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STRASBOURG
0 - Introduction
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A. INTRODUCTION 3
1. OBJECTIFS DU TRAITEMENT 10
2. SCHEMA TYPE D'UNE USINE 11
3. LES TECHNIQUES DE TRAITEMENT UTILISEES 11
A. Introduction
De toutes les questions qui se posent à l’homme à l’aube du troisième millénaire, celle de l’eau est
primordiale, égale à celle de l’air.
Questions de quantité et de qualité : il ne suffit pas d’avoir de l’eau, faut il encore qu’elle soit utilisable.
Mais on ne peut pas parler de l’eau sans oublier qu’elle est pour l’Homme autre chose qu’une simple matière
première. Elle s’inscrit au plus profond de nous. L’eau représente l’origine, elle est la source de vie, elle est
symbole de vie, de pureté, de fécondité…. L’eau est aussi source de peur, d’inquiétude, symbole de mort.
Par ses manques et ses excès, par ses défauts et les nuisances qu’elle peut causer, l’eau pose de multiples
problèmes à l’humanité (figure 1). Plusieurs difficultés peuvent être évoquées :
- les pénuries chroniques en quantités d’eau disponibles, lorsque les besoins excédent les ressources,
- les pénuries conjoncturelles provoquées par la sécheresse,
- les pollutions d’origines diverses avec leurs conséquences sur les ressources et les écosystèmes,
- les risques d’inondation,
- les nuisances, dégâts et pertes économiques dont l’eau peut être l’agent ou le vecteur : maladie hydrique,
érosion des sols.
Un document publié en avril 2015 par la FAO et le CME « Towards a water and food secure future », indique
qu’en 2050, il y aura assez d'eau pour produire la nourriture nécessaire à l'alimentation de la population
mondiale qui dépassera les neuf milliards, mais la surconsommation, la dégradation des ressources et l'impact
du changement climatique réduiront la disponibilité en eau dans de nombreuses régions, en particulier dans
les pays en développement.
Actuellement, la rareté de l'eau affecte plus de 40 pour cent de la population mondiale, une proportion qui
devrait atteindre les deux tiers d'ici à 2050.
La France reçoit environ chaque année 400 milliards de m3 d’eau par les précipitations. 60 %
s’évaporent, 15 % alimentent les cours d’eau (rivières, fleuves, lacs,…) et 25 % s’infiltrent dans le sol
pour reconstituer les réserves souterraines.
Les prélèvements d’eau en France pour l’usage de l’homme représentent environ 33 milliards de m3 ,
valeur 2009 (figure 2). Seule une petite fraction est réellement consommée, le reste retournant d’une
manière ou d’une autre dans le cycle naturel de l’eau.
Figure n°2 : Répartition de l’utilisation de l’eau en France par grands secteurs d’activités
A noter que ces proportions tendent à évoluer ces dernières années ; la consommation par l’agriculture
dépassant largement les 50 % (70 à 80%), alors que les usages industriels et humains ne cessent de
diminuer.
Il est à rappeler que les années récentes (2003, 2005, 2012, 2015) ont par ailleurs été difficiles en
termes de sécheresse et de restrictions d’usage, avec des conséquences graves pour l’équilibre des
milieux aquatiques et la disponibilité des ressources en eau.
Ainsi tous les usagers de l’eau sont concernés : agriculteurs, industriels, collectivités locales,
particuliers…Les économies d’eau, comme en 1976, sont des plus prioritaires.
On peut noter cependant les évolutions à la baisse depuis 10ans sur les volumes prélevés pour la
consommation humaine.
Les ménages français consomment en moyenne 100 à 150 litres d’eau par jour et par personne (figure
3). Un habitant du tiers monde en consomme 50, alors qu’un américain est plus proche de 300.
La consommation totale tient également compte des usages collectifs de l’eau qui sont réalisés :
arrosage des jardins, nettoyage de caniveaux,….
La consommation en eau varie autour d’une moyenne, en fonction du mode de vie : niveau social,
année,… On observe dans les pays industrialisés une tendance à la baisse de la consommation des
ménages.
0,50 300
Consom. m3/personne/j
Consom. l/personne/j
0,45
0,40 250
0,35 Bruxelles - 290 1989 -215,1
0,30
0,25 200
0,20 1976 - 202,0
0,15 150
0,10 1964 -159,3
Nationale - 183
0,05
0,00 100
0% 20% 40% 60% 80% 100% 0 50 100 150 200 250 300 350
3. LE PRIX DE L'EAU
Le prix de l’eau recouvre toutes les étapes de l’utilisation de l’eau : production et distribution d’eau
potable, évacuation et traitement des eaux usées. (Figure 6)
Les taxes sont perçues par l’Etat ou les Organismes Publics et regroupent :
- le taux de TVA réduit (5,5%)
- les redevances versées aux Agences de l’Eau qui servent à subventionner une part des
investissements pour améliorer le traitement des eaux usées
- la redevance FNDAE (Fond National de Développement des Adduction d’Eau) qui permet de financer
le développement de la distribution et de l’assainissement en zone rurale
- une taxe supplémentaire gérée par les Voies Navigables de France, facturée dans les communes
pompant ou rejetant leur eau dans les cours d’eau.
Dans l'Union européenne, le prix moyen est de 3,80 € (source Nus Consulting 2013).
Selon une étude INSEE de janvier 2012, le tarif de l’eau en France est de 3,40 € TTC du m³.
Pour le sens commun, une eau potable est une eau qui ne véhicule aucune maladie.
Sa consommation ne doit pas donner lieu au développement d’épidémies.
C’est ce qui est à l’origine de la construction des réseaux de distribution et à leur protection.
Il faut aussi ajouter qu’une eau potable est une eau limpide, sans couleur, sans goût, ni odeur
particulière.
D’un point de vue réglementaire, la notion d’eau potable est un peu différente. Elle doit respecter un
certain nombre de caractéristiques analytiques. Les Normes d’eau potable définissent des valeurs
maximales le plus souvent, minimales parfois, pour un certain nombre de paramètres chimiques ou
biologiques qui appartiennent aux catégories suivantes :
microbiologiques (chapitre XI)
organoleptiques
des éléments minéraux toxiques ou indésirables (métaux,…)
des éléments organiques toxiques ou indésirables (hydrocarbures, pesticides,…)
des éléments minéraux ou organiques pouvant affecter la qualité de l’eau au cours de son
transport.
Le rôle d’une usine de traitement d’eau potable est donc d’éliminer ces éléments indésirables présents
dans la ressource en eau.
Séparation par tamisage rétention des particules de taille supérieure dégrilleur – tamis
à la maille de passage
Action de la gravité élimination des matières en suspension de décanteur – flottateur
l’eau
Filtration rétention des particules fines sur système filtre à sable – membranes
filtrant
Techniques Physico-chimiques
Techniques biologiques
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F. NORMALISATION 46
G. ANNEXES 57
Rappels de chimie
Caractérisation des eaux
Norme française : ancien décret 89-3
Directive européenne 98-83 du 03/11/1998
Décret 2001-1220 du 20 décembre 2001
Arrêté du 11 janvier 2007
Arrêté du 21 janvier 2010
En raison de son abondance, de son rôle joué dans toutes les activités humaines, de sa place dans
l'organisation de la vie animale et végétale, la molécule d'eau est très étudiée, les propriétés de l’eau sont
complexes et diffèrent de beaucoup d’autres liquides.
La molécule d'eau est composée d'un atome d'oxygène central et deux atomes d'hydrogène sur chaque
côté. L'angle HOH est de 104,474 degrés, caractéristique d'une structure tétraédrique. La distance
entre le noyau d'oxygène et les noyaux d'hydrogène est de 0,95718 Angström. Le diamètre effectif de
la molécule est de 2,82Å.
Constitution électronique :
Les réactions chimiques sont basées sur la tendance des atomes à se réunir pour former des molécules
stables en assemblant autour d'eux un cortège électronique formant une couche électronique complète.
Il manque à l'oxygène deux électrons qui sont fournis par les deux atomes d'hydrogène.
Fig. 1 : Répartition
Répartition des charges : des charges en tétraèdre
b/ Phase liquide
Les molécules s'associent selon une géométrie
tétraédrique, par des liaisons hydrogène. Il s'agit d'une
attraction électrique entre deux sommets du tétraèdre
électrique, le premier chargé positivement et le second
négativement (un atome d’oxygène). Les molécules sont
soumises à une très forte agitation (1012 mouvements par
seconde). b : eau
c/ Phase glace
Fusion de la glace
A pression ambiante et pour de l'eau pure, la fusion a lieu
à la température de 0°C (273°K). La salinité de l'eau
entraîne un diminution de la température de fusion.
3. PROPRIETES THERMODYNAMIQUES
Variation de la viscosité :
Un liquide normal devient plus visqueux quand la pression augmente, les molécules étant alors obligées
de se tasser. L'eau fait exception : pour des températures inférieures à 50 °C, la viscosité de l'eau
diminue quand la pression augmente. A température ambiante, il faut comprimer l'eau à plus de 1000
atm, soit une perte de volume de 10 %, pour que la viscosité commence à augmenter avec la pression.
. De plus, les chaleurs latentes de congélation et de vaporisation sont très élevées. Ainsi, c'est
moins la température du glaçon qui refroidit une boisson, que le pompage de chaleur (absorption
d’énergie) produit par sa fusion.
L'eau a une très grande capacité à détruire la cohésion de nombreux corps et donc de les dissoudre.
L'eau pure est donc un mythe. Elle est le meilleur solvant connu des substances ionisées.
Très bon isolant quand elle est pure, l'eau devient un excellent conducteur quand elle contient des sels
en solution.
L'eau intervient dans la chimie d'abord par sa dissociation en hydrogène (ou plutôt en proton hydraté
H3O+) et en ion hydroxile OH-. La répartition entre les deux espèces est mesurée par le pH, qui est le
logarithme de l'inverse de la concentration molaire en protons H+.
H O =10
3
+ − pH
(
et pH = − Log 10 H 3O + )
On parle de :
- solvatation quand la réaction est incomplète,
- dissolution quand elle est complète.
Pi = H . Ci
avec Pi pression partielle du composé en bar
Ci concentration du gaz dans la phase liquide en mg.L-1, soit la solubilité
H constante de HENRY en bar.mg-1.L, fonction de la température
La concentration en azote dissous dans l’eau est élevée car c’est le composé majoritaire dans l’air. Mais
c'est le corps le moins soluble car la constante de HENRY est la plus forte.
Le produit à dissoudre se disperse spontanément dans l'eau en molécules de taille du même ordre de
grandeur que l'eau.
Les produits à dissoudre ne se dispersent pas spontanément. Leur taille est supérieure à celle de la
molécule d'eau. Ce sont des systèmes hétérogènes, à deux phases, où les particules dispersées
s'agglomèrent en amas atomiques (métaux) ou moléculaires de dimension inférieure à 2 microns.
Dans l'eau, les argiles constituent l'essentielle des colloïdes minéraux. Les substance humiques forment
la majeur partie des colloïdes organiques.
L’élimination des colloïdes constituent une étape importante dans le traitement des eaux de
distribution.
C. Suspension colloïdale
La solvatation (ou dissolution incomplète) est superficielle, les particules sont visibles au microscope
optique.
Fig. 4 : Echelle de classification des différentes tailles de suspension
Les micro-organismes, de tailles parfois inférieures au micron (virus) sont des particules en suspension
dans l’eau.
Un composé minéral dissous dans l'eau se dissocie plus ou moins en anions (chargés négativement) et
en cations (chargés positivement). Le corps dissous est appelé électrolyte :
NaCl Na + + Cl -
Lorsque plusieurs électrolytes se trouvent en solution, chacun est plus ou moins dissocié. Les ions
libérés peuvent se combiner entre eux pour former de nouveaux composés :
La réaction d'équilibre est modifiée si l'un des composés disparaît par précipitation :
Les vitesses de réactions dans le sens 1 et dans le sens 2 sont données par les relations respectives
suivantes :
V1 = K1 .[ A]m .[ B]n V2 = K 2 .[ C ] m' .[ D] n '
A l'équilibre, les vitesses de réactions sont égales V 1 = V2. On introduit alors la constante de
dissociation thermodynamique K:
K1 [C] m' .[D] n'
K= K=
K2 [A] m .[B] n
Rappelons que la relation entre les concentrations exprimées en mol.L-1 et celles exprimées en g.L-1
passe par la masse molaire :
g.L = mol.L M
−1 −1
molaire
Elle mesure la capacité d'un ion à réagir avec les autres éléments. C'est en quelque sorte la
concentration active de l’ion dépendant de sa concentration molaire et de son coefficient d’activité :
a i = m i . i
En toute rigueur, la loi d'action de masse ne s'applique que pour les activités. On introduit alors parfois
une constante de dissociation apparente, à force ionique donnée, qui permet d'utiliser directement les
concentrations en mol.L-1.
B. Coefficient d'activité : i
Les formules qui suivent ne sont valables que pour des eaux naturelles dont la force ionique I ne
dépasse pas 0,05.
Formule complète :
A.Vi 2 .I 1/ 2
Log 10(i ) =
1 + (aio .B.I 1/ 2 )
Plus un liquide contient des ions à valence élevée, plus sa force ionique est élevée, son coefficient
d’activité est élevé et plus il a des capacités élevées d’échange d’ions.
Les 6 éléments fondamentaux sont toujours présents dans une eau naturelle, quelle que soit son
origine, en raison de leur abondance à la surface de la terre, dans les sols ou l’atmosphère.
Ces 6 éléments sont : l’eau ou plutôt ses électrolytes (H 3O+, OH-), le gaz carbonique atmosphérique
dissous (CO2d) ou anhydride carbonique (H2CO3), les ions bicarbonates ou hydrogénocarbonates (HCO3-
), les ions carbonates (CO32-) et les ions calcium (Ca2+).
Comme nous l'avons vu (cf §2.1), le gaz carbonique se dissout en grande quantité dans l'eau. Les
réactions chimiques qui vont se dérouler font intervenir un proton hydraté (H 3O+) et influenceront donc
le pH.
L'équilibre calco-carbonique décrit les relations qui relient ces éléments fondamentaux entre eux. Il
fait intervenir la dissociation de l'eau, la dissolution du gaz carbonique atmosphérique dans l'eau et la
précipitation des carbonates de calcium.
H 3 O + + OH - H 2 O
CO32− + Ca 2+ ⎯
⎯→
1
⎯⎯2
CaCO 3
En présence d'un défaut en carbonates (CO 32-), l’équilibre sera décalé vers 1 et l'eau aura tendance, s'il
y a du calcium, à former un précipité de carbonate de calcium : on parle d'une eau incrustante.
A l'inverse, pour une eau ayant une concentration forte en carbonates, l’équilibre sera décalé vers 2 et
l’eau aura tendance pour maintenir l’équilibre à dissoudre du carbonate de calcium pour se remettre à
l'équilibre : on parle alors d'une eau agressive (cf. Chapitre II).
Les 6 éléments fondamentaux d'une eau sont donc OH -, H3O+, CO2aq,ou H2CO3, HCO3-, CO32- et Ca2+
L'alcalinité d'une eau = TAC, qui correspond à sa teneur en carbonates et en bicarbonates, est sa
capacité à accepter des ions H3O+. Elle est essentiellement due aux ions bicarbonates HCO 3- et
carbonates CO32-, pour les pH < 8,3, auquel il faut ajouter les ions OH- pour les pH > 8,3.
L'alcalinité s'exprime en mmol.L-1, ou plus souvent chez les traiteurs d'eau français en degrés français
(°F).
On distingue :
le titre alcalimétrique simple :
TA = [OH-] +.[CO32-] en mmol.L-1 ou TA = [OH-] + 1/2.[CO32-] en °F
Pour mesurer l'alcalinité d'une eau il suffit de lui ajouter une quantité connue d'acide fort :
pH > 8,3
Rose TA > 0
pH
CO32- + H+ → HCO3-
pK1' + pK 2'
pH =
2
100%
[CO32-]
90% [H2CO3]
[HCO3-]
80%
70%
H2CO3+HCO3+CO3
60%
[H2CO3]=[HCO3-] [CO32-]=[HCO3-]
50%
40%
30%
20%
10%
pH = pK1' pH = pK 2'
0%
3 5 7 pH 9 11 13
Dans le cas des eaux naturelles présentant des pH compris entre 5,5-6 et 9, les espèces minérales
carbonées sont les bicarbonates largement majoritaires devant les carbonates, donc pour ces eaux :
TAC = [HCO3-].
Balance ionique
Si la balance ionique n’est pas équilibrée, c'est-à-dire que la somme des cations n’est pas égale à la
somme des anions, en prenant comme unité les milliéquivalents, il est alors possible de la rééquilibrer
avec les ions sodium ou les ions « chlorures ». Ces deux ions n’interviennent en effet dans aucun
équilibre définissant les propriétés d’une eau.
Attention, si la différence entre la somme des anions et la somme des cations est supérieure à 5%, on
peut suspecter des erreurs de manipulation. Le rééquilibrage n’est alors pas possible et l’analyse doit
être refaite.
Résidu sec
Le résidu sec est obtenu en portant l’échantillon à 180°C. A cette température, une partie des
bicarbonates est transformée en carbonates. La valeur théorique du résidu sec est alors obtenue grâce
à l’équation suivante :
La dureté d’une eau reflète la quantité de calcium et de magnésium présents dans l’eau.
La dureté temporaire est celle correspondant aux bicarbonates de calcium et de magnésium.
La dureté permanente est celle correspondant aux sulfates de calcium et de magnésium.
- -
HCO3 Cl 2-
SO4
+2 +
Ca 2+ +
K
Mg Na
Dureté
Dureté temporaire
permanente
Dureté totale
Engees, Traitement des eaux de distribution - chapitre 1 Folio : 16/72
Caractéristiques des eaux potables
3 – Indices globaux
Température
Les propriétés de l’eau affectées par la température sont :
L’élévation de la température peut être due aux variations saisonnières et à un apport de chaleur par
les industries.
Conductivité - µS.cm-1
La conductivité exprime la minéralisation globale d’une eau en mesurant l’aptitude d’un conducteur
(l’eau) au passage d’un courant électrique. Elle dépend de la température du liquide.
Pour ramener la valeur mesurée à 20°C, il faut effectuer la correction suivante :
C20°C = CT × f
Turbidité – NFU
La turbidité d’une eau a pour origine la présence de matières en suspension. Cette mesure permet donc
de mesurer l’efficacité des traitements.
La turbidité se mesure par la réflexion d'un rayon lumineux dans l'eau.
L’unité est le NFU (Nephelometric Formazine Unit).
L’unité de mesure est l’échelle platine-cobalt. La couleur de la solution est comparée à des solutions de
platine cobalt, dont les concentrations en platine sont croissantes.
La DCO est mesurée dans des conditions d’oxydation plus poussée que l’oxydabilité au KMnO4, grâce à
du bichromate de potassium.
La DBO5 consiste à mesurer la quantité d’oxygène présent dans un échantillon le jour du prélèvement
puis de comparer cette valeur à celle mesurée 5 jours après, l’échantillon étant placé à 20 °C et dans
l’obscurité.
Absorbance – UV – cm-
Ce paramètre mesure également la pollution organique d’une eau (de même que l’oxydabilité au
KMnO4 ou le COT).
La mesure repose sur la propriété des molécules organiques à adsorber les rayonnements. La quantité
adsorbée est proportionnelle à la quantité de molécules organiques, ce qui permet d’obtenir une
mesure de la quantité de matières organiques.
La mesure se fait à 254 nm.
Le résultat est exprimé en cm-1, pour une longueur de cellule de mesure donnée.
4 - INDICES ET CONSTANTES
Il existe plusieurs indices permettant de déterminer le caractère aggressif, corrosif ou entrartrant d’une
eau :
- Indice de Langelier (LI),
- Indice de Ryznar index (RI),
- Indice de saturation index (SI).
- Indice de Larson (LnR),
- Indice de Leroy (LyR),
Pour protéger le réseau de distribution, l’eau ne doit pas être agressive vis-à-vis du carbonate de
calcium. Elle doit même être de préférence légèrement entartrante, afin de déposer un film protecteur
sur les canalisations.
Indice de Langelier
LI = pH – pHs
RI = 2pHs – pH.
Il permet de définir la tendance agressive ou entartrante d’une eau aérée. Le tableau ci-aprèsdonne la
relation entre l’indice de stabilité et la tendance incrustante ou corrosive de l’eau.
IR TENDANCE
4à5 Entartrage important
5à6 Entartrage faible
6à7 Équilibre
7 à 7,5 Légère corrosivité
7,5 à
Corrosivité notable
8,5
> 8,5 Corrosivité importante
Indice de Saturation
SI =
Ca xCO
2+
3
2−
K' s
Avec :
K's = produit de solubilité du carbonate de calcium,
Ca2+ et CO32- en mg/l.
Cet indice est le plus représentatif et sera préféré aux deux indices précédents pour qualifier une eau.
2- Indices de corrosivité
Indice de Larson
[Cl- ] + 2 [SO24− ]
LnR =
[HCO3− ]
Il représente quantitativement la corrosivité d’une eau, due principalement aux ions chlorures et aux
ions sulfates.
Des formules empiriques ont été définies par des expériences menées par Larson and Skold, qui ont
estimé que l’indice ne devait pas excéder 0,2 à 0,3. D’autres auteurs prétendent que des valeurs
jusqu’à 1 sont acceptables
IC TENDANCE
< 0,2 Pas de tendance à la corrosion
0,2 à 0,4 Faible tendance
0,4 à 0,5 Légère tendance
0,5 à 1 Tendance moyenne
>1 Nette tendance à la corrosion
Indice de Leroy
TAC
LyR =
TH
Pour un potentiel corrosif faible, les valeurs devront être de l’ordre de 0.7 à 1.3.
Par ordre alphabétique, on peut classer les principaux éléments minéraux de la façon suivante :
2. LA MATIERE ORGANIQUE
A. Origine de la matière organique
L'origine de la matière organique est à la fois terrestre et aquatique. Les composés organiques
proviennent de la dégradation biologique issues des débris végétaux et animaux. Leur nature est
extrêmement diverse, un grand nombre d'entre eux ne pouvant pas être identifié. La matière organique
terrestre est vitale pour le maintien de la structure des sols et la croissance des plantes en tant que
tampon acido-basique des sols. Elle est véhiculée par les eaux interstitielles et de ruissellement dans
l'environnement aquatique.
La quantité de matière organique, généralement inférieure à 5 mg.L -1 dans les eaux, reste limitée,
surtout si on la compare à des teneurs en matières minérales qui atteignent facilement 300 à 500
mg.L-1.
La décomposition première des débris par des micro-organismes aboutit à la formation de petites
molécules, de produits simples : acides aminés, sucres, acides gras, pigments, vitamines,...
La reprise de ces substances par des bactéries et des champignons lors de processus de putréfaction
aboutit à la synthèses de substances chimiques complexes ; les acides humiques. Il s'agit de macro-
molécules comprenant de nombreux groupements hydroxydes, des fonctions phénol, des ponts S, NH,
O. Elles peuvent former des colloïdes, des complexants (effet masquant).
Les filières actuelles de traitement d'eau potable sont conçues ou modernisées pour pouvoir éliminer
cette matière organique. En effet, depuis une vingtaine d'années, sa concentration dans
l'environnement ne cesse d'augmenter. La présence de matière organique dissoute et biodégradable
dans l'eau traitée, favorise le développement de bactéries dans le réseau de distribution, ce qui est
nuisible à la qualité de l'eau potable (aspect gustatif, sanitaire,....).
Substances humiques :
La condensation de matières organiques fraîches provenant de résidus animaux et végétaux incorporés
dans les sols aboutit à la formation des substances humiques. Leurs principales caractéristiques sont les
suivantes :
. faible biodégradabilité,
. coloration importante,
. non toxiques en elles-mêmes, mais elles forment des complexes avec des métaux ou des pesticides,
. source potentielle d'haloformes,
. influence sur la tension superficielle de l'eau : formation de mousse.
Acides carboxyliques :
Il s'agit d'acides gras volatiles, d'acides gras non volatiles et d'acides volatiles.
Hydrates de carbones :
Il s'agit de macromolécules de masse molaire élevée dont la maille élémentaire est constituée de
monosaccharides, polyalcools avec 5 à 8 atomes de carbone comportant aussi des groupements
cétoniques ou aldéhydiques. L'origine de ces produits peut être intra ou extra cellulaire.
Substances humiques
Traitement à l’alcool
Les acides fulviques représentent la fraction la plus importante des substances humiques aquatiques.
Principalement sous forme colloïdale, ils sont plus solubles que les acides humiques.
Composition carbone 40 à 60 %
oxygène 30 à 50 %
hydrogène 2à8%
azote 0à8%
Les résines sont habituellement utilisées pour l’extraction de contaminants organiques ou de micro-
polluants. Pour la caractérisation de la matière organique les deux résines utilisées en série sont la
XAD8 et la XAD 4.
L'idée générale est la suivante : les molécules hydrophobes ou non polaires sont attirées par les
surfaces hydrophobes (résine XAD4) tandis que les matériaux hydrophiles ou polaires s'adsorbent sur
les surfaces hydrophiles ou polaires. Le mécanisme d'adsorption des substances humiques dépend du
pH. En milieu acide, les fonctions carboxyliques sont protonées, permettant une adsorption des parties
hydrophobes par des liaisons à faible énergie. En milieu basique, l'ionisation de ces mêmes fonctions
entraîne une désorption des substances humiques.
