FONDAMENTAUX
Je vais aborder dans ce chapitre les grandes lignes concernant les
accords mets et vins.
Avant tout, la notion d’accord est un sujet captivant, riche d’enseigne-
ments que j’aime parfois pondérer.
S’il fait partie de l’ADN du sommelier, il ne doit pas pour autant se
transformer en quête du Graal.
Car oui, c’est une noble cause et encore plus une source de plaisir. Cepen-
dant, ce n’est pas le seul pourvoyeur d’émotions, ni le but suprême.
Plutôt que de vous donner des règles, je vais vous confier des codes et des
éléments de réflexion.
Le premier principe est peut-être qu’il n’y en a pas.
Il n’existe pas un seul accord, mais bien plusieurs déclinaisons possibles.
La seule vérité est celle du plaisir éprouvé.
C’est l’émotion qui doit guider tout accord.
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CHAPITRE 7 : ACCORDS METS ET VINS FONDAMENTAUX
Une perception qui n’aurait jamais pu être décelée sans cette interac-
tion créée.
En faisant un parallèle avec les couleurs :
Vous avez du jaune d’un côté et du rouge de l’autre. Les deux posés l’un
à côté de l’autre, vous obtenez une jolie alliance.
Mais si vous superposez le jaune et le rouge vous faites apparaître
des notes de orange qui amènent des nuances et des dégradés. Elles
apportent une nouvelle dimension à l’ensemble. Mais comme dans tous
les mariages, il y a des accords peu convaincants, voire catastrophiques.
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CHAPITRE 7 : ACCORDS METS ET VINS FONDAMENTAUX
Nous prenons en compte son ouverture d’esprit pour le guider sur des
choix qu’il connaît et qui le rassurent, mais également sur la possibilité
de l’amener vers une découverte.
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CHAPITRE 7 : ACCORDS METS ET VINS FONDAMENTAUX
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CHAPITRE 7 : ACCORDS METS ET VINS FONDAMENTAUX
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CHAPITRE 7 : ACCORDS METS ET VINS FONDAMENTAUX
fruit et sans chutney. En effet, tous les vins rouges n’aiment pas la pré-
sence du sucre. On peut constater une mauvaise réaction en bouche
dès que le sucre est en contact avec les tanins du vin. Cette sensation
« métallique »...
Pour continuer sur les fondamentaux :
L’acidité d’un vin s’accorde avec le gras du plat. Une structure tannique
se marie avec l’onctuosité.
Par exemple, le Riesling et la choucroute ou bien un Madiran et un
cassoulet.
L’alcool met en valeur les textures croquantes. En exemple, le cognac et
le chocolat. Mais chaque cas est particulier.
Cet art relève plus de l’intuition que d’une science exacte. Car il faut
également tenir compte d’un certain nombre de paramètres qui ne sont
pas directement liés ni au vin ni au mets, comme celui de l’humeur, de
la saison, du cadre ou de vos invités.
Voici d’autres sources d’inspiration :
Peut-on s’appuyer sur l’origine d’un plat pour déterminer le meilleur
accord ?
Il existe effectivement une corrélation entre le terroir qui a donné
naissance au vin et celle dont est issu un produit de l’agriculture ou de
l’élevage. Même s’il est possible qu’un vin de latitude Nord s’accorde sur
un plat sudiste.
Le premier réflexe est de s’orienter vers une association locale et cultu-
relle.
Ainsi, pour un plat de poisson aux arômes d’anis et de fenouil, on orien-
tera la recherche sur un vin de type sudiste ou méditerranéen.
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CHAPITRE 7 : ACCORDS METS ET VINS FONDAMENTAUX
L’ANALYSE AROMATIQUE
DÉFINIT-T-ELLE L’ACCORD ?
La phase olfactive est la première approche du dégustateur.
Elle renseigne sur la dominante des arômes du plat, son style ou le type
de cuisine auquel le vin sera confronté.
Pour autant, cette phase ne renseigne en rien sur la texture des aliments
et l’intensité de la sauce.
Il faut donc confirmer en bouche ce que l’on ressent.
La phase sensorielle doit être prise en compte mais elle n’est pas l’élé-
ment fondamental du choix du vin.
Certains grands Sommeliers comme Olivier Poussier, Meilleur Somme-
lier du Monde 2000 et grand spécialiste des accords mets et vins, se
servent de cette analyse pour définir un axe de régions ou l’âge du vin
qu’il va servir.