Eau à analyser
(préfiltrée 0,45µm)
Acidification pH = 2 Surnageant
Acides fulviques
Elution à la soude Acidification pH= 1
précipité
Percolation sur résine
Acides humiques
XAD8
Elution au méthanol Hydrophiles neutres
Les résultats obtenus par ce protocole sur une eau de barrage sont les suivants :
Les substances hydrophobes sont majoritaires dans les deux cas, les substances humiques en
constituant la fraction majoritaire.
Le prélèvement en novembre a été fait après une période pluvieuse importante précédée par une
longue période de sécheresse. Le lessivage des sols a dû entraîner vers le milieu aquatique une
importante charge de matière organique jeune en phase de décomposition. Le carbone organique
dissous est donc normalement plus élevé en novembre, la proportion de substances humiques (=acides
fulviques + humiques) étant plus faible (46 % contre 57 %) en novembre qu'en avril.
Autres méthodes
Les matières organiques réagissent plus ou moins complètement avec les oxydants.
On peut caractériser la matière organique par la consommation en oxydant (demande en oxydant).
Demande en chlore
La mesure se fait à 20°C, à l’obscurité, à un pH compris entre 7,5 et 7,7. La dose initiale de chlore est 4
mg de Cl2 par mg de C. Le temps de contact est de 72 h. Le résultat est exprimé en mg Cl 2 consommé
par mg de C.
Demande en ozone
La mesure se fait à un pH de 7,5, avec une alcalinité de 2 à 4 meq HCO 3-.l-1, soit 10 à 20 °F. La durée
d’agitation est de 10 mn. Le résultat est exprimé en mg O3 consommé par mg de C.
La présence de produits organochlorés dans les eaux de consommation a été mise en évidence dans les
années 1974. Parmi ces produits, les trihalométhanes (THM) résultent essentiellement de l’utilisation de
composés chlorés, comme le chlore ou l’eau de javel (hypochlorite de sodium), pour la désinfection et
l’élimination de l’ammoniaque. Ces oxydants chlorés agissent sur des constituants de la Matière
Organique = les précurseurs des THM, pour former les THM : chloroforme, bromoforme et dérivés
chloro et bromoformés.
Sur le plan sanitaire, si les études épidémiologiques n’ont pu établir de relations directes entre
l’apparition de cancers et l’absorption d’eau contenant des THM chez l’homme, il reste néanmoins
certaines corrélations positives. Les effets carcinogènes du chloroforme à haute dose (100 à 133
mg/kg) ont été démontrés chez les rats. Selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), les effets
nocifs relevés chez l’animal, à des concentrations voisines de celles trouvées dans l’eau de boisson,
pourraient être transposables pour l’homme exposé à des niveaux de concentrations élevées en THM.
Une étude menée par l’EPA (Environmental Protection Agency ; Agence de Protection Environnementale
américaine), pour une population de 10.000 habitants consommant deux litres d’eau par jour pendant
70 ans, à la concentration de 0,1 mg.L-1 de THM, la probabilité d’apparition de cancers est de 3 à
4 pour 10.000.
On mesure aujourd’hui régulièrement le potentiel de formation des THM, noté PTHM. Il est ainsi
possible de connaître la quantité de THM risquant de se former (voir Chapitre VI).
Les algues dulçaquicoles sont nombreuses, diverses et variées et représentent 5 Classes. Elles se
développent généralement dans les eaux superficielles souvent dès le début du printemps et jusqu’au
début de l’automne, voire plus tard et posent des problèmes de plus en plus aigus pour
l’environnement et les eaux potables.
Les algues les plus nuisibles sont, pour l’essentiel, les algues bleues du type Cyanobactéries ou
Cyanophycées, dont certaines sont capables de produire des métabolites toxiques impliqués dans des
problèmes de Santé Publique (75% des Cyanophycées). Ces mêmes algues sont également
responsables de goûts et d’odeurs à l’eau, par production de métabolites sapides : géosmine et Méthyl
Iso Bornéol (MIB), avec un goût de terre-moisi.
Les algues sont recherchées selon des critères morphologiques, ou par des techniques spécifiques de
coloration. Leur comptage se fait au microscope avec des grossissement de 100 à 400 fois, soit entre
lame de comptage et lamelles, soit dans une cellule de décantation, selon la teneur en algues de
l’échantillon.
Les effets de ces toxines algales sur l’être humain sont multiples :
- Réactions allergiques :
Elles sont relativement fréquentes et surviennent après des baignades (Pennsylvanie 1981 - Japon
1968 - Australie 1991)
Des cas d’intoxication mortelle dus à ces toxines ont été recensés pour les animaux, mais jamais pour
l’homme.
Depuis le Décret 2001/1220, la Microcystine LR, une hépatotoxine produite par la plupart des
Cyanobactéries (Anabaena, Microcystis, Oscillatoria…) est soumise à une norme : < 1 µg.L-1. Avec
l’arrêté du 17 janvier 2007, ce paramètre Microcystine LR est extrapolé à l’ensemble des Microcystines
totales.
70
60
Algues totales
Chlorophytes
Algues (millions/l)
50
Chromophytes
40
30
20
10
0
28/09/1992
10/02/1992
07/01/1993
09/02/1993
01/03/1993
18/03/1993
30/03/1993
01/04/1993
05/05/1993
03/06/1993
07/07/1993
21/07/1993
05/08/1993
05/10/1993
03/11/1993
03/12/1993
01/01/1994
4. LES MICROPOLLUANTS ORGANIQUES
A. Les pesticides
Les pesticides sont des composés utilisés dans l’environnement comme fongicides, insecticides,
raticides, herbicides,...
Depuis 1990, la quantité de substance active utilisée en France est estimée à 100 000 tonnes par an.
Cette quantité a tendance à rester stable en raison de la mise en jachère de surfaces agricoles et de
l’augmentation de l’efficacité des produits, ce qui permet de diminuer les doses de traitement.
Pour limiter la diffusion de ces substances dans le milieu naturel, il s’agit surtout de modifier les
pratiques culturales :
- le taux de transfert dans les eaux superficielles sur des cultures est de l’ordre de 1 %. Si l’on
conserve une bande non cultivée à proximité du cours d’eau, le transfert diminue à 0,05%. La mise
en place de cette pratique n’est cependant pas aisé : indemnisation des surfaces non cultivées,
problème de taille des parcelles,…
- dans le vignoble, la présence d’un enherbement limite le transfert de la simazine.
Cl Cl
Cl
Cl
N N
C Cl2
H H
Cl
N N N Cl
C 2H 5 C 3H 7 Cl
B. Hydrocarbures
Ils proviennent essentiellement des rejets de produits pétroliers, huiles de vidange, effluents de
différentes industries à gaz,... Les hydrocarbures aromatiques sont particulièrement insolubles.
Leur biodégradabilité est faible. Dans le milieu naturel, ils forment un film à la surface de l'eau gênant
la réoxygénation de l'eau.
Fluoranthène
Benzo (3,4) pyrène
Benzo (3,4) fluoranthène
Benzo (11,12) fluoranthène
Benzo (1,12) Perylène
Indeno (1,2,3ed) pyrène
Il s'agit de produits de synthèse utilisés comme diélectriques dans les transformateurs, formulation
d'huiles, plastifiants. Par combustion ou pyrolyse, les PCB peuvent donner naissance à des produits
suspectés d'être toxiques : les polychlorobenzofurannes ("furannes") et les polychlorodibenzodioxines
("dioxines"). Ces derniers sont particulièrement stables et sont donc très répandus dans
l'environnement.
E. Composés phénoliques
Dans le milieu naturel, ils sont souvent l'indice d'une pollution industrielle. Sur une filière de traitement,
ils proviennent de la dégradation de produits plus complexes (pesticides) ou sont d'origine naturelle
(matières organiques), lors du traitement des eaux.
F. Détergents
Il s'agit de composés tensio-actifs dont la présence dans le milieu naturel est liée au rejet d'effluents
domestiques et industriels. On distingue :
- les agents de surface anioniques aujourd'hui biodégradables à 80 % environ.
- les agents de surface non ioniques, réfractaires à la biodégradation. Ils favorisent la formation de
mousses par les anioniques et les stabilisent.
Dans le milieu naturel, ils forment des mousses qui freinent les processus d'épuration naturelle ou
artificielle et ils concentrent les impuretés. Il ne s'agit pas de composés toxiques vis à vis du milieu
naturel, tant que la concentration demeure inférieure à 3 mg.L -1.
G. Résidus Médicamenteux
Il s’agit de pollutions ponctuelles liées au rejet des hôpitaux ou des élevages d’animaux, mais
également de pollutions plus diffuses provoquées par les déjections humaines et donc les stations
d’épuration.
La contribution des médicaments à usage humain serait plus importante que les prescriptions
vétérinaires compte tenu des quantités de principes actifs utilisés.
Les médicaments décelés dans les eaux concernent les substances suivantes :
- Analgésiques et Anti inflammatoires (anti douleur)
- Anti biotiques
- Béta bloquants (ralentisseur cardiaque)
- Agent de contraste (Imagerie médicale)
- Anti dépresseur
- Anti cancéreux (chimio thérapie)
- Oestrogènes (Contraceptifs oraux)
- Hypolipémients (anti-cholestérol)
A titre indicatif certaines molécules sont analysées dans les eaux superficielles à des concentrations de
l’ordre du nano ou micro gramme par litre comme certains pesticides.
En général peu de données sont disponibles sur l’écotoxicité de ces produits et leurs effets à long terme
sur la santé, notamment lorsque plusieurs molécules différentes sont présentes simultanément.
Pour cette raison dans les différents pays Européens de nombreux projets de recherche sont initiés qui
se concentrent en majorité sur les points suivants :
- Analyse et détection dans l’environnement
- Evaluation écotoxicité
- Evolution dans l’environnement et dans les filières de traitement des eaux usées
- Présence et évolution dans les filières de traitement des eaux potables
La qualité d'une eau souterraine est liée à l'absence de lumière, au non renouvellement de l'oxygène, à
sa filtration lente à travers des terrains poreux.
On différencie :
Les nappes d'eaux souterraines profondes ou nappes captives protégées de la pollution des eaux de
surface par les couches géologiques supérieures imperméables
Les nappes superficielles et alluviales ou nappes libres où l'on retrouve aujourd'hui de nombreux
composés provenant de l'agriculture (nitrates, pesticides,...).
Les eaux souterraines ne contiennent généralement pas de matières organiques, mais elles peuvent
dissoudre des quantités importantes de substances minérales comme le fer ou le manganèse provenant
de la réduction biologique des sels ferriques et manganiques du sol.
Dans les régions calcaires, le gaz carbonique d'origine atmosphérique et provenant surtout de l'activité
biologique dans les couches superficielles du sol permet la dissolution d'une grande quantité de
calcaire.
Les bactéries pathogènes pour l'homme sont absentes comme les bactéries aérobies. Il n'est pas rare
par contre de rencontrer des bactéries anaérobies qui réduisent les nitrates en ammoniaque, les
sulfates en sulfures.
Leur température est généralement stable dans l'année, comprise entre 12 et 15 °C pour les eaux
profondes.
➔ Apparition de CO2 :
origine biogénique ou magmatique CAPTAGE
Dégradation anthropique
CAPTAGE RIVIERE
Saturation en O2
Nappe déprimée par SEDIMENTS
le pompage
Pour protéger les forages, la législation française introduit la notion de périmètre de protection des
captages.
Il faut différencier :
les périmètres de protection immédiats dans lesquels toute activité est interdite si ce n’est celles qui
sont liées à l’exploitation et qui nécessitent une acquisition en pleine propriété
les périmètres de protection rapprochés
les périmètres de protection éloignés
Il revient au géologue agréé de délimiter ces périmètres, à partir de la notion de « plus ou moins
grande rapidité de relation hydrogéologique entre la ou les zones d’infiltration et le point de
prélèvement à protéger».
2. Le rabattement de la nappe
Dans la zone d’appel du captage, toutes les lignes de courant convergent vers le pompage. Toute
pollution dans ce secteur aboutira au captage.
Dans la zone d’influence mais en dehors de la zone de captage, le risque de contamination est moindre.
3. Le temps de transfert
C’est le temps nécessaire pour un polluant pour se déplacer du point de pollution au captage. La nature
du polluant (propriétés physico-chimiques), la nature des terrains, la distance à parcourir, sont autant
de facteurs intervenant dans le risque de pollution.
Dans la zone de protection rapprochée, il est possible de faire appel à une réglementation particulière
instaurant des servitudes. L’analyse des risques prend en compte :
les installations potentiellement polluantes (industrielle, agricole,…)
la modification des écoulements (forage de puits, exploitation de carrière,…)
les travaux favorisant des infiltrations rapides (excavation,….)
le risque de pollution accidentelle (route, stockage de produits,….)
le risque de pollution diffuse (épandage,…)
Les principales sources de matières dissoutes sont l'altération des roches superficielles, le lessivage des
sols organiques et les apports atmosphériques d’origine volcanique, terrestre et océanique.
Les matières en suspension transitant sur le fond des fleuves proviennent de l'érosion mécanique des
roches, des sols et des berges.
Les éléments dissous et en suspension, une fois dans le milieu naturel, sont affectés par d'autres
processus :
- échanges chimiques entre phases dissoutes et particulaires,
- production et dégradation de la matière organique,
- dépôt et remise en suspension des matériaux particulaires dans le lit des rivières,
- perte des gaz ou des substances volatiles,
- précipitation de certains sels.
Les changements de qualité d'eaux occasionnés par l'intervention humaine sont de plusieurs types :
- modification du cycle de l'eau : construction de barrages, de canaux d'irrigation, élévation de la
température occasionnée par l’utilisation de l’eau dans des circuits de refroidissement,...
- activités conduisant à l’accélération ou à la modification de processus naturels : lessivage des sols,
incendie intentionnel libérant de grandes quantités de nutriments, évaporation liée à l'irrigation qui
renforce la salinité des eaux,...
- rejet de substances déjà présentes dans le milieu naturel que l'on pourra comparer à des niveaux de
références antérieurs,
- rejet de substances non naturelles pouvant poser des problèmes, même à très faible concentration.
B – Principales caractéristiques
Les éléments minéraux sont identiques à ceux rencontrés dans les nappes qui alimentent l'eau de
surface, mais ils sont souvent en concentration plus faible, du fait de la dilution par les eaux de
ruissellement.
Ces dernières apportent beaucoup de substances argileuses et organiques. La fraction colloïdale est
importante, les eaux sont turbides et colorées.
La lumière et l'oxygène favorisent le développement d'une vie biologique intense, rendant les eaux de
surface riches en matières organiques.
La température de l'eau varie beaucoup selon la saison.
En cas de pollution, la qualité des eaux de surface est tout de suite affectée.
En présence de sels nutritifs comme les phosphates et les nitrates, la production de biomasse,
notamment des algues, s'accélère. La production de déchets organiques, ainsi que la consommation
d'oxygène augmentent rapidement. Si le milieu n'a pas une capacité suffisante de réoxygénation, le
système passe en condition anaérobie.
L'eutrophisation est une évolution naturelle que les rejets humains accélèrent fortement en certains
endroits.
Apport en P et N
(eau de ruissellement et d’alimentation)
Favorise la croissance des algues
Stratification thermique
A l ’automne, inversion thermique lorsque les eaux Relargage
refroidissent mélange, recirculation P, NH4, Fe2+, Mn2+, H2S,
Décomposition matières organiques
Diminution O2
puis passage en conditions réductrices
ZONE D ’ANOXIE
➢Redissolution des phosphates de fer
➢Réduction des matières organiques
➢Réduction de SO4, NO3, oxydes de Fe et de Mn
Outre les périmètres de protection, afin de protéger un minimum les stations de potabilisation d’eau
de surface, des aménagements sont indispensables :
Dans un plan d’eau à niveau variable, la construction d’une tour avec des prises d’eau à différents
niveaux permet de choisir la tranche où la qualité d’eau est la meilleure (variation été / hivers,
eutrophisation,…)
Lors de l’aménagement d’une retenue, il est indispensable d’éliminer toute végétation avant la mise en
eau.
Une prise d’eau effectuée en rivière est conçue pour se prémunir de tous les corps charriés. Elle est
adaptée à chaque situation : régime d’écoulement, accès aux rives, navigation,… Différentes techniques
sont utilisées : prise par le fond ou latérale, siphon,…
Dégrossissage
Plusieurs techniques sont utilisées selon les problèmes à traiter :
- dégrillage grossier (8 à 10 cm) en protection si nécessaire des appareils à l’aval
- dégrillage fin (1 à 4 cm) avec un nettoyage automatique
- tamisage (1 à 5 mm) à nettoyage automatique indispensable, pour les plans d’eau à niveau variable
ou à forte production algale.
Station d’alerte
Pour des prises d’eau importantes en rivière, on met de plus en plus souvent en amont des stations de
mesures automatiques surveillant la qualité de l’eau de la rivière (pH, O 2, conductivité, COT,
hydrocarbures,…). En cas de dérive des mesures, il est possible d’arrêter la station et de fermer la prise
d’eau.
Certains appareils contrôlent l’activité d’organismes aquatiques (truites, huîtres,…). Toute modification
de comportement est signalée et permet de donner l’alerte. Il reste ensuite à trouver la nature de la
pollution et à analyser le risque.
Arrêté du 11/01/2007
relatif aux limites et références de
Origine de l’eau Forage 1 Forage 2 Barrage Fil de l’eau qualité des eaux brutes et des
eaux destinées à la
consommation humaine
Température (°C) 20 12 9 11 25
pH 7,0 6,0 7,7 7,75 6,5 - 9
Turbidité (NFU) 0,4 10 3,5 25 1 (0,5 – 2)
Couleur (mgPt/Co) 5 20 40 60 15
MES (mg.L ) -1
0 3 4 16 -
TAC (°F ) = 25 4 9,5 22,8 >8
alcalinité
TH (°F) = dureté : 31 6,55 13,2 28,8 >15 < 50
THCa + THMg
THCa (°F) 22 4 11 18 -
O2 dissous (mg.L ) -1 8 1 8,2 7,5 -
Oxyd. KMnO4 acide 0,6 0,72 6,8 7,9 5
(mg.L-1)
NO3- (mg.L-1) 1 75 22 25 50
-
NO2 (mg.L ) -1 0,05 0,05 0,12 0,10 0,5
NH4+ (mg.L-1) 0,05 0,05 0,25 0,09 0,1
NTK (mg.L ) -1 1 1 2,2 3 -
Fe (mg.L-1) 0,1 1,15 0,45 0,16 1 0,2
Mn (mg.L-1) 0,03 0,2 0,12 0,03 0,05
Al (mg.L ) -1 0 0 0,1 0,21 0,2
Bactériologie Peu de Peu de Nombreux Très nombreux Pas d’E. coli, ni
coliformes coliformes coliformes d’entérocoques,
coliformes ni de coliformes, ni de
SBASR
Nota : Forage 1 : profond, « protégé », dans aquifère homogène, « imperméable »
Forage 2 : peu profond « sensible », dans aquifère hétérogène, vulnérable, « perméable »
F. Normalisation
L’établissement de normes a pour objectif principal de protéger les consommateurs des risques sanitaires.
Ces normes évoluent sans cesse et deviennent de plus en plus sévères.
La toxicité s'intéresse à une seule espèce, et donc essentiellement l'Homme. On différencie la toxicité
aiguë à effet immédiat (dose létale), et la toxicité chronique correspondant aux effets à long terme
(modification de la fécondité, développement de tumeur). Pour cette dernière, il faut que l'effet soit
appréciable et quantifiable.
Plus la substance est cumulable et non transformée dans une chaîne alimentaire et plus il y a de
niveaux trophiques, plus c'est dangereux.
Plus la substance est métabolisable et le métabolite inactif et plus il y a de niveaux trophiques, alors
moins c'est dangereux.
Plus la substance est métabolisable, le métabolite toxique et plus il y a de niveaux trophiques, alors
plus c'est dangereux.
Le danger est maximal lorsque la substance est métabolisable, le métabolite toxique et cumulable et les
niveaux trophiques nombreux.
Les choix des paramètres utilisés dans les normes et des valeurs associées, se font selon différents
critères.
Il s’agit des paramètres ayant un effet défavorable sur la santé humaine à court terme (plutôt
microbiologique) ou à plus long terme (plutôt chimique).
La relation entre la dose présente dans l’eau et l’effet sur la santé est étudiée lors d’études
épidémiologiques ou cliniques menées sur des populations humaines ou à partir d’extrapolations issues
d’études sur des animaux. Dans tous les cas, les extrapolations sont difficiles. Par ailleurs les effets
peuvent être directement liés aux doses absorbées et toucher toute la population ou ne toucher que
quelques individus fragiles (immunodéprimés).
Pour les substances chimiques, on détermine, soit la dose la plus élevée pour laquelle aucun effet
défavorable n’a été observé sur la santé, soit la dose la plus basse pour laquelle un effet défavorable a
été observé.
Pour les substances cancérigènes, la protection maximale voudrait qu’elles soient absentes, mais cela
est rarement possible. On retiendra alors une concentration pour laquelle le taux de cancer n’augmente
pas de plus de 1 pour 100.000 habitants.
On fait ensuite intervenir un facteur d’incertitude tenant compte des variations de la population, de
l’extrapolation de l’animal à l’homme,… Il varie entre 1 et 1000, selon les composés. Ces différentes
approches permettent d’établir la Dose Journalière Tolérable (D.J.T.) exprimée en g de substance par
kg d’individu.
La valeur sanitaire applicable à l’homme est alors calculée pour le groupe de population a priori le plus
sensible. Elle tient compte :
- du poids de l’individu (adulte 60 kg – enfant 10 kg – nourrisson 5 kg)
- de la fraction allouée à l’eau par rapport aux autres aliments
- de la quantité d’eau consommée par jour (adulte : 2 l – enfant : 1 l – jeunes enfants: 0,75 l)
B – Autres critères
3. QUALITE DE LA RESSOURCE
La directive européenne du 16 juin 1975 prévoit trois niveaux de qualité pour les eaux de surface
destinées à la production d’eau potable et les traitement nécessaires correspondants :
niveau A1 : traitement physique simple et désinfection
. niveau A2 : traitement normal, physique, chimique et désinfection
. niveau A3 : traitement physique, chimique poussé, affinage et désinfection
Cette directive a été abrogée en 2007 par l’article 22 de la Directive n° 2000/60/CE du 23/10/00
établissant un cadre pour une politique communautaire dans le domaine de l'eau.
Le code de la santé publique a repris cette disposition (article R1321-38) puis a été modifié par l’arrêté
du 11 janvier 2007 : voir annexe. Les limites de qualité des eaux brutes pour chaque paramètre y sont
précisées.
Une nouvelle réglementation européenne, mise en application depuis 1998, définit des exigences de
qualité de l’eau destinée à la consommation humaine. Cette directive européenne 98/83 du 03/11/1998
(voir annexe) succède à celle de 1987. La législation française met en application cette directive, après
vote et traduction en droit français.
B – La règlementation française
Le décret du 3 Janvier 1989 (voir annexe), suivi de diverses circulaires précisant certains
paramètres, définissait les exigences de qualité auxquelles doit satisfaire une eau potable. Il concernait
uniquement les eaux destinées à la consommation humaine, conditionnées ou non, à l'exclusion des
eaux minérales naturelles. Le décret a évolué en fonction de la législation européenne et subit des
modifications incessantes.
Le décret du 20 décembre 2001 était la transcription, quasi parfaite, en droit français de la directive
européenne de 1998 (décret n° 2001-1220 du 20/12/2001 : voir annexe).
Par rapport au décret 89-3, les différences apportées par la Directive CEE de 1998 sont maintenues
dans la nouvelle législation française de 2001, avec cependant quelques variantes (voir annexes).
Néanmoins, ce décret 89/3 définissait :
Comme l’ancien décret, le décret 2001-1220 définit des Limites de Qualité LQ, correspondant à des
exigences de qualité, autrefois appelées CMA, et des Références de Qualité RQ, correspondant aux
Niveaux Guides NG, ou indicateurs de qualité, témoins du fonctionnement des installations d’eau.
La mise en application de ce dernier décret a été fixée au 25/12/2003, pour une durée de 2 ans.
En décembre 2005, ce texte passé dans le Code de la Santé Publique (CSP) avait pour annexes la
liste des LQ et RQ (articles R 1321-1 et suivants).
Après avoir été abrogée par le décret du 11 janvier 2007 « relatif à la sécurité sanitaire des eaux
destinées à la consommation humaine, modifiant les articles R. 1321-1 et suivants du code de la santé
publique », cette liste a été quelle que peu modifiée par l’arrêté du 11 janvier 2007 « relatif aux
limites et références de qualité des eaux brutes et eaux destinées à la consommation humaine » (voir
annexe).
Les modifications concernent les LQ et RQ aussi bien des eaux brutes que traitées, de quelques
paramètres, comme la Microcystine, la matière organique (COT, oxydabilité au KMnO4), la radioactivité,
la conductivité et le baryum (voir annexes).
L’arrêté du 21 janvier 2010 un vient préciser et modifier les paramètres à analyser et leur
fréquence dans le cadre du contrôle sanitaire (voir annexe).
La circulaire DGS du 7 mai 1990, suivie de la circulaire DGS 5/VS 4 n°2000-166 du 28 mars 2000,
définit la liste « des produits et procédés autorisés pour le traitement de potabilisation des eaux ainsi
que les principales recommandations d’emplois ». Pour tout nouveau produit, il est défini une
procédure de demande d’autorisation.
Les produits de traitement doivent également répondre à un ensemble de normes définissant des
critères minimaux de qualité et de composition à respecter.
Enfin, les filières de potabilisation mises en œuvre pour traiter une eau doivent obtenir un arrêté
d’autorisation de traitement délivré par l’administration.
Le dossier de demande d’autorisation doit comporter les informations suivantes :
Engees, Traitement des eaux de distribution - chapitre 1 Folio : 50/72
Caractéristiques des eaux potables
1. Informations sur la qualité de l’eau de la ressource (historique exigé pour les eaux superficielles),
2. Informations pour évaluer les risques susceptibles d’altérer la qualité de l’eau (« étude
environnementale »),
3. Etude portant sur les caractéristiques géologiques et hydrogéologiques du secteur aquifère concerné
ou sur les caractéristiques du bassin versant concerné, sur la vulnérabilité de la ressource et sur les
mesures de protection à mettre en place,
4. Evaluation des produits et procédés de traitement des eaux,
5. Description du système de production/distribution d’eau.
La législation concernant les matériaux mis en contact avec l’eau potable a évolué :
. Circulaire DGS/V4S/N°96-155 du 1er mars 1996, suivie de la circulaire DGS/VS 4 n° 99-217
du 12 avril 1999, relative aux matériaux utilisés dans les installations fixes de distribution d’eaux
destinées à la consommation humaine à l’exception des supports de traitement,
. Arrêté du 29 mai 1997 relatif aux matériaux et objets utilisés dans les installations fixes de
production, de traitement et de distribution d’eau destinée à la consommation humaine.
La portée de cet article est très importante car elle conditionne le choix des matériaux lors de la
réhabilitation des installations ou la construction de nouvelles stations. Elle interdit l’utilisation de tous
les produits non autorisés.
La directive 98/83/CE du 3 novembre 1998 art 10, incite les États membres à prendre les
mesures appropriées pour limiter les effets des matériaux sur la qualité des eaux. Dans le cas des
produits de construction, le Règlement Européen Produits de Construction 305/2011/UE introduit une
exigence sur l'aptitude des produits au contact de l'eau potable. Cette exigence n'est en pratique pas
formalisée au niveau européen et les systèmes nationaux prévalent.
Le code de la santé publique (articles R1321-48) précise que « Les matériaux et objets mis sur
le marché et destinés aux installations de production, de distribution et de conditionnement qui entrent
en contact avec l'eau destinée à la consommation humaine doivent être conformes à des dispositions
spécifiques définies par arrêté du ministre chargé de la santé, visant à ce qu'ils ne soient pas
susceptibles, dans les conditions normales ou prévisibles de leur emploi, de présenter un danger pour
la santé humaine ou d'entraîner une altération de la composition de l'eau définie par référence à des
valeurs fixées par cet arrêté. »
Ces dispositions sont transposées dans le décret 2001-1220 du 20 décembre 2001 relatif aux eaux
destinées à la consommation humaine. Ainsi, l’article 32 du présent décret, reprend et renforce les
dispositions concernant les matériaux puisqu’il précise:
• ils ne doivent pas être susceptibles d’altérer la qualité de l'eau,
• leur utilisation est soumise à autorisation du Ministre chargé de la santé, donnée auprès de
l’agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES).
Un avis publié au Journal Officiel le 23/10/2004 a fixé le calendrier des autorisations pour les matériaux
et objets en contact avec l’eau destinée à la consommation humaine.
L'arrêté du 16 septembre 2004, pris en application de l'article R 1321-48 du code de la santé publique,
a prorogé pour une durée de trois ans les dispositions de l'arrêté du 29 mai 1997 modifié et la date de
validité de ses annexes I à IV.
Ainsi, depuis le 24 décembre 2006, l’ensemble des matériaux et objets en contact avec l’eau
destinée à la consommation humaine doivent désormais posséder une Attestation de Conformité
Sanitaire (ACS).
Température - favorise la désinfection bien que par exemple la dissociation de l'acide hypochloreux augmente
(sanitaire) - favorise la reviviscence bactérienne
- accroît la vitesse de formation des sous produits chlorés
- favorise le risque de développement de micro-organismes générateurs d'odeur et de goût
déplaisants, notamment dans les réseaux
Turbidité - aspect de l'eau
- limite la désinfection, adsorbe des métaux et véhicule des micro-organismes
- la présence de dépôts dans le réseau favorise le développement bactérien
Couleur - liée à la présence de matières organiques
Acrylamine
Ion ammonium - favorise le développement bactérien
- pas d'effet appréciable sur la santé, sauf à fortes doses
Antimoine - similaire à l’arsenic mais avec des effets moindres
Argent - toxique à très fortes doses
(sanitaire) - interdit l'utilisation de bactériostatique pour le traitement de l'eau
- noircissement irréversible de la peau
Arsenic - intoxication aiguë entraîne le coma et même la mort pour des doses de 70 à 180 mg
(sanitaire) - forme minérale plus toxique que la forme organique - forme trivalente plus dangereuse que la
pentavalente
- cancérogène (cancer de la peau)
Baryum - dangereux pour le cœur, les vaisseaux sanguins, et le système nerveux par stimulation
musculaire excessive
Chlorure - seuil de détection gustative selon le cation associé : NaCl = 200 mg.L-1, KCl = 300 mg.L-1
(organoleptique) - favorise la corrosion des canalisations
Calcium - bénéfique pour la protection des canalisations
Cadmium - facilement adsorbé par l'organisme par l'appareil digestif et les poumons, le cadmium passe dans
(sanitaire) le sang et est concentré dans le foie les reins
- niveau d'innocuité pour des expositions prolongées estimée à partir d'études épidémiologiques
apport important en cadmium par le tabac (0,1 à 0,2 ug par cigarette)
- teneur élevée au robinet imputable aux accessoires de plomberie, aux soudures à l'argent, aux
canalisations en acier galvanisé
- occasionne nausée et vomissement.
Chrome - toxique sous forme hexavalente
- effet nocif de la forme hexavalente - mis en cause dans l'apparition de cancer de l'appareil
digestif pour de fortes doses
- entraîne à long terme des ulcères
Cuivre - pas d'effet néfaste sur la santé (oligo-élément)
(organoleptique) - pour les réseaux en cuivre, risque de teneur plus élevés chez l'abonné qu'à la sortie de la station
- risque d'apparition de goûts désagréables, de tâches sur le linge.
Phénols et - seuil de détection de 1 µg.L-1 pour les phénols , 0,1 à 0,01 µg.L-1 pour les chlorophénols
dérivées - seuil de détection organoleptique très inférieur au seuil de toxicité
Plomb - poison du métabolisme à forte dose d'autant que le plomb tend à s'accumuler
(sanitaire) - développement du saturnisme : trouble neurologique et du développement
- apport lié à la solubilisation du métal des anciens branchements en plomb
- autres apports : vieille peinture
L’analyse systématique de l’eau est rarement possible et souvent onéreuse. On utilise souvent des
paramètres globaux permettant de cerner la qualité de l’eau, sans que l’on puisse pour autant identifier
précisément les molécules organiques ou minérales qui en sont la cause.
COT : Lié à la présence de molécules organiques partiellement ou totalement décomposées dans les
Carbone Organique conditions de l'analyse.
Total
mg C.L-1 La première étape consiste soit en une oxydation au persulfate de potassium en milieu acide soit en
une pyrolyse de la matière organique dissoute. Ensuite, le gaz carbonique libéré lors de l’oxydation
du carbone est détecté et quantifié par un analyseur infra rouge. Le carbone minéral présent est
éliminé par stripping à l’azote en milieu acide, avant l’injection des échantillons. Une mauvaise
oxydation du carbone dans l’eau peut être due à une oxydation partielle de certains composés
réfractaires ou à la précipitation de certaines substances comme les acides humiques en milieu acide.
Absorbance UV La plupart des molécules organiques absorbent dans l’ultraviolet. Les mesures se font généralement
cm-1 à 254 nm et 270 nm, longueurs d’ondes absorbées par les doubles liaisons et les noyaux
aromatiques. La mesure se fait dans des cuves de 1 cm ou 5 cm.
Pour une même origine d’eau, l’absorbance UV est plus importante pour les molécules contenant des
noyaux aromatiques et pour les acides humiques que pour les acides fulviques.
Pour examiner une analyse d'eau, il est important dans un premier temps de se poser un certain
nombre de questions, afin de contrôler la validité des résultats et avant d'entrer dans une interprétation
détaillée :
s'informer sur les conditions de prélèvements : adresse, site, méthode de prélèvement, heure de
prélèvement, heure d'arrivée au laboratoire, conditionnement de l'échantillon (nature du flacon,
ajout de réactifs chimiques), transport en glacière,
examiner les éléments constituants la fiche d'identité de l'eau, vérifier la balance ionique, étudier
la position de l'eau vis à vis de l'équilibre calco-carbonique,
vérifier la cohérence des résultats (incompatibilité entre des éléments présents, ...)
être prudent sur la conclusion définitive : un prélèvement unique par exemple à une période de
l'année est insuffisant pour caractériser une eau et définir un traitement - être critique par
rapport à la validité du prélèvement et de l'analyse,....
G. ANNEXES
Notion d’équivalent
Oxydant
Masse − Molaire − Oxydant
1eq =
Nombre − électrons − mis − en − jeu
Hypochlorite de sodium NaOCl + 2H+ +2e ↔ Cl- + H2O + Na+ (1eq NaOCl = 64,5/2=
32,25g)
Réactif
Acide : la notion d’équivalent se rapporte aux protons libérés
H2SO4 + 2H2O ↔ 2H3O+ + SO4-- ( 1 eq H2SO4 = 98/2 = 49 g)
Carbonate de calcium
CaCO3 + CO2 ↔ Ca(HCO3)2 ( 1 eq CaCO3 = 100/2 = 50g)
Chaux
Ca(OH)2 + 2CO2 ↔ Ca(HCO3)2 (1 eq Ca(OH)2 = 74/2=37g)
Gaz carbonique
CaCO3 + CO2 ↔ Ca(HCO3)2 ( 1 eq CO2 = 44/2 = 22g)
Ca(OH)2 + 2CO2 ↔ Ca(HCO3)2 (1 eq CO2 = 44/1=44g)
ppm ou mg/l
1 1/10 1/50 M/50n
de Ca CO3
Milliéquivalent
1/2 5 1 M/n
par litre (mé/l)
M n
Ca 40 2
Mg 24,3 2
Na 23 1
HCO3 61 1
CO3 60 2
OH 17 1
Cl 35,5 1
SO4 96 2
NO3 62 1
NH4 18 1
PO4 95 3
K 39 1
1
)
1 75
NO3- (mg.L-1) 22 25 50
0,05 0,05 0,12 0,10 0,5
NO2- (mg.L ) -1
Saveur acceptable
Teneur bactérielle totale aucun changement
Coliformes totaux 0 / 100 ml
C.O.T. 4 mgC.L-1
Turbidité acceptable
(en grisé, nouveaux paramètres - : paramètres ayant baissé de niveaux)
ANNEXE N°1-1 décret 2001-1220 : LIMITES DE QUALITE (LQ) : PARTIE A : PARAMETRES MICROBIOLOGIQUES
ANNEXE N°1-1 du décret 2001-1220 : LIMITES DE QUALITE (LQ) : PARTIE B : PARAMETRES CHIMIQUES
à cette valeur doit être visée sans pour autres que les
dibromochlorométhane et
bromodichlorométhane
Toutes les mesures appropriées doivent
être prises pour réduire le plus possible,
au cours de le période nécessaire pour se
conformer à la limite de qualité (Cf art.50
et 53), la [THM] dans les eaux
ANNEXE N°1-2 du décret 2001-1220 : Références de Qualité (RQ) des eaux destinées à la consommation humaine
I-2.1 : Paramètres Indicateurs de Qualité témoins du fonctionnement des installations de production et de distribution d'eau
Aluminium total 200 µg/l A l'exception des eaux ayant subi un LQ de 200 µg/l /
traitement thermique pour la production
d'eau chaude pour lesquelles la valeur de
0,5 mg/l (Al) ne doit pas être dépassée
Ammonium 0,1 mg/l S'il est démontré que l'ammonium à une LQ de 0,5 mg/l PI à 0,5 mg/l
origine naturelle, la valeur est de 0,5 mg/l (Param. Indic.)
pour les eaux souterraines
Bactéries coliformes 0 Nombre/100 ml 0/250ml pour les eaux mises en Notion de 95% /
bouteilles ou en conteneurs d'analyse
conforme
Bactéries sulfito 0 Nombre/100 ml A mesurer si eau d'origine superficielle ou Place de LQ sur Place de RQ
réductrices y compris influencée par une eau d'origine "Spore de "Clostridium
les spores superficielle. En cas de non-respect de bactérie perfringens"
cette valeur, une enquête doit être menée Anaérobie
sur la distribution d'eau pour s'assurer Sulfito-
qu'il n'y a aucun danger potentiel pour la Réductrices
santé humaine résultant de la présence de
micro-organisme pathogène, par exemple
de Cryptosporidium
Chlorites 0,2 mg/l Sans compromettre la désinfection, la Nouveau Nouveau paramètre
valeur la plus faible possible doit être paramètre
visée
Chlorures 250 mg/l Les eaux ne doivent pas être agressives LQ de 200 mg/l /
Chlore libre et total / Absence d'odeur ou de saveur Teneur en chlore pas de donnée
désagréable et pas de changement résiduel > 0,1 mg/l
anormal
Conductivité 180 à 1000 µS/cm à Les eaux ne doivent pas être corrosives RQ de 400 µS/cm PI à 2500 µS/cm
20°C (2500 µS/cm à 20°C pour les eaux plates à 20°C et corrosive en
mises en bouteilles ou en conteneurs) place d'agressive
Concentration en ions 6,5 à 9 Unités pH Les eaux ne doivent pas être agressives / 6,5 à 9,5 UpH
hydrogéne (4,5 et 9 pour les eaux plates mises en
bouteilles ou en conteneurs et < 9 pour les
eaux mises en bouteilles ou en conteneurs
qui sont naturellement riches ou enrichies
artificiellement avec du dioxyde de
carbone)
Carbone Organique 2 mg/l Ce paramètre doit être mesuré pour les RQ et Aucun changement
Total (COT) Aucun changement unités de distribution desservant au moins augmentation anormal
anormal 5000 habitants anormale
Couleur 15 mg/l Pt-Co Acceptable pour les consommateurs et Commentaire en Pas de valeur
aucun changement anormal plus
Cuivre 1,0 mg/l LQ de 1 mg/l VP à 2 mg/l
Saveur Acceptable pour les Suite : **notamment pas de saveur Ajout Ajout de la limite
consommateurs, détectée pour un taux de dilution de 3 à commentaire de dilution
aucun changement 25°C
anormal **
Sodium 200 mg/l LQ de 150 mg/l /
et percentile de
80
Sulfates 250 mg/l LQ de 250 mg/l /
Température 25°C A l'exception des eaux ayant subi un / Nouveau paramètre
traitement thermique pour la production
d'eau chaude
Cette valeur ne s'applique pas dans les
départements d'outre-mer
Turbidité 0,5 NFU RQ de 0.5 NFU applicable au point de LQ de 2 UJ Pas de valeur -
mise en distribution pour les eaux de Acceptable pour
surface (art25) et les eaux d'origine consommateurs et
souterraine provenant de milieux fissurés aucun changement
présentant une turbidité périodique anormal
importante et > à 2 NTU
En cas de mise en oeuvre d'un traitement
de neutralisation ou de reminéralisation,
la RQ s'applique hors augmentation de
2 NFU turbidité due au traitement.
RQ de 2 NFU applicable aux robinets
normalement utilisés
ANNEXE N°1-2 du décret 2001-1220 : Références de Qualité (RQ) des eaux destinées à la consommation humaine
I-2.2 : INDICATEURS DE RADIOACTIVITE
Dose Totale indicative 0,1 mSv/an Le calcul de la DTI est effectué selon les Nouveau /
(DTI) (Sv = Sievert) modalités définies à l'article 15 du paramètre
présent décret
Tritium 100 Bq/l La présence de concentrations élevées de Nouveau /
(Becquerel) tritium dans l'eau peut être le témoin de paramètre
la présence d'autres radionucléides
artificiels. Si [tritium] dépasse le niveau
de référence, il est procédé à la
recherche de la présence éventuelle
d'autres radionucléides artificiels
Le décret du 11/01/2007 a abrogé les annexes 1321-1 et suivants, du code de la santé publique et
notamment les limites et références de qualité applicables aux eaux distribuées.
Les modifications des annexes du CSP par l’arrêté ministériel du 11/01/2007 portent aussi bien sur les LQ
et RQ des eaux traitées que des eaux brutes.
Eaux traitées :
Limites de qualité :
Microcystine LR remplacée par Microcystines totales
Références de qualité :
Conductivité à 20°C complétée par la conductivité à 25°C, les eaux ne doivent pas être corrosives
COT de 2 mg/L, autrefois pour les UDI > 5000 habitants, aujourd’hui pour toutes les UDI
Radioactivité : En cas de valeur > 0.1 Bq/L pour activité alpha global ou > 1 Bq/L pour activité bêta
globale résiduelle, il est procédé à l’analyse des nucléotides spécifiques définis dans l’arrêté R.
1321-20 du CSP
Eaux brutes :
Limite de qualité :
Remplacement de l’analyse de l’oxydabilité au KMNO4 par celle du COT avec limite à 10 mg/L
Limites de qualité EB des eaux douces superficielles utilisées pour la production d’eau potable
Conductivité à 20°C complétée par la conductivité à 25°C
Baryum passe de 0,7 à 0,1 mg/L pour le groupe A1
2 - Equilibre calco-carbonique
Contenu
A. INTRODUCTION 4
1. CONTRAINTES DE DISTRIBUTION 4
2. MODIFICATION DE L'EQUILIBRE CALCO-CARBONIQUE AU COURS DU TRAITEMENT 4
1. HYPOTHESES DE BASES 6
2. NOTATIONS 6
3. SYSTEME D'EQUATIONS DE L'EQUILIBRE CALCOCARBONIQUE 7
4. VALEURS DES CONSTANTES 8
5. DEFINITIONS 8
C. REPRESENTATION HALLOPEAU-DUBIN 11
D. REPRESENTATION LEGRAND-POIRIER 19
1. AERATION 25
2. NEUTRALISATION A LA CHAUX 25
3. NEUTRALISATION PAR LE CALCAIRE 31
4. NEUTRALISATION A LA SOUDE 33
5. CHOIX DE LA FILIERE DE NEUTRALISATION 34
F. REMINERALISATION DE L'EAU 35
1. CO2 + CHAUX 35
2. CO2 + CALCAIRE 35
3. CHLORURE DE CALCIUM ET CARBONATE DE SODIUM : CACL2 + NAHCO3 36
4. POSITION DE LA REMINERALISATION DANS UNE CHAINE DE TRAITEMENT 36
G. ADOUCISSEMENT 37
H. ANNEXES 42
Equations de base
Chaux - Saturateurs
Filtres à neutralite et à calcaire terrestre
Graphe Hallopeau et Dubin
A. Introduction
1. CONTRAINTES DE DISTRIBUTION
Lorsque qu’une eau subit un traitement de reminéralisation, en général on tend à respecter les règles
suivantes :
. TAC >8°F
. TH > 8°F
. pH de l’équilibre calco carbonique
Il existe trois types de traitement permettant de respecter ces trois contraintes, avec respectivement :
Certains réactifs ou procédés biologiques utilisés dans le traitement de l'eau potable interviennent sur
l'équilibre calco-carbonique :
Ajouts de coagulants :
Les sels de fer et d'aluminium consomment des bicarbonates, produisent du CO2 et rendent l'eau plus
agressive en consommant du TAC, selon les équations chimiques :
WAC = poly chloro sulfate d’aluminium 8.5 % Al2O3 111 ml.m-3 1°F
133.3 g.m-3 1°F
Réactions biologiques :
Pour la déferrisation et la nitrification biologiques, l'acidification de l'eau devient significative lorsque l'on
traite de fortes doses en fer et ammonium, ce qui a une incidence sur l’équilibre calco-carbonique et donc
sur la consommation de TAC.
1. HYPOTHESES DE BASES
2. NOTATIONS
Les 6 éléments fondamentaux sont H3O+, OH- , H2CO3 ou CO2aq, HCO3-, CO32- et Ca2+
Les éléments caractéristiques sont tous les autres.
Les constantes thermodynamiques portent sur les activités ioniques liées aux concentrations par un
coefficient appelé coefficient d’activité γi
(ai)=γi [ci]
2
Dans les eaux naturelles γi = 10 − O ,5 Z i (Zi Valence ion)
ε= (μ : force ionique)
1 + 1,4
n
μ=1/2 C Z
i =0
i i
2
(Ci concentration ion)
Pour une eau dont la composition ionique est donnée, l’équilibre calco-carbonique est régi par 4
équilibres chimiques pour 6 inconnues ( H 3O+), (H2CO3ou CO2), (OH-), (Ca2+),(HCO3-),(CO 3
--
)
1. Electroneutralité de l'eau :
2.[CO 32- ] + [HCO 3- ] + [OH - ] + A - = 2.[Ca 2+ ] + [H 3O + ] + C +
3. Premier équilibre de dissociation du CO2 dissous = H2CO3 = CO2atm dans l’eau (on confond CO2dis et
anhydride carbonique H2CO3 puisqu’ils sont en équilibre dans l’eau) :
[HCO 3- ].[H 3O + ]
H 2 CO 3 HCO + H 3 O
-
3
+
K1 ' =
[H 2 CO 3 ]
A l’équilibre calco carbonique une cinquième équation traduisant que le produit de solubilité du carbonate
de calcium est atteint est disponible.
Le système de 4 équations pour 6 inconnues peut être représenté par un ensemble de points dans un plan
(représentation simplifiée de Hallopeau Dubin ou plus complète de Legrand Poirier).
Les constantes d'équilibres molaires (pK') sont liées aux constantes (pK) par les relations suivantes.
pK e ' = pK e - pK s ' = pK s - 4
pK 1 ' = pK 1 - pK 2 ' = pK 2 - 2
1
avec la FORCE IONIQUE : = . Ci .Z i2
2 i
Constantes a b c
pKe 484,51 362,50 8,2902
pK1 -4.526,46 743.500 13,1789
pK2 -3.994,62 712.124 15,7163
pKs -2.156,80 162.508 13,7471
5. DEFINITIONS
A. Eaux douces / Eaux dures
Les paramètres chimiques qui permettent de quantifier les différentes concentrations ioniques d’une eau
sont les suivants :
• le titre alcalimétrique : TA= ½ [CO32-] + [OH-] les concentrations sont dans ce cas exprimées en
mmoles/L
• le titre alcalimétrique complet : TAC = [HCO3-] + 2 [CO32-] + [OH-] les concentrations sont dans ce cas
exprimées en mmoles/L
• le pH = -log [H3O+]
Les sels de calcium et de magnésium peuvent être liés aux bicarbonates cela correspond à la dureté
temporaire. Lorsqu’ils sont liés aux sels d’acide forts (Chlorures et sulfates), ils correspondent à la dureté
permanente avec :
TH = dureté temporaire + dureté permanente
en milli mole/L
en mili-équivalent/L
en milligramme/L
en ° F (degré Français)
Par définition, on appelle « eaux douces » les eaux qui contiennent peu de sels de Calcium ou de
Magnésium et « eaux dures » celles qui en contiennent beaucoup.
A titre d’exemple, une eau ayant un TH de 1° F sera dite « douce », et une eau ayant un TH de 30° F sera
dite « dure ».
Comme la précipitation des sels de Ca est « gérée » par la présence de bicarbonates, il va de pair que le
TAC d’une eau sera également caractéristique de sa dureté.
En résumé, on retiendra que les valeurs caractéristiques de la dureté d’une eau sont :
Avant même d’entrer dans une interprétation théorique des phénomènes de dissolution/précipitation, on
peut logiquement déduire que les eaux faiblement chargées en sels vont avoir conservé un potentiel de
dissolution vis-à-vis des matériaux avec lesquels elles seront en contact (récipients, tuyaux…).
A l’inverse, les eaux riches en sels auront la possibilité de laisser déposer les moins solubles de ceux-ci,
elles auront tendance à produire des dépôts donnant lieu à la formation de cristaux à l’interface solide-
liquide.
Cependant pour une minéralisation donnée (TH / TAC fixes), il existe une valeur du pH qui correspond à la
précipitation du Carbonate de Calcium : on appelle cette valeur le pH d’équilibre ou le pH de « saturation»
d’où le nom de « pHs ».
On peut donc « classer » les eaux en fonction de la valeur de leur pH vis à vis de ce pHs :
• Si pH > pHs, les eaux auront tendance à déposer du CaCO 3, elles sont dites entartrantes.
• Si pH < pHs, elles auront tendance à dissoudre du CaCO3, elles sont dites agressives.
En résumé : Pour une minéralisation donnée, c’est le signe de la différence pH – pHs qui va permettre de
définir si une eau est « agressive » ou « incrustante ».