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CHAPITRE 7 : ACCORDS METS ET VINS FONDAMENTAUX
La seule nuance que l’on peut apporter à ce propos concerne les desserts.
On ne sert pas un vin blanc liquoreux sur un cacao mais plutôt un vin
doux naturel rouge de type Banyuls.
De même, on associera rarement un jurançon moelleux sur un dessert à
la cerise mais on préférera un Pineau des Charentes rouge ou un Caber-
net d’Anjou rosé.
On peut donc dire que l’origine, les arômes et la couleur fournissent des
orientations pour le choix du vin.
Toutefois, ces premières orientations ne doivent pas être figées. Elles
doivent être complétées par une analyse détaillée et précise du plat,
que l’on peut définir en 5 points cruciaux :
• L’ingrédient de base (viande –poisson – abat – œuf)
• La garniture (végétale- fruit)
• La sauce (sa texture et sa puissance)
• La température du plat (froid ou chaud)
• La position du plat dans le menu (entrée – plat principal)
Il faut imaginer pièce par pièce l’architecture du plat en fonction du vin,
en les respectant, en les mettant en valeur.
Pour imager mon discours, prenons un exemple concret.
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CHAPITRE 7 : ACCORDS METS ET VINS FONDAMENTAUX
ATELIER PRATIQUE :
ACCORDS METS VINS AVEC LES TROIS
PLATS PRÉFÉRÉS DES FRANÇAIS
Je vais faire saliver vos papilles. Non pas vous mettre l’eau à la bouche,
mais plutôt un verre de vin à la main.
Je vais vous parler des trois plats préférés des Français et vous proposer
des idées d’accords mets et vins avec ceux-ci. Car oui, si la gastronomie
fait partie de notre ADN, les accords mets et vins font partie du savoir-
vivre à la française.
Ce n’est pas moi qui le dis, c’est l’UNESCO, quand elle a inscrit le
« Repas gastronomique des Français » au patrimoine mondial imma-
tériel de l’humanité, en 2010.
Le mariage du vin et de la cuisine est un rituel qui existe depuis la nuit
des temps.
Dans le monde grec d’abord, lors du symposium, où les mets précèdent
le moment où les convives boivent longuement du vin. Mais aussi chez
les Gaulois, qui ripaillent lors de banquets. On peut ajouter à cela l’ori-
gine religieuse du partage avec le rituel du vin institué par l’eucharistie
à l’issue du repas de la Cène. Citons également les pays du pourtour
méditerranéen qui ont posé les accords mets et vins comme principe de
base de leur gastronomie.
Le mariage des mets et des vins s’est affiné au 19ème siècle, d’abord à la
Cour puis dans les restaurants de Paris. Le tout favorisé par l’introduc-
tion du service à la russe où les plats se succèdent les uns après les autres.
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CHAPITRE 7 : ACCORDS METS ET VINS FONDAMENTAUX
Mais c’est certainement l’essor même du vin qui est le fait le plus mar-
quant de cette évolution. Dès les années 1850, les variétés et les styles de
vins se développent : les trois couleurs rouge, rosé et blanc coexistent et
le champagne prend son effervescence. Les progrès des transports et des
techniques de conservation sont aussi un levier de son expansion.
La révolution industrielle oriente la consommation vers plus de sensibi-
lité. Le vin est devenu une boisson culturelle qui, à ce titre, réclame des
égards, dont le premier consiste à lui associer une recette à sa mesure.
Maintenant que nous avons posé le tableau, entrons dans le vif du sujet !
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CHAPITRE 7 : ACCORDS METS ET VINS FONDAMENTAUX
Magret « nature »
Le magret est une viande rouge qui, à ce titre, aime être cuite légèrement
saignante, tout au plus rosée, sous peine d’être sèche. Son goût charnu
et typé, renforcé par la présence du gras, appelle des vins rouges denses,
étoffés, au fruité encore présent et perceptible, qui en souligneront le
caractère juteux ainsi que la consistance moelleuse.
Une astuce : à la fin de la cuisson, couvrez-le d’une feuille d’aluminium
pendant quelques minutes avant de le découper. Le sang se diffuse alors
dans le magret afin qu’il soit uniformément rosé.
Bien entendu, c’est autour du vin rouge que toutes les attentions
convergent, toute autre couleur rendra le canard boiteux.