Remarque : On verra ultérieurement que la valeur du pHs d'une eau augmente lorsque son TAC (donc sa
minéralisation) diminue. Pour un pH donné, une eau peu minéralisée aura un pH < pHs (elle sera
agressive), tandis qu'une eau plus minéralisée aura un pH > pHs (elle sera entartrante) ; ceci explique
une certaine "corrélation" entre eau douce et eau agressive, ou eau dure et eau incrustante, malgré des
significations différentes.
C. Représentation Hallopeau-Dubin
Le diagramme Hallopeau-Dubin permet de calculer rapidement les évolutions des différents paramètres de
l'équilibre calco-carbonique modifié au cours du traitement, par les apports en réactifs.
Pour des eaux ayant une même température et un même rapport TAC/TH Ca : alcalinité/chaux, on
détermine une même droite de saturation dans le plan Log(TAC) = f(pH).
Les eaux dont le point représentatif est sur cette droite sont à l'équilibre.
Malgré les approximations, le diagramme fournit d'excellentes informations pour le traitement des eaux
potables lorsqu'elles sont peu minéralisées et lorsqu'elles s'écartent peu des caractéristiques précitées.
Les concentrations en anhydride carbonique H2CO3 ou en CO2 sont exprimées en mole par litre dans
l'équation.
Ainsi on peut définir le CO2 à partir des bicarbonates de l’eau et du pH, mais on peut également le
définir graphiquement avec le diagramme HALLOPEAU-DUBIN.
2. CALCUL DU PH DE SATURATION
[CO 2- +
3 ].[H 3 O ]
avec K 2 ' = et pH = Log[CO 2- -
3 ] - Log[HCO 3 ] - Log (K 2 ')
HCO -
3
d’autre part : 6 :
Ca 2+ + CO 2-3 CaCO 3
avec K s ' = [CO 2-3 ].[Ca 2+ ] et Log[CO 32- ] = Log[K s '] - Log[Ca 2+ ]
[HCO3-] (mg CaO.L-1) => 2.[HCO3-]/56.000 (mol.L-1) [Ca2+] (mg CaO.L-1) => [Ca2+]/56.000 (mol.L-1)
ainsi
2.[HCO 3 - ] [Ca 2+ ]
pH = LogK s '- LogK 2 '- Log - Log
56.000 56.000
3. GRAPHIQUE HALLOPEAU-DUBIN
- et le fond de calque portant les courbes « chaux », « calcaire » et de saturation (ou d’équilibre) :
On démontre que les courbes de neutralisation à la chaux (Ca(OH) 2) et au calcaire (carbonate de calcium
CaCO3) d'une eau se déduisent par translation horizontale de ces 2 courbes portées sur le diagramme.
Ainsi, on peut définir différents traitements selon la situation du point représentatif de l’eau définissant,
soit une eau agressive, soit entartrante. L’objectif étant d’atteindre la droite de saturation où le CO 2 est à
l’équilibre.
Fig 3 : Evolution du point représentatif P d’une eau sur le graphique HALLOPEAU DUBIN
selon différents traitement
D. Représentation legrand-Poirier
1. LES BASES DE LA REPRESENTATION (RESOLUTION PAR LE CALCUL)
La représentation LEGRAND-POIRIER se fait dans le plan CO2 total = f(Ca2+),
Avec : CO2 total = [ H2CO3 ] + [ HCO3- ] + [ CO32- ].
L’expression du CO2 total n’est donc pas la même que celle utilisée par HALLOPEAU DUBIN.
Les deux équations de bases de l’équilibre calco-carbonique utilisées sont la dissociation totale du CO 2total
et l’électroneutralité de l’eau :
A- - C+
avec =
2
Avec la représentation de Legrand Poirier, on trace dans un plan défini par les axes CO2 total et Calcium
(Ca2+) la courbe qui représente l’ensemble des points à l’équilibre.
En posant
K s'
A= -1
K 2' C a2+
2+ K s'
B = Ca -λ +
C a2+
'
C= K e
Si on connaît le CO2 total et la concentration en calcium on dispose alors d’un ensemble de cinq équations
à cinq inconnues. (H3O+, OH-, HCO3-, CO3=,H2CO3)
[HCO 3- ].[H 3O + ]
Equation 1 : K1 ' =
[H 2 CO 3 ]
[CO 32- ]. [H 3O + ]
Equation 2 : K 2 ' =
[HCO 3- ]
2- - - -
Equation 3 : 2.[CO 3 ] + [HCO 3 ] + [OH ] + A = 2.[Ca 2+ ] + [H 3O + ] + C +
+ -
Equation 4 : Ke' = [H 3 O ].[OH ]
Si on pose :
[ H 3O + ]2 [ H 3O + ]
L= + + 1 ( L ne dépend que du pH)
K1' K 2' K 2'
+ Ke
M = [ H 3O ] - + 2 (Ca2+-λ) ( M ne dépend que du pH et de concentration en calcium et autres ions)
[ H 3O + ]
[ H 3O + ]
N=[ + 2] ( N ne dépend que du pH)
K 2'
LM
Alors CO2total = (équation du troisième degré qui ne dépend que du pH) on peut alors calculer [H3O+],
N
M
[CO3=] = , puis [HCO3-] et [H2CO3].
N
On sépare le graphique en différentes régions en remarquant qu’à pH constant, l’équation aboutit à des
droites. On peut alors simplifier cette équation, pour certaines valeurs de pH.
Les points représentatifs de ces eaux se situent sur une demi-droite de pente 2,
d'origine [Ca2+] = λ et [CO2 total] = 0.
Courbe pH 5 :
-
OH-, HCO3 et CO32- sont négligeables
[ H ] << [H 2 CO 3 ] Ca
+
2+
= et CO 2 total = H 2 CO 3
Les points représentatifs de ces eaux ne dépendent pas du pH et se situent sur une verticale passant par
l'abscisse
2+
[Ca ] = χ.
Si n < 0, cette droite ne fait plus partie du graphique.
Courbe pH 10
H+, H2CO3 sont négligeables
Les points représentatifs de ces eaux se situent sur une droite de pente 1.
On démontre que toutes les droites pH = constantes passent par ce point S ou à une distance négligeable.
Pour certaines eaux, n peut être négatif. C'est le cas lorsque les chlorures et les sulfates de calcium sont
majoritaires par rapport aux bicarbonates de calcium par exemple.
I II III
pH < 8,3
M
[H2CO3]
[HCO3-]
[Ca2+]
0 S
[Ca2+]
e
K2 '
on obtient : [H 2 CO 3 ]equilibrant = .[Ca 2+ ].[HCO -3 ]2
K1 '.K s '
puis : ( )
CO 2 total = 2. [Ca 2+ ] - +
K2 '
K 1 '.K s '
(
.[Ca 2+ ] . [Ca 2+ ] - )
2
Ainsi, à partir d'une analyse complète d'une eau, il est possible de déterminer les points de la courbe
correspondant à l'équilibre calco-carbonique.
Une eau dont le point caractéristique est situé à gauche de la courbe est agressive. Elle est entartrante sur
la droite.
pH équilibrant
Il se calcule alors de la manières suivante :
K 2 '.[HCO3- ] K2 '
[H 3O + ] = = .[Ca 2+ ].([Ca 2+ ] - )
CO 2-
3 Ks '
Point N :
Il correspond au point de la courbe d'équilibre où la concentration en calcium est minimale.
Adoucissement à la chaux
L'eau est rendue calcifiante, puis il y précipitation du carbonate de calcium : on se déplace dans un
premier temps sur une horizontale de la quantité de calcium ajoutée, puis sur la pente de droite 1.
pH < 8,3
te 2
3
Pen
8,3 < pH < 10
1e
pH=7,67
nt
Pe
pH > 10
2
1
1. CaCO3
M pH=8,09
2
2. Chaux
3 [H2CO3]= 0,77 mmole/l
3. Aération
1
pH=8,63
0
0 S 1 2 3
Après avoir présenté les représentations graphiques permettant de définir la remise à l’équilibre calco-
carbonique, voyons les 3 principaux traitements de l’eau permettant d’y parvenir, selon la qualité initiale
de l’eau.
1. AERATION
Une tour d'aération par pulvérisation doit respecter les critères suivants pour obtenir un rendement
d'élimination maximal de l'ordre de 80 %, du CO2 libre :
- débit unitaire par tuyère : 1,0 m3.h-1
- charge minimale sur chaque tuyère : 0,5 bar
- hauteur des rampes : 1,2 m
Contrairement aux autres procédés, il n'est pas possible, par aération, de descendre en dessous d'une
concentration résiduelle de 10 mg.L-1 de CO2 libre.
2. NEUTRALISATION A LA CHAUX
A. Principe
2 CO 2 + Ca(OH) 2 → Ca(HCO 3 ) 2
Il faut 1°F de chaux par °F de CO2 à neutraliser ; le TAC et le TH augmentent donc de 1°F.
La chaux introduite réagit avec le CO2 libre pour tout d’abord précipiter en partie en carbonate de
calcium ; c’est la décarbonatation puis des bicarbonates de calcium sont formés. Des réactions de
précipitations parallèles peuvent avoir lieu avec la dureté calcique (TH Ca) et magnésienne(THMg) ou le sel
de fer (coagulant), ce qui explique une surconsommation en chaux par rapport à la simple teneur en CO2.
D’où des différences entre la relation stoechiométrique et la réalité.
De plus, la chaux contient un certain nombre d'impuretés, dont il faut tenir compte pour calculer sa dose
active.
La chaux n'est jamais introduite dans l'eau sous forme vive pulvérulente.
Elle est préparée sous forme d'eau de chaux saturée ; préparation qui se fait en deux étapes :
- préparation d'un lait de chaux, liquide laiteux, la chaux étant en sursaturation (solution à 50 g.L-1
en Ca(OH)2),
- préparation à partir du lait de chaux d'une solution saturée en chaux appelée eau de chaux EDC.
La réaction se fait dans un ouvrage spécifique du même type qu'un décanteur appelé saturateur qui
peut être discontinu ou continu.
La chaux peut être utilisée sous forme de lait de chaux LDC quand on se trouve en tête de station,
c'est à dire à l'amont des unités de décantation/filtration.
Si l’eau a besoin d’être neutralisée à la chaux en fin de traitement, également (par effet des réactifs…),
on utilisera l’eau de chaux sans risque de précipitation de particules de chaux dans l’eau, ni de
décarbonatation (précipités de CaCO3) en fin de filière.
Selon la taille des installations, la chaux pulvérulente est stockée sur les usines d'eau potable en sacs de
3
25 kg ou en silo de 50 m minimum, correspondant à une charge utile maximale des camions de 25
tonnes.
Les silos comportent obligatoirement dans leur partie inférieure un système de dévoûtage :
- vibreur : homogénéise le produit mais risque de provoquer le tassement,
- fluidisation : injection d'air parfaitement sec par intermittence à la base du silo,
- mécanique : rotation de lames souples à la base du silo ; les contraintes mécaniques sont très
importantes.
La première solution n'est utilisable que pour de petites unités car l'utilisation de la chaux est difficile :
c'est un produit pulvérulent hygroscopique s'insinuant partout, la vidange des sacs pose donc de
nombreux problèmes.
sondes
filtre
SILO DE
CHAUX
Dépotage
Lait de chaux
Vibreur
Surpresseur de
Manchette de
fluidisation
fluidisation
Doseur alvéolaire
Agitateur
Bac
journalier
Doseur à vis
Bac de
mélanger
La préparation en continu se fait souvent en deux temps. Un premier doseur alvéolaire à sec situé à la
base du silo permet de remplir une trémie journalière (bac journalier). Un second doseur à vis, précis,
alimente le bac de préparation en continu. Ce dernier est agité pour assurer le mélange et alimenté en
continu par de l'eau de service. Le lait de chaux nécessaire est délivré par une pompe, son excès
s'évacuant par le trop plein.
En sursaturation, le lait de chaux est un produit particulièrement déposant et entartrant, ce qui conduit à
des risques importants de colmatage de toutes les canalisations de transfert. Un système de nettoyage
automatique des canalisations par de l'eau de service est nécessaire. Il se déclenche lors de chaque arrêt
de l'unité de préparation du lait de chaux.
La solution d'eau de chaux saturée est obtenue par le passage d'une eau de service à travers un lit de
chaux pendant un temps de contact suffisant pour permettre sa saturation.
Le saturateur est un ouvrage conique, la pente des parois étant au minimum de 60° par rapport à la
verticale, surmontée d'une partie droite d'au moins 1 mètre. Il est alimenté en lait de chaux dans sa partie
inférieure gravitairement dans la mesure du possible. Le lait de chaux est préparé en discontinu.
L'eau à saturer arrive en partie basse à un débit suffisant pour fluidiser la chaux dans la partie conique. La
-1
vitesse au niveau de l'alimentation est d'environ 100 m.h . Le temps nécessaire à la réaction est d'au
moins 10 minutes.
La vitesse de l'eau ne doit pas dépasser 1 m.h-1 pour permettre aux particules de chaux non dissoutes de
décanter. L'eau de chaux est évacuée par surverse.
Un dispositif installée sortie, sur le côté du saturateur (filtre) sert à clarifier l'eau de chaux.
La vanne de vidange d'un diamètre important permet d'évacuer régulièrement les boues produites.
Ces dernières proviennent :
- de la présence des incuits (une chaux pure en contient 5%)
- de l'adoucissement d'eau de service : la chaux réagissant sur les carbonates par décarbonatation
précipite (5 à 10% de perte).
La présence d'un "trou de main" à la base du saturateur est impérative pour permettre une intervention
en cas de décarbonatation importante à la base du saturateur.
Trop plein
Trop plein
Vidange partielle
(vers bac lait de chaux)
Arrivée du lait de chaux
Trou de main
Vidange totale
Ce type d'ouvrage est adapté à de petites unités de traitement. Les différentes séquences de
fonctionnement ne sont pas automatisables et demandent donc l'intervention de l'exploitant.
Le contrôle de la concentration en chaux de l'eau de chaux saturée se fait par la mesure du titre
alcalimétrique (TA).
Ca (OH ) 2 Ca 2 + + 2OH −
-
La mesure du TA, plus simple et rapide que celle du TH, permet d’estimer la concentration en ions OH ,
ces derniers provenant majoritairement de la chaux.
La figure 9 présente l’évolution des teneurs en TA, donc en chaux, mesurées à différentes profondeurs du
saturateur et à différents moments du cycle : les premières eaux résultent de la recharge précédente et
ne sont pas saturées, en fin de cycle, la teneur en TA décroît à nouveau. La saturation n'est obtenue
qu'après une heure de fonctionnement.
300
250
200
0,5 m
TA (°F)
150 0,0 m
1,0 m
100
2,5 m
1,5 m
50
2,0 m
0
0 1 2 3 4 5 6
Moment du cycle
Le lait de chaux est préparé en continu ou discontinu, mais est distribué obligatoirement en continu.
Il est injecté dans le système de recirculation des boues ou dans la tuyauterie d'arrivée d'eau de dilution.
Le recyclage est effectué par la turbine M placée en partie haute de la tuyère.
Le débit dans le saturateur doit permettre le mélange intime et l'entraînement des boues, du lait de chaux
et de l'eau. L'appareil fonctionne avec un lit de boues dont le niveau est théoriquement réglé par le niveau
des concentrateurs.
Dans la pratique une purge de boue à la base de l'ouvrage à chaque redémarrage est souhaitable.
Le saturateur est constitué d'une base conique (pente 45°) et d'une partie droite d'au moins 1 mètre de
-1
hauteur. La vitesse ascensionnelle de l'eau est limitée à 2 m.h .
La concentration de l'eau de chaux est stable, mais sa solubilité dépend de la température (figure 6).
Trop plein
Trou de main
Vidange totale
Vers égout
F. Exemple de réglage
Neutralisation de 50 mg.L-1 de CO2 agressif pour un débit de station de 100 m3.h-1.
Dans la réalité, on prendra un débit de 90 à 95 L.h-1 d'eau de service pour tenir compte des impuretés de
la chaux et de la consommation éventuelle due à la décarbonatation de la chaux par l’eau de service (≈
10%).
Il faut 1°F de carbonate de calcium (calcaire) pour neutraliser 1°F de CO 2, ce qui entraîne une
augmentation du TAC de 1°F et du TH de 1°F.
La neutralite est un matériau fabriqué à partir d'algues calcaires : Lithotamne ou Maërl = sédiment marin
composé d’algues calcaires issues des côtes bretonnes, notamment utilisé pour l’amendement des sols
calcaires.
Elle est composée surtout de CaCO3 (82 %), mais aussi de MgCO3 (11 %) et de MgO (0,5%).
A noter, cette ressource naturelle tend à s’épuiser et risque dans quelques années de ne plus être
disponible pour les traiteurs d’eau qui recherchent donc d’autres ressources en calcaire d’origine terrestre.
Le calcaire consommé doit être remplacé régulièrement par recharge partielle du filtre.
B. Mise en œuvre
Le matériau calcaire est utilisé en couche filtrante de 1 à 2 mètres d'épaisseur.
La matériau calcaire peut s'utiliser en filtre ouvert ou en filtre fermé, selon le débit de la station.
100% 120%
90%
80% 100%
70% 80%
Rendement
Rendement
60%
50% 31 mg/l 60%
40% 39 mg/l
40% activé non lavé
30% 53 mg/l
20% activé et lavé
31 mg/l 20%
10% neuve
0% 0%
0 mn 5 mn 10 mn 15 mn 20 mn 25 mn 0 mn 10 mn 20 mn 30 mn 40 mn
Temps de contact Temps de contact
C. Dimensionnement
Le dimensionnement des filtres se fait par rapport au temps de contact qui dépend du matériau choisi :
• Pour un calcaire marin, il doit être au minium de 10 minutes où le rendement d’élimination est
proche du maximum (figure 12) et si possible de 15 minutes. En général, on retient un TC = 15mn.
• Pour un calcaire de synthèse (carbonate mixte de calcium et magnésium NF EN1017), le produit est
très réactif et des temps de contact de 5 à 15 minutes sont suffisants.
• Pour les calcaires terrestres (carbonates de calcium NF EN1018), les temps de contact peuvent être
plus importants : 20 à 45 minutes.
Plusieurs formules empiriques de dimensionnement du temps de contact, à utiliser avec précaution car
elles ont tendance à augmenter significativement le TC, sont proposées dans la littérature :
0,92 . [CO 2 ]
t (mn) = avec [CO2] en mg.L-1
Log[CO 2 ]
70
t (mn) = 0,7.[CO 2 ] - + 4.(pH - 1)
[CO 2 ]
Dans la réalité, on rajoute toujours un peu de soude (+ 0,5 °F de NaOH) après ce type de neutralisation
au calcaire.
4. NEUTRALISATION A LA SOUDE
CO 2 + NaOH → Na(HCO 3 )
La soude liquide ou lessive de soude (30 à 50 %) est injectée en ligne avec une pompe doseuse.
Les filtres à calcaire, en raison des risques de colmatage, sont plutôt recommandés pour des eaux
souterraines peu chargées en matières organiques et en matières en suspension.
Le choix du réactif chimique, dans le cadre d'une neutralisation par réactif, doit tenir compte des critères
suivants :
- choix d'un TH final pour un objectif donné en TAC : la soude et le carbonate de sodium (autre
réactif possible) ne modifient pas le TH. A neutralisation équivalente, la chaux augmente moins la
dureté que le calcaire.
- la chaux est réservée aux grandes unités en raison des équipements nécessaires,
- par rapport aux coûts des réactifs ; la soude et le carbonate de sodium sont les réactifs les plus
chers, mais ne nécessitant pas d'équipement important.
F. Reminéralisation de l'eau
Lorsque les eaux sont très faiblement minéralisées et pauvres en TAC, il peut être nécessaire de
procéder à une reminéralisation. Au préalable, on la reminéralisera en rajoutant du CO 2 et de la chaux ou du
calcaire pour former des bicarbonates ce calcium
1. CO2 + CHAUX
2 CO 2 + Ca(OH) 2 → Ca(HCO 3 ) 2
Pour ajouter 1°F de TAC et 1°F de TH, il faut 1°F de chaux (à 7,4 mg.L-1 de Ca(OH)2) car 1 mole
-1
nécessaire (MM Ca(OH)2 = 74g.mol-1) et 1° F de CO2 (8,8mg.L de CO2) car 2 moles nécessaires (MM CO2
= 44g.mol-1).
La chaux est introduite en second étage, sous forme d’eau de chaux (si pas d’ouvrage pour collecter les
précipités liés au lait de chaux, en fin de filière) ou de lait de chaux (s’il existe un ouvrage pour collecter
ses précipités, en tête de filière) dans des conditions de turbulence importantes, pour favoriser le
mélange.
2. CO2 + CALCAIRE
CO 2 + CaCO 3 + H 2 O → Ca(HCO 3 ) 2
Pour ajouter 1°F de TH et 1°F de TAC, il faut 1°F de CaCO 3 et 1°F de CO2.
Mais dans cette réaction, 1°F de CO2 vaut 4,4 mg.L-1 et non 8,8 mg.L-1, car seule 1 mole de CO2 est
nécessaire.
L'eau à traiter est enrichie dans un premier temps en gaz carbonique comme précédemment, puis percole
sur un filtre à neutralite.
CaCl 2 + H 2 O → Ca 2+ + 2Cl -
NaHCO 3 + H 2 O → Na + + HCO -3
Cette solution est réservée à des eaux pauvres en sodium et en chlorures. Elle est peu recommandée en
raison des apports en ces éléments et par le coût élevé des réactifs.
Fin de traitement
Elle permet un ajustement optimal des caractéristiques de l'eau en sortie d'usine, tout en utilisant un
minimum de CO2 : l'injection d'eau de chaux qui suit la dissolution du CO2 limite les pertes de ce gaz.
Tête de traitement
G. Adoucissement
1. PRINCIPE DE L'ADOUCISSEMENT PAR DECARBONATATION
A. Dureté de l'eau - définitions
Le carbonate de calcium est pratiquement insoluble aux pH rencontrés dans le domaine de l'eau potable.
La limite de sa solubilité est de 2°F environ.
Le carbonate de magnésium est soluble, alors que l'hydroxyde correspondant ne l'est pas.
L'eau décantée étant précipitante, une légère acidification (1 à 2°F) avant la filtration est souhaitable.
Les deux réactifs utilisés sont la chaux et la soude. Le chlorure ferrique est un coagulant approprié qui
favorise les réactions et la décantation des boues.
Il faut 1°F de chaux soit 7.4 mg/L pour neutraliser 1°F de CO2 soit 4.4 mg.L-1
La production de boues est de 1°F de TH calcique par °F de chaux introduite ou 1.35 g de carbonate de
calcium par g de chaux introduite.
Bilan :
La quantité de chaux (Q) à ajouter pour un adoucissement partiel (diminution du TH calcique uniquement)
est en g.m-3 de :
[CO 2 ]
Q = 7,4. + TH Ca
4,4
Dans le cas d'un adoucissement partiel, c'est essentiellement le calcium qui réagit.
La production de boues calculée doit aussi tenir compte de l'impureté de la chaux utilisée (environ 5%).
Et le carbonate de sodium résultant de la réaction précédente, réagit sur les sels de calcium qui
correspondent à la "dureté permanente" :
La production de boues est de 2 °F de TH calcique par 1°F de soude introduite ou 2.5 g de carbonate de
calcium par g de soude introduite
La diminution du THCa est égale à 2 fois la diminution du TAC du fait de la formation des
carbonates de sodium qui réagissent eux même avec le calcium lié aux sels d’acides forts (chlorure et
sulfate) correspondants à la dureté permanente
CO 2 + 2 NaOH + H 2 O → Na 2 CO 3 + 2 H 2 O
Il faut 1°F de soude soit 8 mg/L pour neutraliser 1°F de CO2 soit 4,4 mg.L-1
Bilan :
La quantité de soude (Q) à ajouter pour un adoucissement partiel (élimination de la dureté calcique) est
en g.m-3 de :
[CO 2 ]
Q = 8. + 0.5 THCa
4,4
Elle met en œuvre un adoucisseur qui est une résine échangeuse de cations (cf chapitre VII) que l'on
régénère avec une solution de chlorure de sodium.
Le titre hydrotimétrique TH de l'eau traitée est pratiquement nul, son pH et son alcalinité TAC restent
inchangés.
Eau traitée
Concentration
Régénération
Epuisement
Régénérant
Point de fuite
La réglementation de 1989 (décret 89/3) impose comme Exigences de Qualité, sur les filières comprenant
un adoucisseur ou un adoucissement, un titre hydrotimétrique TH minimal de l'eau traitée de 15°F et un
titre alcalimétrique TAC minimal de 2,5°F.
Par contre, en 2001, le décret 2001/1220, est beaucoup moins exigeant et précis.
Il ne requiert en Référence de Qualité que « les eaux ne doivent pas être agressives ».
H. Annexes
Il faut 1°F de carbonate de calcium par 1°F de CO2, Le TH et le TAC augmentent de 1°F.
Pour 1°F de CO2, il faut 1°F de soude, le TAC augmente de 1°F et le TH reste constant.
Pour ajouter 1°F de TH et 1°F de TAC, il faut 1°F de CaCO 3 et 1°F de CO2
Mais dans cette réaction, 1°F de CO2 vaut 4,4 mg.L-1 (1 mole) et non 8,8 mg.L-1 (2 moles)
[CO2 ]
Adoucissement à la chaux Q = 7,4. + TH Ca
4,4
Q : Quantité de chaux à ajouter pour un adoucissement partiel est en g.m -3 avec :
TH en °F et CO2 en g.m-3
La diminution du TH est égale à celle du TAC.
[CO2 ] 1
Adoucissement à la soude Q = 8. + THCa
4,4 2
Q : Quantité de soude à ajouter pour un adoucissement partiel est en g.m -3 avec :
TH en °F et CO2 en g.m-3
La diminution du TH est égale à 2 TAC.
Saturateur discontinu
Saturateur continu
Température (°C) 0 10 20 30
-1
Chaux Ca(OH)2 g.L 1,85 1,76 1,65 1,53
TA (°F) 250 238 223 207
g/l
m3/h Lait de chaux
kg/h
concentrations usuelles :
Neutralite :
à 20°C : 10 min
à 15°C : 15 min
à 10°C : 20 min
3 - Coagulation – Floculation
Contenu
F. ANNEXES 30
Les procédés de coagulation et de floculation sont utilisés pour faciliter l’élimination des matières en
suspension et des matières colloïdales. La séparation, en tant que telle, sera faite lors d’une étape ultérieure
par décantation, flottation ou filtration.
Les colloïdes confèrent à l’eau des propriétés indésirables qui justifient les efforts réalisés pour leur
élimination.
Turbidité
Elle est le plus souvent occasionnée par des minéraux argileux et des molécules dérivées de matières
organiques d’origine naturelle. Ces composés sont souvent hydrophobes, c’est à dire non miscibles à
l’eau. Ils sont généralement de faible dimension (0,01 à 0.1 µm) dans un état intermédiaire entre la
suspension et la solution.
Coloration
La coloration vraie des eaux naturelles est causée par la matière organique (acides humiques et acides
fulviques de poids moléculaire compris entre 1 800 et 5 000 unités). Ce sont souvent des composés
polaires, hydrophiles, de petites dimensions (3 à 10 nm) et plutôt insolubles dans l’eau (acides
humiques).
Autres
Certains composés organiques complexes proviennent de déversements industriels dans le milieu
naturel.
Les détergents sont aussi des composés hydrophobes en raison de leurs propriétés émulsifiantes
assimilables aux colloïdes.
Les colloïdes présents dans l’eau à traiter sont des particules de très petite taille (≤ 0.1 µm). Le tableau
(fig. 1) donne les ordres de grandeurs du temps nécessaire à la décantation de certains éléments.
Les colloïdes sont donc des particules dont les temps de décantation les rendent impossibles à séparer
par simple gravité. Le rôle de la coagulation floculation sera de favoriser l’agglomération de ces
colloïdes pour donner naissance à un floc plus gros et séparable par voie gravitaire.
La stabilité des colloïdes est liée à la présence de charges négatives à leur surface, ce qui entraîne des
phénomènes de répulsion. Pour casser cet effet de répulsion, il est alors nécessaire de rajouter des
réactifs chimiques.
1 Hydrolyse du réactif ajouté, étape initiale indispensable pour que le réactif puisse entrer en contact
avec les colloïdes présents dans l’eau
2 Coagulation : mécanisme électrostatique de déstabilisation des particules colloïdales,
3 Floculation : phénomène d'agglomération des particules insolubles de taille suffisamment importante
que l'on appelle le floc, après une étape de coagulation,
Les colloïdes pouvant être minéraux (argiles,...) ou organiques, (matières humiques,...), de nombreux
composants seront touchés par cette étape, sans être pour autant forcément éliminés en totalité de
l'eau. La séparation du floc formé et de l’eau se fera par la suite, soit par simple filtration si la
concentration est peu importante, soit par combinaison d’une décantation précédant une filtration.
COAGULATION FLOCULATION
OH-
OH-
+
OH- +
Al +
OH- +
+ Al + Colloïde
OH-
+
C
Colloïde
A
Colloïde
A
Vacuoles d’eau
Colloïde
Colloïde C
A
Colloïde B
Al (OH ) 3− x
x n
A
Colloïde
D
Malgré la charge de surface des particules colloïdales, les suspensions n'ont pas de charge électrique
nette. La charge primaire, en général négative, est équilibrée par une charge égale de signe opposé ;
positive, dans la phase aqueuse autour de la particule.
- +
- +
Une mono-couche de contre ions ( + )
Potentiel
- +
- +
entoure la particule et neutralise la charge - +
- +
primaire ( - ). - +
- +
- +
- +
- +
Distance Distance
- + - + +
En réalité, la double couche est plus diffuse - - + +
-
Potentiel
- + + - -
- - - + -
en raison de l'agitation thermique. Elle - + + - -
+
- - - -
contient en majorité des ions de charges - + +
+ + +
- - -
+ +
opposées à la charge primaire. Il y a une - + - +
+
-
- - + - +
densité plus forte de charges positives autour - + - + - -
de la particule. Distance Distance
C. Modèle de STERN
Dans ce modèle (Fig. 5), on considère que les attractions électrostatiques et l'agitation thermique
entraînent la formation d'une double couche ionique composée :
- d'une couche interne, ou couche de Stern (ou d’Helmotz), formée uniquement de contre ions,
solidaires du solide.
- et d'une couche externe diffuse, ou couche de Gouy-Chapman, où la concentration des contres
ions décroît au fur et à mesure que l'on s'éloigne de la couche de Stern. Seule une partie de cette
couche est solidaire avec le solide ce qui marque un plan de cisaillement. Il limite la zone de
déformabilité du solide.
La densité de charges (exprimée en coulomb par cm3) décroît rapidement dans la couche externe
diffuse avec l'augmentation de la distance à l'interface solide/liquide. Il en est donc de même du
potentiel électrostatique existant entre la surface du solide et la solution qui diminue avec
l’augmentation de cette distance.
La charge totale dans les couches de Stern et de Gouy-Chapman est égale et de signe opposé à celle
du colloïde, donc le colloïde est stable par rapport à sa charge électrostatique.
Le potentiel zêta (PZ) exprimé en mV est la charge électrostatique existant au niveau du plan de
cisaillement (Fig. 5). Il ne s'agit donc pas d'un potentiel défini entre deux couches bien précises. Il
s’agit en fait d’un potentiel électrostatique existant entre la surface du colloïde et la solution, jusqu’au
plan de cisaillement correspondant à la zone limite d’attraction des charges et la délimitation des
couches où le solide se déforme.
4. . .
PZ =
D
Lorsque deux particules se rapprochent à faible distance, leurs atmosphères ioniques interférent. Cela
conduit à une répulsion mutuelle de nature électrostatique. L'importance du PZ caractérise la stabilité
de la suspension :
- de -30 à -35 mV : suspension très stable, les particules se repoussent
- de -14 à -22 mV : la turbidité grossière est coagulée
- entre 0 et 5 mV : coagulation totale
+
+ -
-
-
- + +
-
+ +
+ + -
Colloïde +
- -
chargée + -
négativement +
+ -
+ +
- + -
+
- - -+
-
+
+
Potentiel + +
- -
total +
Potentiel
ZETA
Potentiel de Distance à la surface
NERNST de la particule
Couche Couche
d’adsorption diffuse
Eau en équilibre
Double couche ionique
Concentration charge
+ Equilibre
Les colloïdes sont des particules trop petites pour sédimenter sous l'effet de la pesanteur dans un
temps compatible avec une unité de traitement industriel des eaux à traiter. La stabilité des colloïdes
est aussi due aux forces électrostatiques que nous venons de décrire.
Il existe cependant des forces d'attraction entre particules, essentiellement de type London Van Der
Waals : des atomes ou des molécules électriquement neutres induisent des forces de plus petite
portée. Ces dernières leurs permettent quand elles viennent en contact de s'agglomérer en un flocon
stable se comportant comme une particule unique.
A. Energie d'attraction
Considérons deux particules colloïdales sphériques identiques de rayon r. On démontre (modèle DLVO,
Derjaguin and Landau, Verwey and Overbeek) que l'énergie potentielle d'attraction qui s'exerce entre
elles, est :
- inversement proportionnelle à la puissance 6ème à la distance « d » qui les sépare lorsqu'elle est
grande,
- inversement proportionnelle à la distance « d » si les particules sont très proches
Les forces d'attraction ne sont importantes qu'à faible distance : plus la distance est faible, plus
l’énergie d’attraction est forte, à l’inverse, plus la distance est grande, plus l’énergie d’attraction est
faible.
B. Energie de répulsion
L'énergie d'interaction électrostatique, c'est à dire le travail qu'il faut fournir pour amener une particule
d'une distance infinie à une distance donnée d'une autre particule identique est de la forme :
Vr = f(e, PZ,T).exp(d / e)
1 10-12
Dès que la distance entre deux particules Distance entre
0 10-12
commence à croître, apparaît une barrière
particules (A)
0 10 20 30 40
-1 10-12
énergétique nette qu'il faudra franchir pour INTERACTION NETTE
-2 10-12
pouvoir les floculer.
-3 10-12
La plupart des colloïdes des eaux de surface comme des eaux résiduaires urbaines présente une charge
primaire généralement négative à pH neutre. On distingue quatre phénomènes à l’origine de cette
charge primaire :
Il s'agit de groupes comme -OH, -COOH, -OPO3H2, -NH2 dont la charge dépend du milieu. Le pH
joue un rôle essentiel avec le transfert de protons :
Silice :
Si - OH 2 Si - OH Si - O -
MeOH + M Z + MeOM Z −1
+H+
Imperfection de structure :
Le remplacement d'un atome métallique dans un réseau d'oxydes métalliques par un autre atome
possédant un électron en moins conduit à l'apparition d'une charge négative : par exemple Al dans un
réseau de SiO2.
Adsorption :
L'adsorption, par des interactions London-Van Der Waals ou des liaisons Hydrogène, d'un composé
organique ionisé à la surface d'un solide, entraîne l'apparition d'une charge superficielle de même signe
que le composé ionisé.
A un pH donné, en l’absence de réaction avec Fig. n°7 : Potentiel zéta du zircon en fonction du pH
l'environnement chimique, la forme oxydée MeOH
est en équilibre avec MeO- et H+. Il existe un pH 60 mV
supérieurs. -40 mV
-60 mV
A concentration molaire identique, l'épaisseur de la couche externe diffuse diminue quand la valence du
contre-ion augmente.
Une élévation de la force ionique de la solution diminue la charge apparente du colloïde mesurée, le
potentiel zêta et l'épaisseur de la double couche, mais ne modifie pas pour autant la charge primaire du
colloïde.
Il s'agit d'un mécanisme purement électrostatique par neutralisation de charge. Toutes les couches
diffuses de la particule (nuage ionique) sont comprimées par augmentation de la force ionique de la
solution, par rajout d’électrolytes.
On voit que l'effet des électrolytes di et trivalents sera bien plus important que celui des monovalents.
De l’électrolyte le moins efficace, au plus efficace, on obtient le classement : Na + < Ca2+ < Al3+, avec
selon Serba (1962) les proportions d’activités ioniques suivantes : 1 – 7 à 200 – 500 à 1000.
Il ne s'agit que d'une règle qualitative. De nombreux autres paramètres interviennent aussi : pH,
température, durée, comportement particulier du cation (hydratation, polymérisation, hydrolyse,...),
nature de l'anion correspondant, protection des colloïdes par des matières organiques,....
Ce mécanisme inclut une phase d'adsorption d'une espèce chimique à la surface du solide et une
réduction de la charge primaire qui conduit à la formation d’un produit insoluble. Les produits adsorbés
sont soit les ions du coagulant eux-mêmes, soit les produits de leur réaction avec l'eau.
L'adsorption de ces composés ionisés est due à la faible solubilité et aux priorités adsorbantes de la
surface du colloïde.
Il s'agit d'une réaction obéissant à une relation stœchiométrique. Tout excès aboutit à la re-stabilisation
de la suspension. La réaction dépend du pH.
Il s’agit d’une interaction électrostatique, chimique et d’adsorption, définie par un phénomène de co-
précipitation lors de la décantation du coagulant : les particules sont captées et entraînées dans un
précipité de formation rapide.
Cette coagulation n’a lieu que si la majeure partie du coagulant ajouté est sous forme de précipité et
non soluble. Le rôle du pH est ici primordial.
Cette coagulation répond à une relation stœchiométrique, selon le pH (plutôt acide).
L’obtention d’un floc de grosse taille améliore toujours la qualité de l’eau jusqu’à une taille limite au
delà de laquelle le floc peut « casser » sous l’effet de l’agitation.
C'est un cas particulier de coagulation par adsorption. Les réactifs utilisés sont des poly-électrolytes ou
des macromolécules. La dose de réactif est déterminée par une relation stœchiométrique, tout sur
dosage conduisant à une re-stabilisation du colloïde.
La molécule de polymère se fixe sur un ou plusieurs sites d’adsorption à la surface d’une particule
colloïdale, en maintenant libre une autre partie dans la solution. La déstabilisation optimale s’établit
quand une partie seulement des sites d’adsorption disponibles est occupée, les autres restant
disponibles pour une seconde adsorption par pontage. Un excès d’agitation gène la formation des ponts
et favorise l’enrobage simple des colloïdes.
Type de coagulation non spécifique ou par entraînement dans par adsorption, pontage
électrostatique un précipité
Réactifs Electrolytes Ions métalliques Polymères organiques
indifférents hydrolysés
Interaction électrostatique prédominant important peu important
Interaction chimique et absent important prédominant
adsorption
Valeur du PZ pour proche de 0 pas nécessairement 0 généralement différent
l'agrégation optimale f(pH coagulation) de 0
Excès de coagulant aucun effet re stabilisation avec re stabilisation due à
inversion des charges l'enrobage de la particule
pouvant être masquée par
la précipitation
d'hydroxyde
Stoechiométrie aucune pas toujours observée oui
oui à pH acide
Effet inhibiteur de la oui pas toujours faible
matière organique f (pH, salinité)
Capacité d'élimination de la faible importante surtout importante avec les polymères
matière organique à pH acide cationiques
Fig. n°10 : Influence des doses de réactifs sur les quatre modes de coagulation
Résiduel de turbidité (%)
Adsorpion et neutralisation
de charge C12H25NH3+
(expérience)
Des 4 modes de coagulation, la plus usitée est la C : coagulation par entraînement dans un précipité, avec pour
coagulants, des sels de fer ou d’aluminium.
2. LA FLOCULATION
On distingue :
- la floculation péricinétique : collision des colloïdes sous l'action du mouvement BROWNIEN, ce qui
entraîne une jonction des colloïdes,
- la floculation orthocinétique : les particules, grossies par agitation mécanique, s'agglomèrent par
collisions réciproques,
- et la floculation macroscopique : agglomération des particules initiales,
Les 2 premières floculations étant liées à de l’adsorption physique, alors que la troisième à du pontage
chimique.
A. Floculation péricinétique
C’est la phase initiale de la floculation. Le mouvement BROWNIEN est le processus aléatoire naturel
d’agitation thermique de toute particule de petite taille dans l’eau, qui favorise le contact entre
particules et donc leur assemblage. La solution homogène au départ, devient poly dispersée. Alors que
la taille des flocs croit, l’agitation liée au mouvement Brownien tend à diminuer.
En appliquant la formule, on trouve qu'à 20 °C, 2 minutes sont nécessaires pour réduire de moitié une
11
suspension colloïdale de 1 mg.l-1 de kaolin, soit 10 particules de 0,1 µm/litre.
B. Floculation orthocinétique
Le contact entre les particules est promu ou induit par les gradients de vitesses G entre les veines
liquides. Le gradient de vitesse se définit comme un gradient d’énergie par unité de volume et permet
de donner une indication sur l’agitation dans un système (voir § 4 Mise en œuvre industrielle de la
coagulation floculation).
Les gradients de vitesse s’obtiennent par mélange mécanique, par perturbation du flux au travers d’un
lit de boues ou à travers les strates dans un filtre.
En considérant, d'une part que les particules 1 sont les micelles de l'eau brute (que l’on peut négliger)
et les particules 2 les flocs, et d'autre part que seule une fraction des chocs (r) est productive, la
relation peut se simplifier en :
N = r. G / 6 . N 1 .N 2 .(d 2 ) 3
Cette équation, jamais utilisée en pratique, permet de voir les différents paramètres influençant le
nombre de chocs et donc la floculation :
- l'augmentation du gradient de vitesse : elle est cependant limitée par un Gmax car les flocs sont
fragiles et il ne faut pas les dégrader mécaniquement. Sa détermination est expérimentale.
C. La floculation macroscopique
Le grossissement des premières particules floculées se manifeste en un temps rapide (10 sec à 1 mn),
dès la fin de la phase de coagulation.
La floculation macroscopique apparaît ensuite. Les flocs initiaux, assimilables à des particules
élémentaires, s’assemblent pour former des flocs plus volumineux, plus denses, et donc plus faciles à
piéger par décantation. Il s’agit d’une agglomération par pontage chimique.
Lors de l’ajout d’un coagulant à base de sels de fer ou d’aluminium, trois types de réactions se
succèdent :
- hydrolyse simple,
- formation de monomères,
- et polymérisation des monomères.
Ces réactifs participent à la coagulation non spécifique (où la force ionique augmente) et à
l’entraînement dans un précipité ; par interaction électrostatique, suivie d’une interaction chimique et
d’une co-précipitation avec le coagulant insoluble qui décante.
A Hydrolyse simple
Lors de l'addition des ions métalliques dans l'eau, le cation réagit selon des réactions d'hydrolyse
successives liées au pH. Dans le sens du pH croissant on trouve les molécules suivantes :
Al 3+ - Al(OH) 2+ - Al(OH) +2 - Al(OH) 3(s) - Al(OH) -4 - Al(OH) 52- - Al(OH) 36- (négligeab le)
Fe 3+ - Fe(OH) 2+ - Fe(OH) +2 - Fe(OH) 3(s) - Fe(OH) -4 - Fe(OH) 52- - Fe(OH) 36- (négligeab le)
s = solide
Un pH bas favorise donc la formation de cations qui seront susceptibles de provoquer la coagulation
par un simple mécanisme de neutralisation de la charge électrique colloïdale.
Fig. n°12 : Equilibre de solubilité des hydroxydes amorphes de Al(III) et Fe(III) à 25°C
Log Al x (OH ) y
3x− y
(mol / l )
Log Fe x (OH ) y
3x− y
(mol / l )
0 0
Al (OH ) 3 ( s )
-2 -2 Fe (OH )3 ( s )
-4
-4
-6
-6 Al (OH ) −4 Fe 3+
Al (OH ) 2 + -8 Fe(OH )4
−
Fe (OH )
2+
-8
-10
Al 3+
-10 -12 Fe(OH )2
+
5+
Al13 (OH ) 34
Fe2 (OH )
4+
2
-12 -14
0 2 4 6 8 10 12 14 0 2 4 6 8 10 12 14
pH pH
B Formation de monomères
-10
Les réactions sont très rapides, de l'ordre de 10 secondes. Pour les ions métalliques (Me) trivalents,
les monomères formés le plus souvent, sont les suivants:
Me(H 2 O) 63+ + H 2 O Me(H 2 O) 5 (OH) 2+ + H 3 O +
Me(H 2 O) 5(OH) 2+ + H 2 O Me(H 2 O) 4 (OH) 2+ + H 3 O +
Me(H 2 O) 4 (OH) 2+ + H 2 O Me(H 2 O) 3 (OH) 3,s + H 3 O +
Me(H 2 O) 3(OH) 3,s + H 2 O Me(H 2 O) 2 (OH) 4- + H 3 O +
Le premier monomère Me(H2O)63+ se forme à pH acide. Ces équations montrent que les ions
métalliques se comportent comme un acide et que le pH est un paramètre important.
C. formation de polymères
-2
La formation du dimère demande 10 s, celle du trimère 1 s.
Formation du dimère :
OH
2 Al(H 2 O) 3+
6 (H 2 O) 4 ,Al Al,(H 2 O) 4 + 2 H 2 O + 2H +
OH
FORMES NATURE
INSOLUBLES Silico Aluminates
Hydroxydes, monomères ou polymères
COLLOÏDALES Silico Aluminates
Hydroxydes, monomères ou polymères
SOLUBLES SIMPLES Libres Al3+
Hydroxydes Al(OH)2+
SOLUBLES COMPLEXES Complexe minéral (avec Fe, SO4)
Complexe organique (humates)
Le mode d'action fait appel à deux mécanismes selon les formes de l'hydroxyde métallique et le point
de charge nulle (PCN) où le potentiel zêta est nul.
Dans le premier cas, il s’agit d’une coagulation par entraînement dans un précipité, où à pH acide (<
pH (PCN)) le coagulant est soluble.
Dans le second, il s’agit d’une coagulation non spécifique ou électrostatique
Les mécanismes mis en jeu sont du même type que précédemment : coagulation par précipitation par
les espèces hydrolysées solubles, à pH acide, ou par formation de solubles complexes organiques, à pH
neutre.
0 µg/l 0,00
3 4 5 6 7 8 9 10
Fig. n°17 : Différentes formes de coagulation par des sels d’aluminium (I. Licsko, 1997)
Coagulation par les ions trivalents Coagulation par les hydroxydes d’aluminium
solubles
Al 3+ Al(OH) 2+
Coagulation par les hydroxydes d’aluminium Coagulation par les flocs d’hydroxydes d’aluminium
insolubles
Al(OH) -
Alx(OH)y+
Ion aluminium
Colloïdes
Hydroxyde d’aluminium insoluble
Tous ces exemples se retrouvent dans les coagulations non spécifiques ou par entraînement dans un
précipité (cf B-1. La coagulation : déstabilisation des colloïdes).
Pour améliorer les performances des coagulants à base d'aluminium, il est possible d'utiliser des réactifs
pré polymérisés favorisant la formation des polymères avant leur injection dans l'eau à traiter.
Les méthodes de préparation de ces réactifs sont brevetées et tiennent compte des paramètres
suivants : rapport OH/Al, nature et concentration des anions, conditions de mélange, temps de
maturation et température de préparation. Ces produits sont généralement moins acides que les sels
d’aluminium classiques. Leur stabilité est souvent assurée par la présence d’ions sulfates qui inhibent la
polymérisation spontanée du produit.
L’intérêt de ces polymères est en particulier la facilité de former des flocs en période d’eau froide.
3. LES FLOCULANTS
Ces produits sont utilisés comme adjuvants de floculation. Ils favorisent l’agglomération des flocs
formés lors de l’étape précédente de coagulation. Leur emploi conduit souvent à améliorer la qualité de
l’eau interstitielle et augmente la concentration des boues produites.
Il s’agit d’une coagulation par adsorption et par pontage.
Ils peuvent être de nature minérale ou organique.
- la bentonite
- la silice activée obtenue par action d'un acide fort sur Na 2SiO3
- le microsable
B. Polymères organiques
Acide alginique
poly acrylamide
De nombreux paramètres interviennent dans les mécanismes comme la masse molaire du polymère, sa
nature, le pH de la suspension, la concentration ionique, la présence de matière organique,...
La phase initiale est plutôt de type adsorption lorsque le polymère est non ionique ou anionique. La
présence de cations divalents améliore l'efficacité du procédé, le potentiel zêta optimal est
généralement négatif.
Pour des polymères cationiques, la phase initiale est une réaction entre charges de signe opposé. Le
potentiel zêta optimal est proche de zéro.
Soit un volume élémentaire de fluide dV de taille Fig. n°19 : Calcul du gradient de vitesse
(dx,dy,dz) (dV = dx.dy.dz) soumis à une déformation Z
-1 -1
avec : dF force élémentaire (kg.m .s )
viscosité dynamique du fluide (kg.m-1.s-1)
dS élément de surface élémentaire où est appliquée dF (m 2)
dv vitesse acquise par un plan intermédiaire (m.s-1)
2 -2
Le travail de la force en kg.m .s vaut donc : dT = dF . dx
-2 -3
La puissance dissipée dans le fluide (dW) exprimée en kg.m .s dans le volume élémentaire de fluide
par la force dF pendant l’intervalle de temps dt vaut alors :
dT dF . dx
dW = = = dF . dv
dt dt
2
dv
dW = . dx. dy. dz.
dz
2
dv
dW = . dV .
dz
dv
en définissant le gradient de vitesse comme G = , on obtient alors : dW = µ.dV.G2
dz
W
où W = .V .G 2 et G= (1)
.V
avec G gradient de vitesse (s-1)
W puissance dissipée dans le fluide (kg.m2.s-3)
viscosité dynamique (kg.m-1.s-1)
V volume de fluide m3
La force appliquée à un volume de fluide le déforme, en exerçant une vitesse de déformation variant
avec la distance au point d'application.
G permet donc de comparer des énergies d’agitation entre 2 systèmes. C’est donc le seul indicateur de
vitesse d’agitation nécessaire au dimensionnement des agitateurs utilisés en coagulation et floculation.
Il est donc indispensable de calculer G de la façon suivante :
2. LA COAGULATION
Fig. n°20 : réacteur de coagulation agitée,
à pale tournante
Les dispositifs d'injection possibles se font :
• en conduite turbulente
• dans un réacteur à pale tournante
• dans un réacteur avec insufflation d'air
• dans un réacteur comprenant des chicanes
• dans une chute d'eau
Le gradient hydraulique doit être le plus élevé possible, mais il ne faut pas que l'agitation dure trop
longtemps. Une turbulence maintenue trop longtemps correspond à une consommation en énergie
inutile. Elle peut aussi compromettre la floculation en cassant les flocs soumis à un champ de force
excessif.