Tout comme l’accord de couleur, vin rouge sur viande rouge, l’accord
régional est une bonne technique lorsque vous ne savez pas quel vin servir.
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CHAPITRE 7 : ACCORDS METS ET VINS FONDAMENTAUX
Bien plus qu’une recette, la raclette est une philosophie de vie. Un art
de vivre en soi.
Mais c’est surtout la promesse d’un moment festif, joyeux, convivial, où
la bonne humeur règne en maître.
La première règle avant tout pour réussir une bonne raclette est que
vous devez prévoir assez de fromage et de charcuterie pour tout un régi-
ment, il ne s’agit pas de manquer autour de l’appareil.
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CONCLUSION : ON PASSE À LA PRATIQUE DE LA DÉGUSTATION ?
CONCLUSION
ON PASSE À LA PRATIQUE
DE LA DÉGUSTATION ?
Pour conclure, je vous propose que nous dégustions 2 vins que j’ai sélec-
tionnés.
Nous allons pouvoir déguster ensemble ces deux vins sachant que la
dégustation est une relation intime que vous avez avec le vin, il fait
référence à vos propres perceptions et à vos propres ressentis.
Vue
Robe dorée assez soutenue, reflets dorés. Le vin est limpide,
brillant, cristallin. Le disque est assez épais. Les larmes sont
généreuses et coulent relativement lentement sur le verre.
Nez
1er nez : très expressif, un développement très intense mar-
qué par une famille aromatique fruitée, sur la pêche et
l’abricot.
2ème nez : gamme aromatique marquée par les fruits à chair
blanche et des notes exotiques sur l’ananas, la mangue et
la papaye verte.
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CONCLUSION : ON PASSE À LA PRATIQUE DE LA DÉGUSTATION ?
Bouche
Attaque franche, ample et voluptueuse avec une gamme de saveurs sur
le fruit.
De la fraîcheur, une jolie tension, des acidités bien maîtrisées, un esprit
acidulé sur l’ananas. Un vin avec un moelleux de texture : vin assez gras,
opulent avec une jolie richesse.
Faible amertume en fin de bouche.
Le niveau d’alcool est entre léger et généreux car on retrouve une vis-
cosité apportée par le cépage, le climat, le terroir en lui-même. Bon
équilibre.
Une fin de bouche longue et persistante avec ce côté gourmand du fruit
et cette acidité qui permet de prolonger, faire durer en bouche.
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CONCLUSION : ON PASSE À LA PRATIQUE DE LA DÉGUSTATION ?
Vue
Teinte grenat aux reflets violacés. Disque plutôt épais.
Larmes assez généreuses, épaisses, qui coulent lentement.
Intensité soutenue, vin lumineux et brillant. Limpidité
transparente.
Nez
1er nez : un nez très expressif avec une jolie complexité
marqué par le fruit (cassis primeur) puis un caractère
épicé (poivre), on retrouve la famille empyreumatique
(fumé).
2ème nez : le cassis et la myrtille, un fruit frais et bien mûr
avec un poivre mignonnette blanc et le côté fumé.
Bouche
Une attaque franche et dynamique qui pousse l’ossature du vin avec une
belle densité.
Un côté gourmand avec les épices et le fruit.
Un équilibre parfait entre la maturité du raisin, l’acidité et les tanins
avec une finale agréable, qui fait saliver et appelle à re-goûter le vin.
Fin de bouche très persistante et pas d’amertume.
Des tanins présents mais fondus, très soyeux. Degré alcoolique : géné-
reux sans être dominant.
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CONCLUSION : ON PASSE À LA PRATIQUE DE LA DÉGUSTATION ?
Pour les accords, une joue de bœuf braisée ou un barbecue (un magret
de canard, une côte de bœuf grillée) pour faire ressortir ces notes empy-
reumatiques.
N’hésitez pas à goûter, re-goûter, seul ou à plusieurs. Échangez vos
points de vue !
En conclusion, nous avons ici deux vins identitaires, un savoir-faire de
l’Homme qui a su retranscrire la nature, que ce soit le sol ou la vigne
pour produire un vin de qualité, un beau moment de partage.
J’espère que ce livre vous a donné envie d’approfondir vos connaissances
de la dégustation et du monde merveilleux du vin !
N’oubliez pas que le plus important est de prendre du plaisir en ne pas-
sant plus à côté de vos vins et en découvrant de nouvelles pépites !
À bientôt,
Denis Verneau
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