3. LA FLOCULATION
L’efficacité de la floculation (e) pourrait être calculée par une équation de la forme :
e = k.C .G .t y
avec t temps de contact
C concentration des boues dans le réacteur
G gradient de vitesse
,,y coefficients supérieurs à 0
Dans un ouvrage à flux ascendant, un équilibre s’établit entre la vitesse de l’eau et la vitesse de
décantation des particules floculées. A partir d’une certaine concentration, il se crée un lit de boues qui
joue à la fois le rôle de floculateur et de filtre. (cf. Chapitre IV sur les décanteurs à voile de boues)
g.v.h
G=
.H
4. LE TRANSPORT
Les conditions de transport de l’eau floculée dans les ouvrages ou canalisations sont importantes. En
particulier lorsqu’il s'agit d'une eau floculée, si l'énergie est trop importante, il y a risque de casser les
flocs formés. La dissipation d'énergie donne des turbulences provoquées par des pompes, des
vannes,...
Dans tous les cas, il est préférable d’éviter de dépasser des vitesses de 0,15 à 0,20 m.s -1 pour éviter la
désagrégation des flocs.
. g. h.V v
G= h = ki .
. l i 2g
De nombreux auteurs essaient de modéliser le calcul de la dose optimale de coagulant. Les relations
obtenues sont difficilement extrapolables. Il est plutôt préférable de procéder à des essais Jar test.
dose = K 1 Alcalinité + K 2 .C n
Les béchers contenant 1 l d'eau sont agités rapidement pendant 2 à 4 minutes. Au début de cette période
d'agitation rapide, les quantités déterminées de réactifs coagulants (sel de fer ou d'aluminium) sont ajoutées
avec si besoin l’addition complémentaire de réactif alcalin pour ajuster le pH.
La vitesse d'agitation est ensuite réduite pendant 10 à 20 minutes. C'est la phase d'agitation lente. Le pH est
contrôlé à cet instant.
Après l’arrêt de l'agitation, l'aptitude à la sédimentation est appréciée par la vitesse de chute des particules.
La qualité de la coagulation floculation est déterminée à partir des mesures sur les eaux décantées et filtrées
des paramètres suivants :
- turbidité
- couleur
- COT et adsorption des matières organiques dans l'UV
- teneur résiduelle en fer ou en aluminium.
Le premier essai est effectué en mettant en œuvre un taux de coagulant suffisant pour ne pas être en
défaut ou en excès. Le pH est choisi, variable d'un bécher à l'autre, ce qui est fait à l'aide d'une
addition calculée de réactif alcalin (chaux ou soude).
Le pH est mesuré dans chaque bécher après la période de décantation. Le pH optimal ainsi déterminé
dépend du coagulant utilisé (pH correspondant à la solubilité minimale de l'hydroxyde) et également
des matières colloïdales présentes.
Ce second essai est conduit à pH constant et à taux variable de coagulant. Le maintien d'un pH
constant résulte du maintien de l'alcalinité (TAC) à une valeur fixe. Connaissant la valeur de pH (issu du
premier essai) à maintenir et la consommation de l'alcalinité lors de la réaction d'hydrolyse du
coagulant, les doses de réactif alcalin correspondantes aux taux variables de coagulant sont aisément
calculées.
Le taux minimal à mettre en oeuvre dans les installations de traitement peut s'écarter quel que peu de
celui déterminé au floculateur, en laboratoire. Les conditions d'énergie d'agitation, de temps de séjour,
de concentration en flocs préformés peuvent varier. Cependant, la valeur du pH optimal de coagulation
n'est pas affectée par les conditions de mise en œuvre industrielle.
Re
nd
em
ent
d’
éli
mi
nat
ion
M
ES
MES non éliminables
F. Annexes
Fabricants KEMIRA KEMIRA KEMIRA KEMIRA Feralco KEMIRA Feralco Feralco Feralco
PIX 110
PAX XL 7 PAX XL 7A
PIX 111 PIX 123 Aquarhône Sulfate d'aluminium
Nom commercial (Ancien WAC (Ancien WAC PAX XL 10 PAX XL 9 PAX XL 63 Aqualenc F1 PAX 18 Aqualenc E
Clairtan 18D en solution
HB) HB A)
Limpide Limpide Limpide Limpide Limpide Clair à légèrement Limpide Clair à légèrement
Aspect Solution brune Solution brune Solution brune Aspect coloré Coloré jaune
Incolore Incolore Incolore Incolore Incolore coloré Jaune coloré
Densité à 20°C 1,44 + 0,02 1,55 + 0,05 1,48 + 0,02 1,17 + 0,02 1,20 + 0,02 1,22 + 0,02 1,20 + 0,02 1,22 + 0,02 1,24 + 0,2 1,36 + 0,02 1,37 + 0,02 1,37 + 0,02 1,32 + 0,02
% FeCl 3 / Fe 2(SO4)3 /
41 + 1 44 + 1 42 + 1 8,5 8,5 9,7 + 0,3 8,5 + 0,3 9,7 + 0,3 10 + 0,5 17 + 0,5 17 + 0,5 17 + 0,5 8,2 + 0,2
Al 2O3
Concentration en
FeCl 3 / Al 2O3 / 590 682 622 99,5 98,4 118,3 102 118,3 124 231,2 232,9 232,9 108
Fe 2(SO4)3 g FeCl 3 / L g Fe 2(SO4)3 / L g FeClSO4 / L g Al 2O3 / L g Al 2O3 / L g Al 2O3 / L g Al 2O3 / L g Al 2O3 / L g Al 2O3 / L g Al 2O3 / L g Al 2O3 / L g Al 2O3 / L g Al 2O3 / L
(g/L)
% Fe / Al 14,1 + 0,2 12,5 + 0,4 12,7 + 0,4 4,5 4,5 5,1 + 0,2 4,5 + 0,2 5,1 + 0,2 5,3 + 0,3 9 + 0,3 9 + 0,3 9 + 0,3 4,3 + 0,1
Concentration en Fe /
Al 203,0 193,8 188,0 52,7 54 62,2 54 62,2 65,7 122,4 123,3 123,3 57,1
(g/L)
Basicité 70 % + 5 70 % + 5 70 % + 5 70 % + 5 85 % + 10 68 % + 4 43 % + 5 38 % + 5 38 % + 5 0%
pH à 20° <1 <1 <1 3,2 + 0,3 3,15 + 0,3 2,5 + 0,5 3 + 0,5 2,7 + 0,5 2,5 + 0,5 1 + 0,5 1 + 0,5 0,6 + 0,2 2,3 + 0,4
Cristalisation -13°C <-20°C <-20°C -9°C + 1 -9°C + 1 -15° C -15° C -15° C -18° C -15° C -30° C -20° C -8° C
Viscosité à 20°C
COAGULATION / FLOCULATION
10 40 20 15 15 10 10 10 30 70 110
(mPa.s)
QUALITE DES REACTIFS
Folio : 31/31
ECOLE NATIONALE DU GENIE DE L'EAU ET DE L'ENVIRONNEMENT DE
STRASBOURG
4 - Décantation - flottation
Contenu
A. PREAMBULE 3
B. LES DECANTEURS 4
1. PRINCIPE 4
2. LES DIFFERENTES FAMILLES DE DECANTEUR 4
3. LES DIFFERENTES PARTIES D’UN DECANTEUR 7
4. PERFORMANCES DE LA DECANTATION 8
C. THEORIE DE LA DECANTATION 9
1. LA DECANTATION DISCONTINUE 9
2. LA DECANTATION CONTINUE 12
3. LA DECANTATION VRAI 14
4. THEORIE DES DECANTEURS INDUSTRIELS 18
1. DESCRIPTION DU PROCEDE 37
2. APPROCHE THEORIQUE 38
3. INTERETS ET LIMITES DE LA FLOTTATION 41
F. ANNEXES 42
A. Préambule
La décantation et la flottation sont des procédés de séparation liquide/solide basés sur la pesanteur.
Dans les procédés de décantation, les particules plus denses que l’eau tombent dans le fond de l’ouvrage, où
elles sont récupérées.
Lorsque les particules sont de faible densité, il est difficile de les séparer par décantation. On préfère alors les
faire flotter en surface des ouvrages, en injectant des micro-bulles d’air pour diminuer leur densité. Les boues
sont récupérées par un raclage de surface, l’eau clarifiée étant reprise à un niveau plus profond.
Les particules décantées forment ce que l’on appelle les boues. Elles sont extraites régulièrement de la filière eau
vers la filière boues. Le volume d’eau perdue par extraction des boues est un facteur d’évaluation des
performances d’une station de production d’eau potable.
Figure 0 : Tailles des différents éléments, molécules et particules et techniques de séparation associées.
B. Les décanteurs
1. Principe
Les décanteurs sont des ouvrages permettant de séparer les particules présentes dans l’eau sous l’action
de la gravité, que ces particules existent dans l’eau brute, ou qu’elles résultent d’une coagulation
floculation située en amont.
Schématiquement, les particules qui seront retenues dans un décanteur sont celles dont la vitesse de
sédimentation ou de chute des particules est supérieure à la vitesse ascensionnelle ou
d’écoulement de l’eau.
Pour sédimenter, chaque particule doit avoir une vitesse de chute supérieure à la vitesse de
l'eau qui s'y oppose en tenant compte des forces de frottement et de la poussée d'Archimède.
L’ouvrage est généralement de forme cylindro-conique. La forte pente (> 45%) du radier (fond de
l’ouvrage) permet de s’affranchir du problème de raclage. Elle limite par contre le diamètre de l’ouvrage
en raison des profondeurs engendrées.
Un décanteur rectangulaire permet une implantation plus ramassée, mais il est d’un coût légèrement plus
important. Le rapport longueur sur largeur est compris entre 3 et 6.
La hauteur d’eau est le plus souvent comprise entre 2,5 m et 4,0 m. La pente du radier est de l’ordre de 1
%.
Les boues sont récupérées dans une fosse située du côté de l’arrivée, la collecte des flottants étant à
l’amont de la surverse de l’eau décantée ou clarifiée.
Un système de raclage par chaîne ou par pont racleur permet de ramener les boues dans la fosse à boue.
L’eau est admise par le fond dans une jupe centrale appelée CLIFFORD, qui permet de casser l’énergie
cinétique de l’eau. L’eau circule alors de façon radiale, dans le plan horizontal, alors que les boues
décantent verticalement. L’eau décantée est récupérée par surverse dans une goulotte périphérique.
La profondeur de l’ouvrage varie entre 2,0 et 3,5m.
La pente du radier est comprise entre 4 et 10 %. Les boues qui s’y déposent sont ramenées vers le centre
du décanteur où se situe le puits à boues par un système de raclage approprié. Le racleur de fond est
supporté par un pont tournant dont le pivot est situé au centre du bassin. Certains de ces ouvrages sont
équipés de floculateur en partie centrale.
B. Décanteurs accélérés
Pour réduire la taille des ouvrages, il faut accroître la vitesse de sédimentation des particules : en
augmentant la taille et la densité des flocs, leur capacité à décanter s’améliore.
En recirculant la boue, on augment la taille et la densité des flocs.
- les décanteurs à lits de boues où l’eau à décanter est filtrée à travers une masse de boue que
l’on maintient en expansion dans l’ouvrage.
- les décanteurs à micro-sable ou à floc lesté, le micro-sable ou des particules de densité élevée
ayant pour fonction d’alourdir le floc.
Pour améliorer la qualité de l’eau décantée, on peut aussi équiper les ouvrages de plaques ou de lamelles
qui vont augmenter la surface de décantation. Les petites particules de floc ayant échappé à la
décantation vont se déposer sur ces plaques où elles vont s’accumuler en couche peu épaisse jusqu’à ce
que leur cohésion leur permette de glisser. Même si le dépôt de flocs contre les lamelles réduit la section
de passage, ce qui augmente la vitesse ascensionnelle qui risque alors d’entraîner du dépôt, le
dimensionnement des lamelles engendre préférentiellement l’entraînement des flocs vers le bas plutôt que
vers le haut et donc la décantation peut se produire.
La majeure partie des décanteurs comprend Fig 4 : Différentes zones d’un décanteur
cinq zones, avec en partant de la base de (ex décanteur accéléré à lit de boues)
l’ouvrage vers le haut :
H5 < 1 m
zone d’admission de l’eau brute
H3 : 2 à 4 m
zone de décantation
H2 : 0,5 à 1 m
revanche
(hauteur au dessus du plan d’eau)
A. Admission de l’eau :
L’admission dans un décanteur doit permettre de dissiper l’énergie de l’eau à l’entrée de l’ouvrage,
d’éviter les courts-circuits hydrauliques et d’assurer une répartition uniforme de l’eau sur toute la section
du décanteur.
Dans un ouvrage rectangulaire, il est intéressant de faire passer l’eau à l’entrée à travers une plaque
-1
perforée, la vitesse de passage de l’eau à travers les trous ne dépassant pas les 0,6 m.s
La vitesse de circulation dans les canalisations d’amenée ne doit pas dépasser 0,6 m.s -1 pour ne pas
casser le floc.
Dans un ouvrage circulaire, l’eau arrive verticalement dans une jupe centrale (Clifford). Elle permet la
répartition tangentielle de l’eau. Son diamètre est d’environ 25 % de celui de l’ouvrage, soit 6 % environ
de la surface.
-1
La vitesse d’arrivée de l’eau dans les canalisations ne doit pas dépasser 0,3 m.s .
Pour des ouvrages plus complexes, l’arrivée de l’eau peut se faire par l’intermédiaire d’un système de
distribution approprié (cf décanteur PULSATOR).
B. Sortie de l’eau :
La vitesse de l’eau dans le dispositif de sortie ne doit pas être trop élevée pour éviter toute aspiration et
entraînement de flocs. Elle doit aussi être correctement répartie pour éviter des déséquilibres
hydrauliques.
On peut concevoir deux types de sortie d’eau : soit par surverse dans des canalisations ou des goulottes
de récupération, soit par des tuyaux immergés perforés sur une génératrice.
3 -1 -1
La vitesse maximale de surverse est de l’ordre de 5 à 10 (m .h ).m .
Dans les ouvrages rectangulaires, l’eau est récupérée par des goulottes ou des tuyaux situés à l’extrémité
opposée de l’entrée. Pour que la vitesse soit satisfaisante, il est souvent nécessaire d’en positionner
plusieurs.
Dans les ouvrages circulaires, la goulotte est située en périphérie, Certains auteurs recommandent
cependant de la placer à une distance de l’extérieur correspondant à 10 % du rayon.
Le racleur doit permettre de ramener les boues dans la fosse à boues d’où elles seront extraites de
l’ouvrage, sans pour autant perturber la décantation. Pour les ouvrages rectangulaires, la vitesse du
-1
dispositif de raclage est de l’ordre de 1 cm.s . Pour les ouvrages circulaires, la vitesse périphérique du
-1
pont ne doit pas dépasser 3 cm.s .
4. Performances de la décantation
Les pertes en eau au niveau du décanteur varient selon la qualité du floc. Elles passent de 2 % pour un
floc dense à 5% pour un floc plus léger.
Pour rappel, les pertes en eau totales s’élèvent, dans le cas d’une filière complète, à 6% environ (10% au
maximum) avec la répartition suivante ; 2/3 soit 4% pour les purges du décanteur et 1/3 soit 2% pour le
lavage des filtres à sable (cf. Chapitre 5).
C. Théorie de la décantation
Deux types de matières décantables sont différenciés :
- les particules grenues qui sédimentent naturellement indépendamment les unes des autres,
- les particules plus ou moins floculées résultant d'une agglomération naturelle ou provoquée par la
coagulation, des matières colloïdales en suspension.
1. La décantation discontinue
Sons l'effet de la gravité, les particules ayant une densité supérieure à 1, sédimentent jusqu'à atteindre
une vitesse limite de chute. Celle ci correspond à l'équilibre entre les forces de frottement avec le liquide
(vertical - vers le haut) et le poids des particules (vertical - vers le bas).
Cette vitesse limite de décantation dépend d'une part de la nature, de la forme et de la densité de la
particule, et d'autre part de la viscosité et de la densité de l'eau.
Une particule dans un liquide au repos est soumise à 3 forces : Fig 6 : Décantation d’une
particule grenue
Le poids de la particule P = s .V .g
La poussée d'Archimède F2 = e V .g
2
Les frottements F1 = 1/2.C.S. e .Vs
F2
avec V
e
volume de la particule
masse volumique de l’eau
F1
s masse volumique de la particule
C coefficient de frottement
S surface de la particule projetée sur un plan
perpendiculaire à la direction de son déplacement P
Vs vitesse de sédimentation de la particule
G accélération de la gravité
M masse de la particule
Lorsque la particule évolue dans le liquide, l’accélération est fonction des 3 forces :
m. dv / dt = P - F 1 - F 2
2
et finalement : m.dv/dt = g ( s - e ).V - 1/ 2.C.S . e .Vs
Lorsque la vitesse de la particule devient constante dv s/dt = 0, on peut alors calculer la vitesse de
sédimentation :
2.g.( s - e ).V
Vs = (1)
C. e .S
V
pour une particule sphérique de diamètre D ; = (4/3 Π R3)/( Π R2) = 2/3 D
S
Le coefficient de frottement C n'est pas constant, sa valeur dépend du régime hydraulique dans le liquide
entourant les particules qui se déplacent. Ce régime est caractérisé par le nombre de Reynolds.
Le nombre de Reynolds (Re) permet de connaître le régime hydraulique de décantation dans le liquide
(laminaire, intermédiaire ou turbulent).
e .Vs .R
Re =
En régime laminaire, on retrouve la loi établie par STOCKES (1845) en remplaçant le coefficient de
frottement dans l'équation (1) par sa formule C = 24 Re-1 :
g
Vs = . ( - e ).d 2
18.
s
En régime laminaire, plus le diamètre de la particule augmente et plus la température est élevée (µ
diminue) ; mieux se fera la décantation (car Vs élevée). D’où l’intérêt d’augmenter la taille de la particule.
En régime turbulent, on retrouve la loi établie par NEWTON en remplaçant le coefficient de frottement
dans l'équation (1) par sa valeur C = 0,44 :
10 ( s - e )
Vs = .g. .d
3 e
Pour du sable, cela correspond à des grains de diamètre supérieur à 2,5 mm et de forte densité
(µ = 2,65 g.cm-3).
Pour des flocons d'hydroxyde d’aluminium, la taille serait de 35 mm pour une masse volumique de
1,002 g.cm-3.
Plus le régime devient turbulent et moins il est intéressant d’augmenter le diamètre d (exprimé ici en mm)
pour accélérer la vitesse de sédimentation (Vs n’est plus proportionnelle à d, mais proportionnel à √d
seulement).
2. La décantation continue
Dans le cas de la décantation continue, il ne s’agit plus d’observer une particule décantant dans un liquide
au repos, mais dans un liquide en circulation. Pour mieux appréhender les différents phénomènes, nous
étudierons ce qui se passe dans un décanteur à flux horizontal.
Dans le cas d'un décanteur rectangulaire à flux horizontal, l'eau pénètre d'un coté, traverse le décanteur
et ressort de l'autre extrémité de l'ouvrage. La théorie du décanteur idéal (selon HAZEN) permet
d'établir le comportement des particules grenues dans ce type d'ouvrage.
Figure n° 9 : décanteur idéal (HAZEN) - Schéma de la décantation à flux horizontal de particules grenues
Ve
Zone Zone
H d’entrée Vs de
sortie
Zone boueuse
Les hypothèses initiales dans la théorie du décanteur idéal sont les suivantes :
- l'écoulement est laminaire condition sur Re, donc sur C,
- la vitesse de circulation ou d’écoulement de l'eau est homogène sur toute la profondeur de
l'ouvrage,
- la vitesse de sédimentation des particules est calculée selon la loi de STOKES,
- la loi de STOKES est valable en sédimentation continue,
- la sédimentation n'est ni affectée par l'écoulement horizontal, ni par la présence d'autres particules.
On peut alors calculer la vitesse maximale (V H) de circulation de l'eau pour qu'une particule grenue de
vitesse de sédimentation Vs soit piégée dans le décanteur.
La condition à respecter pour que la particule décante, c’est que le temps t 1 mis par la particule pour
sédimenter soit inférieur au temps t2 qui lui est nécessaire pour traverser la longueur du décanteur, soit :
Vs VH Q
t1 = H / Vs < t2 = L / VH d’où : et VH = = débit / section
H L H. l
On en déduit donc la vitesse de Hazen, rapport entre le débit et la surface du décanteur, soit ici
une surface de décantation. Les particules dont la vitesse de sédimentation est inférieure à la vitesse
de Hazen ne seront pas retenues dans l’ouvrage (Vs > VHaz).
La vitesse de Hazen caractérisant un décanteur, est le rapport entre le débit d’alimentation Q et la
surface du décanteur soit sa surface de décantation S : VHaz = Q / S
Il ne faut pas confondre la vitesse de Hazen avec la vitesse ascensionnelle, cette dernière étant
égale au rapport entre le débit Q et la surface du plan d’eau ou surface au « miroir » ou surface
de l’ouvrage ; soit une vitesse d’eau traversant une surface de décanteur. La vitesse ascensionnelle est
un paramètre de dimensionnement constructeur, spécifique à chaque type de décanteur.
Dans la réalité, les particules floculées décantent plus vite : leur vitesse de sédimentation augmente car la
floculation se poursuit dans le décanteur, et elles atteignent le fond de l'ouvrage avant l’extrémité. Ce
processus se produit dès que la concentration en matières floculées est supérieure à 50 mg.l -1 environ.
L'augmentation de la profondeur des ouvrages permet d'améliorer les conditions de la décantation car le
temps supplémentaire mis par les particules floculées à atteindre le fond de l'ouvrage favorise une
meilleure floculation.
Ve
Zone Vs Zone
H d’entrée de
sortie
Zone boueuse
Il n'y a pas de formules mathématiques exprimant la décantation diffuse. Des essais pilote ou en grandeur
nature sont donc nécessaires.
Dans ce cas de particules floculées, le temps de décantation étant réduit, les ouvrages seront plus
compacts, d’où l’intérêt de la coagulation-floculation.
3. La décantation vrai
Dans la réalité, les performances théoriques de fonctionnement d'un décanteur ne sont pas atteintes car
des perturbations interviennent :
- turbulence durant l'écoulement,
- entraînement des particules déposées,
- écoulement non homogène de l'eau,
A. Les turbulences
e. VH.R
Le régime d'écoulement dans le décanteur est régi par le nombre de Reynolds : Re =
.
avec e masse volumique de l’eau
viscosité dynamique
VH vitesse horizontale de circulation de l’eau dans l’ouvrage
R rayon hydraulique
Q
En introduisant la vitesse horizontale de circulation de l’eau : VH = ,
H.l
le nombre de Reynolds devient :
Q.e
Re = 2000
(l + 2 H )
Le milieu sera d'autant moins turbulent et le nombre de Reynolds faible, que l'ouvrage sera profond et de
grande largeur. Dans ce cas, la vitesse de circulation et le débit de l'eau diminuent alors aussi.
L’estimation du rendement de décantation de particules discrètes (ou isolées) peut se faire à partir du
graphique de DOBBINS.
Pour un décanteur idéal selon HAZEN, le rendement de décantation est fonction du rapport Vs/Vh :
entre vitesse de décantation (Vs) et vitesse horizontale (Vh) et du rapport Vs/Vo : entre vitesse de
décantation (Vs) et vitesse ascensionnelle (Vo).
Exemple :
Rappel : Vs > Vo pour décanter, donc Vs/Vo
> 1 ou au mieux Vs / Vo = 1 ; soit Vs = Vo Fig. 11 : Graphique de Dobbins
Débit : Q = 50 m3.h-1
Décanteur : largeur l=2m
hauteur H=2m
Vitesse de décantation des particules à
éliminer : Vo = 1,5 m.h-1
Vo = Q / (l. L) L = 16,6 m
Vh = Q / (l. H ) Vh = 12,5 m. h -1
Vo / Vh = 0,12 car Vs = Vo
donc Vs/Vh = Vo/Vh = 1,5 / 12,5 = 0,12
Rendement = 0,93
Plus Vs/Vh augmente et plus Vs/Vo
augmente et plus le rendement de
décantation s’améliore
Lorsque la vitesse de circulation de l'eau devient supérieure à la vitesse critique (Vt), les particules
décantées risquent de se remettre en suspension. La vitesse critique est donc la vitesse d’écoulement
maximale au-delà de laquelle il y a risque d’entraînement de particules sédimentées.
Il faut donc que V < Vt
avec b : coefficient
to = l. L. H / Q
Bassin réel
temps
Dans un bassin réel, les irrégularités dans la
répartition des vitesses provoquent des
différences de temps de séjour.
H
ho=Vo.to
h=V.to
L'hypothèse initiale est que toutes les particules ont une vitesse de chute identique Vso. La vitesse de
circulation de l'eau dans un décanteur réel (V h) n'est pas homogène sur la hauteur de l'ouvrage : elle est
plus rapide en surface et plus faible en profondeur.
Pour une particule soumise au champ de vitesse déterminé par Vso et Vh, l'influence de la composante
verticale augmente avec la profondeur et donc quand on s'approche de la sortie de l'ouvrage , Vs
augmente.
Pour un décanteur idéal, seules les particules de vitesses de décantation Vs o situées en dessous de h0
se déposent. Dans le cas d'un décanteur réel, ces mêmes particules sont piégées si elles entrent dans
l'ouvrage à une hauteur supérieure (ho'). La proportion des particules piégées est alors plus élevée.
Cependant, ceci n'est vrai que dans la mesure où le temps de séjour moyen réel est supérieur au temps
de séjour idéal dans la partie opérationnelle du décanteur.
La stabilité du courant est caractérisée par le nombre de FROUDE (Fr) qui doit être élevé (> 10-6)
Vh 2
Fr =
g. R
avec : Figure 15 : rendement de décantation
selon le nombre de FROUDE
Vh vitesse de circulation moyenne
horizontale (m.s-1)
R rayon hydraulique
G accélération de la gravité
Rendement (%)
Q 2 .(l + 2 H )
Fr =
g.(lH ) 3
Nombre de froude
Par conséquent, dimensionner un décanteur demande un compromis entre ces deux conditions :
Fr 10 -6 et Re < 2000
Nous ne reviendrons pas sur les décanteurs statiques à flux vertical et les décanteurs couloirs trop simples
à présenter. Nous présenterons les types de décanteurs plus complexes et d’actualité.
h hauteur du décanteur
R
R rayon du décanteur
Vo vitesse de l'eau au niveau
ro
du Clifford
Vr
ro rayon du Clifford
Vr vitesse de l'eau au rayon r Vs
Vo
Vs vitesse de chute des
particules
Ve
Q débit d’alimentation
soit Vr = Vo . ro / r = dr / dt
dt = r.dr/(Vo .ro )
t = 1/ 2.(r 2 )/(Vo .ro )
2
.h.(R 2 - ro )
h/Vs <
Q
B. Décanteur lamellaire
Pour accélérer la décantation, et surtout réduire la taille de l’ouvrage, on peut associer un équipement
lamellaire à un ouvrage existant ou à un ouvrage conçu à cet effet. En fonction du sens de circulation des
eaux à décanter et du flux de boue, on distingue les décanteurs lamellaires à contre-courant, à courant
parallèle, ou à courant croisé.
e
Ve u
Eau
s
s
Ea
ue
ue
Bo
Bo
Boues Vs Ve
u
Ea
L
L
Vs Vs
Ve Boues
e
PE PS
Un décanteur lamellaire proprement dit est un ouvrage de séparation. Il doit être associé aux réacteurs de
coagulation floculation.
Eau brute M M
Eau décantée
Purge
réacteurs
Nous prendrons l'exemple des décanteurs lamellaires à contre-courant : la décantation des particules (vers
le bas) se fait à contre courant par rapport à la vitesse de circulation de l'eau (vers le haut).
L
h = d.sin() Vs
h' projection de h sur la verticale
h'= d.tg()
V = Ve + Vs d
Une particule sera retenue si le temps t1 nécessaire pour qu'elle atteigne la lamelle est inférieure au temps
t2 mis par l'eau pour traverser l'espace inter-lamellaire. En posant Q le débit d’eau dans l'ouvrage, et Q i
celui passant entre deux lamelles :
Qi Qi h' d . tg ( )
Ve = = Vs = =
h.l d.l.sin () t1 t1
d . L. l.sin( ) d . tg ( )
Pour respecter la condition t 1 < t 2 , il faut que , soit
Qi Vs
Qi
Vs
S .cos( )
- la vitesse ascensionnelle dans l'ouvrage qui ne tient compte que de la surface du décanteur (S d)
Vasc = Q/S d (10 à 15 m.h -1 )
- la vitesse de Hazen qui prend en compte la surface de décantation développée par les lamelles
(S) :
Q
Vh = (< 1 m.h -1 )
n.S.cos( )
Dans le cas du décanteur lamellaire, Vasc est environ 10 fois plus élevé que Vh, d’où son
dimensionnement intéressant puisqu’il sera plus compact qu’un décanteur classique. Vasc est donc
spécifique à chaque type de décanteur, c’est une donnée «constructeur » de dimensionnement.
Pour accélérer la décantation, on « filtre » l’eau au travers d’un lit de boue fluidisé chargé de retenir les
flocs
Le lit de boues est caractérisé par sa porosité () défini comme la fraction de vide en %.
Caractérisation :
Cv concentration volumique des boues après 20mn de décantation - = 70%
Cc concentration volumique des boues après centrifugation - = 90%
Caractéristiques
On suppose que les particules sont sphériques, distribuées uniformément et entourées par un cube de
fluide.
Soit Vf la vitesse du fluide à coté de la particule, c'est à dire dans le lit de boues et V s la vitesse
superficielle du fluide au dessus du lit de boues.
Pour une porosité de 99 %, la vitesse du fluide au sein du lit de boues est accrue de 6 %, soit Vf =
1,059.Vs.
La vitesse de chute des particules dans un lit fluidisé (V l) est souvent exprimée par rapport à la vitesse de
chute isolée donnée par la formule de STOCKES (Vs).
p
Vl = Vs .
avec porosité
p coefficient fonction du nombre de Reynolds
4,59
Pour =0,99 et p = 4,59, la formule devient Vl = Vs .0,99 soit Vl = 0,955Vs
La vitesse de chute dans un lit fluidisé est freinée de 5% environ par rapport à la vitesse de chute d'une
particule isolée.
La vitesse de chute de la particule diminue donc de 5% dans un lit fluidisé.
La perte de charge globale ∆P à travers le lit fluidisé est sensiblement égale au poids des particules
diminué de la poussée d'Archimède.
Pour une hauteur de 1 m sur une surface de 1m2 et une porosité du lit de boues de 70 %
La perte de charge est de 9,81ms-2 x (1003 – 1000) kgm-3 x 0,3 = 8,8 Nm-2 (8,8 10-4m CE)
La perte de charge par mètre de lit fluidisé est proche de 1 mm de colonne d’eau (CE)
Elle peut être caractérisée par le nombre de CAMP Gt, utilisable dans le cas de la floculation
orthocinétique due à l'agitation mécanique qui accélère l'agglomération.
Dans un lit fluidisé, le produit Cv.Gt semble permettre une meilleure approche en tenant compte de la
concentration volumique en flocons.
W = e .g.Q . h / V
La puissance dissipée pour un volume unitaire de 1 m 3 peut être liée au gradient hydraulique G (voir
Chapitre III), en introduisant µ la viscosité dynamique :
e .Q.g. h
W = .G 2 G =
.V
Un lit fluidisé par un courant de vitesse ascensionnelle constante est hydrauliquement instable : tout
déséquilibre tend à s'amplifier et non à s'amortir. Pour y faire face, un gradient de vitesse est créé au sein
de ces ouvrages par la forme de l'ouvrage, ou des variations du débit d'eau.
L'eau brute doit contenir suffisamment de MES pour que le lit de boues puisse se former
La qualité du lit de boues est primordiale pour l'obtention d'une eau décantée satisfaisante. Par rapport à
un optimal, on peut distinguer les lits de boues trop denses et les lits de boues trop légers.
Exemple d'un lit fluidisé de 2 m de haut, parcouru par un flux ascendant à 3 m.h -1
e .g. h
Le calcul du gradient hydraulique se fait avec la formule G =
.t
En prenant les valeurs suivantes :
e = 103 kg.m-3
g = 9,81 m.s-2
h = 0,001 m
= 10-3 kg.m-1.s-1
t = 2400 s
Il s’agit de décanteurs où la densité des particules est augmentée artificiellement par rajout de grains de
sable (d = 2,6), voire de particules encore plus denses, comme la magnétite (d = 5) qui est un oxyde de
fer.
Les vitesses ascensionnelles peuvent dans ces conditions être très élevées (jusqu’à 250 m.h-1).
2. Décanteur CIRCULATOR
Décanteur à contact de boues
L'eau floculée est admise dans la zone de réaction par l'intermédiaire d'un hydro-éjecteur qui aspire les
boues à la base de l'ouvrage. Les boues recirculées servent de support à la fixation des jeunes flocs
formés.
1 Eau brute
2 Extraction des boues
3 Eau clarifiée 3
2
1
3. Décanteur TURBOCIRCULATOR
Décanteur à contact de boues
La recirculation des boues est assurée dans cet ouvrage par la remontée rapide des eaux dans une
cheminée centrale.
La vitesse de remontée est accentuée par celle des bulles d'air introduites avec les eaux à traiter par un
vortex dont l'efficacité est réglable. La dépression existant à la base de la cheminée centrale provoque la
recirculation.
5. Décanteur ACCELATOR
décanteur à recirculation de boues
La coagulation-floculation se déroule dans la chambre primaire agitée. La roue de la turbine refoule les
eaux floculées et la fraction recirculée dans la zone centrale, où une concentration volumique de 10% en
boues est habituellement maintenue.
Les eaux pénètrent ensuite dans la zone de décantation. Une partie des boues est piégée dans les
concentrateurs, l'autre est recirculée par le fond de l'ouvrage. Les eaux décantées sont reprises par des
goulottes radiales qui intéressent toute la surface.
La vitesse variable de la turbine et l'ouverture réglable d'une jupe obturant le refoulement de la turbine,
permettent de dissocier l'agitation et la recirculation, et de faire face aux variations de qualité des eaux à
traiter.
6. Décanteur Pulsator
décanteur à voile de boue pulsé
La variation du débit d'eau introduit dans le PULSATOR est obtenu par la soustraction assez lente d'une
fraction du débit (phase de remplissage de la cloche) puis par l'addition rapide du volume préalablement
soustrait (chasse : phase de mise à l'atmosphère de la cloche centrale). Le remplissage de la cloche se fait
par mise en dépression à l'aide d'une pompe à air, la vidange par mise à l'air. Les pulsations sont réglables
et permettent de faire face à des natures différentes de boues d'hydroxyde. Les boues excédentaires du lit
s'écoulent dans les concentrateurs à boues.
La vanne d’air est fermée L’eau ayant atteint dans la cloche C le niveau s, la
L’eau s’élève dans la cloche C vanne d’air A s’ouvre
L’eau du décanteur D est immobile L’eau de la cloche C pénètre dans le décanteur D
La boue décante La boue qu’il contient s’élève avec l’eau
L’excès de boue pénètre dans le concentrateur B
L’eau décantée est évacuée en E
Lorsque l’eau atteindra le niveau i dans la cloche, la
vanne A se fermera. la boue tassée dans le
concentrateur B est évacuée par la vanne
automatique F.
L'ouvrage est constitué de quatre compartiments de taille identique alimentés alternativement par un
distributeur rotatif motorisé. Ce dernier alimente préférentiellement l'un des compartiments, le débit de
fuite vers les autres pouvant être ajusté par le réglage de sa hauteur.
8. Décanteur superpulsator
Décanteur lamellaire à voile de boue pulsé
La capacité est identique au PULSATOR. La différence vient de la présence de plaques parallèles
permettant d'augmenter la surface projetée de décantation et d'améliorer la clarification.
9. Décanteur CYCLOFLOC
décanteur accéléré par adjonction de micro sable
L'augmentation de la vitesse ascensionnelle est recherchée par l'addition permanente de micro sable aux
eaux floculées à l'entrée de l'ouvrage. La quantité de micro sable ajoutée est d'environ 1 à 2 kg.m -3. En
fond d'ouvrage, le sable et les boues sont raclés vers un puits central avant d'être refoulés par une
pompe. La séparation du sable et des boues est assurée au moyen d'un hydrocyclone, puis le sable est
recyclé.
Après coagulation-floculation, les flocs sont introduits dans la zone de capture où l'agent lestant à forte
densité (particules de magnétite = oxyde de fer) est distribué à un taux de traitement de 3 kg.m-3.
Les grains de magnétite s'intègrent alors aux flocs en les alourdissant.
L'eau et les flocs alourdis par la magnétite, sont dirigés vers le décanteur, les flocs lestés tombent
rapidement au fond du décanteur, l'eau épurée est évacuée par les goulottes de reprise, après passage
dans les lamelles.
La boue et les particules de magnétite sont récupérées au fond du décanteur, puis, séparées par
hydrocyclonage.
La magnétite rejoint la cuve à suspension et le système de dispersion pour être réinjectée dans la zone de
capture.
1-conduite d'introduction de l'effluent à traiter 9 et 10-Séparateur boues/magnétite
2-zone de coagulation 11-conduite d'évacuation des boues
3-zone de floculation 12-conduite d'introduction de l'adjuvant de coagulation
4-zone de capture 13-conduite d'introduction de l'adjuvant de floculation
5-zone de décantation 14-conduite d'introduction de l'adjuvant de décantation
6-élément lamellaire (magnétite).
7-conduite d'évacuation de l'effluent traité
8-conduite de soutirage des boues
8a et 8b-sites de soutirage des boues
11
9
12 13
10
1 7
14
2 3 4 5 8
8a
8b
La technologie DELREB® est utilisée pour la décantation assistée par voie physico-chimique combinant
coagulation, floculation, séparation des matières en suspension par décantation lamellaire à forte hauteur
d’eau et reprise des boues par raclage rotatif. La technologie DELREB® peut bénéficier :
• d’un épaississement intégré des boues ce qui évite la construction et la gestion d’un ouvrage
spécifique d’épaississement et accroit la compacité de la technologie
• d’une recirculation des boues selon les caractéristiques des effluents ou pour un traitement tertiaire
afin de bénéficier de l’effet supplémentaire du lit de boues
• du système breveté LAM-CLEANER® de nettoyage automatique des lamelles
La technologie EQUIFLUX est utilisée pour la décantation par voie physico-chimique combinant
coagulation, séparation des matières en suspension par décantation sur un ouvrage rectangulaire.
1. Description du procédé
L’eau pressurisée peut être obtenue de différentes manières ; par pressurisation (compression d’eau) ou
électro-flottation (électrodes sous tension).
La reprise de l’eau claire est aménagée dans le 1/3 inférieur de l’appareil. Elle se fait dans une chambre
périphérique délimitée par une cloison siphoïde.
Le flottateur peut être équipé d’un racleur de fond, et dans tous les cas d’une purge de fond, pour pouvoir
évacuer les boues qui se déposent dans le fond de l’ouvrage.
M
M 3
Arrivée eau
11 Eau claire
2
4
8
7
1
9 M
10
6
Boues
Le débit d’eau pressurisée représente entre 10% et 30% du débit de l’eau à traiter pour des pressions de
3 à 8 bars, ce qui permet la dissolution d’un excès d’air d’environ 50% par rapport au taux de saturation à
la pression atmosphérique. La consommation en air est de l’ordre de 15 à 30 NL (normaux litre) d’air par
m3 d’eau à traiter.
Electro-flottation
Les micros-bulles sont produites par mise sous tension d’électrodes immergées au sein de la masse
liquide.
Il se dégage alors de très fines bulles d’hydrogène et d’oxygène, dont le diamètre au moment de la
naissance est de l’ordre du micromètre.
Les anodes sont généralement sensibles à la corrosion et les cathodes à la décarbonatation.
2
Les densités de courant utilisé sont de l’ordre de 80 à 90 ampères heure par m de surface de flottation.
2
La production de gaz est de 50 à 60 litres par heures et par m .
2. Approche théorique
La vitesse limite de remontée d’une bulle de gaz dans l’eau en régime laminaire est donnée par la loi de
STOCKES :
g
V= .( l − g ). d 2
18.
Pour utiliser la loi de Stockes dans le domaine de la flottation, il faut considérer que l’élément qui flotte est
un assemblage particule-bulle et c’est le diamètre et la masse volumique de l’attelage qui doivent
être pris en compte.
B. Efficacité de la flottation
N = Kn. 1( d) 3
( d)
T = Kr . 1
2
Bilan
La probabilité de rencontre (P) sera fonction du produit de ces 3 grandeurs :
( )
3
P = K. 1d
Cette relation montre donc l’intérêt d’avoir les bulles les plus petites possibles.
Etat de surface
Les paramètres comme la tension superficielle, la courbure de surface et l’hydrophylie de surface
des particules sont aussi très importants dans le processus de fixation.
C. Production de bulles
L’aéro-flottation utilise la détente d’eau pressurisée saturée en gaz. La solubilité des gaz dans l’eau est
régit par la loi de HENRY qui définit la solubilité d’un gaz dans un liquide (voir Chapitre I) et qui donne la
relation entre la concentration du gaz C et la pression partielle de gaz P, selon K = coefficient de solubilité
du gaz :
C = K. P
En saturant en gaz dissous de l’eau sous une pression Pi, et en diminuant celle-ci d’une quantité P, on
obtient un dégagement gazeux proportionnel à cette chute de pression. En réalisant la détente de manière
rapide à travers une vanne ou un diagramme, se dégagent des fines bulles.
La flottation ne nécessite pas forcément de floculateur. Les boues flottées ont par contre une bonne siccité
et peuvent être dirigées sur une installation de déshydratation sans épaississement préalable,
contrairement aux boues d’un décanteur.
F. Annexes
GENERALITES
PERTES EN EAU
Brevet - Vitesse
constructeur ascensionnelle
Décantation statique couloir/longitudinal 0,5 à 1,0 m.h-1
Décantation à contact de CIRCULATOR Degrémont
boues TURBOCIRCULATOR Degrémont 2 m.h-1
Déc. Aérohydraulique STEREAU
PULSATOR Degrémont
AQUACYCLE STEREAU
Décantation lamellaire SUPERPULSATOR Degrémont
DENSADEG Degrémont 5 à 6 m.h-1
tube SETTLER Neptune voire 10 à 15 m.h-1
LAMELLA SEPARATOR Axel Jonhson
DELREB SAUR-STEREAU
Décantation à floc lesté : CYCLOFLOC OTV 6 à 8 m.h-1
microsable FLUORAPID OTV
ACTIFLO OTV 50 à 100 m.h-1
Décantation lamellaire à AQUALEST (DELMAG) SAUR - STEREAU 50 à 250 m.h-1
floc lesté : particules
denses
5 -Filtration
Contenu
A. INTRODUCTION 4
1. GENERALITES 4
2. LES DIFFERENTES FAMILLES DE FILTRES 4
3. LES PLANCHERS FILTRANTS 6
1. CARACTERISTIQUES PHYSIQUES 10
2. NATURE DU MILIEU POREUX 12
3. CARACTERISTIQUES DES PRINCIPAUX MATERIAUX 13
C. THEORIE DE LA FILTRATION 14
H. ANNEXES 42
A. Introduction
1. GENERALITES
La filtration est définie comme le passage d'un fluide à travers une masse poreuse pour retirer les
matières solides en suspension. Elle peut être mise en œuvre :
. sans conditionnement préalable lorsque la teneur en matières solides de l'eau à traiter est
relativement faible,
. avec conditionnement préalable comprenant une étape de coagulation/floculation combinée ou
non avec un étage de décantation.
Tout filtre se colmate au fur et à mesure que son lit se charge en matières retenues. Quand le
colmatage atteint une valeur excessive ou que la qualité du filtrat se détériore, il faut alors procéder au
lavage du filtre. Ce dernier doit redonner au lit ses qualités initiales.
L'élément principal des filtres est le massif filtrant. Il est posé sur un plancher, qui laisse passer les
eaux filtrées. Les filtres sont alimentés en partie haute à l'aide d'un dispositif adapté. L'eau traverse le
filtre de haut en bas puis traverse le plancher filtrant.
Une fois le filtre colmaté, il faut procéder à son lavage. Il se fait à contre-courant (du bas vers le haut),
en utilisant conjointement de l'eau et de l'air.
1. Corps du filtre
2. Masse filtrante
3. Plancher avec buselures
4. Vasque d’alimentation
5. Entrée d’eau brute
6. Sortie d’eau filtrée
7. Entrée d’eau de lavage
8. Sortie d’eau de lavage
9. Entrée d’air de lavage
10. Purge d’air
11. Vidange et purge d’air
12 Trou d’homme
13. Anneau de levage
Le tableau ci-dessous présente les principaux types de filtres et leur utilisation dans le traitement des
eaux potables en fonction du matériau de filtration utilisé.
Nous ne parlerons essentiellement dans ce chapitre que des filtres à sable utilisés pour éliminer la
turbidité.
Certains filtres sont aussi utilisés pour leurs capacités à servir de support à des bactéries intervenant
dans des procédés biologiques : déferrisation, démanganisation, nitrification ... Ces filtres
biologiques se colmatent aussi avec l'accumulation de dépôts et lorsque l'épaisseur du biofilm devient
trop importante.
Pour la réhabilitation d’un ouvrage béton ancien, il peut être mis en œuvre des planchers composites
qui sont plus simples à installer.
Ils sont constitués d’une structure en nid d’abeille en polypropylène et d’une double peau en PVC ou
polyester. Leurs avantages sont :
• La légèreté (charges inférieures à un plancher béton)
• Leur résistance chimique
• Leur facilité et rapidité de montage (arrêt fitre plus court en cas de réhabilitation).
Ils peuvent être posés soit sur les poutres béton existantes si leur état le permet, soit sur une nouvelle
structure à poser en composite également (profilés polyester).
En phase de lavage, il existe des risques de surpression sous le plancher filtrant lorsque le débit d'eau
de lavage ne peut pas passer facilement à travers les buselures. Une mesure préalable des pressions
sous chaque filtre en lavage est conseillée pour vérifier qu'elles correspondent aux valeurs calculées de
résistances des planchers.
Le dispositif de protection le plus simple et le plus utilisé est une cheminée d'équilibre située sur le
collecteur.
Ce dispositif est important lors de la filtration sur charbon actif granulé (CAG).
Dans ce cas, il n’y a pas de plancher proprement dit : la récupération de l’eau filtrée se faisant pas un
ensemble d’éléments posés directement sur le fond du filtre.
Figure 3
Les éléments tapissent intégralement le radier du filtre et chevauchent un canal central assurant la
collecte de l’eau filtrée de chaque élément et la distribution des fluides de lavage :
Figure 4
Pour assurer la bonne distribution eau – air lors de lavages, chaque élément est équipé d’un
distributeur plongeant dans le canal. A l’instar des buselures, les distributeurs sont équipés d’une fente
pour la distribution de l’air et d’un orifice de dégazage :
Figure 5
Autres avantages
o Couverture intégrale du radier.
o Grande surface de reprise et de diffusion des fluides du fait de la forme cylindrique
des éléments.
Ces deux avantages concourent à éliminer les zones mortes, ce qui n’est pas le cas avec des
buselures :
o Absence de risques de soulèvement des éléments, contrairement aux planchers.
o Manutention aisée étant donné le faible poids des éléments (10 kg/ml).
Figure 6
La granulométrie
Elle est caractérisée par une courbe granulométrique représentative des pourcentages en poids des
grains passant à travers des mailles d'une succession de tamis normalisés (fig. 7a et 7b) Cette courbe
permet de déterminer 2 paramètres : TE10 et CU définissant la granulométrie.
La porosité ()
Elle est égale au rapport entre le volume de vide et le volume total (vide+sable). Elle définit la section
de passage des particules au travers du matériau qui est de l’ordre de 5 à 10µm.
= Vv / Vt = 1 - a / r
avec Vv volume de vide
Vt volume total
a masse volumique apparente = m/ Vt
r masse volumique réelle = m/( Vt- Vv)
- à granulométrie égale, l'accroissement de la perte de charge dans le massif filtrant est plus faible
avec des grains anguleux qu'avec des grains ronds : ces derniers s'imbriquent plus ce qui diminue
fortement les sections de passage.
- les éléments lamellaires remontent facilement en surface au moment des lavages et favorisent le
colmatage.
En traitement des eaux, on utilisera plutôt des grains anguleux.
La friabilité
C'est un critère important, car il faut éviter de choisir des matériaux pouvant produire des fines lors des
lavages.
La perte à l'acide
C’est la perte de poids après contact de 24h dans une solution d’HCl à 20%. On ne peut tolérer une
perte de matériaux importante si l'eau est agressive. La perte à l’acide est dans tous les cas inférieure à
2%, la proportion en chaux, calcaire et oxyde de manganèse doit être inférieure à 5 %.
100%
90%
80% Coefficient d'uniformité (CU)
70% 1,35
60%
Passant
Usuellement, pour les filtres à sable de filières classiques, on choisit des tailles effectives de 0,8 mm à
1,0 mm avec un coefficient d’uniformité inférieur à 1,4.
Dans le domaine du traitement des eaux potables, le sable constitue le support de filtration le plus
répandu. Les filtres à sable sont constitués principalement de sable quartzeux seul en monocouche, en
bicouche en combinant du sable avec de l'anthracite ou de la pierre ponce, en tricouche en combinant
sable, anthracite, grenat ou pierre ponce.
Un filtre à sable est capable de retenir des particules de plus petites dimensions que celles des pores du
massif filtrant grâce aux mécanismes de filtration (transport et adhésion).
Les particules colloïdales traversent les filtres si on ne neutralise pas leur charge électronégative par
l'action d'un coagulant qui permet à ces particules de s'agglomérer entre elles et de se coller à la
surface des grains.
Les filtres à neutralite (matériau calci-magnésien) permettent de neutraliser une eau agressive.
Les filtres à charbon actif sont de plus en plus souvent utilisés en deuxième étage de filtration pour leur
capacité d'adsorption et de support à une activité biologique.
C. Théorie de la filtration
L’enlèvement des particules dans un processus de filtration peut être résumé par deux mécanismes : le
transport et la fixation.
Les mécanismes de transport permettent à une particule de se déplacer dans les pores d'un filtre, de sorte
qu'elle se rapproche d'un grain ou d'un dépôt déjà existant.
Les mécanismes de la fixation font que la particule adhère à la surface des grains du filtre.
Pour un bon fonctionnement de la filtration, la circulation de l'eau doit être laminaire. L'état de
l'écoulement est déterminé par le nombre de Reynolds. Pour un filtre à sable, il se calcule de la manière
suivante :
V .d. e avec V vitesse de filtration (m.s-1)
Re =
d diamètre des grains du filtre (m)
e masse volumique de l'eau (kg.m-3)
µ viscosité dynamique (kg.m-1.s-1)
Pour un filtre dont le sable a une granulométrie de 0,5 mm, où l’eau a une vitesse de filtration de 15
m.h-1 et une température de 20 °C (soit e/µ = 0,01 stocke), le nombre de Reynolds est voisin de 2.
L'écoulement de l'eau peut alors être considéré comme laminaire. Il s'ensuit un contact permanent
entre fluide et grains. La vitesse du fluide est maximale aux centres des intervalles et nulle à la surface
des grains.
Pour qu'une particule en suspension puisse se déposer sur un grain, il faut qu'elle sorte d'une ligne de
courant et atteigne la surface du grain. On appelle transport le ou les phénomènes qui provoquent le
déplacement de la particule en dehors du courant d'eau : il s’agit de phénomènes de diffusion, de
décantation, d’inertie et d’hydrodynamisme, plus ou moins combinés.
A. La diffusion
V.d k.T
P = D =
D 3.T .m. e
avec V vitesse d'écoulement
d diamètre du grain
T température
e masse volumique de l'eau
µ viscosité dynamique
m masse du grain
B. La décantation
Les particules en suspension (> 1 µm) sont affectées Fig. 10 : Principe de la décantation
de manière significative par la pesanteur. Elles peuvent
traverser les lignes de courant et venir au contact des
grains au niveau de leur face supérieure.
La décantation n’est possible que dans les zones où l’écoulement est laminaire. Les matières éliminées
ont une masse spécifique légèrement supérieure à celle de l’eau (1% de plus). Il s’agit de granules
organiques ou de particules de faible densité.
Les colloïdes inorganiques de diamètre compris entre 1µm et 10µm, argiles essentiellement, ne sont
que peu touchés par la décantation.
C. L'inertie
D. L'hydrodynamisme
E. Effets combinés
Les différents mécanismes de transport peuvent agir simultanément sur une particule.
Pour des particules de taille inférieure à 1 µm, la diffusion est prépondérante.
Pour les particules de plus de 10 µm et plus denses que l'eau, le phénomène de décantations l'emporte.
Toutes les particules sont soumises aux forces hydrodynamiques.
A. Le tamisage
En surface, le filtre se comporte comme une membrane et retient les particules par tamisage. Les
particules de diamètre supérieur à celui des pores du sable sont ainsi enlevées du fluide.
Une faible quantité de matières en suspension doit être éliminée de cette façon. Si ce n'est pas le cas,
c'est que la granulométrie du filtre n'est pas adaptée.
L’effet du tamisage se renforce dans le temps car les grains de sable se recouvrent d’une fine pellicule
provenant de l’accumulation de particules et du développement d’une activité biologique.
B. Interception
I =e/d
D. Forces physico-chimiques
4. EFFICACITE DE LA FILTRATION
Grâce aux mécanismes de transport et de fixation, un filtre à sable est capable de retenir des particules
de plus petites dimensions que celles des pores du massif filtrant.
Il est possible d'améliorer le transport utile des particules, c'est à dire augmenter le nombre de leurs
collisions avec les grains, par une coagulation appropriée.
La fixation est facilitée par ajustement de variables chimiques comme le pH, la composition ionique de
l'eau, la nature et la dose des polymères de floculation.
Certains prétendent que les dépôts à la surface des grains n'ont pas une structure uniforme ou une
forme régulière. Ils deviennent instables et une partie d'entre eux est arrachée par le flux et retourne
en suspension.
Pour d'autres, ce mécanisme de détachement est dynamique : pour qu'il ait lieu, le détachement exige
la fixation d’autres particules.
5. FORMULATION MECANIQUE
Selon IWASAKI (1937), la quantité de matières en suspension retenue par unité de profondeur d'un
filtre, est proportionnelle à sa concentration dans la hauteur de sable considéré :
dC
− = . C
dL
avec dC/dL gradient de concentration retenue sur le filtre
coefficient de rétention du filtre (m-1)
C concentration locale de la suspension (mg.l -1)
L profondeur du filtre (m)
Ln (C / C o ) = - o .L
Les couches de sable les plus éloignées de la face d'entrée enlèvent donc moins de matières en
suspension que celles de surface. En fait, toutes les couches retiennent la même proportion de
matières qui la traversent, mais comme la concentration diminue de couche en couche, la quantité
enlevée est donc plus faible en profondeur.
La relation d'IWASAKI suppose que le matériau est homogène sur toute la hauteur du massif filtrant.
Ceci est approximativement vérifié pour les filtres garnis de sable car il n'y a pas expansion et
classification granulométrique lors des lavages.
Cela est différent avec les filtres charbon actif granulé ou les filtres bicouches sable-anthracite :
l'expansion au moment des lavages entraîne un granulo-classement des matériaux : en descendant en
profondeur, chaque couche de filtration perd en efficacité.
C Log C/CO
0 CO 0 1
H H
Les principaux paramètres contrôlés en sortie de filtre sont : la turbidité, la couleur, les matières en
suspension, les teneurs en coagulant (Fe3+ ou Al3+) selon la nature du réactif utilisé.
Les objectifs de traitement, pour les matières en suspension et le résiduel de coagulant, doivent
permettre une absence de problèmes liés à l'accumulation des particules dans les canalisations du
réseau de distribution, d’où l’importance de la clarification et donc de la filtration.
Notons que toute accumulation de particules dans le réseau peut conduire à un développement de
biofilm et un désordre microbiologique.
Une eau filtrée de bonne qualité doit présenter les caractéristiques générales suivantes :
. Turbidité 0,2 à 1,0 NFU (l’objectif tendant de plus en plus vers un maximum de 0,5 NFU)
. Couleur < 5 mg.l-1 de sels Co/pt
. MES 0,05 à 0,2 mg.l-1
. Fe3+ ou Al3+ 0,02 à 0,05 mg.l-1
Le suivi de la turbidité dans l'eau filtrée pendant un cycle de filtration montre les phases suivantes :
1, 2 et 3. Effets de lavage : la turbidité est importante avec des variations pendant les 10 premières
minutes liées à la présence d'eau de lavage restant dans le filtre (cas d'un lavage insuffisant).
4. Maturation : la turbidité diminue, le filtre se met en équilibre, le Potentiel Zêta des grains, négatif
après le lavage, tend à s'annuler. Cette séquence dure une dizaine de minutes.
4 - 5. Filtration : la turbidité reste faible et stable pendant plusieurs heures : la durée du cycle est liée
à la quantité de matières à retenir.
5. Crevaison : la capacité maximale de rétention du filtre est atteinte, la turbidité se met à augmenter.
On parle aussi de perçage de filtre. Il faut alors laver le filtre pour pouvoir démarrer un nouveau cycle.
1 2 3 4 5
20 mn 24 h
Temps de filtration
L'accumulation des dépôts sur les grains de sable provoque une diminution du volume des pores et une
augmentation de la résistance à l'écoulement.
Le colmatage du filtre correspond à un accroissement de la perte de charge au cours du temps.
A. Loi de DARCY
L'écoulement à travers un filtre homogène où l'écoulement est laminaire (Re < 5) obéit à la loi de
DARCY précisant que la vitesse de filtration dépend de la perte de charge et de la hauteur de
matériau, selon l’équation :
K.h
V =
L
B. Equations de KOZENY-CARMAN
La variation de perte de charge par unité de hauteur de matériau filtrant obéît à la loi de KOZENY-
CARMAN :
dh V .S 2
= K. .
dL e g. 3
Un filtre propre crée une perte de charge à l'écoulement, même si l'eau qui le traverse est sans
matières en suspension. Pendant la filtration, il y a accumulation de particules sur les grains et
colmatage.
- la surface des grains S encrassée par unité de volume augmente à partir de la valeur
initiale So
La surface des grains encrassée par unité de volume n'est pas constante et au cours de la filtration, elle
tend à augmenter de manière plus importante dans les couches supérieures du filtre : la perte de
charge par unité de hauteur ne sera donc pas identique sur toute sa hauteur.
En disposant de prises pour la mesure des pressions sur la hauteur d'un filtre, on peut construire un
diagramme donnant la pression en fonction de la profondeur sous le niveau d'eau, à plusieurs périodes
de la filtration.
Cette perte de charge au démarrage peut être estimée par la formule suivante :
Au bout d'un certain temps de filtration (T3), la pression en un point du filtre atteint la pression
atmosphérique. Il est alors préférable d'arrêter la filtration, sinon l’eau ne peut plus traverser le filtre.
La perte de charge utile d'un filtre est égale à la différence entre la perte de charge limite imposée par
la construction (H) tenant compte des risques d’embolie gazeuse et la perte de charge au démarrage
(Ho).
La charge disponible (H) sur le filtre dépend de la hauteur d'eau au dessus du massif filtrant. En
augmentant cette hauteur, cela permet d'augmenter la durée du cycle de filtration et de limiter les
risques de dégazages.
D. Optimisation de la filtration
L'exploitation d'un filtre impose une qualité d'eau filtrée à respecter (turbidité,...). Ses caractéristiques
physiques imposent un temps de fonctionnement maximal au delà duquel les objectifs de qualité ne
sont plus respectés.
Le fonctionnement optimal est atteint lorsque la construction et l'exploitation sont conduites pour que
le filtre atteigne sa perte de charge limite en même temps que le moment où la qualité du filtrat se
détériore (fig. 19).
Fig. 19 : effets positifs () et négatifs () de l'augmentation d’un certain nombre de paramètres sur les durées t1 et t2.
t1 : durée de fonctionnement du filtre avant détérioration de la qualité de l'eau filtrée
t2 : durée de filtration jusqu'à l'obtention de la perte de charge maximale
augmentation des t1 t2
paramètres (qualité eau filtrée) (perte de charge maxi)
volume de boues
cohésion de la boue
granulométrie
vitesse de filtration
hauteur de matériau
taille effective
Sur la figure 20, la limite de turbidité est atteinte avant que la perte de charge ne soit au niveau
maximal.
Avec ,
P2 : Perte de charge maximale admissible par le constructeur –
a : Evolution de la perte de charge
b : Evolution de la turbidité
c : Maturation
d : Début de crevaison du filtre
e : Limite de turbidité
La perte de charge (P) varie avec la taille effective (D) selon une formule empirique du type :
P = k.D n
n étant voisin de 1,5 pour de faibles vitesses de filtration ( 4 m.h-1) et 1,8 pour de fortes vitesses (
25 m.h-1)
Le temps de filtration (T) avant l'obtention d'une eau filtrée de mauvaise qualité et d'une perte de
charge trop importante est proportionnel à la taille effective du matériau (D) et à la perte de charge
dans le filtre (P) :
En doublant la taille effective du matériau, toute chose égale par ailleurs, la durée de filtration
augmente de 24 %.
La vitesse de filtration (V) influe peu sur la qualité de l'eau filtrée, si l'eau est préalablement
correctement floculée.
Elle agit cependant sur la durée du cycle de filtration (T), compte tenu que le flux de particules qui
arrive augmente avec V, selon la formule :
T = K3/V 1,5
Si un filtre n'est lavé que lorsqu'il est totalement colmaté, il y a des risques d'altération de la qualité de
l'eau filtrée. En augmentant la vitesse de filtration, la durée du cycle sera diminuée, afin d’éviter tout
risque de relargage ou de crevaison.
La diminution de la vitesse de filtration permet à contrario d'augmenter le temps mis pour arriver à la
perte de charge maximale autorisée.
E. Conduite de la filtration
Pour un filtre fermé sous pression, la perte de charge augmente de 20 à 30 cm en début de cycle
jusqu'à 3 m, lorsque le filtre est encrassé.
Pour un filtre ouvert, la différence de hauteur, entre le niveau de l'eau sur le filtre (niveau amont) et le
niveau de restitution (niveau aval) de l'eau filtrée, est de l'ordre de 1,5 à 2,0 m, ce qui définit la perte
de charge disponible.
Un système de régulation du débit impose alors une perte de charge maximale en début de cycle qui
diminue au fur et à mesure que le filtre se colmate (voir régulation des filtres)
H différence de hauteur entre le niveau d'eau Fig. 21 : Perte de charge dans un filtre ouvert
sur filtre et le niveau de restitution (=
perte de charge disponible pour le
fonctionnement du filtre) Niveau d’eau
h1
h1 perte de charge du filtre propre (sable +
plancher) + perte de charge de la H
SABLE h2
canalisation Régulation
Une formule établie expérimentalement permet d'estimer la durée du cycle pour atteindre une perte de
charge donnée dans le cas d'un filtre à sable :
Cette technique est celle utilisée en Europe. Elle nécessite un équipement de plancher adapté (cf. 1.3)
Fig. 22 : Phase de filtration et de lavage : exemple des filtres AQUAZUR (filtre à balayage)
En filtration En lavage
AB C E F G B E F G
D
A : Goulotte d’alimentation B : Déversoir C : Sable
D : Canal d’eau filtrée, air et eau de lavage E : Vanne d’évacuation des eaux de lavage
F : Déversoir et canal eaux de lavage G : Orifice d’entrée eau de balayage.
. Au-delà de uf (m.h-1)
La vitesse devient très importante et on passe
des conditions de fluidisation à celle du
transport. Le matériau est emporté hors du lit.
On se placera donc à une vitesse de fluidisation comprise entre umf et uf pour décoller les
grains de sable les uns des autres (et mettre en expansion) sans atteindre la perte de
charge critique où le matériau est emporté hors du lit.
Dans les conditions du régime laminaire où Re < 10.(1 - ) , l’évolution de la perte de charge en
fonction de la hauteur de matériau obéît à l’équation suivante :
dh (1 − ) 2 2
= K1. .V . .S
dH ge 3
dh (1 − )
= K 2 .V 2 . .S
dH g 3
Coefficient K2 = 0,27
dh (1 − ) 2 (1 − )
= [ K1. .V . .S ] + [ K 2 .V 2 . .S ]
dH ge 3
g 3
La relation établie par LEVA permet de calculer la vitesse minimale de fluidisation Umf
[ e .( s − e )]0,94
U mf = 22,12.d 1,82
.
0,88
-1
avec Umf vitesse minimale de fluidisation (m.h )
s masse volumique du sable (T.m-3)
e masse volumique de l'eau (T.m-3)
d diamètre grain de sable sphérique en mm
ν viscosité cinématique en centistoke (1,01 centistoke à 20°C)
La vitesse de fluidisation est affectée d'un coefficient kmf lorsque le nombre de Reynolds est supérieur
à 10.
e
Re mf = U mf . d . -0,272
k mf = 1,775 . R emf
Vitesse minimale de fluidisation atteinte lorsque la perte de charge = poids du lit – poussée
d’Archimède
ΔP = H (ρs- ρl ) g (1 – ε)
Les critères à prendre en compte pour déterminer les conditions de lavage sont : l’expansion, le
gradient de vitesse et la perte de charge.
Expansion
L'expansion du lit fluidisé (E) mesure l'augmentation du volume du lit fluidisé.
H'-H ' −
E= E=
H
Le critère d'expansion est important. La fluidisation du lit correspond à une élévation de la hauteur du
matériau qui est limitée pour éviter toute perte de matériau.
Gradient de vitesse
Le gradient de vitesse (G) est un indicateur de l'efficacité du lavage représentatif de la contrainte de
cisaillement existant au voisinage de chaque grain dans un lit fluidisé.
Perte de charge
Le suivi de la perte de charge est important car celle-ci indique la quantité d'énergie à dépenser pour
mettre le lit en expansion.
375 375
Gradient de vitesse G (/s)
Expension (%)
60 0,3 G 60 0,3
250 G 250
40 0,2 40 0,2
125 125
20 0,1 20 0,1
Expension Expension
0 0 0 0 0 0
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
Vitesse (m/h) Vitesse (m/h)
20
10
0
0 0,5 1 1,5
Diamètre des grains (mm)
80% 80%
Expension
Expension
60% 60%
40% 40%
20% 20%
0% 0%
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
Vitesse (m/h) Vitesse (m/h)
375 375
Gradient de vitesse G (/s)
Expension (%)
60 0,3 60 0,3
G 250 250
Expension
40 0,2 40 0,2
125 125
G
20 0,1 20 0,1
Expension PdC
0 0 0 0 0 0
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
Vitesse (m/h) Vitesse (m/h)
0,4
Perte de charge (m)
Mouvement en surface
0,3
Mouvement dans tout le lit
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80
Vitesse (m/h)
Les eaux de lavage des filtres sont évacuées vers la filière « boue ». Ces eaux peuvent, selon les cas,
représenter un volume non négligeable, à intégrer dans le dimensionnement de la station.
Après un lavage des filtres, les premières eaux filtrées risquant encore d’être chargées (jusqu’à
stabilisation de la filtration) suivent également la filière « boues ».
Ce sont des filtres à débit constant et à niveau d'eau variable au dessus du massif selon l'état
d'encrassement. Filtre propre, le niveau d'eau couvre juste le sable ; il est maintenu par la cote de la
lyre de sortie d'eau filtrée. Filtre encrassé, le plan d'eau atteint le niveau du plan d'eau d'alimentation.
L'élévation de l'eau est de 1,5 à 2,0 m selon la granulométrie du sable.
Les filtres à Neutralite fonctionnent souvent de cette manière, mais avec une élévation plus restreinte
(0,8 à 1,0 m) car ils ont habituellement peu de matières en suspension colmatantes à retenir (ce n’est
pas leur objectif, voir chapitre II).
A. Siphon régulateur
Il est constitué de deux tubes concentriques. L'eau sortant du filtre remonte dans le tube central, et
redescend dans le tube extérieur.
Si de l'air est introduit dans la partie supérieure, il est entraîné par l'eau : la densité du mélange baisse,
les pertes de charges augmentent, le siphon se désamorce. En début de cycle, l'introduction d'air
accroît la perte de charge auxiliaire. Le débit d'air diminue ensuite au cours du cycle pour finalement
s'annuler.
L'introduction d'air au sommet du siphon est assurée par une boite de partialisation constituée d'un
clapet suspendu à un ressort accroché à un point fixe. Le clapet flotte sur le plan d'eau au dessus du
massif filtrant. Quand le filtre s'encrasse, le plan d'eau remonte. Le débit d'air introduit dans le siphon
diminue par réduction de la section de passage, la perte de charge auxiliaire décroît. La limite de perte
de charge est atteinte quand il n'y a plus d'air introduit dans le siphon. L’élévation du niveau d’eau sur
le filtre augmente alors ; il ne peut plus être maintenu à niveau constant par le système régulateur.
La perte de charge auxiliaire est créée par la fermeture d'une vanne automatique commandée par un
dispositif de régulation. Par exemple, la mesure du niveau d'eau au dessus d'un filtre permet de
commander pas à pas l'ouverture et la fermeture d'une vanne.
Lorsqu'il y a plusieurs filtres en parallèle, il importe que le débit de chaque filtre soit identique, même
s’il y a des variations du débit global arrivant sur la station ou du nombre de filtres en service.
C’est le système habituellement utilisé. Le dispositif de régulation contrôle le niveau d’eau sur le filtre.
L’eau arrive par une goulotte générale à faible vitesse et le niveau d’eau est pratiquement horizontal.
L’eau est répartie à l'entrée de chaque filtre par une série de déversoirs calibrés et réglés, de perte de
charge identique. Le niveau d’eau sur tous les filtres de la batterie est donc identique.
Si le débit général augmente, la hauteur d'eau sur chaque déversoir augmente dans les mêmes
proportions. Lorsqu’un filtre est isolé pour un lavage, le débit restant est partagé entre tous
les autres filtres en service.
La boite de partialisation 7 indique le niveau d’eau entrant, donc un sur-débit. Elle régule ainsi le débit
de sortie en jouant sur l’ouverture des vannes de sortie. Cette régulation prend en compte le colmatage
du filtre par la mesure de la perte de charge (en 4), ce qui conditionne le lavage du filtre.
Lorsque le débit global de l'installation varie selon la demande en eau filtrée, ce qui est très fréquent, il
est nécessaire d'effectuer l’équi-répartition sur la sortie d'eau filtrée. Le dispositif de régulation contrôle
le niveau d’eau sur la vasque de répartition. Le niveau d’eau est identique sur chaque vasque de
répartition. Cela implique que les niveaux de déversoirs sont identiques pour tous les filtres de la
batterie.
La perte de charge globale de chaque filtre doit être identique, quel que soit l’état d'encrassement de
chaque filtre, afin que le débit traversier de chacun soit égal.
Dans les dispositifs précédents, le débit de chaque filtre correspond au débit total divisé par le nombre
total de filtres en service.
Si un filtre est en lavage ou à l’arrêt pour maintenance, le débit augmente alors sur tous les autres
filtres.
Pour rester dans des sur-vitesses acceptables, il faut construire au minimum 5 filtres.
Le niveau d’eau sur le filtre est indépendant du niveau dans le canal d’alimentation, chaque filtre étant
alimenté par un déversoir. Les niveaux de tous les déversoirs d’une batterie de filtres doivent être
identiques. L’inconvénient de cette solution est la hauteur géométrique supplémentaire nécessaire (plus
de génie-civil).
Un filtre à balayage est donc relativement haut, avec une hauteur de l’ordre de 3 - 4 m.
Le débit d’eau ne varie donc pas sur les autres filtres, quand l’un d’entre eux est en lavage. L’eau passe
alors par la canalisation de balayage ce qui facilite l’évacuation des eaux de lavage à la surface du filtre.
Fig 33 : Vues en plan (ci-dessus) et en coupe (ci-dessous) d’un filtre double cellule à balayage
(en lavage à droite – en filtration à gauche)
B A B B A B
O O C O O C
C C
N N N N
D D D D
E E E E
L L
G G
J K J K
H H
I I
N N N N
D D D D
E E
E L E L
M M
F F F F
G G
Ce procédé a été le premier utilisé dans le traitement des eaux : l'eau brute subit d'abord un
prétraitement puis une pré-filtration sur gravier et/ou sable, avant de percoler à travers les filtres à
sable à une vitesse de l'ordre de 2 à 10 m.j-1. A la surface du sable se développe une biocénose
complexe composée d'algues, de bactéries et de zooplancton.
O2
Membrane biologique :
Après un temps de maturation (15 jours), il se forme dans les couches superficielles du sable une
accumulation de particules minérales et organiques dans laquelle règne une vie biologique intense (film
biologique). En plus de phénomènes biologiques, on a des effets d'adsorption physique de composés
non biodégradables sur cette membrane.
C'est la technologie de filtration la plus couramment utilisée, qu'il s'agisse de filtres ouverts ou de filtres
fermés. Le procédé nécessite un prétraitement préalable de l'eau avant son admission sur le filtre :
aération, préoxydation, coagulation-floculation, décantation,....
Pour des eaux de bonne qualité, c’est à dire contenant peu de MES, l’étape de décantation n’est pas
forcément nécessaire.
Le débit s’exprime en m.h-1 et non m3.h-1 car il s’applique à une surface à laver :
Il s’agit d’une vitesse = m3.h-1. m-2 = m.h-1
Dans le cas d’une filière complète, les pertes en eau dues au lavage de filtres rapides sont de l’ordre de
2% soit 1/3 des pertes totales (estimées à 6 à 10%). Les autres pertes concernent principalement les
purges du décanteur = 2/3 des pertes totales, soit 4 % (cf chapitre 4).
3. FILTRE BICOUCHE
Il est utilisé en général sans décantation préalable, dans le cas d'eaux fortement chargées en matières
en suspension d'origine minérale (eaux karstiques) ou dans le cas d'eaux colmatantes, riches en algues
par exemple (turbidité < 100 NFU).
Un filtre bicouche comprend une couche finisseuse de sable à la base et une couche supérieure
d'anthracite ou de ponce. La couche supérieure d’anthracite est de granulométrie et de porosité plus
grande que le sable, ce qui lui confère une capacité plus importante de rétention.
Pour une même qualité d'eau, la durée du cycle de filtration est alors plus grande et donc la fréquence
de lavage plus faible.
Au moment du lavage, l'anthracite ou la ponce étant de densité plus faible que celle du sable, ceux-ci
restent au dessus du sable et ne s'y mélangent pas. Une séquence à fort débit d'eau, en fin de lavage,
met les matériaux en expansion, ce qui permet leur reclassement.
H. Annexes
Vitesse de filtration
Calculée pour un lavage toutes les 24 heures
-1
< 6 m.h 7 à 8 m.h-1 10 m.h-1
nitrification eaux habituelles eau de bonne qualité
(cinétique biologique) (MESED 5 mg .L-1) (MESED < 2 mg .L-1)
Séquences du lavage :
Phase Vitesse (m.h-1) Durée (mn)
1. air air 50 1à2
2. air + eau air 50 10 (7 à 15)
eau 8 à 12
3. eau eau 15 à 25 5 (3 à 6)
Total de 15 à 20